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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Je sort du transport Shinra... et la morsure du froid me parut encore plus violente qu'à mon départ où pourtant les rues étaient déjà recouvertes de neiges. Elles le sont toujours, d'ailleurs. J'abandonne donc le vaisseau spatial et avance dans les rues, arrivant rapidement sur les quais. Rien de bon ne s'annonce à ma vue. Avant mon départ, les vents du nord avaient ramenés des icebergs qui perturbaient grandement le transport maritime et raréfiaient les ressources, n'aidant pas à apaiser les caribéens déjà bien secoué par l'air glacé. Le froid n'est pas quelque chose que Port Royal connait et c'est un ennemi nouveau, soudainement apparu, récemment débarqué. Un adversaire auquel les habitants de Port Royal pensaient ne jamais être confrontés. Port Royal, en tant que monde, est plutôt isolé des autres... la Shinra continue d'assurer les voyages vers ou depuis les autres de mondes mais à un tarif plus élevé et avec le pire matériel possible. En soit, elle fait tout pour isoler ce monde et quand on parle de commerce interstellaire, les mercenaires ne sont pas en capacité d'en faire tant qu'ils dépendant de la Shinra. C'est un problème mais Port Royal, en tant que monde, est vaste et auto-suffisant, le transport maritime permettant aux mercenaires de s'en sortir. Quand aux icebergs et aux froids, ça n'aidaient certes pas mais cela n'empêchait pas le commerce maritime, ce dernier simplement ralenti. Un peu de rationnement, d'économies et de rationalisation suffisait.
Or, là tout de suite, je vois l’importante couche de glace qui recouvre désormais le Port tout entier, empêchant les échanges maritimes nécessaire au commerce de l’île et à sa survie. Des cœurs vaillant que le vent glacé voudrait bien abattre s'acharnent à casser cette petite banquise, par touts les moyens et on croirait voir une ruée vers l'or. Si Port Royal pouvait encaisser un transport maritime affaibli, son absence ou sa disparition, même temporaire, lui serait tout bonnement fatal.

Les nuages étaient fixes et gris sombres, presque noir, crachant la neige sur les caraïbes pourtant en ébullition. Déjà dans les rues j'entendais des cris, des coups de feux et un parfum de guerre civile ou chacun lutte pour sa survie. Déjà avant mon départ, j'ai aidé face à une bande de pirate en plein pillage au cœur de Port Royal... les mercenaires y font la loi, assure un semblant d'ordre nécessaire à une économie qui roule comme il faut. Là, tout semble leur échapper et pour cause, ces fameux pirates auxquels j'ai eu à affaire, je leur accorde au moins une certain sens de l'anticipation : si aucun navire ne vient ravitailler Port Royal, c'est la famine qui guette et rien n'est plus dangereux qu'un estomac vide. Pour ma part, moi qui cherche à me faire une bonne place chez les mercenaires, je ne peux décemment pas rester là sans rien faire. Sans attendre, je me lance un sort d'invisibilité partielle et traverse les rues sans me soucier des combats, direction la taverne du Centurio.
Et j'y arrive rapidement devant cette taverne, d'ordinaire un véritable moulin où rentrent et sortent des mercenaires qui vont ou viennent du travail ; des clients ; des partenaires commerciaux ; des fêtards ; et autres énergumènes. A l'instant, c'est devenu une véritable forteresse gardés par quelques mercenaires anciens et endurcis armés jusqu'aux dents.

J'y rentre aisément, de suite identifiés par les gardes comme étant "l'ex-coalisé" et je rejoins Fred, à son comptoir, en train de hurler des ordres en tout genre aux différents mercenaires.

« Surkesh, je te la fait courte : Port Royal est un merdier pas possible. Les gens pillent de tout les côtés et sont pris paniques à l'idée que le commerce maritime n'ait plus court, faut calmer tout ce beau monde d'une manière ou d'une autre. Comme ce qu'il s'est passé quand t'étais avec Willhem mais en vingt fois pire sur toute l'île. Je garde des gars ici pour garder la baraque, d'autres pour casser la banquise et j'ai envoyé les autres essayer de gérer ça en ville. La marine anglaise a bien voulu aidé, t'en est ? »

« Ouais, ils sont où ? »

« Partout où il y a besoin. Prend la nouvelle avec toi. »

J'ai pas attendu un instant et suit partit en faisant signe à la nouvelle de suivre, c'est pas vraiment le moment pour moi de négocier ma prime pour l'épouvantail. D'ailleurs, si la situation continue comme ça, personne ne sera plus en capacité de me payer quoique ce soit. Quelque part, cette histoire m'arrange... Fred ne me fait pas plus confiance qu'avant mais n'a pas trop le choix, il ne va pas être regardant sur l'aide qu'il peut avoir et je vais pouvoir, une nouvelle fois, prouver que je suis désormais un mercenaire. Une fois sortit, se pose pour moi la question comme à ma collègue... par où commencer ? C'est le bordel sur toute l'étendue de Port Royal. Des combats ont éclatés de tout les côtés, des coups de feux retentissent en rafales et des fumées noirs s'élèvent ici ou là. Difficile de différencier un mercenaire d'un pillard, un pirate qui aide d'un autre qui profite de la situation... la population qui cherchent à se gaver est très ressemblante de celle qui cherche à garder la situation sous contrôle. Après tout, que sont les mercenaires sinon des criminels, voleurs, tueurs et bandits labellisés avec quelques principes en plus ? En bref, vu la situation, les troupes du Centurio devaient forcément se disperser et la marine anglaise avec. C'est ça le problème principal de cette histoire... les mercenaires sont unis, contrairement aux pilleurs... mais sont à peine plus organisés.
Allez d'un pillage à un autre ne résoudrait rien, il fallait gérer ça de manière globale pour reprendre le contrôle de l'île le temps d'abattre ou d'enfermer ceux qui foutent le bordel.

« Réfléchissons deux secondes tant qu'on peut se le permettre. » Le Centurio et ses alentours étaient sécurisés, verrouillés sans doute en deux-trois mouvements par les mercenaires soucieux de protéger leur repaire. « On doit reprendre le contrôle de l'île... mais l'urgence de la situation a dû disperser nos troupes. » Mon regard s'est détourné vers le vieux-fort de Port Royal qui donne une vue imprenable sur la ville cernée par des montagnes luxuriantes. Ça pourrait donner une vue d'ensemble et clarifier la situation pour ceux qui y sont mais ensuite ? Bombarder la ville ? Non... et merde, où sont les mercenaires qui ont de l'autorités dans cette histoire ?! Natsu, hein ? Fred qui reste dans son bar ? Bordel, c'est pas celui qui était à la Coalition Noire avant et une nouvelle qui vont organiser tout ce bordel ou tout résoudre d'un claquement de doigt ! « Je suis à court d'idée. » Je lance ça à la nouvelle, froid comme la mort. « A part abattre les pillards, y a rien à faire... et c'est bien ce qu'on va faire sauf si t'as une meilleure idée. Je propose qu'on prenne de la hauteur et qu'on arpente la ville sur les toits, ça nous donnera l'avantage. »

Sans attendre, des filets de ténèbres s’échappent de mon corps et s'entrelacent jusqu'à former une corde avec un grappin au bout que je lance sur le toit, commençant l'escalade suivit par ma collègue. Une fois sur le toit, j'espère pour elle qu'elle saute haut et loin, on a plus qu'à arpenter la ville pour abattre ceux qui foutent le bordel. Je récupère mon grappin et tire sèchement dessus alors que la corde revient comme un serpent, s'enroulant en une pelote de laine puis une sphère parfaite. Je sculpte ensuite cette dernière de mes mains comme si c'était de la pâte à modeler en un arc, le fonctionnement précis d'une arbalète m'étant inconnu, profitant de l’excédant de matière noire pour me faire un carquois et des flèches. Déjà depuis notre toit, on peut voir des pillards par dizaines qui courent dans les rues avec des caisses, sacs et tout ce qu'ils peuvent pour transporter le plus possible de marchandises. Très vite, ma première conclusion revient s'imposer à moi, on ne pourra pas simplement tous les tuer comme ça. Je vise plutôt mais rate quelques cibles et avec une cadence de tir réduite, ma collègue me semblant déjà plus à l'aise pour le combat à distance.
Je tend la corde mon arc en matière noire désormais bandé, je coupe ma respiration pour ne pas trembler et je relâche l'emprise, encore un autre qui mord la poussière... mais comment reprendre le contrôle de la ville ?! Abattre touts les pillards, ça risque de prendre un certain temps que le Centurio n'a pas vraiment.

« Faut qu'on aille au vieux fort ! Comme ça, on aura une vue d'ensemble sur la ville pour savoir ce qu'il en est... je ne pense pas que s'occuper des pillards un par un nous mène à quelque chose. Je crois savoir qu'il y a des canons là-bas... ils ont pas servis depuis longtemps et l'idée de bombarder la ville ne m'enchante pas mais là tout de suite, rien ne me semble une bonne idée. »

Puis sans attendre, on part en direction du fort, courant de toit en toit... ce qui ne m'empêche pas de m'arrêter, tendre la corde de mon arc désormais bandé, couper ma respiration pour ne pas trembler et relâcher mon emprise. La flèche décolle alors... et en voilà un qui a bien de la chance que je ne sois pas un meilleur tireur. Puis je repart ! La neige tombe, lente et sereine, sur une ville à feux et à sang.
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Naran a à peine eu le temps de baisser son arc que son compagnon repartait en courant. Elle piqua un sprint pour le rattraper, et une fois à sa hauteur l’interroga, encore haletante : « Quels sont les priorités des Mercenaires ? » Elle avala sa salive avant de reprendre : « Si vous voulez sauver les civils, faudrait les organiser pour qu’ils se défendent. Si vous voulez assurer votre survie, il faudrait imiter les pillards. Tirer avec des canons ne ferait qu’augmenter le chaos, et retourner les civils contre vous ! » La jeune femme repris son souffle avant de continuer : « À moins que vous ne souhaitiez libérer le port de la glace ? Je ne sais pas si les boulets de cannons seront efficace contre une banquise… »
Tout en parlant, Naran réfléchissait à toute vitesse. Le tenancier des Mercenaires l’avait envoyé sur le terrain en urgence, sans lui expliquer les détails de sa mission.

