Chasse aux corsaires

Naran avait une raison tout à fait légitime d’être là. Oui. Une raison DIPLOMATIQUE, même, et la diplomatie, c’est important, même quand on fait partie d’une organisation aussi chaotique que les mercenaires. Et puis, merde, fallait enquêter sur les atrocités du Centurio. Tant de mort, tant de blessés… Tout ça pour quoi ? Pour que le Consulat leur envoie les deux responsables emballés dans du papier cadeaux ? Enfin, plutôt comme une pomme empoisonnée. Vu les dégâts qu’elle avait faits, Pamela était capable de lui briser la nuque avant que Naran n’ait la chance d’armer son arbalète, sans même parler de Genesis.

Il n’empêche. Naran n’allait pas laisser passer cette opportunité de mat- d’enquêter. Oui. Car c’était son but, enquêter sur les atrocités du Centurio. Après tout, elle était peut-être l’une des moins atteintes par les meurtres qui y ont été commis. Nouvellement arrivée, et aussitôt partie en mission dans un monde lointain, elle n’avait pas noué de lien. Ou presque pas.
La mort de Fred l’avait heurté, mais plus dans ses conséquences politique -un vide du pouvoir, c’est jamais bon, et encore moins pour une faction aussi instable que les Mercenaires- que par son aspect émotionnel. Elle n’avait pas pleuré sur sa chambre au Centurio, où elle n’avait passé que quelques jours. De Fred, elle ne savait rien. Des morts, elle n’avait que quelques témoignages.
Pas pour dire qu’elle n’en avait rien à foutre ! Au contraire. Toute cette histoire la hantait. Elle avait appris à aimer le fonctionnement des Mercenaires ; à respecter leur avidité et leur soif de liberté. Et c’est justement pour cela qu’elle cherchait à comprendre ce qu’il s’était passé ; Chercher qui, véritablement, avait voulu les détruire… Sans toutefois tomber dans la rage et la haine aveugle qui animait certain.

Et c’est pourquoi Naran poireautait depuis maintenant quelques heures près de la piste d’atterrissage, emmitouflée dans un Deel rembourré de fourrure commandé à une couturière locale. Patiemment, elle observait les rares habitants déterminés à sortir dans leurs allées et venues.
Dans son esprit, il était clair qu’elle s’était proposé à la tâche d’escorter la sorcière parce qu’elle était la moins à même de tenter de l’égorger. Et pourtant, quelque part dans sa tête flottait une culpabilité insidieuse.

Avoue. Tu fais ça parce qu’elle t’a tapé dans l’œil.

La mercenaire fronça les sourcils. Pas du tout ! C’était… Ignoble de penser une chose pareille ! Si elle avait, parfois, repensé à son visage ému par le froid, entraperçu entre deux champs de bataille… C’était… tout à fait par hasard. Définitivement. Pamela était l’ennemi ! …ou en tout cas soupçonné de l’être, et ce jusqu’à preuve du contraire !!
Essayant vainement de faire taire ces abjectes supposition, la mercenaire rumina plutôt une question sans réponse. Pourquoi est-ce que le Consulat jouait ainsi avec eux, à envoyer Pamela dans un monde où elle n’était définitivement pas bienvenue ? Ça n’avait aucun sens.

Leur vaisseau était là. Perdue dans ses pensée, Naran en avait oublié d’observer la piste. Le navire était… Identifiable. Très identifiable. Les roses rouges détonnaient sur le fond vert de la peinture, et Naran commença à avoir des sueurs froides. Est-ce que Pamela était venue provoquer tout Port Royal, à afficher ses couleurs ainsi ??  
Mais le vaisseau atterrissait tranquillement, au beau milieu d’une piste encore couverte de neige immaculée. Avec un peu de chance, personne ne ferait le lien… Naran serra son paquet contre elle, jetant un regard aux alentours.
Faites qu’elle accepte de coopérer…

