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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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« Stand up all the night and call the fight ! Let your mind go wild before the light ! Here… »

Je ferme cette boîte à étrangetés musicales une fois de plus. J’ai l’intime impression que Francis fait exprès de mettre les musiques que j’apprécie le moins quand nous sommes sur les routes stellaires. Cette fois-ci, il ne dit rien. Il sourit et pouffe légèrement de rire. Il se moque de moi, presque. Nous avançons dans cette réalité étrange que j’ai encore du mal à appréhender. Je ne suis pas à l’aise ici, c’est si différent de chez moi. De plus, je ne peux pas sortir du vaisseau dans le vide, même si un jour l’odeur de Francis pourrait m’y pousser.

« Qu’est-ce qu’on va faire à Costa del Sol déjà Madame Song ? J’ai pas lu l’ordre de mission, ça me paraissait laborieux et il y avait plein de mots dessus.
- Vous êtes désespérant Francis.
- Peut-être mais je sais toujours pas ce qu’on va faire là-bas… Vous m’offrez des vacances c’est ça ? Vous inquiétez pas ma femme n’est pas jalouse, héhé !
- Quel esprit Francis. Nous allons arrêter un chocolamancien qui se fait appeler «  Le Confiseur ».

Francis éclate de rire. Ses grosses joues deviennent rouges écarlates et je vois même de la transpiration supplémentaire sortir de son crâne. Il rit tellement qu’il en pleure. Après quelques instants, il se reprend et me regarde :

« Non mais c’est une blague ?
- Absolument pas. Cet individu a manifestement décidé de mener des actes terroristes contre des complexes hôteliers de notre entreprise en les aspergeant de chocolat.
- Chocolat noir ou chocolat blanc ?
- Qu’est-ce qu’on en a à faire Francis de la couleur du chocolat ?
- Ah c’est sérieux ? Je pensais que c’était une blague pour camoufler votre petit cadeau.
- Quel petit cadeau ?
- Bah le séjour à la station Agrabah de la Costa del Sol.
- Ce n’est pas un cadeau, nous sommes en mission Francis et je suis mariée je vous rappelle.
- Moi aussi Madame Song, mais je ne suis jamais contre un petit écart.
- Hé bien moi si, cochon !
- A votre service Madame Song ! »

Je ne peux pas en vouloir à Francis sur ce coup-là. Il est vrai que la mission m’a également… interpelé. Cela me paraît tellement dérisoire, j’ai même relu plusieurs fois certains mots pour être sûre que je comprenais bien. J’ai même vérifié s’il n’y avait pas un code caché. Nous avançons toujours sur les routes stellaires, nous ne sommes plus très loin de la Costa del Sol. Le bruit du vaisseau est le seul son qui se fait entendre pour l’instant, avec la respiration de Francis. Je réfléchis à comment attraper ce Confiseur, il paraît qu’il va s’attaquer à la station Agrabah, une sorte d’hôtel inspiré de ce monde emblématique de l’Orient. Qu’est-ce qui motive ces actes et pourquoi a t-il pris un surnom aussi ridicule ? Tant de questions pour si peu d’informations. De plus, comment lutter contre un magicien du chocolat ? Je n’en ai jamais affronté et je ne sais pas de quoi il est réellement capable. Sans compter que je suis sensée le retourner pour qu’il finisse par travailler pour la Shin-Ra. Une idée commence à me venir, lorsque Francis décide de briser ma réflexion de sa voix aussi grasse que son ventre.

« Euh… Madame Song ?
- Oui Francis ? J’espère que tu as une bonne excuse pour interrompre ma réflexion.
- Je crois qu’on est suivis.
- Comment ça nous sommes suivis ? Mais par qui ?
- Par quoi plutôt…
- Exprimez vous clairement et arrêtez de tourner autour du pot. On dirait un jeune puceau.
- Deux vaisseaux sans-cœurs nous suivent… »

J’écarquille les yeux. Deux vaisseaux sans-cœurs. Je regarde sur les différents appareils placés devant nous : deux points rouges sont effectivement apparus. Ils ont la même taille que nous, mais ils sont deux. Comment va-t-on en sortir ? Je ne sais pas piloter ces engins, mon unique espoir repose sur Francis, autant dire pas grand chose et j’en suis navrée croyez-moi.

