« I’m not your toy !
- Not your tooooooy !
- You stupid boy !
- Stupiiiid BOOOOOOOOY !
- I’ll take you down, I’ll make you watch me !
- Dancing with my dolls on the mother-BUCK-ER beat ! »
La musique de Francis nous accompagne sur la route en direction de l’astroport de la Shinra. Bien que j’ai essayé de le convaincre d’éteindre cette infâme radio, il s’y refuse, prétextant une qualité musicale exceptionnelle. Ah ! Il est fatiguant parfois. Mais bon, ce n’est que pour quelques minutes, je peux me faire souffrance.
Nous profitons d’un climat agréable, pour l’instant : le soleil n’étant pas encore complètement levé, la chaleur n’est pas encore étouffante. Aucun nuage à l’horizon, des touristes commençant doucement à s’éveiller de leurs soirées, une légère brise marine nous offrant un peu de fraîcheur avant une nouvelle journée dans ce monde des plus chauds.
Je me suis fait belle aujourd’hui. Pas que je ne sois pas magnifique tous les jours, vous le savez déjà cela, mais je reçois un invité particulier. Ni plus, ni moins, qu’un Consul. Un personnage à qui je vais devoir demander un service. Autant vous dire que je n’ai pas sorti les pyjamas du vendredi soir de Francis.
Je porte donc une qipao moderne argentée avec des bordures noires. Quelques bijoux, un chignon traditionnel chinois avec deux baguettes en argent à l’intérieur pour faire tenir tous mes cheveux et un maquillage que je crois plutôt bien fait : toujours avec comme fer de lance mon cher rouge à lèvres rouge.
J’avoue avoir investi beaucoup dans mon apparence. Non pas que je sois dans une tactique de séduction envers mon cher Consul, mais surtout parce que je n’ai pas prévu un accueil aussi… Prestigieux que celui que j’ai eu au Jardin Radieux lors de ma mission diplomatique. En effet, mon invitation étant informelle, je n’ai pas déployé trompettes et tambours. Sans compter qu’avec Francis dans les parages, ce n’est pas nécessairement une idée très lumineuse.
Sans oublier que je préférerai éviter au maximum que des agents, de quelque bord qu’ils soient, observent mes rencontres. La Costa est un endroit calme, et je tiens à ce que cela demeure ainsi. Je suis garante du maintien de ce concept ici : tranquillité, et business.
J’ai cependant demandé des véhicules à vitres teintées, pour éviter que nous soyons trop « visibles » sur nos petites voiturettes. Et puis, cela fait un peu plus prestigieux pour notre invité, qui demeure un « touriste » de l’élite du Consulat. Mieux vaut éviter de le faire circuler dans quelque chose de « commun ». Et c’est ce que j’ai de plus accessible pour l’instant.
« Koulouloukouloulou ! »
Heureusement, les agents de l’astroport de la Shinra ont accepté de ne pas fouiller, exceptionnellement, le Consul en visite. Cela devrait lui faire gagner du temps et il pourra nous rejoindre plus rapidement. On va lui former un joli convoi de trois véhicules avec des agents de la milice dans leurs jolis uniformes. Pour éviter trop l’aspect...Martial dirons-nous, ils ne sont pas armés avec des armes à feu, seulement des matraques télescopiques. Seul Francis cache un petit pistolet dans son pantalon… Dans un endroit que je préfère ignorer, pour être tout à fait honnête avec vous.
Le Consul Arthur Rainbow a répondu à mon invitation. J’avoue que j’ai été surprise, en partie, par sa réponse. Il a gardé un souvenir amer de notre première rencontre, ce qui est très compréhensible. Malgré cela, il a décidé de venir me rendre visite. J’apprécie son honnêteté, apparente ou non.
Nous nous garons dans une partie plus intime de l’astroport, en attendant que notre visiteur arrive. Les agents restent à proximité des voitures, tandis que Francis reste proche de moi. Il a sorti ses lunettes noires pour l’occasion, il apprécie beaucoup jouer au garde du corps. Et je ne vais pas me plaindre, c’est certainement une des personnes les plus loyales que je connaisse.
