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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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« Que bueno ! Que rico ! Que lindo ! Paris latino ! Joséphine Blanche robe rouge et noire, danse avec les reflets du miroir ! »

Je coupe le volume de la radio de mon petit vaisseau gummi. Au grand désarroi habituel de mon pilote attitré, Francis. Il soupire un peu comme un enfant mécontent mais continue sa tâche avec application. C’est MON vaisseau après tout, je fais ce que je veux dedans.


« Qu’est-ce qu’on retourne faire à Costa del Sol Madame Song ? Vous avez encore fait une connerie ?
- Gardez votre sale langue acerbe dans la bouche Francis. Nous retournons là-bas car c’est le souhait du Président Rufus. Manifestement, il n’a pas d’autres employés disponibles pour superviser le début des travaux sur place.
- Faites gaffe, vous allez finir par bronzer avec le soleil local.
- Ne vous en faîtes pas, j’ai pris des crèmes éclaircissantes pour la peau, le soleil ne pourra m’atteindre. »

Nous marquons une petite pause, le temps pour nous de poursuivre un peu notre voyage sur les Routes Interstellaires. Au moins ici, il y a un peu moins de vaisseaux sans-cœurs. C’est étrange qu’ils se tiennent éloignés de ce monde, pourtant sans réelles défenses. Enfin, ce n’est pas moi qui vais jouer les fines bouches : nous avons déjà été attaqué sur cette route par le passé avec Francis et nous avions bien failli y passer.

« Rassurez-moi Madame Song, cette fois-ci, on ne va pas se taper des soirées dansantes et autres festivités de bourges ?
- Des « festivités de bourges » comme vous dîtes, c’est 95% du travail dans le service diplomatique, si vous n’êtes pas content, allez vous plaindre à Rufus, il se fera un plaisir de vous virer.
- Ouais, ouais… Sérieusement on a une soirée à faire encore ?
- Non. Je vais superviser les débuts des travaux avec le chef de chantier et l’architecte en chef. Apparemment, notre patron veut que soit bien réglé avant que les ouvriers se mettent à l’action : il veut éviter des coûts supplémentaires dues à des mauvais plans.
- Ça va pas être très drôle tout ça…
- Ce n’est pas comme si vous aviez quelque chose à faire une fois sur place Francis… Vous n’aurez qu’à… Vous balader en ville ou aller à la plage pendant que les grandes personnes effectuent leurs missions.
- Gna-gna-gna ! 
- Quoi ?
- Non, rien… C’est le bouton sur votre gauche qui a fait ça. 
- Tsssss… »

Nous finissons notre périple pour enfin atterrir à l’astroport de la Costa del Sol. Nous arrivons de nuit. Alors que la Lune illumine l’océan de sa lueur pâle et argentée, la ville dégage des lumières chaudes, signe d’une activité nocturne importante. On aperçoit même quelques feux de bois improvisés sur la plage. La Costa del Sol, ou le paradis de l’éternel été. Ces gens sont globalement bien lotis : contrairement à d’autres mondes, ils ne connaissent ni la guerre, ni la pauvreté de masse ou la faim. Nous sortons de la zone d’atterrissage pour rejoindre notre hôtel habituel désormais : la station Shin-Ra Agrabah. Une petite voiturette nous conduit sur place, nous passons par l’entrée principale. On nous porte nos modestes bagages jusqu’à nos chambres, mitoyennes. Nous décidons d’aller dîner au restaurant de l’hôtel avec Francis, l’occasion de discuter un peu avant d’aborder nos projets du lendemain.

« Vous savez Madame Song, on est proche de la mer, on devrait prendre des produits issus de la pêche du coin.
- Pourquoi pas oui. Tu me conseilles quoi ?
- Du crabe ou homard, ça devrait contenter vos goûts je pense.
- Certes, en grande noble que je suis. »

Le serveur approche, dans son costume bien repassé. Il nous salue poliment. Quelque peu surpris de voir une femme aussi bien habillée que moi avec… Francis, qui n’a certes pas son marcel, mais qui ne dégage pas une élégance très manifeste.

