Retrouvailles aux pieds des Montagnes Szp8Retrouvailles aux pieds des Montagnes 4kdkRetrouvailles aux pieds des Montagnes 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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L’air pur, perçant de la montagne. En une inspiration, Naran se senti transportée par un mal du pays qu’elle avait jusque-là ignoré.  
Elle ne se pensait pas capable d’un tel sentiment… Et pourtant. Pourtant voilà qu’elle admirait les montagnes de la Chine intérieur, cherchant à apercevoir les steppes qui se cachaient derrière. L’odeur de nouilles sautées, de viandes séchées, de thé au beurre l’enveloppaient en une étreinte réconfortante tandis qu’elle parcourait les rues de la bourgade.


Peut-être parce qu’elle avait grandi nomade ; Peut-être parce qu’elle s’était toujours considérée comme indépendante, libre de toute attache… Il n’empêche qu’encore aujourd’hui, Naran acceptait difficilement sa nostalgie pour ses steppes natales.
Pourquoi revenir sur des terres dont elle connaissait tous les recoins… et où elle était déjà superflue ?

C’était une réflexion qui l’avait déjà parcouru, les soirs où les bruyants bars de Port Royal ne l’attirait pas.
Rendue apathique par l’alcool et la nostalgie, Naran se souvenait de sa ribambelle de cousins ennuyeux, des plus belles bêtes du troupeau, voire de ses propres frères et sœurs, encore enfant lors de son départ.
Scrutant le ciel tropical, Naran tentait de retrouver les constellations qui marquaient ses terres natales.
Son père lui avait appris à les lire, à en déduire la date et la saison. Et, de son auberge jamaïcaine, Naran avait un jour aperçu Altaïr, Deneb et Véga briller dans le ciel moite des Caraïbes. Leur positionnement était étrange, maladroit, et pourtant leur message était sans appel. L’hiver arrivait.

Le dixième depuis son emprisonnement.
Dix ans que sa famille la croyait prisonnière en Chine. Épargnée pour servir d’otage, il était bien possible qu’une demande de rançon soit parvenue jusqu’à son père. Naran avait senti la culpabilité la ronger.
Il était plus que temps de rectifier cela.
D’où sa présence ici, en pleine Chine intérieure. Bon, elle n’avait pas présenté cela comme ça aux Mercenaires, mais qu’est-ce que leur importait des raisons de ses allées et venues, tant qu’elle remplissait deux trois contrats en chemin…


Mais avant que Naran puisse rejoindre les steppes familiales, il lui fallait une monture.
La mercenaire serra d’une main sa bourse bien garnie. Elle était partie de ce monde sans aucune possession, à part son arbalète et ce qu’elle avait sur le dos. Elle avait maintenant de quoi racheter sa jument, ses armes, et tout ce qu’elle avait dû vendre pour payer son voyage.

Confiante, Naran traçait son chemin à travers les avenues de la ville. Tout ici était teinté de nostalgie ; si normal, par rapport à ce qu’elle avait découvert ailleurs. Une ville de la campagne chinoise, certes opulente et fortifiée, mais en d’autre point si semblable à celle que Naran avait pillé dans sa jeunesse.
Les toits relevés couvraient de petites bâtisses en bois, laissant ouvert des ruelles remplies de marchands de rue, vendeurs d’eau, mendiants et porcs désœuvrés.  L’œil de la mercenaire ne pouvait s’empêcher de lorgner sur les étalages de la ville, d’où se dégageait un léger fumet de viande et d’épice.
⁎⁎⁎


C’était ici. Naran en aurait mis sa main au feu. Elle avait gravé dans sa mémoire le magasin du prêteur sur gage, sûre qu’elle était de revenir à temps… Et pourtant, l’enseigne avait disparu. Portes et fenêtres étaient clos, bardé de volets de bois et couvert d’une fine couche de poussière.

« Eh, debout ! » D’un coup de pied, Naran réveilla l’un des mendiants qui dormaient sous l’auvent.
« Gn.. »
« Qu’est ce qui s’est passé ici ? »
Le miséreux lui jeta un l’œil vitreux.
« Oh, j’te cause ! »
Le mendiant cracha finalement : « Cambriolage… ».
S’emparant du col rapiécé du vieillard, Naran le souleva pour l’interroger. « Par qui ? Quand ? »
« … un mois… Qui sait… » Il semblait en transe, abruti par nul sait quelle drogue (la faim, peut-être ?). Naran le laissa retomber, ignorant son corps frêle qui se recroquevillait au toucher du pavé.

