« Noah. Tu as mal écrit ce caractère. Recommence toute la colonne. »
Le jeune garçon peste un peu, mais il continue son travail d’entraînement à la calligraphie Hanyu. Il a intérêt, je tiens à ce qu’il puisse lire des messages ou même écrire. Ce n’est pas sa langue maternelle, mais avec quelques efforts, il devrait y arriver assez vite.
Il grandit vite. La maison lui convient ici, à Chengdu. Il y a un grand jardin, il peut jouer paisiblement sans être troublé par le monde extérieur. Je me demande s’il souhaitera un jour partir ou au contraire rester en Chine avec Xupeng. Les deux sont venus très proches avec le temps, l’un apprenant tout à l’autre, remplaçant une certaine figure parentale.
Qu’est-ce que j’aimerais rester dans ces jardins... Ah ! Je ne préfère même plus y penser. Un jour, lorsque j’aurai accompli mes plans, je pourrai être en paix, loin de toutes préoccupations non-chinoises. J’espère qu’Haojun comprend ce que je fais pour lui. Il a intérêt, sinon il va passer un mauvais quart d’heure.
Pour être honnête, ce n’est pas ce qui me préoccupe le plus aujourd’hui. Il fait beau, chaud, les montagnes sont magnifiques… Mais j’ai eu des vomissements et des nausées répétées. Je compte en parler avec mon eunuque, lorsqu’il aura un moment.
Une fois que Noah a fini de refaire sa ligne d’écriture, il le congédie pour qu’il aille jouer un peu plus loin. C’est le moment alors…
« Tout va bien Songzi Huayan ? » quémande-t-il.
J’ai horreur quand il m’appelle comme cela. Bien sûr, il me doit le respect par rapport à mon titre, mais il m’a élevé depuis la naissance et ne m’a jamais quitté.
« Je t’ai déjà dit de ne pas faire de manière avec moi en privé.
- Je suis procédurier, tu me connais. »
Il s’avance un peu et vient s’asseoir à côté de moi sur le banc de pierre. Il me connaît suffisamment pour savoir que quelque chose me rend pensive, voir inquiète. Je conserve mon expression impassible.
« Tu ne m’as pas répondu… A quoi penses-tu ? »
Je détourne un instant le regard. Je n’aime pas le rendre anxieux, il a déjà un certain âge, je n’ai pas envie de rendre sa vie plus difficile qu’elle ne l’est. Ce n’est pas facile d’être à mon service, je le reconnais volontiers. Je suis exigeante et je n’accorde pas ma confiance facilement. Pour vous dire, certains serviteurs de ma maison n’osent pas m’adresser la parole directement.
« J’ai… Comment dire… ? J’ai eu des soucis de santé, ces derniers temps.
- Quel genre de soucis ? » me répond-il, semblant inquiet.
Je me lève, il me suit et nous commençons à vadrouiller autour du petit étang.
« Vomissements et nausées. » dis-je, tentant de rendre tout cela le plus banal possible.
Il s’arrête un instant, il semble réfléchir.
« Je vais devoir vous examinez Huayan. Depuis quand avez-vous ces soucis ?
- Quelques mois… Peut-être ?
- Quelques mois ? Pourquoi ne pas m'en avoir parler avant ?
- Ce n'était pas si... Urgent. »
Il fronce les sourcils, il n’est pas content que je ne lui ai pas parlé de cela avant.
« Vous êtes consciente que cela pourrait être une maladie ou un problème très grave ? »
Je ne réponds pas, je me sens gênée. Je reprends ma marche, cette fois-ci vers la maison, lui faisant comprendre que je vais accepter de me faire ausculter. Je ne le refuse pas à Xupeng, c’est certes un homme, cependant il a été privé de ses parties génitales il y a bien longtemps.
Et heureusement, sinon je ne le laisserai même pas voir un fragment infime de ma peau.
Nous nous dirigeons vers ma chambre, et nous fermons les accès pour éviter que quiconque puisse me voir dans une position… Fâcheuse. Je me déshabille rapidement et Xupeng commence à vérifier différentes parties de mon corps, en particulier la poitrine, le dos, puis le ventre.
