Bon, j'venais de passer c'te putain de mer à la con. J'ai mis... perpét'. J'm'étais pointé tranquille, en me disant qu'avec une barque ou même un bateau ça passait tranquille... Ouais, carrément pas. Il m'avait suffit de voir la tronche de la mer en arrivant sur la plage pour comprendre que ça allait pas se passer comme j'le voulais. J'avais fait demi tour du coup, pour aller chercher pour vaisseau et traverser ça tranquille. Et encore... là j'te dis tranquille, mais ça l'était carrément pas. Je volais assez haut, mais t'avais quand même des vagues qui arrivaient à venir me faire chier. Assez hallucinant en fait, de quoi me dire que ça allait être coton quand je serai sur place, si tant est que tout ça soit l'oeuvre de la fameuse Scathach.
Alors, j'me suis posé sur c't'île de Skye de mes deux, et j'ai regardé au loin histoire de voir dans quelle direction je devais aller. J'voyais une montagne ainsi qu'un château dessus... Sûrement là qu'était ma destination. Je sais... Je sais que t'aurais voulu que j'te dise que j'me suis tapé un périple de fou à pied. Mais, j'ai pas envie de te mentir. Quand j'ai vu à quelle distance c'était, j'me suis dit « no way ! », j'suis remonté dans le vaisseau et j'me suis rapproché le plus possible du château. Certains diraient que c'était tricher... j'te répondrai juste que ça se voit que c'était pas toi qu'allait te taper une semaine de marche sur une île où la plus haute température c'est quinze putains de degrés.
Alors ouais, j'me suis posé pas loin d'un énorme pont de pierre qui menait jusqu'au château. J'me disais que pour le coup, j'allais pas trop abuser et marcher. La vue me semblait pas trop dégueu, c'était la première fois que je venais... Ouais autant profiter. Donc j'ai commencé à marcher, les mains dans les poches en regardant un coup à droite et un coup à gauche pour profiter du paysage qui s'offrait à moi. Et puis... arrivé à la moitié du chemin, y'a eu un truc chelou.
Pars... disait-une voix dans ma tête. J'ai haussé un sourcil, genre... putain. J'en ai fait des missions, j'en ai vu des trucs. Y'a sept années, quand j'étais encore chez les XIII, on avait déjà affaire à des types qui utilisaient « la voix dans la tête qui te fait croire que tu te deviens barge » putain, fallait pas déconner. C'était vu et revu merde. Après... y'avait excuse. Les contes, c'était un peu has-been, du coup c'était pas forcément sa faute vu qu'on était dans le monde des contes. Elle était « programmée » comme ça, t'y pouvais rien.
Bref, j'continue de marcher en m'en battant un peu les couilles. J'veux dire... La meuf habite ici, j'm'apprete à rentrer en territoire privé, c'est normal qu'elle veuille que j'me casse. Sauf que non, j'suis venu ici pour récupérer un truc donc j'allais pas trop me barrer quoi. Bah... Ça a pas dû lui plaire, parce que le pont s'est littéralement mis à péter les plombs. Il s'est mis à rétrécir, me rapprochant du château, avant de s'incliner légèrement et de devenir glissant. J'étais sur le dos, en pleine glissade alors que le pont s'inclinait de plus en plus. En gros, j'allais m'étaler de tout mon long sur l'immense porte d'entrée.
Maintenant, j'suis juste en chute libre, j'ai pas trop le temps d'appeler une keyblade pour ralentir ma chute, alors j'fais ça à la Jecht. Je donne un bon coup de poing dans le pont histoire de faire un trou dedans, et je déchire la pierre à mesure que je tombe. Ça me flingue complètement le bras, mais ça a le mérite de stopper ma chute. Roxas 1, le pont à la con 0. Sauf que c'te fils de pute a pas dit son dernier mot. Il se remet droit, j'me mets à courir pour rejoindre le château et passer cette épreuve à la con au plus vite... mais évidemment, s'il était capable de rétrécir, il était capable de s'allonger. Et plus je courrais, plus j'avais de distance à parcourir avant de rejoindre le château. Finalement, j'me suis arrêté et j'ai regardé derrière moi... c'était comme si j'étais exactement pile au milieu.