Il était hors de question de laisser ses possessions se disperser au marché noir. Naran parcourait les avenues d’un pas rageur. Pour retrouver sa propriété, il allait falloir trouver les coupables, ou au moins les revendeurs… Une entreprise ardue, surtout qu’elle n’avait aucun contact sur place.


Après une demie heure de réflexion et de marche à travers la bourgade, Naran était à peu près aussi avancée qu’à son arrivée. Elle finit par s’arrêter chez un marchand de dumplings, et se posa pour déjeuner. Attablée au comptoir, elle laissa son regard se promener sur l’avenue…
Rien de bien intéressant. La plupart des riverains était des marchands, ou de riches chinois venus visiter les autres mondes. Deux trois étrangers, hagards, ou émerveillés… Tiens, d’ailleurs…

Du coin de l’œil, Naran aperçut une manœuvre qu’elle ne connaissait que trop bien. Un gamin crasseux s’était glissé dans le dos d’une passante, ses mains pendant innocemment à ses flancs.

Deux minutes plus tard, l’enfant courrait à travers les ruelles, un bijou à la main. Ses pieds nus frappaient le pavé dans un rythme effréné, ses côtes saillantes hoquetant sous l’effort. Après une course folle à travers les dédales, il finit par ralentir. Convaincu que sa cible ne s’était aperçu de rien, il n’avait pas à fuir la garde. Fourrant sa rapine dans sa chemise, l’enfant pris appui sur un mur avant de se retourner- Et de se trouver nez à nez avec Naran.

Cette dernière lui saisit le poignet, un sourire aux lèvres.
« Tu vas où comme ça ? »
Le visage de l’enfant se décomposa. De sa main libre, il tenta de se défaire de la prise, de se libérer. Naran l’ignora nonchalamment, répétant sa question d’une voix terne. « Je t’ai demandé où tu allais. »
Quand le voleur voulu lui décocher un coup de pied, Naran fini par froncer les sourcils. De la paume de sa main, elle fit pression sur l’épaule du gamin, lui pliant le bras, et lui plaqua la tête sur le sol boueux de la ruelle. Avec, peut-être, un peu plus de violence que n’était nécessaire.  « Tu vas parler oui ? »

Relevant la tête du garçon en le tenant par sa crinière sale, Naran observa ses yeux terrifiés. Clairement, l’enfant avait plus peur de son maître que d’elle. Il allait falloir l’impressionner.
« Je le trouverai de toute façon. Mais si tu me le dis tout de suite, je n’aurai pas à te briser tous les doigts… »
Pas de réponse. Soit.
D’une main experte, Naran se saisi d’une des phalanges du garçon, et la plia à l’envers. Le doigt résista un instant, puis craqua. L’enfant hurla, au point que la Mercenaire fut forcée d’enfoncer son visage dans la boue pour atténuer le bruit.

Naran s’attaquait à la troisième phalange que le gamin fini par céder. « La- la maison de jeu… Au quartier Est, près de la muraille… Avec- Avec un húlíjīng blanc- »
« Eh ben voilà… Tu vois quand tu veux… »
Satisfaite, Naran donna un coup sec dans la nuque du garçon. Le jeune pickpocket s’effondra sur le sol, inerte. En voilà un qui ne donnera pas l’alerte. Naran laissa son butin au gamin -c’est qu’il n’était pas mauvais, au moins- et repris sa route.

En sortant de l’ombre de la ruelle, le soleil vint lui réchauffer le visage, et Naran sourit. Elle avait une première piste.


La mercenaire se détourna des avenues touristiques qu’elle avait jusqu’ici ratissé, pour prendre la direction du quartier ouest. Ce dernier était, bien que toujours relativement prospère, plutôt mal famé. Les maisons y étaient basses et chaotique, les rues plus malodorantes, et les activités bien moins recommandable.

Naran longea le mur de la ville, parcourant patiemment les ruelles jusqu’à ce qu’une large bâtisse, l’une des rare à étage de l’endroit, attire son attention.
La mercenaire hésita un instant. C’était bien une maison de jeu, à ne pas en douter vu les éclats de voix, les discrets idéogrammes… Mais était-ce la bonne ? La mongole contourna la maison, plissant les yeux. Ah, ici, une sculpture de démon. Probablement celui qu’avait mentionné le pickpocket. Parfait.

