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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Un soleil radieux illuminait les caraïbes, sans un nuage pour l'occulter. Nul n'aurait pu dire qui du ciel ou de l'océan était le plus bleu. La jungle avait repris des couleurs, gardait encore quelques cicatrices de l'hiver aussi rude que bref mais comme le reste de l'île, se relevait plus forte et robuste que jamais. Pour Surkesh, et ceci était très personnel comme point de vue, les évènements récents furent une aubaine. Sa participation à la défense de Port Royal acheva de faire de lui un mercenaire à part entière. Est-ce qu'on lui faisait confiance ? Pas complètement. Est-ce qu'on l'appréciait ? Pas du tout. Néanmoins, son utilité au sein du Centurio ne faisait plus l'ombre d'un doute, au point de l'inclure dans le cercle restreint qui régit plus ou moins le reste des mercenaires. L'idée d'avoir des alliés sur lesquels compter et d'avoir un refuge, tout cela paraissait inespéré pour quelqu'un de sa trempe. Ca lui en a couté, du temps et des efforts... il a du risqué sa vie de nombreuses fois... mais en fin de compte, son objectif fut atteint : c'était désormais un mercenaire, un vrai de vrai. Le sans-cœur était serein, satisfait de son parcours et même, disons-le, fier d'avoir atteint ses objectifs.
C'est donc tout en détente que Surkesh apparaissait sur cette plage isolée, affalée sur son ombre ayant vaguement pris la forme d'un transat et à le voir, on jurerait qu'il essayait de bronzer.

Non, il se reposait et récupérait, l'avait selon lui bien mérité. Sa situation était on ne peut plus confortable. Des lunettes de soleils teintés sur les yeux, habillé d'une chemise noire à fleurs jaunes ouvertes avec un short lui aussi noir, Surkesh avait enfilé son costume de vacancier. Pourtant, ce n'était pas la farnienté qui l'avait amené sur cette plage. Puisque c'était désormais un mercenaire, il était de bon ton pour lui de se comporter comme tel... et les mercenaires s'entraident, jamais tout à fait gratuitement cependant. Faut que ça soit donnant-donnant !

Deux mercenaires avaient demandés l'expertise de Surkesh et souhaitait en apprendre plus sur la magie... le plus calé de toute l'île étant sans doute ce sombre malpropre. Ce n'était pas le seul mage mais le seul... la seule à pouvoir rivaliser serait Mama Mojo. Or, outre le fait qu'elle garde ses secrets pour elle, l'approche de la magie des sorciers vaudou est... disons-le, particulière. Naranatuyaa, la mongole, souhaitait en savoir plus et Lenore aussi. Si la première était une figure montante, la deuxième était plus que reconnue et soit, Surkesh avait toujours intérêt à bien se faire voir.

Ainsi arrivèrent les demoiselles, rejoignant le sombre mercenaire sur la plage qui se leva nonchalant et relax, les mains dans les poches. Pourquoi faire ça sur une plage isolée ? Et bien, à l'instar de Mama Mojo, Surkesh n'avait pas non plus envie que tout Port Royal s'y connaisse en magie. Moins les gens en sauraient sur ce domaine, plus il serait facile de les baratiner.

« Salut les filles, bienvenue au cours de magie, psychisme et symbiose par tonton Surkesh... » Lança-t-il, souriant et avenant, aussi faux que le serait un vendeur de voiture avant reprendre, froidement sérieux. « Parlons paiement, le bénévolat ce n'est pas mon truc. Cent munnies chacune... mais si vous avez des oursins dans les poches, j'ai une méthode de paiement alternative à vous proposez. »

Surkesh a toujours eu... un certain don pour baratiner les gens mais comme pour contrebalancer, il a aussi eu la fâcheuse tendance à ressembler à un clochard. Or, pour ses prochains contrats, la présentation et l'allure seront primordiales... il aura des choses à faire qu'un clodo ne peut. Une expertise féminine saurait lui profiter, énormément.

« Je veux bien vous faire ce cours gratuitement mais en échange, je veux un relooking. Une nouvelle coupe, des fringues propres, un bain, du savon, tout ça... ne plus ressembler à un clochard et ne plus en avoir l'odeur. Donc bon, ca fait des années que je ne m'occupe plus d'hygiène mais pour ce que j'ai prévu de faire, je vais avoir besoin d'être propre ou au minimum d'en avoir l'air. Alors au lieu de me payer, vous pourrez me laver et me relooker. Si on est bon sur le paiement, on va pouvoir commencer ! Qu'est-ce que vous voulez savoir ? »
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Naran eut un petit temps d’arrêt. C’est que le soleil tapait dur, dans cette petite crique… Alors, la chemise colorée, les lunettes miroitantes, c’était déjà un sacré choc. Mais l’idée de devoir nettoyer… La mercenaire eut un frisson de dégout.
Bon. On n’a rien sans rien. Naran relégua toute pensée de contact avec l’être malodorant qu’était Surkesh, pour se concentrer sur le reste.  
Le reste étant… Qu’est-ce qu’elle voulait apprendre d’un mage ?

La première question était évidente. Théorique, certes, mais fondamentale.
« Comment ça fonctionne ? »
De ses observations en mécanique, Naran avait déduis qu’une force ne pouvait exister sans source d’énergie, qu’elle soit un muscle humain ou animal, une flamme, une explosion… Quel était, alors, le combustible de cette force fabuleuse ?
Etait est ce plus proche de la chimie, où deux substances réagissaient l’une contre l’autre selon des règles imprécises, se mixant ou se repoussant en fonction de leur consistance ? Une mixture de l’esprit, un appel à des règles naturelles qui la dépassait encore ?
Ou était est, à l’image de la chasse et de l’instinct, quelque chose de naturel, d’inné, d’inexplicable ? Des dons divins accordé par les Esprits ?
Qu’est-ce que c’était cette histoire de psychisme et de symbiose ?

Immédiatement vint la seconde question, plus utilitariste.
« Qu’est-ce qu’on peut faire avec ? »
Elle avait déjà vu des usages impressionnant : contrôle sur les flammes, portails instantanés à travers l’espace, réveil des morts… Des choses sorties des plus terribles légendes. Mais quelles étaient les limites ? Est-ce qu’un usage plus commun était possible, ou était est-ce des pouvoirs réservés aux grandes occasions ?
Quel était le coût d’une telle force ? Est-ce que chacun était doté d’un potentiel fini ? Devait on user de son âme ou de sa vitalité à chaque sort ?

Finalement, comme un réflexe, une dernière interrogation.
« Comment la contrer ? »  
Pas qu’elle ne craigne la magie de Surkesh (Enfin, pas plus que de raison…), mais cette force semblait si omniprésente et si puissante que préparer des défenses était de rigueur. Et puis, c’était toujours important de connaitre les faiblesses d’une nouvelle arme, par pur instinct tactique.

Naran s’était approché de Surkesh, autant que l’odeur ne le permette, et soutenait ce qu’elle supposait être son regard. Difficile à dire, avec les lunettes, mais honnêtement c’était peut-être mieux comme ça : Au moins ses yeux jaunes n’étaient qu’un vague reflet clair derrière les verres assombris.
La mongole se demanda si Surkesh pourrait jamais avoir un air vaguement normal, quel que soit l'habit. Une pensée parasite, causé par la proposition du mercenaire… Et pourtant dans sa tête défilait un Surkesh affublé de toute les tenues imaginables, sans pour autant garder sa dérangeant atmosphère. De Tunique Rouge à courtisane, tout accoutrement semblait se teinter de sa ténébreuse atmosphère. Ah, non, il y avait bien une exception ! En tenue de chef de guerre hun, Surkesh ferait bien pâle figure, trop fin et trop diaphane : Suffisamment, surement, pour que le ridicule prenne le pas sur le repoussant… Naran eut un sourire à l'idée, mais repris bien vite son sérieux. Le sombre mercenaire se décidait à partager ses secrets, ce n'était pas le moment de rêvasser.
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Elle revenait une fois de plus blessée sur cette plage pour un entrainement, un gain de puissance nécessaire pour palier à son inaptitude. Un constat qui ne faisait que ronger son égo de plus en plus à l’intérieur. Certes elle avait gagné en force et en agilité mais face à un assaut magique, elle ne pouvait qu’encaisser, subir, souffrir et être sauvée par une autre.

Naran aussi avait ressenti le besoin de s’initier aux arcanes et avait eu l’idée de faire interagir le plus détestable des mercenaires, et le plus réceptif à l’idée. Désormais les pieds nus dans le sable chaud, le soleil hurlant sa présence après l’épisode glaciale qui l’avait restreint, l’idée semblait ridicule. Ce devait être une provocation, un de ses stupides défis que se lançaient les mercenaires mâles entre eux pour prouver leur machisme.


« Pourquoi tu plonges pas dans la mer ? … T’as peur que les crabes confondent ton cul avec un poisson mort ? » Railla-t-elle avec amertume.

La bourse ou le bain… Il était sérieux en plus. Lenore laissait sa camarade exotique conduire les questions techniques pendant qu’elle tournait lentement autour du duo. Elle l’observait, intriguée cet homme de contradiction, retenant la brutalité de ses émotions, le tumulte de ses réflexions, ses pulsions prédatrices. Un traitre qui se serait montré digne de confiance. Un clodo qui le vit bien. Un bon à rien capable de venir à lui seul à bout d’un darkside géant d’après les rumeurs. Chaque murmure le concernant disait à la fois tout et son contraire, ses propres actions faisait mentir sa façon d’agir.

A force de leur tourner autour, les lames à l’arrière de sa jupe traçaient des cercles dans le sable blond, effaçant en partie les traces de ses pieds. Elle cherchait la faille, l’hésitation qui trahirait les pensées de Surkesh, comprendre comment il réfléchissait, comment il vivait. Elle en avait besoin pour lui faire ou non définitivement confiance.


« Qu’est-ce que tu entends par ce que tu as prévu de faire ? Je n’ai pas souvenir que tu ais pris une mission récemment.»

Elle ouvrit un peu les bras pour paraitre plus avenante, ses bandages visibles sur son corps alors que la cape aurait été de trop sous la chaleur assommante revenus sur Port Royal. Elle força un sourire en coin, mimant la plaisanterie, l’humour, la taquinerie pour perdre l’agressivité de ses mots.
« Après tout, ça peut influer sur le style des vêtements qu’on doit te trouver. »

Au moins en cas de coup tordu, elle pourrait compter sur la mongole. Elle était bien plus facile à comprendre et faire confiance. Elle était opportuniste mais son esprit restait simple et clair. Elle avait reconnu en elle l’âme d’un chasseur semblable à la sienne. Ses questions prouvaient son pragmatisme et son sérieux. La curiosité faisait le reste. Mais à elle deux, pourraient-elles faire l’affaire face à la magie d’un seul ? Cette pensée renvoyé au postulat de départ, lui arrachant une grimace qu’elle s’efforça de masquer en regardant le sol, les sourcils froncées. Elle devait apprendre l’accès aux arcanes pour les contrer et s’en défendre. Elle n’avait pas le choix que d’embrasser cette voie avec lui comme guide... Pour le moment.
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« J'ai prévu beaucoup de choses Lenore... » Lui répondit Surkesh, un sourire en coin mesquin sur le visage et sciemment ambiguë. « ...et ca va demander que je sois présentable, j'vais me la jouer commerciale. Puis... merde Lenore... je peux pas laisser des crabes abimer mon si joli petit cul ! »

Que ce soit l'une ou l'autre, Surkesh les mettait mal à l'aise et s'en rendait bien compte, ce qui ne le dérangeait pas. Au contraire, la chose avait ceci de marrant que le sombre mercenaire représentait un danger certain. Sans-cœur parmi les humains, il était un tigre parmi les herbivores et quelque part, ça se sentait. Plutôt confiant, le sombre mercenaire ne se voyait pas perdre face à ces deux-là même en deux contre un. Lenore lui paraissait bien dangereuse en revanche... bien plus que la mongole dont il avait eu un aperçu des capacités. Après tout, la rouquine se cachait à peine de vouloir se jeter sur lui, paraissait prête à le faire d'un moment à l'autre. Surkesh adorait ça, le malaise de la mongole et la tension palpable en présence de la rousse... cela le maintenait éveillé, aiguisait ses sens comme son sourire.
Soit... c'était l'heure du cours.