Et puis j'ai vu le pont se dresser devant moi. Au début, j'pensais qu'elle allait me faire le même plan mais pour me faire tomber dans le vide, mais en me retournant, j'ai vu que le pont se redressait aussi de l'autre côté. Elle le transformait en étau, ni plus ni moins. Alors, ça m'a fait rigoler vite fait, parce que c'était une idée de merde. J'allais lui péter son pont à c'te pute, elle allait plus faire chier personne avec. J'me suis allongé sur place, et j'ai attendu que le pont se relève pour le bloquer avec mes bras et mes jambes. J'allais l'empêcher de le refermer, ça allait lui casser les couilles et peut-être qu'elle se pointerait.
Ouais, que dalle. Je sentais mes os commencer à faiblir face à la pression qu'elle mettait, j'allais juste me faire péter les jambes en fait, mauvais plan. Du coup, j'ai arrêté de forcer, et j'me suis laissé tomber dans le vide pour invoquer par la suite mon planeur keyblade. Bon... ma main qui m'avait servi à me rattraper dans la pierre me faisait encore un mal de chien, mais je continuais de voler en direction du château pour finalement réussir à me poser devant. J'me suis retourné, j'y ai fait un doigt pour la forme, et j'ai poussé la porte d'une main, déjà parce que l'autre c'était pas top, et pour me la péter un peu.
Je t'avais dit de PARTIR, tu as préféré rester. Ce n'est pas grave, je serai ravie de jouer pour l'éternité avec toi !
C'était... plutôt malsain. La voix était celle d'une jeune femme, mais l'intonation était totalement enfantine. C'était ultra malaisant, et je sentais une vague de frissons me parcourir le dos. Non franchement c'était v'là glauque : j'allais devoir défoncer une petite fille en fait.
Je fais un pas, puis un autre et l'immense pièce en face de moi change d'apparence. Les murs s'ornent de vitraux plutôt sympas, le sol aussi... et finalement je la vois assise sur une espèce de banquette volante, ses yeux entièrement noirs plongés dans les miens. Elle est... objectivement jolie, c'est vrai. Bien que son air enfantin me donne l'impression d'être un gros dégueulasse, son visage est tel que tu serais content de le voir à côté de toi au réveil. Ses deux grosses couettes blanches lui vont vraiment bien, et on pourrait croire qu'elle possède une assez grosse tête par rapport au reste de son corps qui lui, est plutôt fin. Elle est donc assise, les jambes croisées, une lance posée en travers et me regarde longuement avant de prendre la parole.
Avant que je te tue... Il faut que je te montre ma collection de PELUCHES.
Sa voix tantôt douce s'accentue légèrement vers la fin de sa phrase. Et puis, des formes étranges commencent à virevolter autour de la pièce pour finalement constituer les fameuses peluches. La première chose que je vois, c'est qu'elles sont monstrueuses... On dirait des chimères mais en version peluche dégueulasse, bouffées par la peste... ou plutôt assemblées par une vieille sorcière vaudou dégueulasse.
Bref, les monstres se forment et commencent à m'attaquer. Euh... très clairement, ça reste des peluches. J'frappe un coup dessus, elles se déchirent et elles restent inertes au sol. C'est... C'est d'la merde comme intro, vraiment. Donc j'les défonce, et elle continue de me regarder avec un visage inexpressif. C'est seulement quand je termine de tuer la dernière qu'elle a comme un sursaut et qu'elle reprend la parole.
Si je dois te donner une qualité... C'est qu'avec toi, le jeu dure longtemps. J'aime bien les longues parties, mais souvent les visiteurs se font EVENTRER puis MANGER.
Ok, pas de doute... Elle est complètement jobar... Sa fascination... Non, j'sais pas attends. L'illumination sur son visage et le ton légèrement haineux qu'elle prend lorsqu'elle accentue ses mots me fait quand même un peu flipper. J'arrive pas à comprendre en fait, et j'en reviens à la seule conclusion qu'elle est folle.... ce qui m'arrange pas.
Bon... J'suis pas obligé de te tuer, Scathach ? Bref, dis moi où est le Camanèche et j'me casse.
Oh le JOUET parle ! Je me demande si ta voix sera toujours aussi mélodieuse quand je t'aurais broyés les OS.
