« Donc, Miguel, t'as demandé aux Indiens ou pas ? »
Surkesh est là, bras croisé, malgré lui un peu renfrogné face à la table. Le Pays Imaginaire peut être tellement compliqué parfois.
« Oui. Les Fées viennent de temps en temps rendle visite mais elles pléfèllent nous éviter. »
Miguel est là, à sa droite, les mains dans les poches de son manteau en fourrure d'ours bruns mais lui regarde plus Surkesh que le plan et les contrats.
« Okay... les Indiens ne savent pas où elles vivent... ou ne veulent juste pas nous le dire ? »
« Les deux, si tu veux mon avis. Pal contle, ils nous ont dit des choses tlès tlès intéléssantes ! Avant, les fées ne se cachaient pas et vivaient dans la folêt, pépèles. Puis, y a eu les pilates... mais aussi quelqu'un venu poul les sauver... et blulé leur maison au passage. »
« En quoi c'est intéréssant au juste ? »
« Ce sont les Cons-saouls qui ont trouvés une nouvelle maison aux fées. Une maison bien dissimulé dont l'emplacement est un sclet tlès tlès bien galdé ici. »
« Vivons heureux, vivons caché .» Déclare Cathy en se penchant sur le plan et les contrats attentivement, face aux deux hommes qu'elle ne regarde pas. « Apparement, en plus du Consulat, la Lumière serait aussi en bons termes avec les fées. Je ne vois ni l'un, ni l'autre, nous révélez leur emplacements par contre. Les Indiens, pour le coup, n'ont pas semblés apprécier l'idée non plus. »
« Les Sirènes m'ont dit la même chose... par contre, elles m'ont aussi appris que les Enfants Perdus sont les meilleurs amis des fées depuis toujours. »
La blonde relève ses yeux bleus vers Surkesh, sceptique et moqueuse... mais peut-être un peu curieuse ?
« Donc, ta solution pour trouver les fées, c'est de trouver les enfants perdus d'abords ? Déjà, s'agirait simplement de les trouver parce qu'ils sont tout aussi bien caché que les fées, sinon mieux encore. Et à mon avis, ce seront bien les derniers à vouloir nous dire où elles sont. »
« Alors... déjà, de une, on sait que les fées viennent rendre visite aux Indiens et aux Sirènes, pas souvent mais de temps en temps. Qu'en est-il avec les Enfants Perdus qui sont, de réputation au moins, ceux qui les côtoient le plus ? M'est d'avis qu'avec un peu d'espionnage, on pourrait très facilement prendre une fée en filature. »
Ayant écouté la réponse tout en feuilletant les contrats qui recouvrent la carte, Cathy répond avec un petit air fier en tendant un vieux contrat... jusqu'ici remis à plus tard.
« Et donc, c'est là qu'on parle de la prochaine partie de chasse à l'homme, j'imagine. »
« Tout juste. D'un commun accord, les Indiens et les Enfants Perdus ont reportés la dernière partie à plus tard à cause des pirates. Depuis, je me suis occupé d'eux donc... on va peut-être pouvoir se la faire cette partie finalement ? »
« Yé le savais ! On ne pouvait pas passer à côté de la chasse à l'homme ! »
« Sans moi, trop vieux pour ses conneries. » Beugle Will' un peu absent, comme son âme dans l'océan se noyant.
« ... »
Surkesh et Miguel posent un deux regards... insistant sur la svelte épéiste qui croise les bras, l'air boudeur mais décidé.
« Allez, toi ty viens avec nous ! Pas vlai Soulkèche ? »
« C'est clair et net qu'elle vient avec nous... »
« On verra. Faudrait déjà qu'il accepte les femmes dans leur stupide jeu. » Cède-t-elle finalement en râlant doucement.
« Cap sur le village des Indien dans ce cas. »
« Tout de suite... » Lâche Willem, le ton râleur avant de soulever des détails... intérèssant. Des détails que Surkesh préfèreraient voir passer sous silence. « Parce que dis-moi, les fées, tu ne comptes pas faire ami-ami avec, j'imagine ? »
« Soulkèche a dit que si on captulait les fées, on poullait voler ! » S'exclame le Capitaine Miguel !
