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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Enivrées, les langues commençaient à se délier. Des histoires de familles, des disputes d’éleveur ou de chasseur… Quelques anecdotes de guerre aussi, sanglante ou amusante. Les braises semblaient attiser une vapeur d’alcool suffisamment puissante pour atteindre même les plus endurcis, tandis que les plus jeunes en avaient des vertiges ; Les tentures de la yourte devenaient labyrinthes psychédéliques ; Les éclats de voix des sons mystiques…

Un verre d’Airag à la main, à la droite de son père comme un notable étranger, Naran observait la scène. Tenir était difficile. La Mongole faisait encore le deuil de sa mère, et pourtant ici tous étaient vêtu des habits bleus de fête, riant avec aisance dans la chaleur de la yourte. Son frère Batu lui manquait ; Mais il siégeait près de la porte, loin avec les autres enfants illégitimes.

Ses voisins était bien moins familier. Elle ne s’en souvenait que vaguement : Leur visages carrés, marqués par les cicatrices et la vie de nomade, se mélangeaient dans sa tête. Elle les avait pourtant côtoyés toute son enfance : Après tout, dans cette tente se réunissait toute sa famille, comme il était coutume lors du jour de la Lune Blanche. En conséquence, se réunissait aussi tous les prétendants au pouvoir de son père, ses plus fidèles lieutenants, et même quelques-uns de ses conseillers.


C’était une large famille, sur laquelle planait toujours un arrière-gout d’intrigue, de pouvoir. On était bien loin des familles aimantes et confortable que Naran avait pu observer à Port Royal : Ici, pas question d’amour inconditionnel. Tout se monnaye ; Les faveurs s’échangent aussi librement que les humiliations ; Chaque faiblesse doit être cachée ou exploitée.
Ce n’était toutefois pas du niveau des complots qui infiltrent le palais impérial chinois. Non, les Hun ont leur honneur, leurs règles de batailles… Et puis, le clan était suffisamment modeste pour limiter leurs luttes d’influence à un minimum.

Mais Naran avait appris dès son plus jeune âge que ses tantes, oncles et cousins, frères et sœurs, belles mères et frère de sang ne portaient pas son intérêt dans leur cœur. Toute son enfance, elle avait su que, si le pouvoir de son père était usurpé, elle et tous ses frères et sœurs seraient massacré sans une once d’hésitation, par ces mêmes cousins qui lui offraient des friandises à chaque célébration.
A partir de ses 7ans, elle avait côtoyé un fils de chef. Chuluun : un peu plus âgé qu’elle, encore bouffi par l’enfance, il était petit, mais brave, surtout quand il s’agissait de monter les chevaux les plus ombrageux. Gardé comme otages au sein même de leur yourte, il avait été nourri à leur table, jouant et montant avec Naran et ses frères. Après 5 ans de vie commune, il avait finalement été décapité, quand son clan d’origine eut brisé le traité.

Il y avait peu de place pour la compassion, ici. La gorge de Naran se serra, brulée par une gorgé d’alcool distillé. Même sa mère aurait pu, si sa survie le demandait, abandonner ses enfants pour devenir la concubine d’un autre. Elle ne s’en était jamais caché, même si son regard farouche en prononçant ses mises en gardes l’avait toujours convaincu qu’elle n’en aurait pas trouvé la force.


Mais il y avait aussi autre chose, dans cette famille, que de la trahison. Du pouvoir, de l’ambition, un maelstrom d’opportunité et de failles à exploiter. C’est ce que sa mère lui avait enseigné, du fond de la yourte réservé aux concubines. Naran sur ses genoux, Sarangerel lui avait murmuré, dans son oreille encore enfantine, les secrets, les faiblesses de chacun. Un tel avait la défaveur de son père, et essayait désespérément de se racheter : Il serait une proie facile. Tel autre avait sécurisé une alliance avec un clan rival, alliance qui le mettrai en défaut si révélée.

Et, comme si prédit par sa mère, les cibles de ses messes basses se trouvaient bien vite humiliés, chassés, banni, piétinés par le troupeau de son père, ou encore asservis au service d’un autre. Le sens politique de sa mère était une forme de magie, presque comme celle des légendes. C’était d’ailleurs ce qui l’avait lié à son père : Il avait fait d’elle son espionne, ses yeux là où lui ne pouvait aller inaperçu. De ce fait, il avait gagné un agent indéfectible… et perdu celle qui aurait été une épouse à la hauteur de ses capacités.

