Vous ai-je déjà parlé d’Erik Woods ? Probablement.
Mais si vous n’avez pas suivi l’histoire depuis le début, il est peut-être nécessaire de faire un rappel des faits.
Erik Woods est un homme qu’Agon Wiley n’a rencontré qu’une fois — et avec qui il n’a passé que quelques heures en soi.
Et pourtant, il s’agit aujourd’hui de la personne qui lui est la plus proche. Pour une raison simple. Le Agon Wiley revenu d’Illusiopolis où il fut envoyé par le Sanctum n’est autre que le fameux Erik Woods.
Je ne vais pas vous refaire toute l’histoire, mais l’idée était pour lui de quitter la ville-refuge rapidement et tout ce qui lui était venu en tête avait été de prendre l’identité du prêtre.
Il passerait un temps au Sanctum, sans se faire remarquer, puis repartirait aussi discrètement qu’il était venu.
C’est ce qu’il avait espéré.
Depuis, il était devenu un visage connu ayant prononcé les Sacrements pour les hommes du Sanctum tombés contre Swain, avait couru le Domaine pour lever des fonds pour la reconstruction de la Citadelle, et reçu des missions de la bouche même de Haut-Prêtres. Autant dire que son désir d’anonymat n’avait pas été satisfait.
Mais le couperet est toujours là. Peut-être même plus qu’avant. Celui de se faire découvrir, celui que l’on se rende compte de la supercherie.
Il ne peut pas rester indéfiniment au sein de ce culte, et s’il ne sait pas encore exactement comment amener son départ (et surtout faire en sorte que le Sanctum ne revienne pas lui coller au train), il commence à examiner ses options de retraite. Ses mondes de retraite.
Assis sur l’un des bancs inconfortables de la station Shinra, Eclaireur Spécial Destinations Vacances en mains, il élimine déjà d’office les mondes réputés à transformation. Et puis quoi encore ?
Il ne va pas pas passer le restant de ses jours en animal des savanes — adieu Terre des Lions ;
Ou à sursauter à la vue de chacun de ses voisins — adieu Ville d’Halloween ;
Ou encore à être entouré de jouets parlants — adieu Monde du Jouet.
Finir en poisson rouge ? Non merci — adieu Atlantica.
D’autres mondes valsent tout aussi vite.
Hors de question de vivre une vie par cycle — adieu Fantasia ;
Ou de se faire tuer par d'immenses monstres infâmes vus à la télévision — adieu Oerba.
Il ne se voit pas passer ses jours entre enfants réunis en sorte de gang des îles, indiens fumeurs de pipes et pirates fêlés — adieu Pays Imaginaire.
Il lui faut aussi éviter tout monde lié de trop près au Sanctum.
Adieu Domaine Enchanté, quartier général du Culte.
Adieu Château Disney, quartier général des alliés du Culte cette fois-ci. Et puis de toutes les manières la ville est tout sauf habitable se dit-il.
Ne pas songer aux mondes ayant teint l’histoire d’Agon Wiley ou bien théâtre de ses troubles passés à lui, Erik Woods.
Adieu Palais des Rêves, monde d’origine du prêtre.
Adieu Illusiopolis, monde de ses emmerdements criminels.
Quitte à partir, autant éviter la guerre.
Adieu Jardin Radieux, adieu Cité des Rêves, adieu Terre des Dragons. Aucune envie de se trouver dans un monde sous l’égide du Consulat avec une guerre ouverte contre deux autres factions.
Adieu Château de la Bête, adieu Agrabah, mondes sous le joug de la Coalition Noire. Sans parler de Sherwood. C’est conflit armé actuellement là-bas vous savez ?
Adieu Cité du Crépuscule.
Restent le Colisée de l’Olympe, le Nouveau Monde, les Histoires de Grimm, la Conquête de l’Ouest, Port Royal, San Fransokyo et la Costa del Sol.
Il écarte le Nouveau Monde. Sombres rumeurs de conflits dans la région.
Sur ceux qui restent, il en est qui ont sa préférence mais.. une main se pose sur son épaule et l’arrache à sa réflexion.
