-Allez dépêchez vous ! Il nous attend.
-Oui oui, on arrive, grommela-t-il.
Septimus et Henry peinaient un peu à suivre Emma, plusieurs mètres devant eux, et malheureusement en haut d’une colline. C’était l’idée de la jeune femme de faire un pic-nique tous ensemble au Domaine Enchanté. Si elle n’avait rien voulu savoir quant à l’embrouille entre Richard et lui, elle tenait tout de même à ce que tous s’entendent bien. Et voilà pourquoi ils se retrouvaient tous les trois sous le soleil de plomb, les bras chargés de chaises, de paniers contenant beaucoup plus de sandwichs qu’ils ne pourraient décemment en manger, et deux glacières particulièrement lourdes attachées dans leur dos. Les deux hommes se regardaient et soupirèrent de concert.
La marche du petit groupe continua un petit moment. Fort heureusement pour les mules, ils passèrent bien vite sous les arbres d’une forêt, dont le feuillage dense les protégeaient grandement du soleil, et leur apportait une fraîcheur bienvenue. L’étudiante continuait à diriger la petite troupe, mais le blond pouvait constater qu’elle paraissait de plus en plus agacée au fur et à mesure que le temps et les mètres défilaient. Où s’était installé l’albinos ?
Le trio finit par le trouver à moitié endormi, installé contre un arbre, près d’un étang où une famille de canards barbotaient. Tandis que la brune courrait vers Richard, les deux compagnons déchargèrent leurs affaires sur le sol, soupirant de soulagement. Puis ils se mirent à installer leur petit campement. Tout affairé à sa tâche, le maître de la keyblade prit toutefois le temps de jeter un œil à son camarade de chambre. Son visage était joyeux alors qu’il discutait avec Emma. Mais lorsque leurs regards se croisèrent, il put déceler un éclair de peur mêlé à de la colère. Il avait eu beau s’excuser – en laissant une note – depuis ce fameux jour, il n’avait pas revenu l’albinos. Ce dernier le fuyant autant que possible, et il ne pouvait l’en blâmer.
-T’en fais pas, ça finira par s’arranger. Comme pour nous.
-Tu n’as pas vu son regard ce jour-là… Tu ne m’as pas vu. Je ne sais pas s’il y parviendra.
-Mais si. Je t’ai bien aidé et soutenu, même lorsque tu étais impossible. Ou une grosse bête noire !
L’étudiant ne répondit pas. Il prit une bouteille d’eau glacée, et en prit une gorgée. Oui Henry lui pardonnait beaucoup de choses. Mais c’était son frère. Ils se connaissaient depuis leur tendre enfance. Ils avaient grandi ensemble, et avaient vécu d’innombrables aventures où ils avaient parfois risqué leur vie. Le tisserand et lui ne faisaient que partager une chambre, et parfois des cours.
Le jeune homme soupira légèrement tandis que ses deux homologues s’approchaient d’eux. Au même instant, un bruissement se fit entendre un peu plus loin. Immédiatement, il regarda dans cette direction, à l’affût du moindre danger. Ils n’étaient plus dans les cités dorées, et ils étaient loin du château. Qui sait quelle créature vivait dans cette forêt ? Quel monstre pouvait surgir des ombres ? Sa prudence fut néanmoins un excès de zèle puisque quelques instants plus tard, une nuée d’oiseaux envahi leur petit campement. Les perroquets s’arrêtèrent sur des branches, tout autours d’eux. L’espèce lui sembla étrange. Il n’imaginait pas ce genre de créatures appréciés le climat d’un monde comme celui sur lequel ils pic-niquaient.
-Oh ! S’exclama Emma. Ce sont des perroquets à cantique !
-C’est vrai que Janna avait prévu leur migration, se souvint Richard.
-Et… en quoi ils sont particuliers ? Demanda-t-il.
-Faut vraiment faire toute ton éducation. Ils peuvent chanter ! Observe. Il se racla la gorge. Rester la nuit pour observer les étoiles, couché sur le dos dans le frais du gazon, ça suffirait parfois pour qu’au-delà des illusions, on puisse se dire Y’a d’bons moments quand même !
Les oiseaux reprirent dans une parfaite harmonie ces paroles tout juste fredonnées par Henry. Des sourires naquirent sur leur visage à mesure que le temps passait. Leurs yeux brillèrent d’amusement, d’excitation. Et le keybladeur se surprit à découvrir de nouveau que les mondes qui l’entouraient étaient remplis de merveilles et moments magiques comme celui qu’il était en train de vivre. Il fallait qu’il passe moins de temps à se focaliser sur ses problèmes, à s’apitoyer sur son sort, et davantage à apprécier les petites joies du quotidien. Oui, il fallait qu’il le fasse.
-Je vais essayer à mon tour. Il ferma les yeux. Dans la vie, on n’a besoin de rien. L’argent, la gloire n’enrichissent en rien. Ce qui vous soulève des foules, se joignit Emma, c’est une chose très simple. L’amour. L’amour pour votre prochain. Pour votre frère, accompagna Henry, pour votre mère. La passion qui naît dans les cœurs, et la même qui se dresse contre les erreurs. Contre l’injustice, contre le malheur. Et c’est pourquoi, dans la vie, on n’a besoin de rien, finit Richard. Juste d’aimer, et d’être aimé.
Les perroquets à cantiques reprirent leur chanson pendant de nombreuses minutes. Puis ils décollèrent vers une destination inconnue, porter de la joie à quelqu’un d’autre. Toute rancune, toute peur, toute colère avaient disparu de leur esprit et de leur cœur. Les quatre amis s’installèrent confortablement dans leur chaise, et ils commencèrent à manger, observant du coin de l’œil la famille de canards qui se disputaient les morceaux qu’ils leur lançaient. C’était une magnifique journée.