Deux figures sortaient du vaisseau. Visiblement surprises par la vue, ou peut-être le vent glacial, elles eurent un temps d’arrêt. Naran en profita pour s’approcher. Son cœur battait la chamade, comme sous un maléfice étrange. Pourtant, ce n’était pas de l’amour, elle le sentait. Etrange, qu’elle puisse autant désirer une vague silhouette encapuchonnée…
Quelques mèches rougeoyantes jaillirent de la soutane, volant au vent dans une courbure exquises. Naran sentit une chaleur déconcertante l’envahir, malgré le froid, malgré les circonstances. Ses genoux devenu faible la portait toutefois sans effort vers la belle ; et ce ne fut qu’avec la plus grande concentration qu’elle put mesurer ses enjambées trop rapides.
Trop vite, et trop lentement à la fois, voilà qu’elle était déjà devant la Consule. Naran fixa les yeux verts et onctueux de la sorcière, incapable de parler. Cette femme était dix fois, non, cent fois plus belle que celle qu’elle avait croisé des semaines auparavant. Ses joues rosies par le froid transcendaient celles de son souvenir, tant en beauté qu’en délicatesse ; Son allure, élégante et voluptueuse à la fois, étaient mille fois plus attirante ; L’arc gracieux de son sourcil, l’harmonie aérienne de sa chevelure rougeoyante, la délectable courbure de sa bouche, l’exquise beauté de ses yeux perçants…  
Les longs cils parsemés de flocons de neiges de la Consule se s’abaissèrent un instant, interrompant le silence béat de Naran.

« J.. Je vous souhaite la bienvenue à Port Royal »
Alors, non, ce n’était pas DU TOUT ce qu’elle avait prévu de dire. Dans sa tête, c’était plutôt « Explique toi, Sorcière, pourquoi a tu tué les nôtres ? Pourquoi raser notre taverne ? » Bon, peut-être pas à ce point accusateur…  Plutôt quelque chose comme : « Qu’est ce qui t’amène par ici beau- »…. QUOI ? Mais pas du tout !! Non, non, quelque chose de diplomatique, de neutre, de pas trop accueillant... Peuh, c’était sans espoir : il semblait que la beauté de Pamela lui avait privé de l’usage de sa langue.
Sa langue. OK, elle ne devait pas penser à ce genre de chose, et SURTOUT pas dévier son regard vers les lèvres si rouge, si pulpeuse, si captiv-
Naran força son regard sur le côté, dans un effort de volonté jusque-là insoupçonnée. Ses yeux tombèrent sur la compagne de la Consule, et elle les y attarda autant que sa volonté tenait encore. Une petite, qui avait l’air aussi affamée que frigorifié. Machinalement, Naran manipula le paquet qu’elle avait emmené avec elle.
« J’ai… Deux trois affaires qui pourront vous tenir chaud. » Est-ce qu’elle avait espéré que ce serait Pamela qui porterai cette magnifique cape qu’elle avait emprunté à une noble de la ville ? Oui. Est-ce que ça faisait de Naran une traitre à la cause Mercenaire ? Potentiellement. Est-ce que Pamela avait tout de même l’air superbe dans son ensemble impeccable et verdoyant ? Définitivement.

Quelques instants, le regard de Naran s’égara, entre les fougères couvertes de neige de la piste d’atterrissage et un léger pli dans la soutane de Pamela. Un pli tout à fait ordinaire, vous me diriez. Et pourtant. Ce pli, c’était une œuvre d’art. Il sculptait avec toute l’éloquence du monde une hanche parfaite ; Il descendait le long de longues jambes sublimes ; Réhaussait avec gout un corps déjà resplendissant. Naran passa une main à son menton, dissimulant habilement son admiration bouche bée.

Concentrons-nous. Revenant peu à peu à la réalité, la mercenaire réalisa que ses deux invitées (non, ses charges !) semblaient mourir de froid. Facile à oublier pour Naran, vu l’émoi enfiévré que la vue de Pamela faisait naître en elle
« Je me suis proposé pour vous guider à travers Port Royal… » Dans un flash, Naran se souvint des ruines fumantes du Centurio. Son visage se fit plus dur. « Toutefois, comprenez qu’au vu des circonstances, ce monde ne vous sera pas accueillant. » Elle ne fixa pas Pamela -elle serait repartie pour une demie heure d’admiration-, mais Naran dirigeai clairement son commentaire à la Consule.
« Le choix est vôtre : Soit vous dissimuler, pour passer inaperçue, soit risquer un lyn-… Je veux dire, risquer des ennuis. » Surement, avec le temps, elle s’habituerai à la resplendissante Sorcière, et pourrait l’interroger plus en détails sur le…  massacre.

Elle était venue les provoquer. C’était clair, maintenant. Le vaisseau vert et rose, l’absurde pseudo “mission”, et maintenant un détachement nonchalant face à tout ce qu’elle leur avait fait subir… C’était même évident.
Son sourcil levé dans un mépris affiché en était la dernière preuve. Qu’est-ce que Naran avait bien pu espérer, d’une meurtrière sans état d’âme telle que celle-ci ? Qu’elle explique, qu’elle nie ? Qu’elle affirme comment une créature aussi exquise qu’elle ne pouvait, en aucun cas, être coupable d’un tel crime ? Qu’au moins elle prenne conscience du contexte du monde où elle mettait les pieds ?
Non, c’était absurde. Naran avait espéré, inconsciemment, que la beauté se révèle innocente, pure… Un rêve naïf, elle le réalisait à présent. Cette femme était, comme on le lui avait décrit, une sorcière, une tueuse arbitraire venue se promener sur les ruines de son propre carnage.
Ses espoirs anéantis, Naran bouillonnait de rage. Il n’avait pas été suffisant de tuer ses compagnons, de détruire son quartier général, maintenant elle voulait humilier tous les mercenaires en recrutant leurs alliés ? Et elle se permettait de ce faire en plein jour, ouvertement, sans aucune honte ?

