J’étais assis sur une terrasse, genre vraiment pépère mais un peu stressé. C’tait l’moment, le… moment. Pour la première fois d’puis des années, j’allais participer à un match de blitzball et j’comptais vraiment déchirer. J’devais donner toute mon énergie… faire c’que disait l’autre : servir à quelque chose, donner un p’tit rien au peuple. Et frimer… J’devais pouvoir frimer jusqu’à la fin des temps en m’prom’nant ici.

J’entendais d’jà l’mouv’ment d’la foule. Y s’dirigent tous vers l’arène qu’a vach’ment changé d’puis la dernière fois puisqu’tu pouvais voir un énorme aquarium dépasser des gradins. C’était ça… Au lieu d’un truc un peu magique, y z’avaient construit un aquarium duquel tu peux sortir par le haut. Il a fallu… l’essayer pour être sûr, t’vois. J’pense à la solidité. Du coup derrière les buts, on a mis des rembourrages histoire que même un de mes tirs puisse pas fissurer la vitre.

J’étais un peu stressé donc. Ca faisait des semaines que je traînais à Persépolis. J’dois dire que j’ai galéré pour venir ici mais que là je me la coulais grave douce. J’pensais à Roxas qui devait… bosser dur et moi… Bon sans dire qu’j’avais tout, j’étais traîté comme j’avais jamais été traité, comme un roi. Nan les gens m’ont toujours considéré comme un loser alors ici, j’me sentais bien. J’étais en paix avec moi, tu vois. C’qui m’manquait le plus, c’tait Belle et Alice. Elles… Avec elles, j’aurais été tellement bien. Ca manquait d’lumière ici… et j’en avais b’soin.

Un moment, j’ai entendu un bruit, v’nant d’l’horizon lointain, tout ça. Me suis levé, un peu curieux et j’ai vu une tache noire près du soleil. Au début je sais pas, j’en sais rien… puis j’me dis que c’est un oiseau, puis j’vois qu’il vient vers moi. Et putain… ça me fait plaisir ! J’siffle entre mes doigts pour l’appeler comme savent le faire les vrais mecs d’ma famille. Là il arrive, un putain de pigeon voyageur.

Putain de Stark ! C’est lui. Purée ça m’a tué de le voir ! Il est v’nu s’poser d’vant moi, sur la balustrade. Et t’sais, Stark ! c’est un pigeon… mais un pigeon badass. Il a été dompté pour tuer les autres pigeons, c’est sûr. Il est borgne, il est tout noir et il est ultra cool. C’est Ukiyo qui l’avait capturé, sérieux.

Et il a un paquet. Purée. J’l’ai pris, j’étais sûr qu’c’était Ukiyo ! Mais non. Roxas. Bah pas d’soucis,  je les aime tous les deux ! J’me rassois, ouvre le paquet. Y a une lettre où il est écrit : « Des nouvelles des mondes ».

Oh purée mais ouais. Tellement longtemps que je suis parti, j’oubliais qu’l’univers continuait d’tourner comme dans la chanson de Joe Dassin. Et quoi ?… J’ouvre la lettre.

« Jecht… Je dois t’annoncer deux nouvelles très importantes pour l’avenir des Songes. Premièrement… Cissneï porte des culottes avec des motifs tels que des koalas, des girafes ou encore des zèbres. J’ai réussi à t’en envoyer une. »

Je regarde dans le paquet… ouais. Une culotte lion. Pas d’doute, c’était bien elle. J’ai soufflé du nez en souriant. Roxas, t’es un frère.

« Ensuite, il faut que tu saches qu’un monde est apparu. »

Oh…

« Un monde nommé Costa del Sol où c’est une plage et qu’il fait toujours beau et que les femmes sont en maillot de bain. Au revoir, Jecht. »



« Je vois. »

J’ai r’gardé l’horizon. Oui…

Putain mais qu’est-ce que je foutais dans ce monde de merde ?! Et il l’a envoyée quand cette lettre à la con ? Y a six mois ? Ca prenait combien de temps pour arriver ?! Merde ! J’avais tout raté, j’étais ultra vénère ! Non mais… c’est comme ça que ça marche ! T’as un truc comme ça qui arrive, t’as tout le monde qui va y aller, ça va être Spring Jecht mais sans Jecht et quand j’allais rev’nir, elles seraient toutes enceintes ou mortes d’une overdose et y aurait plus personne à la plage !

Putain. Fallait que je parte. Tout de suite. J’devais aller à Costa, me mettre en short de plage et putain de montrer mes muscles à tout l’monde. Ouais… Elles allaient me sauter d’ssus !

