Les Portes du Pénitencier Szp8Les Portes du Pénitencier 4kdkLes Portes du Pénitencier 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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L’aube se lève à peine à la Costa del Sol que déjà à l’astroport, une petite équipe s’affaire à charger mon vaisseau avec empressement. C’est dans la précipitation que je pars en direction d’un nouveau monde que je n’ai jamais eu l’occasion de voir de mes propres yeux : la Conquête de l’Ouest. Francis fume un cigare dans un coin de la station en attendant le départ, tandis que je donne mes dernières instructions à Chantal pour qu’elle puisse gérer la gestion du Syndicat jusqu’à mon retour. A priori, nous sommes en vitesse de croisière donc tout devrait bien se passer, et je ne serai absente que quelques jours tout au plus. C’est également l’occasion pour moi de tester les compétences du Lieutenant Harch.

La veille, j’ai reçu un message urgent en provenance des Terres du Dragon : Jiawei a fait un mouvement dans la quête de son artéfact antique. Chan Dong Zhouzhang, qui subit la montée en puissance de la Dajisi et de son groupe, quel qu’il soit, a prévenu mon eunuque le notifiant qu’elle avait semble t-il envoyé une équipe dans un autre monde suite à une information obtenue auprès d’un chinois de la Conquête de l’Ouest. Je ne souhaite pas voir cette sorcière de Jiawei avoir son artéfact, quelque soit son objectif avec, ce n’est certainement pas quelque chose de louable, je le sens. Je dois donc le trouver avant elle, à tout prix.

J’ai demandé à Xupeng de tenter d’en apprendre plus sur le sujet, mais cela va prendre du temps. En attendant, je dois aller là-bas et trouver l’informateur, qui a la particularité d’être un détenu du Pénitencier. Le bastion de la Justice sur ces terres arides où le danger est très présent en dehors des villes. Que ce soit avec les sauvages ou avec les bandits de grands chemins.

Pour cette mission, j’ai demandé à Francis de m’accompagner bien sûr, mais également le Lieutenant Harch. Ce cher chef de la milice ne m’a pas encore prouvé qu’il méritait sa place, je veux donc voir de mes propres yeux son utilité et lui-même ressent cela comme une épreuve, une évaluation. D’ailleurs, il n’a pas ronchonné longtemps avant de me suivre.

Dans une boutique de déguisements de la Rue Commerçante, nous avons pu emprunter des tenues semblables à celles de ce monde. J’ai l’air d’une dame modeste et stricte avec ma robe noire, les pieds congestionnés dans des souliers trop serrés et je ne parle même pas du corset qui m’écrase la poitrine. Seul le petit chapeau sombre me paraît acceptable au niveau du rapport apparence/souffrance. Il faut souffrir pour être aux normes de cet endroit. J’ai laissé tous mes bijoux à l’hôtel, craignant d’attirer le regard des voleurs potentiels.

Francis quant à lui a pris l’attirail d’un parfait cow-boy : chapeau, jeans, une grosse carabine, des santiags avec éperons, une chemise à carreaux rouges parfaitement immonde, une grosse ceinture marronne et une sorte de veste que je devine en cuir de vachette teinte en noir. Un véritable local, qui plus est avec son mégot de cigare entre les dents.

Harch a lui pris des vêtements très similaires –il n’y avait pas beaucoup de choix-, si ce n’est qu’il a récupéré des pistolets que je pense être des colts, mais n’étant pas experte, je ne préfère pas vraiment me prononcer là-dessus. Surtout que je sais qu’ils n’embarquent pas que ces armes-ci vu comment ils ont chargé ma soute avec leurs matériels.


« Madame Song, nous sommes prêts à décoller. » vient m’alerter le Lieutenant.

J’aurai bien pris plus de mes agents avec moi, malheureusement ils ont du travail à faire à la Costa. Entre former les forces de l’ordre et gérer l’administration, ils ont suffisamment pour s’occuper, une expédition dans un autre monde n’est pas au goût du jour. Même si je sais que certains aimeraient un peu plus d’action.

Nous montons mon appareil, Francis aux commandes, Harch et moi sur les sièges passagers. Nous décollons sans problèmes et rejoignons les Routes Stellaires en direction de ce monde qui semble beaucoup enthousiasmé mon acolyte de toujours. En effet, un sourire ne semble pas vouloir quitter son visage. Laissant supposer que quelque chose lui fait plaisir.


