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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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-On ne va pas plus loin, Madame. Les conditions atmosphériques ne sont pas favorables à ce qu’on approche plus des reliefs.

J’essaie d’apercevoir à travers le hublot le début d’une montagne, mais rien. Je me défais des harnais de sécurité et me lève. Tout en refermant la fermeture éclair de ma combinaison, j’interroge le pilote.

-Quel est le programme vous concernant ?
-Je retourne au Vaisseau-mère, mon programme de vol m’indique que votre mission pourrait durer plus d’une journée et qu’il n’y a donc aucun sens à attendre ici sans rien faire. De plus…
-De plus ?
-Vous êtes sûrement au courant, il y a toute une tripotée de monstres ici. Ce serait trop risqué de rester longtemps en stationnement.

Je peux tout aussi bien y rester et personne ne s’en rendra compte.

-Bon. Et quand et où viendra-t-on me chercher ?
-Demain à 17h. Ici même, les coordonnées sont sur votre gps.
-Très bien.

Oui, merci vraiment. J’ai trente-six heures à passer en peine brousse, une vraie cure de santé. J’attrape mon nécessaire de survie regroupé dans un sac d’une certaine taille. J’ouvre la porte du vaisseau et saute à terre. Alors que je m’écarte du vaisseau, le pilote n’attend pas longtemps avant de décoller produisant un nuage de poussière aveuglant.

Quand l’atmosphère reprend ses droits, je prends le temps de regarder autour de moi. Mon GPS m’indique plusieurs positions probables de gisements. Aucune n’est bien proche, mais il va bien falloir les rejoindre.

Je suis dans une étendue désertique où rien ne pousse. A part dans les ténèbres, il n’existe assurément rien d’aussi hostile à la survie d’un humain. A cette heure, il ne fait pas encore chaud,  mais je devine que dans quelques temps le soleil fera brûler le sol comme dans une fournaise.

Je m’envolerais bien pour rejoindre plus rapidement les montagnes, droit devant, mais il y a le sac. En réalité, trente-six heures en milieu sauvage sans matériel ne semblent pas insurmontables. Je parcours ledit matériel : une tente, une couverture, de quoi boire et manger, une lampe, une petite pioche, le matériel de premier secours. Serait-ce irresponsable de laisser cela derrière moi ?

J’accroche mon arme dans le dos au niveau de la ceinture. Je pose la main au sol, sens un grand vent se lever sous mes pieds, et soudain tout est plus léger. Nous sommes trois, trois cygnes recouverts d’un manteau de nuit. L’un porte l’arme —et bien que légère représentant le plus lourd—  un autre le GPS, de drôles d'oiseaux que nous faisons là. Aussitôt, nous nous envolons, direction les montagnes.

Je monte assez haut dans le ciel. Les vents sont contre nous, ce qui nous force à lutter contre les courants  frais provenant des montagnes. Il semble pourtant que les pics se rapprochent, nous survolons des marais et des petites collines. Et soudain, la lumière est moins forte, un épais nuage semble avoir pris possession du ciel pour cacher le soleil.

Cri vibrant, l'un d'entre nous hurle à la mort. La douleur est soudaine. Son aile, mon aile, me brûle, et je ne peux plus la bouger. Je le vois de mes yeux m'enfoncer dans sa gueule et broyer mon  corps entre ses crocs. Il est plus gros qu'aucun oiseau jamais vu par mes yeux avant, plus gros que trois hommes réunis.
Une autre part de moi se défend, car elle souffre elle aussi de cette emprise, elle fonce sur la gueule du reptile volant au long cou pour le griffer et le frapper de son bec tout en criant. Intérieurement, je crie moi aussi, je crie que je vais lui engloutir son cœur d'idiote créature, je crie qu'il finira brûlé vivant. La bête projette cette part loin d'elle en la frappant avec sa patte acérée. Un nouveau cri d'oiseau fend l'air dans les cieux d'Oerba.

