Former un herboriste ? Non. En trouver un tout prêt ? Oui. Mes plantes ont besoin d’une main experte, pas d’un débutant. Je compte demander des greffes, des mélanges de plantes qui devront réussir le mieux possible. Je ne peux espérer avoir ce genre de résultats rapides avec un amateur. Et former les gens n’est clairement pas dans mes envies. Alors je vais aller le débaucher.
Je file d’un pas rapide vers la station et prends une navette pour la cité des rêves. Il aime la ville lumière et travaille dans une des herboristeries de la ville. Je rentre dans la boutique et le repère au premier coup d’œil. Un grand échalas, qui me toise d’une bonne tête, fin et sec comme un haricot, les doigts longs, les mains calleuses et pleines de terre. Il se redresse mais son dos à passé tellement de temps courbé qu’il n’arrive plus à se tenir droit. Un grand sourire plus tard, il se présente face à moi, main tendue. Je la regarde et hausse un sourcil dans sa direction. Il soupire et la laisse pendre à ses côtés.
« Vous ne changez pas Mr Regale. »
« Toi non plus Nepeta. »
« Que puis-je pour vous ? Ca fait longtemps que je ne vous avais pas vu dans la boutique. »
« Si tout se passe bien, tu ne m’y verras plus jamais. »
Je souris narquoisement en voyant son air s’attrister. Il ne sait pas cacher ses émotions, les exprime dans ses poses et ses traits. C’est peut-être pour ça qu’il est si bon avec les plantes…
« Depuis combien de temps tu travailles ici ? »
Il se gratte la tête, surpris de ma question qui lui semble bien incongrue.
« Euh…six ans peut-être…ou sept… »
« Tu ne voudrais pas avoir ta propre boutique ? »
Son regard s’illumine puis rapidement il secoue la tête. J’ai l’information dont j’avais besoin. Il en rêve. Parfait.
« Si…mais…non. Je n’ai pas les moyens et puis je ne sais pas gérer les affaires. Je veux juste travailler avec les plantes. Ca me convient. »
« Tu es sûr ? J’ai une proposition à te faire. »
Je jette un œil autour de nous. Des plantes, le gérant occupé par un client imposant et tout rougeaud. Je peux parler tranquillement.
« J’ai récemment acquit de nombreuses plantes et autres graines. Elles viennent du monde d’Halloween. J’ai besoin de toi pour t’en occuper. »
J’ai senti son intérêt piqué au vif par le monde que j’ai cité. Il n’a pas souvent l’occasion de mettre la main sur leurs plantes.
« Je…je dois… »
« Réfléchir ? Oui. Réfléchis bien. J’ai une serre à ma disposition, toutes ces plantes qui n’attendent que toi et un salaire digne de ce nom. Je sais que tu es l’homme qu’il me faut. Mais tu peux refuser bien sur. »
Je rajoute un petit air attristé par cette idée. Il ne dira pas non. L’appât du gain ne l’intéresse pas. Ce sont les plantes. Uniquement. J’attrape la feuille d’un joli spécimen décoratif à coté de moi, caressant son dos, finissant par tourner mon regard vers lui quand j’atteins sa pointe.
« Je compte continuer mes achats. Tu aurais un droit de regard bien sûr. Nous pourrions faire venir tout ce que tu pourrais recommander d’utile. »
Une nouvelle lueur dans son regard. Ce garçon n’est pas méchant. Il aime les plantes et sait en tirer le meilleur. Je ne suis pas certain que leur raison d’être soit importante à ses yeux. Il veut juste les faire s’épanouir, créer, sublimer la nature.
Il semble tergiverser mais finalement me tend une nouvelle fois sa main, un peu moins terreuse. Je la serre avec force. Il vient rejoindre nos rangs.
Il enlève son tablier, le pli et ramène une caisse de l’arrière boutique avant de me suivre vers la navette. Il n’a pas vraiment adressé un mot à son ancien patron ni demandé notre destination. Il est plongé dans ses pensées jusqu’à ce qu’on arrive devant la serre. Il grimace en remarquant le soleil noir puis hausse les épaules, griffonnant sur un carnet. Je sens que la liste des courses va ravir le grand patron.
L’installation est neuve mais vide. Il griffonne à toute vitesse, gribouille, croque. Les plantes sont là aussi. Les chariots posés au centre de la structure. Il s’en approche à grand pas, laisse ses mains toucher les feuilles, complimentant les fleurs, les feuilles, tout ce qui passe à sa portée. Il est dans son élément.
Une heure plus tard, nous devons repartir en course. Il faut de la terre, différents types. Des lampes pour un semblant de soleil, et une petite montagne de matériel. Une longue semaine nous attend ! Elle s’égrène lentement à coup de bêche, de rempotage et de suées. Je ne suis pas un grand amateur de travail physique mais la perspective d’avoir cette serre terminée et les plantes rapidement productives me motive. Nepeta est déchainé. Il abat le travail de plusieurs hommes et à la fin de la semaine, nous pouvons regarder fièrement le travail accompli.
Il y a encore des espaces vides, mais il saura les combler. Je n’ai aucun doute là-dessus. Plantes, arbres et fleurs se mêlent dans une délicate harmonie. Certains sont à l’écart, presque mis dans des petits enclos. Ils ont besoin de conditions particulières ou alors sont juste très toxiques mais Nepeta a tout l’attirail nécessaire.
Je finis par me tourner vers lui devant la serre, tendant une main vers lui. Il la serre avec hésitation mais sa poigne s’affirme. Il ne regrette pas son choix.