Oh, Pamela était toujours aussi belle ; toujours aussi charmeuse, toujours aussi désirable. Mais le désir de Naran s’était tordu, déformé par la rage. “Des choses plus intéressantes à faire ?” Oh, crois-moi poupée, j’aurais des choses plus intéressantes à faire avec toi. Tu peux peut-être me briser la nuque en un instant, m’ensorceler sans un effort, mais un jour… Un jour tu va prendre pour tous ce que tu nous a infligé.

Le ton de Naran se fit glacial. « J’aurais pensé que vous éprouveriez plus de honte, à la vue d’un monde que vous avez dévasté. Je vois que ce n’est pas le cas. Soit. »
Que les habitants de Port Royal se liguent contre elle ne semblait pas la déranger une seconde. Se préparait elle à tous les massacrer, comme elle l’avait fait au Centurio ? Ou comptait-elle les charmer, les lier à elle, peupler leurs rêves et cauchemars jusqu’à ce qu’ils se soumettent à sa volonté ?

« Si vous comptez semer la destruction sur Port Royal, nous ne vous laisserons pas mettre les pieds dans la cité. »
Naran déployait toute sa concentration pour maintenir sa façade de diplomatie froide. Ça lui était difficile, d’une part à cause de sa déception qui se muait peu à peu en rage, et d’autre part… D’autre part parce que Pamela l’attirait toujours autant, peut-être même plus. Difficile de rester de marbre face à ses yeux verdoyants, face à ses traits si fins, face à sa présence ensorcelante qui mettait à bas toute ses barrières. Les deux émotions se mêlaient pour créer une pulsion malsaine de la soumettre, de lui faire gouter à l’impuissance qu’elle lui avait infligé.

« Si vous souhaitez nous arracher nos alliés, nous les défendrons corps et âme. »
Garder son calme. GARDER SON CALME. Naran tenait ses poing serrés sur ses flancs, son regard furieux fixé sur la consule.
Cette bimbo pensait “trouver son bonheur” ici ? Elle se croyait au tailleur, à commander des robes ? Elle pensait qu’une fois leur QG détruit, les Mercenaires s’écraseraient à sa vue, pour lui obéir au doigt et à l’œil, lui présenter leurs alliés sur un plateau d’argent ? Qu’elle aille se faire foutre.
Ses traits se durcissant, Naran finit par cracher : « Et si votre seul but en venant ici était de nous provoquer, vous pouvez rejoindre la geôle de votre Porte-parole. »

La Sorcière avait tissé son sort, et voilà qu’elle en tirait les fils. Naran se sentit perdre pied. Elle ne pouvait que suivre avec avidité la courbure de ses lèvres alors qu’elle énonçait ses mensonges, et se laisser porter par l’espoir fou qu’elle dise la vérité.
Pourquoi serait-elle revenu à son premier foyer pour tout y détruire ? Non, effectivement, rien ne l’expliquait… Dans son esprit embrumé, Naran eut toutefois une pensée pour les témoins terrifiés qui lui avait conté… Conté quoi, déjà ? Tout cela s’effaçait, comme balayé par le regard, la voix, la vue de cette déesse.

Mais quelque chose en elle freinait sa chute, réveillant son incrédulité. Naran murmura, presque pour elle-même : « Et pourtant, tous unanimement vous accusent. Moi-même, je vous ai vu ce jour-là, au bras de Genesis. Dans la neige, vous étiez… »
Inoubliable.
Naran réussit à contenir ses pensées, à ne pas retomber dans la contemplation de l’enchanteresse, à garder son esprit sur le présent et le tangible.

Elle finit par reprendre : « Et vous revoilà ici, à Port Royal, pour… Pour quoi, exactement ? »
La mercenaire sentit sa rage gonfler à nouveau, cette colère qui avait été jusqu’ici soufflée par le discours de Pamela. Son regard vint fixer les yeux si envoutants de la Consule, et son ton se fit accusateur.

