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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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-Odile…

Il ne lui a pas fallu une demi-heure pour me trouver, pour savoir que j’étais là. Elle le peut toujours. Je mime un sourire pincé, je sais que je suis sur son territoire mais elle ne m’a jamais interdit d’y venir. Je la suspecte en revanche de rancœur, j’ai refusé de l’aider à chaque fois où elle m’en a fait la demande. Pour autant, elle est incapable de me haïr, d’abord parce que c’est impossible, et ensuite parce qu’elle n’a pas envie de prétendre éprouver de la haine pour la personne qui lui est le plus proche. Et je suis sa part de l’ombre.

-Je ne pensais pas te voir ici…
-Et pourtant tu sais à chaque fois où je suis… Comment fais-tu cela ?
-Tu n’as pas forcément hérité du meilleur tu sais.
-Non,  juste de la part des ténèbres, mais elle surpasse le reste de très loin.

J’ignore sa réaction prétendument excédée. Au fond, elle n’a sans doute pas tort. Odile était si ténébreuse qu’elle a laissé derrière elle la forme dangereuse que je suis mais qu’en est-il d’elle ? Je lève les yeux vers le ciel, vers la ville du soleil qui grimpe. Et ce soleil… me révulse au plus haut point. Je préfère de loin être hors atmosphère, dans le noir éclairé par les lumières artificielles.

-Il se pourrait que cette fois… J’aie besoin d’en savoir plus en matière d’histoire.

La surprise a eu son petit effet, je le constate dans ses yeux à la fois excités et fébriles.

-Je croyais que… que tu t'en fichais.

Elle espère au fond d’elle que je vais finir un jour par me focaliser sur notre passé commun, sur cette triste défaite qui a conditionné la fin de vie d’Odile, le cygne qui trompa le Prince d’autrefois. Elle ne fait que cela à ma connaissance, ressasser ce qu’ils lui ont fait et ce qu’elle est devenue par leur faute, tout en regrettant de ne plus pouvoir les haïr comme elle-même et son père en leur temps. Stratégiquement, et sachant qu’elle me sera utile, je décide d’éluder la question sur mes motivations.

-Que font-ils de beau dans leur château ?

Odile hausse les épaules, soupire. Une mèche cuivrée tombe devant des yeux en tout point semblables aux miens.

-Bof… Ils règnent, ils allument des bougies toute l’année, ils pleurent leur fille perdue depuis trente-cinq ans. Quand vont-ils comprendre qu’elle est morte et enterrée cette gamine ?

Pour une fois, l’intelligente Odile ne fait pas preuve de grande discrétion. Quelques passants qui nous contournaient se retournent vers nous l’air consterné.

-Quelque chose vous déplait ?

Je les dévisage avec la plus grande neutralité. Devant cette fausse forme de politesse, ils reprennent leur marche.

-Sans en faire un pèlerinage, tu crois que tu pourrais m’expliquer… ce qui se passe ici ?

Tout en disant cela, je désigne toute la ville autour de nous mais également la mer et la forêt qui se tient non loin.
Elle ne se fait pas prier et rejoint ses deux mains. Une jeune fille au comble de l'excitation.

-Qu’est-ce que tu veux savoir ?
-J’ai beau avoir erré quelques temps ici…

Pour la suite je prends soin de murmurer.

-… à chasser, je ne sais absolument rien de l’histoire de ce monde et donc…

Là je touche la corde sensible.

-de to… de notre histoire.

Je pense qu’elle n’est pas totalement dupe à voir son regard mais j’imagine qu’elle ne peut résister à cette tentation.

-Eh bien…

Elle m’indique cette grande colline.

-Avant, il n’y avait pas tout cela, comme tu t’en doutes.  Ce n’était qu’une colline verte en bord de mer. Puis, il y a eu un village de pêcheurs, un port et ainsi de suite, tout s’est développé pour en arriver à un royaume riche, prospère et auto-suffisant.
-Complètement obnubilé par le soleil.

Nous regardons toutes les deux ces petits étendards violets qui décorent la ville en toute place. Très surfait le soleil d’après moi.

