La neige tombe dru depuis quelques jours, depuis ton retour d’Agrabah en fait. La froideur de l’hiver ne te permet pas de profiter convenablement de la beauté du jardin du manoir. Décidant qu’aujourd’hui serait un jour de congé pour toi, tu te prélasses confortablement assise dans une chaise en osier près de l’âtre de l’office de Jessica, l’infirmière du groupe, qui n’est pas loin de toi. Tandis que tu lis le journal du jour, elle vérifie quelques dossiers de patients. D’une main distraite, tu lui caresses l’avant-bras.
Qu’il est agréable de profiter ainsi, paisible, de la vie et des petits plaisirs qu’elle nous offre. Dans ta lecture, tu trouves quelque chose qui pique ta curiosité. Plusieurs mondes avaient émergé, l’un deux t’attire plus que les autres.
- Jess ? demandes-tu d’un ton plutôt doux.
-Oui, Abi ? répondit-elle, de la même voix sucrée, mais toujours plonger dans ses papiers.
-Ça… te dirait de prendre une journée pour aller à la plage ?
Cette question de ta part t’étonne quand même. T’a-t-elle changé à ce point en l’espace de quelques jours ou bien t’a-t-elle révélé la part de romantisme qui sommeillait en toi ? Quand elle n’est pas près de toi, tu gardes ta personnalité d’origine, manipulatrice et froide. Mais, une fois en sa présence tu t’adoucis. Mais à bien y réfléchir, cela ne t’est pas si désagréable de l’être si cela te permet de ressentir un peu du bonheur qui t’a fait tant défaut dans ta jeunesse. Tu regardes ton amante relever la tête et te regarder avec tendresse.
-Oui, ça me ferait très plaisir, dit-elle avec un sourire.
Après avoir pris un peu de temps pour vous préparer, emportant que le strict nécessaire pour une journée, vous êtes enfin en route pour ce monde idyllique. Le voyage fut fort agréable, surtout en ayant Jessica lovée dans tes bras. Arriver à la station Shin-ra de Costa Del Sol, tu remarques que la sécurité était totalement accrue par rapport à n’importe qu’elle autre station. On vous réclame la totalité de vos armes, mais étant venu pour profiter d’un moment de liberté, tu ne les as pas pris avec toi. Avant de passer sous les détecteurs de métaux, on vous demande tous les bijoux, ceintures ou tout autre objet du genre. On fouille également le sac de ta compagne à la recherche d’un quelconque objet susceptible de causer la mort. Rien n’est laissé au hasard. On finit cependant par vous laisser passer sans trop de contraintes, tout en vous dictant les quelques règles de la station balnéaire.
Après être sorti du spatioport, le chaud soleil réconfortant de la mer vous accueille et t’éblouit quelque peu. Tu places ta main devant ton visage pour t’accommoder à la lumière avant de te rendre compte que tu faisais un peu tache dans le décor avec tes vêtements d’un autre âge, mais tu ne pouvais pas faire autrement, n’ayant pas d’autre vêtement en ta possession. Jessica, quant à elle, a choisi de se parer d’une courte robe blanche avec des motifs cerises disséminés un peu par tous dont le haut de son dos est légèrement lassé. Une paire de grandes lunettes rondes orne son nez. On peut également remarquer une paire de chaussures compensée en bois laissant visible la majorité de son pied et ses orteils vernis de rouge carmin comme ses lèvres pulpeuses. Tu rougis rien qu’en la regardant.
-Abi, haha, dit-elle en pouffant légèrement. T’as pas envie de te changer ? Tu vas attraper chaud comme ça.
-J’ai… J’ai rien d’autre à me mettre… avouas-tu, un peu honteuse.
-Allez… Viens alors ! fit-elle en te prenant par la main et t’emmenant dans la première boutique venue.
Plusieurs dizaines de minutes plus tard, vous ressortez d’un magasin avec tes nouveaux vêtements. Cela te change beaucoup de tes vêtements sombres de tous les jours. Tu arbores un chapeau blanc crème sur la tête, te permettant de t’abriter du soleil. On peut distinguer un bikini bleu foncé sous une robe dos nue jaune à motif floral ainsi que d’un bracelet de cheville par-dessus des chaussures à légère semelle compensée. Toi voilà bien plus féminine que d’habitude.
- Mais, Jess, c’est bien trop cher ! protestes-tu face à son geste.
-Taratata, j’ai décidé de t’offrir ça de bon cœur. Considère ça comme un investissement sur le long terme.
-Mer… merci… On avait jamais eu tant d’attention pour moi avant…
Elle s’approche de toi et dépose ses lèvres contre les tiennes et, en te laissant aller, tu lui rends son baiser. Vous voilà ensuite dans la rue commerçante à flâner devant les boutiques de luxe. Il y a de belles choses en vitrine, mais rien n’est vraiment à ton goût. Cependant, voir ton amante s’amuser autant dans ce piétonnier te fait sourire. L’un de tes premiers vrais sourires, une sensation des plus délicieuses. À midi, vous vous prenez un sandwich délicieux auprès d’une étale ambulante avant de continuer votre visite de la ville.
La fraîcheur de l’herbe des parcs vous fait du bien quand vous vous y couchez, le visage en vis-à-vis et les pieds à l’opposé. Le regard passionné que vous vous lancez une fois à terre en aurait fait jalouser plus d’un. Un autre baiser fugace vous unit quelques instants. Le sommeil vous prend deux heures plus ou moins. Et quand tu rouvres tes yeux, tu vois Jessica t’observer de ses beaux yeux clairs.
- Tu sais que tu es belle quand tu dors ? te dit-elle, d’une voix taquine.