Bon fallait qu’j’prenne mes dispositions. J’ai pris le torchon d’Rox, l’ai r’tourné et ai écrit avec un stylo j’sais d’où.

« Roxas. Je quitte les songes. »

Voilà.

Stark ! m’a regardé l’air pas vraiment convaincu. Ouais il avait raison. J’allais un peu expliquer.

« J’ai plus de raisons de rester avec vous. J’ai pas encore c’qu’y faut pour être heureux mais c’est bon, plus besoin du kingdom hearts, je vais faire l’amour pour l’reste d’ma vie à Costa et crever d’une overdose de sexe là-bas. Tu peux venir mais... »

J’ai réfléchi… Il pouvait vraiment v’nir sans qu’il devienne un problème ?

« Si tu chasses sur mon territoire, c’est la guerre. Je te buterai et j’épous’rai ta femme. D’ailleurs j’ai hâte que tu me la présentes, elle a l’air gentille. »

Voilà. Courtois, sympa mais classe et ferme. Bien joué, Jecht. J’ai attaché le message à Stark !, l’ai pris dans mes mains et l’ai jeté dans le vide. Vole ! Oui vole !

Bon… Une bonne chose de faite. J’allais retourner près de thèbes et repartir vers Costa…

Ouais…

C’était p’tetre une décision un peu soudaine. Je… j’étais… euh…
Qu’est-ce j’ai foutu ?
Merde.
… Bon il allait p’têt’ croire j’étais bourré. C’est… pas tellement loin d’la vérité.


« Jecht ! »

J’me suis r’tourné dans un sursaut ! Putain j’avais zappé !

« Le match, Jecht ! On commence. »

« Ouais. »

J’ai suivi Babak, mon ailier gauche, un gars… Super nageur. Le seul type que j’ai trouvé dans mon équipe capable de tenir pas moins de dix minutes sous l’eau, ce putain d’enfoiré. Il m’épatait de dingue… A croire il avait un scaphandrier. Du coup, comme c’est moi l’capitaine, j’l’ai voulu en attaque avec moi. Ouais c’était ça ou gardien. Et ça aurait été plus malin gardien mais j’voulais quelque chose de super offensif dans notre équipe.

On est descendus d’mes putains d’appartements de roi par un escalier dérobé et on a couru vers le stade. Des gens entraient encore, ça va… j’étais pas trop à la bourre. On s’est pas fait prier, on est entrés par un autre accès et on a rejoint l’équipe.
J’les ai r’gardés. Pour une fois j’étais pas habillé pareil qu’d’habitude. J’avais ma brassière, mon bandeau dégueulasse et j’tais bien torse nu mais j’portais un short qui m’tombait un peu en-d’ssous des g’noux… Donc pas la salopette et pas ma fourrure de dingue. Et tous les gars portaient l’même short que moi, bleu et gris, histoire qu’on s’reconnaisse facile. En face j’savais d’jà qu’y s’raient oranges.


« Pas d’discours, les gars. » j’les ai regardés. « On va gagner. »

On d’vait entrer dans l’aquarium. Pour ça bah… Les moyens du bord, quoi. On est montés sur les murs extérieurs de l’arène, on a r’joint l’équipe en face. Y avait des types, j’vous jure c’est vrai… qu’étaient là et qui t’naient en équilibre une planche en bois de cinquante mètres. Genre solide. Et cette planche-là, on d’vait marcher dessus, genre… avec le vide en-dessous de nous tu sais ? Style quarante mètres. Et la planche donc allait de là où on était, du mur de l’arène, jusqu’au bord de l’aquarium.

Ouais. Après on n’était plus effrayés. La première fois on a flippé grave, tous, même moi mais… au final on l’a fait vingt fois. Ca leur a pris des s’maines d’construire cet aquarium et les Perses c’est pas des tapettes. Ils savaient qu’y pouvaient pas r’venir en arrière. Un par un, on a franchi cette planche et une fois arrivé au bord de l’aquarium, on a plongé dans l’eau… Et putain l’eau, mec… Putain woah.

A chaque fois, la même sensation, c’tait l’pied. Dans c’monde d’la chaleur extrême, une piscine gigantesque, c’est putain de cool. Et elle était claire, genre… limite blanche tellement t’voyais à travers.

