-C’est bien continue comme ça.
Des perles de sueurs coulaient sur le front de Septimus alors qu’Henry détruisait systématiquement ses lapins et tortues difformes, faites d’encre. Il ne savait pas comment, ou pourquoi, mais il ressentait Arthur, sa présence, son être, au plus profond de lui. Il avait découvert ces deux derniers jours qu’au prix d’un intense, d’un immense effort, il pouvait se battre comme le poète. Et si ce style de combat ne lui convenait pas, et ne ferait pas le poids face à un guerrier, il avait le mérite de lui en apprendre plus. Plus sur la manière de tuer ce cinglé la prochaine fois qu’il le verrait.
Un autre point bénéfique était que ces attaques simples et faibles devenaient le parfait entraînement pour le chasseur. Ce dernier avait du abandonner ses affaires chez Madame Pop, aussi le blond l’entraînait-il à se battre convenablement avec une arme. Et plus spécifiquement avec une keyblade. En ces temps incertains, il ne pouvait pas laisser son frère démuni et sans arme – et un arc facile à perdre n’était pas une bonne choses. Aussi s’entraînaient-ils tous les deux depuis deux jours. Deux jours de calme et de tranquillité à Sherwood – chose qu’il ne pensait pas possible lorsqu’il était revenu.
-Je peux faire une pause ? Demanda-t-il, essoufflé et couvert d’encres.
-Ok. On reprendra ça plus tard… J’imagine.
Le colosse s’assied par terre alors que l’invalide se dirigea vers le vaisseau. Il lui fallait charger les vêtements de Dee, et son manteau rouge d’apprenti consul. Malgré tout ce qui s’était passé, malgré l’intense sentiment de trahison qu’il ressentait… il ne se voyait pas le jeter tout simplement. Et puis ce manteau avec l’emblème du Consulat pourrait peut-être lui servir un jour prochain. À passer incognito. À Rappeler à tous ce qu’on lui avait fait. À causer des ennuis. Ses sentiments à l’égard des artistes étaient confus. S’il souhaitait prendre sa revanche sur Genesis, et tuer Arthur, il désirait toujours pouvoir revoir le panda, et ses amis.
-T’as décidé où on irait ?
-Ouais… il me faut plus d’infos.
-C’est pas pour ça que tu avais rejoint le Centurio ? Et le Consulat également d’ailleurs ?
-Si… si mais j’ai été un peu occupé.
-Dis plutôt que tu n’as pas cherché ouais.
Le jeune homme sourit, et s’approcha de son ami. Il lui tendit la seule main valide qui lui restait, et l’aida à se remettre sur ses pieds flageollants. Puis, sans prévenir, il arrosa son ami, le trempant complètement de la tête aux pieds.
-Pas d’encre sur mes sièges !
-Tu me le paieras. Bon, on va où ?
-À… la fin des mondes.
-T’es sérieux ? La dernière fois tu as perdu ton bras je te signale ! Et on n’a toujours pas réparé ton armure !
-J’irai sans. Je serai prudent. Et au cas où, tu resteras dans le vaisseau. Il posa sa main sur son épaule. Écoute, un puissant magicien vivait dans ce monde qui a sombré. Si quelqu’un sait quelque chose sur ce qu’on recherche c’est bien lui.
-Son monde a sombré… Qu’est-ce que tu veux trouver ?
-Avec un peu de chance, un indice sur une prochaine piste. Il montra le véhicule d’un signe de tête. Allez, monte. On s’en va.
Le duo partit sans un mot de plus. Sans un regard pour leur ancien foyer. Afin d’économiser ses forces, Henry prit les commandes du vaisseau tandis que le fugitif était parti s’allonger. Le voyage se passa sans encombre, mais sans distraction non plus, faisant monter le stress des deux à chaque minute qui passait.