« Francis, sortez-nous de là ! »

Francis m’obéit immédiatement et abaisse un levier sur le tableau de bord, je m’accroche à mon siège en observant une augmentation de vitesse significative par rapport à notre allure précédente. Francis en profite pour remettre de la musique.

« Ça me déplairait pas que tu m’embrasses, nanana ! Mais faut saisir ta chance avant qu’elle passe, nanana ! Si tu cherches un truc pour briser la glace, banana banana banana ! »

Les deux vaisseaux sans-cœurs accélèrent également et foncent pour nous suivre de près. Leurs vaisseaux semblent plus réactifs que la vieille carlingue de Francis. Ce dernier donne de petits coups de manette pour les repousser un peu. Soudainement, nos agresseurs se mettent à nous tirer dessus !

« C’est le dessert que sert l’abominable homme des neiges à l’abominable enfant teenage, un amour de dessert ! »

Je regarde Francis, furieuse :

« Mais sortez-nous de là au lieu d’écouter vos singeries ! Ils sont en train de nous tirer dessus comme des lapins ! 
- Accrochez-vous, ça va zooker ! »

Francis braque sa manette brusquement, nous effectuons une spirale vers la droite. Je manque de peu de vomir. On va tous mourir ! Francis continue à effectuer des mouvements à nous retourner l’estomac, nous esquivons les tirs envoyés par les vaisseaux sans-cœurs. Un des agresseurs se place proche de notre aile droite, je peux le voir depuis la cabine. Un échange de regard à Francis suffit à ne pas me faire comprendre. En effet, j’aurai proposé l’esquive ou dévier notre trajectoire. Mais non, Francis avait une toute autre pensée pour nous sortir de cette passe difficile de notre aventure. Alliant ses deux demi-neurones restants, il choisit l’opposée de mon idée : foncer dans le tas !

Francis donne un coup de manette violent sur la droite, notre vaisseau s’encastre dans celui des sans-cœurs. L’appareil ennemi est endommagé et le nôtre commence à avoir des boutons rouges clignotant partout. Bien, maintenant nous sommes attachés au vaisseau sans-cœur. Francis a dû mal à reprendre le contrôle de la manette, l’aile droite étant en partie plus difficile à contrôler vu le vaisseau qu’il a empalé dessus ! Mais quel génie !


« Francis, c’est pas le moment de s’amuser !
- Attendez, on va bientôt arriver, je vais me débarrasser de lui ! Héhéhé ! »

Quand Francis rit, fuyez.

Nous approchons effectivement du monde de la Costa del Sol. Francis fait en sorte de se mettre en ligne de mire du second vaisseau sans-cœur. Le vaisseau tire dans notre direction, il nous touche à l’arrière de plein fouet, mais également sur l’aile droite. L’aile droite est en si mauvaise état qu’elle cède, nous libérant de la menace. La poursuite s’achève et nous…


« Francis ! Comment fait-on pour atterrir sans aile droite ?! Espèce de fou furieux, on va mourir comme des gueux par votre faute ! On va s’écraser !
- Accrochez vous pour l’atterrissage ! »

Nous entrons dans le monde de la Costa del Sol. Nous voyons la piste d’atterrissage de la Shin-Ra. Les agents de contrôle rentrent en communication avec nous :

« Tour de contrôle à véhicule Shin-Ra A1-05-H. Demande de situation. »

Je prends l’antenne de communication avant que Francis n’aggrave notre cas.

« Nous avons été attaqué par des vaisseaux sans-cœurs, nous allons nous écraser sur la piste ! Dégagez le passage, je suis un agent en mission et amenez des extincteurs sur la piste ! TOUT DE SUITE ! »

A peine finie, je jette l’antenne et m’accroche à mon siège. Le vaisseau tremble de partout, la bedaine de Francis va et vient au gré des vibrations, toute la partie droite du vaisseau est en feu. Nous avons peut-être encore un espoir ? Francis se concentre une dernière fois. Nous nous écrasons lourdement et lamentablement sur la piste d’atterrissage, nous voltigeons sur au moins deux cents mètres dans un fracas de métal et de feu. Je perds  subitement connaissance peu après l’impact.

Lorsque je me réveille, je suis encore accrochée à mon siège. Francis aussi. Il a quelques égratignures, mais il ne semble pas être mort et il bouge encore. Je sens la chaleur du feu, et l’odeur du carburant. Nous avons la tête en bas.  Il va falloir faire vite. Je me concentre et je desserre la ceinture de sécurité de Francis à distance, il s’écrase sur le sol en ricanant.