« Vous vous prétendez innocente. Pourquoi alors, ignorer mes avertissements ? Pourquoi convoiter nos alliés ? Pourquoi tant de provocation, là où j’essayais de vous tendre une main amicale ?
Vous qui venait d’un monde en paix, vous n’avez peut-être pas conscience qu’ici nous sommes à bout de souffle. » Naran tremblait. Ses mains frissonnaient, non pas de froid, mais de toutes les émotions qui l’assaillaient. Déception, rage et désir ne faisaient pas bon mélange.
Elle n’aurait jamais dû admettre leur faiblesse, ni ouvrir ainsi son cœur à une aussi dangereuse que celle-ci, et pourtant sa voix ne voulait pas cesser. Quel terrifiant pouvoir que le charme de cette Sorcière…

« Le deuil, c’est ça votre excuse ? Vous ne pensez pas qu’ici aussi nous avons perdu des êtres chers ? » … Ou est-ce qu’elle faisait miroiter son lit vide pour attirer la convoitise ? L’esprit de la mercenaire s’égara encore, ne voyant dans le foulard noir de la Consule qu’un monde d’opportunité, de possible à portée de main…

Non. Naran se concentra sur sa rage, sur son indignation, tentant de résister au charme de son interlocutrice.
« Ne me parlez pas non plus de prétendue fragilité. Tous ici vous savent vos capacités : Dois-je vous rappeler combien sont tombé sous vos coups au Centurio ? Même sans magie, vous avez tué quantité des nôtres. Je ne doute pas que vous êtes capable de plus, une fois vos arcanes incantées... »
Levant les yeux vers le pâle visage de la Consule, Naran en perdit à nouveau la voix. Elle observa Pamela frissonner dans le froid, la neige l’entourant en une cape blanche, comme si elle aussi désirait la servir. Devant ce spectacle, Naran fut traversée par des besoins contraires. Protéger, réchauffer, mettre à l’abris... Ou briser, prendre, venger…

C’est en détournant ses yeux sur la gamine, témoin silencieux et à demi gelé de leur diatribes, que la mercenaire repris conscience des réalités. Peut-être était est-ce de la pitié pour cette enfant coincée dans la neige depuis le début de leur conversation, ou encore la pernicieuses influence de la Sorcière… Quoiqu’il en fût, elle se décida à une dernière ouverture de paix.

S’adressant à la Consule, mais gardant ses yeux baissés, Naran reprit son discours d’un ton plus triste qu’énervé.
« Je suis venu vous trouver dans l’espoir de vous disculper. En refusant mes propositions, vous m’avez fait penser que vous n’avez que faire des accusations qui pèse contre vous. Si c’est le cas… Vous n’avez pas votre place ici.
Mais… Mais si comme moi vous voulez comprendre ce qu’il s’est passé, et expliquer… Au moins nous laisser comprendre... »
Naran soupira. « Si vous ne daigniez pas vous déguiser, ni même vous dissimuler, je peux décemment pas vous laisser entrer à Port Royal. Mais peut être que la Station Shin Ra aura un endroit… Plus chaud, au moins, où nous pourrons négocier. »

« Bien le bonsoir Madame Isley. » Déclara Surkesh alors qu'il sortait des ombres d'une ruelle, son sort de dissimulation se dissipant un peu plus à chaque pas en-dehors de l'obscurité. Comme Port Royal et beaucoup de ses gens ou choses, le sombre mercenaire n'avait pas vraiment bonne mine. Emmitouflé dans une longue bure noire, la capuche baissée et tête basse, la forme de son visage cendré se fondait dans son accoutrement. L'on distinguait pourtant, à bien détailler, un sourire en coin pleines de dents pointus. De la Consule s'approchant les bras ouverts en grand, il respecta une certaine distance... de confort et ne voulu pas pénétrer dans son espace personnel. « Pardonnez ma chère amie ici présente... » Un instant, Surkesh détourna son regard de la Consule et le plongea dans celui de la mongole... lui projetant un flash illusoire. Quelque chose de soft, la simple vision d'une ombre derrière elle, rappelant vaguement le sombre mercenaire. Une ombre menaçante qui pourrait l'engloutir en un instant, d'une seconde à l'autre. « ... elle a de nombreuses qualités mais soit, la négociation et l'accueil n'en font pas partie apparemment. »