Elle saisit sa lance et bondit d'un coup avant de me foncer dessus en piqué, prête à m'embrocher. J'esquive d'un bond en arrière et j'invoque une keyblade dans me main encore fonctionnelle pour tenter de la frapper. Mais elle est plus agile que ce que je croyais et évite sans soucis en sautant elle aussi en arrière. Ok, cocotte... tu veux t'la jouer comme ça ? J'vais te montrer c'que c'est de la rapidité. Le temps d'un battement de cils et j'suis derrière elle en train de lui bourriner le dos à renforts de coups de keyblades bien puissants. J'mets le paquet pour essayer de lui péter le dos et qu'elle puisse plus se mouvoir pour la finir ensuite. J'frappe comme un guedin et je finis par la repousser en espérant entendre un craquement salvateur à l'impact.
Rien. Elle se redresse, fait craquer elle même son dos avant de se retourner face à moi, souriante. Elle fait craquer d'autres parties de son corps en prenant des postes ultra cheloues avant de faire sortir de son dos une paire d'ailes... ? Difformes en tout cas. Elles ressemblent plus a de grandes bandes noires fourchues, parsemées ça et là de nuances rouges et vertes. L'une d'elles s'élève, grossit et tente de m'applatir. J'ai juste le temps de jeter ma keyblade sur le côté et de tenter de la retenir avec mon coude droit. Je force pour déplier mon bras et c'est finalement une épreuve de force qui en résulte. Je force comme un connard, et je sens qu'elle aussi même si son expression du visage pourrait laisser penser le contraire. Finalement, d'une impulsion brève, j'arrive à repousser son assaut et je fonce vers elle en rappellant ma keyblade à moi pour lui en mettre plein la gueule.
Cette fois-ci, je vise les articulations. Je frappe aussi fort que je peux pour lui péter les bras et les jambes. Faut au moins que je gagne un peu de terrain en l'handicapant. Putain, ça aurait été tellement plus simple qu'elle me dise où était la pierre à la con. On gagnait vingt minutes, elle restait en vie et j'avais pas à me crever à la tâche. Mais non, en tout bon gardien des lieux qui se respecte, fallait qu'on se foute sur la gueule, évidemment.
Bref, j'frappe comme un forcené, mais elle est plus résistante que prévu. Elle arrive à profiter d'un temps de latence entre deux de mes attaques et me repousse d'un coup net dans le buste. J'te jure, ça m'a saoulé. J'suis le meilleur combattant que les mondes connaissent et j'galère contre la première pute de gothique lolita à la con ? C'est quoi mon problème ? J'me retiens même pas !
Et là, elle enchaîne avec un sort. Elle incante ça assez rapidement, j'ai pas le temps de l'attaquer, puis une pluie de flèches commence à me tomber dessus. J'en esquive la plupart, mais quelques unes se plantent dans mon bras. Bon, j'suis là... J'm'en branle un peu c'est mon bras qui fonctionne déjà plus à 100% mais ça fait quand même un peu mal. J'refoule la douleur en me concentrant sur elle et uniquement elle, et j'repars à la charge. Elle lève le bras, j'vois une cible chelou au dessus de ma tête, et voilà que des sphères sortent du sol pour me foncer dessus. Une me percute et me projette en l'air. Ça non plus ça fait pas du bien, mais ça me permet d'éviter les autres balles de pierre. J'use de vol plané pour retarder au maximum mon retour au sol et reviens lorsque son sort se termine.
Faut que j'en finisse, et vite. On va faire ça en quelques phases, ça va être rapide et propre. Premièrement, j'me concentre sur mes douleurs et je les oublie. Ça c'est fait. Deuxièmement, j'commence à rassembler le maximum de force dans mon bras. Troisièmement, je mets le restant de force dans mes jambes pour me propulser sur elle. J'arrive au contact comme une balle, je puise dans mes réserves, puis je lève mon arme pour lui coller un espèce de coup... Pour te donner une échelle, c'est niveau Nova Titanesque, mais rendu dans un coup d'arme. Je la frappe et elle décolle à quelques mètres derrière pour fusionner avec le mur. Putain, alors là... J'réfléchis même pas, je jette mon arme à nouveau et j'me rue sur elle. J'en oublie la douleur de ma deuxième main, et j'commence à lui défoncer le crane à coups de pains dans la gueule. Je tape, je tape... encore et encore. J'commence à sentir ce qui doit être ses os se fragiliser... puis ça craque, ça saigne, ça perd de sa forme. Je m'acharne dessus, j'en ai plus rien à foutre de rien... et c'est quand ma rage passe que je vois le rendu final. Putain, elle ressemble à rien, y'a toute la facade de son visage qu'est broyée... enfoncée sur elle même... Le mur est dégueulassé de noir, son sang... j'ai un mouvement de recul et j'essaie d'oublier vite fait ce que je viens de faire. Je m'asseois par terre.
