Le jour du déménagement est arrivé. Suite à la récente nomination de mon mari au rang de Vicomte, je me suis vu offert une nouvelle maison, plus proche de celle du Gouverneur de la ville et non loin de Xu Yang Gexia, le serviteur invétéré de ce dernier. J’aide un peu les serviteurs à ranger mes affaires. A mon rythme, moi je ne suis pas payée pour le faire. Je fais encore un peu le tour des pièces, me rappelant quelques souvenirs. Des souvenirs heureux, d’autres beaucoup plus sombres. C’était une bonne maison. De nombreuses pièces à vivre. Un endroit parfait pour élever des enfants. Mon regard se pose sur le petit jardin dans la cour. Les plantes se sont épanouies sous la main verte de Xupeng. Je remarque en particulier deux fleurs.
« Pivoines et roses. » dis-je, tout en souriant un peu.
La maison est vendue. Cela ne sert à rien de la garder. Je n’ai pas à payer d’autres impôts si je la garde, seulement je préfère tourner la page une bonne fois pour toute pour éviter… Un peu trop d’émotions. Noah entre dans la cour, il court après des papillons. Il est mignon ce petit. Il a l’esprit pur, malgré son passé. Je lui fais un signe de la main pour qu’il s’approche. Il arrive, sautillant sur ses serres, faisant offices de nos pieds d’humains.
« Qu’est-ce qu’il y a Madame ? » dit-il, tout en souriant et écarquillant les yeux. Un corbeau semi-humanoîde qui vous sourit, c’est une chose rare. J’ai de la chance de l’avoir auprès de moi.
« Tu peux m’appeler Huayan, Noah. Cela fait maintenant plusieurs mois que tu es avec nous, dans notre foyer »
Il a l’air un peu perturbé par mon annonce. Penchant un peu sa tête sur le côté, il me dit :
« Merci, Mad… Huayan. »
Je souris. Un moment d’honnêteté pour moi, comme une mère avec son enfant. Un enfant bien étrange, mais pourtant j’en suis responsable malgré le fait que nous ne soyons pas liés par le sang.
« Vient t’asseoir avec moi. » dis-je, tout en l’invitant gentiment à me suivre.
Nous nous asseyons sur un banc en pierre disposé entre toutes les fleurs, sous le grand cerisier. J’ouvre mon éventail et je l’agite un peu. Le petit se met à côté de moi, appréciant ma demande manifestement.
« Noah, tu es un peu plus grand maintenant.
- Oui, c’est vrai !
- Est-ce que tu as envie de retourner dans ton monde ? »
Je vois que Noah se renferme un peu. Il s’est donc déjà posé la question. Il joint ses ailes devant lui. La tête baissée, il semble partagé. Je m’agenouille devant et prend ses ailes entre mes mains. Je ne touche rarement les autres, mais ici il s’agit d’un être que j’apprécie, réellement. Ses yeux de corbeau étrange commencent à laisser paraître des larmes.
« Qu’est-ce qui ne va pas, Noah ?
- Je… Je ne veux pas… Rentrer. Je veux rester avec toi, Huayan. »
Il se fige un peu, laissant apparaître l’innocence qu’il le caractérise. Je suis touchée par la grâce de son âme, sa simplicité, sa sincérité. Ce petit a dû être traumatisé par ce qui est arrivé à la Forêt de Sherwood. Ce qui paraît incompréhensible dans ses souvenirs commence à dessiner une triste vérité. Je me relève et le prend dans mes bras. Il se met à pleurer. Je ne pleure pas, mais émue, je laisse échapper une larme de mon œil gauche.
« Je ne veux pas partir …
- Reste avec moi, Noah. »
Il se serre contre moi. Je l’étreins. Comme un petit avec sa mère, une charge bien lourde pèse sur moi. Celle de mère adoptive. Un enfant que je n’ai pas voulu, mais dont la route à croiser la mienne. Je ressens un pincement au cœur, son destin m’a touché pour une raison que j’ignore. Peut-être est-ce dû à l’animal qui me représente ? Le corbeau. Ma famille est ce qui est le plus chère à mes yeux. Cette créature d’un monde inconnu est devenue une part de cette famille. Je ferai tout pour en prendre soin. Il va finir par me faire pleurer cet idiot ! Je le repousse légèrement et le regarde dans les yeux.