Ce n’était pas pour dire que Uranchimeg, l’épouse légitime de son père, était sans atouts. Elle était venue avec une alliance d’importance, concluant ainsi un traité prévu depuis des générations. La mégère avait de plus apporté au clan ses rare connaissances médicinales, ainsi que deux juments d’excellent lignage. Naran avait beau la haïr pour la jalousie que lui avait porté sa mère, Uranchimeg avait pris son rôle au sérieux, et négocié l’amitié d’un bon nombre des membres du clan. Plus encore, elle avait donné deux fils à son père, tous deux suffisamment robuste pour survivre jusqu’à l’âge adulte.


Glissant ses yeux de cousin à cousin, Naran redécouvrait les détails de la politique du clan. Elle retrouvait les visages familiers, décelait les nouveaux venus, déduisait ceux qui avaient été banni ou tué… Dans le motif formé par ces faciès endurcis, elle avait un aperçu de la politique menée par son père, et son grand père avant lui. La mongole se souvenait des factions et sous factions qui se disputaient le pouvoir quand elle était enfant, et maintenant suivaient sagement les dires de son père ; Elle découvrait peu à peu un clan unifié, fortifié par des années de manœuvres et de manigances.

Un sentiment de fierté la pris au cœur en voyant tout ce que son père avait accompli, et son dévouement à la cause. Batu avait raison. Le clan était prospère, et uni. Son demi-frère Ghansökh n’aurait aucun mal à reprendre les reines, malgré son inexpérience politique.


Sa gorge était sèche à nouveau. Naran se resservit. En tant qu’invitée, elle avait dû divertir, pendant les premières heures tout du moins ; Sa langue s’en était asséché, malgré l’alcool de lait de jument qui coulait à flot.
Choisir ses récits avait été compliqué. Les sensibilités des membres du clan étaient différentes, et après avoir apprécié le doigté politique de son père, Naran ne voulait pas tout gâcher.
En conséquence, elle avait d’abord conté ses batailles de son temps dans l’armée mongole. Evitant, bien sûr, de présenter leur glorieuse horde sous un mauvais jour, que les vétérans se tiennent tranquille. Puis vinrent ses raids solitaires en Chine intérieure, les curiosités qu’elle avait pu y apercevoir…
De la prison, elle ne parla pas, sinon pour dire qu’elle s’en était échappée.

Un grand oncle lui demanda en bégayant combien de Han elle avait égorgé de ses mains ; Et surtout, si elle avait aussi tué des membres d’un clan rival. Naran le fixa un instant, perplexe… Puis finit par répondre à l’affirmative.
Son cousin au second degré s’exclama qu’elle aurait dû revenir vers l’armé dès son évasion. Naran lui jeta un regard amusé : L’insolent était connu pour sa témérité à tout épreuve, et sa connerie tout aussi enracinée. Elle avait entendu qu’il avait chargé dans un campement en hurlant comme un démon, renonçant ainsi à l’avantage de la surprise -et à l’usage de son bras gauche, depuis encastré dans une attelle.
Les plus bruyant étaient en général les moins subtils. D’autre plus avisés préféraient la jauger depuis les ombres de la yourte, leurs yeux scintillant tranquillement parmi les bougies. Ils voulaient savoir si ses intentions étaient politiques ; Si elle pensait ravir le clan à Ghansökh… Ils cherchaient surtout à savoir si elle serait un meilleur parti que lui, quelles étaient ses faiblesses et si elle pouvait encore être marié à l’un de leur fils.

Naran les ignora. Son récit terminé, elle avait présenté les Mercenaires, décrivant leur organisation à grand trait, et remarquant que tout combattant capable pouvait les rejoindre et espérer une très bonne paie.
L’offre n’avait pas fait trop d’amateurs, même si certains jeunes au fond de la yourte avaient semblé au moins considérer la question. Les plus vieux, par contre, avait réprouvé la notion, leurs sourcils se fronçant imperceptiblement. Les combattants étaient l’une des ressources les plus importante du clan : Hors de question de s’en priver.