« Sortez nous de là, imbécile !
- C’était drôle non ? Vous auriez vu votre tête quand on s’est écrasés !
- On va finir comme vos saucisses au barbecue si vous ne me sortez pas tout de suite ! »

Il s’avance en rampant vers moi. Quand il est en dessous, je défais ma ceinture et tombe sur lui. Je l’écrase mais mon poids ne doit pas lui être insupportable. Le contraire aurait été plus violent. Des agents de la Shin-Ra arrivent avec des extincteurs pour nous aider à sortir de là. Un charmant jeune homme s’approche de moi.

« Vous allez bien ? Vous avez une chance inouïe d’avoir survécu au crash ! »

Je remets mes cheveux correctement et je déclare, d’un air sérieux mais néanmoins charmeur :

« Je suis un agent de la Shin-Ra, rien d’extraordinaire. 
- Ouais enfin vous avez quand même crié comme une petite fille, hein, Madame Song.
- Ahaha ! je vois ! Tâchez de voir avec le médecin si tout va bien pour vous deux. »

Hé bien sûr, il fallait que Francis vienne me détruire ce petit moment de réconfort. Quel goret.

« Allez voir le médecin et rejoignez-moi à la station Agrabah après ! On a perdu assez de temps comme ça !
- Ok ! »

Quel sauvage ce Francis ! Furieuse, je pars seule vers la station, le pas décidé. Il a intérêt à être coopératif le Confiseur, sinon je vais lui arracher ses petites confiseries et les donner à manger à Francis. Un nouveau concept culinaire. Je trouve enfin la station après une bonne demi-heure de marche. Un beau bâtiment. Je ne suis jamais allée à Agrabah mais l’architecture semble correspondre à ce que j’ai pu en entendre. Des murs blancs, des tissus chamarrés, couleurs exubérantes, serviteurs en tenues que je devine traditionnelles. De beaux jardins et des fontaines stylisées agrémentent le tout. Je rentre dans le hall et je m’avance vers la réception.

« Madame Song.
- Oui, c’est à quel sujet ?
- J’ai une chambre au nom de Madame Song.
- Ah oui, bien sûr. Je vais vous y conduire Madame. »

Ma chambre est grande, trois pièces. Un vrai petit appartement aux couleurs et aux tons orientaux. Une belle vue sur la mer. La température est élevée. Je sens qu’on va passer un agréable moment, comme d’habitude. Je défais les quelques affaires ayant survécus au crash sur le lit de ma chambre. Les vêtements les plus importants pour ma mission étaient saufs, je me sentais déjà plus tranquille, même si le stress post-traumatique du crash était encore bien là. Je décidai de me reposer aujourd’hui, me contentant de faire le tour des installations, accompagnée de ma fidèle ombrelle, protectrice de ma peau contre les agressions du soleil chatoyant de ce monde.  Je déambule, l’air las, telle une étrangère forte étrange avec son ombrelle au milieu de ces petites gens aux corps bronzés et dénudés. Je me demande comment autant de paysans et de va-nu-pieds peuvent se payer des vacances aussi belles ici. Je longe le front de mer de la Costa del Sol, observant tout ce beau monde s’exposer aux rayons du soleil. La plage semble sans fin et est bondée. C’est à se demander si ces gens ne sont pas des fourmis déguisées en humains. Une colonie de fourmis en vacances. Je m’arrête un instant pour calmer mon esprit. Je ne dois pas m’emballer avec des idées farfelues. Même si je me refuse de l’avouer, j’ai eu peur. J’ai eu très peur tout à l’heure. J’ai bien cru que c’était la fin pour moi. Heureusement pour moi, le destin a, semble t-il, autre chose de prévu pour moi.

« Pardonnez-moi de vous importuner gente dame, mais pourrai-je vous parler un instant ? » dit une voix mielleuse, presque fondante. Je me retourne lentement avec un demi-sourire.

C’est une voix masculine, elle a un caractère que je trouve forte étrange. C’est bizarre de le dire ainsi, mais sa voix était comme sucrée. Si le chocolat avait une voix, ce serait celle-ci. Jamais je n’avais ressenti quelque chose de similaire. L’homme semble être un gentilhomme. Il a la peau bronzée, malgré tout. Il porte un costume et un chapeau blancs. Il arbore un large sourire, c’est un homme qui a l’air doux. Il a des cheveux mi-longs, gominés vers l’arrière.