Elle se retrouvait avec un équipier dont elle ignorait tout, si ce n’est que les Mercenaires le considèrent avec méfiance.
Il usait de magie, ce qui l’avait fait frémir de peur et de curiosité. Capable de manipuler les ombres pour faire ce qu’il souhaite, doté d’yeux jaunes et lumineux… Il lui rappelait les contes des yaoguai, ces démons chinois, voire, pire, son ancien général dans l’armée Hun, en moins massif. Dommage, il était plutôt mignon par ailleurs.
Pour le moment, il semblait amical, même plutôt proactif. Il connaissait la ville mieux qu’elle, et Naran était enclin à lui laisser l’initiative, même si… Tirer avec des canons ? Déjà, cela occasionnera de sacré dommage à la ville. Ensuite, les canons qu’elle connaissaient était notoirement imprécis. Mais peut-être ceux de Port Royal étaient différent ? En tous cas, le contrôle du Centurio sur ce monde était déjà bancal, ce n’était pas une bonne idée de s’aliéner la population.

Mais il faut bien trouver une solution. Naran réfléchissait à ce qui avait bien pu causer une telle explosion de violence, au point que les Mercenaires aient perdu le contrôle.
Au fil du des jours, l’ambiance de Port Royale s’était transformée. La neige avait d’abord surpris. Naran n’y voyait rien d’extraordinaire, mais elle avait observé certains adultes contempler les flocons avec émerveillement. Puis la température s’était maintenue, et avait même empiré. Peu de maisons étaient équipée de cheminée, et le chauffage devenait un problème de plus en plus pressant. Finalement, la mer avait commencé à geler. Ça, c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. De l’eau salée ne pouvais geler qu’avec des températures polaires : Températures qui avaient bouleversé l’écosystème de la région, tant pour les humains que pour la faune et la flore. Ce matin même Naran avait retrouvé un perroquet à moitié gelé qui geignait dans l’embrasure de la fenêtre de sa chambre. Elle savait par ailleurs que les fruits et légumes locaux n’allait pas survivre au givre, mettant en danger l’approvisionnement en nourriture. Mais, pis encore, les bateaux figés, le port avait dû cesser son activité. Certains essayaient bien de libérer les navires, sans succès pour le moment.
Avec la fermeture du port, les marins se retrouvaient inactif et sans revenu. Ils trainaient sur les quais et dans les tavernes, en petit groupes. De plus en plus violent, certain avait été poussé jusqu’au pilage par manque d’alternative et, admettons-le, par avidité. Il faut dire que les gens du coin ne sont pas des enfants de cœur : Ce sont pour la plupart des pirates, des petites frappes, des mercenaires, bref des gens habitués à la violence et aptes à prendre avantage du chaos.
A l’heure actuelle, la situation semblait avoir brutalement explosé. En sortant du Centurio, Port Royal avait des allures de guerre civile. Cris épars à travers les rues, mercenaires aux aguets dans leur tenue de combat, incendies difficilement maitrisés à travers la ville... Pour faire simple, c’est la merde.

Fred leur avait conseillé d’employer les quelques mercenaires du Centurio restants et la marine anglaise, un groupe militaire local. Naran avait vu à l’œuvre quelques-uns de ces mercenaires : Ils sont efficaces, bon combattants… Mais peu fiable, et farouchement indépendants. En conséquence, ils seraient loin d’être idéal dans le rôle de gardiens de la paix. A choisir, la jeune femme leur préfèrait cette fameuse marine : Bien qu’elle ne les connaisse pas particulièrement, ils devaient avoir une forme d’organisation plus stricte, plus facile à modeler pour servir leur objectif.

Petit à petit, Naran ébauchait une stratégie maladroite. Elle fronca les sourcils. C’est plus que bancal : Elle ne connaissait pas bien les locaux, le terrain, et encore moins les troupes disponibles. Mais l’heure était à l’action !
Décidée, Naran affirma à son compagnon : « Je pense qu’il faudrait l’aide de la Marine pour reprendre le contrôle de la ville. Si on place les quelques hommes disponibles dans des endroits stratégiques, comme le fort Charles, les douanes du port, la forge de Brown… On pourrait stabiliser la situation, autant que possible. Je te laisse t’occuper des canons si c’est ton choix. » La jeune femme eut un sourire carnassier et ajouta : « Une fois fait, j’aurais l’occasion de m’occuper des potentiels fuyards plus tard ».

Les conseils stratégiques d’un vieil ami résonnaient dans son esprit.

    1) Prendre contrôle des vivres, des armes, et des positions défensives. Naran avait choisi ses cibles : Le fort, la forge, et les entrepôts portuaires. Avec les hommes de la Marine, elle était confiante de pouvoir en prendre le contrôle.2) Assurer le soutien des civils. Fort heureusement, les locaux étaient coriaces, et savaient se défendre. Il suffirait d’offrir protection aux plus faibles, tâche qu’elle pouvait laisser aux mercenaires (ils avaient beau se donner des airs, ils avaient bon fond. Pour la plupart.)3) Frapper fort, et sans aucune pitié. La fameuse leçon des concubines lui revenait en tête. Si les Mercenaires souhaitaient assoir durablement leur autorité sur Port Royal, il fallait montrer qu’ils ne rigolaient pas, et anéantir toute forme de révolte.

Fin prête, Naran attendait la réponse de son compagnon d’arme pour prendre le chemin du Fort.
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Il voyait l'hiver tel qu'il devait l'être. Il voyait ces navires, prisonniers de la glace qui recouvrait toute étendue d'eau visible. Incapables de naviguer, leur utilité était nulle. Peut-être était-ce grâce à la glace que le Tragédien se tenait là, debout et peut-être même fier, sur les remparts de la ville portuaire qu'était Port Royal. Peut-être savourait-il le peu de beauté que l'hiver venait d'apporter à ce monde. L'air marin aussi dégoûtant le trouvait-il, emplissait ses poumons. Des inspirations trop gourmandes lui arrachaient parfois des toussotements qu'il ne pouvait pas contrôler. La maladie dont il souffrait prenait tout son temps ; elle le tuait à petit feu, lui ôtait sa force, lui ôtait sa beauté aussi. Elle était semblable à une sanction, une longue peine à laquelle il devait se plier avant d'enfin pouvoir connaître le repos.

Ces longues minutes à contempler la mer gelée des caraïbes lui firent remonter quelques souvenirs. Dans tout ceux-ci, un seul ne cessait de le hanter. Il s'agissait d'une décision qu'il avait été amené à prendre dans la précipitation. Roxas... Le Maréchal de la Lumière. Était-ce vraiment un gros naze comme il aimait le penser ? Ne s'était-il pas servi de lui comme d'une excuse pour se détacher des liens qu'il avait avec ceux qui se faisaient appeler les Guerriers de la Lumière ?


Connard, laissais-je échapper d'un souffle inaudible.

Ça faisait pas mal de temps qu'on était là, moi et Pamela à attendre que quelque chose bouge. Port Royal était en proie aux pillages et à tout ces trucs de pirates. La raison ? Le trafic maritime complètement bousillé par ces icebergs dans le port. Encore que je comprenais pas pourquoi Natsu les avait pas fait fondre. De tout ceux que je connaissais, c'était le meilleur mage utilisant le feu. Deux trois icebergs comme ceux qu'on pouvait voir à l'horizon, c'était que dalle pour lui. Mais non, ils restaient là, coincés dans le port.

À mesure que je réfléchissais, mon regard se posa sur Pamela... Elle était vraiment jolie. C'était fou le charme qu'elle dégageait. Elle était indéniablement un atout pour le Consulat, elle qui incarnait la beauté. Je me suis approché d'elle et ai posé mes bras sur le rempart avant de me pencher pour regarder l'horizon avec elle. Nous restions silencieux, comme deux amants qui se retrouvaient en cachette. Est-ce que quelqu'un nous écoutait ? Allions nous êtres vus ?

Alors que les minutes s'écoulaient, mes sens m'alertèrent ; quelqu'un... un couple de personnes arrivait dans notre direction. Elles étaient sur les toits, progressaient difficilement. Peut-être étaient-ce des pirates venus tenter leur chance ? Non. Leur progression n'était pas celle de personnes en chasse. Ils ne fuyaient pas non plus... Ils approchaient, simplement. Une rencontre imprévue qui allait peut-être nous amener un peu de divertissement. Je décidai d'en avertir la charmante créature qui m'accompagnait et tous deux, nous restâmes debout sur la muraille. Leurs pas se rapprochaient de plus en plus, je pouvais les sentir... Pour nous, ils n'étaient rien d'autre qu'un contretemps.

Il me fallait être aussi théâtral que possible. Je me tenais donc là, debout devant le garde-fou de pierre. Les yeux fixés vers l'horizon, le corps droit, la mine fière, c'est ainsi que j'attendais les prochains arrivants. S'ils n'étaient que deux des nombreux pilleurs qui arpentaient la ville à ce moment précis, peut-être allait-il falloir croiser le fer. Pour autant, je ne dégainai pas mon arme et attendis le moment opportun. Ce n'était plus qu'une question de secondes... peut-être de minutes, avant qu'ils ne finissent par nous rejoindre.


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« C'est pas moi... » ...l'ancien de la Coalition Noire à qui nul ne fait confiance parmi les mercenaires... « ...ni toi... »... une nouvelle venue que personne ne connait... « ... qui vont pouvoir faire quoique ce soit avec les mercenaires, chacun d'entre eux n'en fait qu'à sa tête à moins qu'une grosse pointure du Centurio se ramène. T'as raison, faut qu'on aille s'organiser avec la marine anglaise et trouver... le lord, commandant ou le je-sais-pas-quoi qui les gèrent pour commencer à résoudre le problème. »

La nouvelle est une tireuse habile, arrive à suivre même avec quelques peines et parvient surtout à garder la tête froide dans tout ce merdier. Moi-même, alors que je ne ressens aucune émotion, j'ai du mal à rester serein dans ce climat de guerre civil... et elle m'impressionne pas mal, pour le coup. Je me pose aussi des questions puisque non, je ne suis pas serein, réfléchir m'est difficile. Port Royal est une bonne planque pour moi, une sorte de tanière dans laquelle je peux me réfugier et me cacher de la Coalition Noire... mais surtout éviter l'errance. En soit, je trouve cette petite île si confortable et si familière, c'est un peu chez moi même si mes colocataires ne me voient pas d'un bon œil. Port Royal m'inspire une relative sécurité... et la voilà menacée, je suis sur les nerfs. Ce ne sont pas forcément des sentiments mais c'est clair, sûr et certain que je ressens des choses... pas des émotions mais je suis loin du vide. J'arrive à peine à croire que ma nature est ce qu'elle est. La question maintenant étant : où est le type qui dirige la compagnie des Indes ? S'entretenir avec un troufion ne mènera à rien, il suivra les ordres et n'en démordra pas. Après, sans doute est-ce un premier pas pour trouver le haut de la chaine hiérarchique.

