Marteau du Crépuscule Szp8Marteau du Crépuscule 4kdkMarteau du Crépuscule 4kdk
Kingdom Hearts RPGConnexion
Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

Le Deal du moment :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où ...
Voir le deal

more_horiz
« Ça me fait un gros cul, nan ? »

L’expression sur mon visage est un mélange d’agacement, de colère et de désespoir. La subtilité de cette phrase n’a d’origine que la bouche de Francis, comme vous l’aviez certainement deviné. Nous sommes à bord du Vaisseau-Mère de la Shin-Ra, en préparation de notre nouvelle mission. Cette fois-ci, l’importance est telle que toute l’équipe que j’emmène a droit à une tenue spéciale pour représenter fièrement les couleurs de notre entreprise. C’est ainsi que nous nous retrouvons chez Legarfield avec Francis, Yijun, Li Guo avec ses deux molosses, un jeune homme que je ne connais pas encore mais qui a l’air fort bizarre, les Jumeaux Quentin et Clément et pour conclure le tout : Gunther. Mon équipe est au complet, et nous sommes réunis dans cette grande salle où Legarfield nous a confectionné un certain nombre de tenues et accessoires pour nous rendre présentables devant la Coalition Noire. La salle est à accès restreint et seuls Legarfield et moi-même sommes au courant de la mission. Les autres ne savent pas encore ce qui les attend encore, c’est ce qui fait le charme de cette séance d’essayages : ils ne savent rien.

« Fran-ciiiis. Tu es MA-GNI-FI-QUE dans ce petit ensemble cuir !
- Madame Song, ça me fait un gros cul nan quand même ?
- Tu AS un énorme postérieur Francis. Remercie la bière pour ça.
- La bière c’est de l’eau, ça fait pas de mal.
- Franchement mon petit Francis, je vois pas pour-quoi tu as un souci. Et puis j’ai plus de cuir noir de vachette en stock avec toutes ces tenues aussi. Donc va falloir m’en débarrasser sinon je vais encore avoir une visite de Christine de la compta et ça m’arrange pas pour mon bonus annuel. »

Francis décide finalement de prendre l’ensemble. Pour une fois il est habillé correctement. Son ensemble est constitué de grosses bottes en cuir, un pantalon de style militaire teint complètement en noir, et un gilet accompagné d’une épaisse veste dans un cuir ébène : tout en noir quoi. La seule touche de couleur est la petite fourrure autour de son col de veste. D’après les remarques de Legarfield sur le prix des tenues, j’imagine que ce n’est pas du synthétique. Parcontre effectivement, le pantalon de Francis exacerbe la taille de son postérieur, mais bon il l’a cherché aussi. Puis il est assis pour piloter après tout, je ne lui en demande pas plus pour l’instant. Au tour d’Yijun d’essayer sa tenue officielle de mission. Le jeune homme s’avance. Legarfield lui apporte les vêtements choisis, tandis qu’Yijun se déshabille derrière le sas d’essayage.

« J’ai choisi de sublimer votre physique en incorporant un plastron de protection au niveau du torse qui permet de faire ressortir vos atouts… Animaux.
- Doucement Legarfield. Il est dans mon équipe, pas touche.
- Tu peux me toucher Legarfield si tu veux. Bwahahaha !
- Ça ira Francis, merci… Je disais donc que l’armure est plutôt pas mal, en même temps c’est normal, c’est moi qui l’ai faite. De longues bottes, un peu comme les vôtres Madame Song, mais sans les hauts talons.  Le reste est assez moulant même si j’ai mis du cuir plus fin au niveau des articulations pour rester fluide dans les mouvements rapides. J’ai même mis une petite chaîne reliée à l’épaulière gauche pour rendre l’ensemble moins… Dénudé. »

Yijun sort du sas avec sa nouvelle tenue, pas mal. C’est vrai qu’il est plutôt mignon quand même. Je me demande bien ce qui se cache sous cette armure… Pure curiosité, bien sûr. Je ne suis pas une femme facile, qu’est-ce que vous croyez ? Yijun s’avance un peu, fait quelques gestes pour mieux comprendre la flexibilité de son armure. Il a un petit sourire en coin, il doit être satisfait donc. Il reprend ses armes et les arrangent en fonction de la combinaison. Li Guo avance, toujours avec ses deux chiens. Les deux molosses qui n’ont pas l’air d’apprécier le regard que leur jette Legarfield.

« Pour les deux petits toutous, j’ai décidé de relancer le nœud papillon ! Un nœud de papillon noir pour l’un, un nœud papillon blanc pour l’autre ! Je suis un GÉ-NIE ! » dit-il tout en donnant les deux nœuds papillons à Li Guo. Il invite ensuite Li Guo à rentrer dans le sas et prendre son nouveau costume.

« Pour vous Li Guo, j’ai fait plutôt simple. Vous êtes maître-chien, vous avez une épée. Vous êtes une sorte de traqueur sauvage, un homme de la nature ! Un homme qui a des nerfs et des biceps en acier ! Une attirance pour le monde sauvage ! Que dis-je ! Une dévotion à la bestialité !
- Franchement Legarfield, je sais pas à quoi tu tournes, mais faut réduire la dose.
- Je tourne à l’inspiration, Francis. Vous tournez à la bière, ne la ramenez pas. Bref. L’emsemble est en cuir noir, comme tout le monde, la différence est que ses brassards ont été renforcés et il a les bras nus. Parce que j’aime bien les bras nus…
- Les biceps d’aciers non ?
- La ferme Francis.
- Bref, une magnifique création avec beaucoup de fourrure pour combler le manque de protection contre le froid. »

Li Guo ressort, la tenue est sympathique. Cela me rappelle quelque chose, ou plutôt quelqu’un mais passons. Ce sont surtout ses chiens qui selon moi attirent toujours le plus d’attention, ils sont vraiment impressionnants. La taille de leur mâchoire suffit à m’arracher le cou je pense. Il a l’air content. Je l’aime bien ce petit. Malgré le fait qu’il soit d’une simplicité apparente, on peut entrevoir dans ses yeux une âme, une émotion qui dénote une solitude profonde en lui, un regard qui semble être comme un appel. J’apprécie de genre de personnalités car ce sont souvent eux qui peuvent devenir de précieux et loyaux alliés si l’on sait faire pression au bon endroit et au bon moment.

Les essayages continuent avec les jumeaux, qui rentrent chacun leurs tours dans le sas pour s’habiller. Le design des deux tenues est intéressant. Legarfield a inclut des motifs sur le cuir, et a fait les mêmes sur les deux ensembles mais en produisant une symétrie. Ainsi, si Clément et Quentin sont l’un à côté de l’autre, on a l’impression que les deux tenues convergent l’une vers l’autre, c’est assez impressionnant. Les deux jumeaux sont très fins, c’est le complet opposé de Francis qui a l’air d’être une boule en cuir dans sa nouvelle combinaison. D’ailleurs sa grosse ceinture est très épaisse : j’imagine que pour maintenir le tout, Legarfield a dû en faire une très renforcée. Passons à Gunther.