« Honnêtement, n'espérez pas lancer le moindre sort quand on aura fini. Votre potentiel magique est... » Surkesh fit la moue, observant de ses yeux l'une et l'autre avec insistance. « ...nul. Commençons par la base... c'est quoi la magie ? Les gens appellent tout ce qui est surnaturel magie mais le surnaturel se divise en trois catégories : magie, psychisme et symbiose. »

La chance de Surkesh, ce fut que ses élèves n'étaient pas les plus débiles qu'on puisse trouver à Port Royal. Narantuyaa avait révélé des capacités d'organisations et d'improvisations ; un esprit plutôt vive pendant l'attaque de l'île. Quand à Lenore, c'est sans doute la plus influente des mercenaires et ce n'est pas pour rien... c'est elle qu'on surnomme la comptable du Centurio, d'ailleurs. Sauf que le Centurio n'a pas de comptable, Lenore est simplement partout où y a de l'argent à se faire. De même que la mongole s'est très bien intégré, facilement capable de résoudre des problèmes et réussissant ses contrats, la plupart du temps. Est-ce que c'était vraiment une bonne idée de leur apprendre la magie... ? Surkesh avait prévu de se la jouer gentil à leur apprendre quelques bases mais... soit... elles risquaient probablement de développer ces débuts de savoir seules ensuite. Ce qui, soudain, les rendrait bien plus compliqué à baratiné. C'était un peu trop tard pour faire machine arrière mais à bien y penser, Surkesh aurait peut-être dû demander un prix bien trop élevé. De quoi les rebuter parce que là... cette idée lui paraissait dangereuse.
Après tout, la magie n'est pas courante à Port Royal et la maitriser ? C'est un putain d'avantage... que les gens n'y connaissent rien ? C'est encore plus avantageux. Plus Surkesh les regardait, passant son regard de l'une à l'autre avec intérêt, plus il se disait que c'était une effroyable idée.

« Chacun d'entre nous a en lui de l'énergie et plusieurs types. Vous connaissez déjà l'énergie physique qui permet de bouger, taper, faire du sport et tout ça. Ensuite, il y a l'énergie symbiotique qui permet d'invoquer des chimères, sans-cœurs et différentes créatures. Puis, enfin, il y a l'énergie magique qui permet de lancer des sorts. Il y a aussi l'énergie psychique mais ça, j'y reviendrais plus tard. »

Soit... c'était une très mauvaise idée, Surkesh le sentait... vu d'ici, à cet instant, les deux amazones furent aussi doués pour le surnaturel que pouvaient l'être des huîtres. Pourtant, quelque chose lui disait qu'après son cours, ça ne durerait pas. Lenore avait maintes fois prouvés sa capacité de réflexion ; la mongole avait maitrisé on ne peut plus rapidement des concepts modernes absents de son monde. Elles savent s'adapter, analyser. En soit, Surkesh ne faisait que se rendre sympathique, autant que ca lui était possible, en partageant son savoir... à ses dépends. Bizarrement pourtant, d'être professeur lui... rappelait les souvenirs du temps où il prenait des cours avec son maitre. Alors soit, ce n'était clairement pas le même ton, ni la même ambiance... et Surkesh finissait souvent blesser à la fin de ses cours à lui. Le bon vieux temps, les choses paraissaient si simples à cette époque là.
Par contre, à la fin de son apprentissage, Surkesh avait usé de ce que son vieux maitre lui avait appris... pour le tuer, rien que ça. Lenore et Narantuya pourraient très bien faire de même... l'idée avait un petit quelque chose d'excitant ! Jusqu'ici, rien ne pimentait plus l'existence du sans-cœur que d'être mercenaire.

Avait-il trouvé le bonheur à cette vie de danger ? Probablement... et soit, il semblait vouloir la rendre aussi dangereuse que possible.

« De base, l'énergie magique est présente dans le corps et y circule, intangible. Sous sa forme primaire, l'énergie magique n'est rien, n'affecte rien, elle est simplement là mais c'est comme si elle n'existait pas. La première chose à apprendre pour un mage, c'est d'apprendre à ressentir cette énergie qui circule en lui et d'avoir conscience de sa présence. Une fois que c'est fait, il devient possible pour le mage d'influer sur la circulation de cette magie, de la canaliser puis de la transformer en quelque chose de tangible. Le processus qui permet de canaliser sa magie et de la transformer... on appelle ça une incantation. »

Soit... Surkesh se lança dans une petite démonstration. De manière volontairement exagéré et un peu théâtrale, il leva le bras en l'air pour que sa magie envahisse celui-ci. Ensuite, il ramena son bras jusqu'à sa poitrine, fermant le poing pour y canaliser son énergie magique. Une lumière violacée naquit alors au creux de son poing fermé, s'échappant d'entre ses doigts.

« Là, j'ai envoyé mon énergie magique dans mon bras et l'ait canalisé dans mon poing... » Alors que ce dernier tremblait, on aurait juré que Surkesh compressait un petit animal cherchant à s'échapper, sa main tremblante. Puis, sèchement, il tendit le bras vers la jungle en ouvrant la paume, relâchant une sphère destructrice qui pulvérisa quelques palmiers à l'impact. « ...là, j'ai relâché cette énergie magique. Avant l'incantation, mon énergie magique était intangible et n'influait sur rien. Après l'incantation, elle détruit tout ce qu'elle touche. Le principe reste le même, peu importe le sort qu'on lance. Qu'il s'agisse de me téléporter via des portails, de manipuler mon ombre ou de lancer des illusions, ca passe forcément par une incantation. »

Surkesh se laissa alors tombé, levant les bras en claquant des doigts pour que son ombre prenne la forme d'un fauteuil et le réceptionne.

« Plus le sort est puissant, plus la quantité de magique requise est importante et plus l'incantation est longue. C'est la première chose que vous devez savoir sur la magie... elle nécessite une incantation. Pour incanter un sort, il faut un geste. Plus grand et énergique sera le geste, plus le mage mettra de magie dans son sort... plus ce sera un sort puissant. »

Affalé sur son fauteuil d'ombre, la tête posée sur son poing, Surkesh pensa à quelques... exceptions, notamment la détection magique. Après ça, il se dit que ça ne servait à rien de les embrouiller pour l'instant mais... quand même, la détection magique... c'est quand même important... mais c'est autre chose qu'une incantation. Allez, tant pis, on va partir du principe qu'elles ne sont pas attardés. Sauf que... c'est plus dur que Surkesh l'aurait pensé de garder le fil et soit, il espérait ne pas les perdre dans ses explications.

« La symbiose, même si je ne suis pas un expert, fonctionne plus ou moins sur le même principe. La différence étant que, grosso modo... il faut mettre de l'intention et donner de sa personne pour pousser une créature à répondre à votre appel. Mama Mojo, avec ses rituels de nécromancie et autres... bah elle utilise la symbiose pour communier avec les Loas et faire son vaudou. Par contre, l'incantation magique... ca n'a rien à voir avec la volonté ou l'intention : c'est une méthode cartésienne. En soit, que ce soit pour la magie ou la symbiose, on ne peut pas lancer de sorts ou invoquer des créatures sans rien faire. Un tireur dégaine son pistolet, vise et tir. Un mage canalise son énergique, vise et tir. »

De retour sur la détection magique...

« Après, pour pouvoir canaliser son énergie magique et la transformer, pour appliquer cette méthode cartésienne, il faut déjà être capable de ressentir l'existence de l'énergie magique. Là, ca demande de la concentration et de la pratique. Certains mettent dix minutes, d'autres dix ans, pour y arriver. De base, aussi minime qu'elle soit chez vous, vous avez forcément un peu d'énergie magique en vous. Le potentiel magique c'est donc... la quantité d'énergie magique en vous. Moins vous en avez, plus c'est dur de la percevoir. Ensuite, quand on a mon niveau, l'on est plus seulement capable de percevoir sa propre énergie magique... mais de percevoir celle des autres. Perso, je peux percevoir la "présence magique" de quelqu'un sur un rayon de cinquante mètre. Soit, vous aurez du mal à percevoir votre magie tant elle est infime mais hey, qui a dit que ce serait facile ? »

Est-ce que Lenore et la mongole sont là pour apprendre à lancer des sorts ? Elles ne seraient pas contre... mais elles sont surtout pour comprendre comment ça marche et pouvoir s'en défendre. Surkesh adorait sa position de professeur, transmettant son savoir comme son vieux maitre avant lui. Ca caressait chaudement son égo et ça lui était loin d'être désagréable.

« La Mongole, tu me demandais ce que la magie peut faire... demande-moi plutôt ce qu'elle ne peut pas faire. La question intéressante c'est comment on s'en protège. Déjà, le meilleur moyen de s'en prémunir c'est de la voir venir... et donc de guetter l'incantation. Face à un mage ou à un invocateur, il suffit de ne pas le lâcher des yeux et de scruter sa gestuelle. En soit, faire face à un mage ou à un invocateur, ce n'est pas si différent que d'avoir affaire à un tireur. Le tireur, vous vérifiez s'il dégaine ou pas... le sorcier, vous vérifiez s'il incante ou pas. Après, il existe... un autre moyen. »

Et on passe à la partie... compliquée ? Un peu plus subtile en tout cas.

« L'énergie psychique ou psychisme... c'est tout simplement la puissance de votre esprit, la capacité à vous concentrez et votre détermination. Ce dont je vous parle ne se voit pas et pourtant, ce n'est pas un concept abstrait. Si je vous lance un sort d'illusion, c'est la puissance et rigueur de votre esprit qui vous permettra d'y résister. De comprendre que ce n'est pas réel et d'en gérer le possible traumatisme. Or... même face à un brasier. Vous encaisserez les flammes quoiqu'ils arrivent mais votre esprit peut... en atténuer la puissance. C'est subtil et un peu difficile à capter mais acceptez-le, tout simplement : votre concentration peut réduire l'impact d'un sort qui réussit à vous touchez. Après, comprenez-moi bien. La concentration dont je vous parle... il ne s'agit pas juste de lire un livre... puisque je vous parle là du genre de concentration capable de vous rendre apte à la télékinésie.

...

Des questions sur les bases des arts surnaturelles ? »


Puisque oui... ce ne sont que les bases, là.
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Les palmiers fumaient encore. Naran y jetait quelques regards nerveux, de temps à autre. L’impact du sort de Surkesh noircissant la plage, un petit cratère qui ne disparaitrait de sitôt.
Allons. Tout allait bien. Surkesh avait accepter d’enseigner les bases de son art, et établit une contrepartie adéquate… Mais le sourire malsain du mercenaire avait le don de rendre la mongole paranoïaque. Quoi, il ne les trahirait pas, alors qu’il venait juste de finalement rejoindre leurs rangs… N’est-ce pas ? Naran se demandait quand même si, le jour où il changera d’allégiance, Lenore et elle seraient capable de le neutraliser. Raison de plus d’en apprendre plus, ceci dit.

A propos apprendre, Surkesh proposé de répondre aux questions. Naran n’allait quand même pas décevoir.
« De ce que j’ai pu voir, la gestuelle n’est pas forcément liée au sort préparé. Comment savoir si un mage prépare une attaque ou une défense, une parade, une feinte ? Le psychisme est-elle la seule voix, ou est-ce que les incantations varient selon des critères précis ? »
Normalement, Naran basait ses prévisions sur ce que le visage ou la posture de son adversaire pouvait laisser transparaitre… Mais la magie se pratiquait le plus souvent à distance, laissant l’interprétation parfois lacunaire.

« Quels sont les sorts magiques les plus commun, et les plus puissant ? Pourquoi certains se spécialisent dans certains éléments ? Est-ce qu’on peut aussi soigner, communiquer, construire... ? »
Pourquoi est-ce que la moitié des mages que la mongole avait rencontré maniaient les flammes ? Pourquoi, aussi, est ce qu’il y avait si peu de mage si la magie proposait une telle myriade d’opportunité ?

« Si chacun possède une énergie magique propre, comment s’écoule-t-elle pour les non mages ? Comment se régénère-t-elle ? Est-ce qu’on peut, comme on mutile un guerrier, couper l’accès d’un mage à sa magie ? Ou la lui voler ? Quel est l’effet d’un épuisement magique, est ce qu’on tombe inerte -voir mort- comme après un épuisement physique ? »
Parce que c’était un coup à se retrouver KO au milieu d’une bataille cette histoire.