Le soleil surgit de derrière un immeuble, nous faisant désormais baigner dans sa lumière chatoyante. J’espère qu’Arthur Rainbow aime plus la chaleur que moi, sinon cela fait déjà un mauvais point pour nous. En attendant de vérifier cela, je dégaine mon éventail pour m’apporter un peu d’air. Même si la température reste relativement basse pour l’instant, elle ne va pas tarder à augmenter.
« Les gars m’informent que l’appareil vient de se poser. Le Consul arrive Madame Song.
- Merci Francis. »
Je me tourne une dernière fois vers les miliciens pour les avertir :
« Tenez-vous bien droits et faites honneur à la Costa del Sol. Je veux un convoi impeccable et professionnel. »
Je reçois quelques hochements de tête en guise de réponse. Ils commencent à se tendre et prennent une allure plus « officielle ». C’est bien, j’arrive peu à peu à les discipliner : avec le temps, j’obtiendrai peut-être quelque chose d’acceptable.
Acceptable, tout comme le séjour que je vais offrir au Consul. Une fois que nous nous serons salués, je vais l’emmener au Zéphyr, le casino que j’ai fait construire sur le front de mer. Un magnifique bâtiment, dotée notamment d’une terrasse donnant une vue imprenable sur les plages : un brunch nous attend là-bas. Ce sera, je l’espère, un moment informel de qualité. Après tout, je dois le mettre le plus à l’aise possible pour qu’il m’aide dans mes projets d’études.
En fonction de s’il souhaite rester quelques jours ou pas, j’ai réservé une suite royale à la « Estrella della Costa del Sol ». Son design luxe et contemporain sera je l’espère au goût d’Arthur, un artiste émérite du Consulat. Mais trêves de bavardages, il ne va pas tarder à arriver.
Alors qu’il s’avance vers nous, je le reconnais aisément : physiquement, il ressemble toujours à la personne que j’ai rencontrée au Jardin Radieux. J’imagine qu’il peut se faire beaucoup d’ « amies » auprès des touristes de la Costa. Je me demande même si, au nom de la culture, il ne pourrait pas rejoindre pour un ou deux soirs les danseurs masculins du « Bubble Bath »… Mes employés du Marketing ont prévu une grande soirée « Banana » et « Félins pour l’autre » - joli jeux de mots, ce sont des génies-. Cela suppose de finir en slip très, très échancré mais la clientèle féminine, et même masculine d’ailleurs, en est satisfaite. Voir très satisfaite. C’est à réfléchir pour plus tard.
Je m’incline respectueusement, à la manière chinoise, devant mon invité, que je m’empresse de saluer avec un grand sourire et un ton chaleureux.
« Bienvenu à la Costa del Sol cher Consul ! Je suis honorée que vous ayez accepté mon invitation aussi rapidement, c’est une bien agréable surprise ! »
Je marque une petite pause, le temps de me concentrer sur ce que je lui dis. Notamment sur la « sobriété » de mon accueil. Après tout, il n’y a ni trompettes, ni tambours, ni cracheurs de feu et de tapis rouge. Cela fait un peu… Limite. Selon mes goûts et habitudes, mais enfin.
« Veuillez me pardonner la modestie de mon accueil, mais je n’ai malheureusement pas eu le temps de préparer quelque chose d’aussi somptueux que notre première rencontre au jardin Radieux. Il est difficile d’égalisé avec le Consulat, huhu ! »
Je tente même une touche d’humour. Je connais trop bien Francis pour savoir qu’il est déjà entrain de se moquer de moi dans sa tête.
« Si tu pouffes de rire, je t’envoie pêcher de la morue pendant trois mois sur un des bateaux de pêche du port de la Costa ! »
Ceci étant dit, je passe à la suite.
« Je souhaiterai vous offrir un brunch au Zéphyr, un magnifique casino de la Costa où je travaille régulièrement. Ainsi, nous pourrons discuter tout en profitant d’une vue exceptionnelle sur la mer et les plages de la Costa. Mes véhicules nous y transporteront en un rien de temps ! Cependant, si vous souhaitez déjeuner ailleurs, ou ne pas manger du tout, je reste ouverte à toute autre demande, cher Consul Rainbow… Que préférez-vous ? »
Un dernier petit sourire, avant que je m’écarte un peu sur le côté pour désigner les fameuses voitures qui forment notre convoi.
- Not your tooooooy !
- You stupid boy !
