Une promenade instructive
Mémoire du renouveau d’Arturia Pendragon
Annexe 01
Les calvaires d’une succession de malheurs
Cela faisait déjà deux jours que j’étais revenue à la vie et que le Sanctum m’avait accueilli. Aujourd’hui était le jour de mon ordination. Le Haut-Prêtre m’avait spécifié d’être à jeun. J’évitais donc soigneusement toutes sources de nourritures dans la citadelle. Mais il me fallait m’occuper tout l’après-midi. Je décidai donc de me balader dans le bourg afin de tuer le temps et de rencontrer les villageois, ce que je n’avais pas pu faire en partant pour Oerba.
En sortant par l’entrée du château, je pris une grande respiration d’air frais emplissant mes poumons. J’avais envoyé mon armure dans ma poche intérieure afin de me mouvoir sans réel gène dans toute la foule de la rue principale. Je déambulai sans réel but apparent, cherchant simplement le moyen de me divertir. L’ambiance qui régnait dans la ville laissait toujours entrevoir les terribles tragédies qu’avaient connues le Domaine Enchanté et ses habitants. Mais ces derniers essayaient d’aller de l’avant. J’eus le plaisir de voir un collègue artiste peignant le panorama que l’on pouvait observer depuis le parvis d’un des temples dédier à Etro. On parla une bonne demi-heure de techniques et sujets de tableaux. Cela me fit un peu de bien de deviser là-dessus, malgré mes cauchemars je n’avais pas titillé le pinceau. D’ailleurs, je n’avais plus de matérielle à moi. Il me renseigna alors sur la meilleure boutique de la cité. Je le remerciai avant de partir pour cette échoppe. Avant que je ne sois totalement partie, il me mit en garde vis-à-vis du quartier qu’on nommait fauve. Apparemment, on y trouvait des réfugiés d’un autre monde, celui de Sherwood. Il les a définis comme des voleurs et des moins que rien. J’avais pris en compte son avertissement, mais je voulais forger mon propre avis sur la question. Alors, avant d’aller me chercher des affaires de peinture, je décidai de faire un détour par ce quartier soi-disant malfamé.
Bien évidemment, je dus demander mon chemin aux habitants, certains me l’indiquèrent avec au mieux de l’indifférence et d’autres avec un profond mépris, parfois on m’ignora complètement. Avant tout, il est vrai que je devais reconnaître que l’ambiance des lieux était radicalement différente de celle de l’autre quartier de la ville. On pouvait ressentir toute la tension qu’avait instaurée la cohabitation « forcée ». J’étais absent depuis longtemps de la vie active, mais je pouvais quand même déduire qu’une tragédie avait amené le Sanctum à héberger ses malheureux. Je fus néanmoins surpris par les personnes que j’ai trouvées dans ces pâtés de maisons, des animaux anthropomorphiques, on pouvait croiser dans les rues des gens allant du lapin inoffensif à l’ours mal léché en passant par la chèvre mélomane. Quand je pris le temps d’écouter ce qu’elle sifflait, j’ai pu reconnaître une chanson que j’avais entendue au Jardin Radieux à la radio, elle s’appelait « Turkey in the Straw ». Mais le plus choquant, c’est qu’on me regarda avec curiosité, on devait sentir en moi la nouvelle qui venait d’arriver, doublé d’une méfiance à mon égard. Quand j’essayai de m’approché de l’un d’entre, soit ils s’écartaient de moi, soit ils rentraient dans leur maisonnette. Je me suis dit que ça devait être réellement tendu entre les deux factions de la ville.
Soudainement, des cris de douleurs vinrent se glisser jusqu’à moi. D’instinct, je les suivis pour en découvrir la source. Quelle ne fut pas ma stupeur quand j’aperçus deux ados humains malmener et molester un renardeau dans une ruelle sombre.
Je les vis tous les deux déguerpir suite à mon injonction, laissant le jeune renard à nouveau tranquille. Je commençai à m’approcher de lui.
