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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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La poussière s’élevait en une colonne majestueuse, qui ondulait sous le ciel azur de la steppe. Ce nuage ocre et sablonneux était projeté par le bon millier de chevaux, bétails et autres bêtes, rassemblés autour des lacs dans une masse immense de tentes et étalage. Depuis deux semaines déjà, la foire au trois tournois battait de son plein.

Au programme, un mois tout entier de festivité, de rituels, de troc, mais aussi -et surtout- de spectacle. La foire n’était pas nommée pour les échanges qui pouvait y avoir lieu, ni le commerce du sel qui avait ici un nœud névralgique. Non : ici était à l’honneur, plus encore que les Esprit ou les Khan, les prouesses, de physique et d’adresse, de chacun.

Et, pour démontrer ses capacités, rien de mieux que les traditionnels trois tournois : la Chasse, la Course, et le Combat.
C’était à travers ces épreuves que se démarquait non seulement les meilleurs guerriers et athlètes, mais aussi les éleveurs les plus reconnu, les lignages les plus puissants, et jusqu’aux faveurs des Esprit, dévolues au Kahn sponsor des vainqueurs.

Retardées par diverses intempéries, Naran arrivait à la fête avec pas mal de retard. A pied, couverte de la crasse du voyage, ses vêtements comme son matériel étaient en charpie. Elle longea les campements un à un, sous les regards inquisiteurs ou méprisant des guerriers qui montaient la garde. Une mongole, sans clan ni monture, détonnait dans ce contexte généralement opulent. Son aigle, pourtant sagement encapuchonné, la rendait d’autant plus étrange.

Quand elle atteint enfin les berges du lac salé, la Mercenaire en profita pour se laver, graisser les jets de son rapace, et inspecter son équipement. Elle ne pouvait décemment pas se présenter devant son clan comme un vagabond tout juste sortie d’un mois de marche !

Une fois un peu plus proche, elle parcourue les ruelles de boue et de poussière qui s’étaient formées entre les étables, les enclos et les tentes. Peu de sons, si ce n’est l’agitation occasionnelle des chevaux, ou le bêlement d’un agneau perdu dans ce nouvel environnement. La plupart des occupants devaient être sur la piste, et Naran s’empressa donc à travers les yourtes.

Un parfum d’alcool et de lait fermenté flottait, de plus en plus présent. L’airag coulait à flot, comme de coutume : Tous ou presque, des plus jeunes enfants aux vieux guerriers, profitait de la foire pour se vouer à tous leurs excès, l’alcool en premier. On dénotait aussi dans l’air enfiévré un fumet de sueur et de viande grillé, l’odeur forte du cuir graissé et des bêtes parquées ; ainsi qu’une sorte d’air marin vicié provenant des grands lacs d’eau salé.


Quand, finalement, Naran rejoins la grande piste, elle souriait déjà. Revenir à ces odeurs était comme retrouver un ami de beuverie ; Revoir l’immense tracé, arrangé sans précautions autour d’un des petits lacs de la région pour les courses, était une Madeleine de Proust inespérée.

Une douzaine de chevaux passèrent devant les spectateurs extatiques, trottant tranquillement vers la ligne de départ bondée. A travers les encouragements et les jurons, les huées et les gestes d’encouragements, Naran pouvait distinguer les très jeunes jockeys.

En analysant le comportement encore effarouché des monture, Naran conclu qu’il s’agissait des courses des daaga, des montures de moins de deux ans. Leurs cavaliers, pas beaucoup plus âgé, avaient commencé leur chant : le Gingo, toute à la fois mélodie mystique et prière rituelle murmurée à l’oreille de sa monture pour l’encourager.

Des années auparavant, Naran avait été parmi ces centaines de cavaliers. Le cœur empli d’excitation, elle avait serré sa bride dans ses mains enfantines, réajustant nerveusement le chignon haut qui retenait la crinière de son cheval ; Elle avait attendu la flèche de départ, puis lancé son étalon à peine adulte sur une piste poussiéreuse de presque 500 mètre de large.

Une fois la centaine de chevaux lancé, la poussière se leva en un tourbillon doré. La course, et le chant, avaient commencé. Pendant presque une heure, les jeunes chevaux et cavaliers allaient prouver la résilience du peuple mongol, dans un trek sans pitié à travers le paysage semi-désertique.