« Non ! Gunther est déjà par-fait ! Je ne PEUX améliorer la perfection !
- Ja ! Ja ! Ja ! Ecoute ça Franciis ! Je suis la perf-ec-tion !
- Gna-gna-gna monsieur Saucisson ! 
- Vous allez arrêter vous deux. Nous sommes à la Shin-Ra, pas une association de bienfaisance pour attardés mentaux. »

Gunther est habillé comme d’habitude, lunettes noires, manteau noir, tout noir. Même ses pieds de cochon sont enroulés dans quelque chose qui s’apparentent à des chaussures pour porcs ? Bien, si Gunther est exonéré d’essayage, c’est mon tour. Je rentre dans le sas d’essayage. Je vois une tenue avec une étiquette dessus : «  Huayan Song ». C’est pour moi donc. Notez mon grand pouvoir de déduction. J’enfile la tenue, je ne fais tout d’abord pas très attention, je vais voir à quoi je ressemble dedans après de toute façon. Je me regarde dans le miroir. J’ai une tenue intéressante. C’est le cas de le dire, Legarfield s’est surpassé, je dois le dire. Un mariage ambitieux entre les tenues d’Illusiopolis et de la Terre des Dragons. J’ai d’abord une robe qui cache en faite une tunique très simple en soie. La robe est sur le modèle d’une qipao, robe traditionnelle shanghaïenne. Sauf qu’ici, elle est mariée avec le cuir et s’accorde à merveille avec le grand manteau de fourrure – noir toujours- qui m’ait offert. La fourrure ne recouvre que les parties proches des épaules, le reste étant uniquement fait de cuir. J’ai une certaine aura avec cette tenue, je dois l’avouer. On dirait que je suis une femme importante, cette idée vous ait ridicule n’est-ce pas ? Moi aussi je l’aurai pensé jusqu’à ce que je rentre à la Shin-Ra. Regardez-moi donc dans ce miroir, je n’étais rien ni personne il n’y a pas si longtemps que ça. Et me voilà devant vous, aujourd’hui, prête à représenter ma faction dans le grand jeu de l’univers. Au moins si la mission se passe mal, je serai retenue prisonnière et non pas exécutée comme un vulgaire soldat. Je sors du sas pour rejoindre mon équipe. Tous me regardent avec de grands yeux. La tenue fait donc son petit effet, parfait. Même Francis n’a pas la force d’ouvrir son claquet.

Au tour du jeune homme un peu bizarre. Tout en silence, il rentre dans la cabine. Legarfield reprend la parole.

« Notre jeune scientifique informatique en provenance tout droit de la Ville d’Halloween a été un cas particulier à mettre en place ! Je lui ai confectionné une magnifique blouse en cuir noir pour vous accompagner à bien dans votre mission ! Pour faire ressortir le côté sombre, caverneux et rugueux du cuir, j’ai décidé de rajouter des chaînes qui concrètement ne servent à rien mais qui ont IN-DÉ-NIA-BLE-MENT un intérêt stylistique. Après tout, vous allez avoir besoin de style.
- Pourquoi un cas particulier ?
- Disons qu’il n’est pas vivant dans le sens premier du terme ?
- Ça devient trop compliqué pour moi Legarfield.
- C’est une sorte de… Bête, je n’ai pas tout compris.
- J’en discuterai avec l’intéressé. »

Le jeune homme ressort. J’en profite pour le détailler du regard : de longs cheveux noirs attachés en queue de cheval, des yeux marrons avec de grosses cernes qui ressortent particulièrement à cause d’un visage très pâle. Il n’est pas très grand, il doit faire à peu près ma taille. Bien qu’à présent, je sois légèrement plus grande vu la taille des talons que m’a donné Legarfield. Le jeune ne dit rien et n’exprime pas vraiment d’émotions sur son visage : peut-être est-il timide ou alors intimidé par notre présence ? Je me mets à me diriger vers la porte de sortie indiquant ainsi à toute l’équipe que nous partons sur-le-champ. On va finir par être en retard avec ces essayages. Avant de sortir, je m’adresse à Legarfield :

« Merci pour ces belles tenues. Je suis sûr que nous allons faire grande impression. A très bientôt Monsieur Legarfield.
- Un PLAI-SIR, ma chéri ! » dit-il, faussement heureux comme il est.

Nous passons par un couloir étroit, nous sommes en fil indienne en direction des quais. Cependant, alors que le couloir se sépare en deux et que je devrais prendre le couloir de droite en direction du quai habituel, je tourne à gauche pour déverrouiller une porte blindée. Francis s’étonne.

« Mais vous allez où ? C’est par là les quais pour le décollage !
- Nous avons une mission spéciale aujourd’hui Francis, tu vas piloter quelque chose d’un peu plus distingué que ta vieille épave.
- Ma vieille épave vous êtes bien contente de la trouver quand vous avez besoin !
- On appelle ça la survie Francis. La survie. »

Je déverrouille la porte. Un long couloir nous fait face, je repère immédiatement deux caméras qui nous fixent du regard. Sourions, nous sommes filmés. Nous avançons, je mène la troupe qui ne semble être jamais venue ici, même moi je ne suis pas très familière de cette partie. Nous sommes dans une partie à accès restreinte, seuls les membres accrédités de la Shin-ra peuvent accéder à ce hangar. Pour des raisons de sécurité et de confidentialité. Une nouvelle porte s’ouvre, nous dévoilant un autre vaste hangar, semblable à celui où tout le monde peut aller, il est juste mieux défendu et surveillé. Un plus gros vaisseau nous attend. Un vaisseau de représentation de la Shin-Ra nous attend sur une piste de décollage. Un vaisseau faiblement armé, utilisez pour les missions officielles de la Shin-Ra, il a une forme plus élégante que les navettes de transports standards.

« Bel engin ! Ça me rappelle ma femme avant sa ménopause !
- Tout le monde à bord ! Je n’ai pas de temps à perdre.
- Oui, Madame ! »

Toute l’équipe monte à l’intérieur, prenant place dans des sièges confortables, cependant je sens qu’ils commencent à se demander où nous allons et pourquoi nous sommes tous si bien habillés. Francis prend place au poste de pilotage tandis que Gunther prend la place du co-pilote. Une fois l’appareil en marche, Francis se tourne vers moi.