« Que puis-je faire pour vous, Monsieur ? » répondis-je, arborant un sourire neutre. J’ai horreur d’être importunée dans les rues, surtout après échappée de peu à une mort qui semblait certaine. J’espère que cet individu a une bonne excuse.

« Il y a une réception ce soir à la station Agrabah de la Shin-Ra. Votre élégance et votre beauté m’ont immédiatement amené à penser que je devais me dépêcher de choisir une cavalière de goût avant qu’il ne soit trop tard. Je m’appelle Lucien Bromard, je suis ici en touriste ! Acceptez-vous mon invitation ? Je vous garantie que vous ne le regretterez pas. » dit le gentilhomme. Lucien Bromard, cela ressemble furieusement à un nom d’emprunt.

Cependant, il m’a confié une information importante : il y a une réception ce soir à la station. Humilier les invités serait un moyen de nuire à la Shin-Ra et sa réputation. Ma cible y sera probablement aussi. Suivons ce Lucien, fort louche par ailleurs, pour voir où mène cette piste. Et après ce que je viens de vivre, une petite danse ne me fera pas de mal. Ce gentilhomme me raccompagne à la station Agrabah après que j’ai accepté son invitation. Et j’imagine que mon accentuation de roulage de hanches a dû lui plaire. Parcontre j’ai un sacré mal de dos maintenant. Déjà que ce n’est pas la fête aujourd’hui, là c’est encore pire. Je me vautre sur le lit, épuisée. Je m’endors rapidement.

Quelques heures plus tard, au crépuscule, je reprends conscience. Je regarde l’horloge de la chambre : 18h. J’ai intérêt à me préparer rapidement. Je fonce dans la salle de bains pour enfiler ma tenue de soirée, une longue qipao verte. Je mets mes boucles d’oreilles en faux or, mes bracelets et mon maquillage. Je suis en mission, mais il ne faut pas oublier d’appâter le terroriste si possible. Je sors de ma chambre, je n’oublie pas de dissimuler quelques couteaux de lancer dans ma pochette. Au cas où. Je me dirige vers la chambre voisine, celle de Francis. Je tape à la porte.

Francis en robe de chambre m’ouvre au bout de quelques secondes. Il a osé.


« Mais qu’est-ce que vous faîtes comme ça ? Grouillez vous de vous habiller !
- Oui, oui ça va ! Le Choco-truc attendra cinq minutes de plus. On est pas aux pièces !
- Bon aller vous changez derrière ce paravent, je vais vous expliquer notre stratégie pour ce soir. » dis-je tout en allant m’asseoir dans un fauteuil à l’opposé du paravent dans la pièce.

Francis se « glisse » derrière le paravent et commence à s’habiller. Se faisant, je commence à déplier notre plan :


«  Je vais me servir du gentilhomme pour rejoindre cette réception. Je tenterai de récolter des informations sur ce Confiseur terroriste. Vous, Francis, vous resterez aux aguets. Vous resterez au buffet et garderez un œil sur tous les gens présents et voir s’il n’y a pas des activités louches en lien avec notre affaire. Si vous avez des informations à me transmettre, prenez une coupe de champagne au bar et je vous rejoindrai. En cas d’urgences, allez aux toilettes et je vous suivrai. Compris ?

- Tout à fait. Vous inquiétez pas, dans ma jeunesse j’étais un agent de terrain. Les années sont passées mais les réflexes : ils sont toujours là, bien présents. » dit-il.

Nous verrons cela, Francis. Nous verrons. En attendant qu’il finisse de s’habiller, je descends à l’entrée de la station pour rejoindre mon cavalier, ce mystérieux Lucien Bromard. Ce dernier a sorti les grands moyens pour sa proie d’un soir manifestement : smoking bien taillé, sourire charmant et un certain charisme. Je sens que nous allons rigoler. Ce soir, je vais jouer la jeune demoiselle qui aime les flatteries mais qui fait semblant de résister pour faire durer la partie « charme ».


« Bonsoir Lucien. Je vois que vous avez sorti les grands moyens. » dis-je avec un large sourire feinté.