« — Tu as fini ? Je commence ma pause, j’aimerais bien y jeter un oeil. »
Lutgard regarde par-dessus son épaule avec un sourire taquin. « C’est pas avec la quête que tu vas pouvoir te payer des vacances Pacha au Colisée. » La jeune femme, une agent de la Shinra originaire du Domaine et affectée à la Station, s’est rapprochée d’Agon Wiley à force des passages réguliers de ce dernier. Tous les trois jours, il vient acheter l’Eclaireur qui est vendu au kiosque de la station.
Joues un peu rondes et marquées de tâches de rousseur, « Lut’ » comme on l’appelle a son charme. Lèvres trop fines naturellement rosées, mais grands yeux noisette expressifs assez marquants.
« — C’était plus une question de curiosité. Tiens, je te le rends. Merci, se défend-t-il calmement en lui tendant les feuillets qui composent le numéro spécial.
- Le mois prochain je me paie une semaine à la Conquête de l’Ouest. Ca a l’air énorme. »
Il retient un commentaire en guise de répartie trop piquant pour le respectable de sa soi-disant profession cléricale.
« — J’espère que tu t’y plairas.
- Tu restes un peu par ici ? J’ai un moment là donc si tu veux…
- Pas possible là maintenant. Mais si t’as envie je passerai à la fin de ton service.
- 18h ! Ne sois pas en retard ! »
Il acquiesce avant de s'éloigner, passer les portes du bâtiment et poser ses pieds sur le chemin qui rejoint la Grand Voie qui mène à la Cité. Dehors, le soleil tape — et au loin, le pont allant vers la Citadelle semble onduler comme une vague blanchâtre, la ville s’agiter comme un spectre bruyant. Erik souffle avant de prendre une grande gorgée d'eau à sa gourde.
Ne reste qu’à trouver une façon de négocier son départ sans que cela ne le mette en conflit avec le Sanctum — Erik Woods, aussi mauvais peut être son karma, n’aime en vérité pas les situations trop délicates. La simplicité lui va mieux au teint.
Il contemple toutefois la possibilité que tout ceci déraille plus que ce n’est déjà le cas.
Il va falloir que son plan prenne en compte assez de précautions pour que l’organisation ne lui mette pas la main dessus dans le pire des cas.
Mais si vous n’avez pas suivi l’histoire depuis le début, il est peut-être nécessaire de faire un rappel des faits.
Erik Woods est un homme qu’Agon Wiley n’a rencontré qu’une fois — et avec qui il n’a passé que quelques heures en soi.
Et pourtant, il s’agit aujourd’hui de la personne qui lui est la plus proche. Pour une raison simple. Le Agon Wiley revenu d’Illusiopolis où il fut envoyé par le Sanctum n’est autre que le fameux Erik Woods.
Je ne vais pas vous refaire toute l’histoire, mais l’idée était pour lui de quitter la ville-refuge rapidement et tout ce qui lui était venu en tête avait été de prendre l’identité du prêtre.
Il passerait un temps au Sanctum, sans se faire remarquer, puis repartirait aussi discrètement qu’il était venu.
C’est ce qu’il avait espéré.
Depuis, il était devenu un visage connu ayant prononcé les Sacrements pour les hommes du Sanctum tombés contre Swain, avait couru le Domaine pour lever des fonds pour la reconstruction de la Citadelle, et reçu des missions de la bouche même de Haut-Prêtres. Autant dire que son désir d’anonymat n’avait pas été satisfait.
Mais le couperet est toujours là. Peut-être même plus qu’avant. Celui de se faire découvrir, celui que l’on se rende compte de la supercherie.
Il ne peut pas rester indéfiniment au sein de ce culte, et s’il ne sait pas encore exactement comment amener son départ (et surtout faire en sorte que le Sanctum ne revienne pas lui coller au train), il commence à examiner ses options de retraite. Ses mondes de retraite.
Assis sur l’un des bancs inconfortables de la station Shinra, Eclaireur Spécial Destinations Vacances en mains, il élimine déjà d’office les mondes réputés à transformation. Et puis quoi encore ?
Il ne va pas pas passer le restant de ses jours en animal des savanes — adieu Terre des Lions ;
Ou à sursauter à la vue de chacun de ses voisins — adieu Ville d’Halloween ;
Ou encore à être entouré de jouets parlants — adieu Monde du Jouet.
