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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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« EN LIGNE BANDE DE RATS ! »

Les prisonniers s’exécutent sans poser de questions, ce n’est certainement pas le moment de se faire remarquer par les gardes du Pénitencier. Francis fait mine de baisser les yeux, mais je peux apercevoir son petit sourire aux coins des lèvres. Je sens qu’il va s’amuser pendant quelques heures, après il commencera à en avoir marre et il voudra tuer la moitié de la prison.

Patience, Francis. Patience.

Tandis que les nouveaux pensionnaires reçoivent leurs nouveaux bracelets de fer, nous, les renforts du personnel, nous sommes également mis en ligne et attribuer à nos postes. Manifestement, les employés avaient grand besoin de nouvelles recrues pour les aider dans leurs tâches.

C’est l’intendant du Pénitencier, un certain Simon McGrawl. Un homme proche de la trentaine, courts cheveux châtains, fine moustache brune, chapeau local avec des bottes de cuir semblables à celles des petits malins du saloon. Contrairement aux gardes, il n’a pas d’uniformes. Il est habillé dans un costume noir et a un air sérieux… Mais ce n’est pas comme les tenues bleues marines des surveillants. Il a aussi un petit foulard rouge. Il est plus coquet que les autres sauvages. Un espoir dans ce monde désespérant ?

Il nous accueille plutôt chaleureusement… Enfin, quand je dis « nous », c’est plus pour mes collègues blancs. Les autres, ont droit à un regard. Je ne suis pas là pour rester longtemps, de toute manière. Je devrais faire avec. Je fais mine de bien me tenir droite, tentant de demeurer honorable, même dans cette circonstance peu valorisante. Après tout, il faut que j’ai un travail me permettant de me balader un peu dans les lieux. Si je dois nettoyer les latrines pendant tout le séjour, je risque de manquer des indices. Et ce serait fâcheux. On va finir par me confondre avec les mercenaires de Port-Royal, vu les odeurs locales qui commencent à imprégner mes vêtements.


« Vous deux, vous irez au nettoyage. Toi, tu parles notre langue ?
- Si, un peu.
- Ok, tu iras en cuisine. »

Simon accorde les rôles de manière relativement aléatoire selon moi. C’est une attitude peu professionnelle. Il faut donner les emplois à ceux capables de les remplir. C’est un des principes de base de tout management qui soit. N’est pas chirurgien qui veut. N’est pas cuisinier qui veut. N’est pas intendant qui veut. Mais bon, nous sommes un peu loin de tout ici, donc j’imagine que même avec nos nouvelles attributions, nous serons affectés là où il faut en cas de nécessité. Je parie que les heures supplémentaires ne sont pas payées ici.

L’intendant s’approche des nouvelles recrues et les scrute de près. Très près. Trop près. J’avoue de ne pas aimer la sensation d’être jugée comme une espèce de viande fraîche le jour du marché. Enfin, cela semble être normal ici. Continuons donc notre infiltration, de toute façon c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour retrouver la piste que je suis. Hors de question que cette vieille prêtresse et son groupe d’influence ait l’artefact que nous recherchons avant moi.


« Alors… Qu’avons-nous là ? » dit-il, m’observant avec un regard perçant.

Il recalibre son chapeau, il s’éponge un peu le front. Certainement très humide suite à la journée terriblement chaude que nous avons vécu. Le désert a rarement des températures tempérées pendant la journée. Oh pitié ! Sortez-moi d’ici. Il me tourne autour, tel un prédateur autour de sa jeune proie, frêle et toute fragile que je suis, doit-il penser.


« Toi… Tu iras aider le cuistot qui nous fait de la bonne merdasse pour tenter d’éviter qu’on crève tous d’ici le prochain hiver. Tu distribueras aussi la bouffe aux prisonniers. Faut pas déconner non plus, t’es pas en vacances ici la petite migrante. »

Il passe derrière moi. Je reste stoïque. Il a l’air un peu plus gentilhomme que les autres, mais il reste un sauvage local. En parlant du loup, il me met une fin aux fesses très brièvement. Je ferme les yeux pour me rester concentrée tandis qu’il me touche et ne pas commettre une erreur qui compromettrait l’infiltration. Il approche sa bouche de mon oreille droite, et me chuchote :

« Tu t’occuperas aussi de mon bureau et de ma chambre… Tu feras le ménage, et tu apporteras mes repas. » dit-il, enthousiaste.

Je peux sentir son haleine de porc me remonter dans le nez. Qu’ai-je donc bien fait pour avoir un karma si sombre ? Je conserve la bouche close, ne souhaitant pas répondre à telle vaine tentative de domination… Ou de séduction ? Les mœurs de ce monde sont bien étranges. Malgré tout, il va falloir faire avec, je n’ai pas le choix.


« Allez mesdemoiselles ! Au travail ! On va pas y passer la nuit, y a du boulot ! »

Il relâche son emprise et nous guide en direction des parties civiles du fort. Je jette un dernier regard en direction de Francis. Il semble énervé. Je décide de ne pas creuser la question et m’éloigne en lui adressant un léger signe de tête… Et un dernier message.

« Francis. Trouve l’informateur. Nous n’aurons pas beaucoup de temps ici. »

Nous pénétrons avec précipitation dans le bastion de la Justice, un lieu qui semble bien moins accueillant que le nom. En entendant ce nom, nous pourrions penser à quelque chose de plus… Lumineux ? Mais c’est bien l’opposé en vérité. Une bâtisse peu accueillante, aux pierres anciennes sales et aux couloirs étriqués, agrémentés des cris des locataires plus ou moins de longue durée et du fracas des bottes de cuir des gardes sur le sol.

Charmant.

Nous arrivons finalement dans les cuisines du Pénitencier. Un lieu… A l’image du bâtiment. Des odeurs qui selon moi ne peuvent provenir d’aliments comestibles. Il y a beaucoup de fumées et la chaleur est insupportable. Simon s’éponge le front une nouvelle fois avec un mouchoir, avant de se retourner vers nous.


« Mesdemoiselles, allez voir notre chef cuisinier… Michael ! Y S’APPELLE COMMENT L’CUISTOT DÉJÀ ?! »

Un garde surgit de l’autre côté de la cuisine et répond, en hurlant de manière similaire :

« J’sais pas Intendant McGrawl ! Moi j’l’appelle « CHIN CHONG » Bwahahahaha ! 
- Ouais, on fera avec ça. »

Il pose ses mains sur ses hanches et nous regarde en souriant :

« Bah alors ?! Au boulot, allez ! Les autres venez avec moi, faut que je vous présente à la femme de ménage en chef ! »

Les quelques femmes comme moi attribuées aux cuisines se regardent un instant. Se demandant quoi faire exactement. En temps normal, je serai directement aller voir « Chin Chong », mais je préfère laisser la blanche le faire, la latine se faisant toute petite elle aussi. Je veux éviter de me faire remarquer à tout prix, surtout vu l’accueil très chaleureux des locaux à mon égard, donc tâchons de profiter des mœurs du coin pour passer inaperçue.

Elle finit par s’imposer, comme je le pensai. Je joue la comédie, je courbe un peu la tête. Je fais mine d’être faible… Et docile. Il y a une information bien plus précieuse que de l’or à la clef, je ne peux laisser cette opportunité s’échapper… Ou entre les mains de personnes bien plus dangereuses que moi.

« Mesdemoiselles… Vous vous appelez comment ?
- Luna.
- Mengyu. » dis-je, donnant volontairement une fausse identité.

Malheureusement, bien mal m’en a pris. Les deux autres ne semblent pas pouvoir le prononcer correctement. J’ai surestimé leurs capacités linguistiques... Devant leurs mines déconfites, je m’avoue vaincue.


« Appelez moi… Alexia. Ce sera plus facile. 
- Ah oui, merci ! »

Que dire devant cela ? Pas grand chose. Après tout, que suis-je pour eux ? Si ce n’est une énième bridée sans réelle valeur. Je me demande bien ce que des Chinois sont venus faire dans ce monde bien peu civilisé. En des temps plus propices, j’aurai bien donné une leçon dont Simon McGrawl se serait rappelée longtemps… Mais je dois me faire souffrance. Pour l’instant au moins.

« Allons chercher le cuisinier. » dit-elle, quelque peu entreprenante.

Le personnel des cuisines semble composé majoritairement d’hommes, la plupart blancs ou latins. Les femmes sont également présentes dans l’effectif, mais plus sur des tâches de soutien : la plupart sont des commis qui coupent les légumes, nettoient ou font la vaisselle. D’autres encore, font le service.


Dans ce monde de fumées, de vapeurs et d’odeurs diverses, nous avançons dans l’indifférence générale, tandis que nous sommes bousculées de temps en temps par les mouvements des serviteurs de Chin Chong. Ne me regardez pas ainsi, je ne connais pas encore son vrai nom, je ne peux rien faire. Après quelques instants à parcourir la cuisine, nous arrivons derrière un homme avec une longue natte noire et un chapeau de style extrême oriental. Il a l’air d’agiter une grosse louche dans un chaudron placé au-dessus d’une sorte de cheminée.

Dans le bruit oppressant de l’endroit, je pense qu’il ne nous a pas entendu arriver. L’auto-proclamée représente de notre trio décide de l’interpeler.


« Hm ! Bonsoir Chin Chong ! Nous sommes les nouvelles aides de cuisine ! » clame t-elle, comme s’il s’agissait d’un enfant de trois ans.

