Ses poumons sont en train d’éclater.
Dans un raclement, Naran s’éveille et s’étouffe.
Un liquide lourd traine dans sa gorge.
Elle tousse, et tant bien que mal parvient à cracher un caillot de muqueuse et de sang.
L’effort la fait suffoquer.
Son cœur s’affole, son souffle se voile.
Sa tête est sur le point d’exploser.
Tout son corps hurle de douleur, mais sa voix ne porte qu’un croassement désespéré.
« Hhhh… »
Son visage, Naran le sent, est tuméfié, couvert d’ecchymoses et de sang séché.
Ses yeux ne veulent pas s’ouvrir.
Ses mains, ses bras, sa poitrine sont comprimés, cloués sur le sol glacé.
L’air se bloque dans sa gorge.
Sa conscience s’égare.
Elle se sent chuter. Projetée, pulvérisée contre quelque chose. Sombrer à nouveau.
Chaque inspiration fait craquer son thorax, et la ramène à la réalité dans un râle.
C’est le touché froid et lisse du ciment qui la rappelle à l’ordre.
Sans savoir lequel, Naran sent l’un de ses doigts au contact de la surface inconnue.
Il y a quelque chose autour d’elle.
Elle n’est pas dans le néant, mais quelque part dans le monde réel.
Cette réalisation lui fait survivre l’agonie d’une inspiration de plus.
Le temps passe trop vite.
La gravité a perdu ses droits.
Et pourtant, ses nerfs à vif lui transmettent encore quelques bribes d’information.
Les liens qui enserrent ses bras et son corps respirent avec elle. À sa hanche, son sang encore gluant s’y perd, coagulant dans le tissu rêche.
Des bandages.
Naran souffle. Un soupir de soulagement, malgré la douleur.
Elle n’est pas enchainée.
Ce simple fait lui apporte le réconfort nécessaire pour ouvrir un œil.
Aussitôt, elle le referme.
La lumière est trop forte. Pourtant, elle ne sent pas le soleil sur sa peau…
Port Royal ? Quelque chose dans l’atmosphère lui rappelle la Shin Ra. L’éclairage brutal, les surfaces anormalement plates, l’odeur de crasse et de métal… Le vaisseau du retour, peut-être ?
Retour de quoi, déjà ?
Et puis, le vaisseau de Lenore était trop petit pour… Et qui l’aurait soignée ?
À nouveau, son œil s’ouvre.
Pas un vaisseau, non. Un plafond plat, sur lequel dance une lumière froide.
Une larme se forme au bord de ses paupières, troublant sa vision.
La lumière est trop forte.
Mais sa tête ne veut pas bouger.
Entre deux inspirations, Naran arrive à redresser son menton.
Un mouvement minuscule. Une première réussite.
Ses côtes gémissent à chaque sollicitation. Brisées par endroit, sûrement.
Un coup. Un coup suffirait.
Naran prend une inspiration, une dernière.
Empli ses poumons jusqu’à ce que la souffrance en devienne insoutenable.
Puis, d’un coup d’épaule, se tourne vers la lumière.
Son corps bascule, et tombe.
Une chute lente, vers un sol gris et lisse. Mais, dans le flou de sa cascade Naran est certaine d’une chose.
Entre elle et la lumière, un rang de barreau d’acier. Scintillants, arrogants.
Malgré la douleur, ses poings, ses dents se serrent.
Écrasée au sol, face contre terre, elle ne trouve pas la force de bouger.
Jeu 19 Avr 2018 - 23:06Dans un raclement, Naran s’éveille et s’étouffe.
Un liquide lourd traine dans sa gorge.
Elle tousse, et tant bien que mal parvient à cracher un caillot de muqueuse et de sang.
L’effort la fait suffoquer.
Son cœur s’affole, son souffle se voile.
Sa tête est sur le point d’exploser.
Tout son corps hurle de douleur, mais sa voix ne porte qu’un croassement désespéré.
« Hhhh… »
Son visage, Naran le sent, est tuméfié, couvert d’ecchymoses et de sang séché.
Ses yeux ne veulent pas s’ouvrir.
Ses mains, ses bras, sa poitrine sont comprimés, cloués sur le sol glacé.
L’air se bloque dans sa gorge.
Sa conscience s’égare.
Elle se sent chuter. Projetée, pulvérisée contre quelque chose. Sombrer à nouveau.
Chaque inspiration fait craquer son thorax, et la ramène à la réalité dans un râle.
C’est le touché froid et lisse du ciment qui la rappelle à l’ordre.
Sans savoir lequel, Naran sent l’un de ses doigts au contact de la surface inconnue.
Il y a quelque chose autour d’elle.
Elle n’est pas dans le néant, mais quelque part dans le monde réel.
Cette réalisation lui fait survivre l’agonie d’une inspiration de plus.
Le temps passe trop vite.
La gravité a perdu ses droits.
Et pourtant, ses nerfs à vif lui transmettent encore quelques bribes d’information.
Les liens qui enserrent ses bras et son corps respirent avec elle. À sa hanche, son sang encore gluant s’y perd, coagulant dans le tissu rêche.
Des bandages.
Naran souffle. Un soupir de soulagement, malgré la douleur.
Elle n’est pas enchainée.
Ce simple fait lui apporte le réconfort nécessaire pour ouvrir un œil.
Aussitôt, elle le referme.
La lumière est trop forte. Pourtant, elle ne sent pas le soleil sur sa peau…
Port Royal ? Quelque chose dans l’atmosphère lui rappelle la Shin Ra. L’éclairage brutal, les surfaces anormalement plates, l’odeur de crasse et de métal… Le vaisseau du retour, peut-être ?
Retour de quoi, déjà ?
Et puis, le vaisseau de Lenore était trop petit pour… Et qui l’aurait soignée ?
À nouveau, son œil s’ouvre.
Pas un vaisseau, non. Un plafond plat, sur lequel dance une lumière froide.
Une larme se forme au bord de ses paupières, troublant sa vision.
La lumière est trop forte.
Mais sa tête ne veut pas bouger.
Entre deux inspirations, Naran arrive à redresser son menton.
Un mouvement minuscule. Une première réussite.
Ses côtes gémissent à chaque sollicitation. Brisées par endroit, sûrement.
Un coup. Un coup suffirait.
Naran prend une inspiration, une dernière.
Empli ses poumons jusqu’à ce que la souffrance en devienne insoutenable.
Puis, d’un coup d’épaule, se tourne vers la lumière.
Son corps bascule, et tombe.
Une chute lente, vers un sol gris et lisse. Mais, dans le flou de sa cascade Naran est certaine d’une chose.
Entre elle et la lumière, un rang de barreau d’acier. Scintillants, arrogants.
Malgré la douleur, ses poings, ses dents se serrent.
Écrasée au sol, face contre terre, elle ne trouve pas la force de bouger.