« Bref, je suis okay avec le plan. On chope la compagnie des Indes et on remonte la chaine hiérarchique pour mettre ton plan sur pied. Autant chercher une aiguille dans une botte de f... »

Putain c'est quoi ça ?!

J'en oublie la nouvelle, aussi utile et rassurante soit-elle... je la zappe complètement. Mon regard jaune se tourne de lui-même vers quelque chose qui... m'éblouit. Pas au sens littéral, Port Royal n'est illuminé que de flammes et de coups de feux mais... imaginez. Vous êtes dans une pièce sombre et d'un coup, on allume la grande lumière qui inonde toute votre vision, vous brûle les yeux et d'un coup, vous ne pensez plus qu'à ça. J'ai vécu ça, dans mon esprit, de manière incontrôlable et quasi-instantané. Mes yeux se sont posés sur cette silhouette qui se tenait en haut du fort... et à l'instant où je l'ai vu, plus rien n'importait plus, mon esprit en fut ébloui. J'ai oublié le Centurio, les Mercenaires, Port Royal, j'ai tout oublié hormis une chose : je suis un sans-cœur et ça... ça qui se tient sur le fort qui domine le refuge des mercenaires... ça c'est ce pourquoi j'existe et ce qui me fait exister. Une lumière d'une puissance inimaginable qui m'a gelé bien plus qu'aucun hiver ne le pourra jamais. Un cœur plus lumineux que tout ceux que j'ai croisé et dont la lumière brille d'une puissance inimaginable, qui m'aveugle l'esprit. A partir de là, je ne pense plus qu'à ça. Qu'ils sont cons, ces insectes qui se ruent vers la lumière... ne se rendent-ils pas compte qu'ils vont tout simplement se faire griller ? Ne le comprennent-ils pas ?
Vous ne comprendriez pas. Il faut absolument que j'aille voir ça de plus près même si je risque de finir carboniser... et j'ai couru... comme un monstre, sans réfléchir à ce que la nouvelle ferait. Peut-être m'a-t-elle suivit jusqu'au fort ou peut-être est-elle partit à la recherche des marins de la compagnie des indes : moi je vais vers la lumière.

Je m'élance, comme en transe, en bondissant de toit en toit et arrive en quelques minutes au fort... mon souffle se fait court, mes muscles presque tétanisés par un effort que je n'assume pas... mais je dois voir ça de mes propres yeux. Plus je me rapproche, plus l'envie est grande et plus l'effroi grandit, quelque chose de comparable à l'adrénaline me possède peu à peu... chaque pas devient plus difficile. Rien ne me repousse, pas physiquement en tout cas... mais ce que je ressens venant du fort pourrait bien me réduire à néant. Quand j'arrive... je vois deux personnalités, inter-mondialement connu... le porte-parole du Consulat et la femme la plus belle du monde, rien que ça : Genesis Rhaspodos et Pamela Isley. Je les observe, mes pupilles jaunes grandes ouvertes, le corps prit de spasmes et à deux doigts de révéler sa vraie forme d'instinct. C'est de Genesis que vient cette incroyable lumière... je ne sais pas si je dois partir en courant le plus loin possible ou lui jeter à la gorge... je ne sais pas laquelle des deux options je veux.

Je me tiens là, immobile, à contempler ce puissant cœur... fasciné et inexpressif, parfaitement stoïque sinon les spasmes nerveux qui m'agitent. Pamela me parait bien appétissante, sans aucune comparaison possible avec Genesis mais bien plus accessible et... je pourrais la dévorer... mais c'est naturellement vers le tragédien que mon attention se rive. La grande lumière éclipsant, et de loin, la petite bougie qui l'accompagne. Depuis que je suis un sans-cœur, c'est le plus incroyable moment de mon existence. Je n'arrive presque plus à réfléchir.

« ... »

Non... je vais me faire écraser... je vais être cet insecte qui brûle sur la lanterne... mais j'ai un sacré repas devant moi. Peu à peu, je sens que je m'acclimate à cette lumière et ce cœur qui m'obsède... mais j'en reste bouche bée. Je dois pourtant me contrôler, quelqu'un pourrait me voir, la nouvelle m'a suivie ou pas ? Je ne tourne même pas la tête pour vérifier et je fixe, le porte-parole du Consulat, d'allure si sombre mais pourtant si lumineux. Jamais rien ne m'a paru si menaçant... je suis comme un animal devant un incendie incontrôlé et incontrôlable, une peur instinctive m'envahit... mon ennemi naturel est là mais ce n'est pas que la lumière.
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Brusquement, Surkesh venait de changer de cap. En le suivant des yeux, Naran senti plus qu’elle ne vit deux individus au loin. Elle scruta les remparts qui s’y trouvaient, et les perçus plus distinctement. Deux silhouettes immobiles, dans le froid polaire : Occupé ni à piller, ni à se protéger. Qui par ce temps pouvait se permettre un tel luxe ?
Mais c’était Surkesh qui l’étonnait le plus : Il semblait comme possédé, courant sans s’arrêter vers sa nouvelle cible sans prendre le soin de finir sa phrase. Ce n’était pas de bon augure. Inquiète, Naran pris sa suite, redoublant d’effort pour le rattraper. Au mieux, il s’agissait d’alliés qui pourrait aider la situation. Au pire, il s’agissait d’ennemis, auquel cas son aide sera peut-être requise.

Alors que Naran arrivait en vue des deux inconnus, son cœur déjà épuisé par sa course eu un raté qui lui fit presque perdre l’équilibre. Elle était à une dizaine de mètre des deux étranges figures, qui les attendaient patiemment. Et devant elle se trouvait une femme sublime.
Sa longue chevelure rougeoyante encadrait un visage délicat, dont la pâleur était encore accentuée par ses perçant yeux verts et ses lèvres écarlates. Ses formes se devinaient aisément sous son manteau, et tout dans sa prestance indiquait une femme consciente de ses atouts, et sachant en user. Naran senti ses joues brûler alors que son cerveau s’allumait de mille et une fantaisies. L’heure était grave, se répétait elle en boucle, et pourtant son esprit ne cessait de lui fournir de plus amples détails sur la façon dont le froid rougissait légèrement les pommettes de cette inconnue. Malgré la température, Naran se sentait maintenant étouffer dans son lourd manteau montagnard, et dans un effort de volonté elle arracha son regard des sensuelles lèvres de l’enchanteresse, pour évaluer l’autre figure mystérieuse.
C’était un homme, large d’épaule mais aux traits fins. Il avait les yeux verts lui aussi, mais sans comparaison possible avec ceux de la beauté qui l’accompagne. En détaillant son long manteau rouge, Naran aperçu une rapière. Il était armé : Cette réalisation réveilla un peu l’esprit embrumé de fantasme de Naran, qui repris sa garde.

Qui étaient-ils ? Peut-être des mercenaires, revenu de mission ? Mais pourquoi Surkesh se lançait sur eux sans aucune forme de retenue ? Naran s’arrêta à une vingtaine de mètre d’eux, ne lâchant pas son arc, mais le gardant pour le moment baissé. Quels qu’ils fut, mieux valait ne pas les sous-estimer.

Dernière édition par Narantuyaa le Mar 11 Avr 2017 - 11:40, édité 1 fois
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Debout, toujours le regard tourné vers l'horizon, je continuais de suivre la progression des deux inconnus. Je me surpris à froncer les sourcils lorsque l'une des deux présences, se mit à accélérer d'un coup, pour se ruer vers notre position. Peut-être nous avaient-ils vus, ou peut-être avaient-ils senti notre présence comme j'avais pu sentir la leur. Quoiqu'il en soit, l'un d'entre eux arriva le premier. Je me retournai pour lui faire face et voir à qui nous avions à faire.

L'homme qui se tenait devant moi avait un comportement étrange. Il semblait comme possédé ; son corps était en proie aux spasmes et il ne disait rien. Il se contentait de se tenir debout devant nous et à nous fixer de son regard jaunâtre. Au même moment, je sentais au plus profond de mon être une force qui ne demandait qu'à être libérée. Ça ne pouvait vouloir dire qu'une chose : nos cœurs l'avaient attiré.

Une poignée de secondes plus tard, l'autre personne nous rejoignit sur les remparts. La jeune archère resta en retrait par rapport à son collègue, comme s'ils se préparaient à une confrontation. Ainsi ils devaient fonctionner par binômes. L'un pensait s'occuper du plus faible de nous deux, alors que l'autre le couvrirait à l'aide de ses flèches. Une stratégie qui aurait pu s'avérer payante s'ils avaient eu à faire à des ivrognes de Port Royal. Malheureusement, ce n'était pas notre cas, et il n'était pas en leur faveur que d'engager cette bataille perdue d'avance.

Pourtant, cette idée me faisait sourire intérieurement. Ces deux personnes auraient pu être un échauffement sympathique. Si la femme avait été blessée, peut-être que notre ami le sans-cœur en aurait profité pour lui ôter son bien le plus précieux. Malheureusement, Pam et moi n'étions pas venus pour perdre notre temps dans de petites expériences. Nous avions à faire en ville. Peut-être me fallait-il clarifier la situation aux oreilles de nos locuteurs.

Nous sommes venus aider Port Royal, dis-je, leur tournant le dos. Vous feriez mieux de surveiller votre ami. La Lumière appelle les Ténèbres, et Dieu seul sait ce qu'il serait capable de vous faire si son instinct reprenait le dessus...

Suite ces à ces paroles, assurément qu'elle lui poserait quelques questions. Ne resterait qu'à voir si son obsession pour nous se calmerait, ou s'il confirmerait les craintes de sa partenaire en nous prenant en chasse. Ce n'était pas tant pour semer la discorde dans leur binôme que pour prévenir celle qui me semblait innocente. Même s'il était difficile de le croire, il restait des gens auxquels le nom de « sans-coeur » était tout à fait dénué de sens.