Il se retourne, les yeux froncés.


« Comment ? » dit-il,  avec un accent que je reconnais comme celui de Guangzhou.

« Euh oui… Vous êtes Chin Chong c’est bien ça ? Vous comprenez ce que je dis ? »

Oh mais tais toi pauvre idiote ! A cet instant je prie l’Empereur Jaune pour qu’il envoie n’importe quel objet céleste pour écraser cet endroit et anéantir l’armée d’incapables qui y résident que je puisse abandonner cette quête et rentrer à la Costa del Sol où personne ne serait suffisamment fou pour m’insulter à chaque seconde qui passe.

« 你好。 我是中国人。 我们是新员工。我是王梦瑜, 你呢?
- 你好,我是聂笑。欢迎! 
- Qu’est-ce que vous dîtes ? »

Elle va finir par me taper sur le système celle-là. Le chef lui lance un regard noir.

« Va éplucher des pommes de terre pour le repas du soir. Il nous en manque une bonne centaine. » indique t-il, toujours avec son fort accent du sud.

Elle s’agace et part en direction de sa tâche. Je ne peux m’empêcher d’afficher un très fin sourire. Bien fait pour la bougresse. Xiao regarde désormais la jeune latine, qui elle semble beaucoup plus modeste. Il lui montre du doigt des gamelles à laver, elle hoche la tête et s’éloigne.


« Je vais parler dans la langue locale. Les gardes n’aiment pas qu’on parle toute langue étrangère. Ils n’aiment pas ce qui est différent d’eux ici.
- J’ai cru… Comprendre. »

Il se tourne de nouveau vers son grand chaudron. M’intimant de venir à côté de lui. Je m’approche de ce qui semble être une gigantesque bouillie brunâtre… Immonde. Mais surtout indigne d’une personne civilisée.

« Qu’est-ce que… C’est ? » dis-je, prudente.

Il soupire.


« A vrai dire, je ne sais pas moi-même… Au début je faisais des efforts, mais au final, je ne vois plus l’intérêt. Les gens du Pénitencier sont… Tous des cons en fait. C’est assez basique. Prisonniers, gardes… Je ne suis que le cuistot bridé qui cuisine mal.
- Je compatis.
- Enfin bon… Pourquoi tu es venue travailler ici Mengyu, toi, une si jolie fille ? »

Judicieuse question de Xiao. Il paraît être quelqu’un de bon, mais est-ce que je peux lui faire confiance si vite ? Probablement pas. On ne sait jamais trop comment agir lorsqu’on arrive dans un nouveau monde, et même s’il est plus facile de communiquer entre Chinois, je me dois de rester sur mes gardes.

« J’avais besoin d’un peu d’argent. », dis-je, manquant clairement un peu d’entrain.

Il sourit, amicalement.


« Bon courage alors. Tu sais cuisiner ?
- Oui, je viens de Chengdu.
- Ah oui ! Tu vas m’aider à rendre ce plat un peu plus comestible.
- Il faudrait que je sache d’abord ce que tu as mis dans le chaudron.
- T’inquiète pas, goûte moi ça et tu changeras à ta convenance. »

Il me tend une cuillère de bois que je trempe dans l’amas bouillant. Je porte d’abord le contenu de mon ustensile devant mon nez : au-delà de l’odeur peu attirante, je crois sentir vaguement un peu de viande de poulet avec des légumes bouillis. Je trempe timidement ma langue dedans pour découvrir une façon d’améliorer cette catastrophe culinaire.

Ma première réaction est d’avaler en vitesse vu la texture infâme du plat. Mais quelle horreur ! Je tuerai la personne qui m’offre ce genre de repas ! Abject ! Absolument abject ! Je tente de paraître calme à l’extérieur et de ne pas exploser pour éviter de dévoiler mes goûts de luxe qui pourraient être en ma défaveur pour mon infiltration.


« En rajoutant une poignée de piments, tu pourrais rehausser un peu les saveurs et cacher celles qui plaisent moins au palais.
- J’y ai pensé. Mais malheureusement, on ne va pas changer le menu du jour aujourd’hui, après tout cela fait quatre mois que c’est le même. Je voulais voir si tu étais vraiment une chinoise de Chengdu… On sait jamais, tu sais.
- Pas de problèmes. »

Je plisse légèrement les yeux. Il semble quelque peu sur ses gardes : « vérifier que je suis bien une chinoise de Chengdu ». C’est très maladroit de lâcher cette information, peut-être est-il l’un des complices de Jiawei qui a aidé à avoir l’information sur l’artéfact de Chine que je cherche ?

Avant de pouvoir continuer à creuser la question, il me confie ma nouvelle tâche.


« Je n’ai pas le temps de m’occuper du repas de l’intendant ce soir. Cuisine-lui quelque chose de bon, pas trop épicé. Il est sensible de l’estomac.
- Très bien. »

Sensible de l’estomac ? Tiens donc, pauvre petit cochon désœuvré. Je t’en mettrai moi du piment si j’en avais l’occasion, malheureusement je me dois de rester la jeune fille frêle et victime de la culture ingrate de ce monde. Et se faisant, je prends un petit emplacement dans les cuisines et je commence mon œuvre. Je vais lui faire une recette chinoise assez simple : du poulet avec des poivrons cuit avec une sauve à base de farine de blé, le tout avec un peu d’huile et de la sauce soja. C’est assez léger à manger pour le soir et ça tient bien au corps. C’est rapide à faire et c’est tout à fait satisfaisant pour un homme tel que McGrawl.

Je tranche mes morceaux de poulet délicatement, pour en faire de petits morceaux assez fins et tendres. Je coupe mes poivrons verts en deux, et j’enlève leurs pépins. Je les lave consciencieusement dans une bassine d’eau. Je profite qu’un aide-cuisinier a lancé l’un des fours, - qui semble marcher au bois celui-ci-, pour prendre son feu et commencer à chauffer ma poêle.  Tout en exécutant la recette, j’observe les différents membres du personnel.

Aucun ne semble se détacher des autres : ils font leur travail. Du mieux qu’ils le peuvent au vu du matériel qu’ils ont. La plupart sont agréables, et il semble y avoir une bonne ambiance entre eux. Malgré ses origines, ils écoutent les ordres de Xiao et ont l’air de le respecter, au moins un minimum. Je ne trouverai pas plus d’indices ici, il faudra voir avec Xiao.


« Mengyu, quand c’est prêt, emmène ton plat à l’intendant !
- D’accord !
- Quand tu as fini, revient aux cuisines et je te montrerai où est ta chambre. »

Et en plus, je dois le servir. Moi. La femme qu’il a osé toucher à peine arrivée dans le pénitencier. Je sens que mon expérience ici va être exceptionnelle… En un sens ou dans l’autre. J’essaye de présenter ma nourriture correctement dans une jolie assiette blanche, déjà un peu plus civilisée que les gamelles de métal destinées aux prisonniers.

Je dispose le tout sur un petit plateau de bois, avec des couverts et me voici partie dans les couloirs du fort, guidée par un garde pour me montrer les appartements de Simon McGrawl. Le petit voyage me permet de visiter un peu les lieux et de voir comment est construit cette grande bâtisse. Je ne sais pas combien il y a de pensionnaires permanents ici, mais il doit au moins y en avoir plus de deux cents. Quant aux gardes, ils sont nombreux. Moins que les prisonniers, mais ils sont bien équipés et disciplinés. Suffisamment pour mettre en place des tours de garde, des patrouilles et surveiller la grande cour centrale lorsque les prisonniers veulent se dégourdir les jambes et casser des cailloux avec des pioches.

Cela me paraît bien organisée cette prison. Je commence à soupçonner que ces geôliers appartiennent à une formation militaire quelconque. Ce qui d’ailleurs justifierait leurs uniformes bleus. Par conséquent, McGrawl doit être en charge des civils, donc des cuisines, nettoyage et entretien tandis qu’un officier de l’armée du coin doit tenir le pénitencier avec les hommes sous son commandement.

Après cette petite balade, nous prenons un escalier en bois sur deux étages, avant d’arriver dans un endroit un peu moins austère que le reste du fort. Il y a même un plancher. Il est d’ailleurs visiblement mal entretenu. Il s’agit du bureau de Simon, vu la décoration. Un tableau sur le mur de gauche, tandis qu’à l’opposé figure un grand meuble imposant servant probablement de secrétaire. Au milieu, une belle table en bois, avec du papier, une vieille machine à écrire. Accoudé à celle-ci, McGrawl le goret qui sourit en voyant son repas arrivé. Pas de confusion ici, il a faim. De nourriture, pas d’autre chose. Enfin, je crois.


« Ah ! Enfin ! Posez ça ici mademoiselle s’il vous plaît. Je vais goûter pendant que vous êtes là. »

Je m’exécute sans un mot. Je m’écarte un peu de la table pour le laisser se rasseoir et je l’observe silencieusement. Il s’apprête à goûter mon travail. J’attends son avis. Cependant, alors qu’il s’apprête à enfoncer le morceau de poulet dans sa bouche, il tourne son regard vers moi.

« Baisse les yeux. »

Simon a une tendance à cumuler les défauts. Raciste, misogyne, pervers, et désormais vicieux. Je rentre dans mon rôle de composition, et je remplis sa demande. Les mains jointes derrière le dos. Malgré que je ne fasse que jouer, je me sens humiliée. Je l’entends manger, il semble apprécier apparemment, ou alors il meurt de faim. Un silence pesant s’installe durant les dix minutes suivantes.