Mon interlocuteur me sourit en retour puis me tend son bras, comme pour que je le saisisse. Ce que je fais, bien entendu. Nous nous dirigeons vers la salle où la réception a lieu. Nous devons être une centaine, sans compter les serviteurs. La salle est rectangulaire, avec une piste de danse en son centre qui est relativement large. Sur le côté droit se trouve le buffet avec des portes donnant certainement accès aux cuisines. Au fond, les musiciens ont pris place et ont débuté leurs premiers morceaux, pour l’instant peu suivis par les invités qui en sont encore à leurs flûtes de champagne. Sur le côté gauche, les tables pour les invités qui préfèrent manger assis. Trônant les différentes tables, le bar. Je remarque immédiatement Francis, qui par un miracle que je n’explique pas, est déjà accoudé au bar. Cependant, je crois bien que j’aurai dû faire le point sur le style vestimentaire à adopter. Francis porte un vieux costume trois pièces noir, un peu délavé avec des lunettes noires. On dirait un agent des forces de l’ordre d’Illusiopolis qui se croit excellent en infiltration. S’il ne se fait pas jeter par la sécurité d’ici une heure, je serai surprise.

Je me dirige vers le buffet avec Lucien qui me parle de tout et de rien. Je fais semblant de l’écouter, pour l’instant il n’y a rien de très intéressant dans ce qu’il raconte. Il m’offre une flûte de champagne, je l’en remercie. Je regarde rapidement les invités autour de moi. Il y en a beaucoup, ça va être compliqué de repérer quelque chose de louche ici. Mon espoir repose sur le fameux œil de lynx de Francis. On est pas sortis de l’auberge. Lucien me pose quelques questions sur mon passé, d’où je viens, les banalités. Je l’enfume au possible pour éviter qu’il comprenne que je suis un agent de la Shin-Ra.

Les musiciens se mettent à jouer un mambo. Lucien semble apprécié ce style de danse en particulier, il m’invite sur la piste de danse :


« Je ne connais pas cette danse.
- Ce n’est pas compliqué. Suivez mes pas. » me dit-il, joignant les gestes à la parole.

Effectivement, ce n’était pas si compliqué. Nous commençons à danser tous les deux, non loin du centre de la piste. C’est un peu serré, il y a beaucoup de monde. J’essaye d’apercevoir Francis au bar, il n’y est plus. Je ne peux pas le rejoindre aux toilettes maintenant, je continue de danser.


« Vous êtes ravissante ce soir. Votre tenue épouse parfaitement les formes de votre corps.
- Hé bien, vous êtes un sacré flatteur.
- C'est vous qui me flatter. » me répond-il.

Après ce bref échange de paroles et de pas de danse, je vois de nouveau Francis au bar, qui me fait un signe de la main signifiant que tout va bien. Il me pointe l’entrée de la salle où de nouveaux agents de sécurité de l’hôtel sont en place. Cet imbécile a prévenu la sécurité… Cette bande de gorilles vont faire peur à la cible, c’est presque sûr !


« Pardonnez moi, je dois m’absenter un moment ma chère. Je vous retrouve au buffet. » dit Lucien avant de se diriger vers les toilettes.

Je ne fais pas vraiment attention et je me dirige vers Francis, légèrement furieuse.


« Francis, quelle bête vous a piqué ? Vous allez faire fuir la cible avec tous ces agents de sécurité !
- Mais non, on va le coincer ça va pas traîner ! Ils m’ont même amené des jouets en cas d’interpellation.
- Mais quelle interpellation ? Nous sommes sensés être discrets Francis, nous ne sommes pas des démolisseurs !
- Rassurez-vous, j’ai un plan en tête, il est minuté à la seconde près. Synchronisons nos montres.
- J’ai 19h15.
- 13h36, c’est parfait ! »

Je suis abasourdie par Francis. Il veut faire échouer ma mission ? Nous sommes sensés le recruter, pas le pourchasser. Je retourne rapidement au buffet, il y a peut-être un espoir de trouver ce Confiseur avant le bazar que Francis imagine en ce moment-même. Lucien me rejoint enfin au buffet, il a l’air un peu moins souriant que tout à l’heure. Maintenant que j’y pense, il a quitté la salle au moment où Francis revenait avec tous ces agents de sécurité… Et si … ? Non, c’est impossible. Cela ne peut être lui.

« Ma chère, je crois que nous allons devoir nous retirer sous peu.
- Ah oui ? Pourquoi donc ?
- Vous allez voir. »

Soudainement, je sens comme de l’agitation dans la salle. Je me tourne vers Francis, il a les yeux vers le lustre. Mais qu’est-ce que c’est… Que ça ?