La troisième part se joint à l'attaque et enfonce son bec dans l’œil de la créature. Rien qu'un instant suffit à ce qu'il lâche sa proie qu'il a encore en bouche. Alors le corps, mon corps, tombe dans le vide, les plumes et le sang s'en vont de son petit corps volatile, et, n'ayant pu ralentir sa chute que quelque peu, il frappe le sol, durement.

Les deux autres parts le rejoignent et s'effondrent près de lui, de moi. Mon corps reprend alors forme, en pleine végétation. Je grogne et me mets sur le côté. Je sens alors vraiment mon être entier souffrir, et la douleur est telle, et le choc de la chute est si fort que je ferme les yeux brouillés par une conscience fragile.

J'ouvre les yeux, couchée sur le flanc, la douleur est toujours là, et je n'ai pas rêvé, je suis coincée dans une immensité sauvage. Mon poignet droit est lourd et douloureux, ma jambe droite me donne la sensation de brûler.

Quelque chose me gêne dans le dos. J'attrape l'arme encore retenue dans mon dos et soupire. J'ignore encore si je suis capable de me relever, de fournir l'effort nécessaire pour m'en sortir. Si je ne viens pas au point de rendez-vous demain, serai-je abandonnée ou viendra-t-on me chercher sur base d'une position donnée par la machine ?

Sans trop de difficulté, je parviens à  pousser sur mon bras à peu près indemne pour me mettre assise. Je sens alors très nettement mon abdomen me supplier d'arrêter. J'approche mon bras lésé de mon corps. Est-ce le temps ou est-ce moi, j'ai l'impression qu'il fait froid. Pourtant le soleil est encore haut dans le ciel.

Je ne sais pas encore si ma jambe va me le permettre mais je sais qu'il faut que je me relève. Je ne pense pas pouvoir compter sur la Shinra pour risquer de perdre un vaisseau dans une mission sauvetage, et encore moins pour une anonyme à peine débarquée.

Je regrette à présent de ne rien avoir emporté dans ce sac de survie. J'observe ma combinaison déchirée de part et d'autre au niveau du ventre, des volutes de ténèbres s'échappent d'une plaie.

Surmontant une douleur intense et des muscles flagellants, je tente de me relever. Je crois pouvoir me tenir debout mais cela ne va pas sans les tremblements.

Un pas, deux pas. Je remets mon arme à la ceinture, titubant, je sens ma lèvre inférieure trembler pathétiquement.

Tandis que je prends la direction du point de rendez-vous, j'imagine la tête des autres employés qui reviennent victorieux de leur mission, j'imagine la tête du Président exprimant à quel point c'est décevant de ne pas pouvoir compter sur le petit personnel. Pire que cela, je vois la tête de cette petite écervelée de secrétaire qui semble attirer plus d'attention qu'elle n'en mérite.

-C'est ce qu'on va voir, ma grande.

Sans crier gare, je me retourne. Je manque de trébucher mais je ne m'arrête pas, je vais même plus vite, m'éloignant ainsi du point de rendez-vous et d'une survie certaine. J'avance en boitant mais j'avance, et je regarde la cime des montagnes. La douleur n'est pas supportable, elle arrive par à-coup, elle me monte le long de la jambe et je serre les dents en pensant à quel point elle va apprécier sa pierre cette petite...

-Faut-il être con pour s'appeler Scarlett et aimer le rouge.

Plus loin, à proximité des bois et des arbres, j'attrape un morceau de bois à peu près droit, je le noue à ma jambe pour la tenir droite. Je n'en reviens pas d'avoir l'air si... humaine. Je ne peux pourtant pas perdre trop de temps, j'avance. Combien de temps va-t-il falloir pour trouver une roche dans une immensité pareille ?

Je lève une fois encore les yeux vers le col que je dois traverser pour atteindre ma première cible. J'ai l'impression qu'il recule à mesure que j'avance. Je passe la main sur mon front, il faut croire que cet « accident » a d'autres effets indésirables.