Xupeng est d’un naturel positif et joyeux. Là, plus il touche différents endroits, avec une très grande délicatesse, plus son visage s’assombrit. Il se redresse et s’incline devant moi. Je suis surprise.
« Huayan… J’ai besoin d’inspecter… Vos parties intimes.
- Pourquoi donc ? » dis-je.
Il s’agite un peu, semblant chercher un moyen de m’expliquer son analyse de manière simple.
« J’ai bien peur que le diagnostic soit lourd. J’ai besoin de vérifier mon hypothèse, si ce que je pense est vrai, alors je pourrai vous communiquer un bilan complet. »
Il est plus sérieux que d’habitude. Je vais devoir accepter, c’est probablement grave pour qu’il ose faire cette requête. Avec une gêne extrême, j’écarte les jambes. Il se baisse et toujours avec délicatesse, il m’ausculte avec des « outils » médicaux locaux. Après quelques minutes, il se redresse et se prosterne devant moi.
« Qu’est-ce que … ? Qu’est-ce qu’il y a ?! »
Il parle enfin, d’un ton très officiel, il parle haut et fort en articulant chaque mot avec beaucoup de précision :
« Songzi Huayan est porteuse d’un enfant ! La Maison s’agrandit par cet heureux événement ! Puisse les Dieux et l’Empereur Jaune bénirent cette future naissance ! » dit-il, avant de se relever, tout sourire.
Moi, je suis paralysée sur le sol, ne sachant trop comment réagir à cette nouvelle… Comment ai-je pu ne pas m’en rendre compte ?! Pas maintenant… Il lui a suffit d’une fois pour m’engrosser ? Cet homme est définitivement incroyable…
Cette nouvelle bouleverse tous mes plans… Je vais devoir tout reconstruire. Tout repenser en prenant en compte cet enfant à naître. Et la grossesse semble avancée vu l’attitude de Xupeng…
Me voilà… Enceinte ?
Le jeune garçon peste un peu, mais il continue son travail d’entraînement à la calligraphie Hanyu. Il a intérêt, je tiens à ce qu’il puisse lire des messages ou même écrire. Ce n’est pas sa langue maternelle, mais avec quelques efforts, il devrait y arriver assez vite.
Il grandit vite. La maison lui convient ici, à Chengdu. Il y a un grand jardin, il peut jouer paisiblement sans être troublé par le monde extérieur. Je me demande s’il souhaitera un jour partir ou au contraire rester en Chine avec Xupeng. Les deux sont venus très proches avec le temps, l’un apprenant tout à l’autre, remplaçant une certaine figure parentale.
Qu’est-ce que j’aimerais rester dans ces jardins... Ah ! Je ne préfère même plus y penser. Un jour, lorsque j’aurai accompli mes plans, je pourrai être en paix, loin de toutes préoccupations non-chinoises. J’espère qu’Haojun comprend ce que je fais pour lui. Il a intérêt, sinon il va passer un mauvais quart d’heure.
Pour être honnête, ce n’est pas ce qui me préoccupe le plus aujourd’hui. Il fait beau, chaud, les montagnes sont magnifiques… Mais j’ai eu des vomissements et des nausées répétées. Je compte en parler avec mon eunuque, lorsqu’il aura un moment.
Une fois que Noah a fini de refaire sa ligne d’écriture, il le congédie pour qu’il aille jouer un peu plus loin. C’est le moment alors…
« Tout va bien Songzi Huayan ? » quémande-t-il.
J’ai horreur quand il m’appelle comme cela. Bien sûr, il me doit le respect par rapport à mon titre, mais il m’a élevé depuis la naissance et ne m’a jamais quitté.
« Je t’ai déjà dit de ne pas faire de manière avec moi en privé.
- Je suis procédurier, tu me connais. »
Il s’avance un peu et vient s’asseoir à côté de moi sur le banc de pierre. Il me connaît suffisamment pour savoir que quelque chose me rend pensive, voir inquiète. Je conserve mon expression impassible.