Le chasseur posa leur embarcation sur le bout du chemin de ce monde en ruine. Le maître de la keyblade sortit, et put constater l’impact des ténèbres sur la vie. Le ciel était d’un noir profond qui aspirait l’âme de quiconque le regardait. Les arbres morts, aux écorces affaissées, ressemblaient aux doigts crochues d’une sorcière géante, tenant ces ruines dans le creux d’une main. Les herbes qui avaient envahis le chemin, autrefois bien dessiné, craquaient sous ses pieds. Et finalement, une ancienne tour de pierre, complètement ravagé, surplombait toujours cet îlot perdu dans la noirceur.
Avait-il vraiment espéré trouver des réponses ici ? À mesure que le keybladeur s’avançait, observant les cendres cachées dans certaines touffes d’herbes, il ne cessait de se demander pourquoi il avait tenu à venir ici. Après tout, que pouvait-il rester comme livres, comme information, comme vie dans un endroit pareil ? L’espoir venait mourir ici. Son espoir également. Il poursuivit néanmoins sa marche jusqu’à la tour, faisant glisser sa main sur les pierres froides, et parfois ébréchées.
Autrefois, de nombreuses personnes devaient faire un pèlerinage jusqu’à ce lieu de savoir, pour obtenir des perles de sagesse, des conseils de ce magicien. Ce n’était plus le cas. Pourquoi avait-il toujours un train de retard ? Pourquoi avait-il toujours des idées stupides ? Pourquoi ne savait-il rien ? Septimus escalada l’amas de pierres qui formait la « nouvelle tour ». Qu’importe les secrets qui existaient encore dans cette tour, il ne parviendrait pas à les découvrir – pas aussi facilement qu’il se l’était imaginer du moins. Il observa l’horizon.
Le vent balayait ce monde éclaté. Par moment, il parvenait à voir quelques tâches blanches traversées le ciel obscur. Le jeune homme regarda ce manège un moment avant de pouvoir affirmer que ces tâches blanches étaient des feuilles. Dernières rescapées du colossale savoir accumulé ici. Peut-être y avait-il encore un espoir ? Peut-être pouvait-il trouver une réponse parmi les quelques mots survivants de ce désastre ?
-Septi ! Cria son ami.
L’invalide se retourna immédiatement, Armoiries déjà dans sa main. Des rondouillards et des soldats s’approchaient de Henry qui se débattait déjà contre deux ombres qui souhaitaient voler son coeur. Sans perdre de temps, il fonça dans la mêlée, et donna un violent coup d’épaule dans le dos d’un premier balourd, le faisant chuter avec fracas sur le sol. Il donna ensuite un puissant coup dans les jambes du second, et ne s’attarda pas pour voir l’effet qu’avait celui-ci. Son but n’était pas de vaincre ces entités ténébreuses. Son but était de partir aussi indemne que possible avec son ami.
Alors qu’il foudroyait un soldat, un de ces êtres sauta sur lui, pieds en avant, au même moment où le balourd dans son dos lui frappait le crâne. Les deux chocs à la tête le firent tomber à terre, et lui donnèrent envie de vomir. Réprimant comme il pouvait cette nausée, le blond roula sur le côté, et se releva à moitié. Il luttait pour avancer sans tomber en avant. D’un mouvement de main, il envoya deux pierres de l’ancienne tour sur les soldats qui s’avançaient toujours vers son ami qui venait de vaincre une ombre. Profitant de leur déséquilibre, il poussa sur ses jambes, atterrissant aux pieds de son ami qui explosa la second ombre.
-Il est temps de filer!
Le chasseur prit le plus petit dans ses bras, et ensemble, ils retournèrent au vaisseau, fermant rapidement l’accès derrière eux. Malgré le sang qui coulait des jambes et du bras du plus grand, celui-ci retourna au commande, et décolla sans tarder. Ils l’avaient échappé belle. Néanmoins, toute cette course n’avait servie à rien si ce n’est à aggraver leur situation. Maintenant qu’ils n’avaient plus d’endroits où revenir, et qu’ils étaient tous les deux blessés, que devaient-ils faire ?