« Va finir de ranger tes affaires Noah, nous allons partir dans notre nouvelle maison.
- Merci… Merci Huayan. »
Il se lève et part en courant vers sa chambre. Je profite de son départ pour essuyer mes petites larmes. J’inspire et j’expire un coup, puis je m’éloigne en direction de l’entrée. J’entends quelqu’un qui rentre avec un certain fracas. Un fracas qui ne m’est pas inconnu.
« Quand est-ce qu’on embarque la grosse coiffeuse ? C’est pas tout ça mais j’ai laissé mon vaisseau en double file à l’astroport du coin ! »
Francis. Oui, je l’ai réquisitionné pour le déménagement.
« Prenez-la et mettez cela dans la prochaine charrette pour la nouvelle maison.
- Ah ok Madame Song ! Ça boom, vous avez l’air bizarre ?
- Oui, oui… Ça va. »
Nous finissons de plier toutes mes affaires et à la fin de la journée, nous sommes tous réunis devant les portes de la maison. On m’attend. J’ai dû mal à laisser cette maison. J’y ai vécu mon enfance, mon mariage. Mes jours heureux, et mes jours de misère. C’est dur. C’est très dur.
« Attendez-moi un instant, je vais vérifier que je n’oublie rien.
- Dépêchez vous Madame Song, il va bientôt faire nuit ! »
Je passe de nouveau le seuil de l’entrée. J’erre dans les différentes salles, faisant semblant de tout vérifier. Je finis par revenir inconsciemment dans le jardin. Je m’assois de nouveau sur le banc en pierre. Le crépuscule commence à s’annoncer la température commence déjà à se refroidir. Je regarde les différentes fleurs. Elles sont toutes magnifiques et moi si triste. Je suis assaillie par la mélancolie et les joies du passé. La tête baissée, je me rappelle de mon mariage. J’étais belle, tout de rouge vêtue, sans mentir je ressemblais à une princesse. Lorsque mon mari m’a vu arrivé, il a rougi et a baissé la tête honteusement, comme un enfant. Cette maison… C’est une partie de moi. Les sombres moments que j’ai passé ne font pas disparaître les beaux souvenirs, ils ne font que les ternir un peu.
Xupeng vient s’asseoir à côté de moi. Il ne dit rien et attend un geste de ma part. Je laisse ma tête se poser sur son épaule droite. Il sait que lorsque je suis toute seule, je suis d’humeur dépressive. Il passe sa main droite derrière mon dos pour la poser délicatement à côté de ma tête. Je ne le regarde même pas.
« Il me manque tellement… » dis-je, tout en me mettant à pleurer.
L’emprise de Xupeng se resserre un peu plus. Il déteste me voir pleurer.
« Allons, allons Huayan… Arrête s’il te plaît. »
Je ne m’arrête pas. C’est trop dur. Il ne peut pas savoir ce que c’est, vous ne pouvez pas comprendre ce que c’est. Perdre un être si chère à son cœur. Chaque jour est pour moi une souffrance sans lui. Et tout l’or que j’ai eu de la Shin-Ra n’a pas suffit à combler le vide en moi.
« Son sourire… J’aimerais tellement le revoir. Rien qu’une fois… Rien qu’une fois…
- Nous le retrouverons Huayan, je te le promets. »
Il me force à me relever, me serrant dans ses bras. Nous restons un long moment ainsi, au milieu des fleurs. Leur beauté semble s’être éclipsée l’espace d’un instant. Je sèche mes larmes, une fois de plus et je tente de me reprendre. Le visage peiné, Xupeng me regarde, impuissant. C’est difficile de faire une croix sur tout ça. Sur cette demeure. Il me raccompagne à l’extérieur et nous montons en silence dans notre petit convoi en direction des quartiers plus chics, ceux proches du palais du gouverneur. Une nouvelle demeure pour un nouveau départ. Une maison avec encore plus de pièces, et quelques serviteurs en plus. Il paraît qu’il y a même un plus grand jardin… Je ne sais pas ce que tout ceci signifie. J’emménage dans une maison attribuée à mon mari disparu, le tout pour des jeux politiques. Quel univers… Quel univers. Nous atteignons notre objectif alors que la nuit tombe et que les derniers rayons de lumière disparaissent. Toute la petite troupe finit d’installer les meubles dans les pièces et s’en va. Je reste seule dans ce nouveau jardin, en friche, tandis que j’entends Francis, Noah et Xupeng mangez le dîner. Je finis par les rejoindre, à la demande du plus petit des trois. Je ne suis pas d’une excellente compagnie ce soir, mais je laisse paraître le contraire. Je le fais pour eux.