« Quelles sont les coordonnées de destination Madame Song ?
- Direction la Cité du Crépuscule.
- La quoi ? »

Il marque une pause, il semble étonné. Les autres aussi. Il va falloir les briefer. Nous sommes dans les temps, mais nous ne pouvons prendre de retard pour ce rendez-vous d’importance. Je leur demande de rester assis et je prends moi-même place sur un siège, ce serait dommage que je tombe. Le charisme c’est important et ça s’entretient. Je prends le plus gros et le plus confortable des sièges.

« Nous ne pouvons être en retard, Francis, décollez immédiatement. Je vais vous expliquer en route.
- Ça marche Madame Song ! Mais quitte à mourir, j'aimerais bien savoir pour quoi ! »

Francis n’attend pas longtemps pour démarrer les moteurs et engager le décollage de l’appareil en direction de notre destination. Alors que nous quittons le Vaisseau-Mère, deux chasseurs de la Shin-Ra nous rejoignent. Ils nous escorteront jusqu’au monde du Crépuscule.

« Alpha-1 et Alpha-2 au rapport Vaisseau S. Nous vous escorterons jusqu’à votre destination.
- Vaisseau S ? C'est quoi ce code secret de mission ? Bon, bien reçu les gars. » dit Francis.

« On a même une escorte ? Madame Song, qu’allons-nous faire exactement ? » demande Yijun, curieux manifestement.

« Aujourd’hui, nous avons une mission d’importance. Je vous demanderai par ailleurs de ne faire aucun rapport écrit, oral ou de toute autre forme à quiconque suite à cette mission. Nous allons représenter la Shin-Ra dans le cadre d’une mission diplomatique secrète qui doit rester la plus confidentielle possible. Nous allons nous rendre à la Cité du Crépuscule pour récupérer un objet promis à la Shin-Ra. D’où nos tenues particulièrement bien faites pour une fois. Le déroulement de la mission sera la suivante : nous arrivons, je rencontre la délégation coalisée avec notre collègue scientifique – qui va se présenter après d’ailleurs-, vous attendez dans le vaisseau que nous revenions. Au cas où nous ne revenons pas, vous devrez vous échapper et transmettre un signal d’alerte au vaisseau commandant de la Shin-Ra le plus proche. La Cité du Crépuscule est le cœur de la machine de guerre qu’est la Coalition Noire, c’est une zone où notre survie ne tient qu’à un fil, je vous demanderai donc de faire preuve d’une extrême prudence et d’une grande intelligence. Des questions ?
- C’est quoi que vous allez récupérer Madame Song ?
- Je ne peux pas vous le dire.
- Qui va vous accueillir ?
- La Garde Noire avec un représentant de la Coalition.
- Vous serez combien de temps dans la Cité ?
- Le temps pour moi de récupérer la récompense de la Shin-Ra. »

Ils arrêtent leurs questions, cela semble assez clair pour eux : c’est une mission diplomatique, avec ses risques, ses contraintes et son adrénaline. Le scientifique s’éclaire la gorge et se lève de sa chaise pour se présenter, comme je lui ai demandé.

« Bonjour à tous… Je m’appelle Friedrich Kapell, j’ai vingt-huit ans, je viens de la Ville d’Halloween et je suis un scientifique spécialisé dans les systèmes informatiques. Je travaille pour la Shin-Ra depuis deux ans et c’est la première fois que je pars en mission en-dehors du Vaisseau-Mère.
- Les gars vous ont pas laissé sortir du Vaisseau-Mère en deux ans ? C’est vraiment des en…..
- On a pris note de votre avis Francis. Concentrez vous sur la route. Reprenez Friedrich.
- Hum… Bien… Je reprends. Je suis donc d’une condition particulière qui joue sur ma psyché et mon physique, d’où le fait que je ne puisse pas nécessairement beaucoup me déplacer entre les mondes.
- C’est-à-dire ?
- Je viens de la Ville d’Halloween, donc je suis un monstre…
- Quel genre de monstres, ja ?
- Un loup-garou. »

Petit silence dans le vaisseau. Il n’était pas obligé de tout nous dire non plus. Mais au moins il n’a pas l’air très méchant sous sa forme humaine. Juste un pauvre gosse selon moi. C'est quoi un loup-garou exactement ? J'en ai entendu parler, mais je vous avoue que l'essence du sujet m'échappe. Je me renseignerai en temps voulu. Enfin, il a dû comprendre le message, il retourne à son siège, les yeux légèrement vers le bas. Nous ne sommes pas ici pour juger, de toute façon à la Cité du Crépuscule, ce n’est pas comme s’ils avaient des jours et des nuits pleines comme dans d’autres mondes. Je me demande vraiment comment c’est là-bas… Après un voyage plutôt calme et stable, les deux chasseurs de la Shin-Ra nous font un nouvel appel radio.

« Nous nous dégageons Vaisseau S. Nous retournons au Vaisseau commandant le plus proche en attendant votre nouvel appel.
- Bien reçu, Ja ! »

Nous arrivons dans le monde. C’est à chaque fois une nouvelle découverte. Nous arrivons à ce qui ressemble pour moi à une fin de crépuscule en termes de luminosité. Dès notre arrivée, deux chasseurs de la Coalition Noire nous prennent en charge. Ils vont nous escorter jusqu’au quai d’atterrissage. Je vois une ville d’apparence plutôt normale. Parcontre le soleil est… Noir. Complètement noir, créant une atmosphère étrange, pesante sur la cité. Je vois la tour de l’horloge au loin qui a été reconstruite par la Coalition Noire de ce que j’ai pu apprendre avant de partir. J’ai même entendu un des agents de la Shin-Ra dire qu’il y a une sorte de lézard géant mangeur d’hommes près de la gare… Après Tian-Long, paix à son âme, un lézard géant mangeur d’hommes ? La Coalition Noire a vraiment un goût prononcé pour les reptiles meurtriers. La tension est palpable, nous savons que nous n’avons pas à faire à des gens honnêtes ou ayant un sens de l’honneur particulièrement aigüe. J’espère que tout va bien se passer. Notre vaisseau atterrit. Par les hublots et autres points de vue, je vois notre comité d’accueil. Dix gardes noires et un homme que je devine être le représentant de la Coalition Noire dans notre échange du jour.