Quoiqu'il en fut, je tendis le bras sur le côté pour déployer mon aile unique. C'était la première fois que je faisais ça, et j'avais tout intérêt à ne pas rater la manœuvre sous peine de rater ma sortie. Fort heureusement, tout se passa comme prévu et l'aile apparut. Je pris Pamela par la taille, et, d'une puissante impulsion, nous prîmes notre envol en direction du centre-ville, loin de ce sans-cœur et loin du forcing que la Keyblade me faisait pour apparaître dans mes mains.






Dernière édition par Roxas le Mar 11 Avr 2017 - 2:25, édité 1 fois
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« Ne l'écoutes pas... je suis en pleine possession de mes moyens et je maitrise parfaitement les ténèbres en mon cœur. » Ah non, ce n'est pas aujourd'hui qu'on sera que je suis un sans-cœur ! Au fond, ça ne pouvait pas mieux se passer. Genesis m'a rappelé que mes instincts ne doivent pas prendre le dessus sur ma raison... pas ici en tout cas, je ne peux me permettre de révéler ma vraie nature aux mercenaires. J'espère très sincèrement que ma collègue ne me soupçonne pas d'être un sans-cœur où je vais avoir de gros problèmes. Très gros problèmes. Pour le reste, plus le tragédien sera loin de moi et mieux je me sentirais, plus ce sera facile de me contenir. Pourtant, je suis bien nourri de lumière mais ce cœur... c'est un incroyable repas. M'y risquer serait avoir les yeux plus gros que le ventre et donc, je suis bien content d'en être loin. Par contre, tout ça me laisse perplexe. Que font le Porte-Parole du Consulat et la plus belle femme du monde à Port Royal ? Ce monde n'a rien en rapport avec la vision de la beauté et de l'art qu'ont les consuls. Le fils de Melopmène a pourtant déclaré vouloir aider ce monde... mais qu'est-ce que cet effet de style à deux balles peut bien signifier ? Est-ce que c'est sincère et que le Consulat veut littéralement aider Port Royal pour être bien vu des mercenaires ? Si c'est le cas, ils demanderont forcément quelque chose en retour. Alors que le Consulat a signé un traité de non-agression avec la Coalition Noire, ennemie jurée des mercenaires, on peut à juste titre s'inquiéter de l'aide qui sera apportée. Je reporte mon regard sur la nouvelle, tâchant de simuler une certaine inquiétude en levant l'intérieur de mes sourcils vers le haut. « Écoute... tu faits ce que tu veux mais moi, je ne me frotte pas au Boss du Consulat. Pour rien au monde. Et vu comme cette petite course t'as épuisé, tu ferais bien de faire comme moi. Après ça, les mercenaires ne font que ce qu'ils veulent. »

La situation a changé du tout au tout, en une visite. Genesis est l'un des plus puissants pyromancien qui soit... et tout aussi réputé pour son maniement dextre de l'épée. A part Natsu, je ne vois personne qui rivalise à moins que le Centurio est un atout caché dans sa manche et j'en doute fortement. Que faire ? Les pillards de Port Royal paraisse bien dérisoire maintenant et... outre sa puissance folle, j'ai pas tellement envie de m'approcher de lui. Son cœur est puissant, riche en lumière mais pas seulement... un danger particulier en émane... et m'attire en même temps. J'ai l'impression que c'est mon ennemi naturel... mais ça ne peut pas être la Keyblade, si Genesis en possédait une, ça se saurait, c'est probablement cette lumière intense qui me fait cet effet. Pensant d'abords à ma survie, je prends une décision arbitraire : je reste aussi loin que possible du Porte-Parole des Consuls.

« Franchement, je ne sais pas ce que tu en penses mais... c'est pas bon signe cette histoire et je pense que Fred aimerait être au courant. Je ne sais pas où est Natsu mais là, on a vraiment besoin de lui... à part le tenancier, je ne vois pas qui serait capable de le contacter. Je vais de toute façon le prévenir... libre à toi de me suivre, de poursuivre notre plan de base ou de surveiller ce que fait Genesis. Ou ce que tu veux, c'est ta vie après tout. »

J'ai cessé de la regarder, un instant pour m'élancer d'une course en lui tournant le dos mais... je me suis arrêté brusquement. Soucieux de paraitre humain, je me suit retourné avec un sourire que mes sourcils, légèrement froncés, rendaient un peu sadique !

« Bienvenue chez les mercenaires ! »

Je descends rapidement du fort et une fois arriver dans les rues, prends la direction du Centurio... et ça risque d'être un chemin mouvementé. Avant de me lancer pour de bon, j'ai canalisé le pouvoir des ténèbres dans mon corps...  des filets violets de ténèbres violets ont commencés à se matérialiser autour de moi. S'entrelaçant comme des ficelles formant une corde, je me suis armé de deux tentacules pourvus de mâchoire et que je pourrais contrôler comme si elles faisaient partit de mon être. Ca demandait de rester concentré dessus... en plus de bien siphonner mes réserves magiques mais vu le bordel ambiant, je préférais me préparer au pire. Qu'allait faire la nouvelle ? Je dois bien avouer que... mieux vaut être deux que tout seul dans une situation pareille... mais si elle n'est pas là, je pourrais me permettre de dévorer quelques cœurs dans la pagaille.
Çà me consolera du cœur de Genesis que je suis trop faible pour dévorer... et si jamais le Porte-Parole venait à foutre la merde, je ne vois pas qui à part Natsu y pourrait quelque chose. Par contre... je n'ai pas très envie de le voir... la dernière fois qu'on s'est croisé, il m'a passé à tabac sans forcer.
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« Bienvenu chez les mercenaires ! » La phrase demeurait dans l’esprit de Naran. C’était particulier, comme entrée en la matière.
Déjà, pour sa première mission d’envergure, son co-équipier devenait de plus en plus louche. Surkesh avait un comportement erratique, et une humeur pour le moins étrange. Sa mine ne s’était allumé de véritable émotion que pour poursuivre l’homme au manteau rouge : Même lorsque son visage s’assemblait pour exprimer un quelconque sentiment, ses yeux jaunes restaient impassible. On aurait presque dit une marionnette, imitant les émotions humaines sans véritablement les ressentir. C’était dérangeant.
Ajouté aux propos énigmatique échangé sur le rempart, à propos de « Lumière », « Ténèbres » et de « Cœur »… On aurait dit une pièce de théâtre un peu trop ésotérique. Naran leur avait toujours préféré les farces des saltimbanques de rue : Moins prise de tête, plus amusant. Laissant ces langages codés de côté, elle se concentra sur la marche à suivre.

Les deux inconnus était partis. Oui, « partis ». Mieux vaut penser ça que se souvenir comment l’homme avait déployé une aile unique pour s’élancer dans les cieux, tenant sa compagne par la taille. Naran savait que Port Royal pouvait se révéler étrange, mais entre ça et la banquise sur le port, elle se demandait si tout ceci n’était pas une hallucination particulièrement inventive suite à la consommation d’une herbe locale.
Quitte à être en plein délire, autant suivre son cœur. Si elle avait dû penser rationnellement, Naran se serait dirigé vers le fort, accomplir sa mission, soit remettre de l’ordre dans la cité et tout le tralala. Mais, d’une part, faire cela seule semblait difficile seule : Pourquoi la marine lui accorderai un quelconque crédit à elle, toute fraiche recrue du Centurio ? D’autre part, depuis qu’elle avait aperçu cette magnifique rousse sur les remparts, Naran n’arrivait pas à garder les idées claires.
Certes, la protection des vivres et des civils passait en premier. En principe. Mais, clairement, la situation la dépassait. Et elle se consumait de curiosité à propos de ces deux inconnus : Le Centurio saurait les éclairer là-dessus. Surkesh et elle pourront ensuite se remettre à leur tâche première. S’il avait un peu de retard… Après tout, un civil de tué, c’était toujours une bouche à nourrir en moins !

« Surkesh, je te suit ! » Naran préférait préciser, au cas où son compagnon d’arme se décidait à repartir comme un fou n’importe où. Remarque, s’il dégotait de telle beautés à chaque fois, elle était prête à le suivre jusqu’aux Enfers…
Sans attendre, l’archère s’élança dans le sillage de son équipier. Naviguer sur les toits ne lui était pas familier, mais peut être que Surkesh souhaitait éviter le chaos présent au niveau du sol ? En tous les cas, Naran choisit de l’imiter : Ainsi elle ne le perdrait pas de vue, et aurait un bon point de tir si elle croisait des bandits en cours de route.

Naran maudit cette décision hâtive quand, pour la troisième fois, elle manquât un saut et dû s’agripper maladroitement sur un parapet.
Se hissait sur le toit à la force de ses avant-bras, elle perçu une présence étrangère sur le toit. Ce n’est pas étrange en soit : Les toits des demeures de Port Royal, plat et agrémenté de palmier, étaient souvent utilisé comme terrasses. Mais à l’heure actuelle, personne de sain d’esprit ne s’aventurait plus dehors. Confirmant ses soupçons, un homme surgit de derrière un paravent. Il agitait devant lui un vieux fusil rouillé, et ne portait pour seule armure qu’un épais pull de laine. A sa carrure décharnée, son jeune âge et ses cheveux de paille sale, Naran lui devinait une position de subalterne : Une vigie, probablement un jeune mousse désœuvré recruté par un des gangs de la ville.