« Quant à ce potentiel magique, ou psychique, ou symbio-machin… Est-ce qu’il limite la puissance d’un sort, ou son contrôle ? Comment est-ce qu’on peut l’augmenter ?  Y’a des… des entrainements, ‘fin, en une sorte ? »
C’est que, quoi, c’était vexant, d’avoir un potentiel carrément inexistant…

« Oh, et puis… » Tout en réfléchissant, Naran énuméra une à une ses dernières questions.
« Est-ce qu’il est possible d’infuser de la magie dans des objets, ou d’autre être vivants ? Dans un projectile, une arme ? »
« Tu parlais d’invocation… Est-ce qu’on peut invoquer des choses existantes, ou seulement des objets et être prédéfini ? »
« Est-ce que plusieurs mages peuvent créer des sorts plus puissants, ou plus complexe, en travaillant ensemble ? Ou en préparant des incantations particulières ? »
« Ah, et, c’était quoi cette histoire d’illusions ? »
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Naran semblait nerveuse à poser trop de questions, certes méthodiques et techniques, mais ils allaient rapidement perdre le fil et manquer des réponses qui auraient pu s’avérer utile.
Surkesh lui était tout l’opposé, détendu à prendre le cours à la légère. Elles ne réussiraient jamais à jeter un sort de suite ? Pourtant d’après ses dires tout n’était qu’une question de volonté. Et à l’heure actuelle, il ne trouverait personne à travers les mondes plus motivée que les deux jeunes mercenaires.

Les possibilités étaient trop alléchantes pour changer d’avis. S’entourer de créatures avec la symbiose, manipuler son ombre et la façonner comme s’amusait à faire le ténébreux pour les narguer et une curieuse magie qui ne nécessite aucune gestuelle et qui pour le coup ajoute à son pouvoir celui de la surprise, incontrôlable, imparable presque si ce n’est la force de l’esprit de l’adversaire. Mais honnêtement, les esprits cartésiens, logiques, entraînés sont assez rares, bien plus que les mages eux même.

Il était hors de question de se contenter d’un cours basique sans résultats, il allait devoir faire bien mieux que de l’esbroufe maintenant qu’il avait hameçonné l’intérêt de la rousse.
Lenore sourit en coin, adoucit sa voix et ses gestes pour détendre l’atmosphère. Elle s’approcha de Surkesh, dans son dos, alors qu’il était toujours affalé sur son transat ombreux.


« Naran, ne soit pas si pressée. Après tout  notre nouvel ami est mercenaire tout comme nous, il partage désormais nos valeurs et intérêts. Il ne veut que notre bien… N’est-ce pas ? »Dit-elle d’une voix sucrée en se penchant près de l’oreille de l’homme pâle. Elle approcha ses mains de ses épaules pour commencer à le masser. L’avidité du résultat comptait plus que le confort olfactif.

« Par contre, on ne va pas se contenter des bases. Si tu crois t’en sortir en nous laissant que des espoirs. Tu te trompes. » Elle se pencha vers l’autre oreille, ses cheveux fins chatouillant au passage, chuchotant avec amusement. «  On ne te lâchera pas avant d’avoir eu le déclic… Grâce à toi ça sera notre première fois. » Elle raffermissait ses mains sur ses épaules, fermement, surement trop, peut-être même de plus en plus douloureusement, de plus en plus proche du cou. Non pas pour le menacer mais pour lui ôter ce sentiment d’aisance et calmer le malaise de sa camarade à qui elle souriait sûre d’elle.

« Déjà, on sait que si on bâillonne « ce » mage et qu’on le prive de mouvement, il ne peut plus grand-chose… Voir lui couper les mains et la langue ?»

Elle insinuait sans effort qu’elle comprenait comment affaiblir Surkesh, comme un contrat tacite de non-agression entre eux s’il faisait ce qu’il fallait pour elles. Le massage était loin d’être confortable désormais mais il ne s’agissait pas non plus d’agresser un camarade. C’était contre les règles du Centurio. Elle laissa ses mains glissées, griffant de ses ongles la chemise en se redressant alors qu’elle reprenait son déplacement. Tournant autour des deux mercenaires, elle souhaitait maintenir la pression, l’obliger à franchir la première étape, la seule qui ait vraiment besoin d’être inculquée.

Contrairement à ce qu’il prétendait, la volonté pure ne suffisait pas. Autant pour respirer, marcher, saigner, il n’y avait pas besoin de réfléchir, ou de ressentir son énergie comme l’expliquait la mongole. Ce sont des choses qui se font naturellement. La magie serait-elle donc contre-nature ? Pourtant elle se trouve en chacun, quelle ironie ! Une ressource si puissante et destructrice présente à la naissance et pourtant si peu de monde pour en être ne serait-ce que conscient.

Et une fois que l’être en était conscient ? Des abus et de l’exagération. C’était l’impression de Lenore à voir tous ses mages pompeux et présomptueux qui abusait de leur pouvoir pour des conneries, des bricoles pour flamber comme ce que faisait actuellement Surkesh pour les impressionner sur la facilité qu’il avait à canaliser son art, ou qui provoquaient des torrents de flamme là ou une simple intervention aurait suffi. Pourquoi ouvrir une porte quand on peut la faire exploser ? Peut-être pour éviter de faire brûler la bibliothèque ou de se faire repérer ? Détails… L’idée faisait sourire Lenore. Après tout, même les non mages pensent rarement à vérifier que la porte est ouverte avant de l’enfoncer.

Un soupir. Non vraiment s’il suffisait d’un esprit fort pour cette dernière magie, alors c’était la voie que choisirait Lenore. L’idée d’imposer sa volonté aux autres et aux objets inertes devenait alléchante.

« Parle-nous de cette histoire de télé qui n’hésite ? »
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A quoi jouait la rouquine ? Surkesh se le demandait et à vrai dire, ça l'inquiétait. Que Lenore lui braque une arme dessus ? Lui plaque un couteau sous la gorge ou rameute tout le Centurio avec elle en prétextant une chasse aux sorcières ? Tout ça ne l'aurait pas autant mis sur les nerfs que... ce petit numéro. Sans doute qu'à l'époque où il était humain, ça aurait pu lui faire plaire et l'exciter. Ici, cela le dérangeait simplement, quelle besoin avait-elle donc de le toucher ?! Sinon lui montrer qu'elle le pouvait... ? Au fond, le sans-cœur se demanda rapidement s'il... devait jouer la comédie ou non. Après tout, si la rouquine pense que ça lui plait... qu'elle pense pouvoir le charmer, peut-être essaiera-t-elle un jour où elle lui voudra du mal ? Et si elle pense le charmer, alors que ce n'est pas le cas, ca permettrait peut-être de la prendre par surprise. A revers à son propre jeu ! Au fond, qui sait ce qu'il adviendra de la grande histoire d'amour entre Surkesh et les mercenaires. Surkesh n'hésitera pas à les trahir si c'est dans son intérêt et s'il a une chance de s'en sortir... l'inverse serait vrai ? Peut-être, le sans-cœur n'irait pas compter aveuglément sur la grande solidarité des mercenaires.
A peine le temps de se dire qu'il devrait jouer la comédie que déjà, Lenore repartait rôder autour des deux autres mercenaires... à la façon d'une louve qui examinerait ses proies. Surkesh eut été malaisé tout le long du massage, l'était encore maintenant et soit, le spectacle doit continuer comme on dit.

« Faudrait faire ça plus souvent Lenore... je pourrais peut-être même payer pour un massage un peu plus approfondi ! » Lança le sans-cœur, un sourire en coin prétentieux aux lèvres et restant avec un air vainqueur quelques instants. Son expression, néanmoins, se déformit en un rictus quelque peu agressif sous la... frustration ? Le petit numéro de la rousse l'avait pris de court, ce n'était pas quelque chose qu'il appréciait.

Bref. Lenore était bien plus pragmatique que la mongole, cette dernière apparemment piquée de curiosité. Le fait est que la rouquine parut un peu... capricieuse et ce, seulement pour sa réflexion sur le déclic. Certaines personnes doivent passer des années entières à étudier avec assiduité la théorie magique et le fonctionnement de son flux avant de pouvoir faire naitre une pauvre flamiche. D'autres y arrivent plus facilement. La chance voulue que Surkesh, dès la naissance, possédait une nature élémentaire de ténèbres... ce qui facilitait grandement les choses. Alors quand il s'est résolu à avoir ce que son coeur plonge dans les ténèbres ? La magie, dans ses conditions, peut être du gâteau. Surkesh pensait aussi à Natsu qui, de réputation, n'a jamais ouvert un livre et ne sait peut-être même pas lire. Difficile de croire qu'il a appris la magie de manière classique, lui qui n'utilise que le feu... a probablement une nature élémentaire aussi.
Soit, des espoirs, c'est bien tout ce que Surkesh peut offrir demoiselle. Ironique pour un sans-cœur... mais voilà, il peut leur offrir de l'espoir et quelques connaissances. Ce n'était pas lui qui déciderait de leurs talents ou non même si, en théorie, ce n'était qu'une question de temps et d'assiduité.

« Couper les mains d'un mage ne sert à rien, tant qu'il peut bouger, il peut incanter... et lui couper la langue ne servira pas à grand-chose non plus. En résumé ? Si c'est un mage, tu le prives de mouvement au maximum. Si c'est un invocateur, tu le prives de mouvement au maximum et tu l'empêches de parler. Après, il peut y avoir des exceptions mais dans la grande majorité des cas, ça marchera. Par contre... face à un maitre du psychisme, c'est rudement plus compliqué que ça. »

Et soit... Surkesh se doutait bien se retrouver à expliquer le fonctionnement du psychisme. A noter que ca n'a jamais été sa spécialité, de même pour la symbiose. La magie reste le seul arcane qu'il pouvait prétendre maitriser et dont il connaissait parfaitement le fonctionnement. D'ailleurs, puisque Lenore se jouait de lui, le sombre mercenaire allait répondre à Naran' en premier et... encore faudrait-il se rappeler de la moitié de ses questions. Cette garce de Lenore l'avait complètement distrait avec son cirque digne du Lys Rouge. Le sourire de Surkesh n'était plus du tout là, il grimaçait. Pour une raison inexplicable, ça l'agaçait, le tendait et... malgré lui, il suivait désormais Lenore du regard. Ne se levait pas pour la regarder dans son dos, ne se tordait pas le coup pour ça mais... depuis le début, elle s'amusait à lui montrer que c'était elle la prédatrice et lui la proie.
En soit, sans elle, le Centurio l'aurait tué et probablement que... il ne serait pas mercenaire si ce n'était de son fait. Du jour au lendemain, elle pourrait le radier. Quand à la mongole... pour l'instant, la tireuse n'avait pas toutes les pièces du puzzle mais il craignait que ça ne change

En résumé ? Surkesh tuerait bien Lenore mais ne pouvait pas se le permettre. Il se passerait bien de devoir s'emmerder à faire disparaître Narantuyaa mais n'était pas sûr de pouvoir se le permettre. En soit, sa position était complèxe puisque sa réelle nature poserait toujours problème, si découverte. Pourquoi quelques caresses pouvaient le tendre à ce point ? Parce que le sans-cœur réalisa que son jeu d'acteur avait ses limites et... soit, non. Les mercenaires, et ces deux-là en particuliers, se méfient évidement de lui, se jouent de lui pour l'utiliser... mais sont à milles lieux de détenir la vérité le concernant.

« Honnêtement Lenore, ton déclic, il arrivera dans dix minutes ou dix ans. C'est pas moi qui vais décider de si tu as du talents ou non... mais là tout de suite, ton potentiel magique est infime et c'est pareil pour la mongole. Vous avez de la magie en vous comme tout le monde mais en quantité infime. Actuellement, vos réserves magiques en entières ne suffiraient pas à lancer un sort de base. Le déclic, ca sera de ressentir la magie en vous, de pratiquer à la faire circuler et à force de pratique, d'augmenter la quantité de magie jusqu'à en avoir suffisamment pour lancez un sort. Après ça, je peux vous donnez des clefs pour transformer la magie en quelque chose de tangible mais jusque là, je ne peux rien pour vous les filles. » Surkesh afficha alors un sourire digne de satan sur le point d'acheter des âmes. Et à de nombreux égards, ce que le sans-cœur proposait avait tout d'un marché avec le diable. « Enfin, je connais bien sûr un moyen d'accélérer l'étude et la compréhension de la magie... mais vous diriez probablement non. Parlons donc du psychisme. »

C'était une terrible idée, désastreuse. En soit, Surkesh aurait préféré qu'elles restent deux ignorantes des arts surnaturelles. Pourquoi diable vouloir les rendre plus dangereuses qu'elles ne peuvent déjà l'être ? Ca ne valait décidément pas un relooking même s'il en avait terriblement besoin. Lenore était bien mignonne à déformer le mot télékinésie et la mongole aussi parait crédule avec ses milles questions. La rouquine pouvait bien faire comme si elle venait d'apprendre comment neutraliser un mage, elle le savait déjà. De même que la façon dont la tireuse eut de parler de "cette histoire d'illusion"... rappela à Surkesh qu'il en avait utilisé pour faire croire qu'il se battait contre sa véritable forme.