Pour avoir suivi la conversation, Surkesh pouvait l'affirmer... le charme de Pamela Isley avait de l'effet sur elle et en aurait probablement sur tout Port Royal. Les hommes du coins, notamment, ne sont pas connus pour résister particulièrement aux plaisirs de la chair. La rumeur - la légende ? - veut que la Consule de l'Horticulture soit une ensorceleuse et que quiconque la regarde en tombe sous le charme. Que ce soit vrai ou pas, elle était particulièrement belle... mais peu importe à quel point son charme est puissant, sur un sans-cœur, ça n'aura aucun effet. Tellement de raisons ici justifiait la présence du sombre mercenaire ! La première c'était de sonder Pamela Isley... et soit, son cœur était plutôt fade comme ce fut déjà le cas lors de la précédente rencontre. Là où le cœur du Genesis était ténébreux puis lumineux, l'un et l'autre pas qu'un peu, ici, la différence n'était pas notable. Par contre, même s'il ne pouvait pas vraiment détailler la nature magique... et bien. La Pamela Isley qu'il voyait ici avait un potentiel magique certain que l'autre n'avait pas... ou en tout cas, personne ne l'a vu lancé le moindre sort. Il faut dire qu'au moment de croiser les deux consuls la première fois, Surkesh c'était seulement concentré sur Genesis.
De toute façon, pour Surkesh, ses conclusions étaient faites et cette rencontre ne l'avançait pas sur ce terrain-là. Par contre, d'autres raisons le motivaient beaucoup plus.

« Alors, pour commencer et vous le savez bien, tout se monnaye ici. Si vous voulez des pirates, vous les aurez. J'ai tout juste l'équipage qu'il vous faut ! Si c'est juste pour une tâche particulière, vous paierez la somme de mille-huit-cents munnies pour sa location et tout les frais seront à votre charge. Si c'est pour les recruter sur la durée, il va falloir qu'on détaille le contrat vous et moi. »

Oui, y a de l'argent à se faire avec le Consulat et la mongole semble l'oublier... mais il y a surtout la possibilité d'avoir mieux. Des yeux et des oreilles au sein même des Citées Dorées, ce n'est pas à négliger tactiquement. Raison pour laquelle Surkesh prend les choses en mains et s'en met pleins les bourses au passage, prévoyant de proposer à Pamela un équipage de confiance. De confiance pour le Centurio, évidement... pas pour le Consulat. Or, il y avait un autre problème à régler et... soit, la mongole n'était pas qu'idiote non plus.

« Ma chère amie ici présente, par contre, a raison sur un point. Port Royal vous hait et que vous soyez coupables ou non n'est pas la question. On essaiera probablement de vous tuez, de vous capturez, de vous violez, de vous séquestrez et de vous infligez d'innombrables sévices corporelles. C'est là que j'interviens. »

De temps à autres, Surkesh jetait un œil rapide et vif à Narantuyaa... il la surveillait comme on surveillait un enfant maladroit et sujet à faire des bêtises, ne s'en cachant même pas. Son allure se voulait intimidante avec la mongole, menaçante... cherchant clairement à lui faire comprendre qui est le patron là tout de suite. Et ce n'était certainement pas elle, quoiqu'on en pense. Au moment de s'adresser à Pamela Isley en revanche, sa voix était douce comme du miel et sereine comme une mer d'huile. Pourtant, son ton trainait un peu en longueur... un écho tranquille s'échappait de chaque mot comme des nuages noirs à l'horizon.

« Vous allez avoir besoin de protection et je veux bien vous vendre la mienne. Selon comment se passe votre escorte, si c'est difficile ou atroce, ca vous coutera entre trois-cent-cinquante munnies et quatre-cent-cinquante munnies. Evidement, ma chère collègue participera aussi à cette escorte et vous êtes libres de négocier avec elle pour la méthode de paiement. Moi, le paiement en nature, ca ne m'intéresse pas. Que je me fasse bien comprendre : vous devez payez pour moi et ma collègue ou aucun des deux. Et si vous voulez qu'on assure aussi la protection de votre... »

Surkesh posa un regard intrigué sur la petite fille... elle ne disait rien et paraissait faible... en soit, il n'y portait pas grand intérêt... sinon à sa valeur plutôt conséquente.

« ... animal de compagnie ? Vous devrez payez chacun de nous deux pour sa protection aussi. Soit, vous avez le choix. Personnellement, vous ne m'intéressez en rien donc si vous ne payez pas pour ma protection, vous vous débrouillerez simplement. Par contre, je vous conseille très fortement de payez pour sa protection parce que... une fille aussi jeune et mignonne ? Et qui ne parle pas ? Mon dieu, ca c'est de l'esclave qui vaut son pesant de cacahuètes. »

Et Surkesh, regardant la, jusqu'ici, muette avec un grand sourire rendit on ne peut plus explicite que le premier intéressé par ce genre d'esclave, c'était encore lui.

« Soit, si les détails de votre escorte vous vont, je vous ferais prisonnier pour qu'on nous laisse plus ou moins tranquille. On a jeté des bouteilles et pavés sur Genesis mais soit, vous n'aurez surement le droit qu'à des fruits pourris, j'en ai peur. »

Mission accomplie ? Je ne sais pas, je n'ai pas encore lu !