-Bref. Je ne sais pas très bien d’où vient cette vénération. Pour autant que je sache, à partir du moment où cette dynastie a pris le pouvoir, tout semble avoir été parfait. Les rois se sont succédé laissant derrière eux des évolutions et des progrès dans tous les domaines : culture, sciences, économie, assistance sociale.
-Et la magie dans tout cela ?

Je la désigne ce faisant. Rothbart était un puissant sorcier, et Odile avait appris auprès de lui, je le sais grâce aux quelques histoires que je lui ai laissées le temps de me raconter. Nul doute que la magie fait partie des dons qu’elle a reçus en tant que forme incomplète.

-La magie ?
-Eh bien, il est connu de tous, même au-delà de votre monde que la magie a beaucoup de place dans ce monde. On raconte les histoires qui arrivent aux gens ici, comme des jeux pour les enfants.
-Si on le dit c’est sans doute que c’est vrai...Tu crois qu’on a raconté la nôtre ?
-Cela dépend… Tu crois que la reine et le roi en ont fait la promotion ?
-Va donc leur demander.

Il y a toujours cette forme de rancœur quand elle mentionne. Elle pensait que je perdais mon temps à chasser et à ôter la ville dans les rues de cette citadelle, elle perd son temps à se ressasser ce qui aurait pu arriver « si seulement... ».

-Quelles histoires connais-tu en ville ?

Odile tourne un instant sa tête vers les maisons qui nous entourent. La malice se dessine sur son visage.

-Tu ne sais donc pas que la plupart des histoires prennent racine derrière…

Elle se rapproche de moi et me tourne les épaules de façon à me mettre face à la forêt. Avec un ton faussement impressionné qui ne dupe personne, je commente.

-Comme c’est original.

**********************************

Odile avance entre les arbres, dansant les bras levés vers le ciel.

-Quelle allumée.

Je la suis à quelques mètres derrière. Elle ne craint pas la forêt comme d’autres, c’est son élément, c’est là qu’elle vit depuis des années. Elle se met à chantonner avec une petite voix enfantine idiote. Je lui dirais volontiers de se taire si elle ne risquait pas de partir l’instant d’après.

Nous nous arrêtons quelques instants devant une étendue d’eau. Le cadre est très calme, une clairière parmi les bois. Au loin on entend l’eau d’une petite cascade clapoter. Pour qui aime le romantisme, cela a sans doute du sens…

-Laisse-moi deviner.

Elle ne m'y a jamais amenée, ou plutôt, je ne lui ai jamais laissé l'occasion de le faire.

-C'est ça ! « Il » l'a transformée ici, enfin juste à côté. C’est là qu’elle redevenait humaine le temps d’une nuit. Elle devait être dans l’eau au moment où le clair de lune touchait l’éclat de l’eau. Dans le cas contraire, elle restait cygne jusqu’au lendemain soir.
-Je ne comprends pas.
-Quoi donc ?
-Pourquoi s'embêtait-il avec ça ? Pourquoi Rothbart lui aurait-il laissé une chance de s’en sortir ? Il aurait pu la transformer en cygne pour toujours, et c’était tout.

Elle me regarda pensive.

-C'est quelque chose qu'il faut accepter quand on apprend la magie : il y a toujours un prix à la magie, une forme de... clause qui permet à un mauvais sort d'être rompu. Comme si...
-Comme si les sorts étaient faits pour être défaits.
-Certains le pensent. De même que certains pensent que la lumière vaincra toujours les ténèbres. Parce que les choses sont ainsi.

Voilà une vision qui n'est guère réjouissante. Pour autant, depuis aussi longtemps que je connais les ténèbres, je sais que les gens y cèdent plus vite qu'ils n'y renoncent. Comment quelque chose pourrait rattraper cela ?

-Quand tu jettes un sort, il n'y a pas non plus d'absolu. Il y a toujours une exception, voilà pourquoi elle pouvait se transformer la nuit.
-Je voudrais en voir plus.
-Tu  veux voir la maison ?
-J'aimerais que tu me montres une autre histoire.