« Ouais, ouais. Sans parler que la poussière de fée, ça vaut probablement pas mal de munnies... et j'parle même pas d'une fée en elle-même. »
« L'idée est plutôt glauque. Elle vient de Surkesh après tout. »
« Bah écoute, ça, encore. Moi j'm'inquiète surtout d'avoir la Lumière et le Consulat à nous casser les couilles sur notre dos si on touche aux fées. »
Surkesh n'a pas grand-chose à répondre à ça. C'est probablement ce qui risque d'arriver d'ailleurs... si Surkesh prétextera l'accident, il n'en sera rien. L'incident diplomatique sera fait tout à fait sciemment. Au-delà des intérêts du Centurio, le sans-cœur a les siens... et plus ce sera la guerre, plus ça l'arrangera. Miguel se gratte le crâne, visiblement, la situation l'embrouille. L'air sérieuse et résignée, Cathy n'a plus l'air très emballée non plus. Pourtant, le navire se dirige bien vers le village des indiens.
« Au pire, on verra ça plus tard. Les Indiens veulent l'aide du Centurio pour gagner la prochaine partie de chasse à l'homme contre les enfants perdus... et ils sont prêt à payer pour. Donc, pour l'instant, on oublie les fées. »
« Chasse à l'homme géante ! »
« Oui... on remplit le contrat pour nos amis les Indiens et on en profite pour prendre contact avec les Enfants Perdus, s'informer un peu sur eux, rien de plus. »
« Tant qu'on ne s'en prend ni aux enfants perdus, ni aux fées, je marche. Après ça, faudra pas compter sur moi. Surkesh, dis-moi... tu prévois déjà de t'en prendre à des petites fées ailés... tu ne vas pas allez jusqu'à t'en prendre à des enfants, quand même ? »
« Je ne sais pas si les Enfants Perdus peuvent être considéré comme des enfants. Ils ne vieillissent pas ici, non ? Qui te dit que Peter Pan n'a pas l'âge d'être un vieillard ? Ces gosses tiennent aisément têtes aux pirates et, aux dernières nouvelles, foutent la pâtée aux indiens au jeu de la chasse à l'homme. Plutôt costaud pour des gamins, moi j'dis ça, j'dis rien. »
« Yé veux bien jouer... mais j'ferais pas d'mal à des gamins. »
« Pareil... et je ne ferais rien aux fées non plus. »
« Toujours trop vieux pour ses conneries. »
« Une vraie bande de boulangère... » Lance Surkesh, blasé. « ...ca me va. Du coup, vous venez pour la partie de la chasse à l'homme. Sauf toi Will, t'es trop vieux, tu sers plus à rien. »
« Ouais, ouais. Va t'enculer bien profond Surkesh, tu verras un jour, t'auras mon âge et tu seras un papy. Juste, t'auras pas un quart de mon sex-appeal. »
« Ty es le plus beau des machos, Will'. »
« Je sais, je sais. Elles sont toutes folles de moi. » Conclut l'ancien, fièrement.
« Bref... que vous ne vouliez pas faire de mal aux fées et/ou aux enfants perdus, ça me va... mais si moi j'ai prévu d'en faire ? »
« Je ne sais pas encore. J'hésite. »
« Pardon... ? » Sursaute presque Surkesh en entendant la blonde, ahuri de se dire que la solidarité entre mercenaires... finalement, c'est que de la connerie. Le sans-cœur n'est pas content d'entendre ça. Encore moins de la bouche de Cathy avec ce petit ton sournois au son sifflant menaçant. A deux doigts de faire une connerie, Surkesh retient sa rage et enchaine, nerveux. « Tu te rends compte de ce que tu sous-entends, là... ? »
La tension grimpe d'un coup... Will' navigue toujours mais d'une seule main, l'autre prête à saisir une arme, l'ancien jette un oeil méfiant par-dessus son épaule. Miguel, lui, s'écarte en ne sachant que faire, paniqué à l'idée que ça dérape. Face à face, Surkesh et Cathy se renvoient un regard particulièrement véhément.
« Et toi ? Tu te rends compte ? Tu parles de mettre des petites filles ailées en cages et de battre des gosses ! Je ne sais pas si je pourrais te laissez faire ça. »
« Le code mercenaire, ça te parle... ? »
Comment ça ? Comment ça cette petite humaine prévoit de venir lui mettre des batons dans les roues ?Qu'elle ne veuille pas participer, d'accords mais là... elle le menace. Surkesh ne compte pas tolérer ça, encore moins sur son navire.
Lorsque Cathy répond, elle récite comme un enfant le ferait avec sa leçon, mot pour mot, un extrait du code des mercenaires. De manière très agaçante.