« Vous viendrez laver mes draps demain matin la bridée. Ce sera tout. »

Je m’incline respectueusement et je quitte la salle. Je me sens mal, je ne vais pas vous mentir. C’est humiliant, affreusement humiliant. Et moi qui pensais être dure avec Francis, je ne suis qu’une amatrice. En colère et le pas pressé, je regagne les cuisines où Xiao prend soin de me montrer ma « chambre », près des fourneaux.

Me voyant énervée, il ne demande pas l’origine de mon émotion, il me montre simplement l’endroit et me laisse. Il est tard et l’heure du dîner est passée. Malgré l’invitation de Xiao de venir manger avec lui, je préfère rester seule, un moment.

La pièce où je vis n’est pas plus grande qu’une cellule je pense. Un simple sommier de bois est posé contre le mur avec un matelas de qualité fort douteuse. La poussière est omniprésente dans cette chambre qui n’en a que le nom. Seule une petite fenêtre où seul un oiseau pourrait passer apporte un peu de lumière. Mais il fait nuit, donc je suis dans le noir.

J’allume une bougie pour m’éclairer. Je la pose sur ma petite table. Pas plus de soixante centimètres d’après mes estimations. J’espère sincèrement ne pas faire une erreur en venant ici. Mon seul espoir repose sur Francis pour qu’il trouve l’informateur à temps. C’est épuisée par cette journée décidément pleine d’émotions, que je m’endors.

Espérons que demain sera un jour meilleur.


« ALLEZ ON S’BOUGE ! » crie Simon dans les couloirs de la partie du fort destinée au personnel.

C’est peu après l’aube. Il semble trouver un malin plaisir de nous asséner de hurlements dès le petit matin. Je pense ne pas trop sortir de mon habituelle retenue pour dire que c’est un sacré tyran.

Après avoir fait un brin de toilettes, je fonce vers ses appartements pour pouvoir effectuer la tâche qu’il m’a confié la veille, sachant que s’il est dans les dortoirs, il ne peut être chez lui : par conséquent, je l’esquive de justesse.

Le garde me stoppe devant l’entrée de son bureau, et donc de sa chambre qui est dans le prolongement de la première pièce.


« Halte là. Tu fais quoi ici ?
- Monsieur l’Intendant m’a demandé de changer les draps de son lit.
- Ok, vas-y. »

Je baisse la tête et je rentre sans me faire plus prier. Je vais directement en direction de son lit, pour retirer les draps, originellement blancs. Manifestement, l’hygiène corporelle n’est pas le fort de tout le monde ici : vers le bas du matelas, il y a des traces noires. Peut-être le cuir des bottes qui déteint sur la peau avec la chaleur ?

Je tire les bouts de tissus pour les emmêler dans mes bras. Je les pose par terre et je sors du linge propre de son armoire, que je mets le plus proprement possible sur son lit. Au moins, il ne pourra pas se plaindre ce cochon. Je ramasse les draps par terre, je suis quelque peu surprise. Le tissu semble différent du reste. Je frotte avec entre mes deux doigts et je les porte sous mon nez pour voir ce que c’est. J’écarquille les yeux.

De retour dans la cuisine, après un détour à la lingerie et un lavage de mains en règle, je coupe des carottes pour le repas du midi des prisonniers. J’exécute ma tâche avec une certaine ferveur, les yeux dans le vide, en colère. J’en ai assez de cet endroit. J’en ai assez de monde, je veux partir. Je me suis arrangée avec Xiao pour faire la distribution aux prisonniers, avec un peu de chance, je tomberai sur Francis et je pourrai voir où il en est, en espérant qu’il n’a pas perdu de temps.

Un des aide-cuisiniers s’approche de moi, je m’en rends à peine compte.


« Hey doucement ! On a pas autant besoin de carottes ! T’en as coupé pour un régiment ou quoi là ? »

Je détourne la tête de ma planche à découper pour constater qu’en effet, j’ai due trancher au moins deux cageots de carottes en fines rondelles. Il faut que je reprenne mes esprits.

« Tu peux aller faire la distribution dans l’aile Est, les prisonniers ont faim.
- Très bien. »

Je replace mon tablier correctement et je charge le chariot en direction de cette partie de la prison, escortée par un garde. Je traverse les couloirs, toujours surveillés par les geôliers très présents. C’est à croire que personne ne peut s’enfuir de cet endroit. Cela ne m’étonne plus que les locaux appellent cet endroit le « Bastion de la Justice ». Le commun des mortels ne pourrait trouver un quelconque échappatoire ici.

A chaque nouvelle cellule, mon accompagnateur tape deux fois du poing contre la porte en métal, puis ouvre une sorte de petit passage où les prisonniers peuvent passer leurs gamelles pour être servis. Certaines sont totalement fermées, ne laissant voir que les mains, tandis que d’autres ont une ouverture avec des barreaux, laissant la possibilité de voir qui est à l’intérieur.


« Vos gamelles les connards ! »

Les prisonniers restent obéissants. Pas de soucis notoires, tous savent que ce n’est pas ainsi qu’ils vont s’évader. Et aujourd’hui, c’est jour de fête, ils ont droit à un peu de pain rassis pour accompagner leur bouillie. Autant se laisser dépérir sans manger si vous voulez mon avis, ils ne vont pas rater grand chose.

De ce que je constate, les plus dangereux sont seuls en cellule, tandis que les délinquants et criminels « classiques » sont plusieurs, parfois jusqu’à six, entassés dans des cellules qui doivent faire la taille de ma petite chambre. Triste fin si vous voulez mon avis, mais pour certains, ils l’ont bien mérité.

Machinalement, je distribue, parfois en jetant un rapide regard, parfois ne regardant que les mains qui se tendent vers moi. Avec cette expérience humiliante, j’avais presque oublié que j’étais belle et que j’étais… Encerclée d’hommes qui n’avaient probablement pas vu de femmes de qualité pendant un long moment.


« Je veux bien la grosse tranche de pain au milieu s’il vous plaît Madame. »

Je lève la tête pour regarder mon interlocuteur, je la connais bien, cette voix. L’entendre me fait du bien, je commençai à me sentir seule, quelque part au milieu de ces humiliations. Et ce n’est que le début pourtant. Il est souriant, et me fait un rapide clin d’œil agrémenté d’un léger sourire. Certes, il est mal rasé, et sa cellule dégage une odeur particulièrement repoussante, mais… C’est Francis. Et ça me fait du bien de le voir et de l’entendre.

Je reprends vite ma distribution pour éviter que le garde ne s’en rende compte de quelque chose. J’en profite pour communiquer silencieusement avec lui.


« Tu as trouvé l’informateur ? »

Il hoche légèrement la tête tandis que je donne la première gamelle à son camarade de cellule.

« Il demande quoi en échange ? »

Il se tourne vers le garde et dit :

« Quand est-ce que je sors Monsieur ?
- Ta gueule le gros… T'as déjà jacté toute la soirée d'hier. » dit-il, fatigué.

« Il veut qu’on le fasse sortir ? »

Il acquiesce de nouveau.

« A partir de maintenant, tiens toi prêt à partir avec fracas. Je vais préparer notre grande sortie. »

Il sourit en guise de réponse tandis que je lui confie les derniers repas pour sa cage. Je reprends mon travail comme si de rien n’était, tandis qu’une flamme vient de nouveau de s’enflammer en moi. Un vent de liberté, une envie de briser tous les barreaux et de m’enfuir loin d’ici. On dira ce qu’on le veut, mais ce monde est vraiment pourri.

« Dépêche toi la chinoise ! J’ai pas envie d’y passer quatre ans !
- Oui, Monsieur, oui…
- « Oui, oui », c’est toujours pareil avec les bridés ! Grouille toi ! »

Je finis mon travail en enchaînant les gamelles le plus vite possible, tout en réapprovisionnant ma marmite au passage. Cela prend bien deux heures pour donner à tous les prisonniers. Un sacré accomplissement si vous voulez mon avis, je suis vidée de toute énergie. Pourtant, nous ne sommes qu’en début d’après-midi.

Après un nettoyage de la cuisine – qui en avait bien besoin-, je prends des linges du dortoir féminin pour aller à la laverie. Il est aux alentours de seize heures, donc il devrait y avoir des prisonniers dans la cour pour le cassage des cailloux. Il ferait mieux de les utiliser à autre chose, une chose utile, mais manifestement le quotient intellectuel moyen des locaux est bas. Quoique j’ai vu une charrette à l’extérieur de la prison quand nous sommes arrivés l’autre jour… Peut-être qu’ils en ont utilité… D’une manière ou d’une autre.

J’ai un grand panier en osier sous le bras et je passe à côté des gardes, ils sont à l’ombre, eux. Tandis que j’observe du coin de l’œil Francis et ses compères entrain de travailler sous cette chaleur infernale. J’en profite d’observer la lourde porte en bois, close à l’heure qu’il est, et qui est l’une des seules sorties viables pour une évasion rapide. Cependant, cela ne sera pas discret, loin de là. Il y a de nombreux miradors et les geôliers sont lourdement armés : fusils, pistolets, j’ai même aperçue des sortes de canons dont je ne connais pas réellement les effets.

Soudainement, sans trop avoir le temps de réagir, je me sens tomber en avant. Je m’effondre, le panier de linges voltigeant dans les airs avant de se déverser sur le sol devant moi. Je m’écrase par terre, entre le sol de pierres et la terre ensablée de la cour. Légèrement sonnée. Je me suis peut-être cognée la tête… Ah, j’ai mal aux genoux ! Qu’est-ce qui m’est arrivée ? Sur quoi ai-je trébuché ?