Je viens... littéralement de perdre mon self control. Je viens de lui enfoncer le crane, à mains nues... sans m'arrêter. Est-ce qu'à un seul moment elle m'a sommé d'arrêter ? Est-ce qu'à un seul moment elle a dit abandonner, se rendre ou qu'en sais-je ? Peut-être. Je serais tout simplement incapable de répondre. Je n'entendais plus rien, si ce n'est peut-être les battements de mon cœur pulser à une vite folle.
Je prends le temps de respirer lentement, je me passe les mains sur le visage. Je comprends pas trop ce qu'il me prend. Faut que je me casse, mais faut que je récupère le diamant mes couilles d'abord. Histoire de pas avoir fait tout ça pour rien. Je respire un bon coup, et j'me remets debout sur mes jambes. Je les sens flageller, comme si j'étais quasiment vidé de toute énergie. Il s'est passé un truc avec mon cœur ou mon corps, c'est certain. Ça peut pas en être autrement. La question glaçante, c'est juste de savoir quoi. Plutôt... de savoir si je suis en plein déni.
Je continue d'avancer à travers le château. Pas de traces de peluches, pas de Scathach non plus... Au moins je suis tranquille. Et puis... je finis par atteindre ce qui me semble être une salle du trésor. Je la déverrouille à l'aide de la keyblade, et j'rentre pour essayer de trouver ce qui ressemble le plus à la description que m'a faite Ciss'. Je cherche, je cherche encore avant de tomber sur quelque chose que je n'aurais jamais imaginé trouver ici. Là, devant moi... exposée sur un mur, il y avait une keyblade sans maître. Je m'approche un peu, je pose mes mains dessus. Je peux assurer que c'en est une vraie. Elle semble plus grosse que celles que j'ai l'habitude de manier. Sa couleur dorée et ses dessins noirs sur la lame explique sa présence dans une salle du trésor. On dirait presque une arme de décoration et pourtant... c'est une vraie keyblade. Rien ne s'en dégage de plus que les autres, si ce n'est qu'elle est plus large.
Je la décroche et la fais disparaître pour la faire réapparaître ensuite. Je comprends pas trop ce que ça fout ici, précisément mais je vais pas m'en plaindre. Finalement, les jambes toujours flagellantes, j'finis aussi par trouver le cristal trucmuche de Cissnei. A nouveau, j'me pose pour souffler un peu.
Maintenant que tu as ce que tu voulais, VAS-T'EN. Tu n'es pas drôle, je voulais juste JOUER un peu... me sentir moins SEULE.
Oh putain... non s'il te plaît non... Pas maintenant. Si tu m'entends dans mes pensées... S'il te plaît me casse pas les couilles. Je sais pas par quel prodige, je sais pas pourquoi et à vrai dire je m'en fous mais... J'me casse, me suis pas, j'en ai marre.
J'me lève, titubant et traversant le château du mieux que je peux. Pourtant, je la croise pas. Elle continue de me harceler mentalement, à tel point que je me demande si ce n'est pas moi qui devient fou, mais non. Elle est là, je sens sa présence, sauf qu'elle ne se montre plus. Lorsque j'arrive dans l'immense salle où je l'ai combattue, je vois que sa lance n'est plus au sol, et que le trou dans le mur est vide.
PARS !
Un cri strident retentit, un peu dans le même genre que les Banshees. J'cherche même pas à comprendre, je sors du château et j'me prépare à retraverser le pont. Des sanglots enfantins résonnent dans ma tête, et je m'efforce de les ignorer aussi fort que je m'efforce de marcher droit. Je l'entends me supplier de ne pas l'abandonner, de l'emmener avec moi. Elle continue de pleurer, puis finalement le pont se rétrécit à mort pour me rapprocher immédiatement du vaisseau. Je jette un regard en arrière, et je vois le château à des kilomètres au loin. Puis, quand je monte dans mon vaisseau, j'entends un cri strident, suppliant... avant de retrouver le silence.