« Vous savez ce que vous avez à faire, messieurs. Friedrich, avec moi. Les autres, restez sur vos gardes. »

Friedrich se lève et se place à côté de moi, comme un assistant. Francis enclenche l’ouverture du sas et de la rampe pour descendre du vaisseau. Je sors, accompagné de Friedrich. Mes autres hommes se placent proche de la rampe, observant la scène qui va se dérouler. Les dix gardes noires sont en ordre de patrouille, bien droits, bien disciplinés. Ils me font bonne impression, sans compter qu’ils ont tous l’air sélectionner selon des critères mettant en avant l’apparence physique. L’habit ne fait pas le moine comme on dit. Le représentant de la Coalition Noire est avec les gardes. Il a l’air sur la fin de sa jeunesse et ne brille pas par sa beauté. Il est grand, tout comme Friedrich il est très fin, dégageant presque une impression de « malade ». Cependant, je remarque immédiatement une opposition : il a l’air discipliné, il se tient droit, prêtant attention à son corps, du moins un minimum : et pourtant il a les cheveux gras. Est-ce un manque d’hygiène ou y a-t-il une autre raison à cela ? Je ne sais pas. Il me le dira peut-être, d’une manière ou d’une autre. La dernière chose que je remarque sont ses yeux. Des yeux perçants, dénotant de la ruse, du mépris, un instinct de prédateur. Son regard me renvoie au mien, je sais que je peux l’avoir aussi en certaines occasions. A travers lui, je vois une facette moi-même, c’est étrange e Ce n’est pas ce regard que j’arbore pour l’instant. J’ai un léger sourire en coin, je n’ai pas envie de froisser mon hôte. Peut-être qu’il appréciera mon teint pâle, proche du sien. Je m’avance avec assurance vers lui. Le regard avenant, le petit sourire toujours en coin, une démarche assurée. Je m’arrête à quelques pas de lui. Les Gardes Noirs n’ont toujours pas bougé.

« Bonsoir. » dis-je, le ton sérieux. Je ne suis pas là pour faire une cérémonie après tout. Je prends une pose bien droite, tentant du mieux que je peux de rivaliser avec sa taille.

« Je suis Madame Song. Je suis l’émissaire sélectionné du Président Rufus Shin-Ra pour cette mission diplomatique. Je vous remercie pour votre accueil. Je tiens à vous faire part de ma grande joie à l’idée de pouvoir collaborer avec vous-même et votre organisation dans le cadre de notre accord. Je vous présente notre scientifique, Friedrich, qui effectuera la tâche. J’espère que nous pourrons conduire cette mission sous les meilleurs auspices et ainsi conforter nos positions respectives dans cet univers vaste et plein de défis. » dis-je, le ton amical. Il ne faut pas froisser nos invités.

« Je suis enchantée de faire votre connaissance… Monsieur ? »

C'est ainsi que commence l'opération diplomatique secrète appelée " Marteau du Crépuscule".
more_horiz
Une mission d’escorte. Il m’a prit pour un gigolo. Il croit que je n’ai que ça à faire ? Mon laboratoire et tous ces produits qui n’attendent que mon attention totale et inconditionnelle… Mais non, je dois servir de nounou à des visiteurs. Je n’ai cure de ces accords, de leurs tractations. Je veux pouvoir exercer mon art en paix. Et c’est définitivement impossible.

Je quitte mon laboratoire en grognant. J’ai fini de ranger et d’organiser mes notes. Je pourrais tout reprendre à mon retour. Comme si je n’avais pas été dérangé pour baby-sitter des inconnus. J’espère qu’ils seront distrayants. La journée sera d’une longueur interminable autrement.

Je me rends dans la cour du Manoir, pas pressé pour un munny. Les gardes sont déjà là, en faction. Je ne leur accorde pas un seul regard et me poste entre eux, attendant le vaisseau. J’espère qu’ils ne seront pas trop longs, je n’aime pas attendre. Il ne fallait pas que je sois en retard mais je n’ai pas eu d’horaire précis.

Il finit par arriver, un vaisseau assez imposant, portant leur logo bien peint. Ils veulent impressionner ? Je retiens un soupir, je m’en moque, qu’ils fassent comme bon leur chante. Mais qu’ils le fassent vite.

Je vois deux personnes sortir du vaisseau. Ils ont décidé que la mode était au out cuir visiblement. Un homme et une femme. Je ne peux pas m’empêcher d’admirer sa beauté. Elle a tout d’une diva, enroulée dans son manteau de fourrure aussi noir que le soleil de ce monde. C’est une tenue de très bon goût pour ce que j’en sais. Je laisse un coin de mes lèvres se relever. C’est mon plus beau rictus appréciateur.

L’homme, je ne lui accorde qu’un regard. Il est un peu en retrait, la femme doit donc gérer l’entrevue je suppose. Je la détaille de haut en bas avant qu’elle ne prenne la parole, accentuant mon rictus. Je veux bien faire le gigolo finalement. La voir marcher jusqu’à moi est un petit régal de plus.

J’écoute son discours très politiquement correct. Voilà une femme qui mérite une pointe de mon intérêt. Je me moque de la mission mais je consens à me comporter civilement. Je tends une main devant moi pour qu’elle me la serre, pour rendre le cérémonial des présentations total.

« Régale. »

Je pourrais répondre que c’est une joie de faire leur rencontre, que cela va renforcer nos positions, notre alliance et toutes ces conneries. Mais je m’en abstiens. Je n’aime pas badiner pour le plaisir. Je tends ensuite ma main vers le qu’elle ma présenté et ajoute un bref signe de tête puis me détourne.

« Veuillez me suivre. »

Deux gardes restent avec nous, les autres continuant de surveiller le vaisseau. Sait-on jamais qu’il décide de s’envoler et d’ouvrir le feu. Il faut bien des premières victimes pour sonner l’alerte. Si un problème devait arriver, de toute façon, ils ne sortiraient pas du laboratoire.

J’essaye de me souvenir des règles de bienséance car elles sont à priori importantes dans le cadre d’une alliance. Je n’aime pas faire la conversation. Je n’aime pas perdre mon temps… mais je peux faire un effort. Après tout, je peux la remercier pour le plaisir qu’elle offre à mon regard.

« Avez-vous fait bon voyage ? »


Nous déambulons dans les couloirs, descendons au sous sol jusqu’à arriver devant la porte de mon laboratoire où l’on abandonne notre escorte. Le chemin n’est pas très long, ma tentative de conversation doit suffire. Les portes s’ouvrent sans bruit et se referme avec un petit frottement du plastique des joints. Une sorte de fermeture hermétique. On rentre mais on ne peut sortir aussi facilement. Une simple…Sécurité. Pour mes expériences.

Je profite de la distraction offerte par les différents instruments présentés pour ouvrir une porte cachée derrière une armoire de produits hautement dangereux. Il faut être doux avec elle, chaque produit qu’elle contient peut avoir un effet dévastateur. Et les flacons sont sensibles. Mais elle coulisse sans un bruit, masquant son potentiel meurtrier.