« AH BAH BRAVO LA CHINOISE ! » dit une voix masculine.

J’ai la vision aveuglée par le soleil et la poussière que j’ai pris dans les yeux. C’est alors qu’une ombre en costume couleur bordeaux s’agenouille devant moi. Je reconnais cette moustache entre milles, c’est McGrawl. Il a le regard et le sourire plein de vices. Quel homme répugnant !


« Alors comme ça, on ne regarde plus où on met ses p’tits petons la p’tite dame bridée ? » dit-il tout en tentant vainement d’imiter un accent chinois.

Il se redresse. J’essaye d’en profiter pour en faire de même, d’abord en me mettant à quatre pattes, c’est mieux qu’écrasée sur le sol.


« Je vais t’apprendre à pas regarder devant toi… »

Je sens un grand coup de pied m’attaquer sur mon flanc gauche. Surprise et sans défenses, je crie de douleur avant de tomber sur le côté. Certains gardes sont attirés par la scène tandis que les prisonniers stoppent leur travail pour comprendre ce qui se passe devant eux. Une triste histoire si vous voulez mon avis.

Il me roue de coups. Il me bat, tandis que je me tiens lamentablement par terre, respirant de la poussière et me protégeant, vainement. Les gardes ont détourné leur attention vers la cour, où certains menés par Francis s’approchent un peu, comme pour s’opposer à ce qui est entrain de se passer.

Je commence par lâcher quelques sanglots. Non pas à cause de la souffrance provoquée par les attaques de Simon, mais par mon impuissance. Je ne peux me révolter maintenant, au risque de compromettre ma quête. J’ai déjà beaucoup sacrifiée pour arriver où j’en suis, je ne peux me permettre d’abandonner maintenant.


« AH ! AH ! Tu rigoles moins là Chang Ching Tchong ! »

Il me tire violemment par les cheveux avant de me donner une énorme claque qui résonne sur les murs de la cour, me repoussant ensuite dans la poussière.

« Lâche-la espèce d’enculé ! »

La voix de Francis détourne l’attention de mon agresseur, qui néanmoins m’agrippe de nouveau par ma chevelure. Il a un regard vicieux, tandis que mon ami a le visage complètement haineux. Je ne l’ai jamais vu dans un tel état : il est grenat, mais ses yeux transpirent la violence, le meurtre. Ce n’est pas un pilote de voiturette que je vois, c’est un assassin sanguinaire. Deux entités, prêtent à se jeter dessus pour se faire souffrir dans un déchaînement inouïe.

Les gardes du pénitencier ont abandonné l’idée d’intervenir en ma faveur, au profit de pointer leurs armes à feu sur les prisonniers, et notamment Francis qui semble plutôt menaçant. Ils veulent éviter une émeute.


« Tu veux sauver la p’tite dame qui te donne à bouffer, l’gros, C’EST ÇA ?! » dit-il, tout en tirant sur mes cheveux.

Il sort un pistolet, que j’identifie comme l’un des colts classiques de ce monde, même si celui-ci semble légèrement de meilleure qualité. Il le pointe sur ma gorge, accompagné d’un sourire sadique.


« Tu veux encore l’ouvrir gros porc ?! »

« Francis… S’il te plaît… La mission… » dis-je, tel un murmure à mon protecteur.

C’est la mort dans l’âme que je vois Francis remettre sa pioche sur épaule avant de faire demi-tour. L’intendant range son pistolet et me donne une dernière gifle avant de s’en aller, en ricanant après avoir remis une énième fois en place son chapeau blanc.

Je me sens terriblement humiliée. J’ai l’impression de n’avoir aucune valeur aux yeux de ces hommes. Il n’y en a qu’un qui s’est levé pour faire quelque chose, un seul. Francis. Je l’ai fait souffrir, je sais. Je ne l’ai pas laissé me sauver, et il m’en voudra longtemps pour ça, et pourtant… Nous n’avons pas le choix.

Je remets un moment pour me remettre de mes émotions. Une dizaine de minutes peut-être. Après que les pensionnaires du fort soient retournés à leurs activités, deux gardes viennent m’aider à me relever et rassembler mon linge. Ils lâchent un sourire gêné, et me laisse repartir comme si de rien n’était.


« Bande de lâches ! » murmure-je, tout bas.

Je lave les linges sans demander mon reste et je retourne à mes luxueux appartements pour me soigner. Cette fois-ci, je décide d’utiliser la magie. Je reste au moins une heure à utiliser ma magie pour enlever les traces de ma violente humiliation. Je reste un moment là, seule, contemplant le mur en pierres de ma chambre. Pensive.

Les flots de la haine coulent en moi. Une vengeance à accomplir, d’une manière ou d’une autre. Je serre les poings, si j’avais un miroir en face de moi, je me trouverai hideuse sous ces traits propres aux femmes se laissant aller à leurs émotions. Je contrôle toujours mon corps et mes pensées pour éviter d’être submergée, mais ce monde m’a poussé à bout. Le Bastion de la Justice n’aurait pas dû laisser entrer la jeune femme bridée, la petite chinoise frêle, innocente et belle. Non ! je vais lui montrer à ce monstre ce qu’on fait aux hommes qui maltraitent les femmes dans ma culture !

Je soupire un grand coup. Cela n’arrivera peut-être pas… Il faut savoir s’accrocher à des rêves et des désirs pour vivre. En attendant, je sors de chez moi pour aller à mon poste en cuisine. Un nouvel arrivage de nourriture est arrivé, je dois aider à décharger le chariot. Quelle poisse !

D’après Xiao, une vingtaine de prisonniers vont arriver après-demain. D’où l’approvisionnement qui est arrivé un peu avant pour éviter les manques. C’est une occasion et à la fois une limite que m’imposent cette nouvelle : les portes seront ouvertes du côté de la cour. C’est notre meilleure chance de nous enfuir, si nous ratons cette opportunité… Il faudra trouver une autre voie, plus complexe.

La soirée passe, plus ou moins tranquillement. Je ne distribue pas ce soir, c’est ma collègue latine qui s’en occupe. Moi, je fais la vaisselle. Une activité formidable qui me fait souffrir du dos… Surtout après les coups que j’ai pris. Même si je me suis soignée, les blessures semblent encore être dans mes chairs. Cela me tiraille…

Un des gardes entre en cuisine et demande à me voir. Surprise, je le suis un peu à part et attend avec impatience de voir ce qu’il a à me dire.


« L’Intendant McGrawl t’attend dans sa chambre. Tout de suite. »

Cette nouvelle tombe comme un coup de tonnerre. Qu’est-ce qu’il me veut encore ? Me frapper sans qu’il y ait de témoins autour ? J’enlève mon tablier, non sans trembler un peu. Xiao me regarde du coin de l’œil, l’air peiné. Beaucoup de membres du personnel semblent être au courant de la cruauté de cet homme infâme. Moi qui croyait que le Lieutenant Harch était une parfaite définition du mot « sinistre », je me trompai.

Nous circulons une nouvelle fois dans ces couloirs que je commence à bien connaître, la structure n’étant pas d’une extrême complexité. Il s’agit surtout d’avoir les bonnes clefs pour pouvoir passer toutes les portes verrouillées. Après un passage rapide dans les escaliers, le garde m’ouvre l’entrée du bureau de l’intendant, me laissant le loisir d’ouvrir la suivante. Quelle générosité.

La pièce est plongée dans la pénombre. Les bougies sont éteintes. Sous le pan de la porte menant à sa chambre, je vois de la lumière avec une ombre se déplaçant à l’intérieur. Ses bottes se font entendre sur le plancher, il semble faire les cent pas. Il m’attend. Et il ne semble pas pouvoir se contenir. J’ai peur.

Je toque timidement. Un pas rapide se précipite sur la porte pour l’ouvrir sur mon tortionnaire. Désormais ne portant qu’un pantalon et ses horribles bottes de cow-boy. Il tend son bras vers l’intérieur de la pièce, m’intimant silencieusement de rentrer. Je n’ose même pas le regarder dans les yeux, et j’exécute sa demande, le regrettant déjà.

Je me tiens droite, la tête baissée, au milieu de son antre. Le visage sombre et peureux. Je ne dois pas le tuer. Pas encore. Je ne peux pas compromettre la mission !


« Alors ma p’tite… Comment tu t’sens au Pénitencier avec nous autres ? » dit-il, tout en avalant un verre d’une boisson que j’identifie comme un bourbon au vu de sa couleur ambrée.

Je ne réponds pas, je suis paralysée par mes émotions. C’est difficile de me contrôler tout en devant jouer cette farce idiote. Je ne peux pas arrêter maintenant. Je ne peux pas. Malgré la peur.

« Je t’ai posé une question. » me rappelle t-il, la voix menaçante.

« Oui… »

J’ai presque honte de moi. Il pose son verre et s’approche de moi, il me tourne autour. Comme un rapace autour de sa proie. Comme le premier jour. Pour éviter de croiser son regard, je détourne le mien en direction de son lit, juste à côté. Il l’a défait. Comme une invitation implicite à me réfugier dedans. Ce n’est pas possible.