« Avez-vous fait votre choix Monsieur, Madame ?
- Ce sera un homard pour moi.
- Très bien Madame. Et pour vous Monsieur ?
- Côte de bœuf avec des frites et son beurre de je-sais-pas-quoi s’il vous plaît.
- Très bien… Avez-vous regardé la carte des vins ?
- Madame ne boit pas d’alcool, donc je vais partir sur un grand pichet de sangria.
- C’est un pichet de deux litres, monsieur.
- Oui merci je sais lire.
- Fort bien monsieur. »

Le serveur s’éloigne. Légèrement surpris de la consommation de Francis. Il ne connaît pas le personnage le pauvre. Parcontre, il se fout un peu du monde ce vieux pilote baroudeur.

« C’était bien la peine de me faire un cinéma sur les produits de la mer.
- Oh ça va, au moins vous prendrez pas des fesses chef. »

Élégant. Raffiné. Délicat. Trois mots qui expriment parfaitement qui est Francis. Oui, c’est un sarcasme. Nous attendons une quinzaine de minutes, puis nos assiettes arrivent sous des cloches d’argent. C’est servi proprement et le tout a l’air appétissant. Francis se frotte les pas, signe du début de la dégustation. Je prends mon temps, tandis qu’il se précipite sur sa viande, le serveur semble presque désolé pour moi. Je n’en ai cure, ce n’est pas un membre de ma famille après tout. Bien qu’il commence à réellement manger comme un goret. Je vais intervenir pour éviter que tout le restaurant nous regarde comme un étrange spectacle.

« Francis, pourriez-vous avoir la décence de manger proprement lorsque je suis à votre table ?
- Ah ? Oui, pardon. »

Il se redresse et reprend une position plus adaptée au lieu, avec un peu plus de manières.

« Comment va le petit Noah ? Il avait l’air un peu triste lors du dernier déménagement.
- Je m’en suis occupée, il se sent mieux maintenant.
- C’est bien. »

Il finit sa phrase tout en replongeant son regard dans l’assiette. L’heure du repas étant passée depuis un petit moment, les clients partent peu à peu, alors que nous continuons de manger tranquillement.

« Dites-moi Francis… J’ai une question à vous poser.
- Je vous écoute ?
- Vous connaissiez mon mari lorsque vous étiez encore chez les Soldats ? »

Il m’adresse un regard, puis retourne dans son assiette avant de lâcher ses couverts. Il s’enfonce dans son siège et semble réfléchir. Je fais de même et j’attends qu’il réponde, manifestement il ne m’a pas tout dit.

« Je l’ai connu, oui. C’était il y a trois ans je crois. On a dû faire une mission ensemble. C’est sensé être confidentiel, je ne peux pas vous en dire vraiment plus en théorie.
- Il s’agit de moi et mon mari. Personne ne va nous écouter ici.
- Bien, bien… Si vous insistez. Je suis allé passer le prendre en Terre des Dragons, et nous sommes partis à Illusiopolis. Je savais même pas qu’il était marié à l’époque, je ne l’ai su qu’après quand je vous ai connu. J’ai fait le rapprochement à ce moment-là.
- Qu’est-ce que vous alliez faire à Illusiopolis tous les deux ?
- Ma dernière mission en tant que Soldat, à vrai dire. La mission la plus ratée de ma vie. On devait s’occuper d’un petit gang qui faisait un peu de bazar, ça gênait des projets de l’entreprise. Pour faire simple, il y a eu plus de morts que prévu et… Nous avons dû nous enfuir.
- Mon mari … ?
- N’est pas mort ce soir-là. Nous avons réussi à rejoindre l’astroport et nous enfuir.
- Il vous a dit quelque chose de spécial ?
- Non… Pas que je me souvienne. Il était pas très bavard avec moi.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé pendant la mission ?
- Un autre gang à débarquer, ça a fini en vaste boucherie. J’étais couvert de sang, je le sentais couler le long de mes bras. J’en ai encore des frissons parfois. Après ça, j’ai abandonné les rangs du Soldat pour me consacrer au pilotage.
- Ce n’est pas exactement ce que vous m’aviez dit.
- Faut bien sauver la face, vous comprenez ça je crois chez vous en Chine. »

Il a l’air honnête et oui je le comprends. C’est une question d’honneur et de dignité. J’ai le cœur serré, comme à chaque fois où j’aborde le sujet de mon époux disparu. Je vois que Francis se rapproche de la table, comme pour me faire une confidence. Je me redresse et me penche également.