« Veuillez me suivre. »

Derrière, il y a le laboratoire de Diz. Son ordinateur et toute la poussière accumulée. La porte se refermera derrière nous. Une simple ampoule éclaire la pièce, laissée intacte depuis le départ de son propriétaire.
more_horiz
Une poignée de mains. C’est un bon début. L’homme qui répond au nom de Régale n’a pas l’air d’être un homme très bavard. Peut-être qu’il n’a pas choisi d’être ici ? Après tout, cela ne me dérange pas, au moins je n’ai pas à faire des efforts pour l’embrouiller sur quoique ce soit. Puis, la mission est relativement simple en soi. Je viens, je récupère, je repars. Bonjour, merci, au revoir en somme. Sans perdre trop de temps, Régale nous invite à le suivre. Nous sommes accompagnés de deux gardes noirs, question de sécurité j’imagine. Nous traversons la cour pour rejoindre le lieu de récupération. Les rues n'offrent aucun bruit aux alentours du Manoir, si l’on fait abstraction des gardes noirs en patrouille. L’ambiance et l’environnement sont angoissants, voir très anxiogènes. Je me demande bien s’il y a encore des gens normaux qui vivent ici, c’était bien la peine de nous faire discrets comme des souris. Nous entrons dans le grand bâtiment, dont j’imagine être notre point de destination final, sinon nous ne serions pas là. La salle que nous recherchons doit être bien cachée à l'intérieur. Notre long silence est coupé par notre hôte nous demandant agréablement si nous avons fait bon voyage.

« Oui, je vous remercie. J’ai eu la chance d’avoir un bon pilote pour cette mission diplomatique. Je tiens d’ailleurs vous dire que l’état du soleil est parfait pour éviter d’avoir la peau brûlée. C’est formidable. » dis-je, même si je me sens presque comme une cruche en disant ça. Le soleil, qu’est-ce qu’il peut en avoir à faire ?

Rapidement, nous descendons dans un sous-sol. C’est à ce moment-là que je prie pour que mes talons tiennent le choc. Saletés de marches. La Coalition Noire n’a pas les moyens pour des ascenseurs ? Il y a des dames bien habillées de temps en temps qui passent tout de même. L'intérieur du Manoir est un mélange entre inquiétude, angoisse et goûts très particuliers. Je me demande si le chef de la Coalition Noire séjourne ici tous les jours. Si c'est le cas, je comprendrai un peu mieux les choix... Décoratifs. Les deux gardes s’arrêtent devant une porte, que Régale ouvre. Enfin, je crois. Les portes s’ouvrent et se referment derrière nous avec un petit bruit qui m’ait inconnu. Je me demande ce que cela peut bien être. En tous les cas, je ne vais pas lui demander. Je suis déjà suffisamment passée pour une simple d’esprit avec ma référence au soleil.

Nous sommes dans une pièce de scientifique, cela peut se voir aux instruments présents sur les tables et les étagères, mais également… A l’odeur. Il doit y avoir des choses pas très propres dans le coin. Je jette un coup d’œil rapide, je ne remarque rien en particulier, tout me semble étrange. Je ne suis pas une experte en la matière. Je connais quelques poisons, mais ça s’arrête là. Après ce petit moment d’égarement, je vois qu’une étagère bouge légèrement, dévoilant un autre accès. Régale nous invite de nouveau à le suivre.

« Mais avec plaisir, monsieur Régale. » dis-je, souriante.

Un autre lieu de scientifique. La pièce n’est éclairée que par la lumière d’une seule et unique ampoule. En espérant que l’ampoule n’explose pas pour nous retrouver dans le noir. Il y a un objet, appelé « ordinateur », qui est là. C’est à ce moment que Friedrich doit passer à l’action. La poussière semble s’être accumulée depuis des lustres : personne ne fait le ménage ici ? Je me tourne vers lui :

« Friedrich, c’est à vous de jouer. »

Le jeune ressortissant de la Ville d’Halloween s’approche de l’ordinateur et après un léger dépoussiérage, l’allume pour accéder aux données. Je l’entends pianoter sur le clavier, signe que tout semble se dérouler correctement pour l’instant. J’en profite pour me tourner vers ce cher monsieur Régale. Je vois que le reste de la salle est plutôt d’un style dépouillé, voyons s’il l’est aussi.

« Vous semblez bien connaître les lieux. Vous êtes un scientifique Régale ? » dis-je tout en utilisant un éventail pour éloigner la poussière en suspension dans l’air de mon visage.

« Vous devez en voir des choses intéressantes à raconter. Friedrich va prendre un peu de temps pour récupérer le fruit de notre accord. Racontez donc moi un peu, je suis très curieuse de nature. » dis-je, un léger sourire aux lèvres.
more_horiz
Je ne peux pas m’empêcher de laisser un petit rire léger m’échapper, il parait sans doute moqueur et l’est surement un peu. Le soleil. Un joli sujet d’accroche ! Quand je pense au temps que je passe en dehors de mon labo, je ne risque jamais d’avoir la peau brulée, aussi vif soit l’astre éclairant le monde. Mais je pense que pour une femme comme elle, sa beauté est une arme redoutable, le soleil est donc un ennemi potentiel.

« C’est une chance pour les personnes sensibles en effet. Il faut avoir un bon apothicaire pour lutter contre les étoiles. J’espère que c’est votre cas, il sera dommage que vous soyez…brûlée. »

Je ne peux m’empêcher de jeter un regard entendu sur sa silhouette. Elle n’est pas dupe de ses charmes, je n’ai pas à faire l’innocent non plus. Ce manteau à beau couvrir, il épouse ses formes sans vergogne.

« Je pourrais vous proposez quelques soins de ma composition si vous deviez être incommodée. »

Je ne suis jamais contre une occasion de voir une belle créature. Lui rendre service ne me sera jamais défavorable. Après tout, nos organisations ont un accord, qui sait ce que nous réserve l’avenir ? De nouvelles rencontres sous un soleil ardent ? Peu probable, mais sait-on jamais.

Je scrute l’informaticien du regard, suivant ses moindres gestes. Il n’y a pas grand chose d’intéressant à part ce vieil ordinateur. Il a des gestes précis et sûr de lui. C’est un expert dans son domaine. Très bien. Il ne va pas enflammer la machine en tapant dessus, je suis plus serein. Je peux me tourner vers mon interlocutrice principale qui exprime sa curiosité à mon égard. Je ne peux pas m’empêcher de me redresser u peu plus. Je bouge légèrement pour continuer à faire face à Mme Song, gardant l’informaticien dans mon champ de vision.

« Je suis en effet un scientifique, un alchimiste pour être plus précis. »

J’ai beau être fier de mon métier et regorger d’idée pour le faire au mieux, je ne suis pas spécialement doué pour en parler. Je n’aime pas me vendre. J’ai déjà eu bien du mal à le faire pour ce dossier de présentation à la Coalition. Je suppose qu’elle veut ce genre d’anecdotes intéressantes avec de la verrerie qui explose, quelques flammes et des jets de produits partout. Je n’ai pas ce genre d’histoires.