Mais commençons. Je sais déjà, alors que je n'ai pas tout lu, que j'ai des critiques à faire ^^.

"Elle ne l’avait jamais vu avant ce jour, mais elle connaissait tout de même les personnes qui travaillaient au Consulat."

Pamela nous dit ceci, sauf que... 1100. Il y a 1100 consuls. Enlèves-en même 50% qui ne sont pas au Jardin radieux, ça fait quand même 550 consuls. Genesis est le seul qui doit connaître tout le monde, et il ne connait pas tous les noms. Et ! Lotis n'est même pas consule. Si tu ajoutes les étudiants aux 1100... ouille.

J'en profite pour dire aux deux consules de penser à se rajouter 250 munnies en plus de leur récompense, puisqu'elles sont à bord du vaisseau de Pamela.

Et... Oui, mes commentaires risquent d'être assez globaux. Les remarques que je vais faire seront au compte-goûte durant ma lecture.

Lotis, qui nous dit : "Ca ne devrait pas durer longtemps donc mon petit sac, ma gavroche et mon uniforme, ça suffira bien. " C'est ballot, moi qui avais dit "evitez le symbole consul, pour cette fois" ^^

Les gars et les filles, j'ai fini de lire votre rp.

Je vais être sincère, j'étais sûr de le détester. Et je vais être sincère en vous disant pourquoi.

Pamela, tu m'as dit à quel point t'avais pas envie de la faire, cette mission... Toi, ça t'emmerde de faire un rp où tu t'en prends plein la gueule. Donc je vais expliquer mon point de vue à ce niveau-là... même si je l'ai déjà fait. Sache que je ne te critique pas.

Tout ce qui arrive à votre personnage, tous les imprévus, sont des tremplins. Les imprévus sont... 5% des choses qui arrivent à votre personnage... mais ce sont ces 5% qui construisent le plus votre personnage, qui sont les plus importants. (Les chiffres sont officiels, faits par une étude de la Kompagnie d'Aide Non-officiel Aux Konneries.)

Voici des vieux exemples d'imprévus, parce que je connais mieux la vieille histoire du forum :

Konstantine qui arrive dans les rps des autres pour les buter. Ca a créé une putain d'ère de terreur. Tous les personnages étaient paniqués de sortir, c'était une ambiance terrible.

Rixak et Zexion sont attaqués par l'Organisation XIII. Tout le forum était scotché à cet rp. C'était épique et tout le monde... voulait voir Zexion mort. C'était important !

Cissneï est attaquée par les Songes à la cité du crépuscule. Ca a donné un rp génial qui est longtemps resté un des rps les plus représentatifs de ce que font les Songes.

Réunion des boss... Ariez qui décide de défoncer tout le monde avec Bahamut. Ca a créé la mort d'Angelica, mort qui est... déterminante dans l'histoire de Port Royal.

Jecht fait une mission au chateau de la bête et... Ariez lui tombe dessus. Bam, en prison. Plus de neuf mois de prison (irp comme hrp) avec... Belle et Alice. Actuellement, Jecht vit avec Belle et Alice et pourquoi ? Parce qu'il y a eu un imprévu terrible.

Death est dans la merde à Port Royal, le mec est traqué de partout. Heinrich, le mec le moins susceptible du monde, arrive pour l'aider.

Le domaine enchanté attaqué par les Songes. Le truc n'a pas eu d'énorme impact mais qu'est-ce que ça a provoqué ? Une putain de hausse de l'activité du Sanctum. Une putain de hausse.

Le domaine enchanté attaqué par la Coalition noire, Bouc émissaire. Le truc a eu un impact de fou et qu'est-ce que ça a provoqué ? Une putain de baisse de l'activité du Sanctum. Une putain de baisse.
(Je déconne.)

Cissneï encore une fois attaquée par les Songes ? Résultat : Elle rejoint les Songes, putain.

Mon dernier avec Megamind où... ah non.

Tombent les masques, récemment, même si on pouvait clairement s'attendre à un imprévu.

Et bien sûr, l'event de... je sais pas quoi. Mais de la destruction du Centurio.

Tous ces rps... commençaient normalement. Tous. Et quelque chose d'imprévu est arrivé foutre le bordel et on a retenu quoi de ces rps ? Cet événement imprévu. Et personne ne savait que ça allait arriver. Et ça a fait des trucs géniaux.

Les événements imprévus sont les meilleurs moments du forum, je le dis et je le pense.