« Le psychisme, c'est tout simplement la puissance de votre esprit. Plus votre esprit est puissant, plus vous êtes capable de vous concentrez, de faire preuve de volonté et de discipline. Admettons que je lance une boule de feu sur quelqu'un dont l'esprit est faible. Et bien le feu magique l'affectera comme du vrai feu affecterait n'importe qui. Maintenant, admettons que ma cible possède un esprit puissant... le feu magique l'affectera moins, sa peau brûlera plus difficilement et le feu pourrait ne pas "accrocher". C'est le même principe pour tout les sorts.

En soit, et c'est pareil pour tout le monde, votre esprit forme de lui-même une armure invisible contre la magie. Plus vous êtes concentré, plus l'armure sera dense. Plus votre esprit est puissant, plus l'armure psychique sera résistante. A terme, un esprit suffisamment puissant, concentré et discipliné peut parvenir à avoir une influence physique sur son environnement. Donc, meilleur exemple qui soit : la télékinésie. Un esprit assez puissant peut soulever des choses par la pensée et manier une épée comme pourrait le faire un corps. Or, on peut aussi étourdir les gens avec son esprit, couper la circulation sanguine et d'autres choses.

Et en effet, cerise sur le gâteau, utiliser le psychisme ne demande ni geste, ni incantation, ni rien de ce genre. La seule chose dont on a besoin pour utiliser le psychisme... c'est de se concentrer. Donc, Lenore, si tu veux neutraliser un maitre du psychisme, le seul moyen c'est de l'empêcher de se concentrer. »


C'était une terrible idée, Surkesh aurait du les laisser dans l'ignorance, finalement... et ce cours, au final, pour quoi faire ? Se faire mousser ? Le sans-cœur porta le regard sur la mongole, délaissant Lenore. Celle-là même qu'il avait déjà essayé de tuer avant de se faire interrompre. Contrairement à Lenore, la tireuse avait vu Surkesh... l'avait vu sous forme humaine seulement... mais avait vu son comportement de sans-cœur. Et le fait qu'il soit un monstre, ce jour-là, lui a plus ou moins été sous-entendu par "Genesis". En soit, Lenore n'avait... jamais eu d'indices de ce genre mais sans doute que ça lui aurait suffit à tuer Surkesh, juste au cas où. Le simple fait d'être encore en vie surprenait le sans-cœur... pourquoi être revenu après être devenu un sans-cœur ? Pourquoi être revenu après qu'on l'ait laissé vivre à condition qu'il ramène l'ingénieur ? Pourquoi en être là à donner un putain de cours ?
Pourquoi Surkesh, même en sans-cœur, tenait à ce point à ce que les gens le trouvent utiles et intéressants ? Sérieusement, quel besoin d'être mercenaire ou de le rester ?! Pourquoi ne juste pas partir... ?

De l'arrogance détendue... le sombre mercenaire faisait désormais la grimace, passablement agacé et songeur, ruminant ses mauvaises pensées. Les raisons de son comportement lui échappait.

« Pour te répondre, la mongole... l'ampleur et l'énergie qu'on met dans l'incantation, dans le geste, t'indique la puissance du sort. A part ça, y a pas moyens. Souvent, tu as des signes annonciateurs. Avant de lancer mon sort de destruction, tu as pu voir de la lumière violette irradiait de mon poing. Or, pour savoir ce que va être un sort avant d'être lancé, tu n'auras rien de plus. C'est carrément possible de feinter par contre... ca demande un peu de talent mais on peut incanter et, au dernier moment, interrompre l'incantation pour faire autre chose. »

Surkesh repris un air neutre et réfléchi... agréablement surpris. Le coup de la feinte, il n'y avait jamais pensé avant que la mongole ne pose la question et... l'idée était franchement intéressante. Qui aurait cru que le sans-cœur apprendrait quelque chose alors que c'était lui qui donnait le cours.

« Sinon, pour le reste, la magie la plus courante est la magie élémentaire puisque c'est la plus simple. Certaines personnes ont même une nature élémentaire et ça rend les choses encore plus simple. En gros, c'est plus facile de parfaitement maitriser les sorts de feux que de maitriser les sorts de feux, d'eaux, de glaces, de vents, de foudres et de terres en même temps. Sinon, il y a la magie curative qui soigne... puis toute la catégorie de sort qui entrave ou renforce. Des sorts temporels, de téléportations, d'illusions... franchement, mieux vaut que je te dise ce que la magie ne peut pas faire.

La magie ne peut pas invoquer, ca c'est sûr... elle permet de créer des choses mais rien de vivant. Après, je maitrise moi-même un sort qui donne des ordres aux objets et les font léviter comme s'ils étaient hantés donc bon. La magie a aussi des sorts qui augmentent la résistance à la magie et des sorts capables de contrer la magie. A part ça, j'ai du mal à voir ce qu'elle ne peut pas faire. Me semble pas qu'elle permette de communiquer autrement que par des illusions, par contre.

Grossièrement, pour le reste mongole... ne plus avoir d'énèrgie magique est désagréable mais c'est tout et ça se régénère tout seul. Il y a des moyens de neutraliser la magie, mon vieux maitre pouvait "brûler" l'énergie magique de quelqu'un mais je n'ai toujours pas réussi à maitriser le sort. Et j'imagine que oui, on peut se mettre à plusieurs pour lancer des incantations d'envergures.

L'énergique magique s'écoule pareille pour tout le monde, elle circule dans le corps sans but ni raison. C'est juste au moment de l'incantation qu'on décide qu'elle doit allez dans la main, s'y condenser et ensuite prendre forme. Pour faire simple, si tu as... allez, je dis n'importe quoi... cinq unités de magie, tu ne peux lancer que des sorts qui coutent cinq unités de magie. Si tu en a dix, tu peux lancer deux sorts qui coutent cinq unités de magie ou en lancer un seul qui en coûte dix. Pour te donner une idée, si un sort de base coute cinq unité de magie, tu n'en a qu'une et ce n'est pas encore assez pour lancer un sort.
Évidement, c'est ridicule et c'est juste un exemple, la magie ne se compte pas en unité. Ca serait comme dire j'ai quatre unité de force ! C'est complètement con. »


Surkesh a l'habitude de s'entendre parler et aime plutôt ça... mais même lui commençait a en avoir marre.

« Pour en revenir au psychisme, tout ce qui entraine votre concentration et la rigueur de votre esprit renforce votre psychisme. Un excellent moyen, et sans doute le plus rapide, pour augmenter son psychisme... c'est encore de se concentrer pour résister à des attaques magiques. Après... soit, si j'y vais trop fort, vous succomberez seulement et n'apprendrez rien mais... je peux me contenir. Le meilleur moyen d'augmenter votre puissance psychique, c'est encore d'encaisser des sorts. Ca vous tente ? »
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Chaque jour, les Mercenaires la surprenait. Par leur audace, leur témérité, leur avarice, leur esprit… leur stupidité aussi, parfois. Mais surtout, pour leur façon de croire, et de faire réalité du fait que tout était possible. Et, là-dessus, personne ne la surprenait plus que Lenore. Chaque jour, la mercenaire semblait repousser les limites du possible. Ordonner à des Mercenaires qui font le deuil de leurs frères de brûler les ruines de leur taverne, déjà. Combattre les berserkr qui envahissent le port, en tête à tête et à la dague. S’attaquer à Death.
Mais là, on avait passé un nouveau cap. Naran l’avait observé mettre les mains sur Surkesh. Pas seulement lui serrer la main, non, vraiment, poser ses mains pale sur les épaules du anciennement sombre, nouvellement mercenaire. Ça parait rien, mais rien qu’à son odeur c’était étonnant que Lenore n’ait pas défailli.

Mais ça ne s’arrêtait pas là. Parce que, vous voyez, Surkesh prend un malin plaisir à mettre tout le monde mal à l’aise, Naran compris – c’est que, à force de côtoyer des chefs de guerre Hun, on en vient toujours à se méfier de gens pas net aux yeux jaunes.
Or là. Et c’est toute la beauté de la chose. Lenore avait trouvé le moyen de mettre Surkesh mal à l’aise. Et quel plaisir c’était, que de l’observer se tortiller imperceptiblement sous ses mains, comme si l’idée même qu’on puisse le toucher ne lui était jamais venu à l’esprit ! Que c’était plaisant de le voir jeter des coups d’œil inquiets, une plissure de malaise au coin de sa bouche, une lueur de regret dans ses yeux…

Ah, Naran ne s’en lasserait pas.
Il fallait pourtant ; Surkesh semblait reprendre un semblant de contenance. Le voir se raffermir avait un arrière-gout désagréable, comme voir un lapin blessé trouver suffisamment de force pour se terrer dans un tunnel…  
Tant pis. Maintenant que Naran savait le mercenaire déstabilisé, elle pouvait au moins se rassurer quant au pouvoir disrupteur de Lenore.
En attendant, la mongole avait suivi son cours avec attention ; Emmagasinant un maximum pour une analyse plus poussée. Elle allait devoir croiser ces connaissances avec celles d’autres mages, comparer les avantages et inconvénients des différentes spécialisation et méthode… Un travail que Surkesh ne semblait pas vouloir détailler. Il était peut-être trop habitué à être le seul mage d’un affrontement…

Bon, quant à sa proposition d’exercice pratique… Une étude de la magie ne serait pas complète sans. Mais là, on parlait quand même de se laisser tripoter le cerveau par un homme capable d’invoquer des sans cœur. C’était hors de question. Absolument inenvisageable. L’idée même la révulsait.
Et pourtant, là était sa chance de découvrir comment résister à ses attaques. De comprendre comment sa magie opérait. Peut-être même d’identifier, à l’avenir, la trace de son passage…
Et puis, quand un guerrier de renom t’offre un affrontement amical, même si tu sais que tu vas déguster, tu acceptes. Déjà, pour ce que ça va t’apprendre. Et puis, aussi, merde quoi, par fierté !
Pourquoi traiter la magie différemment ? Parce qu’elle avait le potentiel pour lui retourner le crâne ? Oui, en partie, mais aussi parce que c’était un concept de légende, à peine concevable jusqu’à son arrivée à Port Royal. Etrange, mystérieux, terrifiant… Il allait falloir surmonter cette première réaction si elle voulait maîtriser les arcanes.

« J’ai envie de voir ce que je peux encaisser. Ouais, je veux bien tester. »
L’heure du cours semblait être passée. Pourtant, Naran avait encore tellement de question, surement bien plus qu’en arrivant sur cette plage. Est-ce que, une fois sous l’illusion, ses mouvements seront toujours effectués par son corps, ou perdra-t-elle connaissance ? Qu’est ce qui empêchait Surkesh de manipuler son être, de changer son âme ? Tout cela aurait dû la terrifier, et pourtant son appréhension se mêlait d’impatience.
Et puis, Lenore était toujours là pour garder un œil sur le mage.
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Faire trembler Surkesh avait eu ce petit quelque chose d'exaltant. La rousse adorait lui faire perdre son insolente assurance. Malgré tout, il n en démordait pas. Hors de question pour elles de sauter les étapes à l heure actuelle. Ce serait déjà un miracle que de percevoir un flux quelconque. Lenore faisait la moue. Devait elle réellement investir du temps dans une potentielle entreprise à long terme pour quelques effets de lumières et de chaleur qu'elle pourrait créer artificiellement autrement?

Heureusement pour lui, l'homme pâle avait toujours un argument alléchant, consciemment ou non. Cette image d'armure atténuant les effets d un sort offensif parlait à la mercenaire encore couverte de bandages. Elles avaient besoin de ce cours et lui avait besoin de soutien. Chacun avait été remis à sa place et l'ambiance pouvait de nouveau redevenir plus détendus entre eux. Lenore lâcha un léger rire.
A eux trois sur cette plage, ils représentaient bien les Mercenaires : indépendants et insoumis, solidaires quand le besoin s'en faisait sentir.