Nous nous remettons en marche. Odile ne dit rien, j'imagine qu'elle se demande pourquoi je souhaite voir tout cela, pourquoi si subitement et encore jamais avant. Elle ne pose aucune question pourtant. Quant à moi, cela m'arrange si elle continue à se faire des illusions.

Les minutes passent, nous traversons des chemins mais ne les empruntons jamais vraiment. Elle n'a pas besoin de chemin.

-Toujours peur des gens, toujours peur des chemins ?
-Et toi, as-tu seulement cessé de répéter les mêmes erreurs ?
-J'ai beau être incapable de ressentir quoi que ce soit, j'ai toujours été plus entourée que tu l'as jamais été.

Son expression se veut dure et dépitée à la fois.

-Si les gens savaient ce que tu penses vraiment d'eux.

Je hausse les épaules.

-Ils finissent toujours par le savoir, où du moins ils comprennent que je n'ai jamais eu d'autre idée que de me servir d'eux. Quand bien même tu essayeras, Odile, cela ne t'apportera rien d'espérer. Tu seras toujours déçue par leur présence, il ne se passera jamais rien comme avant.
-Et que le suggères-tu ?
-Déjà, dis-moi ce que c'est.

Nous sommes arrêtées devant une maison, et pas n'importe laquelle. Celle-ci, en plus d'être perdue et isolée parmi les arbres, est drôlement décorée. Le revêtement est brun foncé et semble poreux; le ciment est blanc et brillant; les murs sont recouverts de décorations de toutes les couleurs.

-C'est une histoire qu'on doit raconter dans d'autres mondes, tu la connais peut-être. On peut entrer si tu veux.

Une odeur sucrée, épicée et intense entre dans mes narines. Je sens aussi une forme d'énergie qui ne m'est pas étrangère et qui est propice à exciter me sens. Elle semble pourtant bien innocente pour une maison.

Nous passons la porte qui s'ouvre sans résistance. L'odeur est encore plus forte à l'intérieur, mais l'endroit semble abandonné.

-Avais-tu deviné que les fenêtres étaient en sucre ? C'est une maison en pain d'épice.

Je ne sais pas trop ce que c'est, mais j'imagine que cela se mange à en voir les murs.

-Elle a été construite pour inviter tous les enfants qui passent près  d'ici à venir manger ses murs et ses ornements. L'odeur est si forte qu'on peut la sentir à des centaines de mètres. Les enfants, à chaque fois qu'ils la voyaient, s'extasiaient devant tant de « bonnes choses » qui leur étaient interdites habituellement. Ici ils pouvaient en manger encore et encore, c'était même ce qu'elle voulait.
-Qui ça ?
-La sorcière, c'était elle qui avait créé cette maison avec sa magie.
-Qu'est-ce qu'elle cherchait à faire ?
-Elle les mangeait, une fois qu'ils étaient devenus assez gros pour cela. Après les avoir attirés, elle les obligeait à manger pendant de longues journées et elle finissait par les rôtir au feu.

Entendant cela, je ne peux m'empêcher de penser que ce genre de choses n'arriveraient pas avec un sans-cœur. Il faut avoir un cœur pour consommer la chair humaine et pour aimer cela. Encore une preuve que c'est une perte de temps.

-Quelle drôle d'idée.
-En fait, son manège fonctionnait très bien. Etant quasiment aveugle, elle enfermait les enfants dans des cages et palpait leur peau pour voir s'ils avaient assez grossi.
-Et qu'est-ce qui s'est passé depuis le temps ?

Je touche, disant ces mots, la table recouverte d'une épaisse couche de poussières. Odile s'approche de la porte métallique du four. Elle enlève la sécurité et ouvre.

-Des enfants l'ont vaincue. Dans ce que tu vois là, il y a ses poussières. Encore une preuve que les ténèbres sont mal arrangées : de simples enfants peuvent les vaincre s'ils en ont la volonté.