La porte était discrète, mais ornementée. Un homme âgé tenait la garde, même si une personne inattentive aurait pu le croire somnolent sur son banc de bois. En voyant Naran se présenter à la porte, il leva un sourcil.
« Qu’est-ce qu’une Hun vient faire chez nous… ? » Son ton n’était pas particulièrement agressif : Etonné, surtout, même si son visage ne laissait rien paraitre. Naran nota toutefois qu’il prononçait le nom de son ethnie avec un certain mépris.
« Du business, comme tout le monde. » La mongole avait répondu sèchement, mais sans avancer vers la porte. Elle n’avait pas envie de s’expliquer ici, mais ne désirait pas ouvrir les hostilités.
« Patientez, s’il vous plait. »
Le garde se leva, et entra la bâtisse, son dos aussi droit que celui d’un ancien soldat.

⁎⁎⁎


« Alors, Jiao me dit que vous êtes ici pour du business… »
Naran avait enfin pu entrer, après près d’une demie heure d’attente. Deux serviteurs armés l’avaient dirigé vers un salon privé, en retrait des salles de jeu, et présentée au maître des lieux. Ce dernier l’attendait, assis en tailleur et richement habillé. On avait soufflé à Naran qu’il s’appelait "Mr. Wei", et méritait le plus profond respect.
« Il n’a pas tort. »
« … C’est tout ? Pas d’explication pour laquelle une Mercenaire daigne fouler nos contrées ? »

Presque instinctivement, Naran avait dégainé son arbalète. Son expression revêche s’était faite furieuse, et elle fixait son hôte de ses yeux sombres.
« Qui vous a informé ? »

« A-ah-ah, pas la peine de s’énerver… » Le maitre de maison fit quelque moulinet vaguement pacifique, ses longue manches bleues recouvrant ses bras potelés. Naran senti soudain quatre présences se distinguer dans les coins du salon, devinant des gardes prêts à agir. A regret, elle baissa son arme… Même si elle garda un couteau de lancer au creux de sa main.
Wei lui adressa un sourire radieux. La mercenaire surmonta le dégout que lui inspiraient ses dents noircies, et rangea son arbalète.

« Nous avons nos réseaux d’information, comme tous ici… Vous trouverez que nous ne sommes pas les seul à avoir eu vent de votre venue. Il faut dire, vous arrivez à point nommé… »
La mongole eut un sourire narquois. Elle comprenait enfin pourquoi elle avait été aussi bien accueillie…
« Vous avez besoin de moi. »
« Ah, eh bien » Le maître de maison réalisa son erreur, et se repris d’un ton plus neutre : « Disons, nous pourrions utiliser vos servi- »
« Je vous fait moins 20%, si vous me retrouvez quelque chose. » Naran avait parlé aussi sèchement que possible, et priait les dieux pour que cet enpiaffé de mafieux ne décide pas de négocier. Négocier avec un chinois, ça vous prend la journée entière, et à la fin vous vous êtes quand même fait rouler...
« Ah ? » Wei leva son menton délicat, intrigué.

« Un prêteur à gage, au sud de la ville. Sa marchandise a disparu. Je veux retrouver son stock. »
« Ah, oui, Mr. Yuan, regrettable, très regrettable… »
« C’était vous ? »
« Non, non… » Wei sourit à nouveau. Un peu plus largement, cette fois. « Une des organisations rivales… C’est que, c’est une ville opulente, cela nous laisse le loisir de nous diviser… Toutefois, récemment, l’une de ces organisations a pris un peu trop d’ampleur… Moi et mes associés seraient prêt à payer un certain prix pour les voir… remis à leur place. »
« C’est-à-dire ? »

Le visage jusqu’ici lisse et gras du maître de maison se fit plus sombre.
« Ma très chère Mercenaire, j’ai une proposition à vous faire. »

⁎⁎⁎


Pff. Employer des mercenaires pour faire son sale boulot, c’était bien un truc de Han. Naran pestait silencieusement sous son foulard, se glissant prudemment de toit à toit.