« Vous savez Madame Song… Lorsque je vous ai connu, j’ai pensé à quitter la Shin-Ra. Partir à la retraite, et plus rien glander de ma vie. J’ai compris que ma vie n’avait pas vraiment d’intérêt maintenant, mon âge d’or est derrière moi. Vous… Vous avez su m’inspirer. Vous êtes quelqu’un d’impressionnant. Vous êtes courageuse et même si vous savez être terrible, vous avez bon fond. Je vous aiderai à retrouver Haojun et je vous suivrai quoique vous fassiez. Je préfère encore travailler pour vous plutôt que ces enfoirés de la direction.
- Merci. J’apprécie ta loyauté Francis. »

Je suis flattée et émue à la fois. C’est une belle déclaration d’un compagnon de route depuis maintenant des mois et des mois. Nous finissons le repas silencieusement, fatigués et en proie à nos propres passés. Nous laissons la note pour la Compagnie et partons vers nos chambres où un sommeil bien mérité nous attend avec impatience. Nous commencerons les affaires demain matin à la première heure.

Je fais ma toilette et rejoins mon lit soyeux et douillet. C’est vrai que les matelas de cet hôtel sont particulièrement confortables, un vrai délice pour mes pauvres vertèbres. La nuit se déroule sans problèmes, je suis réveillée par la lueur du soleil qui vient se répandre sur les murs de la pièce. On dit que le meilleur réveil est celui qui se fait avec le soleil, car le tout est complètement naturel. Je n’en sais rien, mais pour moi cela marche la plupart du temps. Processus habituel : douche, maquillage, habillage et direction l’accueil.

A cette heure-ci, l’hôtel est encore presque désert et je croise même certaines personnes de l’entretien, surpris de voir une femme levée avant huit heures. Et bien oui messieurs dames, il y en a qui travaillent ici. Je profite de mon petit temps d’avance pour prendre un thé. Cela aide à me réveiller. Je guette l’horloge de l’entrée, lorsque celle-ci affiche huit heures, c’est le moment de sortir et de se diriger vers le chantier principal : le centre commercial. Une petite voiturette m’attend à l’extérieur et le chauffeur, un grand brun musclé certainement originaire de la région, me conduit à mon point de rendez-vous. Je ne parle pas avec lui, je ne suis pas bavarde de si bon matin. La Costa s’anime peu à peu après une courte nuit pour certains fêtards. Retournez au travail bande de fainéants ! La chaleur n’est pas encore très pesante, cela ne doit pas durer, j’imagine que la température va monter au fur et à mesure de l’ascension de l’astre solaire.

Les rues blanches de la Costa me contraignent à mettre déjà mes lunettes de soleil. Je commence machinalement à m’éventer. Nous arrivons à un terrain déjà en train d’être aménagé. On retourne la terre, on mesure et on amène le matériel, ils vont certainement bientôt commencer les fondations. Je vais insister pour que les constructions soient adaptées à des inondations et aux tremblements de terre. Les catastrophes ne sont pas à prendre à la légère, je viens de Chengdu, je sais de quoi je parle. Niveau séismes, on a une certaine expérience. Une cabane de chantier semble abriter mes deux camarades du jour : l’architecte en chef et le chef des chantiers. Nous allons avoir une bonne discussion. Le beau gosse me dépose et je vais directement à l’intérieur.


« Bonjour Madame Song ! On ne s’attendait pas à ce que vous arriviez si tôt !
- Il faut bien que je fasse mon travail aussi, messieurs. » dis-je sur le ton de la plaisanterie.

Autour d’une grande table de chantiers, de multiples plans de construction, des dessins. Le chef des chantiers est un homme-castor, certainement originaire du monde de la Forêt de Sherwood. Ses grandes dents en font une créature un peu impressionnante, je n’aimerais pas qu’il me morde. Il a une tenue d’ouvrier classique, adaptée à sa morphologie particulière avec un casque sur la tête. L’architecte en chef quant à lui semble un humain normal. Il a l’air un peu plus exposé au soleil, du coup je peux d’office éliminer quelqu’un qui viendrait d’arriver d’Illusiopolis. Je profite de cet instant de présentation pour retirer mes lunettes.