-Pfff, n’importe quoi, ris-tu, avant de te relevé d’un bon, entraînant la blonde avec toi.
En revenant vers la plage, tu aperçois des jeunes en train de jouer au volley. Il te semble reconnaître l’un d’entre eux grâce à une photo de lui dans les dossiers de la coalition, un certain Surkesh, un manieur de la célèbre Keyblade. Mais tu n’en as pas vraiment cure, tu préfères te concentrer sur ta propre venue en ces lieux. Vous vous décidez à faire bronzette sur deux transats. La chaleur du soleil sur ta peau est très agréable. Tu prends le temps de te détendre et de ne penser à rien, mais jetant, de temps à autre, des coups d’œil au match se déroulant non loin par curiosité. Apparemment, c’est l’équipe de ce Surkesh qui a gagné cette partie.
Il n’est pas encore tard, mais la faim vous prend par surprise. Ta galante te propose d’aller au restaurant pour marquer l’occasion, ce qui te ravit. Un petit resto, qui sert de la gastronomie italienne, pas trop chère, mais restant quand même chic, est ce que vous finissez par choisir. L’ambiance du lieu est calme et sereine en ce début de service. On y joue une petite musique typique d’Italie. Tu pouvais ressentir toute la passion qui anime ce pays, toi qui y avais été plus d’une fois là bas pour le compte de « La Main de l’Ombre ». On vous sert du vin et vous donne les cartes du menu. Le goût de la boisson est plaisant en bouche. Ce n’est pas un grand cru, mais il n’a rien pour déplaire. Soudainement, tu sens le pied de Jessica venir frotter contre ta jambe. Cela te surprit, mais l’as laisse donc continuer cet acte outrageusement agréable.
-Jess, parle-moi un peu de toi, s’il te plaît.
-Oh. Bien sûr, dit-elle. Que veux-tu savoir ?
-Et bien… ce que tu veux bien m’en dire. Chacun a son jardin secret. Je n’irai pas fouiller trop loin si tu ne veux pas m’en parler.
Le serveur vient prendre vos commandes. Tu pris des pâtes carbonara et Jessica, une pizza quatre fromages.
-C’est gentil, Abi, mais mon histoire n’est pas très passionnante. Je suis issue d’une famille modeste du Jardin Radieux, es-tu déjà allé là-bas ? Enfin, mes parents furent aimants avec moi, je n’avais pas à me peindre. En ce temps-là, j’étais beaucoup plus repoussante que maintenant. J’avais droit à beaucoup de brimades de mes camarades à l’école. Ce fut un véritable calvaire pour moi parce que je n’avais pas la force de caractère pour y faire face.
Les plats arrivent tandis qu’elle t’explique son histoire. L’odeur est très agréable et les plats sont bien présentés. Mais tu n’as pas la tête à ça. Tu es concentré sur ce que te raconte l’infirmière.
-Mais, une fois l’adolescence passée, je changeai, reprend-elle. Mon physique se transforma et devint ce qu’il est aujourd’hui. Pendant mes études médicales, les hommes commencèrent à me tourner autour. C’est une période de ma vie dont je n’ai pas trop envie de parler. Sache que c’est là que j’ai trouvé le goût pour les choses de l’amour. La coalition vint vers moi à ce moment-là, il leur fallait un médecin féminin pour leur soin. J’avais besoin d’argent à ce moment-là, j’ai donc accepté et n’ai jamais quitté mon poste. Tu n’es pas la première de mes patientes que je drague. C’est un vilain défaut chez moi, je le concède. Mais jamais je n’avais ressenti pareil sentiment. Le reste de moi, j’aimerais que tu l’apprennes avec le temps.
Tu lui prends la main et lui dis que tu essayeras d’apprendre à la connaître telle qu’elle est. Elle te demande en retour de bien vouloir parler de toi. Tu lui racontes donc ton passé à toi, la misère que tu as connue, les années à « la Main de l’Ombre ». Elle te serre la main et te rassure de son mieux.
Après un certain temps, l’envie de vous promener sur la plage vous prit. Vous payez donc l’adition de l’agréable repas que vous veniez de passer et partez de l’endroit. Tenant chacune vos chaussures d’une main, vous marchez une heure entière en discutant de chose et d’autre, te remplissant d’une joie certaine. Voyant le soleil décliné, tu t’arrêtes et prends le temps de contempler ce moment magique tandis que Jessica se tient à tes côtés. Elle dépose sa main dans la tienne au bord de la mer et se colle contre ton bras, sa tête sur ton épaule.
-Je t’aime, Abi, avoue Jessica sans préambule.
La surprise de cette annonce te fait lâcher la main de la blonde. La stupeur peut se lire son visage.
-Ça va pas ? J’ai été trop rapide ? s’inquiète-t-elle.
-Non… Non… souffles-tu et t’éloignant un peu. C’est juste que…
-Tu ne m’aimes pas c’est ça ? désespère-t-elle.
- Ce n’est pas ça ! te justifies-tu en te retournant vers elle. Juste que tu es ma première relation. C’est une soirée torride qui nous a réunis, mais c’est la première fois que l’envie de construire quelque chose est née en moi. J’ai un peu de mal à comprendre tout ça et à y faire face.
Elle te prit dans ses bras, essayant de trouver du réconfort dans tes bras et essayant de t’en prodiguer. Vous finissez par revenir dans votre pose de contemplation de l’horizon, main dans la main.
-Mais, sache que je peux le dire. Je t’aime aussi, Jess.
Dernière édition par Abigail Underwood le Dim 10 Sep 2017 - 22:06, édité 7 fois