Au moins, tout ceci n’avait pas été en vain. Elle avait les informations qui lui fallait pour retrouver ses possessions, et peut être même deux trois petites choses en plus. Plus important encore, elle avait l’assurance de Mr Wei que l’organisation qu’elle ciblait serait occupée ailleurs, suffisamment pour ne porter qu’une attention minimale à leurs entrepôts.
Enfin, la mercenaire admettait qu’un peu de renfort n’aurai pas été de refus. Oui, ça pourrait permettre de remonter jusqu’à Wei, mais bon, ça augmenterait aussi les chances de réussite de cette petite aventure…

Penser positif. Naran pris une grande inspiration, avant de s’élancer. D’un bond, elle sauta au-dessus de la ruelle, et atterri sur le toit opposé. Les tuiles s’entrechoquèrent en un tintement inquiétant, mais tinrent bon.
Une fois stabilisée, la mongole examina les environs. Autour d’elle, une dizaine d’entrepôt de bois, principalement marchand, massé à l’extérieur de la muraille. La mongole pouvait entendre le souffle de chevaux non loin. La lune se levait, trop étroite pour illuminer le quartier désert.

La mercenaire était au bon endroit : Il fallait maintenant mener sa mission à bien. Elle se remémorait les rapports que lui avait fourni Wei.
Deux gardes à l’entrée.
Un derrière.
Trois à l’intérieur.
A côté de la porte, une cloche pour l’alarme.
Une caserne à moins de cinq minutes.


Tout cela n’était pas très engageant.
Naran se faufila jusqu’au bord du toit. D’entre les pans de sa capuche, elle observait l’arrière-cour.
Elle repéra bien vite le garde unique, qui se tenait avachi sur une lance de mauvaise facture. Malheureusement, il était en pleine conversation avec l’un de ses compatriotes. Le second garde leva les yeux un instant, et Naran le reconnu.

C’était l’informant de Wei, qu’il lui avait fortement suggéré d’épargner. Pas seulement épargner, d’ailleurs : Nooon, Wei demandais même que la mercenaire protège sa couverture. Naran pesa le pour et le contre : D’un côté, l’épargner pourrait lui garantir les bonnes grâces d’une des organisations de la ville, mais d’un autre, plus elle laissait de gens survivre à l’attaque, et plus elle risquait de se faire démasquer, ou prendre au piège…

Après quelques secondes d’hésitation, Naran plongea.
Ses pieds n’avaient pas touché le sol, qu’elle avait déjà envoyer un carreau dans la tête du premier garde. L’homme s’effondra, son visage transpercé.
La mercenaire entendit l’inspiration terrifiée de l’informant, et fit volteface, décochant un deuxième carreau… Qui le loupa, se contentant de lui égratigner l’épaulière. Naran jura – elle avait prévu de l’immobiliser en lui fichant une flèche dans le bras.

« Hhh… »
L’informant n’eut pas le temps d’appeler à l’aide, que Naran lui empoignait le crâne pour le fracasser sur son genou. Le mouvement avait été bref, précis, et l’informant s’étendait maintenant dans une très dramatique mare de sang. La mercenaire pressa un doigt à sa jugulaire, et y écouta un faible battement. Après quelque hésitation, Naran se releva : La mise en scène devrait suffire pour faire croire qu’elle ne l’avait laisser vivre qu’accidentellement.


Naran rechargea son arbalète, et fouilla brièvement ses deux victimes. Des clés, quelques menues monnaies, une jolie image de courtisane… Naran s’en détourna rapidement : Elle n’avait pas le temps de se perdre en accumulant du butin, vu les risque qu’elle prenait en venant ici.
La mercenaire se concentra donc sur la tâche qui l’attendait.

Avant toute chose, La cloche. Naran l’avisait, pendant du toit. La mongole pris un peu d’élan, et se lança à l’escalade de la façade. Prenant appui sur le bois qui composait les murs et une minuscule fenêtre, elle atteint rapidement le niveau de la cloche.
Resserrant ses cuisses sur ses appuis, Naran libéra ses mains pour les poser délicatement sur les ferrures de l’objet. Ses doigts glissèrent le long du bronze, passant doucement sur la robe gravée pour se glisser à l’intérieur. Après quelques prudentes manipulation, Naran fini par extraire le battant de la cloche, avec quelque menu tintements plus ou moins imperceptible parmi les bruits nocturnes.
Maintenant, plus d’alarme.


Venait maintenant le plat de résistance.
Naran redescendit, et s’approcha de la porte.
Malgré ses sens en alerte, elle n’entendait rien… Ah, si, peut être…. Une sensation très fine... Deux présences, vacillantes ; Deux souffles, l’un proche de la porte, l’autre assis plus loin, presque assoupi.

