Première Manche

Le feu ronflait dans la cheminé, profondément rassurant. La température, sans être satisfaisante, était au moins supportable. Les narines de Naran s’étaient habituée à l’odeur de poisson omniprésente ; Ses membres transit s’étaient remis du froid polaire qui régnait à l’extérieur.
Blottie dans cette maison discrète, nichée au cœur de Port Royal, la mercenaire pouvait entendre les explosions et éclats de voix alentour cesser peu à peu. Les émeutes perdaient de leur énergie, gelées par le vent glacial.

A l’abris, et couverte d’un épais édredon, Naran observait ses hôtes.
Roje était assis à sa gauche. Le jeune homme avait une main à son menton, caressant sa courte barbe. Il se mordait la lèvre, perplexe.
Face à lui, sa mère Iriye trônait sur un large fauteuil de vannerie. Ses mains fripées pianotaient impatiemment sur ses genoux. Alors que le foulard qui couvrait ses cheveux glissa, son visage ridé dévoilait un sourire plein de fossettes.

Mère et fils scrutaient le damier placé sur la table basse entre eux deux. Une quarantaine de pièces sculptées occupaient le plateau. Tour à tour, ils déplaçaient leurs pions avec une concentration déconcertante.
Iriye et Roje se disputaient une partie de Gungi. Un jeu étrange, surement une de ces chinoiseries que les huns avaient longtemps méprisées.
Sur un damier de neuf cases sur neuf, des pièces de différentes valeurs se disputaient une bataille sans merci. Les règles semblaient tout à fait obscures pour Naran, qui observait les joueurs empiler leurs pièces et s’emparer de celle de leurs adversaires.  

En face de Naran, Riel et Lira, fascinés, observaient leur grand-mère jouer. C’était les ainés de Roje, des jumeaux d’une dizaine d’année. Leurs visages ambrées si similaires, encadrés de boucles brunes et d’oreilles légèrement décollée, étaient entièrement concentrés sur ce qu’il passait sur le plateau, ignorant le délicieux fumet de cochon rôti qui envahissait peu à peu la demeure. Le dernier né de la fratrie, un bébé de quelques mois, dormais sur les genoux de son père.
Alors que la partie touchait à sa fin, la femme de Roje vint appeler tout le monde à table. Lamira était une femme petite et ronde, aux gestes habiles et délicat. Ses yeux noisette scannait la salle, souriant en voyant Roje et ses enfants passionnés par le match.

Iriye, comme toute matriarche acariâtre qui se respecte, eut un grognement désapprobateur à l’irruption de sa belle-fille.
« Je ne vous laisserait pas me priver d’une opportunité d’humilier mon fils ! » déclara-t-elle sur un ton sec, avant de placer une dernière pièce.
Roe eut l’air soudainement déconfit. Sa main hésita un instant au-dessus du plateau, avant de se saisir d’un pion. Une fois qu’il l’eut posé, Iriye ricana.
« Comme ton père, tu n’apprendras jamais ! » A son tour, elle plaça sa pièce, un rictus de satisfaction sur le visage. « Karast ! » Dit-elle avec satisfaction, marquant ainsi sa victoire.

A la victoire de la grand-mère, le calme des enfants fut soudainement rompu. Riel et Lira coursèrent vers la table à manger, bavardant abondamment. Deux enfants plus jeune, trainant derrière eux d’épaisses couverture, firent irruption dans l’arrière-boutique pour s’installer à table.
Rieur, Roje admit aisément sa défaite. Il pris sur sa hanche son dernier né, et alla embrasser sa femme. Son sourire sembla suffisant pour apaiser son épouse, qui ne releva pas le ton d’Iriye.

Roje essaya bien d’instaurer un peu d’ordre à la tablée, mais l’arrivée du cochonnet fumant mis fin à tout espoir de bonne manière. Les quatre enfants se jetèrent sur la viande avec avidité, sous le regard appréciateur de leur mère. Les manches de leurs pulls et vestes multicolores étaient momentanément retroussées, pour les laisser manger avec leurs mains potelés.
« Il faut vous servir, ou il n’en restera plus ! » Lui glissa Lamira. Naran ne se fit pas prier, et arracha un beau morceau, qu’elle entama avec vigueur.