Trainant derrière elle un courant d’air sifflant, le peloton de course disparu peu à peu dans la brume orangée. Naran profita de l’occasion pour scanner la foule, et retrouver les couleurs de son clan. Elle longea les spectateurs avinés, quelques chevaux curieux, et les occasionnels moutons égarés.


Finalement, elle trouva son frère assis près de la ligne de départ. Ses traits étaient tendus, malgré sa position prétendument relâchée ; Quand il vit la Mercenaire arriver, il se redressa soudainement.
« Nara ? »  Batu faisait presque une tête de plus qu’elle, droit comme un i comme ça. Naran leva les yeux sur son visage tanné par le soleil.
« Je t’attendais plus ! Qu’est-ce que tu fais ici ? »
« J’ai pris du retard sur la route. Je te raconterai. Et toi, c’est aujourd’hui que tu présentes ta fameuse jument ? » En tant qu'éleveur, Batu était un habitué de la foire, avec quelques belles bêtes sûre d'épater la galerie.
« Non, non, j’ai juste un jeune étalon en lice aujourd’hui. » Il baissa les yeux. Sous le regard inquisiteur de Naran, le visage de Batu perdait peu à peu la dureté qu’il avait acquis avec les années, pour laisser apparaitre une nervosité à fleur de peau. « J’ai mon fils qui participe. L’étalon est instable… »

Naran ne put s’empêcher de ricaner. « Quoi, tu as peur pour lui ? » Voyant le froncement de sourcil de son frère, elle riait maintenant franchement. « Tous pareil hein, un gosse ou trois dans les pattes et vous devenez plus craintif qu’un agneau ! »
Vu que le regard blasé de Batu, la Mercenaire le raisonna maladroitement. « Tu n'es pas sérieux. Tu l’a fait trois ans de suite! Tu sais que tout ce qu’il risque, c’est deux trois coups de fouet... Je te connais, tu lui aurais pas donné un cheval incapable de tenir la course – Et puis, tu n’aurais jamais éduqué un gamin qui ne sait pas tenir une allure. »
Pas de réaction, sinon un sourire rèche. « Tu te souviens, quand on avait fait la course ensemble ? Père avait parié sur le cheval d’un de nos cousins, et on l’avait fait tomber en plein dans la mêlée ? »
Batu avait perdu son bref rictus nostalgique, et blanchissait désormais à vue d’œil. « Attend, attend, le gamin a survécu ! Et il boite à peine aujourd’hui ! »
***

L’après-midi se languissait sur le marché central. La course avait pris fin, et Naran avait laissé Batu à la ligne d’arrivée, serrer son fils dans ses bras à l’arbis de tout jugement.
Plutôt que de taquiner son frère sur son émotivité soudaine, la Mercenaire flânait entre les chalands, cherchant un bon artisan. Passant ses mains sur les cuirs, les étoffes, le sourcil pensivement relevé.
Finalement, elle s’arrêta devant l’étalage d’un homme assis à l’ombre de sa tente. Il proposait une soie particulièrement douce, quelques rubans, et –
« Combien pour le grelot ? »
Le marchand leva ses yeux noirs vers elle, laissant voir un visage occidental sous son turban verdoyant. « 50 munnies. » Il avait un accent indéfinissable, et l’œil calculateur d’un commerçant chevronné.
« J’en donne 20. »
« 45. »
« 25. »
Le marchandage continua longtemps, devenant l’un des nombreux échos du marché encore animé.
***

Quand Batu rejoignit finalement sa yourte, trois de ses enfants sur les talons, il trouva Naran en plein ouvrage. Elle leva à peine la tête de sa longue pièce de tissu rouge, ses cheveux ramassées en un chignon lâche au-dessus de son épaule.
Il fixa un instant sa sœur et son travail d’aiguille, visiblement surpris par la vue qui s’offrait à lui.
« Nara… Tout va bien… ? »

La Mercenaire resta silencieuse un long moment. Détachant son dernier né de sa jambe, Batu s’assis à côté d’elle.
« Quand Mère le faisait, ça avait l’air si simple. »
Son frère, d’abord muet, détaillait ses points maladroits. Si l’on pouvait deviner, à la découpe du tissu, le résultat escompté, les coutures n’étaient pas à la hauteur de l’étoffe. « Tu veux pas que je demande à Sara ? »
Les épaules de Naran s’affaissèrent, et elle finit par lâcher son aiguille.