Il n’eût pas le temps de braquer son arme sur elle, que l’archère bondissait pour le désarmer. Elle écarta l’arme, et lui asséna un méchant coup de poing au plexus, qui coupa la respiration du jeune garde. Elle lui faucha ensuite les jambes, le forçant à s’agenouiller, et lui plaqua sa main sur la bouche.
Le guetteur neutralisé, Naran hésitait. Elle pouvait l’assommer et le laisser sur ce toit, mais ce serait le condamner à l’hypothermie. Elle-même, habituée aux faibles températures et bien couverte, ne tenait bon que par son activité et l’adrénaline qui lui filait dans les veines. Et puis, elle entendait du bruit qui émanait de la porte d’où était sortit son captif. Il y avait du monde dans cette bâtisse : Citoyens organisés pour se défendre, ou bandes de pilleurs gardant leur butin ? Interroger le garde serait perdre Surkesh de vue.
En grognant, Naran décida finalement de balancer le jeune homme à travers la porte, dans les escaliers qui descendait vers les étages inférieurs. Elle reviendrait ici si elle en avait l’occasion, avec du renfort.
Prenant note de la position et de l’aspect de la maison, un bâtiment beige de trois étages à quelques blocs des remparts, Naran repris sa course vers la nymphe le Centurio.
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Dans le ciel, on peut voir que Genesis atterrit au niveau du centre-ville... et ce n'est surement pas un hasard que le Centurio soit là-bas, la coïncidence est trop grosse. Finalement, Fred n'a plus besoin qu'on le prévienne, c'est de renfort dont il a besoin maintenant et... je sais pas quel genre de conneries vont se passer là-bas. Je sais juste que je veux pas en être, ça m'étonnerait que le Porte-Parole du Consulat se déplace avec la plus belle femme du monde jusqu'à Port Royal pour commander une limonade. Quand on sait que le groupuscule des arts a déclaré la guerre au Château Disney et signer un traité de non-agression avec la Coalition Noire, on peut s'attendre au pire. Dans mon cas, j'ai aussi très peur que le tragédien ne fasse éclater au grand jour ma nature de sans-cœur... puisque les mercenaires qui n'attendent qu'un prétexte pour s'en prendre à moi auraient une raison valable. S'ils ont le temps de s'en prendre à moi et que le consul ne s'en charge pas lui-même. On ne joue pas dans la même catégorie et vu comme la nouvelle était à bout de souffle rendu au fort, elle joue encore une catégorie en-dessous. Après que cela est dit, j'étais pas mécontent qu'elle me suive. C'est une tireuse habile, elle garde la tête froide et ne fait pas de connerie... ce n'est pas un boulet, je crois même que c'est une aide appréciable. Quand je la vois gérer ce type qui faisait le guet en deux-trois mouvements, je peux vous dire que oui, elle sait ce qu'elle fait mais...

...putain, qu'est-ce qu'elle fout au juste... ? Je n'ai rien contre le fait qu'elle s'emmerde à l’assommer au lieu de juste le tuer, ça c'est son problème et tant qu'elle le gère, j'ai rien à y redire. Par contre, pourquoi elle l'a ramenée à l'intérieur ? La nouvelle a peur qu'il ait froid ou quoi ? J'ai raison de ne pas aimer ça. On arrive tout juste au prochain toit que déjà, un groupe sort du bâtiment beige et se met à nous canarder. D'un geste de la main tendue vers eux, mes tentacules se dissipent et se projettent en leur direction sous la forme d'une vague d’énergie noire. Ceux qui ne sont pas renversés se retrouvent carrément projetés hors du toit. L'instant d'après, je sors un bâton de dynamite caché sous ma ceinture, l'allume au briquet puis le jette en cloche pour qu'il leur explose à la gueule. La fumée et la vapeur de neige soulevée par la détonation empêcheront ceux qui arriveront après d'y voir clair en plus d'avoir probablement achevé ceux encore sur le toit. C'est l'occasion parfaite pour s'enfuir... mais sur le point de sauter jusqu'au prochain toit, je glisse sur le rebord gelé au moment de mon impulsion et me vautre royalement sur dans la rue. Le choc est terrible, à peine amortie par la neige tassée sous l'impact, devenu incroyablement compact comme pour m’accueillir. Après un cri de douleur et quelques grognements digne d'un fauve, je me relève dans la douleur, bien endolori. Je peux encaisser une chute mais merde, ça fait terriblement mal.

Heureusement que je me suis vite relevé car la rue est déchainée. Déchainée et furieuse, d'un vacarme à réveiller les morts. Des gens qui hurlent, le décor qui vole en éclat : une série d'explosion retentit. Je peux sentir le souffle brûlant de l'explosion qui m'arrache la peau et m'empêche momentanément de respirer sans pour autant me projeter. J'ai couru à contre-sens de la foule, forçant quelques badauds, me glissant parmi d'autres, ce n'est pas une marée humaine mais de nombreuses personnes fuient soudainement dans la même direction. Les explosions s'enchainaient encore pourtant sans s'arrêter et, justement, les cris de la poudre m'indique la direction à suivre. J'improvise pour m'y rendre, ou plutôt, je laisse mon corps me guider au travers des gens, forçant mon passage ou me glissant dans le moindre espace entre les personnes. Et subitement, je m'élance dans une ruelle perpendiculaire, m'arrêtant le temps d'écouter un rire maniaque de dément qui retentit alors que les explosions s'arrêtent tout juste. A couvert, je laisse dépassé ma tête du mur pour voir un véritable détraqué ! Celui-ci a une jambe de bois en ferraille rouillé, le corps brûlé et carbonisé un peu partout, une flammèche grignotant encore ses cheveux sans que ça l'inquiète. Visiblement sur-excité, lui et ses hommes trimballent un nombre incroyable de canons sur roues, j'en vois avec des grenades à poudres ou de la dynamite. Vous voyez, personne ne réussira à vous trouvez un doliprane à Port Royal, c'est trop moderne et il y a déjà le rhum pour soigner les maux de têtes ici... par contre, les gens se sont empressés d'apprendre à fabriquer de la dynamite.

Je me cache à nouveau et cherche du regard la nouvelle sur les toits... faut que je la rejoigne, s'attaquer à une bande entière armée jusqu'aux dents d'explosifs ? C'est du suicide sans un bon plan. Prenant un soin tout particulier à me faire discret, la neige étouffe mes pas alors que je rejoins ma camarade sur les toits. Je tiens mon prétexte pour ne pas me rendre au Centurio, là... on se fait discret, couché en hauteur à observer cette bande de fou furieux. Plutôt agités, ils riaient, hurlaient et faisaient bien assez de bruit pour couvrir nos murmures.

« Faut qu'on les arrête... mais avec tout ce qu'ils ont, c'est du suicide... je te propose ça : l'un de nous deux détourne leur attention depuis les toits et l'autre en profite pour se faufiler et les faire sauter avec leurs propres explosifs. Je te laisse décider qui se charge de quoi. » Je l'ai regardé avec mon briquet en main puis j'ai eu une expression sincère... de fort scepticisme quand à mon plan. « Ou si t'as un meilleur plan, je te suis. »
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« Je pense que tu a déjà une idée sur la distribution des rôles » Dis Naran en fixant le briquet que Surkesh tenait fermement. « Soit ! Je m’occupe de la distraction. Un ou deux tirs devrais faire comprendre à ces tarés qu’ils ne sont pas seuls à Port Royal. On se retrouve au Centurio. » Elle sourit. Son compagnon n’en avait visiblement que faire de tuer ces gens, comme il l’avait démontré en en balançant quelques-uns à leur mort. Ça allait lui laisser plus de champ libre.

D’un geste souple, elle se hissa sur un toit voisin, se plaça de façon à surplomber ce qui fut l’épicentre de l’explosion. Au milieu des débris, les bandits pyromanes se félicitaient, la buée de leur respiration se mêlant à la fumée des tirs, tandis que d’autre poussaient les canons vers le centre-ville. Même si la bande n’avaient pas la discipline d’une armée, il semblait en avoir les moyens matériels. D’où est ce qu’ils sortaient autant d’artillerie ?
Niché contre un petit muret de terrasse, Naran observait la scène. Les canons étaient lents, poussé par des hommes, et non des cheveux comme ceux de la Marine. Avec un peu de chance, ce n’étaient pas là les canons du fort, mais les armes de navires pirates, cannibalisés alors que les bateaux étaient coincés au port.
C’était une bonne chose pour deux raisons : Déjà, le fort était encore armé et défendu, ce qui en faisait un refuge possible si le Centurio tombait. Ensuite, les canons de marine n’étaient pas faits pour une utilisation à terre : Dans les rues de Port Royal, le recul de ces armes n’était pas amorti par la pente transversale du pont ni retenu par les braques qui les tenait en place sur un navire. Sans parler de l’angle de tir, qui resterai parallèle au sol à moins de trouver une cale adéquate. Pour résumer, ces canons étaient peut-être nombreux, mais ils avaient vraisemblablement une faible cadence de tir, pas ou peu d’angle possible, ainsi qu’une bien piètre maniabilité.

Cela étant, il y avait une bonne vingtaine de pirate qui fourmillait en dessous d’elle, voire plus, et Naran n’était pas à l’aise. Une fois repérée, elle serait pourchassée, et si elle pouvait se défendre contre quelques-uns, elle ne pourrait jamais les repousser tous.
Elle avait accepté de faire diversion parce que le plan de Surkesh était bon. Faire sauter les réserves de poudre, ce serait tuer dans l’œuf cette petite insurrection. Déjà, la plupart serait tué ou blessé dans l’explosion. Ensuite, les canons seraient abimés, et de toute façon privé de munition.
L’archère comprenait mieux pourquoi son équipier avait stoppé net dans sa course vers le Centurio : Il s’agissait d’une menace imminente, ainsi qu’une occasion en or de faire ses preuves devant les Mercenaires. Maintenant, il s’agissait de mettre ce plan à exécution, et d’éviter de se faire prendre.

Avant d’agir, Naran fit un rapide repérage des toits avoisinants. Elle allait devoir fuir, et rapidement. Elle identifiât quelques cachettes et échappatoires possible : Ici, un paravent mangé par les termites dans un coin sombre, là une suite de balconnades suffisamment rapprochées… Pour l’instant, elle ne percevait personne sur les toits : Seulement l’odeur de la poudre et la fumée des incendies qui se propageaient. Le froid mordant avait diminué, l’effet de la fumée et les flammes certainement.

En armant son arbalète, Naran comptait ses tirs. Elle aurait préféré avoir son arc, plus rapide, ou un de ces pistolets que les pirates portaient sur leur pourpoint. Mais il fallait s’en contenter pour l’instant. Elle chargeât son premier tir dans un mouvement fluide qui lui était devenu habituel. Un tir de son arbalète pouvait, suffisamment proche, percer une armure de plaque : Les pirates vêtus de simple surcoat doublé de pull de laine n’avais aucune chance. C’est du moins ce dont elle essayait de se persuader en choisissant sa première cible.
L’archère aurait bien choisi le chef de cette joyeuse petite bande. Mais il était entouré de sa cour, et à moitié caché par la fumée des canons. Elle se contentât donc de cible moins importante, mais qu’elle était sûre d’atteindre. Le but était de semer la panique pour laisser Surkesh opérer, pas de se lancer dans un assassinat de précision.