- Stupiiiid BOOOOOOOOY !
- I’ll take you down, I’ll make you watch me !
- Dancing with my dolls on the mother-BUCK-ER beat ! »
La musique de Francis nous accompagne sur la route en direction de l’astroport de la Shinra. Bien que j’ai essayé de le convaincre d’éteindre cette infâme radio, il s’y refuse, prétextant une qualité musicale exceptionnelle. Ah ! Il est fatiguant parfois. Mais bon, ce n’est que pour quelques minutes, je peux me faire souffrance.
Nous profitons d’un climat agréable, pour l’instant : le soleil n’étant pas encore complètement levé, la chaleur n’est pas encore étouffante. Aucun nuage à l’horizon, des touristes commençant doucement à s’éveiller de leurs soirées, une légère brise marine nous offrant un peu de fraîcheur avant une nouvelle journée dans ce monde des plus chauds.
Je me suis fait belle aujourd’hui. Pas que je ne sois pas magnifique tous les jours, vous le savez déjà cela, mais je reçois un invité particulier. Ni plus, ni moins, qu’un Consul. Un personnage à qui je vais devoir demander un service. Autant vous dire que je n’ai pas sorti les pyjamas du vendredi soir de Francis.
Je porte donc une qipao moderne argentée avec des bordures noires. Quelques bijoux, un chignon traditionnel chinois avec deux baguettes en argent à l’intérieur pour faire tenir tous mes cheveux et un maquillage que je crois plutôt bien fait : toujours avec comme fer de lance mon cher rouge à lèvres rouge.
J’avoue avoir investi beaucoup dans mon apparence. Non pas que je sois dans une tactique de séduction envers mon cher Consul, mais surtout parce que je n’ai pas prévu un accueil aussi… Prestigieux que celui que j’ai eu au Jardin Radieux lors de ma mission diplomatique. En effet, mon invitation étant informelle, je n’ai pas déployé trompettes et tambours. Sans compter qu’avec Francis dans les parages, ce n’est pas nécessairement une idée très lumineuse.
Sans oublier que je préférerai éviter au maximum que des agents, de quelque bord qu’ils soient, observent mes rencontres. La Costa est un endroit calme, et je tiens à ce que cela demeure ainsi. Je suis garante du maintien de ce concept ici : tranquillité, et business.
J’ai cependant demandé des véhicules à vitres teintées, pour éviter que nous soyons trop « visibles » sur nos petites voiturettes. Et puis, cela fait un peu plus prestigieux pour notre invité, qui demeure un « touriste » de l’élite du Consulat. Mieux vaut éviter de le faire circuler dans quelque chose de « commun ». Et c’est ce que j’ai de plus accessible pour l’instant.
« Koulouloukouloulou ! »
Heureusement, les agents de l’astroport de la Shinra ont accepté de ne pas fouiller, exceptionnellement, le Consul en visite. Cela devrait lui faire gagner du temps et il pourra nous rejoindre plus rapidement. On va lui former un joli convoi de trois véhicules avec des agents de la milice dans leurs jolis uniformes. Pour éviter trop l’aspect...Martial dirons-nous, ils ne sont pas armés avec des armes à feu, seulement des matraques télescopiques. Seul Francis cache un petit pistolet dans son pantalon… Dans un endroit que je préfère ignorer, pour être tout à fait honnête avec vous.
Le Consul Arthur Rainbow a répondu à mon invitation. J’avoue que j’ai été surprise, en partie, par sa réponse. Il a gardé un souvenir amer de notre première rencontre, ce qui est très compréhensible. Malgré cela, il a décidé de venir me rendre visite. J’apprécie son honnêteté, apparente ou non.
Nous nous garons dans une partie plus intime de l’astroport, en attendant que notre visiteur arrive. Les agents restent à proximité des voitures, tandis que Francis reste proche de moi. Il a sorti ses lunettes noires pour l’occasion, il apprécie beaucoup jouer au garde du corps. Et je ne vais pas me plaindre, c’est certainement une des personnes les plus loyales que je connaisse.
Le soleil surgit de derrière un immeuble, nous faisant désormais baigner dans sa lumière chatoyante. J’espère qu’Arthur Rainbow aime plus la chaleur que moi, sinon cela fait déjà un mauvais point pour nous. En attendant de vérifier cela, je dégaine mon éventail pour m’apporter un peu d’air. Même si la température reste relativement basse pour l’instant, elle ne va pas tarder à augmenter.