Pamela, Genesis, les mercenaires et tout le Consulat étaient la cible de l'attaque des Songes sur le Centurio. Et c'est une super opportunité pour tout le monde. Ca a donné cet rp-ci que... j'adore. Franchement. Pas tout mais j'adore. Ca a donné une situation fun entre les mercenaires et le Consulat. Une Lenore qui s'en va en boudant et Genesis qui fait la gueule.

Donc Pamela... ne vois pas cette utilisation de ton personnage comme une attaque. J'ai presque envie de dire que c'est un cadeau.

Et maintenant je vais vous défoncer la gueule.

J'ai deux grosses critiques sur cet rp.

1) Lotis est un personnage très compliqué à incarner parce qu'elle peut très difficilement imposer un rythme. Elle doit suivre, le plus souvent. Ca fait partie du personnage. Dans une discussion ? Elle est clairement... "victime" du truc.
Et vous n'avez à... aucun moment... essayé de lui lancer la balle, de lui faire faire quelque chose de significatif. Franchement, n'importe quoi mais il fallait essayer un truc. Genre braquer Pamela en hurlant "Dis-moi ce que tu sais !" pour que Lotis agisse et...

Non. Rien. Et c'est vraiment dommage parce que vous n'avez pas profité de ce que pouvait apporter ce personnage à votre discussion.

Evidemment, Lotis, je pense que tu aurais du essayer de t'imposer à un moment ou un autre. Bon malheureusement c'est aussi un peu ton personnage qui veut ça. Elle va pas se mettre en avant alors que ça s'engueule. Mais... y avait moyen, je suis sûr.

2) Surkesh. Je regrette, mais je n'ai que du négatif à souligner. Bon. Si. le rp est bien écrit, c'est classe, c'est badasse. Tu es le seul qui essaie de donner un peu d'espace à Lotis, j'ai bien vu. mais... il est le plus bel exemple de tout ce qui est un peu gênant dans ton interprétation.

- Tu arrives brusquement à un moment super intéressant. Naran vient d'envoyer une balle en or à Pamela pour avancer dans la discussion, j'avais vraiment hâte de voir la réponse et... Surkesh arrive, butant le nouveau né qui voulait désamorcer la situation, réinitialise la discussion...

- Trop conscient. Tes rps sont trop conscients. Je définis si jamais : Ton personnage sait trop de choses. Tu fais régulièrement des trucs qui sont trop conscients. Tu nous parles de nature élémentaire, d'essence du coeur, de psychisme, de... d'armes uniques que t'es pas censé connaître, alors que ton personnage est pas du tout un expert, c'est pas un rat de bibliothèque.
Ici... quand même : "Selon comment se passe votre escorte, si c'est difficile ou atroce,"
Non, c'est... pas du tout rp.
Ton personnage sait que Pamela est consule de l'horticulture ? Alors je me trompe peut-être mais il ne peut pas savoir ça, si ? Je veux dire, Pamela n'a pas été vraiment médiatisée, pour l'instant; Une photo ou deux à l'éclaireur et sans préciser qu'elle est consule de l'horticulture.

"La Pamela Isley qu'il voyait ici avait un potentiel magique certain que l'autre n'avait pas..."

Être sans-coeur te permet juste de voir les ténèbres et la lumière dans le coeur d'une personne, absolument pas d'identifier la puissance magique d'une personne.

- Ton arrivée n'a... aucun sens et ne sert à rien, sauf à bloquer la proposition de Naran et à faire partir les consules. Je suis super dur, désolé. Mais pour cause, je lis Froide Noblesse, super rp... où tout a du sens, malgré quelques maladresses et ici, non.

"Oui, y a de l'argent à se faire avec le Consulat et la mongole semble l'oublier... mais il y a surtout la possibilité d'avoir mieux. Des yeux et des oreilles au sein même des Citées Dorées, ce n'est pas à négliger tactiquement."

Quel argent ? Quelle possibilité ? La tactique de Surkesh est nulle. Il est hyper méprisant, quasiment menaçant, parle de les faire prisonnières.

Narantuyaa est engagée par Genesis pour protéger les deux consules et les escorter (monumental échec, c'était bien la peine de proposer ^^), et... tu arrives pour dire "Euh... vous devez me payer pour que je vous escorte". A quel moment ? Ou alors c'est du raquette.

Surkesh... donne un prix pour les pirates ? Ca marche pas comme ça ^^.

...