« Alors… C’est la première fois que j’ai une femme aussi belle à mon service dans cet endroit… Si tu fais tout ce que je te dis… Tout ira bien ma p’tite chinoise. »

Il m’enserre par derrière. Il frotte son pantalon contre ma jupe, juste au niveau de mes fesses. Je ferme les yeux, comme une protestation silencieuse et je serre les poings. Arrête toi pauvre idiot… Arrête toi, ou la mort va venir te chercher très vite.

« Laisse toi faire… Et ne crie pas trop fort. J’aimerais pas devoir partager avec des gardes. »

Mon cœur bat la chamade. Pitié ! Que cela cesse ! Que quelqu’un fasse quelque chose ! Vite !

Il pose ses lèvres sur ma nuque et commence à me ploter la taille. Je tente de m’éloigner en signe de protestation mais il me serre de nouveau contre lui. Tuer ou ne pas tuer ? Qu’est-ce que je fais ?!

Tuer. Je n’ai plus le choix désormais.

Alors que je commence à me concentrer sur le colt de mon violeur posé sur sa table de nuit, un homme en uniforme bleu pénètre avec fracas dans la chambre, prenant Simon au dépourvu et le faisant sauter sur ses vêtements les plus proches. Je relâche immédiatement mon attention pour me précipiter à proximité du militaire.


« Alors McGrawl, je vois qu’on s’amuse encore avec le personnel ?!
- C’est consenti Commandant !
- Ouais, c’est ça ! »

Il me  fait signe de sortir. Je m’empresse de quitter la pièce.
« Mettez vous des putains de pyjamas et trouvez vous une pisseuse à marier espèce de pervers ! » clame t-il avant de refermer la porte de la chambre.

« Suivez-moi, vous. Je vous raccompagne aux cuisines. »

Sans dire un mot, nous retournons dans le quartier des serviteurs. Mon sauveur providentiel est un grand homme blanc, avec une fine moustache blanche, semblable en terme de style à celle de Simon. Il est rasé de manière précise et a des cheveux très courts. Il semble être quelqu’un de strict, qui entretient son corps malgré son âge. Il a peut-être une bonne cinquantaine ?

Il se serre dans le garde-manger et me tend un peu viandes séchées. Nous nous attablons à la lueur d’une bougie. Il entame la conversation.


« Je suis le Commandant Henry Smith. C’est moi qui gère ce cachot à criminels. J’ai entendu ce qui s’est passé aujourd’hui dans la cour… J’ai bien fait de vouloir venir mettre une trempe à ce détraqué de McGrawl. »

Par tous les Dieux de Chine et l’Empereur Jaune en personne, enfin une personne de bon sens dans ce trou à rats ! Je souris à sa remarque et en profite pour le remercier. Il le mérite, quelque part.

« Merci de m’avoir sauvé. Je… Je ne savais plus quoi faire et…
- Vous en faîtes pas, mademoiselle. Je crois qu’il a compris qu’il n’allait pas pouvoir exercer sa cruauté sur notre bon et loyal personnel pendant quelques temps. C’est quoi votre petit nom ?
- Mengyu. Enfin… Vous pouvez m’appeler Alexia. C’est plus facile.
- En effet. Mais j’essaierai de retenir votre vrai prénom, c’est tout de même plus commode. »

Il est souriant et nous commençons à discuter, cordialement du fort et de ses prisonniers. L’homme que j’ai en face de moi n’est pas un cruel geôlier. Il applique les peines de la Justice, rien de plus, rien de moins. Pas de haine, la vie est déjà assez dure comme elle est pour tout le monde d’après lui. Il exécute lui-même les condamnés à mort, il vise toujours juste, pour éviter une mort trop lente et surtout trop atroce.

Il est respectable. Et au moins, lui, ne me tyrannise pas, ne m’insulte pas ou ne semble pas me considérer comme un être inférieur. Cela fait du bien. Tandis qu’il me parle et tente de me rassurer par rapport au traumatisme que je viens de vivre, je focalise un instant mes yeux sur son trousseau de clefs. Je viens de me rendre compte qu’il a pu ouvrir toutes les voies d’accès avec elles. Il y en a trois, de formes différentes. L’obscurité profite à mon observation. Je fais mine d’être en état de choc pour regarder vers le bas et ainsi avoir l’objet de ma convoitise entre les yeux.

C’est évident maintenant. Il y a deux types de serrures pour les portes sécurisées et une clef pour les cellules des prisonniers. Je vais les utiliser pour faire sortir le maximum de prisonniers et entraîner une grande émeute. En déployant complètement mes pouvoirs, et au prix d’une grande fatigue, je devrais pouvoir créer suffisamment de chaos à l’heure où la grande porte sera ouverte pour pouvoir m’enfuir avec l’informateur et Francis. Le Lieutenant Harch étant à l’affût, il pourra lui aussi venir à notre secours au moment le plus opportun.

Le gentil commandant me raccompagne à ma chambre avec une lanterne allumée dans les cuisines avant, de me souhaiter une bonne nuit. Je lui retourne la politesse et lui sourit, toujours timidement.

Qui pourrait penser désormais que je prépare la plus grande et impressionnante évasion que ce pénitencier ait probablement connu ? Le sang va couler, et les prisonniers, tout comme les gardes, devront s’arracher le droit de vivre dans le fracas des lames et le tonnerre des armes à feu.

J’en jubile d’avance… D’ailleurs, si McGrawl se retrouve sur mon chemin… Il se pourrait qu’un incident arrive. Je sors de mes affaires un petit pinceau, normalement fait pour le maquillage. Pour une fois, il va me servir à autre chose. Tandis que ma mémoire est encore fraîche, je ferme les yeux et je commence à agiter mon ustensile dans les airs, commençant à créer des formes issues de mon esprit.

Ce n’est un geste innocent, c’est la fin de cette histoire que je crée à la force de mes pouvoirs. Des clefs. Une par une, je les assemble, je réessaye, je continue jusqu’à tard dans la nuit, à la lueur des bougies pour créer de parfaits exemplaires.

Et alors que mes dernières forces me quittent, j’envoie un appel à Harch. Où qu’il soit dans ce monde, il peut m’entendre.


« Demain, un nouveau convoi passera les portes du pénitencier. Tenez vous prêts avec votre cheval et trois supplémentaires. Le sang va couler. »

Demain. Je sors d’ici. Je m’affale sur le lit, exténuée.

Le lendemain, je fais un brin de toilettes et j’agis le plus normalement possible. Je ne laisse pas transparaître un quelconque stress, non. Surtout que tout le monde est très gentil avec moi : ils m’ont vu partir pour les quartiers de McGrawl, ils savent ce qu’ils voulaient me faire. D’autres ont probablement été avant moi. Je ne suis pas la première, ni la dernière à subir les assauts de ce porc.

A midi, je distribue de nouveau la nourriture, maline, je glisse la clef des cellules dans la tranche de pain que Francis m’avait réclamé hier. Tout se passe comme prévu, je tiens un léger sourire. La tempête approche… Et je suis la seule à la voir venir. Ma vengeance sera belle et exceptionnelle !


« La grosse tranche du milieu s’il vous plaît Madame. »

La voix de Francis résonne encore. Cette fois, c’est moi qui lui fait un clin d’œil.

« Un convoi de prisonniers arrivera à seize heures précise. Les gardes devraient être moins nombreux à cette heure-ci. Occupe toi des hommes dans ton couloir et je devrais arriver à temps pour que nous sortions ensemble. »

Je finis de donner les gamelles à ses colocataires de fortune avant de lancer un ultime message.

« Nous sortirons par la grande porte, il y aura des morts, de nombreux morts. »

Il hoche la tête, sérieux, et me laisse repartir comme si de rien était. Tout est en ordre, il n’y a plus qu’à faire la diversion. Et justement, j’en ai trouvé une excellente. Tous les yeux seront tournés vers la grande porte pour les nouveaux arrivants. Ce qui signifie moins d’effectifs dans les couloirs pour accueillir les prestigieux invités.

Je vais créer une diversion dans les quartiers civils pour attirer leur attention sur un second point d’importance, me laissant le temps de libérer un nombre conséquent de prisonniers et de les lâcher dans la cour le moment venu, non sans avoir été faire un petit tour du côté de l’armurerie. Sans armes, ce sera trop difficile pour les détenus. Surtout quand de l’autre côté, il y a des hommes entraînés au combat.

Je fais ma vaisselle. Tranquillement, simplement. Les cuisines commencent déjà à faire les premières étapes du repas du soir, tout en prenant en compte l’arrivée des nouveaux bagnards. Pauvre Xiao, il va lui rester beaucoup de restes ce soir, vu ce qu’il va se passer en fin d’après-midi.

Ma seule crainte est que Francis n’ait pas localisé le bon informateur, mais malheureusement je n’ai pas le choix : je dois lui faire confiance. La suite de la journée se passe sans problèmes. J’affiche un sourire presque gêné. Pour la première fois depuis… Très longtemps, j’ai une envie irrépressible de me battre, de déchaîner mes pouvoirs sur ces pauvres imbéciles ! Peut-être est-ce le résultat de toute cette retenue dont j’ai fait preuve jusqu’à présent ?

J’ajuste ma tenue. Je tiens à être impeccable pour le magnifique spectacle qui s’annonce. Ils n’ont rien vu de tel depuis un beau bout de temps, j’espère ! C’est du grand Huayan qu’ils vont voir aujourd’hui, j’imagine que cela ne va pas plaire à tout le monde ! Mais qu’importe !