Le débat qui s’en suivi permis à Naran d’évaluer le pouvoir de chacun : Qui prenait la parole, qui imposait le silence, qui osait contrarier qui… Bientôt, la conversation s’éloigna du sujet, la laissant libre d’humidifier son gosier.
C’est avec un peu de surprise qu’elle découvrit son oncle Abaqa ne leva pas une seule fois la voix. Il avait pour habitude d’être son opposant en tout, prenant autant de plaisir à la contrer qu’à regarder sa mère danser. Mais l’homme était diminué : Son bouc soigneusement entretenu s’était grisé, et son regard autoritaire ou lubrique s’était vidé de sa substance, recouvert par une épaisse cataracte.
Uranchimeg non plus ne se fit pas entendre, se contentant de soigner sa coiffure impeccable. Elle avait dû être rassurée, que Naran ne comptais pas s’imposer ici… Ou elle avait deviné, au récit de cette dernière, que le monde des steppes ne lui suffirait jamais plus. Ça, ou elle avait empoisonné son verre d’Arkhii.


Alors que l’alcool se diffusait dans le sang des présent, la tension semblait redescendre. Les remontrances et autres disputes se fondaient dans une masse d’éclats de voix, de rire et de plaisanterie. C’était l’heure : Du feu central, les serviteurs dispersèrent une douzaine de larges plateaux, sur lesquels s’amoncelaient quantité de viande. Une fois les couvercles retirés, le parfum de graisse dorée à la broche envahi la yourte, réveillant les estomacs avec une efficacité record.

Le repas rituel était fait pour être gargantuesque : Et, en tout point, il l’était. Empilé selon les formes des montagnes traditionnelles, des raviolis de viandes et des lambeaux de cheval rôti se mélangeait aux côtelettes de moutons, de renne ou de yak, le tout sur un lit de riz aromatisé au raisin ou aux épices. Sur d’autre plateau, des mandalas de biscuits et sucreries scintillaient, encore de taille respectable malgré l’assaut constant des enfants présents. Le thé au beurre traditionnel venait compléter le festin, son arome inimitable rivalant avec celui de la viande grillée.

Le dîner pris plusieurs heures, entrecoupé de vodka de lait et de chants traditionnel, de promesses et de jeux d’argent. Quiconque gagnerait cette année serait chanceux pour toute la suivante, et accordement tous se pressaient pour parier.
Parti encore trop tôt pour y prendre part, Naran n’avait pas beaucoup d’expérience avec les règles du Shagaï joué par les adultes. Elle s’y attela toutefois, aussi diligemment que possible, et disputa plusieurs manches contre deux de ses cousins voisins.

Bien loin des cartes de Port Royal ou de Hill Valley, le jeu se pratiquait avec des osselets, de loup ou d’agneau. Pour l’occasion, Naran s’était vu offrir un set par Batu, une avance sur son cadeau de la nouvelle année.
Le but était de tirer un osselet, sur un autre placé une certaine distance, de façon à retourner la cible. Les manches étaient rapides, et intense, ponctué par les chants tantôt moqueurs, tantôt encourageant des spectateurs.

Si Naran avait une certaine habilité, il lui manquait l’expérience que ses cousins avaient pu accumuler jusque-là. Après quelques tours, il était évident qu’elle ne surpasserai pas les quelques maîtres présents, et la Mercenaire misa accordement.



C’était… peut être le onzième verre que son père lui servait. Naran sentait le vertige de l’alcool l’atteindre. Elle avait cessé de jouer, regardant plutôt les quelques servantes danser pour la fin du repas. L’une d’entre elle était encore très jeune, moins d’une vingtaine d’année : Et pourtant sa prestance était celle d’une noble. Il y avait dans ses traits un soupçon de Han ; Et dans ses manière une distinction et une tristesse caractéristique.
Une prise de guerre, très probablement.
En tout cas, sa danse était hypnotique. Lente, délicate, pas aussi débridée que celle des femmes Mongoles, mais d’une sensualité toute aussi perceptible. Ses formes étaient discrètes, habilement soulignée par une étoffe finement travaillée ; ses jambes fines et galbées disparaissaient et réapparaissaient derrière sa jupe bleue avec une grâce toute particulière…