Des perles de sueurs coulaient sur le front de Septimus alors qu’Henry détruisait systématiquement ses lapins et tortues difformes, faites d’encre. Il ne savait pas comment, ou pourquoi, mais il ressentait Arthur, sa présence, son être, au plus profond de lui. Il avait découvert ces deux derniers jours qu’au prix d’un intense, d’un immense effort, il pouvait se battre comme le poète. Et si ce style de combat ne lui convenait pas, et ne ferait pas le poids face à un guerrier, il avait le mérite de lui en apprendre plus. Plus sur la manière de tuer ce cinglé la prochaine fois qu’il le verrait.
Un autre point bénéfique était que ces attaques simples et faibles devenaient le parfait entraînement pour le chasseur. Ce dernier avait du abandonner ses affaires chez Madame Pop, aussi le blond l’entraînait-il à se battre convenablement avec une arme. Et plus spécifiquement avec une keyblade. En ces temps incertains, il ne pouvait pas laisser son frère démuni et sans arme – et un arc facile à perdre n’était pas une bonne choses. Aussi s’entraînaient-ils tous les deux depuis deux jours. Deux jours de calme et de tranquillité à Sherwood – chose qu’il ne pensait pas possible lorsqu’il était revenu.
-Je peux faire une pause ? Demanda-t-il, essoufflé et couvert d’encres.
-Ok. On reprendra ça plus tard… J’imagine.
Le colosse s’assied par terre alors que l’invalide se dirigea vers le vaisseau. Il lui fallait charger les vêtements de Dee, et son manteau rouge d’apprenti consul. Malgré tout ce qui s’était passé, malgré l’intense sentiment de trahison qu’il ressentait… il ne se voyait pas le jeter tout simplement. Et puis ce manteau avec l’emblème du Consulat pourrait peut-être lui servir un jour prochain. À passer incognito. À Rappeler à tous ce qu’on lui avait fait. À causer des ennuis. Ses sentiments à l’égard des artistes étaient confus. S’il souhaitait prendre sa revanche sur Genesis, et tuer Arthur, il désirait toujours pouvoir revoir le panda, et ses amis.
-T’as décidé où on irait ?
-Ouais… il me faut plus d’infos.
-C’est pas pour ça que tu avais rejoint le Centurio ? Et le Consulat également d’ailleurs ?
-Si… si mais j’ai été un peu occupé.
-Dis plutôt que tu n’as pas cherché ouais.
Le jeune homme sourit, et s’approcha de son ami. Il lui tendit la seule main valide qui lui restait, et l’aida à se remettre sur ses pieds flageollants. Puis, sans prévenir, il arrosa son ami, le trempant complètement de la tête aux pieds.
-Pas d’encre sur mes sièges !
-Tu me le paieras. Bon, on va où ?
-À… la fin des mondes.
-T’es sérieux ? La dernière fois tu as perdu ton bras je te signale ! Et on n’a toujours pas réparé ton armure !
-J’irai sans. Je serai prudent. Et au cas où, tu resteras dans le vaisseau. Il posa sa main sur son épaule. Écoute, un puissant magicien vivait dans ce monde qui a sombré. Si quelqu’un sait quelque chose sur ce qu’on recherche c’est bien lui.
-Son monde a sombré… Qu’est-ce que tu veux trouver ?
-Avec un peu de chance, un indice sur une prochaine piste. Il montra le véhicule d’un signe de tête. Allez, monte. On s’en va.
Le duo partit sans un mot de plus. Sans un regard pour leur ancien foyer. Afin d’économiser ses forces, Henry prit les commandes du vaisseau tandis que le fugitif était parti s’allonger. Le voyage se passa sans encombre, mais sans distraction non plus, faisant monter le stress des deux à chaque minute qui passait.