« Madame Huayan Song, enchantée. Je suis la conseillère envoyée par le Président pour superviser avec vous le début des travaux à la Costa. Je crois que vous avez déjà fait un excellent travail, donc je ne serai pas des vôtres très longtemps !
- Ce serait un plaisir pourtant ! Je m’appelle Rodrick Têtaqueue. C’est moi qui gère les travaux !
- Je suis Pierre de Freinarrière. Je suis l’architecte chargé de dessiner les plans des bâtiments à construire. C’est une grande joie de vous rencontrer enfin ! Nous avions beaucoup entendu parler de vous.
- En bien j’espère ! »

Nous rigolons quelques instants, cela veut tout dire. Ils n’ont pas entendu que des choses positives à mon sujet. Ce n’est pas grave, je ne suis pas ici pour être un tyran après tout. Sauf s’ils me poussent à l’être. Je prends place à côté de Rodrick, ils observent une dernière fois l’agencement du centre commercial avant de débuter.

« La conception du bâtiment me semble correcte : deux étages maximum pour éviter de défigurer le paysage urbain de la Costa del Sol, une forme de U permettant de mettre des terrasses et quelques espaces verts de modestes tailles au milieu.
- Oui. Ainsi les boutiques que nous voulons mettre en avant seront sur les côtés extérieurs du U, tandis que les restaurants et autres petites échoppes pourront être mises au milieu. Les vêtements et le luxe pourront être répartis sur les autres étages.
- Sans oublier les matériels de pêche et de sports nautiques. C’est important vu le monde où nous sommes Pierre.
- En parlant de pierre, je vais faire en sorte de couler la dalle de béton seulement sur la forme du U pour éviter de bloquer les racines des futurs arbres.
- C’est une bonne idée oui. Par ailleurs, j’aimerais mettre en exergue la nécessité de mettre en place des bâtiments capables de résister à des inondations et à des séismes. La question de la sécurité est essentielle.
- Le terrain est soi-disant en zone inondable, du coup on a fait le nécessaire vous inquiétez pas.
- Et niveau architecture, cela va ressembler à quoi ?
- Nous pensons nous inspirer de l’architecture locale : murs blancs, toits en tuile, des pièces colorées pour rappeler les volets des maisons. De la végétation locale typique. On a même prévu d’utiliser des pavés semblables à ceux du vieux centre.
- Cela me semble parfait. Vous pensez commencer quand Rodrick ?
- Si tout est bon, on peut commencer aujourd’hui, les ouvriers sont entrain d’arriver à l’heure qu’il est, on peut les mettre au boulot.
- Parfait. »

Nous nous entendons sur les derniers détails et Rodrick s’en va donner les premières consignes aux ouvriers. Moi et Pierre, nous restons pour discuter des plans suivants, notamment en termes d’architecture. Il sort le plan du nouveau casino pour la plage : ce n’est pas exactement ce que j’attendais.

« Je pensai faire un style rappelant un peu une église, vous voyez ? Ce serait un concept innovant pour un… Casino. On mettrait un toit cathédral, pour créer une belle hauteur sous plafond avec des vitraux d’excellentes qualités pour…
- Je vous arrête tout de suite, Monsieur de Freinarrière. Ce type d’architecture ne se fond absolument pas dans le paysage urbain de la Costa et on risque un conflit majeur avec les locaux sur ce genre de construction.
- Vous suggérez quelle idée en ce cas ?
- Pourquoi pas quelque chose de plus simple. Un bâtiment de taille modeste, recouvert et parcouru de verdure, inspirant un jardin. Un jardin calme et reposant où l’on pourrait passer une soirée agréable en bord de mer. A l’intérieur, vous pourrez mettre vos vitraux, et des décorations pourraient rendre le lieu plus chic. Ici, nous cherchons à attirer une clientèle fortunée qui inspire à jouer à des jeux d’argent mais aussi à s’éloigner du stress de la vie quotidienne. Le but n’est pas de rivaliser avec le casino géant de la Shin-Ra à Illusiopolis, nous sommes sur un tout autre marché.
- Je comprends votre point de vue. Soit, vous voulez quoi comme végétation et comme extérieurs ?
- Je vois sur votre plan que vous avez eu l’idée de mettre un escalier en pierres donnant sur la promenade en contrebas est une excellente initiative. Il faudra prendre une certaine sécurité pour éviter que des touristes montent là librement mais cela donne une belle vue depuis les plages et la mer. Mettez donc des arbustes épais tout autour du terrain pour bien baliser. Eviter seulement d’en mettre à outrance en face des balcons, il faut que les clients aient une vue dégagée.
- Oui, oui ! On pourrait aussi faire une petite fontaine là, avec des parterres de pétunias, de roses, de pivoines et de rhododendrons. Pour mettre un peu de couleur à ce bâtiment que j’imagine blanc pour coller au paysage local ?
- Tout à fait. Vos choix de plantes sont avisés vu la zone. »