Bon allez ! Coup de sifflet. La balle est propulsée par un sort d’Air depuis l’fond d’l’aquarium. Not’ milieu d’terrain, Farrokzhad, la choppe, super. Il va vers le goal adverse, essaie de s’enfoncer dans les profondeurs du terrain en avançant vers la ligne ennemie… Ok ouais. J’l’accompagne, j’commence à croller vers l’bas d’l’aquarium. J’atteins ses côtés en m’grouillant un peu. Là, t’as les deux attaquants d’en face qui se sont approchés d’Farrokz. J’le retiens d’une main et me met devant lui, les bras en croix d’vant moi. Ils tentent tous les deux d’me passer sur l’corps et d’tâcler l’milieu d’terrain. Les prises sont interdites, dans le blitzball. Ca m’arrange pas parce que j’peux pas les retenir mais eux peuvent pas m’ignorer.

L’premier m’a chargé d’un coup d’épaule. J’me l’prends bien mais… pas d’soucis, ça m’a rien fait. Le deuxième essaie d’passer sur l’côté, j’lui rentre dedans et j’le vois s’tordre de douleur que’ques s’condes. Farrokzhad est déjà loin, à nager vers l’goal enn’mi. J’l’ai choisi parce qu’il était léger… pas forcément pasqu’il était intelligent...

Et putain… Il m’a mis trente mètres, j’peux plus l’rattraper. Les deux attaquants reviennent vers leur goal mais… sont lents aussi mais c’qui m’stresse c’est qu’t’as encore trois types à défendre et qu’Farrok est trop bas. Y pouvait pas tirer d’là où il était, c’s’rait un échec assuré, l’angle était genre impossible, même pour moi. Ok tant pis. J’suis r’monté en m’dirigeant vers les goals enn’mis, les yeux braqués sur Farrok, dans les profondeurs. Il était à hauteur du goal ennemi mais… aucun angle. Les adversaires s’doutaient puisqu’y z’allaient pas à sa rencontre. Ca servait à rien. Autant attendre qu’il se plante.

J’ai r’gardé mes défenseurs qu’s’tenaient du côté adverse, un peu derrière moi mais trop proches l’un d’l’autre. J’leur fais signe d’s’éloigner et j’nage vers les défenseurs pour leur mettre la pression. Farrok fait la passe. Mais bas comme il est, il est obligé d’shooter pour mettre la puissance nécessaire. La balle est passée genre… six mètres à côté d’moi. Babak la réceptionne à une dizaine de mètres de moi sur l’aile gauche du terrain. Y’s’fait agresser direct et alors qu’il m’f’sait la passe, j’le vois s’prendre un putain de coup de pied dans le ventre et tomber en avant d’douleur. Ok mais la passe était sympa ! Je l’ai attrapée, ai l’vé la balle… J’avais un bon angle sur l’goal ! Allez.. J’l’ai lâchée et l’ai shootée. Comme un boulet d’canon, elle a filé… magnifique ! Comme pour narguer un des défenseurs, elle est passée juste à côté d’lui et… Il s’est lancé vers elle, a essayé d’la dévier mais l’a juste effleuré, ça s’ra pas su…

La foule applaudit l’gardien quand il l’a rattrapé malgré tout.


« P’tain. » On s’est r’tiré, tranquilles. Limite… limite c’était tant mieux !

L’équipe adverse s’est avancée, t’avais genre… l’ailier droit qui tenait la balle avec le milieu d’terrain pas trop loin. Du coup… Sont loins de moi, j’y vais, mais douc’ment en disant bien à l’arrière droit d’bien rester là où il était histoire de pas découvrir un flanc. Avant même que j’arrive, Farrok a réussi à taclé l’avant-droit et à lui prendre la balle. Là il va trop vite, t’vois, y’m fait la passe mais le milieu d’terrain l’intercepte en s’propulsant. Plus qu’à que’ques mètres du goal, y a juste… le défenseur et le gardien d’vant lui et moi j’étais trop loin. Il a tiré, goal.

Ok alors…

Tous les gars sont allés reprendre leur respiration, sauf moi. J’essayais de… m’concentrer, simplement. La stratégie, on l’avait réfléchie donc…
Mais purée, en partie réelle, j’sentais qu’j’étais trop lent. Quand j’étais jeune, j’étais super connu dans ce sport mais pas pour ma vitesse. Nan ma maîtrise était r’connue, mon endurance, mon style mais… J’avais pas la vitesse.

Allez !