A peine la forme ronde et noire aperçue, je la vois s’effondrer sur le sol. Provoquant une explosion, semble-t-il non létale, dans une matière qui sent le… Chocolat. Le chocolat ! Le Confiseur, ce terroriste est donc bien présent !  Ah ! Ah ! Ah ! Madame Song, la plus grande agent de la Shin-Ra a encore frappé, bande de paysans ! Mais… Pourquoi suis-je encerclée par les agents de sécurité ? Pourquoi tous les regards se tournent vers moi ? Je me retourne lentement. Sur la table du buffet, le Confiseur se tenait dans sa tenue de chocolamancien-terroriste. Dans un smoking agrémenté d’une longue cape et d’un chapeau haut-de-forme, armé d’une baguette de prestidigitateur, mon cavalier Lucien Bromard défie les forces de sécurité venues l’arrêter.

Je hais mon travail.

Le Confiseur convoque un mur de chocolat dur qui s’élève – tout en détruisant le parquet de la salle- du sol, me séparant des agents de sécurité et de Francis. Il saisit ma main et me tire vers l’une des fenêtres de la salle qu’il brise avec sa baguette avec précision. Nous courrons vers une automobile de l’hôtel, disposée non loin. Ce n’est clairement pas un engin de vitesse, c’est utilisé pour l’entretien des parcs de la station par les jardiniers. M’enfin, au point où nous en sommes.


Lucien prend le volant de la machine et démarre en vitesse. Au loin, j’entends la voix de Francis hurler :

« EN VOITURE ! »

Mais qu’est-ce qu’il fait ? Je n’ai pas le temps de me retourner, Lucien coupe par les zones vertes, nous butons sur des tas de terre et nous bougeons dans tous les sens. Je m’accroche désespérément à mon siège pour rester à bord. Alors que nous commencions à gagner de la distance, je vois Lucien se retourner plusieurs fois. Il n’avait pas l’air d’avoir prévu ça. Brièvement, je regarde dans le rétroviseur et je vois quatre machines similaires à la nôtre qui nous poursuivent. Francis est à la tête du groupe et semble armé avec des armes de gros calibres. Mais qu’est-ce qu’il fout ce dégénéré ?

Nous nous élançons à travers un buisson, nous sortons de la zone de l’hôtel. Nous sommes dans de petites ruelles dans les faubourgs proches de la mer. La course poursuite continue.

« Chopez-moi ce petit con ! » dit Francis, à quelques mètres derrière nous.

Il faut s’imaginer la scène. Nous sommes dans de petites ruelles, dans de petites automobiles qui roulent au maximum à 40 Km/h. Nous roulons devant, moi en robe de soirée et le Confiseur en smoking. Derrière nous, quatre véhicules similaires avec des agents de sécurité et Francis qui beugle des ordres aux chauffeurs. Je peux vous dire que niveau discrétion, on a vu mieux.

« Sortez nous de là avant qu’ils ne blessent des civils ! » dis-je à mon conducteur.

Ce dernier prend un virage très serré sur la droite à une intersection. La voiture de Francis n’a pas eu le temps de tourner et est allée tout droit. Les trois autres nous suivent encore. Il va falloir faire quelque chose. Nous arrivons sur la place d’un marché nocturne. Parfait.


« Foncez dans le tas, on va les semer ! »

Lucien m’écoute et fonce tout droit. J’en profite pour me concentrer et utiliser un peu de mes pouvoirs. Je prends le contrôle d’une cagette de tomates et je la projette sur le véhicule derrière nous. Je fais mouche, les tomates aveuglent le conducteur et la voiture s’emboutit dans des étalages. Reste deux véhicules. Nous sortons de la place du marché, de nouveau dans les ruelles, nous semons une autre voiture. Les ruelles sont trop petites et le Confiseur semble bien connaître la zone. Il navigue avec aisance entre les différentes intersections et les nombreux bâtiments. Nous déboulons sur la promenade le long de la mer, nous commençons à suivre le front de mer, toujours poursuivie par un véhicule de sécurité. Soudain, je vois quelque chose en face de nous qui se rapproche à grande vitesse – ce qui est très relatif, vu nos véhicules-, je crois reconnaître la forme : le véhicule de sécurité avec Francis au volant ! Mais il est malade ce type !