Je ne savais pas comment on calculait l’âge d’une personne comme ce renardeau, mais si je devais transposer à notre façon de compter, je dirais qu’il n’avait pas plus de huit ans. Et à cet âge quand on subit un tel traumatisme, on a besoin de réconfort. Je m’approchai de lui prudemment et l’enlaçai dans une étreinte chaleureuse afin de le rassurer un peu. Les premières secondes furent difficiles. Il trembla de tout son être dans mes bras, mais en se rendant compte que rien ne lui arriverait, il se relâcha et me serra à son tour en laissant le flot de larmes qu’il retenait se laisser écouler. Il pleura pendant une longue minute. Une fois qu’il se calma, j’essuyai ses yeux du revers de ma manche.
Je lui tendis ma main qu’il saisit après avoir essuyé ses yeux humides de sa chemise. Pendant le trajet, je le questionnai sur leur présence ici.
Il m’expliqua ça de toute sa naïveté et de sa compréhension d’enfant. Je remerciai le ciel qu’il soit comme la majorité des enfants, ne cherchant qu’à s’amuser et à s’émerveiller de la vie et non le genre d’enfant qui recherchait à comprendre le fonctionnement du monde. Je commençais à comprendre un peu plus les tenants et aboutissants. Je n’avais pas encore toute la clarification sur les évènements, mais c’était déjà une avancée.
On déambula une dizaine de minutes dans les venelles de la cité avant de tomber sur un marchand de bonbons. Les étoiles que je vis dans les yeux de ce renardeau quand je lui tendis le sachet de cent grammes me firent me dire que j’avais bien agi.
Je le regardai, heureuse, avec un sourire radieux partir en courant, son trésor coller contre sa poitrine. Il était temps pour moi de me remettre en route pour la boutique de fourniture de peinture. Cependant, ce n’était pas encore l’heure pour moi d’y arriver. Sur le chemin, je manquai de me faire écraser par une planche de bois. Encore heureux que la personne à qui elle appartenait prévînt du danger imminent, sans quoi un malheur serait arrivé. Il descendit rapidement de son échelle et s’excusa de ce qu’il venait de se passer.
L’homme n’était plus tout jeune, mais pas complètement vieux non plus. Je dirai la cinquantaine. Il avait des yeux bleus fatigués, mesurait un mètre septante-cinq plus ou moins. Il était vraiment gêné pour l’incident. Il m’expliqua qu’il devait réparer la toiture de sa maison à la suite d’une tempête qui est survenue la nuit dernière. Ne me sentant pas de le laisser faire ça tout seul, je lui proposai mon aide pour réaliser sa tâche. Dans un premier temps il refusa, ne voulant pas m’imposer quoi que ce soit et prétendant qu’il ne méritait pas mes services suite à ma possible visite à l’hôpital. J’insistai un peu parce que je ne lui en voulais pas, ce n’était aucunement sa faute. Il finit par accepter, reconnaissant.
Lancelin, de son nom, était un homme bienveillant. Pendant que nous nous évertuions à boucher les ouvertures dans les tuiles, je le vis plusieurs fois regarder dans ma direction afin de vérifier que rien ne m’arrivait. De plus, afin de combler le silence, nous discutâmes un peu du Domaine Enchanté.
Il parlait avec la sagesse que seules les personnes de son âge savaient faire preuve. Une fois le travail fini, il voulut m’inviter à souper, car c’était normal de me remercier pour ce que j’avais fait et que cela ferait plaisir à sa femme. Je fus cependant contrainte à refuser, mon ordination m’imposait d’être à jeun. Il comprit, mais me fit promettre de repasser plus tard afin qu’il éponge sa dette, ce que je fis bien évidemment. Je regardai au loin et vis le soleil qui commençait à décroître. Il était temps pour moi d’aller vraiment acheter des fournitures et de retourner à la citadelle.
Annexe 01
Les calvaires d’une succession de malheurs
Cela faisait déjà deux jours que j’étais revenue à la vie et que le Sanctum m’avait accueilli. Aujourd’hui était le jour de mon ordination. Le Haut-Prêtre m’avait spécifié d’être à jeun. J’évitais donc soigneusement toutes sources de nourritures dans la citadelle. Mais il me fallait m’occuper tout l’après-midi. Je décidai donc de me balader dans le bourg afin de tuer le temps et de rencontrer les villageois, ce que je n’avais pas pu faire en partant pour Oerba.