« Moi, mercenaire, m'engage à ne jamais accepter un contrat menaçant la vie d'un autre mercenaire, ou un contrat visant à le nuire. Si j'ai un problème à régler avec un mercenaire, je le ferai comme un homme dans un endroit qui n'est pas dangereux pour l'un d'entre nous. »
Surkesh doit bien admettre qu'elle fait ça en face à face comme un homme... dans un endroit qui n'est dangereux ni pour elle, ni pour lui. Puis... la petite enchaine avec toute la froideur d'une impitoyable juriste.
« Je n'accepterai pas de contrat pouvant nuire au Centurio ou au Port Royal. Je défendrai le Port Royal autant que je le peux... et considérerai chacun des mercenaires comme étant mon égal, passant outre l'expérience, la force ou l'insolence ! »
Là, le sans-cœur se tait... Miguel et Willem aussi mais... la tension ne redescend pas. Non, elle monte même à chaque mot que Cathy prononce alors que son regard défi insolemment Surkesh. Ce dernier... ne veut pas laissez passer ça, ne peut pas. Après, ce n'est pas comme si tuer, estropier ou juste frapper la blonde est une bonne idée non plus. L'équipage pourrait... facilement se ranger du côté de la seule femme à bords.
« Rien qui m'interdit de battre des mioches et de foutre des fées en cages, gamine. »
« Si tu nous embrouilles avec la Lumière et le Consulat pour ça, je ne vais pas la jouer cool avec toi, fais bien attention à ce que tu vas faire. »
« Oh... parce que toi, la seule et unique Cathy... toi, mon petit flocon de neige... tu prétends savoir quoique ce soit sur ce que je vais ou ne vais pas faire ? »
Surkesh se fait... incroyablement agressif dans sa réponse et comme prêt à sauter à la gorge de la blonde. C'est pourtant cette dernière qui fait le premier pas ! En un clin d'oeil, voilà Cathy accroupie sur la table, ses deux fines lames déjà dégainés et sur le point d'attaquer le sombre mercenaire. Celui-ci, d'un revers de main, commande à son ombre, fluide comme de l'encre, de renverser la table ! Le meuble est emporté par la petite vague, l'épéiste chutant inexorablement avec. A terre, l'ombre se fait de plus en visqueuse, avale progressivement la fille comme si elle s'enlisait dans un marais vivant.
Will', sans un mot et son flingue à la main, éloigne Surkesh de son avant-bras, ferme mais pas agressif.
A côtés, Miguel s'occupe lui aussi d'éloigner Cathy.
« Bref... j'imagine qu'on ne sera que deux, Miguel. A moins que Cathy ne veuille encore venir ? »
« Et si j'en avais envie, hein ? »
« Tu seras la bienvenue... pour peu que les indiens acceptent les femmes dans leur stupide jeu. »
La tension baisse d'un cran alors que Surkesh reste seul avec Will et que Miguel part avec Cathy. Juste le temps d'accoster sur la plage où se voit réuni le trio gagnant. Dans un silence de mort que Miguel lui-même n'arrive pas à briser, Cathy reste silencieuse et Surkesh boude, ne se faisant toujours pas à l'idée. Attaquer sur son propre bateau par un membre de son équipage ! Le pilule ne passe décidément pas mais heureusement, le trio arrive au village des indiens avant que ça n'explose et ont alors l'occasion de se changer les idées.
Surkesh, Cathy et Miguel ne tardent pas à rentrer dans le tipi du grand-chef-chaman, s'asseyant en tailleur face à lui qui tire une longue gorgée de fumée de sa pipe. La tente est comme... plongée dans un brouillard mystique qui embrouille les esprits. La chaleur du brasier, au centre, donne une teinte bleutée à l'air enfumé de la tente.
Pendant que Cathy et Surkesh se regardent en chiens de faïences, Miguel lance la discussion avec aplomb !
« Gland-Chef-Chaman, maintenant que les pilates sont vaincus... la chasse à l'homme avec les enfants peldus peut commencer. »
« L'honneur de ma tribue doit être lavé ! Nos frères de la tribue du Centurio vont nous aidez ? »
« Oui ! »
« Ca en est où le score ? »
« ... » La réponse se fait attendre... quand le grand-chef-chaman répond, il parait plus abattu que jamais, aurait presque la larme à l'oeil pour un peu. « Quatre-cent-quatre-vingt-neuf victoires... contre quatre-cent-quatre-vingt-quatorze défaites. »
« Ouch... »
Le grand-chef-chaman, nobles patriarche des fiers Indiens... baisse les yeux au moment de dire ça. Les plus puissants guerriers et habiles chasseurs du Pays Imaginaire... se prenne la pâtée à la chasse à l'homme contre les enfants perdus. Ce jeu a lieu, à intervalle irrégulier, entre les Indiens et les Enfants Perdus depuis des années. Et non, ce ne sont pas les enfants des peaux-rouges qui y jouent... mais les plus entrainés d'entre eux. Plus qu'un jeu, c'est une question d'honneur et de traditions, une pratique devenue incontournable... historique puisque se déroulant depuis neuf-cent-quatre-vingt-trois parties.