Aux alentours de quinze heures, je me faufile jusqu’aux appartements de Simon. Les gardes me laissent passer sans trop de questions, ils savent que je suis régulièrement demandé par ce pervers détraqué. Celui gardant la porte de son bureau me regarde avec un certain dégoût. Il doit penser que je viens de moi-même pour satisfaire ses envies sexuelles. Il ne perd rien pour attendre lui.

J’entre avec discrétion, il est au niveau de son secrétaire, entrain de signer un papier je crois. Il se retourne vers moi, avec étonnement. Avant de nouveau afficher un sourire… Indescriptible.


« Ah… Je vois que tu n’as pas aimé qu’Henry nous coupe pendant notre petit jeu… »

Il s’approche de moi, posant sa main sur ma joue.


« Vient avec moi… Je vais te donner ce que tu veux p’tite cochonne. »

Je le suis sans rien dire jusqu’à sa chambre. Il dépose son colt sur sa table de chevet et pose ses mains sur ses hanches. Il a l’air d’attendre quelque chose.

« Il va pas se descendre tout seul ce pantalon ma jolie ! » dit-il en ricanant sèchement.

Sans rien dire d’autres à ces mots immondes, je tends le bras pour prendre le contrôle de son colt et lui cogner la tête par derrière. Il s’écroule au sol, à côté de son lit. Je me précipite vers lui pour vérifier son état : il n’est pas inconscient, seulement sonné. C’est parfait.

Je le traîne sur son lit et j’enlève ses draps pour attacher ses pieds et ses mains à chaque barreau de son lit. Ainsi, il ne pourra pas s’échapper. Alors qu’il reprend ses esprits, c’est déjà trop tard. Je le regarde. Il écarquille les yeux au fur et à mesure que mon corps et mes vêtements se changent, se transforment, évoluent en de nouveaux, éphémères mais bien réels. J’ai pris son apparence et j’ai par conséquent pris un peu son identité.

Lui qui m’a humilié, qui m’a frappé dans un moment de vulnérabilité… Je lui vole sa vie. Sous ses yeux. Je frotte mes doigts d’où jaillissent une petite flamme que je lance sur le tapis. Il est quinze heures trente. La flamme devrait prendre rapidement, je dois donc dégager le garde de l’entrée. J’enfonce un chiffon dans la bouche de mon prisonnier et je lui glisse un petit mot doux à l’oreille :


« Ne sous-estime jamais une chinoise en colère. Pauvre imbécile. »

Je souris face à lui, avant de sortir de sa pièce, la mine sombre sous mon masque temporaire. Il m’a blessé. Beaucoup plus que vous ne le pensez peut-être. Du haut de mon piédestal, je ne domine pas les autres, je me protège d’eux, ou du moins j’essaye. Il m’a appris une bien amère leçon : sans mes pouvoirs, je serai probablement déjà morte. Et certainement pas d’une manière très glorieuse.

Je quitte le bureau et je dis aux gardes dans le couloir d’aller rapidement dans la cour pour accueillir les prisonniers. Ils ont l’air surpris, mais j’annonce que j’ai encore quelque chose à faire… Qu’ils partent devant !

Ils quittent les quartiers de l’intendant, ce qui va laisser le feu prendre doucement… Et me laisser le temps de rejoindre en Francis en vitesse. Avec l’apparence de McGrawl, je passe les différentes portes sans soucis, et je rejoins bien vite celle de l’aile de Francis. Etrangement, elle n’est plus gardée. Je pénètre en laissant tomber mon masque.

Mes pas résonnent dans les couloirs de pierre, j’entends des voix qui discutent ensemble. Je tombe nez-à-nez avec Francis et ses camarades de cellules, deux gardes au sol. Je me précipite vers lui.


« Ah vous êtes là ! J’ai fait comme vous aviez dit ! » me dit-il, fier de lui.

Ses trois compères semblent être de petites frappes. Ils sont bien minces comparés à Francis qui doit faire le poids du trio... Facilement. Il voit que je les toise du regard comme pour juger de leur utilité.


« Voici Larry, Jimmy et Timmy. Ils sont un peu cons mais ils savent se débrouiller avec des flingues.
- C’est bien. Où est la personne que nous cherchons ? 
- Vous inquiétez pas, c’est la cellule d’à côté. »

J’acquiesce.

« Ouvrez toutes les cellules, et en vitesse. Je veux tout le monde dehors. Dites-leur de passer derrière moi. »

Je m’éloigne d’eux pour continuer ma route jusqu’à l’angle. Francis fonce vers les différentes portes métalliques pour laisser les détenus s’échapper. Avec ceux que mon compagnon va libérer, on devrait en avoir une cinquantaine assez rapidement. Une fois le verrou ouvert, ils ne se font plus prier pour sortir.

Certains sont plutôt massifs quand d’autres semblent chétifs, des vieux et des jeunes. Certains avec toutes leurs dents, d’autres… Vous avez compris. Je les laisse se réunir pendant que je monte la garde dans le coin. Ma diversion avec le feu dans les appartements de Simon ne pas tarder à prendre, ils vont sentir que quelque chose cloche : soit à l’odeur, soit à la fumée qui va se dégager du toit. Il faut faire vite, l’effet de surprise est essentiel. Je vais devoir tâter du doigt mes limites.

Le bruit commence à monter au fur et à mesure que Francis libère les pensionnaires, cela attire une patrouille de deux soldats qui s’approchent de mon emplacement. S’ils les voient hors de leurs cages, ils vont tirer et ainsi appeler les renforts. Je dois donc les neutraliser le plus silencieusement possible, avant qu’ils ne commettent une faute.

Je sors quatre couteaux que j’ai volé dans les cuisines. Cela devrait suffire pour deux gardes. Je me concentre pour les suspendre à côté de moi, prêts à être projetés contre les patrouilleurs. Alors qu’ils approchent à grands pas, je les coince dans l’angle et les transperce avec mes lames. Ils s’effondrent, blessés et sans voix. Mon petit tour à attirer l’attention de mon armée de fortune.

Je soulève les armes des gardes pour les projeter vers les prisonniers. Cela en fait déjà deux ou trois d’armer correctement. Je leur fais signe de s’approcher, la cinquantaine se place en face de moi, attentifs comme jamais auparavant. Francis a libéré tout le monde :


« Si vous voulez sortir d’ici, il va falloir faire ce que je dis, messieurs. La porte principale est normalement en train de s’ouvrir au moment même où nous parlons. Notre objectif, c’est de foncer dans la cour et profiter de cette ouverture pour nous enfuir. Je veux que tout le monde fasse équipe avec ses compagnons de cellules. Vous restez grouper et vous chapardez toutes les armes que vous trouvez. »

La petite troupe est contente, certains rêvent de sortir depuis longtemps semble t-il. Sans compter que certains semblent tout à fait… Prédisposés à tuer des gardes, ce qui devrait me fournir suffisamment de temps pour sortir. Et puis après tout, Simon doit être entrain de brûler vif maintenant. C’est plutôt une belle vengeance.

« J’en veux une vingtaine dans l’autre direction, le reste, suivez-moi ! »

Les équipes se forment et se dirigent au pas vers leurs objectifs. Les vingt que j’envoie dans l’autre sens n’ont pas ou peu de chances de s’en sortir. C’est le lieu où l’incendie a lieu, c’est-à-dire le premier endroit où des gardes iront voir. Ils tomberont nez-à-nez avec eux. Ce qui laisse du temps à mes hommes, plus nombreux, de trouver plus d’armes et de prendre la cour par le flanc.

Nous nous engouffrons dans les étroits couloirs, neutralisant une à une les portes, avec leurs gardes. Maraudant couteaux, épées, pistolets, fusils, chaînes, morceaux de bois, même des pavés, créant une bande hétéroclite de malfrats avec des armes bien étranges. On dirait le début d’une mauvaise farce. Tout comme toute cette histoire, je vais finir ma visite dans ce monde dans le bruit et la fureur.

Francis profite de nos petites haltes pour libérer des détenus supplémentaires. Alors que nous avançons, nous entendons une cloche retentir : le feu a été aperçu et les gardes vont foncer pour l’éteindre, les civils avec. Le chaos s’installe. Quelques secondes après, les premiers cris et coups de feu retentissent.


Les hommes s’impatientent. Je ne peux plus les retenir.

« Allez-y et brisez vos chaînes messieurs. »

Une horde déchaînée se déverse alors, se frayant dans la violence un chemin jusqu’à la grande cour où les gardes sont pris de court entre les hommes étant partis voir l’incendie, tandis que d’autres voient ma troupe débarquée de nulle part. Le combat s’engage et avec lui ses nombreux morts.

Francis garde sous la main l’informateur, un grand chinois mince qui ne semble pas bien dangereux de prime abord, il le garde très proche de lui. A l’abri des premiers tirs, je me concentre pour utiliser mes pouvoirs. Je sors de ma cachette pour projeter un jet de foudre en direction d’un garde qui s’effondre sur le sol en tremblant de tous ses membres.

Francis en profite pour prendre une pioche et éliminer deux gardes. Les geôliers sont entrain de former une ligne de tirs très dangereuse. Sept hommes, genoux au sol, huit hommes debout derrière eux. Ils vont déchaîner des salves qui pourraient mettre un terme très rapidement à ma rébellion : il va falloir que j’empêche ça.

Je me dresse au milieu des combats en cours entre les deux camps pour me focaliser sur les tirs. Je fais le vide dans mon esprit, j’entends l’explosion dans les canons des armes. Je déploie alors mon esprit dans toute sa puissance pour stopper leurs balles et les retourner contre eux, laissant l’opportunité à des bagnards de les achever ou de piquer leurs matériels.  