Le Confiseur continue d’avancer tout droit. Francis continue aussi. Il nous fonce dessus !


«  Mais il est malade ce gros porc ! Il va nous percuter de plein fouet !
- Foncez aussi, dans le doute ça peut marcher ! »

Francis est rouge comme une tomate. Alors qu’il est à quelques dizaines de notre véhicule, il se met à hurler :

« BANZAIIIIIIIIII ! »

Les deux agents de sécurité l’accompagnant sautent du véhicule en marche pour éviter la collision. Au dernier moment, alors qu’il allait nous percuter, Francis dévie sa trajectoire et emboutit le dernier véhicule qui nous poursuivait. Le tout dans un grand fracas. Cela nous laisse l’occasion de fuir avec le Confiseur. Nous abandonnons le véhicule plus loin et nous disparaissons dans les ruelles. Nous nous arrêtons un instant pour reprendre notre souffle.

« Mais… C’est qui ce malade ?
- Un homme de la sécurité de l’hôtel ?
- Je ne l’avais jamais vu avant… C’est un fou furieux, faut l’enfermer !
- Je suis bien d’accord avec vous…
- Allons chez moi, je n’habite pas très loin. »

Nous arrivons dans une demeure en bord de mer. C’est une belle maison avec un petit jardin bien entretenu. Il a la clé, nous entrons. Une décoration très épurée, très simple mais d’excellente qualité. Mon cavalier du soir m’invite à m’asseoir dans un large fauteuil, il m’offre un verre d’eau.

« Ce ne sera pas de trop après notre altercation avec la sécurité de l’hôtel. » dit-il en souriant.

C’est certain que les touristes et les habitants ne doivent pas voir ce genre d’attractions tous les jours. Je ressasse un peu ce qu’il vient de se passer, me promettant de mettre une bonne gifle à Francis quand je le reverrai. Quel danger public !

« Pourquoi jouez-vous au terroriste chocolaté Lucien ?
- A vrai dire, je ne sais pas vraiment. Vous savez, quand on vient d’une famille riche, parfois les héritiers se retrouvent à ne pas vraiment quoi savoir faire de leurs soirées.
- N’est-ce pas trop dangereux de s’attaquer aux installations de la Shin-Ra ? Vous n’avez pas peur qu’ils envoient quelqu’un pour s’occuper de vous ?
- Si, j’y pense tous les jours. Mais c’est une sorte de pulsion chez moi. J’ai besoin d’utiliser mes pouvoirs de chocolamancien. Puis les enfants aiment bien récupérer le chocolat après.
- J’imagine, oui. »

Encore un gosse de riche qui ne sait pas quoi faire de sa vie. Ce ne sera pas très difficile de le recruter celui-ci.

« Vous savez, je travaille pour un organisme, agissant sur plusieurs mondes via les routes stellaires. Cela vous dirait de mettre vos talents au service de cet organisme ? Je vous rassure, ce n’est pas du mercenariat ou la Coalition Noire. Vous pourriez utiliser vos pouvoirs et vous aurez l’occasion… De me voir plus souvent. Qu’en dîtes-vous ? »

Le Confiseur me regarde avec attention. Il semble réfléchir. J’imagine qu’il pèse le pour et le contre. Je décide de mettre fin à la réflexion qui pourrait m’être préjudiciable. Je me lève et me dirige vers lui, tout en détachant ma robe. C’est ce qu’on appelle « avoir l’esprit d’entreprise ». Je vous passe les détails de cet échange physique.

Je rejoins Francis sur l’aire des vaisseaux de la Shin-Ra, après un rapide passage à l’hôtel pour récupérer mes affaires. Nous avons droit à un nouveau vaisseau, même modèle que le précédent mais en beaucoup moins abîmé. Francis finit les préparatifs du décollage. Je vois qu’il a un large pansement sur la tête. Je m’approche de lui, et avant même qu’il puisse avoir le temps de parler, je lui mets une gifle magistrale.


« La prochaine fois que vous sapez mon autorité sur le terrain Francis avec une telle frénésie, je vous trancherai la gorge.  Les mondes ne sont pas des terrains de jeux, sauf pour Monsieur le Directeur. En avant vers le Vaisseau-Mère, j’ai du repos à prendre. »

Francis ne dit rien. Il sait qu’il a fait une erreur et il sait que son excès de zèle aurait pu faire échouer la mission, mais aurait pu aussi causer la mort de civils. Heureusement, seuls quelques agents de sécurité ont été blessés, notamment ceux qui se sont pris le véhicule de Francis à pleine vitesse.