Bref, pour les Indiens, ce jeu est dès plus sérieux, d'une importance toute capitale : leur fierté est en jeu.
« Tu vois Cathy, ce ne sont pas de simples gosses... »
« Personne n'a jamais dit ça ! Je disais juste que... »
« HEY ! » Crie alors Miguel, déployant à l'instant une autorité insoupconnée. Le patriarche indien n'a juste pas réagi, à son aise et stoïque comme d'habitude. « On s'en fiche. Là tout de suite, on doit aider nos potes les Indiens. »
« Dis lui de pas me chercher alors. »
« Bref... Grand-Chef-Chaman, c'est quoi les règles du jeu ? »
Je vous épargne la version du chef, très longue et détaillé.
En résumé... c'est du cinq contre cinq et ça se passe partout sur l'île à deux exceptions près : l'île du crâne et le lagon des sirènes. Fut un temps, le lagon était autorisé mais depuis quelques années, les Indiens sont entrés en guerre avec les femmes-poissons. Quand à l'île du crâne, les enfants perdus pouvant s'y rendre en volant... et là, Surkesh interrompt sans gêne les explications.
« Alors c'est bien vrai ce qu'on dit, les enfants perdus savent voler ? Grâce à la poussière de fée, non ? »
Cathy et Miguel ne savent plus où se mettre, offrant un regard tout aussi gêné que réprobateur au collègue. Parce que Surkesh avait demandé ça... flippant comme jamais. Ses yeux jaunes luisaient, vides et sa bouche s'était ouverte comme un chien bave devant un steak juteux.
Le grand-chef-chaman n'aime pas cette attitude et le fait bien comprendre d'un regard sévère.
« Oui. Et c'est de la triche s'ils peuvent allez sur l'île du crâne. Pas le droit d'allez sur les nuages non plus. En fait, ca se passe sur tout la forêt indomptée. »
« Sacré terrain de jeu. Elles prennent combien de temps vos parties en général ? »
« Plusieurs jours. La plus longue a durée plus d'un an et celle-là, on l'a gagné. »
Surkesh commence à... se méfier des enfants perdus au plus haut point. Apparement, ils sont capables de se faire traquer par les indiens pendant plus d'un an ? Je veux dire... ce ne sont pas de simples gosses capable de faire ça. Pour les autochtones, ils font comme partie du paysage mais le Centurio, jusqu'ici, ne les a encore jamais vu. Le sans-cœur, certes appâtés par les coeurs pur des enfants, ne sait vraiment pas à quoi s'attendre les concernant.
Donc le grand-chef reprend ses explications. Deux équipes de cinq, d'un côté les Indiens et de l'autre les Enfants Perdus, s'affrontent au cours d'une chasse à l'homme sur toute l'étendue de l'île principale du Pays Imaginaire. Chaque groupe doit capturer et ramener l'intégralité du groupe adverse dans son campement pour gagner la partie... tandis que les captifs, eux, perdent lamentablement. Le campement des Indiens, c'est évidement leurs village... mais celui des enfants perdus ?
« C'est leur cabane secrète caché au milieu dans la forêt. »
Et Surkesh est on ne peut plus content d'entendre qu'à partir du moment où il participerait au jeu, il saurait de manière presque automatique la position de la base des enfants perdus !
« C'est bon ? C'est retenu ? » Lance le chef en tapotant sa tempe, toujours aussi stoïque qu'un vaillant chêne en plein hiver.
« Tout à fait, on commence quand vous voulez ! » Répond Miguel, excité comme un gosse !
« Très bien. Nous appellerons les enfants perdus à l'aube pour valider les deux équipes et commencer la partie. »
...
Le soleil se lève sur le village Indien... alors que cinq guerriers se tiennent prêt à relever le défi de la chasse à l'homme face aux enfants perdus. Et oui, femme ou pas, Cathy peut participer si les règles de la tribue du Centurio le permette. Une femme du village ne pourrait pas, en revanche. Bref, pas vraiment fatiguée, elle avait passé les heures avant l'aube à se foutre des plumes dans les cheveux et à troquer tout un tas de breloques indiennes. Apparement, elle aurait pleins de plumes parce que c'était une grande chasseuse dimanche dernier ou une connerie du genre.