Pour se laisser le temps de charger chacun des tirs, et un peu d’avance dans sa fuite, Naran comptait quatre coups. Il fallait les faire compter. D’abord, ce serait un vieux marin à la barbe broussailleuse. Il était posté près des réserves de poudres, et semblait en être responsable. Ensuite, le petit mousse qui s’était juché sur un balcon un peu en hauteur : Ce serait un des premiers à pouvoir la rejoindre à son poste de tir. Puis, un lourd gaillard qui était resté torse nu malgré le froid. Celui-là semblait particulièrement coriace. Enfin, la femme encapuchonnée de vert qui semblait mener la procession meurtrière, car elle était aisément repérable dans la foule, et un tir en cette direction désorienterait ceux qui chercheraient à la retrouver.
Naran coupa sa respiration, et fit le vide. Elle savoura ces quelques millisecondes de calme, avant que la chasse commence. Puis elle pressa la gâchette, et un premier carreau fusa. Il se planta profondément dans la cage thoracique du vieil homme, qui émit un râle sourd avant de s’effondrer. 30 seconde après, un deuxième carreau loupait de peu le mousse, qui croisa son regard l’espace d’un instant, avant de lancer l’alerte. Encore 30 seconde, et le demi géant se pris une flèche dans l’épaule, vociférant des menaces vers le ciel. Finalement, son dernier trait vint percer le poumon d’un bandit anonyme : Le femme en vert avait disparu.

Plus tendu que la corde d’un arc, Naran bondit en arrière. Elle entendait les cris des pirates, qui ne tarderait pas à la rejoindre sur ce toit. Elle descendit rapidement vers une rue parallèle, espérant avoir semé suffisamment de chaos pour que son équipier puisse agir. Derrière elle, elle en entendait au moins deux qui la poursuivait, et elle continua sa course.
Il lui fallait une ruelle, un recoin sombre où leur faire une embuscade, sinon elle allait devoir courir ainsi jusqu’au Centurio…
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J'avance, silencieux comme la mort, rendu transparent d'un sort invisibilité partielle. Si les fumées rajoutent à ma furtivité, mes traces de pas dans la neige peuvent me trahir si la diversion de la nouvelle n'est pas assez efficace. Le vieillard prêt des réserves de poudre s'écroule, empalé par un carreau. J'accélère le pas en cette direction. Une voix juvénile mais déjà éraillé par du vécu lance l'alerte, détournant d'autant plus les regards vers la source du tir, loin de moi. Je me met à courir. J'y suis presque quand hurle un colosse de douleur. Je sprint. Et j'y suis presque quand j'entends quelque chose fondre vers moi ! Je m'immobilise, me retourne, observe un instant la femme encapuchonnée de vert qui me suit à la trace. M'ayant visiblement repéré, elle me plaque au sol, j'étais à deux doigts de mettre le feu aux poudres ! Je ne ferais pas le poids face à tout ces pirates, je dois en finir vite fait bien fait, foutre le feu et m'enfuir, le tout encore plus vite que vite. Sans hésiter, j'enfonce mes pouces dans les orbites oculaires de la jeune femme jusqu'à lui crever les yeux. M'en voilà débarrassé... le sifflement des carreaux n'est plus, je dois me débrouiller seul maintenant. Je continue vers les réserves de poudres, arrache un bout de ma manche que j'embrase... tout est transparent sauf la flamme qui éclate à la vue de tous. Mon morceau de tissu embrasé chute en flottant vers la poudre, grignoté lentement mais surement par la flammèche. Je tends le bras au loin, projetant mon ombre qui agrippe un mur et m'y hisse ! Je décolle du sol quand une explosion démente retentit derrière moi, son souffle me percutant violemment et m'arrachant la peau.
J'ai perdu tout mes repères, brûlé par la détonation puis par la neige qui m'a accueilli avec cruauté... j'essaye plusieurs fois de me relever, sans succès... et j'en vois un qui s'approche, annonçant probablement ma fin.

« Soulkèche ?! »

Jamais je n'aurais cru être si content d'entendre l'accent à couper au couteau de Miguel, un imposant hispanique et mercenaire de confiance du Centurio. Quand je l'ai rencontré, on s'occupait justement d'un pillage en ville... mais on n'avait eu affaire qu'à un seul groupe de pirate ne s'en prenant qu'à une seule boutique, pas à une invasion de pillard. Miguel me relevé et m'aide à marcher, me portant quasiment mais je ne sais pas où on va... lui non plus, n'a pas l'air de savoir.

« Ty a vou le drôle d'oiseau qui est allé au Centulio ? »

« Ouais, c'était le porte-parole du Consulat... » Ai-je dit, interrompu ma douleur, avant de reprendre. « ...et il a même apporté une amie avec lui. Bref, Fred a de quoi faire avec lui. Cathy et Willemn sont pas avec toi ? »

« Willem est avec les gars sur la banquise ! Cathy est paltit voil chelcher le chef des anglais pour qu'on s'olganise. Moi y'étais venu m'occuper de ces fous avec les explosifs ! »

Qu'est-ce que je m'en fiche de la nouvelle ? Pourtant j'y pense, sans trop savoir pourquoi. C'est une alliée fiable et... je ne dis pas non à l'avoir à mes côtés sur un contrat un peu tendu. Soit, j'ai de toute façon décidé de jouer le jeu des mercenaires, de me faire bien voir et le meilleur moyen pour ça, c'est encore d'être solidaire. Peut-être étais-je simplement curieux ?

« J'étais avec une petite nouvelle... je te passe les détails mais je me demande ce qu'elle devient. Elle était avec moi quand ça à a pété et doit surement allez vers le Centurio. »

« On va l'aider ! »

Sauf que Miguel avait du bien donner déjà... son corps était couvert de blessures, son manteau déchiqueté et trouée de part en part. A côtés de ça, j'arrivais toujours pas à marcher correctement, me reposant entièrement sur mon collègue obligé de supporter tout mon poids. J'ose pas imaginer ce qu'il se serait passer si j'avais pas eu la chance de le croiser. Au fond, j'étais plus perdu qu'autre chose et malgré moi, dans cette ville en proie au chaos, ma collègue était devenue un point de repère. D'un coup, je me fais embarquer par Miguel jusque dans une maison, jetée comme un malpropre à terre... je le vois au niveau de la porte, faisant hurler son tromblon. Bon... je ne sais pas si on va pouvoir la rejoindre finalement, on est un peu occupé là... et va vite falloir que je me remette en selle, Miguel va pas tenir le coup tout seul.
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Leurs pas se faisaient plus proche, et leurs voix s’étaient tus. En tendant l’oreille, Naran entendait leur respiration mesurée et le cliquetis de leurs armes. Elle se sentait traquée, et détestait ça.

Soudain, le sol trembla, et une énorme explosion se fit entendre. Naran manquât de perdre l’équilibre. Surkesh avait réussi. Ça, ou les canons avaient recommencé à tirer. Alors qu’elle reprenait sa course, l’un de ses poursuivants jura, et lui tira dessus. Naran senti la balle lui frôler l’épaule, déchirant le cuir de son épaulière. Elle courait vite, oui, mais pas assez pour éviter les balles. Il fallait trouver une autre solution.

Elle vira à droite, s’arrêta net juste au coin, chargeant son arme. Alors que son premier poursuivant arrivait en courant, elle lui décochât un carreau en pleine poitrine, presque à bout portant. L’homme eut une expression de surprise, et fut littéralement cloué au mur derrière lui. Un filet de sang coulait de sa bouche, et ses yeux vert se firent vitreux.

Les deux assaillants restant accouraient, l’un chauve et basané, l’autre brun et balafré, tous deux armés de sabre. Naran grimaçât. Elle n’avait que ses poings et une dague à sa taille, elle serait fortement désavantagée dans ce combat. Néanmoins, elle se mis en garde, laissant son arbalète tomber au sol. Elle sentait l’adrénaline monter en elle, et un sourire se dessiner sur ses lèvres.
En face d’elle, deux boucanier aguerris : Ils n’avaient presque pas cillé en voyant leur compagnon empalé sur le mur, et leur garde, bien qu’inorthodoxe, était maitrisée. Derrière Naran, la ruelle où elle s’était réfugiée était impraticable, emplie de caisses à demi éventrées, et d’un amoncellement de sac et pots divers : Plus de fuite possible. Le sourire de Naran s’élargis, à mesure que ses assaillants se rapprochaient. « Un vrai combat, enfin ! » Ils ne réagirent pas à ses bravades, et se rapprochèrent.

Dans un mouvement presque imperceptible, le chauve avança son pied gauche, se préparant à frapper. C’était le signal de départ... Naran fondit sur lui. Elle évita sa lame qui siffla sur sa gauche, et lui asséna un uppercut en pleine mâchoire. Le coup porta. Naran sentit ses phalanges frémir sous le choc plus que le crâne de sa cible, qui eut un grondement sourd.
L’archère entendit le sabre du second assaillant s’abattre sur elle, et se retourna rapidement, se protégeant de son avant-bras. La lame s’y enfonça, et Naran poussa un cri de douleur strident. Tirant sur la lame encore enfoncée dans son bras, elle attira à elle le deuxième combattant, pour lui envoyer un méchant coup aux reins. Sous la douleur, ce dernier lâchât son arme, qu’elle envoya valser au loin. Le chauve était encore sonné, mais ne tarderai pas à reprendre le combat. Puisque son poing n’avait pas suffi, Naran lui porta un coup de pied puissant à la tête. Le cou du chauve craqua, et il s’effondra.

Naran repris sa garde, s’écartant du cadavre du chauve. Son avant-bras était amoché : Naran ne ressentait pas encore la douleur, mais elle sentait l’odeur de son sang qui s’en écoulait. En face d’elle, le boucanier restant sortait une dague. Son visage couvert de cicatrice était déformé par une grimace de rage. Leur position s’était inversé : Le balafré était maintenant acculé dans la ruelle anarchique, et Naran l’observait depuis la rue d’où ils étaient venus.
Du bout du pied, Naran souleva puis fit voler son arbalète, l’attrapa au vol… et repartit en courant. Elle entendit le pirate jurer, et ne put s’empêcher de rire. Pourtant, elle frissonnait de peur. Sa blessure était profonde : elle ne pouvait pas se permettre un combat prolongé. Pour l’instant, ses brassards de cuirs tenaient la chair en place et évitait qu’elle se vide de son sang, mais pour combien de temps ?