Maintenant, nous devons passer à l’intérieur du casino. Pierre me sort différentes couleurs, de bois, de pierres, de marbres, etc… Cela va être dur de choisir.

« Mettez du marbre au sol, notamment pour les entrées. Les salles de danse avec du parquet ciré bien sûr, lustres en cristal, ornements en or… Cela va coûter chère.
- On ne construit pas de beaux édifices avec de la terre et du fumier de cheval.
- Certes.  Rajoutez-moi un peu de bois de chêne pour le bar principal du casino. Je veux un comptoir qui fasse rougir les plus beaux établissements d’Illusiopolis. Simple, mais élégant surtout. Faites aussi des passages « secrets » pour les employés. Un réseau de couloirs serait utile pour… Pour laisser certaines personnes écouter. Vous comprenez ce que je dis ?
- Oui… Je vois. Je pense que cela ne devrait pas poser trop de problèmes mais je ne pourrais pas en mettre dans les salles, cela compliquerait trop l’édification des parois le long des murs porteurs. »

Après avoir fini pour le casino, nous faisons une petite pause de cinq minutes, histoire de digérer les informations et faire un peu de place sur la table. On range les plans corrigés et on amène les nouveaux. Par la petite fenêtre de cette cabane de chantier, j’observe Rodrick qui distribue les ordres. Etant petit, on apprend toujours que les castors sont de grands bâtisseurs du monde animal… Je ne pensai pas en rencontrer un un jour sur un aussi grand chantier aux côtés d’humains et e créatures humanoïdes de la Forêt de Sherwood. L’idée n’est pas bête après tout : un homme-éléphant, un homme-panda, ou un homme-castor est certainement plus fort, plus endurant qu’un petit humain. Le bâtiment est un monde professionnel où la force est importante plus que dans d’autres corps de métier, je peux donc comprendre la stratégie des ressources humaines de la Shin-Ra ici.

« Pour les hôtels, comment on s’organise Madame Song ? »

Pierre me tire de mes pensées et je reviens vers lui, observant les plans.

« Ce complexe hôtelier me semble très bien. Je vous suis complètement dans l’idée de faire des hôtels toujours aussi luxueux mais pas forcément aussi grands que la Station Agrabah qui est juste… Trop impressionnante par rapport à l’urbanisme local. Les touristes viennent ici pour ce côté petit paradis : on ne peut pas construire des tours immenses toutes bétonnées. Maximum cinq étages, et à ce moment-là, les terrains que nous gagnons en construisant légèrement plus petits, on le rentabilise en faisant des piscines, des spas, des jardins.
- Oui, c’est ce que j’avais prévu, regardez ici.
- C’est parfait, je suis complètement d’accord avec vous.
- Ok, pour la plage privée on fait comment ?
- Pour l’instant, construisons juste deux trois boutiques de plage, une de hand-spinners, il paraît que c’est à la mode, un stand de nourriture et de cocktails et une partie détente avec des chaises longues avec matelas et parasols.
- Pas de festival ?
- On pourra louer la plage privatisée en cas de festivals musicaux. En plus, avec le casino juste à côté, ça fera une continuité. Avec les 35 000 m2 que l’entreprise à acheter, nous possédons suffisamment d’espace pour réellement impacter l’économie locale.
- Parfait. Je prends note de vos recommandations. »

Pierre prend en note nos dernières corrections et m’invite ensuite à une partie plus… Pratique ?