J'aime autant te dire que j'ai pas mis six plombes à me barrer d'ici.
Dim 8 Oct 2017 - 21:54Alors, j'me suis posé sur c't'île de Skye de mes deux, et j'ai regardé au loin histoire de voir dans quelle direction je devais aller. J'voyais une montagne ainsi qu'un château dessus... Sûrement là qu'était ma destination. Je sais... Je sais que t'aurais voulu que j'te dise que j'me suis tapé un périple de fou à pied. Mais, j'ai pas envie de te mentir. Quand j'ai vu à quelle distance c'était, j'me suis dit « no way ! », j'suis remonté dans le vaisseau et j'me suis rapproché le plus possible du château. Certains diraient que c'était tricher... j'te répondrai juste que ça se voit que c'était pas toi qu'allait te taper une semaine de marche sur une île où la plus haute température c'est quinze putains de degrés.
Alors ouais, j'me suis posé pas loin d'un énorme pont de pierre qui menait jusqu'au château. J'me disais que pour le coup, j'allais pas trop abuser et marcher. La vue me semblait pas trop dégueu, c'était la première fois que je venais... Ouais autant profiter. Donc j'ai commencé à marcher, les mains dans les poches en regardant un coup à droite et un coup à gauche pour profiter du paysage qui s'offrait à moi. Et puis... arrivé à la moitié du chemin, y'a eu un truc chelou.
Pars... disait-une voix dans ma tête. J'ai haussé un sourcil, genre... putain. J'en ai fait des missions, j'en ai vu des trucs. Y'a sept années, quand j'étais encore chez les XIII, on avait déjà affaire à des types qui utilisaient « la voix dans la tête qui te fait croire que tu te deviens barge » putain, fallait pas déconner. C'était vu et revu merde. Après... y'avait excuse. Les contes, c'était un peu has-been, du coup c'était pas forcément sa faute vu qu'on était dans le monde des contes. Elle était « programmée » comme ça, t'y pouvais rien.
Bref, j'continue de marcher en m'en battant un peu les couilles. J'veux dire... La meuf habite ici, j'm'apprete à rentrer en territoire privé, c'est normal qu'elle veuille que j'me casse. Sauf que non, j'suis venu ici pour récupérer un truc donc j'allais pas trop me barrer quoi. Bah... Ça a pas dû lui plaire, parce que le pont s'est littéralement mis à péter les plombs. Il s'est mis à rétrécir, me rapprochant du château, avant de s'incliner légèrement et de devenir glissant. J'étais sur le dos, en pleine glissade alors que le pont s'inclinait de plus en plus. En gros, j'allais m'étaler de tout mon long sur l'immense porte d'entrée.
Maintenant, j'suis juste en chute libre, j'ai pas trop le temps d'appeler une keyblade pour ralentir ma chute, alors j'fais ça à la Jecht. Je donne un bon coup de poing dans le pont histoire de faire un trou dedans, et je déchire la pierre à mesure que je tombe. Ça me flingue complètement le bras, mais ça a le mérite de stopper ma chute. Roxas 1, le pont à la con 0. Sauf que c'te fils de pute a pas dit son dernier mot. Il se remet droit, j'me mets à courir pour rejoindre le château et passer cette épreuve à la con au plus vite... mais évidemment, s'il était capable de rétrécir, il était capable de s'allonger. Et plus je courrais, plus j'avais de distance à parcourir avant de rejoindre le château. Finalement, j'me suis arrêté et j'ai regardé derrière moi... c'était comme si j'étais exactement pile au milieu.
Et puis j'ai vu le pont se dresser devant moi. Au début, j'pensais qu'elle allait me faire le même plan mais pour me faire tomber dans le vide, mais en me retournant, j'ai vu que le pont se redressait aussi de l'autre côté. Elle le transformait en étau, ni plus ni moins. Alors, ça m'a fait rigoler vite fait, parce que c'était une idée de merde. J'allais lui péter son pont à c'te pute, elle allait plus faire chier personne avec. J'me suis allongé sur place, et j'ai attendu que le pont se relève pour le bloquer avec mes bras et mes jambes. J'allais l'empêcher de le refermer, ça allait lui casser les couilles et peut-être qu'elle se pointerait.