Elle devait le reconnaitre, le sombre mercenaire avait été volontaire pour les éduquer, en échange d'une bricole. Les rumeurs allaient bon train sur lui et malgré ses exploits, il galérait à trouver des alliés. Hormis peut être Cathy qui était toujours prompt à le défendre. Une gentille fille un peu trop naïve. Non, il avait besoin de se mettre les deux files dans la poche pour une vie plus confortable à Port Royal... Et les mercenaires avaient besoin de le garder de leur côté. Autant tout faire pour qu'il ne souhaite pas changer de bord une fois de plus. Lenore avait besoin de plus d'alliés, elle devait les chouchouter.

La confiance est un pont qui se construit des deux côtés. Elle devait lui confier sa vie, au moins autant qu'elle l'aurait fait avec un autre mercenaire avec qui elle n'avait pas spécialement d'atomes crochus. Naran l'avait devancée en proposant de passer à la pratique. La rousse souriait en coin, observant le masque émotionnel qu'affichait leur professeur pour y déceler de l'étonnement, de la tentation, ou de la fierté.


" Visiblement, on a hâte d'apprendre, Monsieur le professeur... Soit tendre avec nous.Dit-elle avec un clin d'oeil complice.
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Narantuyaa... était plutôt facile à lire, pensa Surkesh avant de se demander, comment sait-on qu'on se trompe avant de le réaliser ? Quand on sait qu'on se trompe, on admet s'être trompé ou on le nie... mais on le sait. Et quand on pense avoir raison, quand on sait qu'on a raison, comment savoir ou comprendre qu'on se trompe ? Au final, comme disait le philosophe, la seule chose dont on est sûr, c'est qu'on est sûr de rien. Ce qui n'empêchait pas Surkesh d'être sûr que la mongole était curieuse, attentive et analytique, qu'elle cherchait à tout savoir, tout comprendre. Ses yeux et ses oreilles sont grandes ouvertes, que ce soit à ce que le sombre mercenaire peut lui apprendre... ou à ce qu'elle peut apprendre de lui elle-même. L'occasion était rêvé, pour elle comme pour Lenore, d'en apprendre plus sur les mages, maitres du psychismes et invocateurs, que ce soit des alliés ou des ennemis. Elles en apprendraient forcément, au moins un peu, sur Surkesh et ses failles. Et qu'apprenait donc Surkesh, ici ? L'engouement, ou au moins la nature curieuse de Narantuyaa, lui apparaissait beaucoup plus clairement ici.
Il se rappelait d'elle, la première... à peine débarqué que des pillards arrivent en masse sur Port Royal et que le Centurio dont elle fait récemment partie explose. Quand les vikings débarquent, ça avait l'air de plus l'amuser qu'autre chose.

Narantuyaa... faisait l'effet à Surkesh de se contrefoutre de tout, de chercher à comprendre quoi et comment mais pas pourquoi. Elle lui faisait l'effet d'être pragmatique, tout comme lui, des émotions en plus. Pourtant, la mongole n'était pas comme pouvait l'être l'humain que fut Surkesh. Quelle était la différence ? Qu'est-ce qui la rendait moins cruel ? La Clef Noire avait des émotions lui aussi... mais peut-être que la différence... c'est uniquement l'ambition. L'humain que fut Surkesh voulait dominer, contrôler et maitriser le monde qui l'entoure ; pathétiquement, il ne se contrôlait pas lui-même. Narantuyaa a déjà l'air de mieux de se contrôler mais à son propos, Surkesh venait d'apprendre une question... quel est donc son ambition ? A quoi aspire-t-elle dans la vie ?
Cherche-t-elle simplement à vivre des choses intéressantes ? N'a-t-elle pas peur d'être aussi peu puissante ?

Surkesh ne comprenait décidément rien à la nature humaine, que ce soit des humains qu'il croise ou de celui qui l'a été. Lui qui s'estimait bon juge de caractère... plus il cherchait à comprendre la mongole, moins il comprenait et plus il avait des questions, moins il avait de réponse.

Le pire restait encore Lenore... et Surkesh ne pouvait plus la supporter. A quoi jouait-elle ? Un jeu bien évident, elle appuie sur des boutons, joue de ses nerfs comme un musicien joue des cordes de son instrument. Une femme, si frêle, entourée d'autant de pirates, criminels, mercenaires et hommes capable du pire. Elle se veut mystérieuse, cherche à paraître imprévisible, fait se demander aux gens son prochain mouvement. Et Surkesh grimaçait d'autant plus que sur lui, ça marchait. Après les caresses sado-maso, le clin d'œil complice... et ce petite rire, impossible à définir. Moqueur ou franc ? Franchement moqueur ou signe de relâchement et de confiance ?
Sa nature profonde tressaillait, il n'y avait rien à comprendre, elles ont juste des cœurs.

Obtiendra-t-il de la confiance de tout ça ? Il l'espérait mais ne saurait dire... mais n'en restait qu'être le professeur dispensant son savoir l'amusait. En soit, pour qu'elles acceptent aussi facilement de se prendre des sorts dans la gueule, elles lui faisaient probablement confiance. Un minimum. Lui ? Difficile à dire. On est jamais sûr d'avoir raison de faire confiance à quelqu'un... et on a jamais tord de se méfier d'eux. Si Surkesh trébuche et qu'il y a quelqu'un pour le rattraper, tant mieux ; le mieux reste encore d'apprendre à tomber.

Quelques peu perdues dans ses pensées, il se leva et laissa son ombre redevenir normal. Un sourire cruel et sadique, peu engageant, déforma sa face alors que ses yeux se mirent à luire. Les trois regards se croisaient... et avoir l'occasion de tourmenter un peu ses compagnes mercenaires sans en subir les représailles ? Ca avait quelque chose de terriblement amusant.

La lame d'une faux, affreuse et faucheuse d'âmes, se plaque contre la gorge de Lenore par dérrière. Une vois qu'elle et Surkesh ne connaissent que trop bien résonnent alors. « Je vous tuerais tous jusqu'au dernier... » De Port Royal parviennent les cris de peurs, les pleurs et le son des futurs morts en pleins supplices. Le soleil, alors, s'assombrit pour devenir peu à peu noir. Les ténèbres pleuvent par rayon en ce monde. La pauvre Narantuyaa est prisonnière d'une ombre informe qui, lentement, la compresse et la dévore. Elles sont sans défenses, prisonnières de leurs impuissances... le corps de Natsu dérive, lui et bien d'autres, tous décédés, porté par la mer jusqu'au sable. Sur le point d'étouffer, Narantuyaa est broyé avant d'être asphyxié... et une vue imprenable sur son corps mort, Lenore se fait décapiter.

« Alors les filles, ca fait quoi d'expérimenter la mort ? » Lance Surkesh, pas peur fier de lui. En soit, son illusion est... pleine de faille. Le principal souçi étant que beaucoup trop de choses se passent en beaucoup trop peu de temps et qu'en soit, un tel enchainement est impossible. Ne serait-ce que les mercenaires morts qui dérivent jusqu'à la plage, ce n'est ni crédible, ni réaliste. Le soleil noir, encore, plus c'est gros plus ça passe mais encore faudrait-il qu'elle ait vu celui de la Citée du Crépuscule pour que ce soit réellement éfficace. Le dialogue de Death n'est pas vraiment terrible non plus, un peu cliché et sa voix résonne, un peu déformé, ça ne sonne pas vraiment comme quelqu'un qui parle dans votre dos. En soit, c'est sans doute la mongole qui subit l'illusion la plus crédible : elle se fait défoncer par l'ombre de Surkesh et ne voit rien, n'entends rien mais non plus mais ça s'explique. Qui plus est, sous la panique, elle a sans doute réellement cessé de respirer.

« Concrètement, pour lancer une illusion, je fais circuler le flux de magie jusque dans mes y... »

Surkesh bondit, véloce et féroce, entre les deux mercenaires. Ses mains sont couvertes de matières noires, devenus semblables à des membres d'ombres aux griffes bien plus grandes et acérés. Elles n'ont pas le temps de réaliser, ni de réagir que déjà, le sombre mercenaire les embroche d'un bras chacun.

Celle-ci était déjà mieux ! Rapide, courte et éfficace, leur rappelant à la possibilité que Surkesh a de les trahir, un flash où ils ne se passent pas grand-chose sinon leurs morts. Crédible comme scénario qui en plus et, qui plus est, elle s'attendait à la première illusion. Celle-ci est un peu sortit de nulle part, les a probablement prise par surprise. Les bras croisés, le sombre mercenaire affichait un sourire satisfait et amusé de la réaction de ses... élèves.

« Donc, on peut continuer avec les illusions. A savoir que... si vous me disiez ce qui vous fait peur, vos phobies ou trucs du genre, ça serait bien plus éfficace. On a aussi une option qui, ma foi, m'est plutôt sympathique mais est déjà plus risqué. Par contre, cette seconde option peut aussi développer votre potentiel magique bien plus rapidement que par la méthode classique. »

Et là... soit, Surkesh prit un air un peu plus sérieux.

« Le coeur peut être source de magie. La Lumière et les Ténèbres existent dans vos cœurs, existeront toujours. Difficile à croire mais même moi, j'ai un peu de lumière en mon coeur... puisque quelqu'un sans lumière en lui est un sans-cœur. » Surkesh fit comme si de rien n'était, continuant son speech sans interruption ni changement de ton mais intérieurement, il riait aux éclats. « Des cœurs comme le votre ne produise rien de particuliers puisqu'ils sont relativement équilibrés. » Le professeur marqua une pause et observa Lenore... si la mongole avait un coeur neutre, relativement équilibré... celui de la rouquine ne l'était plus tant. « Ainsi, Lumière et Ténèbres font partit de vous comme l'énergie magique fait partit de vous. Si vos cœurs penche suffisamment du côté de la Lumière ou des Ténèbres, vous n'aurez plus besoin de maitriser votre énergie magique. En effet, un mage qui lance un brasier le lance puisqu'au préalable, il a transformé son énergie magique en brasier.

Or, si la Lumière ou les Ténèbres sont suffisamment denses en vos cœurs, vous pourrez les utiliser presque naturellement. Ca demandera peut-être un peu d'effort et de pratique mais ces énergies là sont beaucoup plus... instinctifs à maitriser que l'est l'énergie magique.

Et donc, je peux immiscer des ténèbres dans vos cœurs. La maitrise des Ténèbres sera beaucoup plus rapide que la maitrise de la magie. D'ailleurs, maitriser les ténèbres peut vous aidez à appréhender plus facilement l'usage de la magie traditionnelle. Or, là, on touche à votre coeur et donc, directement à la source de vos émotions. Penché du côté de la Lumière ou des Ténèbres changera ce que vous ressentez et comment vous le ressentez.

D'ailleurs... la Lumière et les Ténèbres sont des forces actives qui luttent l'une contre l'autre en votre coeur. Elles cherchent à gagner du terrain, chercheront à gagner du terrain jusqu'à avoir conquérir tout votre coeur. Si la Lumière gagne, votre coeur mourra. Si les Ténèbres gagnent, vous deviendrez un sans-cœur. Ce n'est pas sans risque mais... le pouvoir qui en ressort ? Le jeu en vaut la chandelle si vous voulez mon avis. »


Et là... on va passer à l'illusion de niveau trois qui vaudra à Surkesh, à coup sûr, quelques égratignures. On va créer une continuité direct entre réalité et illusion, ca sera sans transition. Le risque étant que si ça marche, les deux demoiselles s'en prendront probablement à Surkesh.

« De toute façon, je ne vous demande pas votre avis ! » Lança un Surkesh machiavélique, le regard luisant et mauvais, levant son bras vers les deux mercenaires. De sa main s'échappèrent alors une sombre fumée porteuse de miasmes noirs. Le sort fila à grande vitesse vers les filles et pénétra leurs corps par toutes les entrées. De la bouche aux oreilles en passant par les narines et jusqu'aux infimes pores de leurs peaux. Sans un choix, sans rien pouvoir faire, le sort passa dans leurs sangs et nerfs, traversa tout leurs corps jusqu'à atteindre leurs cœurs.

Et là, Surkesh est particulièrement attentif à la réaction. Ca promet d'être intéréssant... s'il y survit, bien sûr.
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L’esprit aux aguets, tous ses muscles tendus dans l’attente d’un coup encore indéfini… Naran était prête. Elle avait regardé Surkesh les jauger, cherchant une inspiration : Et voilà qu’il avait soudainement commencé son spectacle.
Plus par reflexe qu’autre chose, Naran s’était tendue sur ses appuis, prête à esquiver, riposter. Ce fut sans effet face aux illusions. À peine avait-elle vu les traits de Surkesh se déformer, qu’une masse noire s’était emparée d’elle. À la fois solide et informe, le monstre la dévorait vivante, l’asphyxiait, la digérait… La mongole vacillait sous le choc, son souffle coupé net.
Par reflexe, elle avait tiré de sa manche un couteau, s’apprêtait à lacérer la créature, avant de réaliser que la manœuvre était tout à fait inefficace : Elle ne parvenait même pas à bouger son bras. De tout côté, l’ombre la compressait, enserrant son corps tout entier dans un étau insoutenable. Impossible de respirer, de voir, d’entendre- Chaque seconde semblait durer une éternité.
Pressée par le temps, par la peur que la panique s’empare de son esprit, Naran ferma les yeux, et cessa tout mouvement. De la concentration : Surkesh avait appuyé sur ce point. L’air viendrait à manquer, autant l’économiser et garder son calme.