Je le fais pour eux.
« Pivoines et roses. » dis-je, tout en souriant un peu.
La maison est vendue. Cela ne sert à rien de la garder. Je n’ai pas à payer d’autres impôts si je la garde, seulement je préfère tourner la page une bonne fois pour toute pour éviter… Un peu trop d’émotions. Noah entre dans la cour, il court après des papillons. Il est mignon ce petit. Il a l’esprit pur, malgré son passé. Je lui fais un signe de la main pour qu’il s’approche. Il arrive, sautillant sur ses serres, faisant offices de nos pieds d’humains.
« Qu’est-ce qu’il y a Madame ? » dit-il, tout en souriant et écarquillant les yeux. Un corbeau semi-humanoîde qui vous sourit, c’est une chose rare. J’ai de la chance de l’avoir auprès de moi.
« Tu peux m’appeler Huayan, Noah. Cela fait maintenant plusieurs mois que tu es avec nous, dans notre foyer »
Il a l’air un peu perturbé par mon annonce. Penchant un peu sa tête sur le côté, il me dit :
« Merci, Mad… Huayan. »
Je souris. Un moment d’honnêteté pour moi, comme une mère avec son enfant. Un enfant bien étrange, mais pourtant j’en suis responsable malgré le fait que nous ne soyons pas liés par le sang.
« Vient t’asseoir avec moi. » dis-je, tout en l’invitant gentiment à me suivre.
Nous nous asseyons sur un banc en pierre disposé entre toutes les fleurs, sous le grand cerisier. J’ouvre mon éventail et je l’agite un peu. Le petit se met à côté de moi, appréciant ma demande manifestement.
« Noah, tu es un peu plus grand maintenant.
- Oui, c’est vrai !
- Est-ce que tu as envie de retourner dans ton monde ? »
Je vois que Noah se renferme un peu. Il s’est donc déjà posé la question. Il joint ses ailes devant lui. La tête baissée, il semble partagé. Je m’agenouille devant et prend ses ailes entre mes mains. Je ne touche rarement les autres, mais ici il s’agit d’un être que j’apprécie, réellement. Ses yeux de corbeau étrange commencent à laisser paraître des larmes.
« Qu’est-ce qui ne va pas, Noah ?
- Je… Je ne veux pas… Rentrer. Je veux rester avec toi, Huayan. »
Il se fige un peu, laissant apparaître l’innocence qu’il le caractérise. Je suis touchée par la grâce de son âme, sa simplicité, sa sincérité. Ce petit a dû être traumatisé par ce qui est arrivé à la Forêt de Sherwood. Ce qui paraît incompréhensible dans ses souvenirs commence à dessiner une triste vérité. Je me relève et le prend dans mes bras. Il se met à pleurer. Je ne pleure pas, mais émue, je laisse échapper une larme de mon œil gauche.
« Je ne veux pas partir …
- Reste avec moi, Noah. »
Il se serre contre moi. Je l’étreins. Comme un petit avec sa mère, une charge bien lourde pèse sur moi. Celle de mère adoptive. Un enfant que je n’ai pas voulu, mais dont la route à croiser la mienne. Je ressens un pincement au cœur, son destin m’a touché pour une raison que j’ignore. Peut-être est-ce dû à l’animal qui me représente ? Le corbeau. Ma famille est ce qui est le plus chère à mes yeux. Cette créature d’un monde inconnu est devenue une part de cette famille. Je ferai tout pour en prendre soin. Il va finir par me faire pleurer cet idiot ! Je le repousse légèrement et le regarde dans les yeux.
« Va finir de ranger tes affaires Noah, nous allons partir dans notre nouvelle maison.
- Merci… Merci Huayan. »
Il se lève et part en courant vers sa chambre. Je profite de son départ pour essuyer mes petites larmes. J’inspire et j’expire un coup, puis je m’éloigne en direction de l’entrée. J’entends quelqu’un qui rentre avec un certain fracas. Un fracas qui ne m’est pas inconnu.
