Il était une fois... deux membres de la Lumière envoyés pour enquêter la disparition des trois petits cochons qui, selon les sources de Cissneï, serait le fait d'un loup. Évidement, quand on parle de loup, tout le monde pense au grand méchant loup... et à partir de là, on ne peut plus vraiment douter que ce soit lui qui ait dévoré les porcs. Alors que Vorys et Aloïs cherchait en ville des informations, on finit par leur parler d'une légende... mais comme le dit la personne, ce n'est rien qu'un conte, ça n'existe pas réellement. La rumeur veut que oui, il y a des loups dans la forêt mais il y en a un, bien différent des autres... un loup gigantesque de la taille d'un homme et avec le pelage gris cendre. Un monstre aux prunelles dorées... et si les sans-cœurs n'ont pas atteint ce monde, des yeux jaunes quand on parle de monstre, ça évoque les sans-cœurs. Au moins les ténèbres. En bref, s'il y a des loups, il y en a bien plus monstrueux que tout les autres... celui-là même qu'on appelle... le grand méchant loup. D'après la vieille dame et sa légende, pour trouver la tanière du loup, il faudrait allez au-delà du lac, remonter la cascade et continuer jusqu'à une clairière d'herbes rases.
Ce n'était qu'une légende... mais les deux envoyés de la lumière devraient se contenter de ça. Ainsi pénétrèrent-ils dans la Forêt des Contes, guidé par les quelques informations très sommaire d'une vieille dame.

Vorys marche, sa main sur la garde son épée, prêt à dégainer au moindre signe d'action ! Ce n'est pas comme si les indications de la vielle dame furent les plus claires qui soit... mais allez, ils finiraient par le trouver ce grand méchant loup. Disons que jusqu'au lac, ça irait, le simili connaissant le chemin depuis un contrat effectué ici-même, du temps où il était humain. Aloïs Sheifa, son collègue, a... une certaine originalité. Typiquement, c'est un gars un peu moins grand et un peu plus fin que Vorys... avec des yeux violets mais quand on sait que le simili a les yeux jaunes, ça ne lui donne pas tant le droit de le juger. Par contre, Aloïs a... les cheveux verts... et des oreilles de poissons en métal avec des boucles d'oreilles. A partir de là, Vorys le juge déjà plus. Ça lui va pas si mal que ça mais tout de même, c'est osé comme style.

Le sentier, bercé de lumière dorée, est incroyablement entre ses vieux chênes orgueilleux, plus dur que le fer et couverts de mousses vertes en velours. Un seul de ses arbres, tant ils se subdivisent en branches et racines en tous sens, finit vite par devenir milles en arbres qui s'entremêlent en d'inextricable nœud. Un décor majestueux où n'importe se sent écrasé par la nature comme l'homme, en émoi aux premiers jours du monde, face à l'ivresse de la mer, du ciel et de la terre. Or, à moins que des animaux, des bandits ou des contes ne se mettent à attaquer, la promenade reste aussi sereine et reposante qu'incroyablement chiante. C'est beau de s'émerveiller et de contempler mais face au vide sans émotions qu'est l'être d'un simili, tant que ça bouge pas, c'est d'un plat.
Comme à son habitude, Vorys n'affiche depuis le début de sa mission qu'un sourire calme et serein, froid malgré lui, qu'il espère paraitre sincère. L'idée c'est de... ne pas avoir l'air d'un simili et d'apparaitre sympathique.

Aloïs Sheifa, lui... a l'expression sérieuse, presque sévère, que pourrait avoir un être sans émotion. C'est assez paradoxale... puisque c'est loin d'être le seule comme ça et... Vorys se demande à quoi ressemble son collègue quand il exprime une émotion. Difficile de provoquer ça quand on ne sait rien de la personne mais bon... quitte à marcher, autant le passer le temps.

"Du coup, je me demande... t'es un genre d'elfe ou un truc comme ça ? Parce que les cheveux verts et les oreilles comme ça... " Bon, le but est de provoquer quelque chose qui se lirait sur son visage... mais si c'est vraiment un elfe... ? Vorys n'a jamais vu d'elfe de sa vie, ils ont peut-être vraiment des cheveux verts, des yeux violets, des boucles d'oreilles de gitanes et des oreilles de poissons en métal. Le simili aimerait bien le mettre en colère ou provoquer quelque chose... mais pas non plus déclencher une réaction qu'il ne saurait gérer ou rattraper. " ... j'suis pas raciste hein, j'ai rien contre les elfes. J'adore Legolas. " Lance-t-il, sans réfléchir à avoir l'air désolé ou gêné et sans penser à faire varier son expression, absolument monocorde malgré sa voix. Sans trop savoir pourquoi, Vorys en rajoute une couche. " Enfin bon, j'imagine que si t'étais un elfe, t'aurais rejoins le Consulat. "

Puis soudain, on vit le fameux lac ! Ne reste plus qu'à remonter la cascade et continuer jusqu'à la clairière d'herbe grasse. La cabane du charlatan qui vendait de faux élixirs à tout le monde est toujours là... ce qui rappelle au simili les souvenirs de ce contrat, ma foi, fort sympathique. Le décor, à proprement parler, a tout d'un conte de fée. Calme et magnifiquement éclairé, les oiseaux gazouillent innocemment alors qu'on croit entendre des petits rongeurs qui virevoltent. Puis les écureuils ne tardent pas à se faire entendre, de plus en plus fort, de plus en plus lourd, de plus en plus proche. Des feuilles qu'on écrasent, de l'eau qui éclaboussent, des branches qui craquent comme des os : ce ne sont définitivement pas des écureuils. Des profondeurs mystiques du bois sortent alors... de rustres personnages... vêtus de peaux de bêtes et armés de haches ou d'arcs. Très vite, les deux hommes de la Lumière se font encerclés.

" Bonjour... ? " Lance Vorys, indécis par rapport à ce que voudrait faire Aloïs, ne sachant s'il préfère combattre ou fuir. En attendant qu'il prenne sa décision, le simili essaye de causer. " Vous me foutez un peu sur les nerfs, qu'est-ce qui se passe ? "

" La bourse ou la vie, ça te parle ?! "

Vorys regarde Aloïs en haussant les épaules, attendant de voir sa réaction.