En posant la main sur la poignée, Naran réalisa que la porte était ouverte. Son arbalète à la main, elle entrouvrit la porte… Le grincement qui en résultat était infâme.  
« Wu, t’en prend du temps juste pour aller pisser… » C’était le garde le plus proche. Naran entendait ses pas tranquille s’approcher de l’ouverture ; Bientôt, il serait sur elle– La mercenaire ouvrit brutalement la porte, se ruant à l’intérieur pour placer son premier tir.

Le carreau de Naran rata le garde, se perdant dans les ombres pour se planter dans un pan de bois. Tout était trop sombre, l’archère était incapable de viser correctement. Deux bougies seulement se disputaient l’ombre de tout l’entrepôt, et leur faible lumière ne faisait que rendre plus absurdes les formes diverses qui s’empilait un peu partout.

La mercenaire s’abrita dans un recoin, entourée de caisses aux odeurs diverse. Tapie dans l’ombre, elle attendait que le garde se trahisse... Beau joueur, ce dernier vociféra une injure : Naran se découvrit pour lui lancer un couteau. Elle ne vit que trop tard le scintillement d’un fer de lance.
Sentant la pointe acérée s’enfoncer à travers son épaulière, elle se saisi de la lance, y pris appui, et envoya un coup de pied en direction du garde.
Elle gémit sous l’impact, la lance s’enfonçant un peu plus. Son adversaire, lui, fut projeté en arrière, s’effondrant dans un craquement lugubre sur une pile de caisses. Naran arracha la pointe de fer de son épaulière, et fourra le canon de son arbalète sous la mâchoire du garde à terre. Le tir, à bout portant, lui explosa le crâne.

Immédiatement, Naran se replia. Elle avait perdu la trace du second garde, trop occupée qu’elle était à se défaire de celui-ci. Errant d’ombre en ombre, de pile de marchandises en colonnes de caisses vides, la mercenaire tendait l’oreille… Un souffle, court, paniqué. Près de la porte opposée. Il voulait fuir ? Hm.
Naran commença à recharger, traquant ce souffle désordonné. Elle n’activa pas le mécanisme, de peur que le léger déclic ne la fasse repérer dans le silence pensant qui était tombé sur l’entrepôt.

La lueur de la seconde bougie oscilla, laissant apparaitre une main sur un pan de mur illuminée. D’instinct, Naran la perça d’un carreau.
La bourde. Mais on n’y pense pas, à quel point le stress du job peut vous pousser à l’erreur…
Bref. Naran venait de perforer la main de sa cible. Elle eut tout de même la présence d’esprit d’envoyer un second carreau à travers sa trachée, pour l’empêcher de crier. Elle espérait que les deux gardes à l’extérieur n’avaient pas entendu le choc sourd des deux carreaux qui s’enfonce dans la chair et le bois…


« Tu… Tu crois que c’est- »
« Tais-toi et entre ! »
« Mais… Mais si c’était dangereux ? »
« La ferme ! »
Ah, si, ils avaient entendu.
Naran se dissimula dans les ombres, et profita du bruit de leur dispute pour recharger.

La porte s’ouvrit sur un garde hagard, recroquevillé sur une lance pointée en avant. Naran le regarda avancer, évaluant sa posture et sa garde. Franchement, tout aussi florissant que puissent être les compétiteurs de Wei, leurs soldats n’étaient pas très impressionnants. Au moins, celui-ci avait une jolie moustache.

« Bouge toi l’cul ! »
« J-J’aimerai t’y voir… »
Après quelques minutes, il était clair que le second garde, tout aussi autoritaire qu’il soit, n’allait pas mettre les pieds dans l’entrepôt. Dommage, ça aurait simplifié le tout…
Bon, cette fois ci, Naran était habitué à l’obscurité ambiante, et avait tout son temps pour viser. Elle examina ce qu’elle pouvait distinguer de l’armure du premier garde : son casque enfilé à la va vite, ses mailles et ses épaulières…

Sa gorge, qui s’enflait et se dégonflait frénétiquement… jusqu’à ce que, finalement, le carreau de Naran vienne la percer. Le son du tir résonna dans la pièce, les gouttelettes de sangs se répandant tout autour du soldat maintenant inerte.
Le jet de sang n’avait pas cessé que le second garde était déjà parti. Naran le poursuivi jusqu’au porte laissée ouverte, et l’acheva d’un trait.