« Tu ne m’as pas répondu… A quoi penses-tu ? »
Je détourne un instant le regard. Je n’aime pas le rendre anxieux, il a déjà un certain âge, je n’ai pas envie de rendre sa vie plus difficile qu’elle ne l’est. Ce n’est pas facile d’être à mon service, je le reconnais volontiers. Je suis exigeante et je n’accorde pas ma confiance facilement. Pour vous dire, certains serviteurs de ma maison n’osent pas m’adresser la parole directement.
« J’ai… Comment dire… ? J’ai eu des soucis de santé, ces derniers temps.
- Quel genre de soucis ? » me répond-il, semblant inquiet.
Je me lève, il me suit et nous commençons à vadrouiller autour du petit étang.
« Vomissements et nausées. » dis-je, tentant de rendre tout cela le plus banal possible.
Il s’arrête un instant, il semble réfléchir.
« Je vais devoir vous examinez Huayan. Depuis quand avez-vous ces soucis ?
- Quelques mois… Peut-être ?
- Quelques mois ? Pourquoi ne pas m'en avoir parler avant ?
- Ce n'était pas si... Urgent. »
Il fronce les sourcils, il n’est pas content que je ne lui ai pas parlé de cela avant.
« Vous êtes consciente que cela pourrait être une maladie ou un problème très grave ? »
Je ne réponds pas, je me sens gênée. Je reprends ma marche, cette fois-ci vers la maison, lui faisant comprendre que je vais accepter de me faire ausculter. Je ne le refuse pas à Xupeng, c’est certes un homme, cependant il a été privé de ses parties génitales il y a bien longtemps.
Et heureusement, sinon je ne le laisserai même pas voir un fragment infime de ma peau.
Nous nous dirigeons vers ma chambre, et nous fermons les accès pour éviter que quiconque puisse me voir dans une position… Fâcheuse. Je me déshabille rapidement et Xupeng commence à vérifier différentes parties de mon corps, en particulier la poitrine, le dos, puis le ventre.
Xupeng est d’un naturel positif et joyeux. Là, plus il touche différents endroits, avec une très grande délicatesse, plus son visage s’assombrit. Il se redresse et s’incline devant moi. Je suis surprise.
« Huayan… J’ai besoin d’inspecter… Vos parties intimes.
- Pourquoi donc ? » dis-je.
Il s’agite un peu, semblant chercher un moyen de m’expliquer son analyse de manière simple.
« J’ai bien peur que le diagnostic soit lourd. J’ai besoin de vérifier mon hypothèse, si ce que je pense est vrai, alors je pourrai vous communiquer un bilan complet. »
Il est plus sérieux que d’habitude. Je vais devoir accepter, c’est probablement grave pour qu’il ose faire cette requête. Avec une gêne extrême, j’écarte les jambes. Il se baisse et toujours avec délicatesse, il m’ausculte avec des « outils » médicaux locaux. Après quelques minutes, il se redresse et se prosterne devant moi.
« Qu’est-ce que … ? Qu’est-ce qu’il y a ?! »
Il parle enfin, d’un ton très officiel, il parle haut et fort en articulant chaque mot avec beaucoup de précision :
« Songzi Huayan est porteuse d’un enfant ! La Maison s’agrandit par cet heureux événement ! Puisse les Dieux et l’Empereur Jaune bénirent cette future naissance ! » dit-il, avant de se relever, tout sourire.
Moi, je suis paralysée sur le sol, ne sachant trop comment réagir à cette nouvelle… Comment ai-je pu ne pas m’en rendre compte ?! Pas maintenant… Il lui a suffit d’une fois pour m’engrosser ? Cet homme est définitivement incroyable…
Cette nouvelle bouleverse tous mes plans… Je vais devoir tout reconstruire. Tout repenser en prenant en compte cet enfant à naître. Et la grossesse semble avancée vu l’attitude de Xupeng…
Me voilà… Enceinte ?