Je croise de petites créatures pour le moment, passant par les forêts et évitant les grandes plaines où je pourrais être découverte. Au loin j'entends les cris de monstres qu'il me serait profitable d'éviter. Je savais à quoi m'attendre en venant ici, ce n'était pas faute d'avoir été prévenue. Il est de notoriété public, même à la Shinra, que cet endroit est potentiellement mortel pour n'importe quel initié et qu'on risque d'y rencontrer des monstres terribles. Oui, je sais ça. Pourtant me voilà à moitié handicapée alors que je n'ai pas le début d'un commencement de solution pour m'en tirer avec les honneurs.

-C'est bien la faute de cette bonne femme.

Je suppose que parler m'aide à rester plus consciente et à garder mon objectif bien en tête : un jour elle aura fait son temps, et à ce moment là, je serai là. Et si je peux bien sûr faire accélérer le processus en me rendant indispensable...

-C'est à dire plus indispensable qu'en apportant du café.

Je l'ai déjà observée de loin, passant l'air de rien à proximité de la direction. Il n'y a pas à dire, elle y met du cœur. Le Président lui plaît, et à vrai dire qui peut l'en vouloir pour cela ? C'est lui ou personne, sur tous les points de vue.

Me voilà donc, le larbin, celle qui rend service pour faire « plaisir », l'intermédiaire, la friend zone, la chandelle en somme.

-Vous ne vous attendiez tout de même pas à ce que je le fasse de bonne volonté ?

Je m'arrête un instant, j'aurais bien besoin de quelque chose pour me remonter, un cœur par exemple. Rien à proximité, ou du moins, rien que je puisse attraper des mes mains tremblantes. Et  je  regarde ces mains, qui, en plus de trembler, commencent à se flouter.

-Wow...

Je perds l'équilibre et je me retrouve à quatre pattes, tentant de reprendre ma respiration et mes esprits. Et je ne le vois pas arriver, non, lui non plus, je l'ai pas entendu débarquer dans les environs, parce que tout est en train de bourdonner en moi.

Un écrasement de branche et quelques feuilles froissées plus tard, je lève le visage vers l'origine.
Un félin, du genre sur-nourri,  et agrémenté de dents de sabre m'observe comme sa prochaine proie.

-Je t'assure que ce n'est pas aussi bon que ça en a l'air.

Il semble qu'il hésite à me chasser, c'est assez pour que j'aie le temps d'invoquer mes créatures : une dizaine de sans-cœurs apparaissent autour de moi, prêtes à me protéger et à en découdre. Ce n'est pas sans coup pour moi évidemment, je suis encore incapable de me relever. En l'état actuel, je ne le serai d'aucune utilité.

-Dégagez moi ce petit cœur frétillant de sa poitrine.

Mes créatures se jettent sur lui dans un ballet de plumes. J'ai vu son instinct se raviser au dernier moment, voyant que la victoire ne serait finalement pas garantie. Il est trop tard pour se raviser. Dix sans-coeurs ne laissent pas la victime s'échapper pour jouer un peu plus longtemps. Ils en finissent dès que possible, et c'est ça respecter la nourriture.

Je parviens malgré tout à me relever bien que rien ne soit bien net à mes yeux dans cette forêt. Je distingue vaguement les créatures noires écraser l'animal et le dévorer à leur façon. J'avance un peu en titubant, je m'approche de la mêlée et tends la main vers le cœur, juste au moment où je sais qu'il va céder.

Et le voir sortir... C'est mieux que tout, mieux que le sang qui coule sur vos visages inanimés, mieux que de se perdre dans les ténèbres, mieux que l'argent, mieux que les appartements de Rufus Shinra, mieux que son pouvoir. Et bon sang, si c'était son cœur à elle, le cœur de la femme rouge. Qu'est-ce que ce serait ?

Mais ça ne dure jamais, et après, il en faut toujours plus.

La petite lumière s'envole vers le ciel, les créatures disparaissent.

Et s'il faut la jouer réglementaire cette fois, toute proportion gardée...pourquoi pas ?