Laissant le corps du soldat s’affaler dans la rue déserte, la mercenaire se rua à l’intérieur. Elle n’avait pas beaucoup de temps avant que quelqu’un remarque le corps affalé dehors, autant le mettre à profit.


S’emparant d’une bougie, Naran fit une inspection sommaire des lieux. Il y avait de tout ici, entre les antiques vases de porcelaine, des plumes et animaux empaillés, des meubles ouvragés, des épées et armes rouillées, et un stock hallucinant de drogues diverses : Bref, tout ce que les voleurs de l’organisation n’avaient pas pu revendre directement. Alors qu’elle commençait à perdre espoir de trouver ce qu’elle cherchait, Naran finit par tomber sur deux gravures de héron qui lui étaient familière. Elles devaient avoir été affichées chez le prêteur sur gage… La mongole fit sauter les couvercles de quelques caisses.

Finalement, elle sentit une odeur familière, de bois, de vernis et de corne. Farfouillant frénétiquement, ses doigts finirent par tomber sur le bois doucement recourbé, les extrémités couverte d’une fine couche de corne de yak. Là, au fond d’un nid de paille, son arc, et son carquois.
Se fiant désormais à son nez, Naran ouvrit quelques autres caisses jusqu’à tomber sur une légère odeur de cuir mal entretenu. Elle grimaça, et en extirpa sa selle, dont le cuir avait terni par manque de soin.

Le temps lui manquait. Wei avait dit de semer le chaos, de détruire ce qu’elle pouvait. Il lui avait aussi promis en récompense de choisir tous les trésors que Naran pourrait porter, mais rien ici n’était… transportable. Si, peut être les peintures ou les livres, mais la mongole n’avait aucune façon d’estimer leur valeur. Elle fit toute de même main basse sur un petit couteau de lancer qui avait attiré son œil, puis fit tomber sa bougie sur la paille sèche qui emplissait le fond des caisses de marchandises.
Après avoir fait de même avec l’autre bougie, Naran sorti par l’arrière-cour.


Maintenant, il lui fallait une monture.
Sa jument avait probablement disparu dans la nature, mais elle se contenterai d’un des animaux de l’étable attenante… Naran suivi les traces de sabot, et pénétra l’écurie.
Comme tout bon Mongol, la mercenaire savait sélectionner un cheval au marché. Après, elle n’était pas habituée à l’exercice quand une milice armée pouvait lui tomber sur la gueule d’une minute à l’autre… Le bruit de bottes et de maille commençait à poindre : illusion ou réalité, Naran savait qu’elle ne devait pas trainer.
Après avoir exclu les bêtes trop vielles, trop faibles, trop jeunes, droguées ou simplement malformées, Naran finit par monter sur un vieux pie. L’animal n’était pas de la première jeunesse, mais il était robuste et encore vif ; Naran le talonna et l’étalon répondit avec une étonnante facilité à ses demandes.


Toujours en selle, la mongole ouvrit les boxes et la grande porte, puis siffla les bêtes. La plupart restèrent endormie dans leurs stalles, mais une demie douzaine vinrent se joindre à Naran dans sa fuite. Les flammes qui débordaient de l’entrepôt voisin ont peut-être aidé à les convaincre…

Débarquant sur l’avenue, les cheveux firent la rencontre d’une escouade de gardes armés. Naran avait rabattu son foulard sur sa tête, et poussa un cri barbare pour exciter les bêtes. Profitant du chaos semé par le troupeau, Naran réussi à filer à travers les ruelles, suivie par deux juments manifestement déterminées à retrouver leur liberté. S’en suivi une cavalcade chaotique à travers les rues, puis les champs, jusqu’à ce que l’horizon ne s’ouvre en coupole au-dessus d’eux.

Naran ne jeta pas un regard en arrière. Le vent sifflait à ses oreilles, et un son exultant s’échappait de ses lèvres. Elle retrouvait enfin le plaisir d’une vraie chevauchée.
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Alors, même excuse que pour Fiathen ! Travail + fête = notation tardive. Néanmoins, sois heureuse car voilà la tienne.

Alors, qu’est-ce que j’pense de cet exploit ?!

En soit, faut dire ce qui est, c’est vraiment écrit. Non, c’est vrai. À la fin de ma lecture, j’me suis surpris à penser que c’était vraiment pas mal comme texte de récit. Un peu à la manière d’une nouvelle. Toutefois, j’ai une légère critique à faire à celle-ci.