Nous avons l’opportunité de filer près de la porte.


« Francis, va libérer les prisonniers de la charrette et garde les portes ouvertes à tout prix ! 
- Tout de suite Madame Song ! Reste près de moi ! »

Ils partent en courant, me laissant l’occasion de désamorcer un garde sur un cheval avec un pavé volant. Soudain, quelqu’un m’assène un coup de masse dans le dos et je tombe au sol. J’ai le temps de me retourner pour voir mon agresseur. Mais c’est impossible !
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« ALORS LA BRIDÉE ?! CONTENTE DE ME REVOIR ?! »

Simon McGrawl a survécu. Comment ? Je ne sais pas. Il va donc falloir que je termine le travail moi-même, le feu n’étant pas suffisant. Il est à moitié nu, brûlé au niveau des jambes. Il a des marques de morsures et de griffures sur le corps, il a dû se battre dans le bloc avec les flammes. Il a l’air enragé, dévoilant toute la nature de son être.

Je sors une épée éthérique de ma main droite et je me mets en garde. Il décide de charger dans ma direction.


« Je vais t’crever salope ! »

J’esquive de très peu. Maintenant proche de moi, je lui plante rapidement la lame dans le flanc gauche, il râle de douleur mais se retourne pour me frapper à la poitrine avec son bras. Je tousse et je recule. Il se jette sur moi. Son corps, plus lourd que le mien, me plaque au sol. Il s’apprête à me frapper de ses poings.

Résolument décidée à survivre, j’appose ma main sur son torse et je lui envoie une décharge électrique dont il devrait se rappeler longtemps. Il tremble et s’effondre à côté de moi. J’en profite pour me relever et courir vers les portes. Tout en courant, je range ma lame éthérique et je projette des projectiles magiques dans toutes les directions pour rajouter au chaos ambiant. Les prisonniers se font maîtriser de plus en plus par les gardes entraînés, la révolte ne va pas tarder à se finir, malgré l’incendie qui se poursuit. Mais il est désormais passé au second plan à cause de l’évasion massive qui est entrain de se produire.

Notre échappatoire est entrain de se fermer. Je dois bloquer la sortie à tout prix, où est Francis ? Le chariot des prisonniers arrivés aujourd’hui est vide. Je détache en vitesse les chevaux et je lève mes mains vers la charrette. Je déploie mon énergie à la soulever et la mettre dans le chemin pour empêcher la fermeture.

C’est sans compter mon terrible intendant qui revient à la charge. Il me plaque de nouveau sol et commence à me frapper. Je suis sonnée et je perds ma concentration, je suis sans défenses. Alors que je commence à perdre le sens des réalités, mon agresseur prend un coup de pelle massif dans la figure. Francis !

Il le soulève et le balance plus loin. L’informateur m’aide à me relever, je reprends ma concentration tout en gardant les deux combattants du coin de l’œil. Francis se jette sur l’intendant et lui défonce le visage à mains nus.


« FILS DE PUTE ! » dit-il, tout en le crèvant de coups.

Le pervers a le visage en sang, les joues broyées par le massacre de Francis. Ce dernier plante ses doigts dans ses yeux, et commence à lui… Eclater le crâne ?

« Tu ne toucheras plus… MON AMIE ! »

La boîte crânienne de McGrawl explose sous la pression de la force de mon compagnon qui déchaîne toute sa rage sur lui. La haine se reflète dans le flot de sang qui s’échappe. Les yeux écrasés, il ne reste plus rien. Simon n’existe plus, il ne reste que son tronc et ses membres. La tête ne ressemble plus à rien. Je ne perds pas de temps et je donne mes dernières forces magiques pour soulever la charrette et bloquer la porte.

Si Francis a pu faire preuve d’autant de force pour moi, je dois être capable d’en faire de même pour lui. Je souffre terriblement, le processus de contrôle plus mes blessures et l’épuisement me rendent de plus en plus faible. Dans un ultime recours pour sauver nos vies, j’arrive à faire rouler l’engin dans le passage, nous laissant l’opportunité de partir, suivis d’autres prisonniers. A l’extérieur, un cavalier arrive au galop avec trois autres chevaux. Harch ! Il était temps.

Nous courrons en sa direction, moi du mieux que je peux. Couverte par Francis et l’informateur qui ont piqué des pistolets sur leur chemin dans la prison.


« Vite, grimpez ! Le vaisseau n’est pas très loin ! Huhu… »

Nous ne nous faisons pas prier.

« ILS S’ÉVADENT ! BARREZ LES PORTES ! »

Trop tard ! Nous sommes déjà entrain de partir à travers le désert. Ceux à pieds n’ont aucune chance de survivre à ce climat, ils devront se rendre, ou mourir. J’espère qu’Harch a bien mis le vaisseau pas très loin… Sinon nous sommes fichus.

Je retrouve enfin un sentiment de liberté. Nous avons brisé nos chaînes et qu’importe les masques, les douleurs et les peines : ensemble, nous avons réussi cette opération avec Francis. Je suis fière de moi, mais au-delà de ça, j’ai appris –violemment- que je ne reste qu’une humaine parmi d’autres et que parfois, même le plus grand des pouvoirs ne peut pas me sortir de la misère.

J’ai déployé de nombreuses ressources magiques aujourd’hui pour l’émeute, j’ai repoussé mes limites. Malgré les humiliations et les douleurs. Je suis exténuée, mais ma tâche est accomplie.

Et en tant qu’humaine, je suis fière d’avoir brisée mes chaînes.
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Bon, il n'est pas l’heure d’une notation ?! Alors, oui ! Ce sera donc à notre Huayan de compagnie de recevoir mon attention pour l’heure qui arrive. Donc, j’vais le dire en avance, j’avais avoir beaucoup de chose à dire.

Particulièrement sur les compétences, désolées, ça risque d’être un peu soûlant.

Sache que, généralement, mes notations sont basés en trois points. D’abord, j’fais attention à savoir s’il y a une erreur de contexte ou non. Ensuite, j’vérifie les compétences et la portée des PS. Finalement, c’est mon ressenti sur l’écrit qui est exprimé. C’est déjà rassurant, tu passes le premier point ! Sauf que là, j’vais te faire chier avec les compétences et leurs portées. Navré.

Bref ! Dans mes notes, j’ai quatre passages sur lesquels j’ai envie de revenir. Même, j’vais revenir dessus et ce sera dans l’ordre d’apparition.


L’utilisation de la série de compétence « Espoir d’existence »

Ton personnages connaît donc le rang1 et le rang2, d’ailleurs, voici un rappel de la compétence :

Espoir d’existence: Actif. Nécessite un pinceau. Grâce à cette arcane, l'utilisateur peut créer un objet simple et de petite taille rien qu'en le peignant et ce, même sans support. Psy : 7.

Aussi, j’en profite pour glisser une ligne ici, si vous voulez connaître la portée totale d’une compétence et vous faire une idée, prenez toujours le temps de voir la finalité de celle-ci. Genre, avec cet exemple, la série donne ça en rang4 et rang5

Songe palpable: Actif. Nécessite Rêve subsistant. La taille des objets peint est maintenant beaucoup plus grands et complexes pouvant aller même jusqu'à des explosifs, des épées et des bouclier. Psy : 60
Réalisation utopique: Actif. Nécessite Songe palpable. Les objets créés prennent la constitution qu'ils devraient avoir s'ils étaient réels. Ainsi, l'acier sera aussi dur que l'acier véritable. Psy : 85

Dans ton texte, tu utilises donc la compétence pour créer des clés afin d’organiser ton évasion. En soit, l’idée est sympa et j’suis dedans. Sauf que, malheureusement, ta maîtrise de l’arcane ne te permet pas d’aller aussi loin dans le délire.

Tu peux m’dire, la description convient pour dire « Des objets de petites tailles » et une clé est un objet de petite taille ! Sauf que, le panneton d’une clé, c’est une création complexe pour le déclenchement d’un mécanisme. Tu vois où j’veux en venir ? Il faut vraiment garder en tête que les premiers rangs des compétences servent à initialiser la série et que c’est jamais un truc fantastique. Par ailleurs, ce n'est pas parce que tu possèdes quatre-vingts PS en Magie qu’un « Foudre » fera autant de dégât qu’un « Foudre X ». Il s’agit d’un rapport à adopter ainsi que l’idée que la compétence débloque quelque chose en plus, dans le cas contraire, on ne fragmenterait pas une capacité en cinq étapes.

En soit, j’ne vais pas te dire de changer ou de réécrire le truc, il n’y a pas d’intérêt et c’est un avertissement.

D’ailleurs, si tu veux savoir ce que permet vraiment le rang1 de la compétence pour le futur, c’est vraiment la création de forme basique. Genre, un carré / cercle / triangle que tu peux utiliser à ton avantage. Ouais, ce n'est pas la joie en rang1. Sauf qu’en rang4, tu peux faire de vrais objets complexes ! Et ça devient sexy. Garde d’ailleurs en mémoire que le rang4 d’une compétence rends celle-ci très sexy.

Une dernière chose et j’ai fini, la « durée de vie » de l’objet est proportionnelle à ta concentration. Donc, si tu as la tête ailleurs, les objets disparaissent.