La mongole se souvint des bizutages de l’armée et de la prison, où la tête d’un soldat était plongée dans l’eau jusqu’à la presque agonie. Les plus agités duraient le moins longtemps : Il fallait oublier l’apparence et le pouvoir de l’ombre, et se concentrer. Se concentrer sur quoi, exactement ?
Le sol sous ses pieds était réel. C’était un premier pas. Ses bottes, dont la semelle épousait sa plante de pied. Sa chemise, occasionnellement agitée par la brise marine – du vent ? Comme pour contrer sa réflexion, l‘emprise de l’ombre se fit plus fort. Naran se senti étouffer, se noyant presque sous les sensations. Il fallait se concentrer donc sur quelque chose d’autre.
Des échos, aux bordures de sa perception- Les seuls bruits qu’elle pouvait percevoir étaient des lamentations de suppliciés -pas très réalistes, qui plus est. De son nez toutefois… Naran pris une inspiration, réalisant alors qu’il lui était en fait possible de respirer. L’odeur d’une plage, du vent marin, des rayons d’un soleil tropical sur le sable fin. Soit le même parfum que depuis leur arrivée. Là, était donc la limite de l’illusion.
Naran ouvrit les yeux. L’ombre était toujours sur elle- Et pourtant, la mercenaire pouvait voir la plage, les palmier, l’impact du sort de Surkesh. Elle voyait aussi le soleil noirci, les corps… Et tout cessa.

Surkesh se pavanait devant elles, fier comme un paon de son coup d’éclat. Naran ne savait pas si elle devait le remercier ou lui balancer une brique à la figure.
Elle se décida finalement à fixer la plage derrière lui, son visage déformé par la colère. Ses jambes tremblaient, et elle ne tenait debout que parce qu’elle était trop fière pour tomber à genoux. Elle avait beau tenter de cacher son souffle erratique, il était aisé de deviner à ses inspirations rageuses que Naran n’avait pas apprécié l’expérience.

Au loin, les vagues s’écrasaient sur le sable. Le bruit, régulier et rassurant, l’aidait à reprendre pied.  Naran jeta un regard inquiet à Lenore, anxieuse de voir comment elle avait survécu à l’épreuve… Mais Surkesh reprenais déjà son cours, l’air satisfait de son petit effet son et lumière. La mongole l’observa incanter d’un regard méfiant-
A raison, il semblerait, puisque bientôt une silhouette rendue trouble par la vitesse s’élançait vers elle. L’attaque était prévisible, mais un peu trop réaliste pour être ridicule. Et puis, l’attaquant n’avait pas la même… présence que leur professeur. Naran tenta donc de rester calme, et observa avec un dégout mêlé d’admiration le faux Surkesh leur transpercer le ventre.
Même si la mongole savait que tout cela n’était qu’une illusion, elle éprouvait pourtant la même terreur que si un ennemi était à sa gorge. Garder son expression neutre, ou au moins seulement surprise, relevait d’un effort colossal- Et, quand la lame d’ombre viens lui percer les boyaux, Naran sentit tout son corps se tendre comme si c’était un véritable coup qu’on lui avait porté. La nausée lui venait aux lèvres, même si la lame disparu aussi vite qu’elle s’était matérialisée, et laissa son abdomen intact.

L’humour de Surkesh n’était définitivement pas à son gout. Avec son historique et sa gueule de traitre, le voilà qui en plus jouait avec le feu… C’en était étonnant, comment cet homme avait pu survivre jusque-là, vu ses habitudes. A la place de n’importe quel général, Naran aurait pas pris deux jours avant de le laisser pour mort dans un fossé…
Mais bon, pour l’heure, il était le mage le plus puissant des Mercenaires : Une recrue de choix, ou en tout cas Naran essayait de s’en convaincre. Et puis, il le prouvait présentement en dévoilant certains de ses secrets. À sa manière, évidemment, soit avec autant de fourberie dont on pourrait lui pardonner…
D’ailleurs, il était reparti dans un monologue. Naran essayait de l’écouter, sans trop fantasmer sur l’impact qu’aurait son poing dans la figure du sombre mercenaire.
Ah, ça aurait été beau : les lunettes noires qui volent en éclats, les yeux jaunes brillant de panique, le visage si pale soudain bouffi de sang…
Mince. Naran avait perdu le fil. On parlait de cœur, de Lumière et de Ténèbres… Tiens, comme Genesis avant l’attaque… Qu’est-ce qu’il avait dit déjà ? La Lumière appelle les Ténèbres. Et une histoire d’instincts. Mh. Il serait temps d’étudier ça, un de ces jours…

Naran n’eut pas le temps d’y réfléchir : La troisième illusion venait de la heurter de plein fouet. Enfin, heurter… Plutôt de chercher à s’infiltrer en elle par tous les moyens possibles.
Le miasme inconnu et étouffant avait jailli des mains de Surkesh, s’attaquant aux deux Mercenaires dans un souffle. Naran sentait les particules pénétrer sa cornée, percer ses tympans, s’engouffrer dans sa bouche et ses narines, transpercer chaque centimètre de sa peau – Elle trébucha, manquant de tomber en arrière.
Prise dans la tourmente, elle sentait la substance lui bruler les veines comme de l’acide liquide, la rendant totalement impuissante ; Tout ses sens étaient détruit, anéantit par la douleur. C’était une illusion, encore une, elle en était persuadée, et pourtant elle ne pouvait même pas hurler sa douleur tant l’apparition lui semblait vivide.
Après une seconde qui lui parut une éternité, le miasme disparu.
Naran tomba à genoux, défaite. Des larmes de douleur se mêlaient à sa sueur, tandis que ses mains tremblantes se fermaient en deux poings furieux. En son esprit, une seule idée demeurait: faire payer à Surkesh cette humiliation. Et ne plus jamais se retrouver aussi faible face à lui...
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Dans le top 10 des idées les plus débiles du siècle, Lenore allait pouvoir rajouter «  faire confiance à un traitre des ténèbres ». Quelle idée saugrenue les avaient traversée toutes les deux ? Avait-il déjà un pouvoir d’hypnotisme sur elles avant même de leur poser la question pour qu’elles en viennent à lui demander elle-même de balancer la sauce sur leurs pauvres esprits démunis ?



La première vague avait été tout bonnement ridicule. Bien trop rapide et pleines de détails erronés. La voix de Death ? Bien tenté, c’était bien la preuve qu’il l’avait croisé pour de vrai dans sa vie mais … terriblement peu crédible. L’illusion en elle-même, trop rapide, trop chargée de clichés. Elle ne pouvait s’empêcher de suivre le cadavre sans vie de Natsu flottant sur la berge, persuadée qu’elle était que même mort, cet idiot saurait râler d’agonie pour son mal des transports…

L’idée la fit sourire. Elle n’avait pas bougé d’un poil, malgré la vitesse à laquelle la scène avait défilé, ou peut-être à cause de cela ? Malgré l’assaut de ses sens et le froid de la lame contre son cou. Elle s’y était presque attendue. Il ne pouvait pas résister à la provocation, à la tentation de reprendre l’ascendant sur leur petite sauterie improvisée. Le pouvoir psychique était une arme terrible capable de manipuler jusqu’aux sens de l’autre avec une crédibilité immense. Plus elle en apprenait sur cet arcane et plus elle désirait l’acquérir.

Expérimenter la mort. Lenore l’avait réellement frôlé si souvent qu’elle se rappelait parfaitement cette sensation étrange de temps ralenti où l’esprit est terriblement alerte, percevant les pires détails et cette horrible sensation de ne rien pouvoir faire. Naran, elle, avait mal vécu l’exercice. Plutôt que de confiance il s’agissait de défi. Un défi de concentration, c’était le but même de l’entrainement. Un défi de patience, jusqu’où allait-il pouvoir les titiller et qu’apprendrait-il d’elles ?

Son arrogance le faisait faire une erreur stupide : il cherchait à asseoir sa domination. Elles lui avaient pourtant donné une occasion d’entrer dans leurs bonnes grâces. Au lieu de cela, il s’amusait à les terroriser. Les humilier. Il osait même les inciter à dévoiler peurs et faiblesses.



Lenore n’avait pas vu venir la deuxième illusion et fit un sursaut, portant ses mains à son abdomen lorsque les griffes monstrueuses s’y plantèrent. C’était agaçant. Sa patience s’amenuisait à grande vitesse. Une envie omniprésente de le remettre à sa place, de le faire taire et de trouver un maitre plus pédagogue et agréable. Elle n’écoutait presque plus son discours.

Pourquoi donc continuait-elle de le regarder dans les yeux d’ailleurs ? Il ne fallait pas se leurrer. Lui faire confiance ? C’était contre nature. Elle ne pouvait pas le lâcher du regard pour tenter, vainement surement, de palier à ses coups tordus. Ce regard jaune maudit caractéristique des monstres. Celui qui l’obsédait.

Surkesh lui continuait son petit jeu, ses discours alors même que ses élèves n’étaient plus réceptif. Péché d’arrogance, l’erreur de trop. Il lâcha sur elles un miasme. Ne perdait-il pas le contrôle ? Illusion ou réelle tentative d’abuser de leur volonté, d’en faire ses marionnettes envahis de ténèbres. La brume sombre les enveloppait, les envahissait et les brûlait de l’intérieur. Pire que l’illusion elle-même, la suggestion.

Ce qu’il se passait désormais était-il réel ? A force de subir le cours, n’avait-elle pas laissé la porte ouverte à leur propre mort ? Lenore se débattait, tournant encore et encore, se déplaçant pour tenter de semer la brume qui lui noircissait les veines. Elle perdait le contrôle, se débattant contre de l’air insaisissable qui prenait possession d’elle. Son cœur en panique s’accélérait et faisait gagner en vitesse la brûlure qui pénétrait jusqu’à son organe vitale.


« Tais-toi… Tais-toi. Tais-toi ! »

Il était temps de mettre fin à cette blague de mauvais goût. Son instinct lui hurlait de se défendre depuis bien trop longtemps sur cette plage et par défi elle avait tout fait pour tenter de rester calme en apparence. Piètre tentative. Elle ne parvenait pas à se défaire du sort. Elle devait le faire taire à tout prix. Son regard haineux se fixa sur ses prunelles jaune monstrueux. Là où il avait avoué concentrer sa magie pour les étourdir d’illusions.

Lenore se jeta sur Surkesh, Murasama en main, d’un bond brusque qui les fit basculer tout deux sur le sable. Elle lui hurlait de se taire alors qu’elle tentait d’approcher la lame noire de ses yeux malgré la résistance de son acolyte qui lui retenait le poignet. Elle tentait de lui crever les yeux. Sous la rage, elle ne fit pas tant attention à la petite sphère translucide qui crépitait autour de la gorge du sombre mercenaire, le réduisant au silence.

La tête lui tournait, de douleur, de peur, d’une sensation d’oppression dans son esprit maintenant qu’elle tenait son couteau, alors que son regard plein de rage se perdait dans le souffre des yeux de Surkesh. Elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer les ténèbres s’insinuant jusque dans son cœur, cette lutte éternelle dont le professeur leur parlait il y a peu. Elle perdait contre lui, contre elle-même, elle perdait jusqu’à son corps, son cœur, jusqu’à son esprit.

La résistance qu’offrait Surkesh diminuait doucement alors qu’elle tentait de faire revivre la lumière dans son imagination. Elle l’encourageait, l’espérait, la priait. Elle ne voulait pas devenir ce monstre qu’elle voyait dans le reflet des yeux du mercenaire au sol.


« Est-ce que tu sais seulement te contrôler ? » Finit-elle par bredouiller à lui ou à elle-même ? Alors qu’elle tentait de retenir son geste.