« Vous connaissez ce monde Francis ?
- Bien sûr ! Vous n’avez jamais rêvé de parcourir des terres arides sur le dos d’un cheval et sous la chaleur accablante du soleil ? Vous enfilez une bonne pinte de bière dans le saloon du coin avec les autres gars pendant que les filles font du french cancan sur la scène accompagnées de la musique endiablée d’un pianiste ? Finir complètement torché jusqu’à l’aube dans la prison du Shériff avec cette bonne vieille odeur d’alcool mélangé à de la terre ?! » dit-il, manifestement passionné par cet endroit.

« Hé bien pas vraiment Francis. Mais je suis contente que vous soyez… Motivé par notre opération.
- Je sens que je ne vais pas aimer ce monde… 
- Vous aimez pas le whiskey Lieut’ ?
- L’alcool fort fait mal… À ma tête… » marmonne sombrement Harch.

C’est impressionnant d’avoir les deux extrêmes ensembles : d’un côté le lugubre chef des forces de l’ordre de la Costa, de l’autre, l’enthousiaste Francis qui a l’air très content du voyage. Je sens que nous allons rigoler pendant notre séjour là-bas. Etrangement, mes deux compagnons ne mettent pas de musiques. Trop concentrés sur les Routes Stellaires, notamment monsieur « Œil rouge » -Harch-, qui semble complètement subjugué d’être dans le vide.

C’est dans ce genre de moments que l’on peut observer la passion d’un homme. Ici, ses yeux brillent littéralement devant les différentes étoiles, les autres vaisseaux que nous croisons, les gadgets de mon appareil qui s’illuminent durant les manœuvres de Francis. Je peux ressentir son plaisir, sa satisfaction d’être là. Il profite de l’instant présent, c’est bien. Il n’a pas dû revenir dans cet environnement depuis son affectation à la Costa. Pauvre homme.

Après un trajet sans encombres, nous arrivons dans ce monde, la Conquête de l’Ouest et nous avançons en rase-motte le désert pour ne pas être aperçu par les locaux. Notre objectif est une petite ville, la plus proche géographiquement de notre cible. J’espère trouver là-bas les moyens de rejoindre le Pénitencier et d’avoir ces précieuses informations que l’autre vieille pie a réussi à obtenir.

Après une petite heure de voyage, nous atterrissons finalement à l’extérieur de l’agglomération, dans un petit renfoncement rocheux où le vaisseau peut rester caché sans soucis. Les deux hommes placent avec plus ou moins de difficultés quelques roches pour bloquer un peu la vue. Les compétences de camouflage de Francis sont mises à rude épreuve vu qu’il n’y a pas de végétation à proximité pour dissimuler mon appareil.

Une fois cette étape là faite. Nous nous réunissons pour déterminer l’attitude à avoir par rapport aux locaux. Nous nous tournons naturellement vers Francis qui lui, est déjà venu ici.


« Comment sont les locaux ? Quelles sont les choses à ne pas faire ? »
Il prend son air dévergondé de quand il pense avoir l’ascendant sur moi en termes d‘informations. Il suffit de faire les gros yeux pour qu’ils reprennent le sens de la réalité.

« Alors déjà… Première règle : On ne refuse pas une boisson alcoolisée. Genre, jamais. JAMAIS. C’est pêché.
- Francis ? Sérieusement, nous n’avons pas le temps pour vos enfantillages.
- Ok, ok… Bon ! Vous allez concrètement détester cet endroit Madame Song : les hommes sont des gros porcs qui ne pensent qu’à baiser et à picoler comme des trous, les gens sont sales, y a plein de prostituées bien coquines, et en dehors des grandes villes c’est un peu la loi du plus fort. Même si cela varie en fonction de la qualité du Shériff.
- De qui ?
- Du Shériff. La police quoi si vous voulez.
- Hé bien, ce monde a l’air plein de réjouissances. »

Je regrette presque d’être venue, tiens. Déjà que j’ai Francis qui reste tout de même relativement… Lourd sur le sujet, si tous les hommes sont comme ça. J’en suis fatiguée d’avance. Enfin bref.