En sortant par l’entrée du château, je pris une grande respiration d’air frais emplissant mes poumons. J’avais envoyé mon armure dans ma poche intérieure afin de me mouvoir sans réel gène dans toute la foule de la rue principale. Je déambulai sans réel but apparent, cherchant simplement le moyen de me divertir. L’ambiance qui régnait dans la ville laissait toujours entrevoir les terribles tragédies qu’avaient connues le Domaine Enchanté et ses habitants. Mais ces derniers essayaient d’aller de l’avant. J’eus le plaisir de voir un collègue artiste peignant le panorama que l’on pouvait observer depuis le parvis d’un des temples dédier à Etro. On parla une bonne demi-heure de techniques et sujets de tableaux. Cela me fit un peu de bien de deviser là-dessus, malgré mes cauchemars je n’avais pas titillé le pinceau. D’ailleurs, je n’avais plus de matérielle à moi. Il me renseigna alors sur la meilleure boutique de la cité. Je le remerciai avant de partir pour cette échoppe. Avant que je ne sois totalement partie, il me mit en garde vis-à-vis du quartier qu’on nommait fauve. Apparemment, on y trouvait des réfugiés d’un autre monde, celui de Sherwood. Il les a définis comme des voleurs et des moins que rien. J’avais pris en compte son avertissement, mais je voulais forger mon propre avis sur la question. Alors, avant d’aller me chercher des affaires de peinture, je décidai de faire un détour par ce quartier soi-disant malfamé.
Bien évidemment, je dus demander mon chemin aux habitants, certains me l’indiquèrent avec au mieux de l’indifférence et d’autres avec un profond mépris, parfois on m’ignora complètement. Avant tout, il est vrai que je devais reconnaître que l’ambiance des lieux était radicalement différente de celle de l’autre quartier de la ville. On pouvait ressentir toute la tension qu’avait instaurée la cohabitation « forcée ». J’étais absent depuis longtemps de la vie active, mais je pouvais quand même déduire qu’une tragédie avait amené le Sanctum à héberger ses malheureux. Je fus néanmoins surpris par les personnes que j’ai trouvées dans ces pâtés de maisons, des animaux anthropomorphiques, on pouvait croiser dans les rues des gens allant du lapin inoffensif à l’ours mal léché en passant par la chèvre mélomane. Quand je pris le temps d’écouter ce qu’elle sifflait, j’ai pu reconnaître une chanson que j’avais entendue au Jardin Radieux à la radio, elle s’appelait « Turkey in the Straw ». Mais le plus choquant, c’est qu’on me regarda avec curiosité, on devait sentir en moi la nouvelle qui venait d’arriver, doublé d’une méfiance à mon égard. Quand j’essayai de m’approché de l’un d’entre, soit ils s’écartaient de moi, soit ils rentraient dans leur maisonnette. Je me suis dit que ça devait être réellement tendu entre les deux factions de la ville.
Soudainement, des cris de douleurs vinrent se glisser jusqu’à moi. D’instinct, je les suivis pour en découvrir la source. Quelle ne fut pas ma stupeur quand j’aperçus deux ados humains malmener et molester un renardeau dans une ruelle sombre.
— Hé, mais vous n’avez pas honte ?! criai-je en m’approchant de la scène afin de faire peur aux deux énergumènes.
— Quoi ? fit le plus grand des deux un peu surpris avant de réaliser ce qu’il se passait. Oh, merde ! Viens, on s’en va!
— Quoi ? fit le plus grand des deux un peu surpris avant de réaliser ce qu’il se passait. Oh, merde ! Viens, on s’en va!
Je les vis tous les deux déguerpir suite à mon injonction, laissant le jeune renard à nouveau tranquille. Je commençai à m’approcher de lui.
— M’faites pas d’mal, m’dame, j’ai rien fais, j’le jure ! se justifia-t-il en se recroquevillant sur lui-même d’une voix tremblante, les larmes aux yeux.