« Quand est-ce qu’on embarque la grosse coiffeuse ? C’est pas tout ça mais j’ai laissé mon vaisseau en double file à l’astroport du coin ! »
Francis. Oui, je l’ai réquisitionné pour le déménagement.
« Prenez-la et mettez cela dans la prochaine charrette pour la nouvelle maison.
- Ah ok Madame Song ! Ça boom, vous avez l’air bizarre ?
- Oui, oui… Ça va. »
Nous finissons de plier toutes mes affaires et à la fin de la journée, nous sommes tous réunis devant les portes de la maison. On m’attend. J’ai dû mal à laisser cette maison. J’y ai vécu mon enfance, mon mariage. Mes jours heureux, et mes jours de misère. C’est dur. C’est très dur.
« Attendez-moi un instant, je vais vérifier que je n’oublie rien.
- Dépêchez vous Madame Song, il va bientôt faire nuit ! »
Je passe de nouveau le seuil de l’entrée. J’erre dans les différentes salles, faisant semblant de tout vérifier. Je finis par revenir inconsciemment dans le jardin. Je m’assois de nouveau sur le banc en pierre. Le crépuscule commence à s’annoncer la température commence déjà à se refroidir. Je regarde les différentes fleurs. Elles sont toutes magnifiques et moi si triste. Je suis assaillie par la mélancolie et les joies du passé. La tête baissée, je me rappelle de mon mariage. J’étais belle, tout de rouge vêtue, sans mentir je ressemblais à une princesse. Lorsque mon mari m’a vu arrivé, il a rougi et a baissé la tête honteusement, comme un enfant. Cette maison… C’est une partie de moi. Les sombres moments que j’ai passé ne font pas disparaître les beaux souvenirs, ils ne font que les ternir un peu.
Xupeng vient s’asseoir à côté de moi. Il ne dit rien et attend un geste de ma part. Je laisse ma tête se poser sur son épaule droite. Il sait que lorsque je suis toute seule, je suis d’humeur dépressive. Il passe sa main droite derrière mon dos pour la poser délicatement à côté de ma tête. Je ne le regarde même pas.
« Il me manque tellement… » dis-je, tout en me mettant à pleurer.
L’emprise de Xupeng se resserre un peu plus. Il déteste me voir pleurer.
« Allons, allons Huayan… Arrête s’il te plaît. »
Je ne m’arrête pas. C’est trop dur. Il ne peut pas savoir ce que c’est, vous ne pouvez pas comprendre ce que c’est. Perdre un être si chère à son cœur. Chaque jour est pour moi une souffrance sans lui. Et tout l’or que j’ai eu de la Shin-Ra n’a pas suffit à combler le vide en moi.
« Son sourire… J’aimerais tellement le revoir. Rien qu’une fois… Rien qu’une fois…
- Nous le retrouverons Huayan, je te le promets. »
Il me force à me relever, me serrant dans ses bras. Nous restons un long moment ainsi, au milieu des fleurs. Leur beauté semble s’être éclipsée l’espace d’un instant. Je sèche mes larmes, une fois de plus et je tente de me reprendre. Le visage peiné, Xupeng me regarde, impuissant. C’est difficile de faire une croix sur tout ça. Sur cette demeure. Il me raccompagne à l’extérieur et nous montons en silence dans notre petit convoi en direction des quartiers plus chics, ceux proches du palais du gouverneur. Une nouvelle demeure pour un nouveau départ. Une maison avec encore plus de pièces, et quelques serviteurs en plus. Il paraît qu’il y a même un plus grand jardin… Je ne sais pas ce que tout ceci signifie. J’emménage dans une maison attribuée à mon mari disparu, le tout pour des jeux politiques. Quel univers… Quel univers. Nous atteignons notre objectif alors que la nuit tombe et que les derniers rayons de lumière disparaissent. Toute la petite troupe finit d’installer les meubles dans les pièces et s’en va. Je reste seule dans ce nouveau jardin, en friche, tandis que j’entends Francis, Noah et Xupeng mangez le dîner. Je finis par les rejoindre, à la demande du plus petit des trois. Je ne suis pas d’une excellente compagnie ce soir, mais je laisse paraître le contraire. Je le fais pour eux.
Je le fais pour eux.