Le Centurio n’était plus très loin. C’est ce qu’elle se répétait pour tenir, alors que l’adrénaline, la peur et la perte de sang lui donnait des vertiges.
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Miguel eut vite deux problèmes avec son tromblon... la cadence et la portée. A partir du moment où les pillards se tassent pour passer le seuil de la porte d'entrée, un seul tir de son arme suffisait à les chasser, les laissant morts ou presque. Sauf que voilà, il lui fallait recharger... mais là encore, impossible d'entrer par la porte avec un videur aussi bien taillé peut l'être hispanique. En soit, Miguel bloquait le passage et le faisait bien, me laissant quelques secondes trop vite passé pour me remettre de ma chute. Ça ne va toujours pas fort de mon côté mais j'ai bon espoir de pouvoir marcher même si je ne ressens plus que douleur des pieds à la tête. Notre gros problème à moi et mon ami, actuellement, ce sont touts ces pillards qui nous canardent, les balles fusent puis traversent sans mal notre couvert : un pauvre mur de bois. Très vite, Miguel m'attrape par le bras et m'embarque avec lui... je cours en trainant la pattes, bien forcé d'avancer alors qu'il me hisse carrément à travers la maison. Le mur de derrière explose en fracas d'un coup de tromblon, l'hispanique charge au travers  en élargissant le trou au passage et je m'y engouffre avec lui. J'ai beau me presser, mon corps ne le veut pas et c'est encore pire avec toute cette neige qui me parait de plus en plus lourde à chaque pas. Je n'ai aucune idée d'où on va... Miguel non plus m'est d'avis et pour l'instant, on se contente de fuir ceux qui nous canardent. Sauf que c'est toujours le problème, tant que la mer n'aura pas dégelé, les pillards seront coincés à Port Royal et... on peut potentiellement passer des heures à fuir tout ce qui est dangereux.
Pourtant, on se retrouve lui et moi dans une ruelle plutôt calme... ça tire puis ça explose de partout mais ici, on voit des gens fuir ou traquer sans qu'il n'y passe.

« Bon, laisse tomber la nouvelle, elle sait se défendre... » Ai-je dit sur les nerfs puisqu'à l'abri, notre ruelle pourrait devenir Bagdad d'un instant à l'autre. On finirait bien par nous remarquer et rester immobile n'était certainement pas une bonne idée. « On pourra rien faire tant qu'on sera aussi dispersé. »

Je bouge un peu mon bras, sans autre objectif que se faire mouvoir mon ombre... et je lève le bras en l'air, brusquement ! Mon ombre s'échappe alors sous la forme d'un long bras pourvu de griffes qui s'agrippent au rebord d'un toit et m'y hisse... puis je ramène mon collègue à moi. Je vais vite me retrouver sans magie à ce rythme, ne suit pas très loin de la pénurie... alors que c'est mon atout majeur. Dans cet état, je n'espère pas pouvoir valdinguer de toit en toit comme j'ai pu le faire au début de tout ce merdier. A peine arrivée sur le toit, Miguel scrute les alentours de son tromblon... on est pas les seuls à avoir voulu prendre de la hauteur... et des gens, il semble y en avoir partout. Mes yeux se portent sur le fort... j'y vois des hommes... et tous beaucoup trop bien alignés pour des pillards ou même des pirates. Les anglais seraient arrivés jusque là ? Peu importe, ce fort reste un coin stratégique important... si proche... et pourtant si loin. Beaucoup plus loin que proche à voir la guérilla urbaine qui a court ici.

« Faut qu'on letlouve d'autles melcenailes et aplès ça, on s'occupela de ces salop inpalin ! » Lance mon collègue avant de se poster au rebord du toit et de tirer de son tromblon, s'empressant de laisser son arme tomber dans la neige pour se saisir d'une caisse, la jetant dans la rue ! « Yé peut lester ici... » Dit-il avant de se jeter au sol, couché dans la neige pour ramasser son tromblon, s'exposer un instant puis tirer immédiatement. Je reste tout simplement coucher à terre, espérant qu'aucune balle ou explosif ne m'atteigne. « ... et tou lamènes du monde ici !

« Le plan est bon mais la position n'est pas bonne, on doit faire ça depuis le fort ! »

« Yé pense pas que ça soit jouable ! »

« Okay, dis-moi si tu vois des cadavres de mercenaires ! »

La demande est un peu bizarre... mais vu qu'il ne réagit pas à la question, Cathy a du probablement lui parler de ma capacité à appeler les âmes errantes à moi. J'arrive prêt de lui alors qu'il me montre, dans la ruelle en contrebas, un groupe des nôtres qui se sont fait explosés... c'est parfait. Sauf que c'est trop loin, je dois descendre et me rapprocher des cadavres pour pouvoir lancer mon sort. Soit, je me lance un sort, pas vraiment par choix, qui pourrait me couter très cher... dopage. Je sens immédiatement un second souffle en moi, désormais suffisamment endurant pour surpasser mes douleurs... mais je ne fais que tirer sur la corde et je n'ai pas très longtemps avant d'encaisser le contrecoup. Sans attendre, je dévale les escaliers de la maison, vide par chance, et je déboule dans la rue d'une roulade dans la neige, bondissant à peine sur mes appuis. Miguel me couvre... son tromblon n'a pas une super portée mais par chance, on est dans une ruelle étroite en pente et un toit assez bas, sans vraiment touché, il accapare bien plus l'attention que moi. Les mercenaires morts... j'en ai vu deux affalé sur le rebord d'une vitre brisée, bien d'autres étaient à l’intérieur... je ne sais pas ce qu'ils gardaient mais une chose est sûre, ça a été pillé.
Mon plan, plutôt simple, est le suivant... appeler à moi les âmes errants des mercenaires, une à une... pour leur demander de réunir des volontaires ici. Des esprits ne craignent rien et ne risquent rien à partir du moment où ils sont déjà morts, ils ratisseront la ville en deux-deux.

Quand le premier spectre part chercher de l'aide, la ruelle se vide instantanément... Miguel me rejoint dans la bâtisse et me couvre, me protège, pendant que j’envoie une à une les âmes de mercenaires ratisser Port Royal. Ça va prendre du temps, deux âmes errantes appelés et déjà, me voilà muet, devant attendre de récupérer ma symbiose. Heureusement que Miguel est là, avec son imposant tromblon... et heureusement que Port Royal n'a jamais su faire avec les fantômes.
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Naran courrait encore à travers les ruelles. Dans son cerveaux rendu pâteux par le manque d’oxygène, Port Royal s’était transformé en dédale sans fin. Les sentiers de terres entre les maisons lui paraissaient étrange, envahis par les débris du chaos qui régnait sur la ville. De ci de là, Naran dût éviter le cadavre crevé d’un cochon ou d’un singe qui n’avait pas supporté le changement de température, une charrette éventrée, ou encore le cadre de bois d’une porte enfoncé par des pilleurs.

Elle avait un peu d’avance sur son dernier poursuivant, mais pas la force nécessaire pour en profiter. Alors qu’elle se savait à quelques dizaines de mètre du Centurio, elle fit une erreur fatale. Un mauvais tournant, et elle se retrouvât dans une cour intérieure, sans issue à part la ruelle d’où elle venait et une porte de bois cerclé de fer. Dans la cour, un petit jardin potager se disputait l’espace avec des séchoirs à poisson : Aucune broussaille, aucun paravent, aucune cachette nulle part. Derrière elle, Naran entendait le souffle rageur de son assaillant, qui la rattraperai bientôt.
Elle tenta de charger son arme, mais elle doutait de pouvoir viser correctement avec son bras abimé. Autant mettre toute les chances de son côté : La jeune femme s’appuya sur un des murs de la cour, et se concentra. Son adversaire s’attend probablement à ce qu’elle essaye de lui tirer dessus. Mais peut être pourrait-elle le déstabiliser suffisamment pour…

Le pirate surgis brusquement, coupant cours à ses plans. Elle tira, presque par reflexe, et effectivement son bras blessé ne put tenir le choc, envoyant le carreau valser presque un mètre au-dessus de sa cible, heurtant sur le volet d’une fenêtre.
Naran sorti sa dague, sachant ses chances fines, et fit face au pirate. Alors que ce dernier s’avançait pour entamer le combat, un bruit aigue se fit entendre, et il s’arrêta net. Une large casserole de fonte venait de lui tomber sur la tête. L’objet avait rebondit, et roulait maintenant à ses pieds.
Sonné, il n’eut pas le temps de lever les yeux, que déjà un nouveau projectile le cognait : un pot de fleur cette fois. L’argile explosa à l’impact, libérait de la terre tout autour de du pirate. L’homme tombait à genoux, mais d’autre projectiles se succédèrent : un tison à cheminé, un volet de bois, deux briques, ainsi qu’une assiette de porcelaine, deux œufs, et un fagot de bois vert.
La plupart attinrent leur cible, qui se tenait prostrée au sol, probablement évanouie. Naran observait le spectacle, médusée.

Elle leva finalement les yeux, pour découvrir à la fenêtre une vielle mégère passablement énervée, qui envoyait tous ces objets avec rage. Naran n’eut pas le temps de s’attarder sur l’étrange personnage, que la porte de la Cour s’ouvrit. La porte laissa apparaître un homme basané et emmitouflé de couverture, qui l’invita à l’intérieur.

Une fois qu’elle fut entrée, il ferme la porte, et la verrouilla avec soin. Il enlevait ses couvertures, et se présentât.

« Je suis Roje. Ma mère… -Il eut un silence, et Naran devinât qu’il parlait de la mégère furieuse qu’elle avait aperçu à la fenêtre- Ma mère vous a pris en affection, et aimerai vous inviter, si vous l’acceptez. »

Roje était grand, sa peau sombre en fort contraste avec ses yeux verts. Son visage doux était parfois traversé par un sourire amusé ; Il dégageait une aura de calme rassurant, et Naran décidât qu’elle n’avait rien à perdre en lui accordant sa confiance.

« … Avec joie… »

Affable, Roje invita la jeune femme à s’assoir sur un banc de bois, devant un feu ronflant. Là un comptoir, ici quelques présentoirs indiquaient qu’ils étaient dans une boutique, même si les portes et fenêtre avaient été barricadée de lourde planche de bois. L’air était empli de fumée et de l’odeur salée de poisson séché.
Son hôte fit un peu de ménage, et sorti d’un coffre de bois quelques morceaux de tissu propre, ainsi qu’une bouteille de rhum. Il s’assit sur une chaise face à Naran, et lui tandis la main. Devant l’absence de réaction de cette dernière, il lui pris gentiment le bras, et examina sa blessure.

« Je ne suis pas médecin, mais j’ai de quoi vous arranger ça. »
D’une voix apaisante, il lui expliquait ce qu’il faisait, pendant que Naran se remettait de ses émotions. Elle l’observa imbiber un tissu d’alcool, en laver la plaie, puis la bander d’un mouvement expert. Quand Roje surprit le regard inquisiteur de Naran, il sourit et expliquât.