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Surkesh luttait de toutes ses forces ! Y mettant toute sa vigueur, ce n'était pas suffisant... parce que Lenore avait plus de force que sa forme humaine et... semblait même avoir plus de force que lui tout court. L'instinct de survie l'aida cependant, un temps seulement. La rouquine gagnait du terrain et sa lame, toute émoussée fut-elle, se rapprochait dangereusement de sa rétine. Ce... ce n'était pas seulement que Lenore avait plus de force que lui... ce fut surtout que le sombre mercenaire en avait de moins en moins, de la force. Lui qui peut encaisser quelques balles sans trop de problèmes, ici, s'épuisait comme en plein sprint. Ses grognements, grincements de dents et râles d'efforts douloureux ne parvenaient pas jusqu'à ses propres oreilles. Lui qui s'essayait à quelques mots parlait sans un bruit. Tout cela paraissait surnaturel... tout cela était définitivement magique à souhait et... devait-il prendre sa forme de sans-cœur... ?!
A deux doigts de révéler sa véritable forme, une idée lui vient en tête et soit, ce n'était pas comme si des milliers d'options s'offrait à lui ! Et si jamais ce fut le cas, il n'aurait pas eut le temps de les examiner !

Fred souriait paisiblement à Lenore, les yeux paternels pleins d'affections et non sans malice, s'amusa de sa réaction. En paix et serein, le vieux tenancier du Centurio lui disait d'un regard que tout allait bien ! Que c'était okay... pour lui comme pour elle. Ce fut là le visage d'un homme... d'un père fier de sa fille... même adoptive. Lenore relâcha alors la force qu'elle exerçait jusque là, juste assez pour que Surkesh ne s'échappe. Le vieux se désintègre en cendres, redevient poussière.

Le sombre mercenaire roule dans le sable, se relève en catastrophe et recule dans la précipitation, court à reculons les yeux rivés sur la rouquine. Nerveusement, ses yeux humains au regard de sans-cœur vérifie la position de la mongole... et tout aussi stressé, Surkesh se poste dos à l'océan, cherchant à avoir les deux mercenaires dans son champ de vision. Les bras du sombre mercenaire s'auréole alors de fumées noirs qui tournoient en hélices... préparant un sort de matière noire, prêt à matérialiser les bons outils si besoin est. Après ce petit coup de pression... Surkesh sourit à pleines dents, certes arrogant mais pas peu fier de lui.
Quel plaisir d'enfin voir Lenore, l'impassible et stoïque mystérieuse mercenaire que rien n'atteint... sortir de ses gonds à ce point-là.

« Voilà. C'est exactement pour ça que le psychisme est super important les filles... entre une qui tombe à genou en pleure et l'autre qui pète un cable... vous faisiez des proies faciles. Surtout que le temps de l'illusion, personnellement, je suis libre de tout mouvement. L'air que vous respirez, le sol sur lequel vous marchez, la température, le vent, l'humidité... un simple détail qui cloche peut vous suffire à casser une illusion. »

Rien à faire... le sourire de Surkesh ne s'effondrait pas et... même sans émotion, il éprouvait un plaisir relativement sadique. Les femmes brisées lui paraissaient étonnement belles... et encore plus belle à l'idée que ce fut lui qui, au moins un instant ou deux, les brisa. Ca permet de situer un peu, d'en apprendre plus sur leurs réactions. Déjà, Surkesh pouvait dire que Lenore encaissait mieux la magie que la mongole... puisque sinon, Narantuyaa aurait surement eu la même réaction que la rouquine. Le sombre mercenaire ne se priverait pas de tuer la dernière venue du Centurio s'il ne risque pas d'être suspecté... et venait d'apprendre que ça serait bien plus facile que prévu.
Quelque chose, alors, interrompit ses pensées morbides... une simple pensée, neutre et appuyé sur cette idée... l'idée que c'était... ses élèves, désormais. Cela le troubla quelque peu, suffisant à dissiper la sombre magie qui auréolait jusqu'ici ses bras.

« C'était un peu rude, je suis désolé... » Lança-t-il, se voulant sincère au moins en apparence mais malgré lui, sa politesse se peignit d'un sarcasme moqueur. « ...je vous apprends la magie comme je l'ai apprise : à la dure. J'ai du subir ce genre d'illusion sans avoir les explications au préalable et ce que vous avez vécu dans la dernière illusion ? Je l'ai vécu en vrai. Je ne sais pas trop ce que c'est que d'y allez trop fort. Pour moi, tant que vous n'êtes pas mortes c'est que je ne suis pas allé trop loin. Après, je ne vous fait pas subir ça pour mon seul plaisir sadique... enfin, pas que pour ça.

Mokuro Rokudo, le plus grand illusionniste qui soit disait ceci : la réalité est illusion et l'illusion est réalité. Le but d'un illusionniste, ca sera toujours de brouiller votre perception du réel et de l'irréel. S'il y arrive, vous êtes cuites. »


Comme pour imager, Surkesh leva nonchalamment le bras et fit apparaître une illusion courte. Jusqu'ici, il avait envoyé ses illusions directement dans l'esprit de ses cibles, provoquant chez elles des hallucinations. Là, cela relevait plus du mirage... une image sans consistance de Natsu Dragneel lui-même qui passait comme ça sur la plage ! Quelques secondes à simplement marcher puis l'illusion courte disparu.

« La mongole n'a pas du le voir plus que moi-même... mais toi, Lenore, toi qui l'a côtoyé tu dois bien voir des différences entre le réel Natsu et le Natsu créer à partir de mes souvenirs. De même, il ne hurle pas, ne pue pas et surtout, le plus évident, il marche sur du sable sans que celui-ci ne bouge. Que l'illusion soit une hallucination, un mirage ou les deux, l'important reste de chasser les détails qui clochent. L'idée étant que si je faisais une illusion de Natsu suffisamment convaincante, qu'est-ce que je pourrais lui faire faire ou dire ? Je soupçonne d'ailleurs qu'à la destruction du Centurio, les coupables usèrent d'illusions pour dissimuler leurs identités. »

Et... on en a fini pour les illusions... sans doute que Lenore comme la mongole devaient en être écœurées. Soit... il était temps de parler du couteau à beurre de la rouquine. Pouvait-elle, en réalité, usé de magie ? Si c'était le cas, cela voudrait dire qu'elle est une maitre aguerrie du psychisme pour réussir à aussi bien dissimuler sa puissance magique. De ce que percevait Surkesh, Lenore n'avait même pas de quoi lancer un sort élémentaire dès plus basique... alors un sort de mutisme et un autre faisant se volatiliser l'énergie vitale ? Peut-être même l'absorbant ? Or, vu sa réaction après les illusions, ce fut impossible qu'elle soit aussi douée dans le domaine du psychisme.
Puisque même si l'idée qu'elle attaque soudainement Surkesh n'empêchait en rien qu'elle possède un psychisme aguerrie... qu'elle le fasse en perdant autant le contrôle ? La seule option possible... ce fut que les sorts venaient de l'arme et non d'elle.

Lenore possèderait une arme unique ? Surkesh était... particulièrement curieux, soudain.

« N'hésitez pas, si vous avez des questions ou si vous voulez d'autres sorts dans la gueule... on peut essayer des vagues d'énergies noires, des ténèbres pures comme dans dernière illusion ou des sorts d'entraves ! »

Après avoir usé d'un ton enjoué, l'avidité, la cupidité et l'avarice se lisait dans les yeux soudains luisants de Surkesh... de même que son sourire s'était défait, laissant place à une expression neutre de la plus grande froideur.

« Oh, et... Lenore... je maintiens que tu ne peux pas lancer le moindre sort pour l'instant... mais... je suis curieux de savoir où tu as eu ton couteau à beurre ? Ce n'est pas le genre d'armes qui se vend à la brocante du coin. » Lança-t-il avec assurance, sûr de lui et de ses conclusions. Quand bien même ce n'était pas une arme unique, c'était forcément autre chose qu'une simple lame émoussée. D'ailleurs... si ce n'était pas une arme unique, ca serait beaucoup plus facile de la récupérer...
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Naran se passa une main sur le front. Le sang battait encore à ses tempes, et un léger vertige lui prenait la gorge… Mais le pire c’était encore le roucoulement satisfait de Surkesh. Elle se concentra -puisqu’on lui répétait de le faire, autant s’y mettre. Il devait préparer encore une tromperie, à court ou long terme… Elle comme Lenore en avait pourtant assez vu pour aujourd’hui.
Et là, ce ne fut pas Surkesh qui jailli sur eux, mais Lenore qui bondi sur lui. Bon, Naran n’avait clairement pas été la seule affectée par les illusions…
Laissant les deux lutter sur le sable, la mongole se releva lentement. Tout son corps semblait engourdi par les expériences de la journée ; Et puis, si Lenore abimait un peu leur mage ténébreux… Il ne l’avait pas démérité.

L’entrainement "un peu rude", comme il le présentait, avait pourtant porté ses fruits. Naran en tout cas était fermement motivée à entraîner son esprit, par tous les moyens possibles… Et le plus vite possible. Mais il lui fallait des défenses solides avant de se frotter aux illusions de Surkesh.
En attendant, calmer tout ce beau monde, et aller se passer la tête sous l’eau froide. Potentiellement, se trouver une bonne bouteille, et deux trois imbéciles à maraver, de quoi se remettre sur pied…

Du côté de la plage, les choses semblaient s’être pacifiée. Après s’être tortillé hors des griffes de Lenore, Surkesh avait le souffle court et les yeux brillant d’excitation. D’un côté, ça ne devait pas lui arriver souvent d’avoir une jolie fille sur le dos. D’un autre, c’est quand même une réaction assez étrange à une tentative de meurtre…
Mais il était hors de question de le laisser repartir dans un monologue. Lenore était clairement à bout, et Naran elle-même se contenait avec difficulté.

« Surkesh. Je pense qu’on peut s’arrêter là. » Son ton avait été doux, mais ferme. La mongole avait bien conscience de mettre fin à un cours dont le contenu risquait pourtant fort de leur servir. D’autant que Surkesh ne sera peut-être pas si prompt à leur enseigner une nouvelle fois... Mais il fallait agir avant que ses deux camarades s’étripent sur le sable chaud.
« Laisse nous le temps de préparer notre contrepartie… On se retrouvera ce soir en ville. »
Naran fit signe à Lenore, l’invitant à la suivre et quitter l’endroit. En espérant que la rousse ne choisisse pas plutôt de découper leur professeur…

A réflexion, ce dernier avait été relativement honnête - Oui, aussi contradictoire que cela puisse paraitre. Il leur avait montré… Ce qu’il pensait être leurs faiblesses, tout en expliquant les failles de ses propres attaques. Après tout, Naran n’aurai pas attendu d’un maître d’arme qu’il adoucisse ses coups pour pallier à son inexpérience… Même si elle avait réalisé qu’elle avait jusqu’ici ignoré un pan entier de sa formation de guerrière. Y remédier allait être long et difficile, autant pas perdre de temps.
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Fred souriait. Ce n’était tellement pas son genre. Pas de cette façon. Jamais du temps qu’elle l’avait connue. Lenore en était troublée et laissait s’échapper sa victime. Non pas que l’incohérence la perturbait. Mais ce regard bienveillant lui en rappelait un autre. Loin d’être Fred, c’était un autre protecteur qui l’assaillait de nostalgie. Un homme bien, un père travailleur qui la couvait de ce regard attendrit même quand elle ne le méritait pas. Et dernièrement, elle était loin de le mériter.

Seule sur le sable, les yeux dans le vide, sa main se serrait autour de la lame noire, ses dents grinçaient d’agacement. Elle tentait de reprendre le contrôle sur elle-même. Elle tentait d’oublier les illusions, la douleur brûlante, l’envie d’énucléer ses yeux jaunes qui lui avait échappés.


« Il n’était pas comme ça… Fred. » Marmonna-t-elle, une fois sa conscience de ce monde revenue. Elle se relevait alors que ses muscles étaient encore tiraillés par la tension, comme une marionnette désarticulée qui peine à se mettre sur ses appuis, la tête basse puis penchant de côté pour jeter un regard haineux à Surkesh. Il était loin, à l’abri de leurs portées respectives. Il les fuyait mais jubilait.

La rousse évitait son regard pour s’attarder sur ses lèvres, ce rictus provocateur, cette grimace sadique. Elle avait tout le mal du monde à reprendre son calme le concernant et ses paroles ne faisaient que l’enfoncer davantage. Il s’amusait à casser ses jouets, gamins capricieux et égoïste. Même ses excuses étaient tintées de fausses notes.