« Maintenant, je vous propose d’aller visiter la boîte de nuit que la Shin-Ra à acheter : je vous préviens, elle est en mauvaise état et nous allons la reconditionner pour la ré-ouvrir au public. Souhaiteriez-vous la voir et donnez votre avis ?
- Avec grand plaisir, je serai ravie de pouvoir vous aider. »

Tel un gentilhomme, il m’invite à sortir de la cabane, en tenant la porte. Il me demande d’attendre tandis qu’il part chercher une petite voiturette. Rodrick en profite pour venir me voir.

« Tout est réglé Madame Song ?
- Oui. Nous allons voir la boîte de nuit et nous aurons fait le tour.
- C’est parfait ! Je vous souhaite une bonne visite alors !
- Merci, bonne journée à vous aussi ! » dis-je tout en souriant, essayant de me montrer la plus sympathique possible.

Chaque mission où je dois travailler avec des employés de la Shin-Ra, je dois faire en sorte de passer pour une femme engagée, professionnelle, mais surtout dénuée de toute agressivité. Le Président m’a prévenu une fois, il ne le refera pas. Pierre arrive avec son véhicule quelque peu ridicule mais utile. Je prends place tout en remettant mes lunettes de soleil et nous nous éloignons. La discussion avec les plans, et le temps de transport font qu’il doit être dix heures maintenant. Les rues commencent à se réchauffer grandement, à mon gigantesque désarroi. Je sors de mon sac un peu de crème solaire que je me mets rapidement sur les bras et le cou. Le visage est assez chargé déjà. L’entrée de la discothèque n’est pas très… Avenante. C’est une porte, quoi. Avec l’ancien nom au-dessus : «  Le Shogun ». C’est étonnant qu’un nom japonais voulant dire « général » se retrouve à la Costa del Sol mais soit, j’imagine qu’à l’époque de la construction du lieu, c’était « tendance ». Pierre se tourne vers moi, d’un air interrogateur :

« Une idée pour renommer cet établissement ?
- Hum… Bonne question.
- Il faudrait quelque chose de léger, je pense. En rapport avec l’eau peut-être, vu que nous sommes sur la Costa ?
- Pas mal, oui. Pourquoi pas… Le «  Bubble Bath » ?
- Le Bubble Bath ? Cela fait un peu club… Ayant des activités peu conventionnelles ?
- Je suis sûr que ça plaira aux jeunes qui viennent ici. On pourrait faire de la « soirée mousse » le fer de lance de cet établissement.
- C’est original au moins. »

Nous entrons dans le bâtiment, une entrée se séparant en deux couloirs opposés, à gauche le vestiaire, à droite l’accès à la salle principale.

« Je précise qu’il y a un autre accès par la petite ruelle derrière, à l’opposé du bâtiment pour le personnel. »

Nous suivons la piste qui semble descendre progressivement vers le bas. Après quelques instants, nous y sommes. La salle est donc en sous-sol. Pas de luminosité naturelle à ce niveau. Nous arrivons finalement dans la zone principale de la boîte de nuit : une gigantesque pièce très haute de plafond. Cela vaut le coup de descendre un peu. Il doit y avoir vingt mètres entre le sol et le plafond à vu de nez. L’endroit n’est pas exceptionnel en l’état, il faut effectivement restaurer tout. J’ai déjà quelques idées en tête.