Ouais, que dalle. Je sentais mes os commencer à faiblir face à la pression qu'elle mettait, j'allais juste me faire péter les jambes en fait, mauvais plan. Du coup, j'ai arrêté de forcer, et j'me suis laissé tomber dans le vide pour invoquer par la suite mon planeur keyblade. Bon... ma main qui m'avait servi à me rattraper dans la pierre me faisait encore un mal de chien, mais je continuais de voler en direction du château pour finalement réussir à me poser devant. J'me suis retourné, j'y ai fait un doigt pour la forme, et j'ai poussé la porte d'une main, déjà parce que l'autre c'était pas top, et pour me la péter un peu.
Je t'avais dit de PARTIR, tu as préféré rester. Ce n'est pas grave, je serai ravie de jouer pour l'éternité avec toi !
C'était... plutôt malsain. La voix était celle d'une jeune femme, mais l'intonation était totalement enfantine. C'était ultra malaisant, et je sentais une vague de frissons me parcourir le dos. Non franchement c'était v'là glauque : j'allais devoir défoncer une petite fille en fait.
Je fais un pas, puis un autre et l'immense pièce en face de moi change d'apparence. Les murs s'ornent de vitraux plutôt sympas, le sol aussi... et finalement je la vois assise sur une espèce de banquette volante, ses yeux entièrement noirs plongés dans les miens. Elle est... objectivement jolie, c'est vrai. Bien que son air enfantin me donne l'impression d'être un gros dégueulasse, son visage est tel que tu serais content de le voir à côté de toi au réveil. Ses deux grosses couettes blanches lui vont vraiment bien, et on pourrait croire qu'elle possède une assez grosse tête par rapport au reste de son corps qui lui, est plutôt fin. Elle est donc assise, les jambes croisées, une lance posée en travers et me regarde longuement avant de prendre la parole.
Avant que je te tue... Il faut que je te montre ma collection de PELUCHES.
Sa voix tantôt douce s'accentue légèrement vers la fin de sa phrase. Et puis, des formes étranges commencent à virevolter autour de la pièce pour finalement constituer les fameuses peluches. La première chose que je vois, c'est qu'elles sont monstrueuses... On dirait des chimères mais en version peluche dégueulasse, bouffées par la peste... ou plutôt assemblées par une vieille sorcière vaudou dégueulasse.
Bref, les monstres se forment et commencent à m'attaquer. Euh... très clairement, ça reste des peluches. J'frappe un coup dessus, elles se déchirent et elles restent inertes au sol. C'est... C'est d'la merde comme intro, vraiment. Donc j'les défonce, et elle continue de me regarder avec un visage inexpressif. C'est seulement quand je termine de tuer la dernière qu'elle a comme un sursaut et qu'elle reprend la parole.
Si je dois te donner une qualité... C'est qu'avec toi, le jeu dure longtemps. J'aime bien les longues parties, mais souvent les visiteurs se font EVENTRER puis MANGER.
Ok, pas de doute... Elle est complètement jobar... Sa fascination... Non, j'sais pas attends. L'illumination sur son visage et le ton légèrement haineux qu'elle prend lorsqu'elle accentue ses mots me fait quand même un peu flipper. J'arrive pas à comprendre en fait, et j'en reviens à la seule conclusion qu'elle est folle.... ce qui m'arrange pas.
Bon... J'suis pas obligé de te tuer, Scathach ? Bref, dis moi où est le Camanèche et j'me casse.
Oh le JOUET parle ! Je me demande si ta voix sera toujours aussi mélodieuse quand je t'aurais broyés les OS.
Elle saisit sa lance et bondit d'un coup avant de me foncer dessus en piqué, prête à m'embrocher. J'esquive d'un bond en arrière et j'invoque une keyblade dans me main encore fonctionnelle pour tenter de la frapper. Mais elle est plus agile que ce que je croyais et évite sans soucis en sautant elle aussi en arrière. Ok, cocotte... tu veux t'la jouer comme ça ? J'vais te montrer c'que c'est de la rapidité. Le temps d'un battement de cils et j'suis derrière elle en train de lui bourriner le dos à renforts de coups de keyblades bien puissants. J'mets le paquet pour essayer de lui péter le dos et qu'elle puisse plus se mouvoir pour la finir ensuite. J'frappe comme un guedin et je finis par la repousser en espérant entendre un craquement salvateur à l'impact.