Sarangerel, la femme de Batu, avait repris la direction artistique de l’œuvre. Naran ne faisait que la regarder, un peu morne, prononçant parfois quelques commentaires. Batu, quant à lui, jouait avec ses enfants, et tentait occasionnellement de sortir Naran de sa contemplation cafardeuse.
« Tu sors d’où toute ces affaires ? »
« Je trainait sur le marché... »
« Qu’est ce qui t’a pris de te refaire une garde-robe comme ça ? »
« Ma petite randonnée n’a pas été heureuse pour mes chemises. »
« Pourquoi un tel rouge ? »
« Pour que le sang tâche moins. »


Allongée sur des coussins dans un coin de la tente, Naran s’était assoupie. La tranquillité de cette vie ordinaire l’ennuyait si profondément, que le simple fait de rester éveillé lui était difficile.
Les préparatifs du dîner étaient en marche, à mesure que le soir approchait. Elle se leva, pour découvrir sa robe prête à l’essayage.

La Mercenaire se changea, et fit quelques pas dans ses nouveaux atours. Le rouge mordu d’or scintillait à la lumière des quelques chandelles ; Des motifs mongols, han et d’autres encore inconnus se mélangeant sur le tissu.
« Satisfaite ? »
« Très. » La coupe était à sa taille, et le vêtement à la fois suffisamment libre pour quelques pas de danse, et suffisamment échancré pour attirer l’attention. Il y avait toutefois un léger déséquilibre-
« Il y a une doublure sous la manche droite… » Surprise, Naran palpa le renfoncement à peine perceptible sous son avant-bras. Sarangerel lui glissa un clin d’œil, et la Mercenaire se fit une note de lui trouver un cadeau de remerciement à la hauteur de ses efforts.

Après avoir glissé un couteau dans sa manche, Naran sentait prête pour un peu d’action. Rester ici dans cette torpeur familière ne faisait que lui rappeler… Une autre époque.

« Batuuu !! »
Son frère, jusqu’ici en plein nettoyage de ses mords, sursauta. Une expression de méfiance familière se dessina sur son visage. « Je connais ce ton. »
Naran rit ; son rire charmeur, persuasif, qui lui permettait de se sortir des embrouilles – ou de les créer. S’adressant d’abord à Sarangerel, elle s’inclina. « Chère belle-sœur, merci pour ton expertise. Maintenant, j’ai besoin d’emprunter ton mari. Lui et moi avons du temps perdu à rattraper… »

« Batu, on va sortir s’aérer. Prend ta veste ! » L’intéressé fronça les sourcils sans bouger d’un pouce. Naran avait retrouvé le ton impérieux qui l’avait caractérisé toute son enfance, ce qui n’augurait rien de bon.
« Je peux savoir où, exactement, tu comptes m’emmener ? »
« T’es devenu d’un strict… Je te promets que je te protègerai si ça se passe mal, ça te va ? »
Blasé, Batu se passa une main sur le visage. Il avait mûri : Plus jeune, une telle pique l’aurai mis en rogne ; et pourtant là il ne manifestait qu’une lassitude vaguement amusée.
***

« Alors, qu’est-ce que tu manigance ? »
« Qui ça, moi ? » Naran était l’image même de l’innocence.
Et Batu n’était pas dupe pour un sou; Il ne fit même pas l'effort de répondre.
Les deux marchaient le long des campements. Les bruits des beuveries naissantes abondaient des yourtes voisines, tandis que sur de larges feux la viande du dîner était mise à cuire. Des tambours commençaient à résonner, en rythme avec les chants gutturaux des quelques musiciens et le galop des voyageurs.

« Tu sais qui a gagné l’épreuve de lutte, l’année dernière ? »
« Arban, du clan Uduid… Attend, tu comptes quand même pas participer ? »
La Mercenaire ne fit que sourire.

« Nara, Père te laisse faire tes simagrées au campement, mais ici les Anciens n’accepteront jamais. » Ce ton tellement définitif; celui de la raison, du réalisme. Et pourtant, Naran avait maintenant les moyens de mettre en question tout ces dogmes, un à un.
« Batu. Tu te souviens, quand on était gamin ? Chaque année, je te disais qu’un jour je serais vainqueur des trois tournois. »
« Et Père ne t’a laissé participer qu’à l’épreuve de chasse. Je te rappelle d’ailleurs que tu n’as jamais fini première… »
La Mercenaire ne fit qu'agiter sa main négligeament. « Tu vas voir. Cette année, j’ai un plan. »
« Combien de fois est ce que j'ai entendu cette phrase... »
« J’ai besoin d’un témoin. Et puis, ce sera comme au bon vieux temps ! »
« Au bon vieux temps ! » Batu s’éclaffait soudain, amer. « Du temps où tu partais sans penser aux conséquences, et je me retrouvais face à Père pour tout expliquer ? »
« Tu n’auras rien à expliquer au Clan, cette fois. Je combattrai sous une autre bannière. »


Désapprobateur, Batu secoua la tête – Et réalisa qu’ils avaient quitté le centre de la foire, pour une périphérie mal famée.
« Nara. Qu’est ce qu’on fait au quartier des pariah ? »
« Shh. C’est la première étape. » Ses yeux avaient commencé à analyser le lieu semi désert, retrouvant les repères qu’elle s’était faite un peu plus tôt dans la journée. « Il me faut un champion. »
« Un champion ? »

Pendant que Batu se massait les tempes, Naran observait les quelques exilés qui occupaient la bordure de la foire. Exclu de leur clan pour un crime ou un autre, abandonné pour des raisons politique, peut être encore nés d’union illicite : Ces parias n’avaient pas de place dans la société Hun, et pourtant ils gravitaient aux bordures des campements, espérant prouver leur valeur et ainsi gagner une place dans un clan ou un autre.
Beaucoup rejoignaient les rangs de l’armée Hun organisée plus au Sud. Naran y avait côtoyé certains ; Bien que mal éduqué et souvent sans repères, ce n’étaient pas des mauvais bougres, contrairement aux rumeurs qui couraient dans les clans.

« Qu’est-ce que tu penses de celui en bleu ? »
Batu pris le temps d’observer les trois jeunes hommes qui plaisantaient devant un petit feu, grillant deux lapins fraichement tués. « Bof. Son voisin est plus grand, il aura une meilleure allonge. »
« Ouais…. Mais celui-là semble plus adroit. Et séduisant avec ça... »
« …Attends, tu veux te le taper ou le faire combattre à ta place ? »
La Mercenaire ricana.


« Bonsoir, messieurs. » Naran s’était présentée alors que les dernières lueurs du jour disparaissaient à l’horizon : Seules les petites flammes du feu de camp éclairaient sa robe rouge resplendissante, son menton hautain, et son sourire étincelant d’innocence.

Les trois bannis la regardèrent avec des yeux ronds. Ils avaient rarement de la visite, et la méfiance pris rapidement le pas sur leur étonnement – Même si la vision avait éveillé en eux une mesure de curiosité.
« J’ai une proposition à vous faire. » Naran baissa les cils vers les hommes à terre, et quelques mèches noires s’échappèrent de sa tresse hâtivement nouée pour retomber sur sa poitrine. « Un match, sans arme. Moi, contre celui en tunique bleue. S’il gagne, vous aurez mes faveurs jusqu’au lever du soleil… » Le sourire de la Mercenaire avait pris une tournure paillarde. « Si je gagne, il est à moi jusqu’à la fin des Tournois. »

Ils se regardèrent, interdits. Puis l’un des bannis mit une forte claque sur le dos de son camarade vêtu de bleu, le sourire aux lèvres. « Mauvaise pioche beauté ! Ce gaillard ci est venu spécialement pour l’épreuve de combat. Mais ne t’inquiète pas, on saura s’occuper de toi… »

Le gaillard en question se leva, se dégageant rudement de l’emprise de son camarade. De près, son visage était moins agréable que ce que Naran en avait aperçu – En parti du fait de son rictus de colère. Il était vexé d’avoir été offert de tels terme, même s’il hocha la tête pour accepter le pari.
« Hey, Nerguei, pas de pitié, hein ! Pour une fois qu’on a de quoi occuper nos soirées ! »

« Ferme la. »
Le dénommé Nerguei traça un demi-cercle dans la poussière du sol, tandis que Naran faisait de même. Il laissa tomber au sol sa tunique azur, puis, suivant à la lettre les formes rituelles, il s’inclina. La Mercenaire sourit : Son adversaire semblait avoir deviné son rang passé, et se baissait plus que n’était nécessaire.
Les deux combattants pénétrèrent le cercle.

Malgré la situation, Nerguei restait impassible ; Aucune des moqueries ou provocations usuelles : A la place, ses yeux noirs glissaient sur elle, se focalisant sur ses pieds, ses mains, sa garde mixte. Il avait compris, dès qu'elle avait pénétré le round, qu’elle n'était pas sans défense - et pourtant, il était prêt à lui laisser l'initiative.

C'était rare, de trouver un homme qui appréciait ainsi les préliminaires. Ravie de faire ainsi durer le plaisir, Naran fit un pas de côté. Nerguei suivi son impulsion, aussi fluidement que s’ils avaient déjà combattu.
Le cercle qui accueillait leur duel ne faisait pas plus de six pas de large, comme le voulait la tradition : Et bientôt, les deux combattants se tournaient autour dans cet espace restreint, évaluant la stabilité, l'assurance, la souplesse de la garde de chacun.

A la lumière des flammes, les épaules du guerrier se détachaient nettement. De larges zébrures pâle y tranchais avec sa peau mate. C’étaient les marques d'un asservissement récent… Pourtant, il n'avait pas la musculature à demie atrophiée par le travail des mines, typique des prisonniers de guerre.
Non, celui-ci avait le physique d’un chasseur : Vif, sec, endurant. De ces éléments, Naran devinait un style de combat rapide, dextre, économe. En survivant à même la steppe, on apprend à n’agir qu’au moment opportun ; à saisir l’opportunité quand personne ne s’y attend.


Comme pour confirmer ses théories, Nerguei frappa le premier. Son crochet surgit de nulle part, filant cueillir Naran en plein ventre. À aucun moment, le pas tranquille du paria n’avait trahi son intention : Le mouvement fut presque instantané, aussi viscéral que l’attaque d’un serpent.
Naran ne para ni n’esquiva : Elle observa plutôt l’arc du coup, jaugeant la force de l’impact…

Impact qui lui coupa le souffle. Titubante, elle recula - réussissant tant bien que mal à parer le suivant, puis esquiver un troisième. Son regard évolua, réalisant peu à peu que son opposant n’était pas aussi démuni que son statut d’exclus pouvait laisser croire.
Son attaquant aussi changea d’attitude. Son crochet avait été un premier test ; une attaque plus surprenante que puissante. Cela laissait augurer son potentiel physique… Et, au lieu de craindre une défaite, Naran n’en était que plus satisfaite de son choix.

Elle ne pouvait vaincre cet adversaire grâce à sa seule force. C’était tout aussi bien : Une victoire simple aurait été décevante. En posant son regard sur son adversaire, qui s’était retiré en une garde défensive, Naran devinait que la même pensée traversait son esprit.


Leurs styles étaient similaires. Tous deux privilégiaient la surprise et la vitesse, plus que les empoignades prolongées qui prévalaient généralement pendant les Tournois.

Les échanges de coups qui suivirent le prouvaient : Des frappes rapides, ciblés, soutenu par des appuis stables mais toujours changeant. Alors que les deux adversaires trouvaient leur marque dans ce duel clair obscurs, le silence n’étant ponctué que par le son de leurs pieds sur le sol, et le craquement du feu voisin.


Moins d’une minute s’était écoulée depuis le début du combat.

Pourtant, la sueur commençait à gouter au front des deux adversaires. Un bleu violacé pointait sur l’épaule droite de Nerguei ; La lèvre de Naran était fendue, son sang poisseux tombant goutte à goutte sur la terre sèche. Ils avaient tous deux fait mouche- une fois.

Les deux camarades du combattant avaient cessé leurs sifflements moqueurs : Ils étaient maintenant concentrés sur le match. Dans l’ombre, encore invisible si ce n’est un léger reflet de ses yeux perçant, Batu scrutait lui aussi la scène. Témoin du pari, il était nécessaire pour en garantir les termes.
Son visage, d’abord surpris à l’écoute de l’offre de Naran, fixait maintenant le combat avec un calme apparemment inébranlable.

D’un bond, la Mercenaire se distança. Dansant toujours dans l’enceinte de leur duel, elle était hors de portée du poing de son opposant. Ce dernier resta en retrait, méfiant – et se prit un coup de pied dans les reins. Profitant de sa surprise, Naran poursuivi son assaut avec un uppercut bien senti, qui toucha la mâchoire du jeune homme dans avec un son délicieusement sourd.

Le banni ne resta pas en reste, projetant son genou dans le plexus de son attaquante. Il frappait fort : Naran sauta en arrière, sentant à chaque respiration ses côtes frémir de douleur.
De son côté, Nerguei la dévisagea en se massant la mâchoire. Il cracha, et son sang vint se mêler au sable poisseux de leur arène.


Une deuxième minute, indifférente, s’ouvrit sur leurs regards croisés.

Leurs postures avaient été transformé par leurs derniers échanges. Naran se tenait maintenant plus droite, perdant en souplesse pour éviter la pression sur ses flancs endoloris. De son côté, son adversaire gardait son bras gauche en retrait, le sachant affaibli par son épaule bleuie.

Les deux avaient repris leurs gardes, un sourire sanglant aux lèvres. La nuit devenue oppressive ne laissait que leurs silhouettes se dessiner à la lueur du feu de camp.

Indistinctes, l’un de ces profils surgit, son bras filant brutalement vers son adversaire.
Immédiatement, la seconde figure réagit. Elle se tordit souplement autour de l’attaque, empoignant le poing vengeur pour le faire basculer ; Pressant d’une jambe le genou de son adversaire pour le mettre à terre.

Ce dernier vrilla son buste pour se libérer. Il prit appuis sur sa jambe encore libre, et enfonça son épaule sur le bras tendu de la Mercenaire.

Immédiatement, elle se retira, serpentant autour du combattant pour se nicher dans son dos. De là, ses mains vinrent trouver les faiblesses de son épaule, pressant à sa gorge-

Dans un grognement, il recula son coude, heurtant les côtes de son assaillante. Elle s’écarta. Une moue boudeuse s’illuminant brièvement sur son visage. Le feu craqua, ses flammes dansant plus haut dans le silence nocturne…
Et à nouveau, un mouvement silencieux ; un coup, une prise, une embrassade déjouée in extremis. Un rire lui échappa, moqueur, haletant… Amusée.


Une troisième minute, marqué par l’énième grésillement d’un lapin oublié sur le feu.

Encore, il s’élança vers elle. Cette fois, il était prêt : D’une feinte, il déjoua sa prise, et s’empara de son bras pour la projeter au sol. Les jambes de la Mercenaire sifflèrent en un arc ; Mais, plutôt que de s’écraser au sol, elles tournoyèrent, enlaçant la nuque de son adversaire. Ses mollets se coincèrent sous son menton ; sa jupe lui voilant le visage.

Une seconde, perdue parmi celles, effrénées, du combat. Ses mains effleurèrent le sable du sol. Un souffle, un dernier, avant de tordre tout son corps douloureux, et d’envoyer son opposant rejoindre la terre bilieuse.

L’impact sonna, mat. La poussière -et la tension- retombait lentement. Le pied de Nerguei était hors du ring – il avait perdu, déjà, mais Naran se releva d’un bond, et plaça son pied sur sa jugulaire. Pour s’assurer qu’il ne bougerait pas… Et, aussi, pour apprécier le moment ; pour sentir son sang battre fougueusement à son cou ; Pour voir ses yeux embrumés par l’adrénaline et la peur.


« Félicitation. »
La voix de Batu semblait plus grave, dans l’ombre du campement.
« Je vois pas pourquoi tu as décidé de tâcher la robe que t’as fait Sara… Mais c’était un beau combat. »
Naran releva la tête. Le sang et la sueur se mélangeaient sur son visage, collant quelques mèches de cheveux sur ses pommettes rougies par l’effort.
« Merci. »

« Maintenant que tu as fait ton petit show, on va pouvoir- »
« Rentre sans moi. »
Batu leva un sourcil. D’un mouvement de tête, il désigna les environs. « Je comprends que tu ai l’habitude de dormir à la belle étoile, mais même par rapport à la steppe cet endroit- »
Il s’arrêta. Les prunelles de sa sœur scintillaient d’une lueur qu’il n’aurait préféré jamais voir. Il baissa son regard sur le guerrier à terre, un soupçon de pitié dans ses yeux noirs, puis disparu entre les tentes.

« Dégagez. »
Les deux bannis encore debout hésitèrent. L’un pris les restes carbonisés du lapin qu’ils grillaient, l’autre traina un instant ses pieds dans la poussière… Puis ils prirent chacun leur chemin, de cette allure trainante qui essayait de faire croire qu’ils avaient choisi de s’éloigner d’eux même.
***

Il était jeune, et ce d’autant plus à la lumière du soleil. Le vent soufflait dans ses cheveux attachés, serré en chignon en haut de son crâne. Des pommettes hautes, un visage aux traits naturellement arrogant. Une myriade de cicatrices, aussi, sur un corps mainte fois mis à l’épreuve… et pourtant encore plein de surprise.

Ses enjambées étaient lestes, élancées. Rapidement, il traversait la foire, le marché, et les multiples attroupements; Ses vêtements amples cachant un défaut, une fêlure ici et là.


« J’ai dit à Nara que je voulais pas voir vous autre bâtards traînez ici ! » Batu grondait, une main sur son poignard. Son visage reflétait une hargne profonde, innée, à laquelle Nerguei faisait probablement face depuis sa naissance. De toute sa carrure, le père de famille bloquait l’accès au perron de sa yourte, et à ses trois enfants débraillées qui fixait curieusement la scène.
Le visage du jeune homme sourit. Ses traits semblaient se flouter, se fondre, se métamorphoser. Le sourire se transforma en celui, mutin, de Naran.
« Et j’ai gardé ma parole. »


Dernière édition par Narantuyaa le Ven 23 Mar 2018 - 14:58, édité 1 fois
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Mon dieu, mais qu’est-ce que c’est dans le ciel ?! Un avion, un oiseau… Non ! C’est Chen Stormstout qui arrive pour une notation d’exploit !

En vrai, j’suis un super-héros de votre vie de tous les jours.

Bref, il est temps de commenter tout cela ! Comme tu le sais probablement, normal après autant de notation de ma part, je commence par le négatif et j’termine pas le positif. Avec ça, j’te déprime et j’te rends heureuse juste après. Ouais, j’suis un peu le mec parfait, qui dit que tu as de grosses fesses et qui ramène un chocolat chaud pour se faire pardonner.

En point négatif, c’est principalement le point final de l’écrit : la transformation.

Dans le commentaire précédent, il y avait le point comme quoi tu ne serais pas un animal / un hybride / un truc difforme. En gros, que la transformation serait grossière. Par ailleurs, il ne faut jamais oublier que les compétences de rang1 sont systématique quelque chose qui prépare à la suite et ce n’est jamais « fabuleux ».

Un peu comme les magies. Genre, tu lances un simple Brasier…? C’est un sort de feu de la taille d’un ballon que tu envoies sur quelqu’un, le gars va avoir mal sauf qu’il sera capable de gérer ça. Si tu balances un Brasier X…? Tu balances un sort de la taille d’un semi-remorque qui va tomber sur le coin de la gueule d’un type. Là, c’est vénère.

Même chose pour la série de Changement Mystique ! Avec la rang1, tu peux prendre vaguement l’apparence d’une personne. Genre tu n’auras pas le détail de la cicatrice à la lèvre inférieure ou même le point de beauté au-dessus de son sourcil. En gros, le personnage sera reconnaissable et tu changes tout chez-toi, mais il y a pas les détails qui font que la personne EST la personne. Tu vois c’que j’veux dire ? Aussi, comme la compétence le dit, il y a de grand risque à ce que le subterfuge se brise sans que tu ne le veuilles.

Ici, j’parle de ça par rapport au couplet sur l’homme qui arrive prêt de Batu. Certes, ça rend le truc moins sexy et ça baise la surprise ! Sauf que ça reste une rang1 et qu’il faut pas non-plus en abuser. Donc, voilà ! C’est plus un « attention à ce que… » plutôt qu’un « Naran ! J’vais te bouffer le foie ! »

Bien, maintenant que j’ai écrit plein de chose, j’vais écrire plein de choses gentilles.

Alors, Naran est belle… Gentille… Compatissante… Elle a un sacré boule… Ah ?! C’est pas ce genre de truc que j’dois raconter ?! Bon, bah, j’vais parler de la qualité du texte. Dans ce cas.

Tiens, avant d’faire ça, j’vais parler de l’une de mes observations. Mes parents possédant un élevage de chevaux et ayant pratiqué l’équitation pendant pas mal d’année de ma vie, j’peux dire que j’suis pas mal rôdé pour ce qui s’agit du sport équestre. Et ici, quand tu parles du « Daaga », j’suis un peu perplexe ! En soit, j’sais bien que tu fais des recherches et que tu t’amuses pas à nous balancer des trucs randoms.

Toutefois ! Il y a une raison pour laquelle nous évitons de débourrer / monter un cheval avant ses trois ans ! Simplement parce que ses muscles et ses articulations sont « complètes » à ce moment là de sa vie. Le risque étant que, s’il est monté avant cela, à la possibilité de créer des malformations qui rendent l’animal inapte ou moins performant pour le reste de sa vie. Donc, il s’agit d’un choix d’attendre ses trois ans !

Donc, ma réflexion vient de cette confrontation des cultures. Voilà, j’me demande qui avait raison dans l’histoire. C’est tout pour moi, j’ai bien étalé ma culture ! Un peu comme de la confiture.

Bref, un truc qui m’a fait rire aussi. C’est que tu détonnes un peu le portrait habituel que nous avons des Mongoles. Certes, ils sont toujours des êtres un peu sanguinaire et un de tes rp précédent le rappel. L’histoire d’un enfant en otage qui était à ta table qui c’est retrouvé décapité du jour au lendemain. Sauf qu’il y a cette sorte de sentiment fort qui unis les membres d’un clan. Naran ayant cela avec sa mère, séquence émotion pour en témoigner.

Pourquoi est-ce que j’parle de cela ? Simplement parce que j’me questionne des motivations qui poussent Naran à se moquer de son frère, à montrer son affection pour son fils. Le père de Naran agissant aussi de la sorte, loin du code pour sa fille. Enfin, voilà, c’est un questionnement que j’me pose avec les éléments que je possède.

Et j’vais terminer sur le combat ! Et j’ai aussi une remarque à faire qui m’a fait rigoler.

Si tu parles d’un cercle, autant donner les unités de mesure relative à celui-ci. En disant « un cercle d’une largeur de six pieds », ça fait un très petit cercle ! Un mètre quatre-vingts, ce qui n’est pas ouf pour un combat, tu me l’accordera. Donc, le mot à utilisé était… Rayon ! Là, je n'aurais pas rigolé en imaginant la scène.

En soit, c’est rien, j’me faisais la remarque.

Pour le combat ! Mes superbes oreilles de panda ont entendu dire que tu avais dû mal avec le combat, et j’vais te dire un truc que j’adore dire… Si c’est difficile, c’est que tu progresses ! Donc, c’est que c’est bien ? Ok ?!

J’ai pas grand chose à dire, en finalité. C’est assez intéressant dans la description et c’est ici qu’il y a des questions à se poser. Est-ce que nous devons être précis dans ce que nous raconter ou donner les moments clés ? Tu vois l’délire ? Est-ce qu’il faut être assez précis pour que la personne comprenne ce qu’il se passe, mais faut-il être trop précis et décrire la totalité de la chose.

Pour ma part, j’pense que chaque situation demande son degré de précision. Genre, avec Bryke, j’me suis fait chier à décrire tout un mouvement alors que c’était une simple parade. Pourquoi ? Car nous n’allons faire que ce mouvement dans l’histoire, autant que nous sachons la chose. Ici, tu fais un duel de trois minutes avec un huns. Imagine décrire chacun des coups avec précision ? Ça rends le combat bien trop lourd. Alors, tu peux faire le mélange d’être vague dans la plupart des attaques et faire une description béton pour l’un des mouvements. Et si possible, le truc un peu vénère de l’histoire.

Donc voilà ! J’ai fais plein de remarque, enfin, surtout des interrogations… Génial, hien ?


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