« Quelle est notre stratégie dans cette petite ville Madame Song ?
- Nous devons trouver un moyen de nous infiltrer dans le Pénitencier. Une fois à l’intérieur, ce sera beaucoup plus facile de trouver notre homme.
- Compris.
- Harch vous resterez en soutien, au cas où les choses tourneraient mal. Si un événement nous pousse à devoir nous enfuir précipitamment… Nous aurons besoin de vous.
- Très bien… 
- En route, messieurs. Nous n’avons pas beaucoup de temps. »

Notre équipe se rapproche donc de l’endroit, nous sommes très rapidement observés par la population locale. Notamment moi, j’ai l’impression qu’ils voient rarement une chinoise par chez eux. Et contrairement à certains endroits, je ne crois pas que les gens soient très accueillants et chaleureux ici… Il va falloir que je fasse profil bas.

Instinctivement, Francis décide que nous allions au saloon, selon lui, c’est le lieu de toutes les rencontres et peut-être qu’il pourrait y avoir des informations là-bas. Ne connaissant pas le monde, je suis sa volonté et nous nous rendons donc dans cette antre de la beuverie de mauvais goût. C’est exactement comme mon cher pilote me l’avait présenté, même si le début d’après-midi doit être moins animé que la fin de soirée.

A peine rentrons-nous que les yeux se mettent à nous observer et je peux même entendre quelques badauds dire de jolies choses à mon sujet :


« D’puis quand des chinetoques viennent ici ? »

« Hey Michael, on va pas avoir assez d’riz, ahah ! »

« Tsssss… Ils viennent ici maintenant aussi ? Contruire le chemin d’fer c’tait pas suffisant ? »

« Regarde ça, pas de gros seins… Ça vaut pas la p’tite Martine. 
- J’me la cognerai bien quand même… Y paraît qu’elles sont super souples… »

Je me rends compte rapidement que je suis la seule femme du saloon. C’est comme lâcher une pauvre brebis au milieu d’une meute de loups. Je communique par télépathie avec Francis pour lui signifier la fond de ma pensée.

« Encore une brillante idée Francis. Vous entendez ce qu’ils disent de moi cette bande d’attardés ? »

Il me regarde brièvement, je sens qu’il tente d’exprimer sa compassion mais apparemment il a un projet en tête. Nous nous asseyons à une table dans l’angle. L’ancien soldat commande trois pintes de bière, sans nous consulter avant. Bien entendu. Les gens reprennent leurs activités dans le bar, même si je peux encore sentir le regard mauvais de certains hommes.

« Moi qui voulait que l’on reste discrets, c’est réussi Francis.
- Je suis blanc, je savais pas qu’ils étaient autant des enculés !
- Ils sont trop nombreux, je ne peux pas tous les maltraiter.
- Baissez d’un ton… Le barman apporte les pintes. »

Effectivement, il nous pose brutalement les contenants sur la table de bois, renversant une partie à côté. Le tavernier, barman, ou je ne sais quoi d’autre est un gros monsieur chauve avec une grosse moustache grossièrement dressée sur le visage. Un vieux tablier sale pour le protéger des éclaboussures de boissons. Il m’offre un regard noir et crache par terre. Hé bien, il y aurait des activités des Mercenaires dans le coin que je ne serai pas étonnée. Il retourne derrière son comptoir. Nous en profitons pour parler de notre stratégie. Harch me fait remarquer quelque chose.

« J’ai vu des annonces en rentrant dans le saloon… La prison recrute du personnel pour les cuisines et l’entretien… On pourrait se glisser dedans… Au moins vous Madame Song…
- Moi je fais pas le ménage je vous préviens. »

L’idée est intéressante. Les gardes ne nous laisseraient jamais rentrer comme ça, en simples visiteurs. C’est un pénitencier, pas un parc d’attractions. Nous pourrions nous infiltrer en prenant une couverture de serviteurs, ou de prisonniers.

« Je pourrai prendre le rôle d’une aide de cuisine, ou de domestique. Où doit-on s’inscrire, Harch ?
- Il était marqué que l’agent de l’intendance était en ville aujourd’hui, dans la salle des fêtes…
- Parfait. Francis, vous rentrerez en tant que prisonnier et Lieutenant vous resterez à proximité de la zone de détention pour nous aider à nous exfiltrer le moment venu.
- Bien…
- Non mais prisonnier ? Comment je me fais envoyer au Pénitencier moi ?
- Vous n’avez qu’à tuer quelqu’un… Ça vaut bien le bagne…Ah ah ! »

Notre conversation est interrompue par deux hommes qui s’approche de notre table, l’air menaçant. Mes deux accompagnateurs se lèvent, Harch veillant à toujours bien positionner son chapeau et sa tête pour qu’ils ne voient pas ses bouts métalliques et son œil rouge. Francis les regarde avec beaucoup de défiance, main sur son pistolet.