« Puisque nous n’avons pas accès à la lumière du jour ici, nous pouvons jouer sur ce point en mettant énormément d’éclairages dans le sol lui-même. Ainsi, la luminosité principale viendra d’en-dessous et non d’en haut.
- Intéressant, mais le plafond ne risque pas d’être exploité du coup ?
- Si. J’ai déjà vu quelque chose de similaire à Illusiopolis : mettez-en place des bobines au plafond qui s’échangeront de l’électricité. Cela donnera un aspect « électrique » suffisamment impressionnant pour éblouir les visiteurs et éclairer ce plafond si sombre. Puis c’est relativement sécurisé, vu la distance avec le sol.
- D’accord. On garde les podiums pour les danseurs et les danseuses ?
- Oui, mais améliorez-les.
- Vous pensez à quoi ?
- Soit des cages avec peu de barreaux pour laisser tout de même voir le public, sinon surélevez les podiums encore plus haut pour accroître leur « portée divertissante ».
- Ok. Le bar, on le garde ?
- Oui, il faut bien qu’ils consomment après tout. Refaites-le à votre goût.
- On est sur quel genre de couleurs pour les lumières ?
- Je pense qu’on peut mettre en place deux sets de couleurs : l’un chaud avec des couleurs comme le rouge, l’orange et le jaune pour rappeler la Costa del Sol ; l’autre froid, avec du bleu, du blanc et du noir pour les soirées spéciales.
- Cela me paraît bien, oui. Vous voyez l’espèce de balcon un peu en hauteur ?
- Oui, en effet, il est grand. Comment on y accède ?
- En fait c’est en passant par l’arrière du bâtiment, mais il n’est pas utilisable vu que les clients passent… Par l’entrée.
- Transformez-le en bureau sinon. Recouvrez le balcon de vitres teintées et insonorisez le tout. Comme ça le responsable de l’établissement pourra observer le bon fonctionnement de la soirée.
- Pas mal oui. Je crois qu’on est pas mal.
- Les différentes plateformes donnent une bonne impression de diversité : certaines zones sont plus hautes que d’autres, et elles entourent la piste de danse centrale qui est immense. Vous en pensez quoi ?
- On peut les garder, ça donne du relief à la salle.
- Soit. »

On finit de faire un tour puis nous ressortons de la sombre cave servant de boîte de nuit.

« Mettez aussi deux trois arbustes devant l’entrée pour donner un peu de cachet au lieu, ça fait plus penser à un entrepôt comme ça, non ?
- C’est pas faux, oui. »

Une fois les détails finalisés, il propose gentiment de me raccompagner à la station Agrabah de la Shin-Ra. Je n’ai pas nécessairement le temps de rester plus longtemps. Je serai bien passée en ville pour voir si je peux trouver Alejandro, mais je crois que ce sera en vainc cette fois-ci. La prochaine, je ferai un effort pour ce petit gosse. Il m’a quand même bien aidé la dernière fois. Francis m’attend déjà à l’accueil avec nos valises. Il est plus de midi et la chaleur commence à être accablante.

« Vous êtes déjà prêts ? Et mes valises aussi ?
- Bah oui, ça vous étonne Madame Song ?
- Vous êtes pressé de partir ?
- Y a un concours de pichets de bière au Vaisseau-Mère aujourd’hui, j’ai pas envie de le louper ! Scott Thomas va encore me charrier si je rate l’événement. Puis la bière je peux la descendre facilement, je suis sûr que je peux le battre !
- Un événement où vous devez boire le plus possible des pichets de bière… Soit, cela doit faire partie de la politique sociale de l’entreprise, le moral des troupes, tout ça… »

Je fais un geste de la main à Francis, nous allons rejoindre l’astroport immédiatement. Francis enfourche sa voiturette, j’ai à peine le temps de poser mes fesses sur le siège qu’il démarre en trombes. Quel fou furieux ! Nous atteignons rapidement mon vaisseau, comme vous devez l’imaginer avec une telle vitesse !

« Faut vraiment que vous vous calmiez sur la vitesse de ces voiturettes Francis… On va vraiment avoir des problèmes un jour.
- On est pas à ça près ! »

Soit, soit. Il commence à charger le vaisseau de nos bagages, c’est à cet instant que j’entends une voix enfantine familière derrière moi. Par réflexe je penche ma main vers une lame cachée dans ma manche, au cas où. Je me retourne, souriante. C’est le petit Alejandro. Je souris, mais je suis surprise. Je ne m’attendais pas vraiment à le voir ici.

« Bonjour Madame Song ! Vous vous en allez déjà ?
- Oui… je n’ai pas le temps de rester plus longtemps cette fois-ci Alejandro. Tu voulais me voir ?
- Bien sûr ! Vous êtes gentille et vous me donnez du chocolat souvent en plus !
- C’est vrai ! » dis-je, faussant une certaine joie. Faut bien soutenir ce pauvre gosse qui n’a pas une vie facile.