Alors que tous dévoraient la viande qui leur était présenté, Roje pris quelques minutes pour murmurer une prière. Il avait sorti de son col un pendentif sculpté à l’image de Triton, éternel des Océans, et lui soufflait quelques mots, les yeux fermés.
Voyant Naran fixer le jeune homme avec étonnement, Iriye s’exclama avec un sourire taquin : « Ne faites pas attention à mon fils, il a été endoctriné par des abrutis ! » Roje ne semblait pas en prendre ombrage, répliquant avec amusement : « Ne faites pas attention à ma mère, la fumée lui a fait fondre le cerveau ! »
Après la viande, Lamira servit un large pot de soupe de haricot, versé dans des bols de bois. Vint ensuite le plat que tous attendaient. Avec adresse, la jeune épouse fit frire dans un baquet d’huile bouillante une vingtaine de pâtisserie, qu’elle tendit encore brulante à Naran et sa famille.
L’odeur était à tomber, mais le gout était encore plus phénoménal. Délicatement croustillant à l’extérieur, doux et fruité à l’intérieur ; La pâtisserie était un véritable succès.


Le repas avait été copieux. Les enfants semblaient s’endormir sur leurs assiettes, repu comme ils ne l’avaient pas été depuis des jours. Roje alla les coucher dans la pièce à l’étage, prenant les plus jeunes par la main. Lamira donna le sein à son dernier né, avant de le placer dans un berceau couvert de fourrures. Iriye clopina vers son fauteuil près de l’âtre, où elle se mis à raccommoder un manteau d’enfant.  
Finalement, Naran fut installée près du feu, pour partager avec les trois adultes de la famille un généreux verre de rhum.

L’ambiance festive du repas était retombée. Le visage rieur de Roje s’était mué en un sourire neutre, tandis que Lamira sirotait son rhum silencieusement. Iriye pris la parole, le ton grave.
« On ne tiendra pas plus d’un mois. » Le regard de la matriarche se perdit dans son verre. « La plupart des familles n’ont plus de quoi se chauffer. Déjà la nourriture vient à manquer, alors que ces imbéciles de pirate nous pillent de tout côté. »
« Il faut que le Centurio remette la situation en ordre. Où il ne restera rien de Port Royal. »

Bien, j’viens de finir le lecteur de ton exploit, et j’dois dire un truc… J’ai adoré, tout simplement.

Et j’vais dire pourquoi j’aime beaucoup cet rp ! Simplement parce que tu prends ton temps, le temps de faire les choses et au final, l’objectif de celui en prend sens. C’est une jolie phrase pour rien dire. Donc, pour dire que, l’objectif final prend son sens en terminant le rp. Il n’est pas dit explicitement, mais nous le comprenant en prenant le temps de lire tout ce qui se passe.

Alors, j’sais pas si j’suis compris, mais j’veux simplement dire que si tu cherchais à impliquer ton lecteur dans l’histoire ? C’est une parfaite réussite. Après, j’essaye d’être évasif pour donner l’envie au lecteur de commentaire à voir ceci.

D’ailleurs, tu m’as appris la découverte d’un jeu de société, j’ignorais complètement le truc et j’ai aimé la réflexion de Naran. Enfin, c’qui est drôle dans toutes l’histoire, nous avons très peu de réflexion de ton personnage. Tout comme elle, nous sommes des spectateurs de cette scène et nous observons avec elle, le plaisir de la découverte est partagé avec ton personnage.

Plus j’avance, plus j’me rends compte que j’ai rien à dire « en mal » de ton rp. Vraiment, j’ai été conquis en lisant ça.

Vraiment, j’viens de refaire un passage comme ça, et j’ai vraiment rien à rajouter. En vrai, j’ai presque l’impression d’être plongé dans un songe en lisant ton rp. C’est beau, c’est bien écrit et j’aime lire ça. Maintenant, j’me rends compte que j’te balance masse pression pour la suite. Tu vas finir par te poser masse de question, pour essayer de faire aussi bien afin de conserver mon approbation sur ton écrit !

Sauf que voilà, j’aime bien ce que tu écris, c’était vraiment cool à voir. Merci de m’avoir demandé à noter ça.

Exploit accompli.


Très Facile : 7 points d'expérience + 60 munnies + 1 PS en Défense et un bonus en Dextérité !