L’utilisation de la série de compétence « Soin »

Alors ! Huayan à donc la compétence de rang1 ainsi que la rang2. J’en profite aussi, dans le cas où tu ignores le sujet, il y a un topic dans lequel certaines questions sont résolus et la série soin est dedans ! Donc, le voici :

http://www.kingdom-hearts-rpg.com/t2511-sujet-explicatif-pour-certaines-competences-questions

Tu peux faire un ctrl+F et « La série soin » pour découvrir le truc.

Dans l’idée, si j’en parle, c’est plus pour une réalisation de la portée de la chose que par critique. Par ailleurs, j’imagine que de se faire rouer de coups au sol est loin d’être le plus agréable et tu peux t’en sortir avec une côte fêlée ou brisée. Donc, voilà, pour l’accumulation des soins et ainsi de suite, tu as une idée de la chose !

Fiou, c’était rapide cette partie ! D’ailleurs, pensez à regarder le sujet, il y a plein de réponses dedans.


L’utilisation de la série de compétence « Changement mystique »

Ici, j’vais te faire la remarque alors que j’ai fait l’erreur encore tout récemment. Donc, c’est clairement l’avertissement qui vient en retard ! Bref, tu comprends l’idée. La compétence permet de changer ton apparence, uniquement ton apparence et pas les vêtements de la personne que tu copies.

« Oh mon dieu, tu veux dire que… Le style vestimentaire de tous les personnages présent sur le forum ne fait pas partie de sa personnalité ! ». Oui, c’est exactement ce que je veux dire.

En fait, quand j’ai entendu l’truc, j’me suis dit que c’était totalement vrai et que j’suis juste bien con. Tu prends juste les traits d’une personne, pas son slip. Mais si tu te poses la question, il y a une compétence qui te permet de posséder le même slip que les personnes dont tu prends soin de plagier l’apparence ! Et c’est la suivante :

Mardi Gras : Actif. Permet à l'utilisateur de revêtir un autre habit tout en enlevant celui qu'il a. Cela nécessite une certaine mise en scène pour la transformation et donc à chaque fois un rituel. Sym : 35

Bien, comme ça, tu es au courant et j’suis au courant. Plus personne ne fera l’erreur ! Pas mal, non ?!


L’utilisation de la série de compétence « Force Psychique »

Alors, ici, c’est une interrogation par rapport à un moment du texte. Ici, j’parle de l’instant où tu bloques les tirs de quinze armes en simultané.

Par ailleurs, très beau plan qui rappel Matrix.

Dans l’idée, j’ai un peu du mal avec ce plan pour une raison, il s’agit de quinze balles que tu parviens à bloquer simultanément pour ensuite les renvoyer à même vitesse. Moi, j’suis un peu septique. Même avec une statistique de cinquante-cinq en Psychisme. Quoi que, non. Si tu étais au total de ta concentration et n’ayant fait aucune dépense avant cet instant, j’aurais été de ton côté.

J’vais simplement établir donner mon cheminement de pensée.

Dans le premier X-Men (fiou, que ça date). Il y a une scène à la sortie de la gare ou Charle Xavier et Magneto s’affrontent. Magneto, le vilain, chope tout les armes des policiers pour les pointer sur ceux-ci et s’ensuit un dialogue entre le gentil et le méchant. Magneto, pour montrer qu’il est très méchant, appui sur une seule et unique détente. Xavier, il parvient juste à stopper une balle et il la maintient uniquement en « stase » et s’ensuit alors le duel psychique avec Magneto. Si celui-ci, comme il l’annonce dans la scène, tir avec tout les armes ? La suite le montre bien, Xavier aurait été incapable de se concentrer sur toutes les balles en même temps pour éviter le massacre.

« Ouais, t’es vraiment chiant ! Moi, j’voulais faire mon truc classe… »

En soit, c’est classe et j’aime beaucoup l’idée. Sauf que j’imagine que ça demande une concentration dingue de pouvoir faire la chose en question et que j’imagine bien un maître faire cela en se grattant le nez.

Tu vois l’idée ? Limite, j’serais moins chiant si tu avais la compétence de rang4 ultra sexy. Oui, j’y reviens encore ! Qu’est-ce que j’peux être pénible quand j’suis dedans.

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Bon ! En soit, j’devais revenir que là-dessus en terme de compétence et j’ai déjà écrit pas mal de chose dans le commentaire. En même temps, ton rp est super long ! Ahaha ! Il n’y a aucun risque pour que mon message soit aussi long que le tiens, j’suis tranquille et les doigts de pieds en éventail !

Bon tu connais la structure de mes commentaires, j’vais simplement terminer ce passage long et chiant par ce que j’ai moins apprécié dans le texte en général avant de parler en bien du tout. Patience.

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Alors, en général, j’ai beaucoup aimé le rp. Toutefois, il y a un aspect de celui-ci que j’trouve un peu dommage. Par ailleurs, c’est fortement lier à l’une de mes thématiques favorites dans les films, les plans d’évasion.

Tu connais « A Way out » ? Très bon jeu sur ce thème, tu devrais y jeter un oeil.

Bref, ce que je trouve vraiment dommage, c’est que tous ce passe très vite. En finalité, il y a eu combien de temps de captivité, deux ? À moins que j’ai loupé un truc. Tout ça pour dire, le plan se passe « trop bien » pour une improvisation totale. Disons que, pour le coup, j’ai un peu une vision fixe dans ce genre de situation.

Premier cas ? Tu planifies ton truc et tu disposes tes pions sur l’échiquier pour que tout ce passe selon tes plans avec le minimum d’improvisation, ou tu te retrouves à faire tout en full mongole (Badum tss) en enchaînent imprévu sur imprévu.

D’ailleurs, ce qui colle à merveille dans ce genre de récit, c’est que les choses ne se passent pas comme prévues. J’parle pas de l’intendant qui revient sans qu’on l’attende. Des trucs plus vénère, genre, la porte n’a jamais été ouverte et tu dois trouver un autre truc. Tu vois ce que j’veux dire ? Là, j’parle de goût, mais les dix premières minutes dans les films « Ocean 11 / 12 / 13 » me font chier car tout se passe trop bien. Pareil pour « Braquage à l’Anglaise » ou c’est presque parodique.

Donc, voilà, c’est ma principale critique dans l’histoire. Peut-être que, et j’dis pas ça pour éviter autant de page à lire d’un coup, de segmenter l’aventure à l’intérieur du pénitencier aurait été plus intéressant. Surtout pour l’aspect « il se passe du temps » et « j’apprends à connaître les lieux et les routines », le deuxième point étant cruciale pour une fuite ! Selon moi.


Alors, après ma critique qui n’en est pas des moindres, j’vais passer à l’aspect positif du rp ! Ahaha, tu l’attendais, n’est-ce pas ? Soit heureux, ça arrive.


Mon avis à été donné de temps à autre, j’aime assez bien le texte et je n’ai pas été dérangé par la longueur un seul instant. C’est toute une épopée que nous suivons. Même si j’ai énuméré énormément de point négatif jusqu’ici, j’en part plutôt positif.

Après, j’peux être pointilleux et dire que c’est dommage que le premier rp au pénitencier rime déjà avec une évasion !

Sauf que j’ai pas envie d’être pointilleux. Le point positif dans le rp, c’est qu’il est bourré de petite référence qui font plaisir. La montagne dans GoT, une retranscription du racisme du monde, le gros queutard des familles et pleins d’autre ! Mais point de vue développement de personnage, j’ai été aux anges. D’ailleurs, il y a un parallèle qui m’a fait beaucoup rire, un truc auquel j’pense en écrivant ça.

Parfois, en rp, tu reparles de la fameuse théière qui me fait toujours rire avec nos discussions. Alors ici, après les actions de McGrawl, ça doit être relégué à souvenir au lac un peu dérangeant avec tonton Philippe.

Tiens, son prénom, ce n'est pas une pique discrète ? Il y a risque de malus…

Pour la relation avec Francis, c’est aussi une grosse évolution, et même s’il se retrouve délégué au cinquième plan. En finalité, il a très peu de temps à l’antenne. Pourtant, nous en apprenons beaucoup plus sur celui-ci, d’autant qu’il utilise le terme « ami » et c’est jamais anodin. Enfin, tu ne balances rien d’inutile dans tes textes et ceci, j’imagine que c’est une chose importante dans la culture de Huayan. Donc, j’suis curieux de voir la suite.

Tiens, tu sais ce qui aurait été génial et qui aurait donné un punch de folie à l’histoire ? Le gars de l’armée, celui qui te sauve de McGrawl, c’est que tu l’affrontes lors de la fuite. Tu vois l’délire ? Inversion des sentiments, le gars qui joue son rôle et qui oublie que. Ça, il y aurait eu de la beauté !

En fait, il y a tellement de trucs à dire que j’ignore sur quoi parler. En soit, j’ai beaucoup aimé les relations entre les personnages. Limite, il y a tout cela une suite super intéressante qui peu en découler. Simplement, la relation de Huayan avec le reste du monde après ce qu’elle à subit dans le pénitencier. C’est une sorte de traumatisme, et c’est toujours intéressant de savoir ce qui en découle. Genre, rien qu’avec Francis, est-ce qu’il y aura une réticence ou quoi que ce soit d’autre ? Donc, voilà, c’est que j’aime. Des conséquences, du sang et des larmes.

Et une p’tite bière, ça aurait été pas mal. D’ailleurs, j’ai souri à la mention de « bourbon ».


Difficile : 37 points d'expérience + 350 munnies + 4 PS ! Deux en Défense, un en Magie et un en Psychisme.
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