« Je ne sais pas si je saurais assouvir votre curiosité Madame. Je ne fais que mener mes expériences pour répondre aux mieux aux besoins de mes clients et à mes propres…inspirations. Vous avez pu apercevoir mon laboratoire dans la pièce précédente. Je m’astreins à une grande rigueur pour atteindre mes objectifs…quels qu’ils soient. »

Je ne sais pas pourquoi je fais cette précision. Ni pourquoi je le fais en fixant mon regard dans le sien. Je ne dois pas me laisser distraire. Je regarde l’informaticien, ce Friedrich, pianoter, l’écran faisant défiler des lignes qui se succèdent rapidement.

« Je n’ai pas de domaine d’action limité. Je m’intéresse à la chimie, la botanique, la physique, la magie. Tout peut se mêler pour devenir une arme puissante et imparable. Surprendre l’ennemi, soigner les pires maux, détruire un monde. Mon imagination est l’unique frein que je puisse rencontrer et la nature regorge de possibilités pour empêcher cela, pour m’inspirer encore et encore, à l’infini ! »

Je sais que mon regard s’embrase à ces mots. J’aime mon métier, ses possibilités. Elles se sont décuplées en arrivant ici. C’est une très bonne décision d’avoir regardé ce papier qui par un signe du destin est venu se ficher sur moi.

« Cela ne doit pas être vraiment intéressant. Mais si vous avez des questions, je pourrais sans doute vous répondre. »

Je croise mes bras sur ma poitrine et m’appuis sur le bureau poussiéreux, patient et attentif.
more_horiz
Je ne sais pas si j’ai suscité quelque chose en ce cher Régale, mais après coup, je ne le laisserai certainement pas me toucher. Apparemment, il a pris mon accroche sur le soleil peut-être un peu trop… Intéressante ? Enfin il rectifie le tir pour me parler de son métier. Un métier qui semble plus être une passion pour lui, tant son regard change lorsqu’il aborde ses matières préférées. Je pense l’avoir mis en confiance, c’est bien. C’est tout de même mieux de passer un moment à deux en discutant de choses intéressantes plutôt que de s’ennuyer comme des rats morts. D’ailleurs, je pourrais en profiter pour lui poser deux ou trois questions qui me turlupinent l’esprit. Friedrich n’a pas encore fini, autant patienter comme nous le pouvons.

« Dites-moi, Monsieur Régale, serais-je indiscrète si je vous posais quelques questions ? Je suis de nature curieuse et je suis certaine que certaines de vos connaissances permettraient de mieux comprendre certains phénomènes et… Sujets. » dis-je, avec un léger sourire qui ne fait que ressortir mon côté sombre.

Je ne suis pas un monstre, enfin je crois. Tout être humain a un côté sombre en lui, une bête qui se réveille lorsque l’occasion lui ait donné de s’exprimer plus ou moins librement. C’est cette bête que j’ai libéré lors de mon escarmouche contre les Mongols, ou lors de mon dernier séjour en Chine pour arriver à mes fins politiques. Qui peut bien juger quelqu’un d’autre dans ces mondes gouvernés par le sang, le vice et la guerre ? Chacun fait ce qu’il peut pour survivre, certains abusent de leurs pouvoirs, d’autres ne font tout simplement rien et regardent le temps passé.  


« Quelle poison ou quelle décoction utiliseriez-vous pour une mort sans douleur et non-violente ? Je me suis toujours demandée s’il y avait quelque chose qui pourrait offrir une mort propre, sans aucune douleur sous quelque forme que se fut. »

Ma question est réelle, tant que nous sommes là. Autant profiter de la présence d’un scientifique qui ne va pas faire un rapport complet et écrit à Rufus sur ce que j’ai pu dire ou fait de bien ou de pas bien. Friedrich est tellement occupé avec son ordinateur qu’à mon avis, il ne sait même pas de quoi je parle.

« Vous savez, si je n’avais pas été fille de marchands, je serai probablement devenue une scientifique moi-même. J’aime tellement rechercher des choses, expérimenter… » dis-je, tout en me rendant compte que je ne voulais pas le chauffer encore plus.

Je me reprends.

« Quels outils utilisez-vous le plus souvent pour disséquer vos cobayes ? J’imagine que vous devez tester vos mixtures avant de les valider définitivement. »

Je lui laisse un peu de temps pour répondre, je garde un œil sur Friedrich qui continue de taper inlassablement sur le clavier de l’ordinateur. A un moment il se retourne, signifiant qu’il a probablement bientôt fini. Encore une petite dizaine de minutes à attendre en compagnie de ce charmant, mais néanmoins un peu douteux, hôte de la Coalition Noire.

« Vous savez Monsieur Régale, j’ai une grande passion pour le feu, depuis toute petite. Pas les feux ordinaires que l’on peut allumer facilement avec quelques brindilles de bois, non. Les feux plus spectaculaires que seules la science et la magie peuvent nous fournir. J’ai même été victime une fois de ces feux magiques. Pourtant je continue à les admirer dans leur beauté fatale et néanmoins élégante. Vous avez déjà eu l’occasion de travailler sur ce genre de feux alchimiques ou scientifiques ? C’est tellement impressionnant. »

Je dis tout ceci avec une certaine motivation dans la voix. Pas que je sois réellement intéressée par ce que fait la Coalition Noire dans ses laboratoires, mais disons que tout ce que je peux apprendre peut me servir plus tard… Et ce n’est pas faux que j’aime le feu. Il a un côté captivant, enivrant. C’est une représentation du pouvoir, un pouvoir qui réchauffe les fidèles et brûlent nos ennemis. C’est l’un des éléments majeurs de ma culture après tout. Je joins les mains et je souris à mon interlocuteur, en espérant qu’ils répondent à mes tentatives de discussion.
more_horiz
« Si je vous propose de poser des questions, vous n’êtes pas indiscrète. Vous étanchez juste votre curiosité. »

Je ne peux pas retenir la pointe d’acidité dans ma voix mais je suis parvenu à ne pas rouler des yeux. C’est déjà un bon point. Je n’aime pas ces palabres. Je n’aime pas devoir être civilisé et faire la causette. Si elle veut parler, qu’elle le fasse. Je l’ai proposé après tout ! Les femmes aiment tellement tourner autour du pot et ne pas se lancer sans être certaine que ça ne dérange pas, que c’est sur et certain que c’est bon, qu’un tapis rouge à été déroulé sous leurs petits pieds pour qu’elles puissent enfin se laisser aller à poser des questions.