La marche reprend donnant un arrière goût de déjà-vu ou d'échec imminent. Mais non, le sans-coeur ne se laisse pas influencer aussi facile que l'humain.

L'air se rafraîchit très nettement au fur et à mesure que je monte en altitude, la végétation se raréfie, les feuillus laissent place à des épineux plus résistants aux températures extrêmes.

Je rallume le GPS pour chercher la position la plus proche. Encore quelques centaines de mètres et j'y serai. Le soleil commence à disparaître derrière les massifs rocheux, ce qui n'annonce rien de bon pour mes fouilles. Je fais les derniers mètres qui me séparent de mon objectif, priant intérieurement pour que le Président n'ait pas choisi la pierre que l'on ne trouve qu'en dernier recours et à un seul endroit.

Il y a là d'étranges fosses, comme si elles étaient vestiges d'une collision de météorite. Je fouille chacune d'entre elles, consciente que le destin me donne la leçon dont j'avais besoin.

-Ne jamais travailler pour un homme qui sourit à sa secrétaire.

Après une dizaine de minutes, je réalise que je ne trouverai rien ici. Y a-t-il eu précédent pillage, allez savoir, il ne reste en tout cas rien là  où il devrait y avoir ce fichu caillou. Je me laisse tomber sur le sol. Je ne peux pas risquer de continuer ma marche de nuit, ou du moins pas longtemps, je risque de me perdre ou d'être incapable d'anticiper l'arrivée d'autres ennemis.

La zone dans laquelle je me trouve en revanche est assez déserte, il n'y a pas grand-chose à chasser pour un monstre, donc il y aura potentiellement moins de prédateur. Sans plus de précaution je rampe jusqu'au trou le plus proche et me glisse dedans. Il est juste assez grand pour me protéger des vents froids et pour que je m'y recroqueville.

Je n'ai rien d'autre pour me réchauffer, je croise les bras pour protéger mon buste du froid et la fatigue vient si vite que je ne trouve pas le courage d'aller chercher de quoi faire un feu.

Je ne rêve pas, jamais, mais j'ai froid, et je délire, je vois des secrétaires avec des pierres rouges dans les yeux, elles me narguent parce qu'elles en ont deux et que moi je n'en ai aucune.

Réveil brusque, je me tape les pommettes pour me réveiller. Avec toute cette histoire, il est pratiquement certain que je ne pourrai plus rencontrer cette femme dans un couloir sans avoir un arrière-goût en bouche.

Il faut que j'y aille, maintenant. Le GPS me donne l'heure, il me dit que je devrais déjà être en route depuis deux heures. On ne peut pas dire que je me sente particulièrement requinquée, je suis clairement en manque, d'énergie, de cœurs, ou d'un peu de confort.

Le prochain point se situe de l'autre côté de la montagne. Quels chemins escarpés vais-je devoir emprunter pour trouver cet endroit ?

Je m'engage dans des chemins raides desquels dégringolent, dès qu'on y touche, une multitude de petits cailloux. Je glisse, une, deux, trois fois. J'avance encore tout en jetant un œil au ravin qui m'attend en bas si je ne parviens pas à contrôler ma chute.

Il me suffit d'y penser pour perdre l'équilibre et pour tomber en arrière, je dégringole alors plusieurs mètres, tentant de me retenir dans les gravats et dans la poussière, mais rien ne prend, je continue de chuter.

Je parviens à finir la traversée du sentier, non sans avoir perdu quelque altitude dans ma maladresse. Il n'y a pas de chemin naturel pour accéder à ce pan de montagne, il va falloir que je grimpe comme je peux.

Tout est sec et rocailleux, j'entends au loin derrière moi une bête hurler ses derniers cris.  Cela me fait accélérer le pas, on ne sait jamais. J'en profite également pour inspecter le ciel, je suis totalement à découvert ici. Je m'appuie sur des rochers, agrippe des branches mortes çà et là pour me hisser toujours un peu plus haut. Je goûte la poussière dans ma bouche, de quoi dois-je avoir l'air dans cette situation ?