« Nepeta Pourpier, je compte sur toi. »
Il se redresse et sourit de toutes ses dents. En voilà un bel imbécile heureux.
Je file d’un pas rapide vers la station et prends une navette pour la cité des rêves. Il aime la ville lumière et travaille dans une des herboristeries de la ville. Je rentre dans la boutique et le repère au premier coup d’œil. Un grand échalas, qui me toise d’une bonne tête, fin et sec comme un haricot, les doigts longs, les mains calleuses et pleines de terre. Il se redresse mais son dos à passé tellement de temps courbé qu’il n’arrive plus à se tenir droit. Un grand sourire plus tard, il se présente face à moi, main tendue. Je la regarde et hausse un sourcil dans sa direction. Il soupire et la laisse pendre à ses côtés.
« Vous ne changez pas Mr Regale. »
« Toi non plus Nepeta. »
« Que puis-je pour vous ? Ca fait longtemps que je ne vous avais pas vu dans la boutique. »
« Si tout se passe bien, tu ne m’y verras plus jamais. »
Je souris narquoisement en voyant son air s’attrister. Il ne sait pas cacher ses émotions, les exprime dans ses poses et ses traits. C’est peut-être pour ça qu’il est si bon avec les plantes…
« Depuis combien de temps tu travailles ici ? »
Il se gratte la tête, surpris de ma question qui lui semble bien incongrue.
« Euh…six ans peut-être…ou sept… »
« Tu ne voudrais pas avoir ta propre boutique ? »
Son regard s’illumine puis rapidement il secoue la tête. J’ai l’information dont j’avais besoin. Il en rêve. Parfait.
« Si…mais…non. Je n’ai pas les moyens et puis je ne sais pas gérer les affaires. Je veux juste travailler avec les plantes. Ca me convient. »
« Tu es sûr ? J’ai une proposition à te faire. »
Je jette un œil autour de nous. Des plantes, le gérant occupé par un client imposant et tout rougeaud. Je peux parler tranquillement.
« J’ai récemment acquit de nombreuses plantes et autres graines. Elles viennent du monde d’Halloween. J’ai besoin de toi pour t’en occuper. »
J’ai senti son intérêt piqué au vif par le monde que j’ai cité. Il n’a pas souvent l’occasion de mettre la main sur leurs plantes.
« Je…je dois… »
« Réfléchir ? Oui. Réfléchis bien. J’ai une serre à ma disposition, toutes ces plantes qui n’attendent que toi et un salaire digne de ce nom. Je sais que tu es l’homme qu’il me faut. Mais tu peux refuser bien sur. »
Je rajoute un petit air attristé par cette idée. Il ne dira pas non. L’appât du gain ne l’intéresse pas. Ce sont les plantes. Uniquement. J’attrape la feuille d’un joli spécimen décoratif à coté de moi, caressant son dos, finissant par tourner mon regard vers lui quand j’atteins sa pointe.
« Je compte continuer mes achats. Tu aurais un droit de regard bien sûr. Nous pourrions faire venir tout ce que tu pourrais recommander d’utile. »
Une nouvelle lueur dans son regard. Ce garçon n’est pas méchant. Il aime les plantes et sait en tirer le meilleur. Je ne suis pas certain que leur raison d’être soit importante à ses yeux. Il veut juste les faire s’épanouir, créer, sublimer la nature.
Il semble tergiverser mais finalement me tend une nouvelle fois sa main, un peu moins terreuse. Je la serre avec force. Il vient rejoindre nos rangs.
Il enlève son tablier, le pli et ramène une caisse de l’arrière boutique avant de me suivre vers la navette. Il n’a pas vraiment adressé un mot à son ancien patron ni demandé notre destination. Il est plongé dans ses pensées jusqu’à ce qu’on arrive devant la serre. Il grimace en remarquant le soleil noir puis hausse les épaules, griffonnant sur un carnet. Je sens que la liste des courses va ravir le grand patron.
L’installation est neuve mais vide. Il griffonne à toute vitesse, gribouille, croque. Les plantes sont là aussi. Les chariots posés au centre de la structure. Il s’en approche à grand pas, laisse ses mains toucher les feuilles, complimentant les fleurs, les feuilles, tout ce qui passe à sa portée. Il est dans son élément.
Une heure plus tard, nous devons repartir en course. Il faut de la terre, différents types. Des lampes pour un semblant de soleil, et une petite montagne de matériel. Une longue semaine nous attend ! Elle s’égrène lentement à coup de bêche, de rempotage et de suées. Je ne suis pas un grand amateur de travail physique mais la perspective d’avoir cette serre terminée et les plantes rapidement productives me motive. Nepeta est déchainé. Il abat le travail de plusieurs hommes et à la fin de la semaine, nous pouvons regarder fièrement le travail accompli.
Il y a encore des espaces vides, mais il saura les combler. Je n’ai aucun doute là-dessus. Plantes, arbres et fleurs se mêlent dans une délicate harmonie. Certains sont à l’écart, presque mis dans des petits enclos. Ils ont besoin de conditions particulières ou alors sont juste très toxiques mais Nepeta a tout l’attirail nécessaire.
Je finis par me tourner vers lui devant la serre, tendant une main vers lui. Il la serre avec hésitation mais sa poigne s’affirme. Il ne regrette pas son choix.
« Nepeta Pourpier, je compte sur toi. »
Il se redresse et sourit de toutes ses dents. En voilà un bel imbécile heureux.