Le chasseur posa leur embarcation sur le bout du chemin de ce monde en ruine. Le maître de la keyblade sortit, et put constater l’impact des ténèbres sur la vie. Le ciel était d’un noir profond qui aspirait l’âme de quiconque le regardait. Les arbres morts, aux écorces affaissées, ressemblaient aux doigts crochues d’une sorcière géante, tenant ces ruines dans le creux d’une main. Les herbes qui avaient envahis le chemin, autrefois bien dessiné, craquaient sous ses pieds. Et finalement, une ancienne tour de pierre, complètement ravagé, surplombait toujours cet îlot perdu dans la noirceur.
Avait-il vraiment espéré trouver des réponses ici ? À mesure que le keybladeur s’avançait, observant les cendres cachées dans certaines touffes d’herbes, il ne cessait de se demander pourquoi il avait tenu à venir ici. Après tout, que pouvait-il rester comme livres, comme information, comme vie dans un endroit pareil ? L’espoir venait mourir ici. Son espoir également. Il poursuivit néanmoins sa marche jusqu’à la tour, faisant glisser sa main sur les pierres froides, et parfois ébréchées.
Autrefois, de nombreuses personnes devaient faire un pèlerinage jusqu’à ce lieu de savoir, pour obtenir des perles de sagesse, des conseils de ce magicien. Ce n’était plus le cas. Pourquoi avait-il toujours un train de retard ? Pourquoi avait-il toujours des idées stupides ? Pourquoi ne savait-il rien ? Septimus escalada l’amas de pierres qui formait la « nouvelle tour ». Qu’importe les secrets qui existaient encore dans cette tour, il ne parviendrait pas à les découvrir – pas aussi facilement qu’il se l’était imaginer du moins. Il observa l’horizon.
Le vent balayait ce monde éclaté. Par moment, il parvenait à voir quelques tâches blanches traversées le ciel obscur. Le jeune homme regarda ce manège un moment avant de pouvoir affirmer que ces tâches blanches étaient des feuilles. Dernières rescapées du colossale savoir accumulé ici. Peut-être y avait-il encore un espoir ? Peut-être pouvait-il trouver une réponse parmi les quelques mots survivants de ce désastre ?
-Septi ! Cria son ami.
L’invalide se retourna immédiatement, Armoiries déjà dans sa main. Des rondouillards et des soldats s’approchaient de Henry qui se débattait déjà contre deux ombres qui souhaitaient voler son coeur. Sans perdre de temps, il fonça dans la mêlée, et donna un violent coup d’épaule dans le dos d’un premier balourd, le faisant chuter avec fracas sur le sol. Il donna ensuite un puissant coup dans les jambes du second, et ne s’attarda pas pour voir l’effet qu’avait celui-ci. Son but n’était pas de vaincre ces entités ténébreuses. Son but était de partir aussi indemne que possible avec son ami.
Alors qu’il foudroyait un soldat, un de ces êtres sauta sur lui, pieds en avant, au même moment où le balourd dans son dos lui frappait le crâne. Les deux chocs à la tête le firent tomber à terre, et lui donnèrent envie de vomir. Réprimant comme il pouvait cette nausée, le blond roula sur le côté, et se releva à moitié. Il luttait pour avancer sans tomber en avant. D’un mouvement de main, il envoya deux pierres de l’ancienne tour sur les soldats qui s’avançaient toujours vers son ami qui venait de vaincre une ombre. Profitant de leur déséquilibre, il poussa sur ses jambes, atterrissant aux pieds de son ami qui explosa la second ombre.
-Il est temps de filer!
Le chasseur prit le plus petit dans ses bras, et ensemble, ils retournèrent au vaisseau, fermant rapidement l’accès derrière eux. Malgré le sang qui coulait des jambes et du bras du plus grand, celui-ci retourna au commande, et décolla sans tarder. Ils l’avaient échappé belle. Néanmoins, toute cette course n’avait servie à rien si ce n’est à aggraver leur situation. Maintenant qu’ils n’avaient plus d’endroits où revenir, et qu’ils étaient tous les deux blessés, que devaient-ils faire ?