Simplement, c’est le contexte. Laisse-moi deux minutes pour m’expliquer.

En soit, j’ai très bien compris que cet exploit faisait directement référence à ton premier rp sur le forum, celui t’amenant jusqu’aux mercenaires. Normal, c’est un rp que j’ai noté et j’ai la capacité de me souvenir de truc con. Donc, moi, j’ai bien compris le lien direct dans ton rp. Ce que j’trouve dommage, c’est que tu laisses trop peu d’indice pour se rendre compte à quoi tout cela se rapporte. Que l’on se comprenne, j’suis pas en train de dire que c’est mauvais. Là, j’trouve simplement que les éléments permettant de nous situer dans le contexte son un peu maigre.

Après, soyons honnête, la critique vient de moi. C’est uniquement moi qui trouve cela important que les liens soient précis et concis dans un texte, Vesper ne partage pas mon point de vue, pour l’exemple. Cette critique n’est autre qu’une appréciation que je possède par rapport à mon expérience de lecture. Genre, dans Harry Potter ? Sept tomes qui se suivent. Néanmoins (et vous pouvez vérifier), J.K Rowling fait toujours attention à restituer une phrase pour expliquer une chose bien précise. L’exemple venant directement du trois, le livre insiste bien sur l’arrêt du Sorcier au « Chaudron baveux » en disant « Ouais, c’est ici que Hagrid à amener Harry et lui à fait découvrir le chemin de travers ! ». Rien que ça, une phrase bête, permet soit de raviver la mémoire des lecteurs ou simplement situer un contexte par rapport à l’action présente.

Pour l’exemple de ton récit, une phrase disant qu’il s’agit de la ville dans laquelle tu es arrivé avant de partir. Là, tu peux m’dire : « Ouais, mais j’fais ça en parlant du prêteur pour gage ! ». Et d’après moi, il s’agit simplement d’un truc associés à autre chose. La perte de ton équipement et de ton cheval, plus que le lieu exacte où tu te trouves. Enfin, tout ça pour dire que, il s’agit de l’école que j’préfère et j’ai souvent l’impression que les gens estiment que c’est pénible de refaire ça à chaque fois. Donc, mon avis ne prévaut pas sur un autre. Moi, j’trouve ça un poil dommage de ne pas donner cet outil à ton lecteur pour qu’il assimile parfaitement le récit.

Voilà ! Ma critique longue et chiante est finie, j’passe à la suite. Alors, heureuse ?

Donc, comme j’le dis plus haut, j’ai vraiment trouvé l’exploit très intéressant dans sa forme. Néanmoins, tu m’connais, j’suis plus du genre à parler du fond. Et j’parle pas de fond de bouteille. Tes descriptions de combat et de scène, pour l’entrée dans l’entrepôt dans l’exemple, sont assez précises et pas lourdes du tout. C’est souvent l’erreur qui est faite, c’est d’avoir un gros pavé indigeste et tu as fait attention à ce que ce soit aérer.

Peut-être que, j’aurais apprécié un peu plus de difficulté pour Naran. Pas dans l’idée de louper des tirs où autre chose, mais que les ennemis soient un peu plus vénère et / où que l’un parvienne à te contourner pour te coller une mandale.

Finalement, la façon dont ton personnage est, c’est que sa force résiste dans la possibilité à ce qu’il soit à distance. Et bien souvent, tu exprimes la difficulté (un peu comme dans « À feux et à sang sous la neige) sans cette contrainte. Enfin, là, c’est pas non-plus obligatoire que ton personne se fasse latter le cul tout les trois rp. Comme nous le disons souvent, c’est dans un monde de surhumains que nous évoluons et je n’ai pas été réticent durant le déroulement de la scène. Vraiment, c’était très bien écrit et j’ai apprécié chaque ligne, c’était bien.

Exploit accompli !


Avancé : 30 points d'expérience + 300 munnies + 3 PS, deux en Dextérité et le dernier en Magie !

Tiens, une fois ta course terminée, tu vois une des juments qui était avec toi possédant un drôle d’objet au bout de sa bride que l’animal n’a plus en bouche. Tu gagnes un splendide mors en argent et gravé d’un symbole représentant la lune !

EDIT = Comme il s’agit d’un exploit et que t’es mercenaire, le trajet « aller » te coûte 250munnies. N’oublie pas de soustraire ça de ta bourse.
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