« Ils veulent quoi ? » demande t-il.

Les deux gaillards ont un rire bien gras. Ils sentent l’alcool.

« On aime pas les étrangers aussi... Ici..., étrangers. Et notamment ta chinetoque.
- Ouais, les aut’ gars et nous, on veut qu’elle se taille. C’pas les bridés qui vont faire la loi ici. Z’ont pas leurs places dans l’saloon. Qu’elle aille siroter son thé de j’sais pas quoi ailleurs. »

Quel accueil. J’espère qu’il y a des gens sympathiques quelque part, sinon je risque d’en tuer quelques-uns avant de partir. Quel manque de respect, de tenue, de pudeur… D’hygiène ! On dirait une porcherie, ça sent autant la transpiration que l’alcool. Parcontre, ce que j’arrive à ressentir également, c’est la colère de Francis. Je suis presque surprise : c’est rare que je puisse constater… Une telle fureur.

« « La chinetoque » comme tu dis… Elle est avec moi. Laisse-la tranquille ou je te fais crier comme ta mère hier soir.
- QU’EST-CE T’AS DIT SUR M’MAN ENCULAY ?! »

Francis tourne sa tête vers moi. Il me sourit puis dit :

« J’ai jamais aimé les connards, Madame Song. On fait vos' plan. »

Et se faisant, il renverse brusquement la table tout en dégainant son colt et explose le crâne des deux abrutis venant nous embêter. Instinctivement je me recroqueville derrière notre bouclier. Le bruit des pintes en verre qui se brisent sur le sol accompagnent les deux détonations de l’arme de mon fidèle acolyte. Alors que je plonge, je remarque qu’Harch a lui aussi sorti ses pistolets.

Alors que je tâte du plancher de bois, de nouveaux tirs se mettent à fuser dans les deux directions. J’entends des exclamations, je lève les yeux pour voir mes deux protecteurs arrosés la salle, le Lieutenant ayant enlevé son chapeau pour mieux voir. Pour ma part, je ne bouge pas. Cette situation me rappelle Illusiopolis lorsque je cherchai Vexen, le Savant Glacial. La fusillade qui a suivi reste dans ma mémoire comme d’une certaine violence elle aussi.

Je redresse la tête et observe rapidement la situation : la plupart des clients sont sortis ou au sol. D’autres se cachent derrière des tables pour nous tirer dessus. D’autres se réfugient à l’étage ou de l’autre côté du comptoir du barman. D’ailleurs, ce dernier sort une carabine et nous met en joue. Je ne peux laisser Francis se faire massacrer sans rien faire : je me concentre un instant sur les bouteilles disposées sur les étagères. Je tire ces dernières avec ma puissance psychique pour les renverser sur sa tête et celles des badauds à ses côtés. Créant une diversion suffisante pour qu’il tire dans la mauvaise direction : en l’occurrence, le mur.

Sauf que bien vite, les principaux belligérants se retrouvent sans munitions, ce qui est fort fâcheux. En réalité, Francis en a bien plusieurs en réserve, mais il attend de voir pour éviter de gâcher pour rien.


« Il a plus de balles ! Allez on va leur péter la gueule !
- YAYYYY ! »

Harch et Francis bondissent de leurs positions pour foncer dans le tas. Cette fois, ce sera au corps-à-corps pour les mâles plein de testostérones. Cependant, je ne compte pas laisser une telle occasion de donner une bonne leçon à ces gueux prétentieux. Je reste dans l’angle du bar et je me concentre, notamment sur le plancher. Alors que mes compagnons engagent le combat, je soulève ou enfonce des lattes du parquet, histoire de donner quelques frayeurs à ces demeurés. Les torses s’entrechoquent, les poings voltigent et s’écrasent, les craquements du bois ponctuent cette symphonie violente et absurde.

Cependant, la partition s’arrête brusquement avec l’entrée du Shériff qui tire deux balles dans le plafond pour faire cesser ce chaos. Harch comprend que c’est le moment pour lui de se retirer pour suivre notre plan. Il plonge à travers la fenêtre avec grand fracas. Quant à moi, je préfère faire profil bas et me cacher dans mon coin.


« Qu’est-ce que c’est que ce bordel messieurs ?! »

Tous s’arrêtent sur le champ, et bien vite, les accusations fusent en direction de Francis.