Finir en poisson rouge ? Non merci — adieu Atlantica.
D’autres mondes valsent tout aussi vite.
Hors de question de vivre une vie par cycle — adieu Fantasia ;
Ou de se faire tuer par d'immenses monstres infâmes vus à la télévision — adieu Oerba.
Il ne se voit pas passer ses jours entre enfants réunis en sorte de gang des îles, indiens fumeurs de pipes et pirates fêlés — adieu Pays Imaginaire.
Il lui faut aussi éviter tout monde lié de trop près au Sanctum.
Adieu Domaine Enchanté, quartier général du Culte.
Adieu Château Disney, quartier général des alliés du Culte cette fois-ci. Et puis de toutes les manières la ville est tout sauf habitable se dit-il.
Ne pas songer aux mondes ayant teint l’histoire d’Agon Wiley ou bien théâtre de ses troubles passés à lui, Erik Woods.
Adieu Palais des Rêves, monde d’origine du prêtre.
Adieu Illusiopolis, monde de ses emmerdements criminels.
Quitte à partir, autant éviter la guerre.
Adieu Jardin Radieux, adieu Cité des Rêves, adieu Terre des Dragons. Aucune envie de se trouver dans un monde sous l’égide du Consulat avec une guerre ouverte contre deux autres factions.
Adieu Château de la Bête, adieu Agrabah, mondes sous le joug de la Coalition Noire. Sans parler de Sherwood. C’est conflit armé actuellement là-bas vous savez ?
Adieu Cité du Crépuscule.
Restent le Colisée de l’Olympe, le Nouveau Monde, les Histoires de Grimm, la Conquête de l’Ouest, Port Royal, San Fransokyo et la Costa del Sol.
Il écarte le Nouveau Monde. Sombres rumeurs de conflits dans la région.
Sur ceux qui restent, il en est qui ont sa préférence mais.. une main se pose sur son épaule et l’arrache à sa réflexion.
« — Tu as fini ? Je commence ma pause, j’aimerais bien y jeter un oeil. »
Lutgard regarde par-dessus son épaule avec un sourire taquin. « C’est pas avec la quête que tu vas pouvoir te payer des vacances Pacha au Colisée. » La jeune femme, une agent de la Shinra originaire du Domaine et affectée à la Station, s’est rapprochée d’Agon Wiley à force des passages réguliers de ce dernier. Tous les trois jours, il vient acheter l’Eclaireur qui est vendu au kiosque de la station.
Joues un peu rondes et marquées de tâches de rousseur, « Lut’ » comme on l’appelle a son charme. Lèvres trop fines naturellement rosées, mais grands yeux noisette expressifs assez marquants.
« — C’était plus une question de curiosité. Tiens, je te le rends. Merci, se défend-t-il calmement en lui tendant les feuillets qui composent le numéro spécial.
- Le mois prochain je me paie une semaine à la Conquête de l’Ouest. Ca a l’air énorme. »
Il retient un commentaire en guise de répartie trop piquant pour le respectable de sa soi-disant profession cléricale.
« — J’espère que tu t’y plairas.
- Tu restes un peu par ici ? J’ai un moment là donc si tu veux…
- Pas possible là maintenant. Mais si t’as envie je passerai à la fin de ton service.
- 18h ! Ne sois pas en retard ! »
Il acquiesce avant de s'éloigner, passer les portes du bâtiment et poser ses pieds sur le chemin qui rejoint la Grand Voie qui mène à la Cité. Dehors, le soleil tape — et au loin, le pont allant vers la Citadelle semble onduler comme une vague blanchâtre, la ville s’agiter comme un spectre bruyant. Erik souffle avant de prendre une grande gorgée d'eau à sa gourde.
Ne reste qu’à trouver une façon de négocier son départ sans que cela ne le mette en conflit avec le Sanctum — Erik Woods, aussi mauvais peut être son karma, n’aime en vérité pas les situations trop délicates. La simplicité lui va mieux au teint.
Il contemple toutefois la possibilité que tout ceci déraille plus que ce n’est déjà le cas.
Il va falloir que son plan prenne en compte assez de précautions pour que l’organisation ne lui mette pas la main dessus dans le pire des cas.