« Je comprends mieux pourquoi tu as refusé la fiançailles de Tarkhan… »
Naran sursauta. Son père la regardait, les yeux mi-clos. Il ne souriait pas tout à fait, mais son visage semblait calme, presque rieur. Personne d’autre qu’elle ne semblait avoir entendu sa remarque, ni perçu sa fascination avec la prisonnière Han.
« Navré de te décevoir, Sarnai est promise à Ghansökh. Enfin, je pense qu’il ne t’en voudra pas si tu l’emmène en promenade… Après tout, tu as peu de chance de lui faire un enfant… »
Naran rougit. Ça n’arrivait pas souvent, mais là, avinée et prise sur le fait, elle ne put s’en empêcher. Ses joues devinrent pivoine, ses lèvres entrouvertes hésitant entre démentir son père ou nier tout en bloc.

Voyant que des oreilles indiscrètes s’intéressaient à leur conversation, son père pris un ton plein de faux regret. « Je n’ai jamais compris pourquoi tu as refusé les avances de ce charmant garçon. Il avait tout pour plaire, vu les ample… avantage qu’il aurait pu apporter au clan… » Essuyant une fausse larme, le patriarche souriait maintenant franchement. « Ce garçon était bâti comme un roc, et gentil avec ça ! Tant avec les bêtes qu’avec les femmes, et puis, ta mère avait un faible pour lui… »
Levant les yeux au ciel, Naran souriait néanmoins. A sa façon, son père avait toujours toléré ses écarts, allant parfois jusqu’à les couvrir. Pourquoi est-ce qu’un homme si implacable lui avait tant permis ? Sa mère lui avait un jour confié que c’était précisément son irrévérence qui avait plu à son père… Mais il devait y avoir quelque chose d’autre.


Déjà, l’attention de son père était attirée ailleurs. Le bourdonnement des conversations se faisait plus insistant, et Naran dut se pencher vers son voisin pour échanger au sujet de la santé des moutons, de la mauvaise foi d’un membre ou un autre du clan, de la meilleure technique de mise à mort d’un rival.
Une fois vidés, les plateaux de nourriture étaient débarrassés. Au centre de la yourte, un cercle était marqué par de long ruban rouge. L’heure était venue pour quelque heures de lutte.

Tsagaan Sar était le jour pour régler ses dettes… ce qui se finissait parfois en duel. Combattu à main nue, jusqu’au premier sang, les décès étaient rares -et spectaculaires.
Grande amatrice de tels combat, Naran sourit à la vue d’un enchainement particulièrement habile. Son sang se réchauffait avec l’alcool, les voix, le souffles brutal du vent qui résonnait à travers les pans de la yourte. Le combattant du moment, manifestement doué, fini le combat d’un coup de genoux particulièrement vif, faisant gicler le sang de son adversaire sur les tapis de sol.

La Mercenaire se hissa debout, le menton fièrement levé. Sans prêter attention aux murmures, elle se délesta de sa tunique bleue, de ses chaussures de cuirs doux, de son délicat châle brodé. Le bruit des anciens, outré de la voir ainsi dévêtue, ne fit que l’encourager, et Naran pénétra dans le cercle dédié au combat.

Le vainqueur baissa les yeux, embarrassé. Naran sourit, consciente de son corps presque découvert. Habituellement, seul les hommes combattaient ainsi, torse nu pour permettre plus de mobilité… et pour ensuite pouvoir admirer les bleus fleurir sur le corps de leurs adversaires. Naran n’avait pas  complètement respecté la tradition : Après tout, elle gardait un bandeau pour lui ceindre la poitrine. C’était plus pour éviter un poids gravitationnel imprévu, que pour respecter une pudeur qu’elle n’avait pas – du moins, pas à ce niveau d’alcool.

« M’accorderas-tu cette dance ? »
Derrière elle, son père avait levé la voix. Que disait-il ? Naran n’en avait aucune idée : Elle avait renoncé à ses titres, et ses actions n’engageait plus l’honneur de son père depuis des années.