« Il a tué Billy Joe et Tim Ballantines ! Et y a le Gros Joe qu’est blessé ! Et Patrick il s’est pris une balle dans le bras !
- Y a William qui a eu une balle dans l’fion !
- Ahahah quel con ce Will’ !
- C’pas le moment p'tain ! »

Francis sait ce qu’il doit faire, il relâche le gars qu’il était entrain de tabasser et lève les mains en l’air, se « rendant » aux autorités compétentes.

« Je me rends, je me rends ! Ne tirez pas ! 
- Ouais tu vas venir avec moi toi, je vais te mettre un peu en cellule avant de t’envoyer à l’ombre. Allez en route ! Et garde les mains en l’air si tu veux pas que je te crible de balles ! »

Francis s’en va avec le Shériff, tandis que du côté du saloon, les hommes sortent peu à peu de leurs cachettes, vérifiant que la bagarre est finie. Je profite de ce moment bref pour sortir du bar prestement, de toute façon ma présente n’était pas souhaitée ici et il vaut mieux que je disparaisse avant que quelqu’un aille rappeler au Shériff que le gros bastonneur n’était pas tout seul.

La chaleur s’abat sur moi brusquement, j’en ai presque la tête qui tourne : conjuguée avec la très forte luminosité, le cocktail est détonnant. Il va me falloir un petit temps d’adaptation. Je décide de m’enfoncer dans un creux entre deux maisons avec un peu d’ombre et de fraîcheur le temps pour moi faire le point sur la situation. Je souffle un peu. L’affrontement n’a fait que peu de morts, mais elle n’en est pas moins restée violente.


« Vous allez bien Madame Song ? » dit une voix lugubre derrière moi.

Je sursaute en me retournant vers l’origine du son. Ce n’est que le Lieutenant Harch. Il m’a fait peur cet imbécile !


« Prévenez-moi de votre approche la prochaine fois Harch, vous m’avez fait peur ! » dis-je, légèrement offusquée.

Il me regarde, l’air un peu gêné.


« Désolé… Ce n’était pas mon intention…
- Je vous pardonne.
- Oui… Merci… Quels sont les ordres ? Dites-moi et j’exécute. »

Le Lieutenant Harch est un bien étrange personnage. C’est un vrai soldat dans la mesure où il fait ce qu’on lui demande sans poser de questions, et bien qu’il soit relativement indépendant, il a tout de même besoin d’ordres clairs en provenance de ses supérieurs. Il va donc falloir que je lui prépare des protocoles très précis en cas de forces majeures, car manifestement il n’a pas le sens de l’initiative personnelle. Ou du moins, il ne l’a plus. Peut-être l’une des conséquences de sa blessure à la tête.

« La ville est trop petite pour abriter un juge, donc j’imagine que le Shériff va envoyer Francis au Pénitencier qui n’est pas très loin d’ici en l’attente de son jugement. Je vais aller me faire recruter comme servante auprès de l’intendance de la prison et de là nous localiserons notre informateur.
- Que voulez-vous que j’accomplisse … ?
- Suivez le convoi qui partira pour le Pénitencier tout en restant discret. Trouvez-nous des chevaux ou un moyen de nous enfuir rapidement quand le temps sera venu.
- Et comment saurai-je le bon moment ?
- Vous entendrez ma voix dans votre tête. Vous ne pourrez pas me répondre, mais vous saurez quoi faire. Je sais que cela peut paraître étrange mais... Cela marchera.
- Parfait… Madame Song, je ferai selon vos ordres. Et ne vous inquiétez... Une voix de plus... Une voix de moins... Hi ! Hi ! » dit-il, tout en se courbant légèrement avant de repartir de là où il est venu. Rassurant, comme toujours.

Je me ressaisis et me dirige le plus discrètement possible vers la salle des fêtes, où le recrutement se déroule dans un calme certain pour le Pénitencier. Manifestement, tout le monde n’a pas envie d’aller travailler au bastion de la justice du Far West. Quelques femmes sont présentes, la plupart blanches, ou latines, de pauvres conditions. Les regards se tournent vers moi aussitôt rentrés, je décide de ne pas m’attarder plus que cela et me dirige directement au bureau du recruteur.

« C’pourquoi la chinoise ? » demande t-il.

Zen. Je dois me concentrer, c’est pour mon propre bien. C’est pour mon propre bien.