On la r’met en jeu. J’l’ai attrapée et j’ai avancé directement vers l’goal. Là j’pouvais voir genre… les cinq sur le terrain tous s’diriger vers moi mais d’mon côté, juste derrière ma gueule, t’avais les gars qui m’suivaient. Ma vitesse, parlons-en ! J’ai ralenti, laissant Dastan et Javid, les deux défenseurs m’dépasser. Ils ont filé comme des flèches plaquer les deux attaquants qu’allaient forcément être les plus chiants.
D’vant moi il en reste trois et j’suis en tête de mon groupe, comme les deux défenseurs se sont séparés d’nous. Farrok et Babak me suivent juste, y’m’protègent genre pas du tout.  J’ai coincé la balle sous mon bras et j’ai chargé. L’arrière gauche m’a frappé aux côtes et le milieu d’terrain m’a cogné au g’nou mais… Pile au moment où ils m’ont attaqué, t’as Babak qu’est passé par-d’ssous les gars et est apparu derrière eux.

Les types… J’allais pas pouvoir les supporter tout en t’nant la balle. J’ai fait une passe à Babak alors que Farrok était toujours derrière moi… Et lui y f’sait encore rien t’vois. Tout le monde s’est mis à suivre Babak pour l’escorter ou pour l’choper. J’ai fait deux trois coups d’épaules aux deux qui m’avaient chargé pour les calmer. A partir du moment où y’z’étaient v’nus au contact, y’z’allaient galérer pour s’séparer d’moi. A part le gardien, y a plus qu’l’arrière droit en face entre l’goal et Babak. Ys’met d’vant lui, ok. J’arrête de nager. Je contracte tous mes muscles, j’essaie d’rester immobile dans l’eau. Là, Farrok vient s’mettre juste devant moi, un peu en hauteur… J’mets ma paume sous ses pieds et frappe l’eau comme ça, propulsant l’gars, léger, vers le goal.

Pour qu’il prenne la balle ? Nan… L’défenseur adverse a douté. Babak l’a passé sans l’moindre problème et s’est r’trouvé d’vant l’goal. Purée le tir complètement d’travers qu’il a fait, mais…

J’ai l’vé un bras en signe de victoire alors qu’malgré l’eau on entendait la foule crier ! Bim!

A eux !

Ils l’ont jouée prudente, y s’faisaient des passes si bien qu’c’était impossible d’approcher c’ui qu’avait la balle avant qu’il la r’balance quequ’part ; Au début, j’fais signe aux autres d’attendre pasqu’j’m’attends à ce qu’y en ait un qui gaffe mais non. Les trois attaquants s’étaient pas mal rapprochés d’not’ défense et j’osais pas engager les gars.

J’me suis r’tourné vers mon équipe, ai pointé Farrok, Dastan et Javid et leur ai fait un signe pour leur dire d’rester en défense. J’pointe à Babak la position entre deux des attaquants et j’me pose à l’autre. C’est celui du milieu qui a la balle, on est sur ses côtés et on lui fonce d’ssus. On espérait l’empêcher d’faire une passe aux autres mais il le fait, du côté d’Babak. Et… cui-là mais j’me rends compte qu’il est déjà HS, limite. S’est pris de méchants coups, a performé… Il réussit même pas à dévier et on s’retrouve derrière leurs lignes. Et ok putain, j’allais faire confiance à mes défenseurs. J’vais vers le centre du terrain, abandonnant complètement la défense et j’les regarde une fois qu’j’y arrive. Les deux défenseurs me marquent… mais comme j’ai pas la balle, peuvent pas m’agresser.

Notre gardien attrape la balle ! Là il fait une passe à Dastan, qui fait une passe à Babak, qui m’fait une passe, limite surpris d’me voir aussi loin. Et putain… Encore une fois c’est pas passé loin. J’l’ai attrapée du bout des doigts et ai foncé vers les défenses.

La situation est parfaite. Sont à cinq mètres devant moi tous les deux, j’voyais l’goal.

Allez, Jecht Shot !

Je shoote, mais pas vers les goals, nan. Ma balle vient s’fracasser sur la tête d’un des défenseurs et r’vient, parfaite, en cloche. D’une tête, j’la renvoie sur l’autre défenseur qui s’la prend en plein torse. J’le vois s’ramasser… et merde qu’j’me dis ! M’en faut un debout !
Putain par chance, le premier s’est redressé. Boum ! Un direct du droit dans la balle qui vient à nouveau lui exploser la tronche.

Et là mec, c’est magique.

La balle revient mais à cinquante centimètres de moi, elle change complètement de trajectoire et monte à genre six mètres au-dessus de moi !
J’me propulse d’un énorme coup de mes deux jambes et commence à tourner sur moi-même. La suite vous la connaissez, bordel. A la fin de ma rotation, ma jambe vient shooter dans la balle qui va s’écraser dans les goals, sur la paroi renforcée de l’aquarium !

Y a que Jecht qui sait faire ça.