Son adversaire allait reculer, renoncer à leur match pour ne pas énerver le patriarche. Naran fronça les sourcils. Sans réfléchir ni considérer sa position, elle se rua sur lui, pliant les genoux pour charger un uppercut. Lentement, enfin, plus lentement qu’elle en était capable. Il fallait l’attirer, jouer, et pas l’abattre.
Surpris, et suivant des reflexe travaillé depuis des années, le guerrier para son attaque. Naran ricana, laissant sa main caresser le bras qui l’avait paré avant de reprendre sa garde. « Voilà~ ! Tu vois, tu sais faire. » Son ton s’était durci ; Tout son corps gainé et prêt pour le combat. Mais son opposant avait peut-être besoin d’un peu plus pour être convaincu. « Viens te battre au lieu de te cacher, à moins que tu veuille que je t’humilie tout de suite ? »

Quand la Mercenaire s’élança à nouveau sur son opposant, ce dernier était prêt. Son visage, encore jeune, portait le pli si caractéristique de la maison Engke ; Une plissure de la lèvre, une fureur dans ses yeux noirs et plissé… Naran y vit tout à la fois Batu, Ghansökh et son père, furieux d’elle et son incapacité à se conformer à leurs attentes.
Elle frappa. Fort.

Ses coups étaient rapides, précis. Naran dansait, comme sa mère lui avait appris ; Offrant par la même un spectacle à l’assemblée, tout en assénant une salve de feintes, touches et estocades. D’abord sous le choc, son adversaire cherchait à parer chaque impact. Puis, pris par le rythme imposé par la Mercenaire, il finit par répondre de même.
Naran avait beau être vive, ses coups manquaient de puissance. Son adversaire lui, n’avait pas sa souplesse, mais une meilleure allonge lui permettait plus d’opportunités. Le combat, sans être serré, n’était pas une mince affaire… Et Naran voulais prolonger le plaisir.

Ses acrobaties venaient pourtant agiter l’alcool qu’elle avait ingurgité. Sa vision se faisait peu à peu trouble, au point de lui faire perdre l’équilibre. Son visage pâlit, et Naran se passa une main sur le front. Là où le combat avait commencé à l’avantage de la Mercenaire, voilà maintenant qu’elle titubait au milieu du ring.
Son adversaire hésitait à porter un nouveau coup… Mal lui en pris : Naran fonça sur lui, tête la première, pour lui enfoncer son crane dans le plexus. Le jeune combattant en perdit son souffle ; Naran en profita pour se relever, et lui asséner un second coup de boule, front à front cette fois ci.
Le pauvre guerrier perdait ses moyens face à un tel changement de style ; Ses coups n’étaient plus parés mais évités. Naran se laissant porter par un instinct indistinct : elle oscillait, tantôt à gauche, tantôt à droite, jamais tout à fait stable sur ses appuis.

Soudain, un coup venait la chercher à la hanche : Naran se laissa tomber en arrière, se réceptionnant sur ses mains tendues. Elle resta plantée là, immobile, semblant chercher à comprendre comment elle en était arrivée là…. Jusqu’à ce qu’un autre coup ne la force à se tordre, à bondir comme un ressort et se réceptionner sur les doigts de pieds.
Là où le début de son affrontement avait été gracieux, Naran était maintenant en roue libre, à peine capable de tenir debout. Son opposant lui tournait autour, perplexe. Quand il cherchait à quitter le ring, Naran venait l’assaillir, barrant son chemin en des acrobatie absurdes, ou allait jusqu’à lui pincer les mollets. Mais, quand le jeune homme tentait de se battre, Naran ne faisait que l’éviter dans des manœuvres encore plus rocambolesques, riant de son inefficacité.

Finalement, le guerrier tenta le tout pour le tout. D’une balayette, il priva Naran de ses appuis. Cette dernière sauta en l’air, bondissant comme un cabri. Son adversaire vit le visage insolent de la Mercenaire à son niveau, et lui envoya un coup de poing en pleine poire.
Naran fut projeté en arrière par l’impact. Son œil la lançait, promesse d’un sacré œil au beurre noir le lendemain ; Mais surtout, le guerrier en face d’elle était prêt à se battre pour de bon. Il ne fixait plus stupidement sa nudité, et au contraire tout dans sa prestance et sa garde indiquait qu’il en avait assez de la voir jouer avec lui.