Miguel, lui, avait accepté avec joie les peintures de guerres et relevé la capuche de son manteau... qui n'était autre que la tête morte et dépecé d'un ours du coin.
Surkesh, lui, était resté assez simplement vêtu de sa vieille bure noire à attendre le moment tant attendu. Les deux derniers sont un guerrier endurci et un chasseur aguerri, tout deux des peaux-rouges habitués au jeu de la chasse à l'homme.
Que dire... si ce n'est qu'en voyant arriver l'équipe des enfants perdus... Surkesh ne peut que se rappeller que c'est un putain de sans-cœur. Quatre enfants aux coeurs pur qui arrivent en volant par les airs comme par magie, tout fier comme en terrain conquis. Et y a même une fée avec ça ! Diable ! Toute cette lumière, juste là à portée... pour le faire saliver... pour le torturer. Sa main, dissimulée sous sa manche, en est prise de spasme.
Et lui... pas moyen de ne pas le reconnaître... de touts les enfants, c'est le plus grand, presque un adolescent déjà. Pourtant, c'est bien lui, c'est Peter Pan qui avance devant en chef de bande orgueilleux et prêt à en découdre. Visiblement, tout ceci l'amuse terriblement.
« Salut les Indiens ! Alors ça y est ? Vous êtes enfin prêt à perdre ?! Voilà mon équipe ! »
Surkesh ne regarde ni Peter Pan, ni les jumeaux en pyjama en raton-laveurs violet, ni le petit gros déguisé en ours... ses yeux suivent les mouvement agitées de la petite fée. Soudain, elle va à l'oreille du rouquin.
« C'est vrai ça ! T'as pas le droit de jouer, t'es pas un indien ! Et Clochette t'aime pas du tout alors nous non plus. »
Le sans-cœur affiche un sourire moqueur, pleins de sales idées en tête... d'un geste théâtrale, le mercenaire ordonne à sa bure de changer de forme. Celle-ci, alors, se divise en une coiffe indienne à plumes et des breloques indiennes dans des teintes noires et violettes. Torse nue, Surkesh a soudain des marques tribales noir sur tout le corps. Maintenant qu'il est déguisé en Indien comme Miguel et Cathy, le jeu va pouvoir commencer.
« Je suis très sympa, vous verrez ! » Lance-t-il, enjoué et fougueux avec un sourire dévoilant légèrement ses petits crocs. « Faut pas avoir peur, je vais pas vous mangez... »
« Si tu crois que j'ai peur d'un type comme toi, tu t'mets l'doigt dans l'oeil ! Allez, c'est partit... la chasse à l'homme commence ! »
Et Peter Pan ne demande aucun décompte, annonçant avec insolence le début de la partie au beau milieu du village Indien. Parce que oui, les règles sont claires concernant les équipes... mais rien ne dit qu'elles ne peuvent pas être aidé. La Fée s'agite alors, frénétique, pour recouvrir de poussières dorées les gamins. Des Indiens se jettent sur eux mais trop tard, ils s'envolent déjà ! D'autres de la tribue lance des filets mais sans succès, tous sont évités !
Surkesh arrive alors en dernier... s'il ne faisait encore que voler... mais non, ils sont très vides et réactifs même dans le vide. Le petit gros nounours reste très pataud, les deux jumeaux un peu nerveux mais Peter Pan... ? Il aurait eu la même aisance et facilité, qu'on lui jeta des flèches à la place des filets. Le sans-cœur se doit de tâter un peu le terrain et attrape quelques unes des nombreuses plumes de sa coiffe. Tranchant comme des couteaux, il les lance sur les enfants perdus qui esquivent sans mal ! Et que dire de la fée, aussi insaisissable qu'un insecte.
L'équipe des enfants perdus tire alors la langue avant de s'enfuir... mais Peter Pan surprend l'assemblée des deux côtés ! Le rouquin se retourne pour foncer sur Surkesh comme une fusée. Le mercenaire esquive de peu, parfaitement passif jusqu'à tendre subitement le bras pour attraper le gosse au collant vert. Ce dernier esquive, aisément... mais l'ombre du sans-cœur surgit en tentacule pour l'attraper, Peter Pan est déjà plus pressé ! Ayant réussi à bien décoller, le rouquin reste accroché par un tentacule...
...la fée arrive alors et éclate d'un flash, repoussant l'ombre pour libérer Peter Pan.
Voilà que l'équipe des enfants perdus s'enfuit ! Résolu, l'équipe des indiens -et beaucoup de renforts- partent à la poursuite des gosses !