Rien. Elle se redresse, fait craquer elle même son dos avant de se retourner face à moi, souriante. Elle fait craquer d'autres parties de son corps en prenant des postes ultra cheloues avant de faire sortir de son dos une paire d'ailes... ? Difformes en tout cas. Elles ressemblent plus a de grandes bandes noires fourchues, parsemées ça et là de nuances rouges et vertes. L'une d'elles s'élève, grossit et tente de m'applatir. J'ai juste le temps de jeter ma keyblade sur le côté et de tenter de la retenir avec mon coude droit. Je force pour déplier mon bras et c'est finalement une épreuve de force qui en résulte. Je force comme un connard, et je sens qu'elle aussi même si son expression du visage pourrait laisser penser le contraire. Finalement, d'une impulsion brève, j'arrive à repousser son assaut et je fonce vers elle en rappellant ma keyblade à moi pour lui en mettre plein la gueule.
Cette fois-ci, je vise les articulations. Je frappe aussi fort que je peux pour lui péter les bras et les jambes. Faut au moins que je gagne un peu de terrain en l'handicapant. Putain, ça aurait été tellement plus simple qu'elle me dise où était la pierre à la con. On gagnait vingt minutes, elle restait en vie et j'avais pas à me crever à la tâche. Mais non, en tout bon gardien des lieux qui se respecte, fallait qu'on se foute sur la gueule, évidemment.
Bref, j'frappe comme un forcené, mais elle est plus résistante que prévu. Elle arrive à profiter d'un temps de latence entre deux de mes attaques et me repousse d'un coup net dans le buste. J'te jure, ça m'a saoulé. J'suis le meilleur combattant que les mondes connaissent et j'galère contre la première pute de gothique lolita à la con ? C'est quoi mon problème ? J'me retiens même pas !
Et là, elle enchaîne avec un sort. Elle incante ça assez rapidement, j'ai pas le temps de l'attaquer, puis une pluie de flèches commence à me tomber dessus. J'en esquive la plupart, mais quelques unes se plantent dans mon bras. Bon, j'suis là... J'm'en branle un peu c'est mon bras qui fonctionne déjà plus à 100% mais ça fait quand même un peu mal. J'refoule la douleur en me concentrant sur elle et uniquement elle, et j'repars à la charge. Elle lève le bras, j'vois une cible chelou au dessus de ma tête, et voilà que des sphères sortent du sol pour me foncer dessus. Une me percute et me projette en l'air. Ça non plus ça fait pas du bien, mais ça me permet d'éviter les autres balles de pierre. J'use de vol plané pour retarder au maximum mon retour au sol et reviens lorsque son sort se termine.
Faut que j'en finisse, et vite. On va faire ça en quelques phases, ça va être rapide et propre. Premièrement, j'me concentre sur mes douleurs et je les oublie. Ça c'est fait. Deuxièmement, j'commence à rassembler le maximum de force dans mon bras. Troisièmement, je mets le restant de force dans mes jambes pour me propulser sur elle. J'arrive au contact comme une balle, je puise dans mes réserves, puis je lève mon arme pour lui coller un espèce de coup... Pour te donner une échelle, c'est niveau Nova Titanesque, mais rendu dans un coup d'arme. Je la frappe et elle décolle à quelques mètres derrière pour fusionner avec le mur. Putain, alors là... J'réfléchis même pas, je jette mon arme à nouveau et j'me rue sur elle. J'en oublie la douleur de ma deuxième main, et j'commence à lui défoncer le crane à coups de pains dans la gueule. Je tape, je tape... encore et encore. J'commence à sentir ce qui doit être ses os se fragiliser... puis ça craque, ça saigne, ça perd de sa forme. Je m'acharne dessus, j'en ai plus rien à foutre de rien... et c'est quand ma rage passe que je vois le rendu final. Putain, elle ressemble à rien, y'a toute la facade de son visage qu'est broyée... enfoncée sur elle même... Le mur est dégueulassé de noir, son sang... j'ai un mouvement de recul et j'essaie d'oublier vite fait ce que je viens de faire. Je m'asseois par terre.