-Oui oui, on arrive, grommela-t-il.
Septimus et Henry peinaient un peu à suivre Emma, plusieurs mètres devant eux, et malheureusement en haut d’une colline. C’était l’idée de la jeune femme de faire un pic-nique tous ensemble au Domaine Enchanté. Si elle n’avait rien voulu savoir quant à l’embrouille entre Richard et lui, elle tenait tout de même à ce que tous s’entendent bien. Et voilà pourquoi ils se retrouvaient tous les trois sous le soleil de plomb, les bras chargés de chaises, de paniers contenant beaucoup plus de sandwichs qu’ils ne pourraient décemment en manger, et deux glacières particulièrement lourdes attachées dans leur dos. Les deux hommes se regardaient et soupirèrent de concert.
La marche du petit groupe continua un petit moment. Fort heureusement pour les mules, ils passèrent bien vite sous les arbres d’une forêt, dont le feuillage dense les protégeaient grandement du soleil, et leur apportait une fraîcheur bienvenue. L’étudiante continuait à diriger la petite troupe, mais le blond pouvait constater qu’elle paraissait de plus en plus agacée au fur et à mesure que le temps et les mètres défilaient. Où s’était installé l’albinos ?
Le trio finit par le trouver à moitié endormi, installé contre un arbre, près d’un étang où une famille de canards barbotaient. Tandis que la brune courrait vers Richard, les deux compagnons déchargèrent leurs affaires sur le sol, soupirant de soulagement. Puis ils se mirent à installer leur petit campement. Tout affairé à sa tâche, le maître de la keyblade prit toutefois le temps de jeter un œil à son camarade de chambre. Son visage était joyeux alors qu’il discutait avec Emma. Mais lorsque leurs regards se croisèrent, il put déceler un éclair de peur mêlé à de la colère. Il avait eu beau s’excuser – en laissant une note – depuis ce fameux jour, il n’avait pas revenu l’albinos. Ce dernier le fuyant autant que possible, et il ne pouvait l’en blâmer.
-T’en fais pas, ça finira par s’arranger. Comme pour nous.
-Tu n’as pas vu son regard ce jour-là… Tu ne m’as pas vu. Je ne sais pas s’il y parviendra.
-Mais si. Je t’ai bien aidé et soutenu, même lorsque tu étais impossible. Ou une grosse bête noire !
L’étudiant ne répondit pas. Il prit une bouteille d’eau glacée, et en prit une gorgée. Oui Henry lui pardonnait beaucoup de choses. Mais c’était son frère. Ils se connaissaient depuis leur tendre enfance. Ils avaient grandi ensemble, et avaient vécu d’innombrables aventures où ils avaient parfois risqué leur vie. Le tisserand et lui ne faisaient que partager une chambre, et parfois des cours.
Le jeune homme soupira légèrement tandis que ses deux homologues s’approchaient d’eux. Au même instant, un bruissement se fit entendre un peu plus loin. Immédiatement, il regarda dans cette direction, à l’affût du moindre danger. Ils n’étaient plus dans les cités dorées, et ils étaient loin du château. Qui sait quelle créature vivait dans cette forêt ? Quel monstre pouvait surgir des ombres ? Sa prudence fut néanmoins un excès de zèle puisque quelques instants plus tard, une nuée d’oiseaux envahi leur petit campement. Les perroquets s’arrêtèrent sur des branches, tout autours d’eux. L’espèce lui sembla étrange. Il n’imaginait pas ce genre de créatures appréciés le climat d’un monde comme celui sur lequel ils pic-niquaient.
-Oh ! S’exclama Emma. Ce sont des perroquets à cantique !
-C’est vrai que Janna avait prévu leur migration, se souvint Richard.
-Et… en quoi ils sont particuliers ? Demanda-t-il.
-Faut vraiment faire toute ton éducation. Ils peuvent chanter ! Observe. Il se racla la gorge. Rester la nuit pour observer les étoiles, couché sur le dos dans le frais du gazon, ça suffirait parfois pour qu’au-delà des illusions, on puisse se dire Y’a d’bons moments quand même !
Les oiseaux reprirent dans une parfaite harmonie ces paroles tout juste fredonnées par Henry. Des sourires naquirent sur leur visage à mesure que le temps passait. Leurs yeux brillèrent d’amusement, d’excitation. Et le keybladeur se surprit à découvrir de nouveau que les mondes qui l’entouraient étaient remplis de merveilles et moments magiques comme celui qu’il était en train de vivre. Il fallait qu’il passe moins de temps à se focaliser sur ses problèmes, à s’apitoyer sur son sort, et davantage à apprécier les petites joies du quotidien. Oui, il fallait qu’il le fasse.
-Je vais essayer à mon tour. Il ferma les yeux. Dans la vie, on n’a besoin de rien. L’argent, la gloire n’enrichissent en rien. Ce qui vous soulève des foules, se joignit Emma, c’est une chose très simple. L’amour. L’amour pour votre prochain. Pour votre frère, accompagna Henry, pour votre mère. La passion qui naît dans les cœurs, et la même qui se dresse contre les erreurs. Contre l’injustice, contre le malheur. Et c’est pourquoi, dans la vie, on n’a besoin de rien, finit Richard. Juste d’aimer, et d’être aimé.
Les perroquets à cantiques reprirent leur chanson pendant de nombreuses minutes. Puis ils décollèrent vers une destination inconnue, porter de la joie à quelqu’un d’autre. Toute rancune, toute peur, toute colère avaient disparu de leur esprit et de leur cœur. Les quatre amis s’installèrent confortablement dans leur chaise, et ils commencèrent à manger, observant du coin de l’œil la famille de canards qui se disputaient les morceaux qu’ils leur lançaient. C’était une magnifique journée.