Mais combien de vies, combien de cœurs auront été volés jusque là ? Ce n'est pas bien grave si je perds plusieurs batailles, tant que je gagne à la fin.  Ne serait-ce pas pareil pour les ténèbres ? Odile s'assied à moitié sur la table et me fixe de façon énigmatique.

-Alors, dis-moi ce que la Shinra cherche à faire ici.

Bien vu.

-Tu connais donc le nom de mon employeur.
-Ne sois pas ridicule, tout le monde connaît son nom.
-Cela fait longtemps que tu sais ?
-Assez, tu ne m'échappes jamais vraiment Les ténèbres sont tout ce qu'il y a de plus prévisible dans cet univers. Quand elles fuient un endroit, elles vont là où on les attend.

Il y a forcément plus que cela, mais je n'insiste pas.

-A vrai dire, je n'en sais trop rien. Je ne suis encore qu'une employée parmi d'autres.
-Et bien sûr, tu as prévu bien plus que ce « encore ». Je ne vois toujours pas ce que la Shinra pourrait faire de ce pays. On est très loin de toutes leurs technologies. Il n'y aura rien à voler ici.
-Ce sera au président d'en juger. Est-ce que tous les gens qui naissent ici font partie d'un conte ?
-Tu sembles bien docile. Il faut que tu comprennes que pour les gens d'ici, ce ne sont pas des contes, c'est leur histoire. Pour te répondre, non, tout le monde n'a pas un rôle important à jouer dans une des histoires dont on fait la promotion dans d'autres mondes. A fortiori, tout le monde n'a pas une vie extraordinaire. Je crois juste qu'il y a beaucoup de magie et de lumière dans le cœur des gens ici. Le bonheur, et sans doute quelque chose de spécial dans le cœur de ce monde a créé ça.

Elle désigne ma cage thoracique au niveau de la poitrine, à gauche. Là où tout est vide.

-Et je suppose depuis longtemps qu'il y a autant d'histoires car toute cette « magie de bien » attire les malheurs et les ténèbres, l'un et l'autre étant inexorablement attirés.

Elle se dirige vers la porte, apparemment indifférente à ce qui m'attend maintenant.

-Si tu te promènes dans la forêt, il n'est pas impossible que tu croises de nombreux vestiges d'histoires célèbres. Alors à moins que ton entreprise veuille organiser la visite guidée de lieux de contes de fée...

Odile, toujours la plus bavarde.
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Wow... J'viens d'finir de lire j'suis.. perdu Smile

Déjà, j'connais pas super bien le monde. Lâche moi là d'dans, j'te fais facile 3 conneries... Mais toi, je sais que tu connais bien ! Pour ça que je t'ai envoyée !

Donc du coup, la mission... C'était cool aussi ! J'ai bien aimé en voir un peu plus de ton histoire, et j'imagine que ça t'as aussi plu de l'écrire. Je dirais que les dialogues sont bons, et le ton est... incroyablement froid. C'est.. J'dirais pas pesant, mais en lisant j'avais un ton monocorde en fait.

Alors, c'est pas forcément mal, surtout quand on sait ce que sont les deux personnages. Mais je salue la prouesse, j'crois que moi-même n'y arriverai pas. J'crois que je peux relire pour être sûr, mais rien dans ton écrit relève le truc. Relève dans le sens épicer hein, pas "sortir d'la merde". Non c'est bien, c'est étrangement plat. C'est rigolo !

Tu m'as même appris un conte en plus. Genre, la maison en pain d'épice je connais, mais j'savais pas que c'était un délire de sorcière dalleuse. Du coup c'est cool aussi.

J'suis pas sûr de renvoyer des gens ici, cela étant dit. Comme tu le dis, le monde à l'air trop peu intéressant pour la Shinra. Qu'aurait-elle à y gagner ? Ça serait compliqué.

Du coup ! Désolé, mais j'vais pas avoir grand chose à dire de plus. Reste qu'il s'agissait là d'un RP sympa à lire. P'tête un peu plus compliqué que ceux de Cypher quand même, mais sympa !

Facile : 12 xp, 120 munnies, 2 PS en... symbiose évidemment.
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