Je viens... littéralement de perdre mon self control. Je viens de lui enfoncer le crane, à mains nues... sans m'arrêter. Est-ce qu'à un seul moment elle m'a sommé d'arrêter ? Est-ce qu'à un seul moment elle a dit abandonner, se rendre ou qu'en sais-je ? Peut-être. Je serais tout simplement incapable de répondre. Je n'entendais plus rien, si ce n'est peut-être les battements de mon cœur pulser à une vite folle.
Je prends le temps de respirer lentement, je me passe les mains sur le visage. Je comprends pas trop ce qu'il me prend. Faut que je me casse, mais faut que je récupère le diamant mes couilles d'abord. Histoire de pas avoir fait tout ça pour rien. Je respire un bon coup, et j'me remets debout sur mes jambes. Je les sens flageller, comme si j'étais quasiment vidé de toute énergie. Il s'est passé un truc avec mon cœur ou mon corps, c'est certain. Ça peut pas en être autrement. La question glaçante, c'est juste de savoir quoi. Plutôt... de savoir si je suis en plein déni.
Je continue d'avancer à travers le château. Pas de traces de peluches, pas de Scathach non plus... Au moins je suis tranquille. Et puis... je finis par atteindre ce qui me semble être une salle du trésor. Je la déverrouille à l'aide de la keyblade, et j'rentre pour essayer de trouver ce qui ressemble le plus à la description que m'a faite Ciss'. Je cherche, je cherche encore avant de tomber sur quelque chose que je n'aurais jamais imaginé trouver ici. Là, devant moi... exposée sur un mur, il y avait une keyblade sans maître. Je m'approche un peu, je pose mes mains dessus. Je peux assurer que c'en est une vraie. Elle semble plus grosse que celles que j'ai l'habitude de manier. Sa couleur dorée et ses dessins noirs sur la lame explique sa présence dans une salle du trésor. On dirait presque une arme de décoration et pourtant... c'est une vraie keyblade. Rien ne s'en dégage de plus que les autres, si ce n'est qu'elle est plus large.
Je la décroche et la fais disparaître pour la faire réapparaître ensuite. Je comprends pas trop ce que ça fout ici, précisément mais je vais pas m'en plaindre. Finalement, les jambes toujours flagellantes, j'finis aussi par trouver le cristal trucmuche de Cissnei. A nouveau, j'me pose pour souffler un peu.
Maintenant que tu as ce que tu voulais, VAS-T'EN. Tu n'es pas drôle, je voulais juste JOUER un peu... me sentir moins SEULE.
Oh putain... non s'il te plaît non... Pas maintenant. Si tu m'entends dans mes pensées... S'il te plaît me casse pas les couilles. Je sais pas par quel prodige, je sais pas pourquoi et à vrai dire je m'en fous mais... J'me casse, me suis pas, j'en ai marre.
J'me lève, titubant et traversant le château du mieux que je peux. Pourtant, je la croise pas. Elle continue de me harceler mentalement, à tel point que je me demande si ce n'est pas moi qui devient fou, mais non. Elle est là, je sens sa présence, sauf qu'elle ne se montre plus. Lorsque j'arrive dans l'immense salle où je l'ai combattue, je vois que sa lance n'est plus au sol, et que le trou dans le mur est vide.
PARS !
Un cri strident retentit, un peu dans le même genre que les Banshees. J'cherche même pas à comprendre, je sors du château et j'me prépare à retraverser le pont. Des sanglots enfantins résonnent dans ma tête, et je m'efforce de les ignorer aussi fort que je m'efforce de marcher droit. Je l'entends me supplier de ne pas l'abandonner, de l'emmener avec moi. Elle continue de pleurer, puis finalement le pont se rétrécit à mort pour me rapprocher immédiatement du vaisseau. Je jette un regard en arrière, et je vois le château à des kilomètres au loin. Puis, quand je monte dans mon vaisseau, j'entends un cri strident, suppliant... avant de retrouver le silence.
J'aime autant te dire que j'ai pas mis six plombes à me barrer d'ici.