Même l’image de Natsu qui déambulait n’était pas correcte. Du moins pas dans la vision de Lenore. Mais les possibilités qu’apportait cet arcane, restaient des plus utiles. Que la vie devait être facile pour les mages. Distraction, infiltration, élimination, tout leur était offert sur un plateau imaginaire. Elle s’étonna juste de ne connaitre personne réputé pour ce genre de don à travers les mondes.

Qu’importe la difficulté qui se levait devant elle désormais pour maîtriser ce genre de magie, elle trouverait le moyen de l’apprendre. Quitte à continuer avec cet irritant épouvantail puant planté devant les vagues. L’idée de devoir le laver et le rhabiller lui revint ironiquement en tête. Qui serait donc une proie facile après cela ? Un sourire se dessina enfin à ses lèvres à l’ironie de le savoir entre ses mains à son tour. Proie facile toi-même. Mais son sourire s’éclipsa à la mention de l’attaque qu’avaient subie les mercenaires.

La destruction du Centurio ? C’était si facile que ça d’endosser une autre identité ? quel niveau de magie, il fallait pour en être capable ? Elle devait se renseigner, ou demander à quelqu'un de s'en charger. Elle se redressa en soupirant, roulant des épaules pour se détendre un peu et se redresser dans son allure. Sa réflexion l’aidait à reprendre du poil de la bête. Lenore revenait à son état habituel. Calculateur, envisageant plusieurs possibilités, réfléchissant aux conséquences et aux prochains coups, délaissant les jeux sado-maso que lui proposait le sombre mercenaire.

Elle fut surprise lorsqu’il se renseigna sur sa lame noire. Ce couteau sortit de nulle part, une nuit à Hill Valley, qui ne la quittait plus depuis. Elle leva un sourcil, dubitative, mais ne voulait pas lui dire la vérité. Elle ne le pouvait pas de toute façon. Elle n’en savait rien, mais sa présence l’apaisait. Et elle ne comptait pas s’en séparer.


« Mon couteau à beurre ? Offert avec le beurrier. Ricana-t-elle. Je peux t’en avoir toute une batterie, si tu veux. Je t’apprendrai le lancer de couteau. A la dure. Comme je l’ai apprise. » Ironisa-t-elle avec impertinence en plissant les yeux et jouant avec la lame. Elle la rangea à sa cuisse sans essayer de se faire discrète sur les proportions de peau mise à nue.

Lenore acquiesça lorsque Naran sonna la fin du cours, l’invitant à partir de la plage, invitant Surkesh à reporter la suite à une autre fois, s’il en avait l’audace, si elles en avaient le courage. La rousse jeta un dernier regard moins excédée mais tout de même agacée à leur professeur avant de la suivre. Les grains de sable roulant sous la plante de ses pieds, leur chaleur, leur douceur, leur informe consistance la détendait. Elle accepta volontiers la proposition de Naran pour boire quelques verres après cette séance de torture volontaire. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas discuter et pris une cuite et bizarrement , l’occasion semblait tentante.
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Bien ! Il est l’heure de la notation, et je ne commence même pas à vous détester quand j’vois ce genre de rp. Peut-être même que, j’apprécie de vous commenter !

*secoue les autres mercenaires afin de les forcer à noter une fois de temps à autre*

Donc… Durant la lecture du rp, j’avais dans l’idée de faire un commentaire bien distinct pour chacun d’entre-vous. Sauf qu’entre temps, j’ai découvert la flemme ! Du coup, formule criante d’originalité, j’vais donner à chacun d’entre-vous la plus grosse critique que j’ai pour ce rp et ensuite dire ce qui était… Passable… Ou bien. À vous de choisir la sémantique.

J’vais quand même vous désigner à tour de rôle pour la critique, restons logique !

Surkesh :

Quel est ma plus grande critique à ton égard pour ce rp, en soit, c’est bien simple. Bien souvent, je trouve que tu (le joueur, pas le personnage) donnes un trop grosse connaissance irp à ton personnage. Par le fait que, toi-même, tu connais beaucoup de chose hrp par ton statut de vieux de la vieille.

Enfin, j’vais m’expliquer.

Par exemple, j’ai haussé un sourcil quand Surkesh à fait mention à Mukuro Rukudo. Nous sommes d’accord, nos personnages ne viennent pas à la vie à l’instant où nous créons la fiche. Cependant, comment Surkesh (humain ou sans-coeur) qui n’a jamais touché de prêt ou de loin à la Lumière quand la personne était incarnée, pouvait en savoir autant sur lui ? Genre, savoir que c’était un maître de l’illusion et ainsi de suite. Ce que j’veux dire par là, c’est qu’il me semble essentiel de délimiter les connaissances que nos propres personnages possèdent.

La comparaison va être grossière, mais c’est comme si Surkesh était capable de se battre comme Auron alors qu’il ne l’a jamais vu de sa vie.

(Avec l’exemple de Mukuro, peut-être que j’me trompe et que l’gars avait des livres en rp ou des démonstration de talent dans tout les mondes. Dans quels cas, j’accepte la critique et de voir la portée. Je n’étais pas sur le forum à cette époque et je ne suis pas au courant de tout)

Même chose par rapport au lien que tu fais avec Murasama qui pourrait potentiellement être une arme unique.

Selon moi, le terme est tellement plus emprunt à de l’hrp qu’à de l’irp. Pourquoi ? Simplement parce que c’est nous qui décidons quelle arme est « unique » où non, qu’il s’agit d’équipement de légende. Oui, c’est le terme, légende. En soit, il serait tellement simple de faire rentrer des pièces d’arme banale dans une sorte de légende rurale. Un peu comme la Buster Sword d’Angeal. Hrp, nous savons que c’est grâce aux qualités d’Angeal que la lame est aussi puissante dans ses mains.

Tu vois où j’veux en venir ? Il n’y a pas douze armes dans le monde qui sont considérées comme unique ou arme de légende. Tout peut le devenir. Comme la grenouille qui sort de son bocal et annonce la pluie (ou un truc comme ça) n’est rien d’autre qu’une question d’interprétation.

Donc, voilà ce que je trouve dommage. C’est que nous ayons ce mélange un peu trop prononcé d’irp et d’hrp dans ce texte.


Naran :

Bon, ici, j’vais beaucoup moins écrire que pour Surkesh. Pas que je vous aime moins, simplement que je vais éprouver moins le besoin de donner plusieurs exemples pour illustrer mon point de vue.

Pour toi, Naran, j’suis presque triste que tu ne mènes pas un peu plus la danse dans ce rp. Ici, j’parle plutôt du moment après les illusions.

Surkesh balance ses illusions, les décrits et tout. Ensuite, toi, tu repasses dessus et tu nous donnes rien d’autre que l’aspect d’une Naran totalement maîtrisé et qui ne tente pas un seul instant de se dégager ou de se venger. À l’inverse de Lenore qui (d’accord, elle a des PS en Psychisme) et saute directement sur son professeur. La critique peut sembler étrange, comme si j’suis en train d’me plaindre du fait que tu respectes les PS. Mais ce que j’veux dire par là, c’est qu’il s’agit aussi de compétence de déstabilisation et que tu peux te reprendre après un certain temps.

Et c’qui me fend un peu le coeur, c’est d’avoir juste l’impression à ce moment-là que tu subis le rp parce que tu penses ne pas avoir les PS pour réagir. Tu vois c’que j’veux dire ? Ou plus simplement, que tu ne voulais rien tenter.

Là, j’parle de critique et de reproche. Dans ton cas, j’ai surtout la crainte que ce moment te tétanisait et que tu n’osais pas trop en faire. Tout ça pour dire, il ne faut pas hésiter à se jeter dans le tas et faire des trucs ! Si tu fais une connerie ? C’est pas grave. C’est en faisant des conneries que l’on apprend et qu’on avance. Alors, fait moi plaisir, lâche toi la prochaine fois !


Lenore :

La meilleur pour la fin ! Héhéhé… En fait, c’était une blague.

Cf ce que j’ai dit plus.

Bon, en sois, c’est plus difficile de revenir sur toi parce que j’ai moins de « matière » à traiter parce que tu restes dans une zone sûre. Enfin, j’suis pas non-plus en train de dire que tu ne risques rien, attention. Disons à la place que, ce sont tes qualités à ce niveau du récit et j’savais bien ce que ça allait donner.

Par exemple, la séance de séduction avec Surkesh, j’ai adoré ça ! Sauf que dans d’autre rp, j’ai déjà vu ça (pas exactement la même chose, hien) et j’aurais tellement adoré que tu essayes un nouveau truc pour toi. Genre, une autre approche de séduction !

Bon après, toi et moi sommes d’accord, il peut s’agir d’un sujet tabou ou simplement quelques chose de pas indiqué. Voir, aussi, c’est juste pas pour ça que tu écris. Et clairement, ce n’est pas à moi ou a un autre de te forcer d’écrire des choses dont tu n’as pas envie / pas l’inspiration. Donc voilà ! C’est rigolo, j’parle de critique, et ça n’en est pas du tout. Bref… Tarte aux oignons.


Et maintenant :

Ouais, j’ai plus de critiques à faire. Donc, c’est le moment où j’dis ce que j’trouve cool dans ce rp !

Oh, vous savez quoi ? J’vais même dire ma plus grosse appréciation pour chacun d’entre-vous ! Comme ça, vous aurez vraiment l’impression que j’me suis pas foulée pour la notation de votre rp. Sauf qu’il n’y aura pas de titre avec vos noms, j’ai plus envie.

Ce que j’aime beaucoup avec toi dans le rp, c’est qu’il y a eu en très peu de temps énormément de rp parlant de l’affinité magique et comme est-ce que ça marche. Au final, c’est juste une réécriture et / ou une nouvelle interprétation de l’outil de Xaldin. En soit, c’est ça qui est intéressant comme travail, voir comment tu peux t’en sortir pour rendre la chose en rp.

Finalement, j’trouve que c’est pas mal du tout ! J’vais pas dire que ça va en devenir une référence, car au final, ça reste de l’interprétation et j’aime les différents rp qui ont été créer pour cela.

Donc, toi, c’est bien ! Et surtout, j’aime la technique d’apprentissage à la dure. Genre, il manquait plus que tu leur balance un Brasier X à la gueule en disant : « éviter de cramer ». En vrai, j’ai trouvé ton rôle de professeur assez intéressant. Ça change beaucoup de ce que nous pourrions voir dans le reste du forum. Enfin, j’dis ça parce que la plupart des mages sont dans des groupes considérés « lumineux ».

Pour toi, Naran ! Ce que j’ai vraiment adoré chez toi, outre ton style, c’est la curiosité du personnage.

En gros, t’es là devant un truc que tu ignores complètement et t’es vraiment à fond dessus. En vrai, pour parler en terme cliché (à ne pas prendre dans le sens péjoratif du terme) on dirait un peu le personnage d’anime qui pose tellement de question que le professeur n’arrive pas à suivre. C’est ça qui est génial, c’est de voir cette soif de connaissance qui se retourne un peu contre toi en décidant de suivre ce cours.

Aussi, ce qui en découle donc, c’est cet objectif que tu en développes. Donc voilà, ce n'est pas très long, mais j’aime beaucoup cet aspect-là.

Finalement, Lenore !

Pas de surprise, j’ai beaucoup apprécié deux choses dans ce rp. Le premier, tu le sais, c’est arriver à rendre une situation comique dans un truc ultra-sérieux. Rpz la télé qui n’existe. Dans le flot d’explication et de coup bas, c’était vraiment une brise fraîche, ça fait plaisir. La seconde chose, c’est quand tu te diriges dans des côtés plus positif. Par exemple, l’exemple avec Fred où ce genre de moment très doux et calme. Là, c’est pas une brise fraîche, c’est une caresse sur le coeur.

Plus haut, j’dis que tu as un terrain que tu maîtrises plutôt bien. Et ici, ce qui est intéressant, c’est que c’est assez rare ce genre de moment. Tu vois où j’veux en venir ? C’est un peu comme le désert que tu préfères. Si tu en manges une fois tous les trois mois, c’est d’autant plus kiffant ! Donc, c’est vraiment ça ici, j’ai été ému.

Bon voilà ! Moi, j’ai fini ici. C’est déjà pas mal. En attendant, sachez que j’ai globalement bien-aimé votre rp, il est assez intéressant et surtout quand tu te questionnes sur la façon donc marche les mercenaires.

Donc… Exploit accompli ?


Normal : 21 points d'expérience + 200 munnies + 3 PS !
— En Magie pour Surkesh
— En Psychisme pour Naran
— En Magie pour Lenore
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