« Madame Song… J’ai une chose pour vous ?
- Ah oui ? Quoi donc ?
- Un monsieur m’a donné ça. Il m’a donné trente munnies pour que je vous le donne. »

Le petit homme sort une lettre de sa poche à moitié trouée. Il me la tend avec un air impassible. Je prends le papier et ouvre le courrier, curieuse de voir ce qui s’y trouve. C’est un mot. C’est écrit sur un ordinateur, je ne peux pas savoir qui l’a écrite donc. Voyons ce qui est dit. Je lis en silence.

« Fait attention Song Huayan. Le feu t’a épargné, mais ta vie est menacée. Ceci est une mise en garde.

SONG HUAYAN. »


Le message en soi n’est pas très perturbant, ce qui l’est plus c’est que mon nom et mon prénom sont colorés en rouge. En Chine, si vous écrivez un nom et un prénom en rouge, cela veut dire que vous souhaitez le tuer, ou le voir mourir. Un élément trahit cependant quelque chose sur l’origine de l’auteur : il a bien mis mon nom en premier et mon prénom en deuxième. Alors, c’est un chinois ou une chinoise qui a rédigé ce mot. Cela supprime déjà un certain nombre de personnes.

« Le monsieur qui t’a donné ça, il ressemble à quoi Alejandro ?
- J’ai pas vu son visage, il l’avait caché avec des lunettes, un chapeau et une grosse écharpe.
- Hum… D’accord. Il avait un accent étranger ?
- Il n’avait aucun accent, enfin je crois. Il a pas dit beaucoup de mots.
- Merci petit. Tu as bien rempli ton travail.
- A bientôt Madame Song !
- A bientôt. »

Je le laisse et je monte dans mon vaisseau, prêt au décollage. Francis dit au revoir au garçon en faisant un signe depuis le cockpit. Alejandro nous regarde partir en faisant de grands au revoir avec ses petits bras. La route du retour se déroule bien, mais je me demande qui a bien pu m’envoyer ce mot.

Le feu m’a épargné ? Serait-ce une référence à l’attaque des Mongols que j’ai subie lors de ma mission en Terre des Dragons ? Hum. Le mystère s’épaissit et je n’ai pas vraiment de preuves en l’état. Il va falloir que je me penche sur la question prochainement, quelqu’un ne me veut pas du bien manifestement.

Et dire que ce n’est que le début de ma vie.
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Bon bon bon !

J'ai vraiment bien aimé cette mission, ce qui m'a plutôt étonné. J'explique sans prendre de pincettes :

Noter du Costa... Ça m'fait chier Very Happy Quand c'est d'la mission serious business comme ce que je te donne, rien à faire ça m'emmerde. Pourtant faut le faire ! Mais voilà. Quand c'est des missions gogoles comme le surf ou la tombola, ça va, quand c'est du sérieux, c'est chiant. Et c'est pas ta faute hein, c'est juste que c'est pas ma lecture favorite ^^

Mais là, ça a été. Pour plusieurs raisons. Déjà, la première et la dernière partie sont cools. Elles n'ont absolument rien à voir avec la mission, certes, mais c'était le meilleur selon moi. Y'a du background, du teasing, c'est intéressant et tu nous donnes l'envie de savoir/comprendre. C'est triste de se dire que ce que j'ai préféré était finalement ce pour quoi tu n'as pas été mandaté Smile

Enfin, j'te dis ça... Mais ça vut pas dire que ce qui fait partie de la mission était naze, non... Non c'était bien, et ce passage aussi j'ai plutôt bien aimé. Parce qu'il n'était pas trop long, que c'était intéressant et que j'aimais bien découvrir sur quoi on allait bosser finalement. Mais bon, ça reste pas mon type de lecture favori. Non, j'pense que tu as bien fait de rajouter du background vraiment.

Sinon, pour ce qui est des idées et tout... J'ai franchement rien à redire. Tout me semble bon, cohérent... Pas con aussi ! Le père castor c'était pas débile comme une idée, et ça montre aussi la diversité de la population de la Shinra, j'aime bien. Mais ouais, en définitive ce sont la discussion avec Françis et la lettre qui m'ont le plus marqué, forcément. Hâte de voir la suite en tout cas ! Continue de vraiment mélanger missions et histoire perso, c'est plus facile à lire Very Happy

Facile 13 xp, 130 munnies, 2 PS en Symbiose
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