« Je viens pour postuler. J’aimerais travailler au Pénitencier.
- Et c’quoi tes compétences ?
- Je sais très bien cuisiner, faire le ménage, la vaisselle… Le linge de maisons.
- Et bah tu vas être servie ma p’tite. Ta compensation sera de quelques dollars et trois bols de riz. C’est plus généreux que tes semblables qui font le chemin de fer. »

C’est à la fois honteuse de devoir m’abaisser à un tel niveau, et enragée par l’attitude des locaux envers les asiatiques que j’hoche la tête. Me résignant à me vendre pour presque rien. J’ai eu un aperçu dans le saloon, je m’attends à bien pire dans la prison. Je signe le contrat avec un faux nom : Xu Huaiying. Histoire d’éviter des problèmes à la Shin-Ra ou au Syndicat… Ou éviter qu’on puisse retrouver ma trace trop facilement.

Le départ se fera à 16 heures et nous devrions arriver au Pénitencier à la tombée de la nuit. Que de réjouissances. N’ayant que quelques affaires préparées à l’avance, j’attends le convoi avec les autres demoiselles. Elles ne me parlent pas et certaines communiquent avec une langue semblable à celle de la Costa del Sol. Ou du moins, elles ont beaucoup de points communs.

Alors que j’attends, seule, je vois une charrette avec une cage approchée. Je reconnais immédiatement son prisonnier : Francis. Parfait, il va le transférer aujourd’hui à la prison. Elle se gare sur le côté de la salle des fêtes, me laissant l’occasion de faire de la télépathie avec lui.


« Tu es transféré au Pénitencier ? »

Il hoche la tête en me regardant du coin de l’œil.

« Tu lui as donné un faux nom ? »

Il acquiesce une nouvelle fois.

« Tu connais quelqu’un à la prison, chez les prisonniers ? »

Encore une fois, une réponse affirmative.

« Le Shériff t'a maltraité ? »

Il pouffe de rire un instant, et hoche négativement la tête. Parfait.

Une bien large caravane entre dans le petit hameau : plusieurs hommes aux vestes bleus, en armes conduisent des prisonniers en tenue de bagnard vers leur destination, leur ultime destination pour certains. Ils sortent Francis de sa cage pour le rajouter aux autres, tandis que je monde dans une petite charrette avec les autres femmes. Mais toujours avec le regard mauvais des autres personnes, restons dans le thème.

Alors que la chaleur s’épuise avec l’ascension du crépuscule, nous nous mettons tous en route, toujours sous bonne garde en direction du Pénitencier. La route dure plusieurs heures à travers le désert sur la seule et unique petite route de terre menant à cette bâtisse qui semble en faire trembler plus d’un. Les charrettes soulèvent un fin voile de poussières qui tiraillent nos pauvres yeux usés par cet environnement si aride et sec.

La mienne est voisine à celle des prisonniers. Ils sont tous silencieux. Le regard perdu dans les reliefs du paysage. J’aperçois Francis au milieu d’eux, chantonnant une chanson qui semble être local pour accompagner le trajet et tuer un peu le temps.


« Ain’t no grave can hold my body down… »

J’ai la gorge sèche, l’eau nous manque à tous. Mais nous sommes le convoi de ravitaillement, nous pourrons nous reposer sur place. Enfin j’espère. Cet endroit a l’air d’être une prison autant pour les prisonniers que pour son personnel, vu la tête des jeunes filles et femmes avec moi.

Et alors que les dernières lueurs du jour disparaissent à l’horizon, nous apercevons enfin notre objectif : une large et haute bâtisse, en pierres. L’obscurité qui chasse la lumière lui donne un aspect intriguant, brut et sombre. Une bien mauvaise promesse pour tous ceux qui osent s’aventurer dans le bastion de la Justice locale. Cela annonce qu’il va falloir se montrer prudent et intelligent : il est facile d’y entrer… Mais il est difficile d’en sortir.


« Well, look way down the river, what do you think I see ?

I see a band of angels and they're coming after me
,
Ain't no grave can hold my body down
,
There ain't no grave can hold my body down. »
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Alors, vraiment, j’supporte pas d’avoir des notations en retard. Pour la peine, j’vais te noter maintenant alors que j’me suis juré de ne rien faire avant au moins une semaine.

Bref, j’te déteste. Cordialement.