La douleur dans la jambe tire et ne s'est pas dissipée avec la nuit, pas tant que je ne me serai reposée pour de bon. Plus je monte, plus la pente est raide et plus ma sécurité compromise. A plusieurs reprises, je glisse tombant face contre terre et me rattrape de justesse en usant mes ongles à la tâche.

Je parviens enfin en haut de la pente et inspecte mon GPS, les gisements devraient être assez proches. Je marche encore un peu le temps de dépasser une petite colline et je vois à nouveau cratères qui m'attendent là.

Mais non, car ce serait trop simple. Les apercevant, je me cache immédiatement derrière le rocher le plus proche. Je regarde encore une fois pour être certaine.
Un nid, il fallait qu'il y ait un nid évidemment. Le genre vautour mais en plus gros et en plus inquiétant, avec des dents. Et encore, ceux-là semblent être les petits alors à quoi doit ressembler la mère ?

Je ferme les yeux, visualise le sol, et me fonds subitement dans sa structure.

Éblouie, c'est toujours comme ça. J'avance, droit vers les êtres vivants dont je perçois le cœur battant. Je les contourne un peu et me dirige vers un des trous qui n'est pas occupé, les petits ne semblent pas m'avoir remarquée. Je sors alors du sol progressivement, sans reprendre forme humaine, je reste la non-forme ténébreuse. Et je sens que la soif est plus forte, et l'envie... Je regarde mon objectif. Sans trop plus savoir qui je suis, je saute dans le nid et attrape une des monstruosités, je le frappe, l'attrape au coup et le frappe contre le sol et contre les cailloux qui constituent son niz. Aussitôt, d'autres sans-cœurs apparaissent autour. Ils sortent du sol et s'en prennent aux deux autres volatiles. Dans tous les environs, on doit entendre les cris des bêtes et nos grognements primaires de créatures à jamais assoiffées.

Ce ne sont que des « enfants », ils ne tiennent pas longtemps et rejoignent bientôt nos rangs laissant partir trois étincelles dans le ciel. Rassasiée, momentanément satisfaite, je me laisse tomber contre les parois du nid broussailleux. Je reprends forme humaine et lève les yeux vers le ciel. Toujours rien, quelle surprise elle aura en revenant. Je vois alors l'un des miens jouer avec quelque chose qui attire mon attention.

-Ne touche pas à ça, idiot.

Dans le sol, sur le bord du cratère, une petite pierre rouge est incrustée, c'est obligatoirement ça. J'essaie de l'en extraire, je tire de toutes mes forces mais sans résultat. Je prends alors mon arme, et puis non, me ravise. Je saisis une grosse pierre aiguisée et me mets à taper comme une furie dessus.

-Maintenant... que.... je t'ai trouvée... Ne crois pas... que je vais m'en aller sans toi.

Au bout de plusieurs minutes de batailles effrénées et de mains abîmées, le plus gros de la pierre s'extrait. Je regarde alors le caillou qui a failli me coûter la vie à plusieurs reprises et hausse les épaules, c'est une pierre à polir, un peu poussiéreuse en cet instant. Elle laisse apparaître un rouge profond et sombre à l'intérieur, j'imagine que cela la rend méritoire d'un tel nom. La Rosée de Sang. Je la presse contre ma plaie à l'abdomen et me concentre, espérant qu'elle insufflera un peu de ténèbres et de doute à la mielleuse personne à qui elle est destinée.

Il ne faut pas traîner, je n'ai que quelques heures pour retourner au point de rendez-vous, ou tout cela aura été vain. Je guette le ciel et ne voyant rien, je me mets en marche vers le point d'extraction. Au mieux, ils m'attendront cinq minutes.

Les derniers kilomètres, je les cours sans y voir clair, il me reste une demi-heure. Ma tête n'est qu'un chantier de perturbations et de ténèbres, je ne sais pas trop bien où je vais. Je regarde mon GPS de temps en temps, je ne sais même plus si je suis plus proche du point que la dernière fois.