J’aime les femmes…mais elles me fatiguent.
Laisser planer le mystère, le petit sourire qui annonce des questions bien peu innocentes. Les petites mascarades habituelles.
Mais…je ne suis pas un monstre, je me renseigne juste. Voilà ce qu’elles pensent en général. Bien sur, parler poison mortel et assassinat est une preuve parfaite de toute la mignonnerie du monde !
Et voilà. Comment tuer facilement et sans douleur. Une mort ‘propre’. Il est pourtant si agréable de voir les traits de sa victime se déformer, le désespoir prendre possession de lui alors que sa mort inévitable lui apparait comme une évidence. Les mains qui viennent griffer le sol, attraper un bout de tissu, les supplications, la douce écume qui vient se former au bord des lèvres, la pupille qui se dilate, perd de son éclat et se trouble pour finir par ne plus voir. Le meilleur restant le doux son de la victime tombant au sol pour ne jamais s’en relever.
Je sors de ma rêverie pour répondre à mon invitée de la journée.

« La toxine botulique me semble la plus à même de répondre à votre question. Bue, même une petite quantité est fatale. Elle agit sur le cerveau, bloquant la transmission des impulsions qui contractent les muscles. La victime est rapidement paralysée, incapable de respirer et finit par décéder. Comme les mouvements sont impossibles, la douleur est aussi absente. L’inconvénient de cette méthode est bien sur d’avoir une colonie active de cette bactérie. L’avantage c’est que les bactéries sont invisibles donc aisément glissables dans une plaie, une boisson, un aliment… Le VX a aussi cet effet…mais la douleur est plus présente. C’est moins…propre et plus dangereux pour l’assassin. Il y a aussi des plantes… des mélanges… mais je ne voudrais pas trop en dire. »

Je fabrique, je fournis. Je ne peux pas divulguer tout mon savoir. Je le garde précieusement. Je ne suis utile que par mon cerveau et mes compétences. Je ne compte pas les dilapider à la première personne posant des questions. J’ai tout de même répondu même si ce sont des informations…accessibles.

Je relève un sourcil à sa remarque suivante. Une fille de marchand qui se rêvait scientifique. Tout est possible mais l’envie ne devait pas être assez forte pour qu’elle aille au bout. Mais cela peut être un hobby intéressant.

« Vous pouvez toujours. Les laboratoires se miniaturisent, les produits s’achètent et les cobayes doivent se trouver…Aisément. »

Je lui jette un regard entendu. Avec son physique, elle n’aurait aucun mal à dégoter quelques mais venus qui ne manqueront à personne et qui seraient des victimes tout à fait satisfaisantes. Mais c’est plus ‘sale’ que d’acheter un petit poison en magasin et l’utiliser en suivant des ordres.

« Un scientifique passe son temps à tester, à noter les données de ces expériences. Alors oui je valide mes mixtures. Je ne peux pas me permettre de vanter les mérites d’un produit qui ne serait pas capable de faire tout ce pourquoi je l’ai crée. Je ne mens pas. »


Je n’aime pas cela. Je suis fourbe mais honnête. Je ne dirais jamais qu’un de mes produits tuerait une assemblée entière s’il n’est capable que t’en anéantir trois. Ce métier requiert de la rigueur et elle s’applique à toutes les étapes, de la fabrication à l’action.

« J’utilise un attirail normal. Un médecin légiste possède le même. Il faut pouvoir voir les actions sur les tissus, sur les organes et jusque dans les os. Un simple scalpel ne fait qu’ouvrir la danse, il faut des scies, des marteaux. »

Et s’avoir que c’est un travail fastidieux et salissant. Je n’ose imaginer la demoiselle se laisser recouvrir de sang pour le bien de la science. Mais peut-être que je me trompe. Je la parcours encore une fois de haut en bas, sans vraiment réussir à imaginer cette scène. Les femmes peuvent être surprenantes, alors j’essaye de ne pas tirer de conclusions hâtives.

L’informaticien continue ses travaux. Il lui fait un signe. La fin doit approcher. Je tourne à nouveau le regard vers mon interlocutrice et l’écoute parler de feu. Elle semble vraiment se laisser emporter. Je peux presque voir les flammes jouer dans son regard. Je me demande ce qu’elle entend en disant en avoir été victime. De ce que je peux voir, elle ne porte aucune séquelle.
Je ne change pas de posture, toujours adossé contre le bureau. Elle est intéressante finalement. Je n’aurais pas vraiment perdu mon temps.

« Les feux magiques présentent un inconvénient majeur. C’est que la magie peut aussi les éteindre. Un feu qui mêle science est magie devient rapidement incontrôlable. Il peut embraser l’eau, s’élever même sans vents et ravager des terres entières. Je peux comprendre qu’ils fascinent. Le plus ardu est de les déclencher correctement et de les contenir. C’est difficile mais pas impossible. Il faut de bons manipulateurs et bien sur, un créateur de talent. »

Ce que je suis, à n’en point douter. Je sors mon petit sourire fier et satisfait, laissant une petite pointe acide passer mes lèvres. Cet entretien va bientôt se terminer, j’ai été globalement courtois, je peux bien me faire plaisir.

« Ai-je satisfait votre curiosité ? »
more_horiz
Il a parfaitement répondu, c’est parfait. Merci Monsieur Régale. Je me souviendrai de cet échange… Pauvre en contenu, mais riche en qualité. Je vois que Friedrich se retourne vers moi. Il a fini. J’en profite pour saluer une dernière fois mon hôte. Je vais partir de ce monde sinistre pour rejoindre le Vaisseau-Mère, le retour au bureau comme on dit. Francis doit déjà être entrain de s’impatienter dans son vaisseau dans la cour du Manoir. Je me tourne une dernière fois vers Monsieur Régale, pour le remercier de sa courtoisie. Après tout, ces explications sur les feux magiques sont des plus intéressantes et seront très utiles pour moi plus tard… J’ai des plans qui commencent à se dessiner depuis mon dernier séjour en Terre des Dragons… Des idées flamboyantes.

« Merci beaucoup Monsieur Régale. Je vous remercie pour vos réponses qui ont su satisfaire ma curiosité. Friedrich et moi allons repartir, je vous laisse donc retourner au travail. Je suis confuse si nous avons perturbé vos travaux en venant ici. J’espère que nos routes se croiseront de nouveau un jour, j’ai passé un moment agréable et instructif en votre compagnie. » dis-je tout en inclinant légèrement la tête en avant en signe de reconnaissance.

Friedrich se lève et salue notre hôte de la tête. Nous ressortons de la salle, toujours escortés par les Gardes Noires de la Coalition. Cette alliance est certes utile, mais je sens que tout débordement n’est absolument pas permis. J’avoue que je peux comprendre : ils se méfient de tout le monde, ce n’est pas comme si c’était le Consulat qui promet amour, joie et culture à tout l’univers. Même si leur domination s’exerce différemment, ils restent des empires puissants, concurrents et partenaires les uns des autres. Les gros poissons mangent les petits poissons, les vagues continuent de déferler sur les côtes et moi, pauvre femme au milieu de tout, je dois continuer de barboter pour survivre. Alors que nous rejoignons le laboratoire précédent, je me tourne vers Régale une dernière fois.