Ravie, Naran s’approcha. Elle le va sa garde également, et vint sourire à son adversaire. « Alors ? » Sa voix était trainante, presque un ronronnement. Le guerrier attaqua, précis et puissant. D’abord, il leva son genou pour la cueillir en plein ventre, puis prépara un crochet droit pour la projeter hors du ring. La Mercenaire ne lui lassa toutefois pas le temps d’agir. Encore une fois, elle passa sous sa garde – a sa gauche cette fois, et laissant sa tresse le fouetter au visage au passage. Profitant du genou levé, elle s’en saisi ; Usant de la force du coup de poing, elle fit basculer son adversaire au sol.  

Le guerrier était aplati sur le ventre devant elle. Avant qu’il n’ait le temps de se relever, Naran vint poser son pied nu sur sa nuque. Voyant l’assemblée silencieuse, la Mercenaire s’inclina, pour repartir prendre sa place.
Son père leva les yeux au ciel, et lui tendis ses vêtements.
Naran ne fut pas sollicitée du reste de la soirée, et pu décuver sans être dérangée.



La cérémonie touchait à sa fin. Dehors, les premiers rayons de l’aube ne tarderaient pas à pointer pour le premier jour de l’année. Le ventre plein, ivre et heureux, les fêtards encore debout se firent un plaisir de réveiller ceux qui avait succombé au sommeil, à grand renfort de cris et de timbales.
Bientôt, tous étaient rhabillé, et prêt à sortir. Bien couverts, ils sortirent par ordre d’ainesse hors de la yourte.

Sur le pas de la porte, les trois glaçons dédiés au Cheval de Tengr, la divinité première, avaient fondu, ne laissant qu’une fine couche de gel. Le ciel était sans nuage, et rosissait avec l’aube.
Par ordre d’ainesse encore une fois, chacun vint saluer, d’abord les Esprits, puis Ganbataar, en tant que chef de clan et patriarche. Le salut était une vielle tradition, presque une prière, et marquait le début de la nouvelle année avec une formalité que Naran trouvait difficile à supporter.
Ses dues remplis, la Mercenaire s’effaça, disparaissant vers les étables. Elle n’avait pas besoin de rester pour le reste de la cérémonies, où seraient échangé des cadeaux entre membres de la famille.

Elle avait scellé son cheval han, et fourré suffisamment de réserves chapardées pendant le buffet pour tenir quelques jours. Alors qu’elle prenait l’animal par la bride pour le mener hors de l’enclos, elle se trouva face à son père.
Il lui souriait encore. Un sourire peiné, qui l’énervait par sa compassion. Sans rien dire, il se saisi d’une des juments, et lui passa un mors. Il enfourcha l’animal, et s’avança. Naran l’imita en silence. Ils quittèrent le campement au pas, leur dépars caché par les éclats de voix et les célébrations des différentes familles du clan.


« J’avais… oublié comment tu pouvais être. » Le campement était déjà loin à l’horizon, quand Ganbataar fini par parler. La matinée était glaciale et pleine de vie, mais aucun des deux n’avait la tête à la chasse.
« Tu n’as pas beaucoup mûrit, après tout tes voyages. » Il rit. Naran ne trouva rien à dire, mais ne baissa pas les yeux. Elle avait muri... Autrement.
« Ce n’est peut-être pas plus mal que tu aies renoncé à ton héritage. » Ganbataar se tenait droit sur son cheval, aussi noble qu’il avait toujours été. Pourtant, Naran le trouvait plus petit, plus frêle que dans ses souvenir.
« Tu sais, ta mère et moi étions prêt à mettre tout notre pouvoir pour te faire une place dans ce clan, malgré... » Son visage était trop expressif. Il devait être impassible, imprenable, comme une forteresse. Ses yeux n’avaient pas le droit de se froisser, ni ses rides de se plisser tout autour de son visage. « Elle a beaucoup souffert que tu y renonce si brutalement. » Naran lui lança un regard torve. Essayait-il de la faire culpabiliser… ?
« Mais je pense qu’elle se trompait ; Que ta place était véritablement ailleurs. »

Leur périple semblait avoir un but. Imperceptiblement, Ganbataar semblait la guider, l’emmener quelque part. « Je ne sais pas si je serai encore là quand tu reviendras. J’avais envie de te faire un dernier cadeau. »
Si il me présente un autre prétendant, je vais l’étriper devant ses yeux...