Autrement, je trouve votre rp génial. Ca commence timidement avec Pamela et Lotis mais la première réponse de Naran, franchement cool. J'ai trouvé ça... super. T'as vraiment joué avec le truc de la pomme d'or. C'est drôle et... sensé. Ton intro sur ta situation par rapport aux mercenaires est très bien et nous rappelle que Naran est là depuis... quelques jours ? Un truc comme ça ^^. Mais tu nous parles d'enquête. Et tu m'as beaucoup parlé d'enquête et... où ? Aucune tentative d'enquête dans cet rp. Parce que attends, quelle est sa priorité ? Faire en sorte que les consules ne se mettent pas en danger ou... enquêter sur un truc important comme ça ? Moi je sais pas... je dirais que comme l'une des consules est peut-être une connasse, l'important c'est d'enquêter. Et c'est dommage, tu laisses tomber le bébé (décidément, moi et les bébés).

Mais très bon rp, j'ai rien à redire, super.

La réponse de Pamela est pas mal du tout. Je l'aurais préférée si... Pamela n'avait pas compris ô combien Naran était sous son charme. Ca rend le truc justement trop "conscient". Les gars, faut toujours vous dire que votre personnage n'analyse pas la narration, les pensées. Il analyse le comportement et les paroles. Alors ici, c'était pas très dur de voir que Naran en pinçait pour elle.

Mais. Ne pas savoir, c'est cool.

Tu fais de bonnes descriptions dans cet rp. Des descriptions que j'aime bien, qui décrivent brièvement la posture, les mimiques de ton personnage.

Le rp de Lotis, très bien mais forcément timide. J'ai bien aimé le rapport avec "cette personne me sauve la vie"; c'est cohérent avec l'idée de l'enfant sauvage ^^.

La réponse de Naran... à la fois est super cool, parce qu'on est typiquement dans un cas de "ne pas savoir, c'est cool". Naran hrp sait très bien que c'est pas le Consulat qui a détruit le Centurio, on le sait tous. Mais elle... est à fond dans l'idée que c'est le cas. Et même si elle se plante, elle reste dans l'idée, est en colère. Elle joue le jeu, quoi ^^.

et à la fois un peu perturbante aussi. C'est ici que cette idée d'enquête s'est évaporée. Moi vraiment, c'est ce que je voulais voir. Une enquête. Tu me l'avais vendu comme ça et... cet rp-ci tue l'enquête. Dire "« J’aurais pensé que vous éprouveriez plus de honte, à la vue d’un monde que vous avez dévasté. Je vois que ce n’est pas le cas. Soit. » c'est tuer l'enquête. Tu pouvais rien obtenir à partir de ça.

Après je suis pas idiot, c'est du rp, y a la colère. Mais c'est comique de la part de la meuf qui disait être la plus détachée du lot. Pamela tousse et elle hurle "Vous vous moquez des grands brûlés du Centurio qui ont des poumons hyper abimés à cause de vous ?!"

Bon et... je suis un peu déçu, je te le cache pas. L'effet de la Pomme d'or, on le sent au niveau de ton comportement, pas du tout au niveau des paroles. C'est une attraction incroyable, irrésistible, ce pouvoir, souvent allant jusqu'à de l'amour. Et ici, j'ai pas cette impression de "Je ferais tout pour l'avoir, cette meuf".

La réponse de Pamela, géniale. Je t'ai trouvée vraiment cool sur cet rp. Une Pamela qui se fâche, qui rappelle qu'elle a été mercenaire, qui parle d'autres rps, qui dit qu'elle est en deuil, j'ai vraiment trouvé ça génial.

Et la réponse de Naran, super, comme je l'ai déjà un peu dit.

On a Surkesh, puis Lotis deux fois (Pamela entre les deux réponses). Je suis désolé d'avoir peu à te dire parce que je suis sûr que tu avais beaucoup à proposer et que cet rp n'a peut-être pas été agréable. Mais les deux rps sont chouettes. J'aime beaucoup la façon dont les choses qui n'ont pas beaucoup d'importance en ont pour Lotis. Et forcément, ce rapport animal qui te pousse à te méfier de Surkesh;

Je n'ai pas parlé de tout mais j'espère vous avoir fait comprendre qu'à part les deux gros points, j'ai vraiment apprécié votre rp. Et pourtant j'ai l'impression que vous pas. Mais j'ai adoré cette tension qu'il y avait ^^. Même si... ça n'a pas ressemblé à ce à quoi ça devait ressembler.

Donc, Naran bah... t'auras rien du Consulat, c'est clair ^^.

Mission facile pour tous.

Surkesh : 10 xp, 100 munnies et 2 PS en psychisme.

Pamela : 12 xp, 100 munnies et 2 PS en psychisme.

Naran : 12 xp, 100 munnies et 2 PS en psychisme.

Lotis : 12 xp, 100 munnies et 2 PS en défense. Et oh ! Un rapport ! Tu peux m'envoyer un mp pour le réclamer !