J'ai chaud, j'ai froid, des picotements traversent mon corps d'un extrême à un autre, des coups de couteaux me sont enfoncées dans le ventre à chaque foulée. Devant moi, j'aperçois Odile qui me nargue d'être prête à jouer ce jeu, je vois la secrétaire qui sert un café au ralenti puis en accéléré. Elle n'arrête pas de me proposer de prendre son foutu liquide chaud et je n'ai pas assez de salive pour lui cracher à la gueule.

-Tut, tut, tut.
-Hein quoi ?!
-Ca va, Mademoiselle Arad ?

Je me relève parmi les clignotements austères et rassurants d'un vaisseau. Un visage inquiet me regarde, je tente de prendre appui sur mes coudes pour me relever mais ça ne vient pas.

-Je vous ai mis un sédatif.

Je ne savais même pas que cela pouvait faire effet sur moi.

-J'ai... j'ai trouvé le point d'extraction ?
-On vous a trouvée à moitié inconsciente un kilomètre plus loin.
-Ah.
-Je suis juste secouriste en support, je ne peux pas faire grand-chose, alors il faudra vous examiner une fois rentrés au bercail.
-Non, je... je dois juste me reposer.

Non. Il ne faut pas qu'ils regardent mes blessures plus attentivement.

-C'est bon, vous l'avez ?

De quoi parle-t-il ? Je ne vois à nouveau plus clair, et puis soudain tout me revient. Prise d'un moment de panique je tâte chaque partie de ma combinaison pour trouver la pierre. Et si elle était tombée lors que je suis tombée ? Non, c'est bon. Je la sors de ma poche zippée et lui montre.

- « Il » sera content. Vous savez pourquoi il la veut ?
-Une folie passagère sans doute... ça lui passera.
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Putain, c'était cool.
Pourtant c'est pas un ordre de mission de guedin, mais t'en as fait un truc sympa.

Y'a plusieurs côtés qui font que en fait.

Déjà dès le départ, on sait que le sans-coeur est un prédateur et... c'est rigolo d'voir que tu deviens la proie en fait. J'te passe le couplet de pourquoi, c'est évident hein. Mais... Ca va aussi super bien avec Oerba. Je trouve que les deux thèmes qui composent ce monde sont ici, bien représentés.

La solitude, et le danger.
Et finalement, ouais... J't'avais filé cette mission pour le lolz, sans trop y réfléchir. Mais c'est vrai qu'un monde aussi vide... genre y'a personne, c'est cool avec ta condition. Ton personnage aussi est seul... il a genre, personne du tout. Du coup Oerba décuple ce sentiment, et le rendu est méga cool.

Bon, l'danger... Voilà, tu nous présente l'endroit comme méga dangereux, mais "réalistiquement" dangereux en fait. Enfin non, pas réaliste... Parce que les bestioles existent pas. Mais tu me comprends. T'as pas fait ça trop simple, t'as pas fait ça trop dur. J'pense que c'est bien adapté en fait.

Et alors... ce sel, putain mais ce sel.
J'viens de boucher toutes mes artères en lisant ton RP.
Ton personnage, qui aspire à être quelqu'un mais qui n'est personne.... doit aller chercher un truc au fin fond du trou du cul du monde pour un "vrai" quelqu'un. Quelqu'un qui, selon toi, ne mérite pas sa place, blablabla. J'ai trouvé le rendu bien. On imagine presque la p'tite vieille qui arrêter pas de pester dans sa barbe. J'sais pas si tu vois. Mais c'est cool !

Rajoute à ça les quelques traits d'humour par-ci par-là... Et j'trouve que c'est vraiment bien !
Mention spécial à "Faut-il être con pour s'appeler Scarlett et aimer le rouge." J'ai... été client de l'attitude de ton personnage !

En soi... Tu douilles pas mal. Et j'suis pas chien alors...

Difficile : 40xp, 400 munnies, 4 PS en défense.
Et donc... tu gagnes un p'tit fragment de rosée de sang !
Beau cadeau, n'est-il pas ?

C'tait cool !
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