« Beaucoup de mes frères et sœurs ont choisi votre voie : J’ai eu beaucoup de pratique en rabibochage au fil des ans. Il faut dire que la vie à Port Royale est… Animée. »

Naran demanda d’une voix rauque : « Ma voie ? »

« Le Centurio. C’est un bon employeur par ici. Même si l’on risque souvent sa vie, cela peut rapporter gros. »

Naran fronça les sourcils. « Mais comment… »

Avant que Roje ne puisse répondre, des pas se firent entendre dans l’escalier de bois qui occupait le fond de la salle. Une vielle femme descendait précautionneusement les marches, un sourire revanchard aux lèvres. Elle avait le visage perçant, et son corps, quoique tassée par les années, était encore vif. Naran la reconnut soudain : La vielle qui l’avait mené au Centurio, à son arrivée. Elle lui lançât un regard fier, et s’exclama :

« C’est que j’vous aie bien reconnu ! Je me souvenais de vous, j’avais peur que vous ne fassiez pas long feu, et c’eut été bien dommage vu votre joli minois ! Et quand j’ai vu ce lourdaud de bandit se jeter sur vous, mon sang n’a fait qu’un tour et je lui aie lancé ma poêle à la figure. Et tout ce qui m’est passé sous la main après. Tche, il n’a eu que ce qu’il méritait ! Roje ira l’égorger quand il en aura fini ici, et ça fera une pourriture de moins dans Port Royal ! »
Après quelques insultes destinées au pirate qui gisait dans son jardin, la vielle femme s’approchât de Naran, et lui pris le visage dans les mains.

« Bon, il ne t’a pas abimé le visage au moins. Tant mieux, tant mieux. Tu mangeras avec nous ce soir. Roje, préviens ta femme et tes enfants, ce soir on égorgera le cochonnet. Le pauvre, à peine né qu’il tombe malade… Tche, c’est la Shinra qui a causé ce froid, je vous le dis, déjà qu’ils ont augmenté les prix de voyage… »

En maugréant, la vielle s’en allât dans l’arrière cuisine, et Roje lui glissat :

« Et voici ma mère, la vielle Iriye. Elle est plus aimable habituellement, mais l’anarchie en ville n’est pas bonne pour les affaires… D’ailleurs, je vous déconseille de sortir maintenant, les bandits grouillent dans les rues.  Attendez plutôt le soir, que les choses se calme. »
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Fiou ! Après autant de temps, voici enfin la notation de votre partie de l’événement ! Naran et Surkesh, navré que vous ayez eu à attendre aussi longtemps pour cette petite notation, j’vais vous dire pourquoi.

Ce n'est pas seulement parce que vous êtes dans deux rp lié (le vôtre et celui de Lenore/Natsu/Kurt) et que j’ai envie de noter tout en même temps. Simplement que, maintenant que cette partie de l’évènement est terminé, les membres retrouverons tous les rp liés au même évènement dans les derniers messages et les curieux pourrons découvrir toutes l’œuvre d’un seul coup.

Donc voilà votre commentaire, ainsi que les autres ! Amusez-vous bien à la lecture. D’ailleurs, j’le dis ici, j’ai pas le courage de faire un commentaire par personne, ce sera un gros pavé que vous aurez à décortiquer. Voilà.

Commençons !

En relisant le première rp, j’me souviens d’une critique que j’avais déjà à ton attention, Surkesh. D’un point de vue extérieur, j’trouve que tu avances beaucoup trop. Dans le sens où, Naran est derrière et peu pas vraiment répondre à tout ce qui se passe. J’vais faire un schéma court pour expliquer c’que j’veux dire.

Arrivée au Centurio > Ordre de Fred > Vous vous barrer du Centurio > Vous avancez de les rues > Grimper sur un toit pour canarder des types > Idée de rejoindre le fort.

Il y a mille choses qui se sont produites et probablement la moitié à laquelle Naran aurait pu/voulu répondre. L’idée de grimper au sommet du fort n'est pas mauvaise. Sauf qu’ici, elle fait « éclair de génie » pour Surkesh alors que Naran avait peut-être déjà pensé à faire ça en quittant le Centurio. Ici, j’parle vraiment de segmentation de rp. Les gens ont le droit de choisir de répondre à certains trucs où non. Pas exemple, si Naran avant mille choses à dire, ça allait faire un super retour en arrière et le rythme du rp en devenait baisé, car retour en arrière et ainsi de suite.

D’ailleurs, Naran à bien réagit à cela dans la réponse. Néanmoins, on se retrouve avec un nouveau problème de rythme.

Elle répond directement au dernier dialogue, très bien, j’suis pas perdu. Sauf qu’après, elle revient sur tout ce qui a été fait et expliqué depuis son point de vue. Ici, j’suis à ma deuxième lecture du rp et c’est quand même vachement redondant. Le problème ici est lié au simple fait qu’il y a pas eu une introduction de chacun par rapport à la situation de la ville. Enfin, j’trouve ça dommage. J’préfère voir un truc prenant le temps de poser le décor, chacun à son tour, que de voir deux gros pavés à la suite. Vous avez chacun des choses à dire ! Prenez le temps de le faire.

Tiens, un Genesis sauvage apparaît ! Blague à part. J’tiens ici à féliciter l’effort d’interprétation, c’est pas un exercice facile et tu t’acquittes de la tâche correctement. Au début, j’ai vraiment vu ça en faisait un « Meh ? » et puis j’ai réfléchi plus de deux minutes. Bravo.

La partie relative à Surkesh, son attirance par rapport au coeur de Genesis, j’ai beaucoup aimé. On parle souvent du fait que le sans-coeur est régit par ses instincts et ceci est un très bon exemple. Pourquoi ? Parce que c’est à la fois intelligent et parfaitement stupide. Le mec, il a Genesis et Pamela devant lui, il voit juste le coeur qu’il a envie de gober avant de voir le danger qu’il a devant les yeux. Voilà, j’aime bien.

Naran elle est goudou ! Purée, j’te jure, j’avais cette phrase en tête depuis cinq mois et j’ai attendu de fou pour avoir la chance de l’écrire dans ce commentaire, tu m’ôtes une épine du pied. Bref, très bonne réaction par rapport à l’effet de la pomme. C’est assez agréable à lire, ça me rappel un peu celle de Genesis lors du rp « Quelques ténébreux soient les enfants… ». C’est bien détaillé, c’est sexy dans être vulgaire, une gommette verte pour toi.

Si j’dis rien, c’est parce que j’ai rien à dire.

J’fais un arrêt au stand pour parler de votre plan d’agression contre les pirates. En soit, j’aime bien ce genre de moment, le moment complice entre les deux personnages, qui s’élancent ensemble pour la réussite d’une mission ! Vous avez eu, tous les deux, à décrire vos actions. J’avoue que mon coeur planche plus sur Naran, un côté plus « stratégique » et préparer que Surkesh, plus « bourrin » dans son style. Et ici, ça revient un peu à ce que j’racontais à Lenore et Hoper, j’suis super curieux à lire des combats de tireur.

C’est encore différent que ce que propose des mages sommes Surkesh, et c’est assez exaltant à lire, en fait. J’ai presque envie d’me lancer le défi à faire comme toi, Naran.

D’ailleurs, mon p’tit. Surkesh, j’vais un jour compter le nombre de fois que t’utilises ton sort d’invisibilité ! Parfois, nous parlons de compétences signature, ça se partage avec toi entre la matière noire et l’invisibilité ! J’blague, en vrai, j’ai trouvé votre coopération assez intéressante. Ce que j’trouve dommage, c’est que vous vous sépariez assez rapidement et que c’est l’arrivée des pnjs.

Attention ! J’aime bien l’arrivé des pnjs parce que ça donne plus de « Woah, regarder, nous avons des personnes évolué qui agisse plus que comme des sidekicks » et ça entretien la genèse du groupe. C’qui me dérange dans l’historie, c’est de voir l’histoire Surkesh - Naran se termine.

Après ! Après… Vos deux aventures en sol ne durent pas longtemps et vous vous dirigez lentement vers le Centurio. Enfin, Naran se repose chez mamie avant de repartir.

Est-ce que j’vais voir faire un commentaire personnel après votre séparation ? Mmh… Non. Néanmoins, j’ai envie de souligner certaines choses par rapport aux interactions. Genre, Surkesh, te revoir avec le lot de pnj est assez cool. J’ai bien aimé revoir l’accent coupé au couteau!  Le plus intéressant dans l’histoire, c’est le jeu que tu dois faire. Surkesh n’était pas un sans-coeur quand il a connu le membre de la bande, là, il doit gérer ça. J’crois que c’est le plus intéressant dans partie et j’attends de voir le futur.

Petite note intéressante, j’ai aimé l’idée de mutisme quand un personnage est à court de symbiose.

Et toi, Naran ?! En vrai, j’trouve que t’es dans la même lignée qu'Agon sur le coup. Vous deux, vous arrivez à nous créer des pnjs sympathique et complet. Genre, à la place de Natsu, j’serais aux anges d’avoir une personne comme toi dans mon groupe. Avant de continuer, j’tiens à dire que la course-poursuite et ton combat son vraiment intéressant d’un point de vue descriptif. Petite bête noire, c’est peut-être un souci de visualisation dans l’espace, c’est rien… Suffis juste de donner un élément en début de rp afin de pouvoir se situer par rapport à celui-ci plus tard. Donc, j’disais, la relation avec mamie, c’est vraiment top et j’ai envie de voir si tu as prévu un truc pour plus tard avec.

Donc, voilà ! Dans l’ensemble, c’est très intéressant à lire. Il y a peut-être eu un essoufflement sur la durée, dans le sens où vous parlez beaucoup sur l’ambiance générale au début et vous terminez le rp sur un cas d’école. Vous voyez c’que j’veux dire ? Enfin, soyez rassuré, vous avez rendu la partie à Port-Royal, le côté guerre civile, très intéressante à lire et à découvrir.

Mission accomplie !


Genesis Rhapsodos => Très Facile : 5 points d'expérience + 50 munnies + 1 PS pour la forme !
Surkesh => Périlleux : 37 points d’expérience + 340 munnies + 3 PS ! Deux en Magie et un en Dextérité
Narantuyaa =>Périlleux : 37 points d’expérience + 340 munnies + 3 PS ! Deux en Dextérité et un en Défense
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