« Que tu sois accompagnée, pendant tes voyages. Je n’aurai jamais pu détacher un de mes soldats, mais… » Il eut un nouveau sourire triste. Naran sentait monter en elle le désir de frapper ce visage si complaisant face à sa mort potentielle.
« Disons que, si tu n’es pas ici pour le montrer, nous pourrions plier quelques règles… » Ils étaient au sommet d’une colline, et soudain Naran reconnu les environs. Ces collines, proches des montagnes, étaient un lieu fertile, un ilot d’herbe grasse dans la toundra. Elle venait ici, parfois, avec Batu, pour observer-

Les aigles.
« Choisis en un. Et choisi bien. »
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Bah oui, je note ! Encore ! Bande de… Gens ! Ouais, j’suis comme ça… Je n’ai aucune limite.

Donc, pas la peine de perdre deux heures, mon avis ?

Même chose que précédemment, c’est cool d’apprendre des choses sur une autre culture. En soit, j’suis en train d’me dire, ça arrange bien le père de Naran qu’elle soit en invité pour ce soir-là. Mine de rien, même si tu t’évertues à nous rappeler que ton peuple, il n'est pas gentil ! Le daron, il m’semble être un peu papa-poule ! V’là comment il vient de perdre en charisme lors d’une décapitation avec moi, navré.

Bref, j’vais pas répéter mon discours de la dernière fois. Ici, j’vais m’attarder sur ce dont tu avais la plus grande crainte. Le combat.

Je ne vais pas lire ce passage une seconde fois. Simplement parce qu’hier, j’savais ce que j’avais à dire par rapport à celui-ci. En soit, j’pense qu’il y a un truc auquel il faut toujours faire attention lors de l’écriture d’une bonne baston, c’est le repérage dans l’espace. Enfin, c’est mon avis dans la question. Et le refrain habituel, j’ai pas la science infuse et je n'applique pas toujours mes propres conseils.

Donc, en quoi est-ce que c’est important de bien situer dans l’espace ? Par exemple, ici, j’me dis que ça devait jouer le fait de balancer quelqu’un en dehors de l’arène. Du coup, si en plus du cercle (élément A), tu nous présentes un lustre (élément B) et que tu situes les actions de Naran et de son opposant par rapport à ceux-ci… Nous n’aurons pas de soucis à voir comment est-ce que cela se passe et à comprendre la tension d’une poussée ou d’une prise ! Tu vois l’idée que j’donne.

En soit l’idée de faire ça est pas stupide. Car, systématiquement avant de faire un combat, tu décris l’endroit où tu te trouves. Alors d’un coup, tu parles des éléments dont tu auras besoin et tu te repères par rapport à ceux-ci dans les combats !

L’exemple récent, dans mon rp avec Cass’, j’ai insisté sur la fontaine au centre de la place. Pourtant ? Je ne l’utilise pas en combat, simplement parce que j’ai changé mon idée en cours d’écriture… Enfin ! Pour dire, en me donnant un repère fort, j’aurais pas de soucis à donner l’endroit où j’me trouve et inconsciemment balancer l’impact d’une charge ou la différence de plan dans un combat. Enfin, voilà quoi.

Mon conseil pour se motiver en combat, en plus de bien décrire les prises ou les actions, c’est simplement que nous nous rendions compte de tout l’bordel !

Après, soit rassuré, ton combat est compréhensible et il n’y avait pas de problème dans celui-ci. Simplement, j’prépare le terrain pour une prochaine fois, si tu te poses la question de comment t’améliorer dans le futur. La petite astuce du panda qui donne bien. C’est cadeau et j’vais même cacheter ta carte de fidélité.

Bon, sinon, vraiment très chouette rp ! Attendons de voir la suite avec ton cliffhanger.


Normal : 20 points d'expérience + 200 munnies + 3 PS. Deux en Psychisme et un en Force
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