« Vous me raccompagnez Monsieur Régale ? »

Nous nous tournons vers la sortie et les gardes nous ramènent par le même chemin au vaisseau. Nous traversons de nouveau le Manoir, lieu de pouvoir et lieu de l’étrange. Lieu de l’étrange ? Comment vous appelleriez l’une des représentations du pouvoir de la Coalition Noire ? Un endroit où de lugubres évènements doivent avoir lieu de manière tellement régulière que la normalité devient un mystère fort lointain. Une normalité que je vais bien vite retrouver en montant dans le vaisseau de Francis, malheureusement. Nous rejoignons finalement la cour où le vaisseau nous attend toujours, Francis fumant une cigarette en m’attendant. Il a l’air content de me voir ressortir. Les autres Gardes continuent de fixer intensément le transporteur. Peut-être ont-ils peur de Francis ? Ce qui serait fort possible après tout. Ils ne l’ont pas vu défoncer des crânes comme moi avec un marteau de guerre. Quel déchaînement de violences. Des violences nécessaires, mais j’imagine que ce genre de scènes peuvent plaire aux coalisés. La violence est une forme de quotidien pour eux je crois. Enfin, c’est ce qu’on raconte dans les rumeurs de part les mondes. Je m’approche de la rampe d’accès, saluée par Francis.

« Ah bah enfin Madame Song ! Je commençai à m’impatienter. On va finir par coucher ici si ça continue… Et les gars sont pas marrants, je vous assure ! Même pas capable de dire un mot ! Et c’est pas pour…
- Attend moi à l’intérieur. J’arrive. »

Francis se tait et rentre en jetant sa cigarette dans la cour, geste semble t-il peu apprécié des Gardes Noires dont je vois le regard suivre le doux mouvement du mégot tombant sur le sol de la cour.
Je me tourne vers le comité d’accueil. Histoire de finir avec une belle conclusion amicale.


« Je vous remercie pour votre accueil ici, à la Cité du Crépuscule. C’est une joie immense que d’avoir représenté les intérêts de mon employeur auprès de la Coalition Noire. J’espère que j’aurai la chance et l’opportunité de revenir vous rencontrer, toujours dans un cadre diplomatique bien sûr. Sans plus de paroles, à bientôt. Puisse vos jours être longs, et vos difficultés passagères ! » dis-je, sur le ton le plus amical que je puisse fausser.

Je me retourne et enlève ce faux sourire de mon visage. Je grimpe sur la rampe d’accès et me place sur le pas du sas. Je jette un dernier regard vers les hommes de la cour, notamment mon hôte Monsieur Régale, par précaution. Au cas où quelque chose survient de manière imprévue. Difficile de prévoir les réactions de personnes que vous ne connaissez pas. C’est mon premier contact avec eux, pour éviter de les froisser je vais me maintenir dans leur champ de vision, jusqu’à ce que le vaisseau soit fermé et décolle pour retourner vers le Vaisseau-Mère. J’en profite pour voir si Friedrich a bien toutes les données. Il me fait un signe clair et affirmatif : tout est en ordre. Le Président sera content.
more_horiz
J'viens de finir de lire. Et j'me suis demandé pendant bien 5 minutes si je devais noter maintenant ou pas. Parce que le problème qui se pose à moi c'est... Qu'est-ce que vous voulez que je vous raconte ? ^^

Donc... pas plus de suspens... La mission est accomplie.... MAIS !

Parce que ouais, y'a du "mais".

Vous faites tout bien, Huayan joue pas à la connasse, Salazar se... retient d'être lui-même avec difficulté... Mais voilà ! Y'a un soucis ici. C'est que vous vous enfoncez dans vos rôles d'emprunt. Pour Huayan, ok ça permet de voir une autre approche. Tu fais l'intéressée, tu fais tout pour donner bonne impression... J'ai trouvé que ça pouvait être forcé par moments. Je sais bien que ça l'est, mais c'est pas spécialement cohérent. Je peux comprendre que ton personnage ait ses inquiétudes quant au fait d'aller en territoire coalisé mais... si on y réfléchit... La coalition à genre... 0 intérêt à te coffrer ^^ S'ils font ça, ils se foutent eux même dans la merde. L'alliance aussi secrète soit-elle existe. C'est que le début, d'accord, on peut douter de la solidité du machin mais reste qu'ils sont plus ou moins forcés de bien se comporter ^^

Pour Salazar, je dirais que c'est un problème de forme. Ici, j'ai trouvé que t'étais trop fixé sur "Je suis gentil avec elle, du moins j'essaie de l'être... mais je m'efforce de rappeller que je suis un connard". C'est ça tout le long de ton RP ^^ Vu la tête de ton personnage, on ne peut qu'imaginer que c'est un trou d'balle ^^ T'as pas nécessairement besoin de nous le rappeler à chaque post, tu vois c'que j'veux dire ?

Donc voilà. La mission se passe, vous vous enfoncez dans le manoir, bidule récupère les données et c'est tout. Le reste c'est de la discussion. J'avoue avoir été intrigué par tes demandes en matière de poisons, c'est cool ça permet le dialogue avec Salazar du coup. Mais... j'sais pas. Le dialogue m'a paru pas du tout vivant. Faute à Salazar qui est comme... mort à l'intérieur, je sais bien. Alors oui, Salazar parle bien de la flamme qui l'anime quand il parle de son boulot, mais c'est p'tête juste moi qui n'étais pas client de ça probablement. J'ai décroché plusieurs fois à vrai dire ^^ J'dirais pas que c'était chiant à lire non plus, j'dirais juste que j'ai pas été récéptif. Tu m'as pas transmis la flamme qui anime ton personnage quoi ^^

Et... je crois que j'ai tout dit. De mon côté, la mission est accomplie donc ça me va. J'suis plutôt content de ce point de vue là. Mais j'sais pas... ce RP sonnait tellement faux. Pas dans le contexte, il n'y a pas eu d'erreurs. Mais j'ai pas spécialement été pris dedans.

Et sachant que la discussion c'est... au moins la moitié du RP. Ben j'ai pas grand chose à en dire de plus ^^^

Voilà voilà !

Normal : 20 xp, 200 munnies, 3 PS.

3 en dex pour Salazar.
3 en psychisme pour Huayan.

Salazar, tu n'y échapperas pas. J'ai pour coutume de remplir les inventaires des gens de conneries. Jette un coup d'oeil à l'inventaire de Cypher tu verras ! Pour cette raison, tu gagnes... un putain de cactus fleuri !

more_horiz
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum