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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Si déception il y a, elle ne viendra pas de moi. J’aime faire les choses convenablement.

Dans la rue, habillée comme une simple civile, parmi les quelques corps se perdant dans cette rue d’Illusiopolis. J’appuie une épaule nonchalamment sur le fourgon noir. Quelques gouttes d’eau glissent sur ses parois. Du coin de l’oeil, j’observe la sortie du building. En apparence, je ne suis qu’une fille qui attend son mec devant la voiture.

Le Président souhaite me mettre à l’épreuve. Ou plus précisément, c’est lui qu’il souhaite mettre à l’épreuve. Nous verrons. Ce sera dans des circonstances inhabituelles mais cela ne m’effraie pas. Cela ou quelque chose d’autre, qu’importe pourvu que cela me rende visible à ses yeux. Il semble avoir compris que ce genre de pratique ne me révulsait pas.

Ca y est. Il sort.

Une silhouette —que j’ai déjà longuement étudiée les derniers jours pour être certaine de la reconnaître— sort par la porte principale. Hey Doc Brown. Il parait qu’on vous appelle comme ça, alors je me permets.

Très naturellement, je frappe lourdement à trois reprises sur les parois du véhicule.

-Sortez-de là, il est arrivé.


En quelques secondes, alors que le Docteur a à peine entamé sa marche, plusieurs hommes imposants et encagoulés sortent et vont dans la direction indiquée par mon indexe, celle de ma cible.

-Attrapez-le.


Je sais déjà que cet homme est puissant, bien plus résistant que je ne le suis. Mais les hommes sont bien plus nombreux, ils l’emporteront, et je suis couverte par la Shin-ra.

Ils s’en prennent à lui par derrière. Un tente de le prendre par le cou et l’immobilise. L’autre par le bras. Bien que surpris, il est agile et évite plusieurs coups.

Les quelques gens qui étaient dans la rue s’en sont déjà allés, effrayés par la rixe.

-Allez, faites plus vite et enfermez-moi ce fabuleux Docteur.


Je reste là à les observer, sans bouger le petit doigt, sans m’abîmer un seul ongle. Je ne jubile pas mais je ne les plains pas non plus. Après quelques instants, ils parviennent enfin à le maîtriser, ou plutôt à l’assommer si l’on s’en tient à son air vaseux.

-Dans la camionnette et en route.


****************************************

Le Docteur a trouvé ses appartements tout à fait agréables. Depuis qu’il est là, il n’a de cesse de nous féliciter de la charité et de l’hospitalité dont nous faisons preuve. De bonne humeur, il l’est, à n’en pas douter. Il mange beaucoup, est très discret.

Je passe devant sa porte après une longue journée de labeur standard au centre-ville. Ironiquement, je m’adresse à notre invité.

-Salut !


Il est couché — plutôt recroquevillé en fait — dans sa cellule. Cette petite chose, cette petite pièce, où l’on n’a pas assez de place pour s’éloigner de toute son long. Cette petite pièce où il fait humide et sombre et où peu d’air entre, faute d’aération suffisante. Cette petite pièce où il n’y a aucune lumière, que celle du couloir lorsque j’ouvre le petit volet sur la porte.

Un coup retentit, c’est celui de son pied sur la porte en métal. Il n’a rien bu ou mangé depuis trois jours, il n’a pas vu la lumière, il dort à même le sol — mal.

Je passe de temps en temps, voir comment il évolue, quel est son moral car il faut qu’il soit bien entamé si je dois passer à l’étape suivante. Je n’attends pas plus longtemps et quitte les lieux une fois de plus. Je reviendrai plus tard.

En somme, j’ai enlevé Docteur Brown.
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- Mmmh. Maugréait le médecin, cherchant inlassablement après une position moins inconfortable dans cette simulation de l’enfer.

Une heure ? Un jour ? Une semaine ? Kurt ignorait depuis combien de temps il se trouvait dans cette pièce, ce cagibi ou quoi que cela puisse être. Difficile à croire que ce genre d’endroit est construit pour autre chose que pour ce qu’il était en train de subir, pour cet interrogatoire ou cette mise à l’épreuve. Dire qu’il n’avait pas regretté son choix aurait été un pur mensonge, il n’avait qu’une seule envie et c’était de hurler à son tortionnaire qu’il lâchait tout pour retrouver le confort d’un lit ou même celui d’une chaise dans les couloirs du vaisseau-mère.

Il avait mal et c’était bien peu de le dire, il chiait de douleur. Il suffisait qu’il reste immobile une minute pour qu’une crampe décide à s’installer dans sa cuisse et qu’il se retrouve à sautiller sur place comme le dernier des abrutis.

Qu’il reste assis ou debout, c’était du pareil au même. Le médecin ne sentait plus ses talons, tant il avait eu à supporter son propre poids. Ensuite, il avait mal au cul à force de rester assis et pas la peine de parler de son dos, en se recroquevillant, il avait frôlé le tour de reins et était incapable de faire quoi que ce soit pour faire passer la douleur. Il n’était pas au point de réclamer la mort, seulement, il commençait en avoir sérieusement marre.

- Et avec cela, qu’est-ce que vous voudrez boire ? Récita le médecin en dirigeant la paume de sa main gauche vers le plafond. Un Bordeaux, ou bien un Chardonnay ?

Il ferma ses yeux et se concentra un instant, parvenant finalement à matérialiser un sort d’eau et à ramasser un peu de liquide qu’il amena aussitôt à sa bouche. Il soupira de joie à la simple idée de boire, malheureusement, ce sort n’avait pas le même effet qu’un véritable verre d’eau. Après, il n’avait droit à rien d’autre, fallait bien faire avec les moyens du bord.

Et puis, il avait de plus en plus de difficulté à lancer le moindre sort, la fatigue n’aidait pas. Il aurait fallu d’une simple nuit de sommeil, ou d’un morceau de viande lancé de la part de cette connasse de l’autre côté de la porte. Tiens, s’il lui venait l’idée de ramasser la merde rangée dans un coin de sa cellule pour la balancer au travers du soupirail ? Cela ne ferait qu’allonger la durée de son séjour, néanmoins, cela lui procurera un bonheur sans nom et il s’accommoderait plus facilement aux mélanges d’odeurs de ses propres déjections. Est-ce qu’elle allait venir aujourd’hui ?

Diable, pourquoi n’avaient-ils pas choisi une formule plus simple. Le SOLDAT se ressassait cette même question depuis l’apparition des trois bruts à Illusiopolis, ça aurait été tellement plus simple. Ficelé sur une chaise, un kit de chirurgien sur une table basse et juste un type prêt à me faire cracher l’information à la force de ses poings. Merde quoi, ils n’ont jamais regardé la télévision…?

- Écoutez, j’ai une bien meilleure idée… Commença à jouer le détenu. Nous allons le foutre dans une boite, et attendre qu’il crache lui-même les informations pour avoir un verre d’eau !

Voilà la seule explication convenable, ou bien, le tortionnaire faisait juste un brin d’excès de zèle. Et à cet instant, ce n’était pas ce qui intéressait le plus le médecin. Après un long moment, il avait enfin trouvé une position convenable : le cul sur le sol et les genoux repliés, les bras posés sur ceux-ci et la tête dans le trou. Enfin, il allait pouvoir dormir un peu, quelques minutes.

Bien entendu, il fallut que le raclement du volet le sorte de ce moment de quiétude. Péniblement, le médecin plissa les yeux en direction de ce faisceau de lumière, la brulure se rajoutait à la liste. Aucune voix ne parvenait à ses oreilles, et c’était presque dérangeant. Raclant sa gorge, le médecin passa sa main sur la nuque douloureuse avant de prendre parole sur un ton faiblard, un peu comme s’il recommençait à muer.

- Vous avez une clope, ce serait bien aimable de votre part.

Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 11:56, édité 1 fois
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Le jour, je ne reste pas. Je me promène en ville, telle une touriste ingénue. De temps à autre, je fais un tour du côté de la succursale de la Shin-ra. Je passe par quelques bureaux pour saluer l’une ou l’autre personne que je fais semblant d’apprécier. De temps à autre, ils savent des choses que seuls les fonctionnaires savent. Je fais semblant de rien, on ne me demande jamais rien concernant mes occupations présentes.

Sans oublier ma stratégie globale et si j’obtiens une permission, il m’arrive d’aller faire un tour au vaisseau-mère.

Régulièrement, j’arpente les quartiers généraux, là où j’ai le plus de chance de rencontrer « accidentellement » le Président. Parfois, je le vois de loin, et je deviens cette créature totalement désintéressée, sculpturale et occupée à quelques factices occupations

Puis je redescends sur terre et je rejoins mon beau et fort docteur là où je l’ai laissé. Pour l’instant, je n’ai pas besoin de bras musclé alors j’ai congédié mes aides, je me contente de le laisser crever, qu’il pense qu’on l’a oublié. Puis je lui insuffle un peu d’espoir en ouvrant ce petit volet, et ensuite je disparais.

Un homme normal serait déjà anéanti, lui est plus résistant, il lui faut plus que ça pour arriver à bout. Apparemment, il parvient même à s’hydrater un minimum, je ne sais comment, sans doute un énième talent. Il n’est pas encore suffisamment amoché.

Alors je réfléchis, je sais qu’il faut que j’accélère les choses mais sans en arriver à l’étape finale, sans en arriver aux bras.

Qu’est ce qui réduit un homme plus bas que je l’ai laissé en ces lieux ? Qu’est-ce qui le mettra vraiment à terre ? Qu’est-ce qui le laissera à portée de la mort ?

Je l’ai privé de nourriture, d’eau, de confort. Mais il peut encore respirer.

Mal, mais il peut.

J’accède au petit soupirail par un trou et je l’obstrue en grosse partie. Ce n’était déjà pas fantastique, à présent ce sera un calvaire.

J’apporte aussi devant sa porte métallique un radiateur sous forme de groupe électrogène, une machine odorante et manifestement dangereuse. Il me faut un temps pour comprendre le fonctionnement de l’engin mais j’y parviens au bout de quelques manipulations.

Alors je sens que rapidement — même pour moi qui ne suis pas incarcérée — la situation devient insupportable. En deux minutes, la tête me tourne un peu. Je quitte rapidement les sous-sols et reste dans le coin, des fois que ça prendrait feu. Je me rappelle alors qu’on m’a demandé de ne pas le tuer, même accidentellement.

J’hésite quelques instants à descendre puis me rappelle qu’il est costaud, il tiendra c'est sûr. Ouais.

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Le regard perdu, fixant inlassablement la porte, Kurt avait cru l’espace d’un instant que ce calvaire était enfin terminé lorsqu’il avait entendu du bruit de l’autre côté. Sauf que non. L’odeur de l’essence lui avait bien fait comprendre que les choses ne faisaient que commencer, d’autant que lentement, ses paupières se faisaient de plus en plus lourde.

La tête basse et la bouche légèrement entrouverte, sa vue commençait à se troubler.

Il sentit la température grimper, progressivement, alors qu’il avait de plus en plus de mal à respirer. Le médecin venait de s’écrouler sur le sol, il ne parvenait plus à se tenir debout et sa tête tombait mollement sur son épaule. Une inspiration rauque fut rapidement la seule action qu’il parvint à faire. Ses yeux roulaient péniblement alors que son rythme cardiaque s’accélérait en réponse à la chaleur qui devint rapidement insupportable.

- Il tenta de bouger les lèvres, prononcer quelque chose ! Seulement, il en était tout bonnement incapable.

Il commençait à délirer, son cerveau bouillonnait dans sa boite crânienne alors qu’il cherchait après un moyen de rendre cela plus tolérable. L’air, précédemment humide, commençait à devenir aussi sec que dans un désert. Péniblement, le médecin releva sa main pour toucher ses lèvres du bout de ses doigts, il allait crever déshydrater dans l’heure s’il ne faisait rien. Il tomba dans une semi-inconscience alors qu’il tentât de concentrer un nouveau sort d’eau, il n’y arriverait pas. Pas dans cet état.

Kurt reprit conscience dans un soubresaut, ouvrant sa bouche dans un appel d’air qui ne parvint pas à remplir ses poumons. Il roula sa tête, la faisant tomber sur son autre épaule. Non, il ne voulait pas crever ici, pas dans un mètre carré et oublié de tous.

Toujours délirant, il releva sa main et la posa brutalement sur son torse, cherchant à attraper l’un des boutons de sa chemise qu’il arracha sans cérémonie pour l’amener à sa bouche. Respirant maintenant par le nez, il s’efforça à sucer le bouton en plastique, activant ses glandes salivaires et lui apportant un brin de fraîcheur dans cette fournaise. Il avait déjà perdu beaucoup d’eau, et même si l’idée le répugnait, il était prêt à racler sa sueur pour une goutte de plus.

Il laissa passer quelques minutes, profitant de sa salive pour tenter de se redresser. Une fois, deux fois, trois fois… Quatre fois… Kurt parvint finalement à avancer son torse afin d’ôter sa chemise et de nouer celle-ci autour de sa tête. Il était brûlant, l’accumulation allait peut-être l’aider à gagner un peu de temps.

Il allait venir, il n’allait pas le laisser mourir ici, pas pour une simple épreuve. Même s’il avait reçu une combinaison, elle était probablement fausse et cela n’amènerait à rien de la révéler. Un examen, un concours, un entretien. Voilà ce qu’il était en train d’endurer, et il avait déjà passé assez de temps dans cette boite pour se refuser de cracher le morceau ! Il n’avait pas envie de crever dans cette boite, toutefois, il n’avait pas envie d’abandonner après autant de temps ici.

Au moins, il voulait survivre assez longtemps pour cracher le bouton de chemise dans la gueule de la première personne qui ouvrira la porte. Ce sera déjà une forme de soulagement.

Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 11:56, édité 1 fois
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-J’ai besoin de vous à la caserne… maintenant.


Je raccroche le téléphone.

Quelques minutes plus tard, trois hommes débarquent. Je me surprends à espérer que cela suffira pour gérer le docteur. Ce ne sont pas des petits bras et lui était déjà dans un sale état il y a quelques minutes mais j’ai des doutes.

-Bon. Ca ira, allez me le chercher en bas.


Pour être sûre que tout se passe bien, je descends et reste en retrait.

-Hey, mais il fait chaud ici, qu’est-ce qui s’est passé, M’dame ?

-J’ai fait du bricolage, ça ne se voit pas ?


Je tousse un coup, l’air est tellement sec qu’il me brûle la gorge.

-Faites vite.


Ils enlèvent le verrou et tirent la lourde porte métallique.

-Aie ! Mais ça brûle.


Pas vraiment étonnant, j’ai braqué le chauffage sur cette porte. Quelle bonne idée de les avoir laissés faire, et dire que je n’y avais même pas pensé.

-Bon, arrêtez de faire les idiots et ouvrez-moi cette porte.


Ils ouvrent, on trouve le docteur dans un piteux état mais…

-Ca va, il … Mais aie ! Mon oeil ! Qu’est-ce que…. qu’est-ce que ce connard m’a jeté dans l’oeil !?


Oui, il est encore conscient et de suffisamment bonne constitution pour faire une blague aux subalternes. Ai-je vraiment mérité de me farcir autant de…

-Baltringue. Si tu continues, je fais un mauvais rapport te concernant et on en reparle quand tu seras à l’entretien des toilettes.


Les trois hommes s’y mettent à trois pour l’extirper de la cellule. C’est d’autant plus dur que l’homme est costaud et qu’on l’a encastré dans une pièce d’à peine plus d’un mètre carré. Je prends les devants et leur montre le chemin après avoir arrêté le chauffage d’appoint. Je remonte calmement les escaliers et me balade dans ce grand lieu désaffecté, à la recherche de la pièce que j’avais repérée et « aménagée » un peu plus tôt dans la journée.

C’est une pièce sombre où les sources de lumière se font rare. Pour cause, on y a condamné toutes les fenêtres. Ne filtrent à présent entre les fentes que quelques rayons issus des lumières artificielles de la rue. Dedans, on y a installé tout le nécessaire pour l’interrogatoire. Il y a une table, deux chaises, un grand spot braqué sur la chaise de l’interrogé. Sur la table, une petite valise en cuir fermée. Dans le coin de la pièce, une grande bassine d’eau trouble.

Je m’assieds et indique le siège devant moi pour la victime du jour. Ils posent son corps un peu prostré sur la chaise. Je ne peux pas voir son expression pour le moment. Puis les trois hommes restent dans la pièce à proximité, en partie pour ma sécurité, en partie pour m’aider si le besoin s’en fait sentir.

-Bonjour Docteur Brown. Je…

Malheureux oubli, ou comment passer pour une excentrique. Il m’arrive d’oublier mes noms d’emprunt. Celui-ci est encore loin d’être encré dans ma tête. Quelques secondes finissent par avoir raison de cet oubli, j’essaie tant bien que mal de convaincre quiconque présent dans cette pièce que j’ai volontairement laissé un instant de suspens.

-Je suis Nina Arad. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de moi.
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S’il avait été croyant, le médecin aurait probablement entonné une prière à l’intention d’un dieu quelconque à l’instant même où ses fesses étaient rentrées en contact avec le siège de cette chaise. La plupart de ses muscles étaient encore noués et le simple fait de bouger lui promettait une crampe mémorable, seulement, cette touche délicate de confort lui faisait du baume au coeur.

Après avoir craché ce bouton de chemise à la gueule de l’autre tête de con, Kurt avait presque envie de dire que c’était une bonne journée.

D’un geste lent, ignorant presque son interlocutrice, le médecin leva ses bras et enleva la chemise qu’il avait enroulée autour de sa tête. Maintenant qu’il pouvait respirer calmement, il profitait de la moindre bouffé d’air.  Les cheveux plaquant, retombant mollement sur son front, il se permit finalement d’adresser un regard à cette femme, dessinant péniblement un sourire sur son visage. Elle était spéciale, elle avait un truc et il l’avait directement repéré en posant ses yeux sur elle. Même si cette connasse était la source de son malheur, il n’avait presque pas envie de lui en coller une en tant que dédommagement pour son séjour.

Les traits fins, les cheveux noirs de jais et un nez à vous faire tomber. Pourquoi il n’était pas tombé sur elle dans d’autre circonstances, ils auraient pu discuter autour d’un verre.

- Nina. Commença-t-il, la voix basse. C’est mignon comme prénom, presque enfantin. Il termina sa phrase en tentant de se redresser, faisant craquer bruyamment son dos et le faisant grimacer. Difficile à croire qu’une femme comme vous puisse être l’investigatrice de tout cela, enfin, jamais entendu. Le dos vouté, le médecin posa ses coudes sur ses jambes afin de tenir en équilibre. C’est que vous êtes douée, ou insignifiante.

Il avait l’impression de tout faire au ralenti, il était complètement crevé et il avait l’intime conviction de pouvoir s’endormir dans cette position. Les trois gardes n’avaient pas pris la peine de lui passer les menottes, ils devaient penser que le prisonnier serait incapable de faire quoi que ce soit après l’emprisonnement. Ce qui, n’était pas nécessairement faux. Il tourna bêtement sa tête, vérifiant les ceintures et les chevilles, ils n’étaient pas armés et elle… Il était à moins d’un mètre de sa gorge.

Il ferma ses paupières. Non, il n’allait pas se jeter sur elle. Les ordres étaient de garder les informations dans sa petite tête et de ne rien dire, pas de sortir de cet endroit après avoir brisé trois crânes.

D’autant qu’elle devait avoir pour mission d’extraire lesdites informations par tous les moyens possibles, la raison de ce petit manège et de cette vision de l’enfer. Intérieurement, il rigolait déjà en imaginant son visage quand elle annoncera que le médecin a bien fermé sa gueule durant cette pièce de théâtre. Elle allait échouer, et lui . Il continuera bien sagement la suite des épreuves et trouvera un moyen de la retrouver après tout cela. Pour la remercier.

- Si vous voulez un conseil, ne grillez par votre meilleure carte dès le début. Kurt se releva et posa, non sans douleur, son corps contre le dossier de la chaise. Après ce que vous venez de me faire subir, je pense pas que vous puissiez faire pire, j'suis anesthésié par la douleur. Cela lui avait manqué de n’avoir personne à qui parler durant son isolement, il n’allait pas la fermer de toute la journée.

Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 11:56, édité 1 fois
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Plus il parle, plus je me rends compte qu’en dépit de son état d’il y a quelques minutes, il semble évident qu’il n’en a pas encore assez eu pour son compte. C’est presque comme s’il se pavanait à présent, assis sur sa chaise. Abimé certes, mais pas assez que pour en avoir perdu l’humour.

Alors oui, je l’écoute, déblatérer, donner son avis sur mon nom d’emprunt. La belle aubaine, quand bien même ce serait le mien que ça ne changerait rien. Et quand le mot « insignifiante » sort de sa bouche, comme une belle provocation, je joue les offusquées, les vexées. Comment ça Docteur ? Vous ne prenez pas au sérieux cette jeune femme d’environ vingt ans alors qu’elle s’apprête à vous torturer ? Êtes-vous vraiment en position de faire le malin et de chercher à l’énerver ?
Je fronce légèrement les sourcils, soupire à peine et me pince les lèvres.

-Anesthésié par la douleur ? Hein ? Moi je vous parie que…


Affichant nouvelle confiance sur mon visage, je promène mes doigts sur la table. Index, majeur, index, majeur, font une marche rythmée sur le métal de la table. Il est temps qu’il se rappelle qu’il n’est pas en position de jouer et moi oui.

-Je pense que c’est des conneries. Je pense que vous êtes suffisamment crevé pour ne pas tenir bien longtemps lorsque je vous aurai mis à l’épreuve. Anesthésié hein ? Les courbatures, les crampes, ce n’est rien face à une douleur vive, le genre qu’on arrête pas en se redressant sur une chaise.


Je montre son corps amoindri sur la chaise. Il fait le beau et le fort sur sa chaise.

-Peut-être que vous tomberez dans les pommes à cause de la douleur après un moment. C’est vrai que vous n’avez plus trop d’énergie. Mais quand vous vous réveillerez la douleur sera encore là. Moi aussi, et ces gorilles aussi.


Qu’ils se vexent, je n’en ai cure. Je me relève subitement et commence à voyager dans la pièce, tournant autour de la bassine d’eau, des gros bras, pour m’arrêter juste devant le docteur. Je m’assieds ensuite sur la table juste à côté de lui, prenant soin d’être la plus élégante possible.

-Vous savez ce que je veux non ? Alors donnez moi le code.


Naïve ? Non. Je sais très bien qu’il ne me le donnera pas avant que la situation évolue réellement. Je souris malgré tout. C’est pour la forme, histoire de dire que « je l’avais prévenu dès le départ », qu’il n’aille pas se plaindre par la suite quand il aura lamentablement échoué et que je l’aurai bien écorché.


Dernière édition par Le Cygne le Jeu 20 Juil 2017 - 17:03, édité 1 fois
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Le médecin tressaillait presque sous l’intimidation, elle jouait son rôle à la perfection et il était presque prêt à croire que ce n’était pas son épreuve. L’idée lui traversait l’esprit l’espace d’une seconde. S’il avait vraiment été enlevé par des ennemis de la Shinra, que cette Nina cherchait réellement à découvrir des informations sur la compagnie et avait choisie un SOLDAT de première classe en priant pour qu’il détienne de véritables informations.

Intérieurement, il cherchait à se convaincre du contraire. Ce serait une étrange coïncidence que cela tombe au moment de ses épreuves, et Kurt ne voulait pas penser que cela puisse réellement se produire ici même.

Et puis, elle s’était mise juste devant lui avec l’une de ses jambes légèrement relevées et laissait juste ce qui fallait pour que l’imagination s’active. Elle allait se contenter de me planter un poignard dans le ventre pour que je crache l’information, ou est-ce qu’elle irait plus loin ? Pour la seconde fois en moins de dix secondes, il se concentra pour chasser de telles idées de sa cervelle et fixer de nouveau la jeune femme, dans les yeux.

- Deux choses. Dit le médecin, hochant légèrement la tête sur la droite. L’une, n’oubliez pas que je suis SOLDAT et que je sais déjà à quoi m’attendre quand vous parlez de “douleur vive”. Il avait envie de lever les bras afin de mimer les guillemets, seulement, les courbatures n’aideraient pas. Que vos gorilles me tabassent ou que vous plantiez un tourne-vis dans ma cuisse, j’serais encore là pour votre plus grand bonheur. Et ravis de recommencer quand je reprendrais conscience.

Il faisait le fanfaron, et c’est plus ou moins la seule chose qui pouvait faire comme elle lui avait fait comprendre. Kurt espérait tout de même ne pas tomber dans les pommes dans les prochaines minutes, son discours en serait irrémédiablement entaché.

- Et la seconde. Le médecin reprit son souffle et passa sa main droite derrière son dos. Vous pensez réellement que j’vais donner la moindre information maintenant, avant même d’avoir commencé. Il ricana bruyamment, pour la provocation. En attendant, j’peux vous donner le numéro de mon PHS ou de mon casier… À vous de choisir, Nina.

Plus vite cela commencera, plus vite cela terminera. Voilà ce à quoi pensait Kurt et il n’avait d’autre choix que de provoquer pour que cela démarre enfin. Quoique, elle avait bien voulue le garder enfermé dans une boite pendant des jours, elle pourrait être capable de rallonger sa permission d’une semaine supplémentaire.

Maintenant, il leva le regard pour croiser les yeux de sa tortionnaire, dessinant un sourire sur son visage alors qu’il fermait et ouvrait son poing droit avant de se concentrer.

Il n’allait pas avoir beaucoup de temps, et il avait un moyen pour que cela ne soit pas trop pénible à l’avenir pour lui. Fermant alors les yeux, il ferma son poing et se concentra afin de matérialiser un sort de lenteur qu’il lança sur l’un des gorilles. Il répéta alors l’opération sur le second et concentrait une dernière fois son arcane dans son poing dans l’espoir que les trois gars se retrouvent sous le même sort. Avec ça, il aura de quoi reprendre son souffle entre les coups qu’il risque de se prendre.

Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 11:56, édité 1 fois
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-Je ne m’inquiète pas outre mesure…


Je jette un regard à l’un des « gorilles » comme il les la lui-même dénommés, lui adresse un sourire confiant et fais un geste de la main, histoire de donner le signal de départ.

-Car…


Tandis que l'un des hommes sort pour aller veiller dehors, le premier commence à frapper, de toutes ses forces, car il faut savoir se donner pour faire ressentir à un homme comme le docteur que la douleur est là. Nous sommes prévenus. Il frappe le thorax, fait ainsi bouger la chaise, frappe dans le ventre, remettant en péril l’équilibre de celle-ci, puis au visage, infligeant une humiliation supplémentaire.

-… j’aurai cette information.


Je reste assise et observe passive mais néanmoins — en apparence  tout du moins — enjouée  histoire de lui faire comprendre que je ne souffre pas de le voir dans cette situation, douloureux, abîmé, fatigué.

L’autre aide-de-camp se permet un commentaire, interrompant son compagnon.

-Qu’est-ce que t’as aujourd’hui Mike ? T’es vachement lent !
-Je voudrais bien t’y voir, il est dur ce gars !


Me passant la main dans le visage, plus ou moins « désespérée » de voir que l’humanité peut toucher ce fond en de bas endroits comme Illusiopolis, je souffle.

-Silence ! Vous me déconcentrez !


Alors le deuxième part dans le coin chercher l’arme de tout bon misérable, une batte en bois, une arme de malfrat en somme. Et il frappe, frappe à plusieurs reprises dans le ventre. Sentant résistance, il s’énerve et frappe avec d’autant plus de rage, sans réfléchir, sans même sembler regretter ce qu’il fait sinon la pesanteur qu’il semble lui aussi connaître en ce moment.

Au bout d’un moment, la rage est tellement présente, qu’il lève la batte au dessus de sa tête et avant que j’aie pu l’interrompre d’un geste de bras, frappe sur le dos de la nuque. Et tout résistant qu’il est, le docteur tombe en avant, se cognant au passage contre la table sur laquelle je me trouve assise.

Tous trois, nous regardons le corps prostré de notre victime. Les deux autres, soudain pris d’une conscience inespérée, mettent leur main sur la bouche.

-Oh merde, qu’est-ce que t’as fait ?
-Quoi ?! Mais non, j’ai rien fait, c’est lui qui est tombé tout seul !
-Hein ? Mais non, regarde la marque qu’il a sur le coup, qu’est-ce que tu diras quand le président te demandera ce que c’est ?


Oui. Qu’est-ce que tu diras, hein ? Nina ou pas Nina, qu’est-ce que tu diras pour ta défense quand tu devras dire au Président que son nouveau jouet est plutôt endommagé et en chaise roulante pour le reste de sa vie. Merde, comme on dit. Pendant un instant, je songe à trouver un endroit où enterrer le corps et puis… Et puis non, le Président sait très bien que le docteur est avec moi. Ca ne sert à rien. Au final, c’est moi que retombera toute cette histoire.

Puis, un grognement, un mouvement en bas de nos pieds.

-Ah, et puis, je ne sais pas ce qu’est un PHS. Vous. Relevez-le.


Dernière édition par Le Cygne le Lun 24 Juil 2017 - 14:13, édité 1 fois
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Fébrilement, le médecin ouvre un oeil alors que ça lui brûlait dans la nuque. Un bruit aigu lui parcourait les oreilles alors que le pied de Nina se dessine devant lui pendant qu’il souffla bruyamment. Ensuite, ce sont deux paires de bras qui l’empoigne aux épaules pour le remettre sur cette chaise. La douleur est vive, et Kurt réalise seulement où le coup à été porté. Écarquillant les yeux sur la panique, il baisse le regard et fixe sa jambe alors qu’il tenta de bouger le pied. Un rien, juste le mettre à plat sur le sol.

Il ferme les yeux, soulagé, il parvenait à bouger ses jambes… Faiblement, mais il y parvenait.

Est-ce qu’il a perdu conscience. Le médecin l’ignore lui-même, toutefois, il comprend à l’instant où sa vision se brouille de rouge qu’il devait avoir l’arcade droite ouverte et qu’une traînée de sang parcourt son visage. Le forçant à garder ses paupières fermées alors qu’il redresse lentement le regard pour fixer celui de Nina.

- Voyons. La respiration à moitié coupée, la faute aux nombreux coups qu’il avait pris dans le ventre. Tenez donc vos gorilles en laisse, ce serait dommage que j’crève avant d’avoir donné le code.

La seule réponse fut une autre droite monumentale, forçant le médecin à se recroqueviller sur lui-même, légèrement penché sur la droite. Passant sa langue dans la bouche, il vérifia qu’il ne lui manquait rien, ce serait dommage d’avoir une molaire de déchausser dans l’affaire. Kurt détestait passer chez son collègue, si c’était pour l’entendre dire qu’il valait mieux arrêter la cigarette pour la santé de ses dents. Il commençait à avoir le goût du fer dans la bouche.

- Et puis… Il se redressa à nouveau, grognant sous la douleur et s’étalant sur la chaise. Arrêter de m’appeler par mon titre ou bien mon nom. Nous sommes entre amis, privilégiés Kurt, ça ne vous rendra que plus humaine. Il sourit bêtement, divulguant sa gencive ouverte et recouvrant ses dents de rouge. Non ?

Maintenant, il n’avait plus qu’à imaginer la suite des opérations en compagnie de Nina et des deux gorilles. Un oeil clos, il n’allait pas avoir droit à la lampe braquée sur la gueule. La strangulation ? Peut-être, il allait tomber dans les vapes et il oublierait la douleur pendant ce temps-là. Il allait peut-être encore se faire rosser, elle manquait peut-être cruellement d’imagination.

Ses paupières étaient lourdes, il avait bien envie de faire quelque chose à son tour. Seulement, le champ des possibilités était considérablement réduit. Il pouvait continuer à jouer au con, malheureusement, ça n’allait pas durer éternellement. Il était parvenu à rester stoïque jusque-là, lentement, il grignotait le peu de ressource qui lui restait. Peut-être qu’il allait basculer de l’autre côté maintenant, avant que cette douce Nina n’entame la suite des opérations. Qui peut savoir.

Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 11:56, édité 1 fois
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Il persiste à faire l’intéressant. Nul besoin d’être observateur pour voir qu’il est bien amoché, qu’il a physiquement enduré et perdu une bonne part de son énergie. Pourtant, il continue à me narguer avec son air de playboy et d’une manière familière qui laisse entendre que « Vous venez presque de me tuer mais soyons amis et tutoyons-nous ! ». Soit il est idiot, soit il cherche à me déstabiliser.

Alors je décide de jouer le jeu de celle qui a tout calculé, celle qui a le contrôle sur la séance. Et après tout, je ne me suis pas encore contredit.

-Ne vous inquiétez pas, eux ne savent pas quand s’arrêter. Moi, je sais quand le faire.


Je me relève et tourne autour des personnes présentes dans la pièce, réfléchissant à la suite de la « procédure ». J’ai bien une idée mais…

Je m’avance près des deux hommes encore présents dans la pièce et leur indique d’un coup d’oeil d’aller rejoindre le troisième dehors.

-Hem…M’dame, vous êtes sûre ?
-Restez près de la porte, mais n’entrez pas.
-Ouais mais si jamais il essaie de s’en prendre à vous.
-Je ne crois pas qu’il essaiera, à vrai dire…


Je me retourne légèrement vers l’intéressant. Sa mission est de vaincre ses propres faiblesses et non de me vaincre moi.

-Je crois qu’il a tout intérêt à rester assis là bien sagement. Mais si cela vous réconforte, vous n’avez qu’à le menotter à la chaise.


Ainsi va la vie, je me débarrasse de mes lourds fardeaux, ils accrochent les menottes à la structure de la chaise de telle sorte qu’il devra la casser s’il souhaite s’en détacher. On ne sait jamais, des fois que le bonhomme pèterait un cable.

Quand les hommes sont sortis, je me rassieds sur l’autre chaise en face du Docteur, le contemplant de longues minutes, droit dans les yeux. Peut-il résister à tout aussi bien qu’à des coups dans le ventre ou autres humiliations physiques ?

Après quelques temps, je secoue la tête et reviens à la réalité.

-Ceci vous expliquera peut-être pourquoi je ne suis « plus humaine » que quand cela me rapporte quelque chose. Voyez-vous, on n’a rien… sans rien.


Sans le laisser apparaître en extérieur, je me concentre sur mes ténèbres, me laissant aller vers eux, tout en contrôlant leur représentative apparition. Cinq sans-coeurs valent bien trois grands gaillards idiots. Voyons s’il fera toujours autant le fier.

Les sans-coeurs se rapprochent de leur cible, comme servie sur un plateau en argent. Ils sautent dessus et se mettent à l’attaquer, à le griffer de leurs griffes corrompues, à tenter de le ronger. Ils sentent immédiatement la présence de ce coeur. Un coeur fort, en témoigne toute cette volonté, mais néanmoins pas invincible, je peux sentir que ses convictions ont déjà été émiettées. Sinon, pourquoi serait-il là d’ailleurs ?

-D’ailleurs, pourquoi vouloir rejoindre les Turks ?


On ne m’a pas dit textuellement que c’était à cette fin qu’il était interrogé, mais je ne suis pas stupide. Je connais les grands fondements de cette entreprise, son fonctionnement global, ses procédures et ses manières de faire. Hélas, le Président ne l’a pas encore compris donc il ne me dit rien.
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Le teint du médecin était devenu livide à l’instant où les sans-coeur avait fait leur apparition. Fixé sur sa chaise, il eu un moment de panique et tenta de bouger les bras, le cliquetis des menottes résonna dans ses oreilles alors que les ombres se jetaient sur lui.

L’ambiance avait changé en un quart de seconde. Il y avait encore quelques instants, Kurt s’amusait de la situation, sachant pertinemment que les brutes n’iraient jamais au point de causer sa mort. Il était prêt à souffrir, les plaies se referment avec le temps et les os se ressoudent tout aussi vite. Sauf que maintenant, il se retrouvait submerger par les sans-coeur et il ressentait plus qu’une simple brûlure ou la douleur d’un coup. Leurs griffes s’enfonçaient dans sa peau, leurs morsures semblaient prêt à croquer et arracher la chair. Le SOLDAT était désemparé et tentait vainement à se dégager de cela.

Il paniquait, il avait véritablement peur de crever sur cette chaise. Kurt s’était recroquevillé sur le même et cherchait à jouer des épaules ou des genoux pour les repousser. Inutile.

Il bougeait sur la droite, il se faisait mordre sur la gauche et gigotait instantanément pour se prendre un autre coup de griffe dans les flancs. Il était comme un vulgaire steak, attaché à un crochet de boucher alors que les vautours tentaient d’arracher un plus gros morceau. Il ne pouvait rien faire, il n’arrivait à rien faire. Son regard se perdait, cherchant quelque chose sur lequel se rattacher. Seulement, il n’avait rien d’autre que des amas de ténèbres et percé d’une paire d’yeux jaune qui l’observait avec plaisir.

Il s’essoufflait, il respirait mal et transpirait sous la douleur et les assauts incessant des sans-coeurs. Kurt le sentait, son coeur, battre à tout rompre sous l’effort et cherchant à se cacher ou à devenir plus petit que rien pour pouvoir y échapper.

- J’en sais rien ! Cria subitement le médecin, entre deux halètements. Aucune foutue idée du pourquoi, j’le fais, c’est tout… Il releva la tête brusquement, écartant un des sans-coeur et lui laissant un instant de répit.

Le temps de fixer sa tortionnaire, afficher la détresse dans ses yeux, que l'ombre était déjà de retour pour planter une griffe dans son cou, faisant hurler le médecin de douleur.

Il pouvait tout arrêter, il le savait et le plus profond de sa poitrine suppliait pour qu’il le fasse. Cette chose, elle battait à tout rompre et disait qu’il n’allait pas tarder à passer de l’autre côté si cela ne s’arrêtait pas. Il suffisait d’un mot, se répétait-il en boucle dans sa tête, et tout s’arrêterait instantanément. Il serrait les dents, il se refusait à lâcher maintenant et cette confiance s’effritait aux rythmes des contusions et des entailles se multipliait sur le corps.

Il n’avait plus rien, il n’avait plus que ça qui lui tendait les bras. Est-ce qu’il allait tout perdre en l’espace d’une seconde, en crachant une simple combinaison ?

- Arrête… Arrête !!! Hurla alors le médecin, les larmes au bord des yeux et ronger par ce que son corps lui hurlait, il voulait tout arrêter maintenant. Je t’en supplie !

Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 11:57, édité 1 fois
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Est-ce un caprice ? Un simple caprice, qui peut pousser l’humain à vouloir quelque chose au point de se laisser mourrir de faim, battre, et puis submerger par les ténèbres pour obtenir cette chose. Il dit qu’il ne sait même pas pourquoi il veut le devenir. Quel manque d’ambition. Déterminé, il semble l’être mais pour le reste… Qu’est-ce qui prouve au Président qu’il ne changera pas d’avis dans une ou deux semaines ? Sans doute dirait-il que ce ne sont pas mes affaires si je le conseillais. Les hommes en général n’aiment pas être conseillés, ça leur donne l’impression qu’ils ne savent pas gérer leur vie eux-même — ce qui du reste est vrai — et que l’autre veut remettre cette existence sur le droit chemin.

D’un geste d’un seul je fais arrêter mon petit escadron de sans-coeurs, ses supplications ont atteint mes oreilles, d’humeur « conciliantes ». Les petites bêtes noires restent cependant tout autour de lui, menaçantes et dangereuses, prêtes à recommencer à tout moment, ce dont elles meurent d’envie.

Et puisque nous en sommes arrivés aux tutoiements, je sais m’adapter, j’adore quand cela devient plus personnel.

-Tu as changé d’avis peut-être ?


Je m’installe un peu mieux dans ma chaise. J’entends les hommes de l’autre côté de la pièce s’inquiéter vaguement de ce qui se trame ici puis recommencer à discuter de sujets triviaux. Je croise mes bras et pousse le vice jusqu’à reculer ma chaise pour mettre mes pieds — gracieusement chaussés d’escarpins — sur la table, produisant un bruit strident, tandis que l’homme se décompose devant moi.

Je l’observe, tout est entamé chez lui, son physique, son moral, son courage, est-il possible que j’aie le dessus sur lui grâce à de simples sans-coeurs ? Cela peut-il faire la différence ? Force est de constater qu’il ne faut pas sous-estimer la peur que les ténèbres dans leur forme la plus pure inspire aux humains. A peine apparaissent-ils qu’ils sont prêts à se cacher sous la table.

Les humains ont tellement peur de devenir la meilleure version d’eux-mêmes qu’ils en oublient tout, y compris ce courage dont ils se prévalent sans arrêt.

-Parce que j’ai tout mon temps comme je te l’ai déjà dit. Et s’il faut recommencer, nous recommencerons.


Et s’il refuse encore au nom de cette stupide volonté qu’il arbore depuis le début, s’il s’avise de se moquer encore, si nous recommençons, jusqu’à entailler ce coeur si profondément qu’il sera au bord du précipice, et s’il persiste, et si le risque est trop grand que la transformation ait lieu, laissant peut-être derrière lui une petite créature noire, il faudra trouver autre chose. Si je ne dois pas gagner devant pareille tête de bois, je ne le ferai que pour un prix de vainqueur.


Dernière édition par Le Cygne le Mer 13 Sep 2017 - 17:25, édité 1 fois
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Les bras tendus, le souffle court et prêt à basculer en avant, voilà ce qui restait de Kurt. Il gardait l’équilibre uniquement parce que c’est main était entraver à l’arrière du dossier de sa chaise. Il pissait le sang, il respirait bruyamment et sa bouche n’avait même plus la force de contenir sa salive qui se répandait déjà sur le sol.

Il tenait encore, ou du moins, il était encore conscient.

Le visage recouvert de sang, le SOLDAT tira sur ses bras avant de tomber dans le fond de son siège, laissant sa tête tomber sur son épaule afin de fixer d’un seul oeil cette femme. Il n’avait pas la force de faire quoi que ce soit, du moins, pas maintenant. S’il le pouvait, il se laisserait tomber afin de goûter à un peu de repos. Enfin, s’il n’y avait pas toujours les sans-coeurs agglutinés autour de lui. S’il succombait à la fatigue et si elle tenait vraiment les ombres en laisse, allait-elle le laisser vivre ? Où est-ce que sa vie se terminerait au milieu d’un hangar perdu dans le trou du cul d’un monde, et cela, pour un entretien d’embauche ?

Si seulement il n’avait pas eu cette idée à la con, qu’il avait continué sa vie dans le corps armé de la Shinra. Il serait probablement dans une soute d’un vaisseau en compagnie de trois autres types et dans l’unique but de remplir une tâche quelconque au nom de la compagnie. Il aurait pu se prendre une balle ou la charge d’un centaure, rien de mortel, et n’aurait eu qu’a rentrer pour panser ses blessures et repartir le lendemain.

Non. Kurt avait plutôt décidé d’en baver, trouver un nouveau moyen pour foutre sa vie en l’air comme celle-ci n’avait rien à lui offrir. Et dieu, il n’allait pas lâcher maintenant. Il n’avait pas envie de retourner dans une soute de vaisseau puante, pas envie de rencontrer d’autre SOLDAT pour ensuite les voir crever lors d’une mission et encore moins être un stupide chien qui aboie ou montre les dents quand ont lui en donne l’ordre.

Il voulait être un Turk, un type dont on ignore l’existence jusqu’à ce qu’il sorte des ombres pour faire le sale boulot. Agir seul et être au sommet de la chaîne alimentaire, avoir le doigt sur la gâchette afin de décider qui vit et qui meurt. Pas l’inverse, comme il avait eu le malheur dit goûter trop souvent jusqu’à maintenant.

- J’vais pas changer d’avis aussi facilement. Prononça difficilement le médecin, il ne restera pas conscient si elle refaisait le même manège avec les sans-coeur.

Il était décidé dans ce qu’il faisait, il en avait l’envie et le désir. Même s’il était prêt à y passer, même s’il avait peur de mourir sur cette chaise, il allait tenir aussi longtemps que possible. Il allait bien falloir que tout cela se finisse un jour ou l’autre, ce n’était qu’une question de temps. Elle avait bien arrêté au moment où il l’avait demandé, il lui suffisait de recommencer, ça fonctionnerait peut-être.

- Tu peux continuer… Il bavait en prononçant cette phrase, que ce soit par peur ou par fatigue. Faudra bien que t’arrêtes un moment, et j’serais là à cet instant. Il laissa retomber lourdement sa tête en avant. Enfin… J’crois…

Kurt ferma les yeux, attendant la suite non sans une frayeur grandissante dans sa poitrine. Progressivement, sans qu’il puisse réellement le contrôler, sa respiration se fait de plus en plus rapide, stresser en s’imaginant le retour des ombres.

Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 11:57, édité 1 fois
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Stupide. Ce mec a l’air de penser que je contrôle la vulnérabilité de son coeur, comme si j’étais capable de savoir quand son coeur risque de défaillir. Non, je suis en train de jouer une partie de poker, et si je vais trop loin, si les sans-coeurs s’en prennent à lui trop longtemps, qui sait quand il « partira » pour un autre état ? Et nul doute qu’il ne fera pas un sans-coeur exceptionnel en l’état actuel, rien d’intéressant pour le Président en somme. Ce serait alors à moi de payer les frais. Parce que Monsieur est trop fier pour connaître ses limites.

-Vous avez tort de vous obstiner. Je vous regarde et…


Je descends mes pieds négligemment posés sur ma table, tape mes deux mains sur les cuisses, avec un air détrompé, et me relève, prête à recommencer ma ronde.

-Je vois un homme qui me fait tourner en rond depuis toute à l’heure, qui se dit que c’est juste… un mauvais moment à passer, dont il sortira nécessairement vainqueur. Vous êtes infiniment orgueilleux et sûr de vous, ce qui pourrait irriter quelqu’un dans ma position, je le reconnais.


D’un claquement de doigts, je relance les sans-coeurs à l’assaut. Ils lui sautent dessus et recommencent leurs frénétiques agressions. Au rythme des râlements du Docteur Brown, et des grognements des sans-coeurs, j’avance dans cette pièce, fais balancer mes hanches, claquer mes talons sur le sol. Et je les laisse agir encore plusieurs minutes ainsi parce qu’on n’a rien sans rien. Et si je lui laisse penser que j’ai peur pour son sort, et par définition pour le mien, s’il est convaincu que je serai trop prudente, je ne peux pas gagner. Il restera sur ses positions, et je ne gagnerai rien.

-Je ne suis certainement pas arrivée à la Shin-ra pour faire de la figuration et remplir des rapports ingrats et inintéressants. Je ne suis pas non plus venue pour perdre mon temps à convaincre des hommes de ce qui est dans leur intérêt.


Sans doute est-ce risqué de dévoiler un morceau de mes véritables ambitions — bien que l’on puisse difficilement faire plus vague — à ce médecin que je ne connais que de réputation et qui n’a certes pas la même vision du monde que moi.

-Alors si je suis ralentie dans ma progression, si je vois que tout cela ne mène à rien et que vous ne m’êtes d’aucune utilité dans ma progression, pourquoi perdrais-je mon temps dans cette entreprise ? Je ne souhaite pas monter les échelons à la manière des autres. Au dur et idiot fruit du labeur humain.


Je précise un peu mon idée, tout en sous-entendant lentement et insidieusement que je suis prête à aller loin. Je ne sais pas s’il m’entend vraiment, mais le silence perturbé par quelques suppliques me laisse penser qu’il ne peut pas s’empêcher d’écouter tout — absolument tout — ce que je dis, car c’est toujours mieux que de penser au coeur dans sa poitrine qui est sur le point de se faire dévorer.

-Regardez-moi bien : j’irai jusqu’au bout. Et ce n’est pas l’intérêt certain que vous représentez pour le Président qui me retiendra. Au pire, s’il… arrivait quelque chose, je quitte le pays ce soir. Je trouverai bien un moyen.
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Était-ce le coup de trop, la prise de risque qu’il ne fallait pas faire. Elle, la femme aux talons, celle qui piétinait allègrement cette mince frontière entre vie et mort sur laquelle le médecin se trouvait. Venait-elle de finalement franchir les limites.

Les sans-coeur n’attaquaient plus. Faisant silence pour que chaque parole, chaque mot soient entendus par l’intéressé. Kurt n’était plus assis sur sa chaise, l’assaut continue des ombres avait finalement renverser le SOLDAT et celui-ci gisait, face contre terre dans une semi-conscience. Fébrilement, il tentait de lever sa main pour se la passer sur le visage. Un effort inutile. Le cliquetis des menottes lui rappelait qu’il était toujours immobilisé et plus profondément dans la merde que jamais.

Une flaque de sang grossissait lentement à l’endroit où il était allongé, ayant d’abord imbibé ses vêtements rendu poisseux par la captivité. Ainsi, c’est comme ça qu’il allait finir.

Il ne parvenait pas à tourner la tête, il n’en avait pas la force et il refusait que la gueule de cette connasse soit la dernière chose qu’il emporterait au paradis. Il devait déjà se taper sa voix, il n’allait pas s’encombrer. Fermant les paupières, il tentait de se remémorer le visage de ses amis. Peut-être aurait-il dû écouter Hadrien et oublier cette idée stupide de vouloir devenir un Turk.

- Écoute un peu… Il bafouillait plus qu’il ne parlait, crachant sa bave sur le sol. Des putes comme toi, ça ne brille jamais longtemps. Et t’es encore plus conne de te penser capable d’éviter à te taper la sale besogne, d’atteindre les sommets sans avoir à bouger ton cul frigide.

Le médecin avait aimé joué, persuadé que tout cela se terminerait bientôt. Fort est de constater qu’il avait fait erreur. Il n’était pas ici pour passer un entretien, juste pour divertir.

- Finalement, pour attirer le simple regard du Président. Il referma ses paupières, imaginant le chef d’entreprise avec sa tasse de café dans les mains. T’as bien voulu venir ici, t’occuper d’un cas comme moi. Il te suffisait de mettre un plus beau décolleté et de passer sous les bureaux de la moitié du vaisseau-mère, là où se trouve vraiment ta place. Malgré lui, il riait.

Un rire forcé, celui d’un homme qui a perdu cette infime portion d’âme lui permettant de tenir. Aux yeux de quiconque, il serait passé pour un fou. Là, dans son crâne meurtri, il s’imaginait pouvoir se relever et coller son pain dans la gueule de cette connasse. Rien à foutre des manières, elle le méritait et il voudrait probablement finir sa vie là-dessus.

- Tu m’épargnes et tu échoues à ta mission, belle image pour le Président, celle de ton incapacité. Il cessait de rire, ouvrant ses yeux de nouveaux pour voir les sans-coeurs piétiner devant lui. Achève-moi, et te voilà bonne pour partir à la recherche d’une autre échelle à grimper. Un sourire fit son apparition sur son visage. Il ne faut pas être le dernier des abrutis pour comprendre que rien n’est plus intéressant que la Shinra dans l’univers, la compagnie est au sommet de la chaîne alimentaire et ton cul en sera éjecter à l’instant où tu quittes le pays.

Voilà la seule forme de satisfaction que le médecin pouvait tirer de tout cela, qu’elle fasse un choix ou l’autre, elle se fera enculer jusqu’à l’os.

- T’es seule ma pauvre, et c’est ça qui te fera perdre la partie.

Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 11:57, édité 1 fois
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Ca. C’est son point de vue à lui. Il y a encore bien des mondes à voir en dehors de ceux gouvernés par la Shin-ra. Il sera toujours temps de partir à la recherche d’autre chose, si cela s’avère nécessaire. Mais pour l’heure, je l’écoute me narguer et me cracher le sang qu’il a dans la gueule en guise de haine.
J’ai déjà essayé. Je suis passée par toutes les formes de séduction, celles qui consistent à séduire l’échelon le plus bas pour monter toujours plus haut. Et où en suis-je tombée ? Après quelques décennies de règne dans les déjections dont personne ne voulait avant, me voilà obligée de repartir à zéro.
Alors me voilà, altitude zéro, et j’attends mon heure ; j’attends qu’ « il » daigne s’intéresser à cet élément brillant qui vient de rejoindre ses rangs. Bref, se conduire comme une pute du début à la fin n’a jamais servi personne, ou alors pas celle qui ont l’intention de survivre bien longtemps. Il suffit de savoir l’être ponctuellement, au bon moment. Et je pense que le docteur a au moins compris ce que je voulais, s’il faut lui reconnaître quelque chose.
Je le laisse tel un ver de terre sur le sol et attends quelques instants de plus. Je ne veux pas qu’il me croie véhémente, ce que je ne peux être du reste. Non, Doc’ Brown, je ne serai pas rancunière. Je me penche un instant et appuie ma main sur sa tête trempée par la sueur, la crasse et le sang, formant ensemble un amas gluant. Je le force à rester face contre terre par une légère pression.

-Tout cela arrivera, oui, sans doute. J’échouerai parmi vous, et je fuirai. Et vous périrez, comme vous ne semblez pas tenir tant que cela à la vie.


Puis je me relève et me frotte les mains l’une contre l’autre pour faire partir la crasse.

-Sauf si…


Je prends mon air faussement surpris, celui de celle qui vient d’avoir une idée lumineuse.

-Sauf si nous convenons d’un arrangement qui nous serait à tous les deux profitable. Il doit bien y avoir quelque chose que nous puissions faire… ensemble, non ?


Car au fond, ce que veut le Président, je le veux. Et ce que veut le Président, ce n’est pas une femme capable de faire plier un homme, ce qu’il veut c’est l’homme qui se tient – ou plutôt qui ne se tient pas – devant moi. Et il n’en a jamais été autrement. Pour le moment, je ne lui sers pratiquement à rien, et j’espère qu’il en sera autrement dans le futur, mais jusque-là… Il faut agir. Et ce qu’il veut, c’est lui. Il n’a jamais été question de s’en débarrasser ou même… que je gagne. Tout ce qu’il me fallait faire, c’était aller « suffisamment loin ». Y suis-je allée d’ailleurs ? Personne n’a besoin de le savoir mais je pense que la victime témoignera en ma faveur, ou en ma défaveur plutôt.

-Vous pouvez m’aider à contourner « ce dur labeur » que vous dites inévitable. Il vous suffira juste de m’aider quand j’en aurai besoin, de me rendre un précieux service, et vous en aurez fini avec moi pour aujourd’hui.


Je viens de l’humilier, de l’atteindre, de le meurtrir sur tous les plans : moraux, physiques et psychologiques. Qu’en dira-t-il ?
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Kurt restait immobile l’espace d’une minute, fixant son regard sur sa paire de talons, ne comprenant pas réellement ce qui venait de se passer. Ou alors, la douleur le faisait délirer et il venait de s’imaginer toute la scène. Il ne saisissait pas ce que venait de raconter son tortionnaire. Pourtant, c’était bien sa voix qu’il avait entendu…

La requête, il comprenait ou est-ce qu’elle voulait en venir. Pourquoi maintenant ? Après tout ce qu’il venait de subir, d’endurer, se foutait-elle de sa gueule une nouvelle fois ?

- T’es sérieuses… Bégaya-t-il faiblement. Là ?

Il essayant, tentait de se relever en posant le plat de sa main dans la mare de sang. Il ne parvenait simulé pas à se soulever lui-même. Il hochait alors la tête, cherchant à retrouver le visage de la pute de service, roulant sur lui-même pour finalement tomber sur son dos.

- Après tout ça. La moitié de son visage était recouvert de sang, il pointait du bout du nez les sans-coeurs. M’avoir pris pour ton pantin et m’avoir fait endurer autant de merde, tu m’proposes une porte de sortie.

C’était trop beau, il ne parvenait pas à le croire, ses deux yeux s’illuminèrent presque devant cet espoir fou. À moins qu’il s’agisse d’un nouveau moyen pour qu’elle prenne le dessus et profite de la naïveté d’un condamné.

Amenant sa main sur son ventre, il laissait sa tête tombée et son regard se fixer sur elle. Lentement, il tentait d’occulter le bruit dans sa tête et taire la douleur, pour réfléchir, pour peser le pour et le contre. Est-ce qu’il voulait vraiment vivre, s’engager dans cette nouvelle vie et suivre de nouveaux ordres. Ou plutôt, est-ce qu’il voulait crever sur le sol froid d’un entrepôt perdu dans l’univers ? La réponse était maintenant limpide. Non, il ne voulait pas crever ici, maintenant qu’il avait une chance de stopper cette douleur. Un mot suffisait pour cela, et celui-ci ne conduisait pas un échec et à une souffrance inutile.

- Qu’est-ce qui me laisse croire que… Il toussa, bruyamment en crachant du sang sur le sol. Que tu n’es pas en train de me la faire à l’envers ? Un moment sadique, me faire dire “oui” pour ensuite m’achever sur cette victoire…

Il ne la connaissait pas, pourtant, le médecin avait eu droit à toute la haine de cette femme depuis qu’il était dans cet endroit. Quoique, de la haine n’était pas réellement la sémantique à utiliser. Elle prenait juste son affectation à coeur, trop à coeur…

- Ce serait quoi, ton précieux service…?

Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 11:57, édité 1 fois
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Ce n’est pas que j’ai savouré ces instants à le torturer, non, cela m’est égal, comme tout ce qui touche à l’empathie et à la sensibilité. Si je suis allée jusque-là, c’est justement parce que je n’ai pas les remords qu’ont les autres à aller loin  dans mes idées. Alors je ne perds pas mon temps en préambules et en questions.
Je le vois douter, je devine l’espoir mêlé de peur dans ses yeux. Et cela ne rend son cœur affaibli que plus désirable. Mais je contrôle tout ça à présent, ou du moins pour le moment.

-Réfléchis. Tout ça, je le fais uniquement parce que c’est mon job. Tu crois vraiment que j’ai du temps à perdre dans des caves d’Illusiopolis ? Ca n’a rien à voir avec toi ou avec le mépris vraisemblable que j’ai pour toi. Je devais te tester, et aux dernières nouvelles, c’est toi qui as demandé cette « promotion », alors tu ne peux t’en vouloir qu’à toi-même de t’être lancé ce défi.


Je m’assieds à moitié sur la table. Je sais que ce que je dis pourrait l’énerver, mais finalement, on n’est pas très loin de la réalité. Je croise les bras et prends un air pensif.

-Tu ne pensais quand même pas que ce serait facile ? Que le président t’enverrait dans une colonie de vacances pour une petite épreuve à la tombée de la nuit ?


Je ne connais pas grand-chose de ces Turks sinon ce qu’on m’en a dit, des rumeurs. Et c’est justement sans doute le but du Président, que tout ce qu’on croit savoir soit teinté d’un voile mystérieux et opaque. Et malgré tout, je suis convaincue qu’une période bien plus sombre l’attend là-bas. Ils ne peuvent se permettre de sélectionner quelqu’un de corruptible, faible, qui ouvrirait sa bouche trop rapidement.

-Il faudra m’aider en temps utile.


Je baisse le volume de ma voix, pour être totalement sûre que rien de tout cela n’est pas utile.

-C’est-à-dire… vis-à-vis du Président. Quand je viendrai vers toi pour te demander un service, tu ne pourras pas refuser. Ce sera sans doute une formalité, ça ne te coûtera rien en comparaison avec ce que tu seras sans doute amené à faire dans ce nouveau « boulot ». Pour l’heure, il est trop tôt, je n’ai pas d’occasion, mais je devine l’espoir qu’il fonde en toi. Sinon, pourquoi avoir fait appel à… quelqu’un comme moi ?


Le Président ne sait pas « ce que » je suis, sinon rien de tout ce que je veux ne serait possible. Un humain ne peut avoir de désir pour une femme sans sentiment, qui ignore la sensation de plaisir. Ils veulent que… « la réciproque soit vraie », que cela soit authentique.
Bientôt, ils pourront tous se douter de l’inclinaison qui est mienne pour les ténèbres, et cela s’arrêtera là.
Je me lève et sans plus rien dire, m’avance vers la porte, donne quelques ordres discrets aux hommes qui sont encore derrière, des ordres que le docteur n’a pu entendre. Et en revenant dans la pièce, je laisse la porte grande ouverte.

-Tu peux partir. Mais n’oublie pas, sinon… nos promotions respectives en seront irrémédiablement altérées.


Il n’y a pas vraiment de promotion me concernant, juste la certitude.
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Elle est là, tendant une main en direction de la porte au médecin et l’invitant à partir. Immanquablement, le SOLDAT ne put s’empêcher de rire grassement avant de cracher de nouveau sur le sol. Au moins, ce n’était plus du sang, il n’avait donc pas d’hémorragie interne. Il avait presque l’envie de lui demander comment il devait faire pour se lever et sortir, il en était tout bonnement incapable.

À la place, il se contentait de fixer le plafond de cet entrepôt, il en avait fini avec cette garce. Cela même si elle semblait persuadée que Kurt lui était redevable.

Malgré la douleur parcourant chaque parcelle de son corps, il souriait. Il avait réussi cette épreuve. Le médecin ignorait encore en quoi consisterait le reste de sa formation en tant que Turk, toutefois, il avait la certitude que ce ne serait pas aussi pénible que de supporter la présence de cette femme. Il pouvait lui demander d’infiltrer les mercenaires et raser le Centurio à mains nues qu’il trouverait cela bien plus agréable.

- T’inquiètes pas, j’oublierai jamais cette journée à tes côtés… Dit-il avant d’arrêter de rire, ne durcissant pas ses traits pour autant.

Dans un sens, il avait accepté d’arrêter tout cela et d’avoir une dette envers elle. Maintenant, allait-il respecter sa parole une fois devant le fait accompli ? Cette femme, cette connasse venait de passer son temps à en faire voir de toutes les couleurs au médecin et que cela allait être oublié ? Un soir, sur le vaisseau-mère, ils allaient se retrouver et boire un verre autour d’un bar en se remémorant la joie d’avoir été la victime de ses caprices.

Elle était complètement conne de penser ça. Toutefois, il restait de curieux à l’idée de se servir à rendre. Et puis, il n’avait pas à s’inquiéter d’une quelconque magouille qu’elle irait balancer. Elle serait aussi fautive, et il suffisait de voir comment le Président avait réglé un différend entre deux hommes de son entreprise.

Lentement, ses paupières se refermaient alors qu’il entendait les bruits de pas des gorilles de l’autre. Il sentait alors son corps se faire soulever et trainer en dehors de la pièce. Il restait tout de même alerte, voyant la porte de fer qu’il avait traversé il y a plusieurs jours avant de sentir le confort d’une banquette arrière. C’était dorénavant réellement fini. Il ne pouvait plus supporter la fatigue, il tombait mollement sur le siège du véhicule avant de clore définitivement les yeux et s’endormir malgré les ballottements dans les rues d’Illusiopolis.

Plus de torture, plus de sans-coeur, plus de connasse à hauts talons. Il ne manquait plus qu’une clope pour clôturer le tableau avec succès.

Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 11:57, édité 1 fois
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La première chose que je vais avoir dire : enfin !
J'suis content que cet RP soit enfin terminé. Pour une seule bonne raison, que Kurt va pouvoir avancer et refaire des missions Smile Intérêt ? Probable, mais c'est normal.

Pour parler du RP en lui même... J'commence par le Cygne.

Ah oui, attends. J'vous préviens, la structure ça va être n'importe quoi et le contenu... va p'tête pas être méga conséquent. Le RP est long, mais la note le sera pas forcément. J'ai... pas masse de choses à en dire.

Donc, le Cygne, Nina Arad pour les intimes dont Kurt fait désormais partie Smile
Comme Kurt, la qualité est au rendez-vous. Y'avait de la logique dans tout ce que tu faisais, tu restais fidèle à ton personnage ; quand je te lisais, inconsciemment je prenais une voix vachement monotone, froide, dans ma tête. C'est rigolo. Peut-être parce que je sais à quoi m'attendre que j'fais ça, j'sais pas, ton personnage étant juste incapable de ressentir quoi que ce soit.

Le coup du radiateur, de la petite pièce... Ouais ça fonctionne. J'avoue que je m'attendais à un truc beaucoup moins psychologique et plus sanglant en demandant à ce que quelqu'un s'occupe du petit Kurt mais ça va ! Par contre, faire pop des sans coeurs ? J'pensais pas que t'aurais été jusque là. J'suis d'accord avec le fait que c'est un coup de poker. Tu prends de gros risques en faisant ça. Pas seulement pour Kurt, mais pour toi. Certes, des non sans-coeurs peuvent en appeler, mais... ça peut éventuellement mettre la puce à l'oreille. Tu vois c'que j'veux dire ? C'est pas un truc anodin que tu retrouve partout.

Pareil, c'est rigolo cette idée que ton personnage a, comme quoi les hommes sont des brêles et tout ça. Je saurai pas aller plus loin dans mon développement, mais venant de ton personnage, c'est rigolo. Tu fais très... sûre de toi, en tout cas. C'est cool, ça donne un côté sympa (pas sympa gentil hein, qu'on se comprenne) à ton perso. Alors qu'au final, c'est un sans-coeur quoi. J'espère que tu comprends c'que j'veux dire par là. Parce que pour expliquer... C'est CHO.

Par contre, cette histoire de service... J'pige pas. D'accord, t'arrives à tourner le truc à ton avantage, au final t'as pas fait ça pour rien. Mais... Tu demandes quand même à un mec que t'as torturé pendant 6 plombes de te rendre un service par la suite ? Et t'arrives à croire qu'il va le faire ? Je sais pas, ça me semble bizarre. C'est p'tête le seul point noir, si c'en est un, de ce RP. De ton côté.

J'passe à Kurt. J'l'avais dit, c'est pas méga long, mais le principal est dit.

Alors, Kurt... C'est pas mal non plus de ton côté. On retrouve ton personnage dans un meilleur état que tu nous l'avais laissé ! C'est à dire qu'il redevient un petit peu le p'tit con qu'on a l'habitude de lire. Des traits d'humour par ci par là, les bonnes reflexions qui vont bien... C'est cool de retrouver un peu ça, j'avais peur que suite au petit incident ton personnage devienne incroyablement plus sombre, mais ça a l'air d'aller.

J'ai aussi bien aimé que tu te serves de tout tes acquis et de tes compétences pour rendre ton isolement moins pénible. Le sort d'eau, même si comme tu le mentionnes c'est moins efficace qu'un vrai verre, le bouton de chemise pour saliver... Les bonnes techniques de survie comme on dit. Je trouve que tu as assez bien géré le truc de ton point de vue, même si... même si t'es peut-être trop impassible sur le début. Tu mets un peu de temps avant de te dire que la situation est quand même plutôt dangereuse. J'sais pas.

J'ai pas trouvé le sort de lenteur très utile, soit dit en passant. Enfin, si, c'était utile mais... Ouais j'sais pas, c'était pas forcément une nécessité. Et justement dans des cas comme ça, j'pense que ta magie tu la gardes en cas de nécessité...... A moins que tu veuilles tes PS en Magie ! Grillé !

Et pour en revenir sur cette histoire de service.... Ta réaction a été très correcte. C'est plutôt que ta réaction devait être celle la en fait. Ta seule porte de sortie d'un enfer sans nom, c'est d'accepter le service. Mais vu ce qu'elle vient de te faire subir... Ouais. Ca reste logique qu'une fois barré, tu dises qu'elle irait se faire foutre. Je pense.

Donc !

Bah, même si la notation est pas glorieuse, ça reste un RP sympa à lire. Peut-être un peu long à démarrer, certes. Mais la situation veut ça. Vos persos interagissent bien entre eux, c'est cool de le voir. J'ai hâte de voir ce que ça donnera si vous refaites une mission ensemble. Dans d'autres circonstances. Smile

Kurt :
Atroce : 48 points d'expérience + 480 munnies + 4 PS + 1. Trois en défense, un en magie, un en psychisme. Défense parce que... faut pas déconner, t'as quand même pris cher, bonhomme.
Rien d'autre.

Le Cygne :
Normal : 20 points d'expérience + 200 munnies + 3 PS, deux en symbiose, tu comprendras pourquoi, et le dernier en force, parce que déplacer un radiateur machin truc, ça fait les bras. T'as pas eu de bonus ? C'est normal.
Rapport !
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