Je ne savais pas comment on calculait l’âge d’une personne comme ce renardeau, mais si je devais transposer à notre façon de compter, je dirais qu’il n’avait pas plus de huit ans. Et à cet âge quand on subit un tel traumatisme, on a besoin de réconfort. Je m’approchai de lui prudemment et l’enlaçai dans une étreinte chaleureuse afin de le rassurer un peu. Les premières secondes furent difficiles. Il trembla de tout son être dans mes bras, mais en se rendant compte que rien ne lui arriverait, il se relâcha et me serra à son tour en laissant le flot de larmes qu’il retenait se laisser écouler. Il pleura pendant une longue minute. Une fois qu’il se calma, j’essuyai ses yeux du revers de ma manche.
— Merci, m’dame,zozote-t-il à cause de ses deux dents de devant écartées tout en reniflant bruyamment et d’un ton enfantin. J’sais pas c’qu’il se s’rait passer sans vous.
— Allons, je ne pouvais pas décemment laisser quelqu’un se faire maltraiter sous mes yeux sans réagir. Comment tu t’appelles ? Et pourquoi ces guignols s’en prenaient à toi ?
— Todd, m’dame. Et...ces garçons m’ont frappé parce que l’aut’e fois mon grand frère a été accusé d’avoir volé une personne, alors qu’il a rien fait ! En plus, il y a un vieux bonhomme l’a aidé et ça leur a pas plu. Ils voulaient s’venger sur moi. C’te fois-ci, sans vous, j’aurai passé un sale moment…
— T’en fais pas. Ils sont partis maintenant. Allez, viens. On va te chercher un peu de réconfort. Quelques friandises devraient te faire plaisir, non ?
— Oh oui ! s’extasia-t-il en entendant ma proposition.
— Allons, je ne pouvais pas décemment laisser quelqu’un se faire maltraiter sous mes yeux sans réagir. Comment tu t’appelles ? Et pourquoi ces guignols s’en prenaient à toi ?
— Todd, m’dame. Et...ces garçons m’ont frappé parce que l’aut’e fois mon grand frère a été accusé d’avoir volé une personne, alors qu’il a rien fait ! En plus, il y a un vieux bonhomme l’a aidé et ça leur a pas plu. Ils voulaient s’venger sur moi. C’te fois-ci, sans vous, j’aurai passé un sale moment…
— T’en fais pas. Ils sont partis maintenant. Allez, viens. On va te chercher un peu de réconfort. Quelques friandises devraient te faire plaisir, non ?
— Oh oui ! s’extasia-t-il en entendant ma proposition.
Je lui tendis ma main qu’il saisit après avoir essuyé ses yeux humides de sa chemise. Pendant le trajet, je le questionnai sur leur présence ici.
— Todd, dis-moi, pourquoi vous êtes ici ? On m’a dit que vous étiez des réfugier de Sherwood, mais on m’a pas dit la raison de cette migration.
– Maman, elle dit qu’c’est à cause du grand vilain Kefka. Il fait qu’nous demander toujours plus d’argent et veut toujours plus d’pouvoir.
– Maman, elle dit qu’c’est à cause du grand vilain Kefka. Il fait qu’nous demander toujours plus d’argent et veut toujours plus d’pouvoir.
Il m’expliqua ça de toute sa naïveté et de sa compréhension d’enfant. Je remerciai le ciel qu’il soit comme la majorité des enfants, ne cherchant qu’à s’amuser et à s’émerveiller de la vie et non le genre d’enfant qui recherchait à comprendre le fonctionnement du monde. Je commençais à comprendre un peu plus les tenants et aboutissants. Je n’avais pas encore toute la clarification sur les évènements, mais c’était déjà une avancée.
On déambula une dizaine de minutes dans les venelles de la cité avant de tomber sur un marchand de bonbons. Les étoiles que je vis dans les yeux de ce renardeau quand je lui tendis le sachet de cent grammes me firent me dire que j’avais bien agi.
— Merci, vraiment m’dame, dit-il avec une certaine forme de respect. Faut qu’j’rentre maint’nant, sinon maman va s’inquiéter. Mais j’oublierai jamais c’qu’vous avez fait pour moi.
— Fait attention à toi alors, lui demandai-je.
— Fait attention à toi alors, lui demandai-je.