Tu connais la musique ! Pas de fausses notes, j’vais parler du négatif avant d’enchaîner sur c’qui est bien. D’ailleurs, grande nouvelle, j’vais parler de truc inédit !

Le saviez-vous…? L’Amérique, surtout les états de l’ouest, sont de grand consommateur de whisky. Toutefois, il y a une subtile nuance à prendre en compte, il s’agit d’une question bête et méchante de droit. Toutes boissons distillées d’une certaine façon (deux alambics) avec un certain dosage en ingrédient et selon certains types de céréale utilisé obtiennent une appellation de whisky ! Sauf que, la seconde appellation est bien précise, telle que « Irish whisky » à une charte précise à remplir. En Amérique, il exporte vraiment très peu de whisky et la raison est très chauvine.

Ils produisent leur propre whisky et lui donne un nom bien spécifique, le bourbon. Dans les états les plus chauvins, il refuse l’appellation de whisky et prend celle de bourbon ! Qui, en final, n’est rien d’autre qu’un whisky avec un alcool plus fort.

Pourquoi est-ce que je parle de cela. C’est juste pour l’anecdote et que tu parles d’un mal de crâne pour Harch. Ce qui est marrant car, le degré plus élevé d’un bourbon indique une présence de méthanol plus grande et cause bien plus de dégât au cerveau. C’était raccord avec le sujet et j’voulais parler de ça. Tu peux dire que c’était aussi un moyen d’étaler ma culture, c’est presque ça.

Maintenant, le vrai truc à critiquer dans le rp. Il y a d’ailleurs une phrase qui m’a beaucoup fait rire, et j’vais la mettre ici : « … l’occasion de faire de la télépathie avec lui »

Vraiment, c’est pas pour me moquer, mais la formulation est rigolote. Là, j’me revois dire à la fille « On va faire de la cuisine ! ». C’est un peu infantile la façon dont tu dis ça, simplet. Tu vois c’que j’veux dire ? D’ailleurs, c’est un sujet à débat que j’aime bien amener.

Comment designer les techniques que nous utilisons ?

Il n’est pas rare de voir dans un texte, il n’y a personne à pointer du doigt, où nous retrouvons le nom de la technique en brute. D’autre, il n’y a toujours personne à pointer du doigt, qui préfère décrire l’effet de la technique. Grossièrement, nous avons donc deux écoles, le bourrin et le subtile.

Pour ma part, j’trouve que c’est pas beau de voir le nom de la compétence en brute dans un texte. C’est grossier. Toutefois, une description est potentiellement mal interprété et le message ne passe pas bien. Il y a donc un problème dans les deux cas.

Ce que je pense, en finalité, c’est qu’il n’y a pas souvent d’autre choix que de faire un mixe des deux. Et là, il y a l’interrogation de savoir comment le faire ? La façon dont tu parles de cette technique, j’trouve que c’est clairement pas beau et que ça casse un peu le délire du texte. Un peu comme la façon de parler de la force psychique, J’pense qu’il y a toujours de meilleur façon pour parler de la chose. Enfin, j’suis plus dans l’idée d’un mixte des deux et il faut que ça reste beau à lire. Comme l’exemple que cite, j’trouve pas ça classe. Après, m’demande pas de trouver une autre façon d’en parler pour la télékinésie, j’en ai pas.

Bien, là, j’vais parler du gentil ! Ahaha, sauf que j’ai beaucoup parler donc j’vais rien dire. Sympa, non ?!

C’était une blague.

Pour l’ambiance, t’es au top. Déjà, j’suis un gars ultra chiant car j’adore les ambiances des westerns et j’espère avoir du bon dans ce monde. Ici, c’était trop, vraiment. Mon seul reproche est de ne pas voir la ville nommée. Tu m’dirais, c’est inutile ! Sauf que, c’est un truc qui pouvait être utilisé dans l’futur ! Tu vois c’que j’veux dire ? Si quelqu’un veut aller au pénitencier, il peut passer dans la ville et parler de ton passage.

Sinon, clairement, quand j’ai compris que tu allais dans c’monde, je t’attendais au tournant par rapport à tes origines. Et là, j’suis pas déçu ! Bref, j’ai pas grand à rajouter, c’est un bon rp. Surtout, j’manque de truc à raconter. Il y a un souvenir positif dans ton texte, c’est déjà bien !

Normal : 21 points d'expérience + 225 munnies + 3 PS ! Deux en Symbiose et un en Psychisme !
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