Je ne dis rien durant tout le trajet, Francis avait senti qu’il allait devoir se reprendre. Le voyage sur les routes stellaires fut silencieux. Nous atterrissons au Vaisseau-Mère. Je ramasse mes affaires et je sors du vaisseau de transport.


« Tâchez de suivre les ordres la prochaine fois. »
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Bon déjà, pour répondre à ton petit message avec le lien de ta mission :

T'inquiètes. J'comprends bien que si t'es occupée IRL, tu vas pas vraiment pouvoir RP dans la minute ^^ Mais de toutes façons c'est pas c'qu'on te demande, non plus. T'es là pour écrire tranquillement sur un forum ma foi plutôt sympatoche Smile t'es pas au boulot ^^ C'que j'veux dire, c'est de pas t'inquiéter pour ça. Fais à ton rythme, c'est cool !

Donc pour la mission en elle même !

Déjà, désolé pour le retard. Même s'il est moins conséquent que pour le Cygne, c'est important.

Ensuite !

Bah, j'ai bien aimé. L'intro est sympa, Francis est rigolo, et... Bah ouais, Francis quoi. J'suis content qu'il soit récurrent ce con !

Tu ne m'en voudras pas de passer sur l'intro (qui est sympa hein, mais j'ai pas grand chose à dire), pour arriver directement à Costa. Comme d'habitude on a la petite préparation, passage à l'hôtel, truc machin. C'est d'ailleurs rigolo de se dire que tu opères toujours de la même manière. Y'a toujours l'arrivée, et le passage à l'hôtel. Bon, quand on y pense c'est logique donc ça va, mais ouais.

Y'a quand même un point qui m'a fait tiquer. Je sais pas si ta volonté était de le cacher jusqu'à c'que tu le révèles mais le petit Lucien Bromard... J'ai direct cramé que c'était le Confiseur. J'ai direct cramé, mais d'un autre côté, j'esperais que je me trompais. Je me disais "ouais attends... elle laisse une piste pour qu'on croit que c'est lui, et finalement c'est un autre mec". Bah non, même pas. Je m'attendais à un petit twist, et puis non. C'est dommage ^^ Parce que pour le coup, sans être du génie, ça aurait été rigolo. Un petit clin d'oeil au lecteur, une petite pirouette... enfin bon ! C'est finalement pas ça qui m'a fait tiquer, c'est que ce soit lui le Confiseur ET qu'il t'invite à la fête, tout ça tout ça. Pour le coup, j'ai trouvé ça un poil trop facile ^^

J'en arrive à c'te grosse andouille de Francis qui pour moi, est au summum de sa coolitude dans ce RP. Mission d'infiltration, pas de problème, le mec sort sa tenue d'agent secret. A quelle heure il s'est dit que ça allait marcher sérieux ? Mais c'est logique, c'est le petit nul du RP, celui qui a de la volonté, qui peut faire des choses mais... qui est décidemment trop teubé pour y arriver correctement.

Et alors quand il pète son cable et que ça part en course poursuite de voiturette dans Costa... le mec est à fond dedans, il a l'habitude de conduire des vaisseaux assez badass et... il trouve rien de mieux que de petites voiturettes à la con. Bravo à lui. C'est... OUais c'est absurde, mais moi j'aime bien ! J'irai pas non plus à dire que plus c'est ridicule mieux ça passe mais... faut dire que là, s'imaginer la scène était quand même assez cool !

Puis... après la course poursuite, le petit moment avec le Chocolamancien et finalement ben... la réussite de la mission. Je dois dire que la raison qu'il avait de foutre la merde était peut-être un peu bizarre, bizarre ouais. Mais j'suis prêt à l'accepter dans la mesure où le gars... Bah son pouvoir c'est de balancer du chocolat partout. On est plus à ça prêt, s'il a décidé de faire chier les gens parce que ça le fait marrer... écoute pourquoi pas.

En tout cas, très bel "esprit d'entreprise". Tu n'hésite pas à te salir les mains pour réussir tes missions, je vois que tu as la volonté de bien faire Smile

Normal : 20xp, 200 munnies, 3 PS. Un en psychisme, les deux autres en dex
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