« Les gars m’informent que l’appareil vient de se poser. Le Consul arrive Madame Song.
- Merci Francis. »
Je me tourne une dernière fois vers les miliciens pour les avertir :
« Tenez-vous bien droits et faites honneur à la Costa del Sol. Je veux un convoi impeccable et professionnel. »
Je reçois quelques hochements de tête en guise de réponse. Ils commencent à se tendre et prennent une allure plus « officielle ». C’est bien, j’arrive peu à peu à les discipliner : avec le temps, j’obtiendrai peut-être quelque chose d’acceptable.
Acceptable, tout comme le séjour que je vais offrir au Consul. Une fois que nous nous serons salués, je vais l’emmener au Zéphyr, le casino que j’ai fait construire sur le front de mer. Un magnifique bâtiment, dotée notamment d’une terrasse donnant une vue imprenable sur les plages : un brunch nous attend là-bas. Ce sera, je l’espère, un moment informel de qualité. Après tout, je dois le mettre le plus à l’aise possible pour qu’il m’aide dans mes projets d’études.
En fonction de s’il souhaite rester quelques jours ou pas, j’ai réservé une suite royale à la « Estrella della Costa del Sol ». Son design luxe et contemporain sera je l’espère au goût d’Arthur, un artiste émérite du Consulat. Mais trêves de bavardages, il ne va pas tarder à arriver.
Alors qu’il s’avance vers nous, je le reconnais aisément : physiquement, il ressemble toujours à la personne que j’ai rencontrée au Jardin Radieux. J’imagine qu’il peut se faire beaucoup d’ « amies » auprès des touristes de la Costa. Je me demande même si, au nom de la culture, il ne pourrait pas rejoindre pour un ou deux soirs les danseurs masculins du « Bubble Bath »… Mes employés du Marketing ont prévu une grande soirée « Banana » et « Félins pour l’autre » - joli jeux de mots, ce sont des génies-. Cela suppose de finir en slip très, très échancré mais la clientèle féminine, et même masculine d’ailleurs, en est satisfaite. Voir très satisfaite. C’est à réfléchir pour plus tard.
Je m’incline respectueusement, à la manière chinoise, devant mon invité, que je m’empresse de saluer avec un grand sourire et un ton chaleureux.
« Bienvenu à la Costa del Sol cher Consul ! Je suis honorée que vous ayez accepté mon invitation aussi rapidement, c’est une bien agréable surprise ! »
Je marque une petite pause, le temps de me concentrer sur ce que je lui dis. Notamment sur la « sobriété » de mon accueil. Après tout, il n’y a ni trompettes, ni tambours, ni cracheurs de feu et de tapis rouge. Cela fait un peu… Limite. Selon mes goûts et habitudes, mais enfin.
« Veuillez me pardonner la modestie de mon accueil, mais je n’ai malheureusement pas eu le temps de préparer quelque chose d’aussi somptueux que notre première rencontre au jardin Radieux. Il est difficile d’égalisé avec le Consulat, huhu ! »
Je tente même une touche d’humour. Je connais trop bien Francis pour savoir qu’il est déjà entrain de se moquer de moi dans sa tête.
« Si tu pouffes de rire, je t’envoie pêcher de la morue pendant trois mois sur un des bateaux de pêche du port de la Costa ! »
Ceci étant dit, je passe à la suite.
« Je souhaiterai vous offrir un brunch au Zéphyr, un magnifique casino de la Costa où je travaille régulièrement. Ainsi, nous pourrons discuter tout en profitant d’une vue exceptionnelle sur la mer et les plages de la Costa. Mes véhicules nous y transporteront en un rien de temps ! Cependant, si vous souhaitez déjeuner ailleurs, ou ne pas manger du tout, je reste ouverte à toute autre demande, cher Consul Rainbow… Que préférez-vous ? »
Un dernier petit sourire, avant que je m’écarte un peu sur le côté pour désigner les fameuses voitures qui forment notre convoi.
Crédits : https://www.youtube.com/watch?v=CziHrYYSyPc Netta Barzilai, "Toy", Eurovision 2018.