Je le regardai, heureuse, avec un sourire radieux partir en courant, son trésor coller contre sa poitrine. Il était temps pour moi de me remettre en route pour la boutique de fourniture de peinture. Cependant, ce n’était pas encore l’heure pour moi d’y arriver. Sur le chemin, je manquai de me faire écraser par une planche de bois. Encore heureux que la personne à qui elle appartenait prévînt du danger imminent, sans quoi un malheur serait arrivé. Il descendit rapidement de son échelle et s’excusa de ce qu’il venait de se passer.
L’homme n’était plus tout jeune, mais pas complètement vieux non plus. Je dirai la cinquantaine. Il avait des yeux bleus fatigués, mesurait un mètre septante-cinq plus ou moins. Il était vraiment gêné pour l’incident. Il m’expliqua qu’il devait réparer la toiture de sa maison à la suite d’une tempête qui est survenue la nuit dernière. Ne me sentant pas de le laisser faire ça tout seul, je lui proposai mon aide pour réaliser sa tâche. Dans un premier temps il refusa, ne voulant pas m’imposer quoi que ce soit et prétendant qu’il ne méritait pas mes services suite à ma possible visite à l’hôpital. J’insistai un peu parce que je ne lui en voulais pas, ce n’était aucunement sa faute. Il finit par accepter, reconnaissant.
Lancelin, de son nom, était un homme bienveillant. Pendant que nous nous évertuions à boucher les ouvertures dans les tuiles, je le vis plusieurs fois regarder dans ma direction afin de vérifier que rien ne m’arrivait. De plus, afin de combler le silence, nous discutâmes un peu du Domaine Enchanté.
— Dites-moi, Lancelin, que pouvez-vous me dire sur ce monde ?
— Oh, ma foi, des choses intéressantes, jeune fille, il n’y en a pas beaucoup. Le Sanctum et le Roi Stéphane sont généreux et bons avec nous. Ils nous procurent toute la nourriture et la sécurité dont nous avons besoin. Depuis un certain temps maintenant, nous avons accueilli, au nom d’Etro, des réfugiés d’un autre monde. Une majorité des habitants les voit comme des voleurs et des profiteurs.
— Oui, j’ai eu l’occasion de constater l’animosité que certains portent envers eux, il y a à peine une heure.
— Vous m’en voyez navré. Mais, il y a d’autres personnes qui pensent qu’ils sont ici parce qu’ils n’ont pas eu le choix. La guerre fait rage chez eux, ils ont voulu la fuir. Je pense qu’il faut être conciliant avec eux. Nous avons subi plusieurs situations désavantageuses nous aussi et avoir une main tendue pour nous aider fait toujours du bien.
— Oh, ma foi, des choses intéressantes, jeune fille, il n’y en a pas beaucoup. Le Sanctum et le Roi Stéphane sont généreux et bons avec nous. Ils nous procurent toute la nourriture et la sécurité dont nous avons besoin. Depuis un certain temps maintenant, nous avons accueilli, au nom d’Etro, des réfugiés d’un autre monde. Une majorité des habitants les voit comme des voleurs et des profiteurs.
— Oui, j’ai eu l’occasion de constater l’animosité que certains portent envers eux, il y a à peine une heure.
— Vous m’en voyez navré. Mais, il y a d’autres personnes qui pensent qu’ils sont ici parce qu’ils n’ont pas eu le choix. La guerre fait rage chez eux, ils ont voulu la fuir. Je pense qu’il faut être conciliant avec eux. Nous avons subi plusieurs situations désavantageuses nous aussi et avoir une main tendue pour nous aider fait toujours du bien.
Il parlait avec la sagesse que seules les personnes de son âge savaient faire preuve. Une fois le travail fini, il voulut m’inviter à souper, car c’était normal de me remercier pour ce que j’avais fait et que cela ferait plaisir à sa femme. Je fus cependant contrainte à refuser, mon ordination m’imposait d’être à jeun. Il comprit, mais me fit promettre de repasser plus tard afin qu’il éponge sa dette, ce que je fis bien évidemment. Je regardai au loin et vis le soleil qui commençait à décroître. Il était temps pour moi d’aller vraiment acheter des fournitures et de retourner à la citadelle.