Lenore venait de finir sa pause déjeuner avec son cours d’équitation, regagnant le chemin du saloon dans sa tenue de coton et de flanelle simple dont elle retirait la poussière par petite tapes. Elle n’était plus qu’à quelques mètres de la taverne lorsqu’elle vit à l’autre bout de la Grande Rue Principale des gens hurlant de peur se précipitant à l’abri, sous les porches des habitations aux façades de bois peintes.
Un chariot déboulait à toute allure, engageant le virage à angle droit que constituaient les deux seules rues de la ville, dans un dérapage qui souleva un énorme nuage de poussière. Le véhicule manqua de peu de se renverser mais le conducteur fouettant les rennes et hurlant pour motiver les chevaux à maintenir l’allure, réussit à ramener ses roues au sol de justesse. Il tira de toutes ses forces pour ordonner aux montures un arrêt rapide devant le bureau du sheriff, ceux-ci se cabrant sous le traitement brusque de leur propriétaire.
Il n’attendit même pas le retour au calme des animaux pour sauter à pied joint au sol et se précipiter dans la demeure de la justice. L’affaire devait être vraiment urgente. Le sheriff et le conducteur ressortait déjà, se mettant d’accord pour se séparer. L’homme de loi partit dans la rue plus haute pour rameuter des hommes, son comparse de dirigea droit vers le saloon d’un pas décidé, maintenant son chapeau à large bord mou gris poussière, à moins que la terre n’ait recouvert l’ensemble de sa chemise et son pantalon de coton pour uniformiser cette couleur, chose plus que probable s’il conduisait toujours ainsi à toute bringue.
La curiosité fit accélérer la mercenaire, elle passa la porte à double battant juste derrière l’homme. Elle fut plus que surprise lorsque celui-ci, ou plutôt celle-ci, prit la parole. Au ton de sa voix, malgré l’urgence et l’impératif qu’elle mettait à son discours, il s’agissait clairement d’une femme. La mercenaire se décala de l’entrée pour mieux l’observer. Assez large comme l’est une mère de famille, les cheveux noirs coiffés en un chignon strict, ses traits étaient simples, ceux d’une trentenaire même pas jolie qui en plus, avait les habits et manières d’un homme. Elle dégageait quelque chose d’exceptionnel, une fermeté, une volonté et un charisme fou sans même faire d’effort.
« J’ai besoin d’hommes pour chasser le peau rouge en urgence avant qu’ils n’attaquent la diigence qui se dirige par ici! Dépêchez-vous de ramener vos culs de fainéants ! » Dit-elle, fort et clair, d’un naturel déroutant.
« Je prends pas d’ordres d’une gonzesse, retourne à ta vaisselle. » Grogna un jeune cowboy à peine plus épais et âgé qu’ Everett, l’apprenti palefrenier.
La réponse fut vive, à se demander si elle avait été réfléchie une moindre seconde. La femme déploya violemment un coup de pied dans le tabouret haut sur lequel était assis l’insolent qui se vautra en s’explosant la lèvre sur le comptoir. Il se traînait au sol en gémissant, la main sur sa bouche.
« Ta mère aussi était une gonzesse ! Et elle en a chié l’enfer pour te mettre au monde alors respecte la ! » Lui cracha-t-elle.
« Jane… Fait gaffe au comptoir, je t’ai déjà dit. » Se contenta de rappeler le tenancier appuyé des deux mains sur son outil de travail, sa serviette sur l’épaule, d’un calme habituel.
« Pardon, Karlson, mais ce genre de sous homme, ça me débecte. Sers-moi vite un whisky avant que je reparte tiens. »
Elle redressa le siège désormais libre pour s’asseoir dessus pendant que le barman la servait. Le miroir lui renvoya l’image du gamin, désormais redressé qui s’apprêtait à l’assommer par derrière par pure vengeance. Lenore n’eut pas le temps d’hurler pour l’avertir que Jane déjà pivotait pour que le coup de poing finisse contre le bois, elle lui écrasa le verre sur le visage sans retenue ni scrupules.
Lenore était en admiration, les yeux pétillants devant cette femme de l’ouest qui aurait pu tenir toute une soirée de bagarre au Centurio. Elle qui se retenait pour faire couleur locale parmi les faibles femmes du village, plusieurs fois elle avait eu la main qui lui démangeait pour en remettre un à sa place.
La brune prit sous le bras l’inconscient, en s’adressant une dernière fois au reste de la salle.
« Personne d’autres ? Je ne vous félicite pas.» Dit-elle à l'ensemble de la salle avant d'en revenir au barman. «J’essaie de te le ramener en vie s’il ne fait pas d’autres conneries. »
Lenore vint l’aider à porter le gamin qu’elle embarquait de force pour la chasse aux indiens, même si la femme lui jeta un regard interrogateur. Elle dut la convaincre qu’elle savait se battre et conduire les chevaux à défaut de savoir tirer pour pouvoir monter dans le chariot qui attendait toujours devant le bureau du sheriff. La mercenaire n’allait pas se priver d’un peu de divertissement dans ce monde routinier.
Sam 31 Déc 2016 - 17:23Un chariot déboulait à toute allure, engageant le virage à angle droit que constituaient les deux seules rues de la ville, dans un dérapage qui souleva un énorme nuage de poussière. Le véhicule manqua de peu de se renverser mais le conducteur fouettant les rennes et hurlant pour motiver les chevaux à maintenir l’allure, réussit à ramener ses roues au sol de justesse. Il tira de toutes ses forces pour ordonner aux montures un arrêt rapide devant le bureau du sheriff, ceux-ci se cabrant sous le traitement brusque de leur propriétaire.
Il n’attendit même pas le retour au calme des animaux pour sauter à pied joint au sol et se précipiter dans la demeure de la justice. L’affaire devait être vraiment urgente. Le sheriff et le conducteur ressortait déjà, se mettant d’accord pour se séparer. L’homme de loi partit dans la rue plus haute pour rameuter des hommes, son comparse de dirigea droit vers le saloon d’un pas décidé, maintenant son chapeau à large bord mou gris poussière, à moins que la terre n’ait recouvert l’ensemble de sa chemise et son pantalon de coton pour uniformiser cette couleur, chose plus que probable s’il conduisait toujours ainsi à toute bringue.
La curiosité fit accélérer la mercenaire, elle passa la porte à double battant juste derrière l’homme. Elle fut plus que surprise lorsque celui-ci, ou plutôt celle-ci, prit la parole. Au ton de sa voix, malgré l’urgence et l’impératif qu’elle mettait à son discours, il s’agissait clairement d’une femme. La mercenaire se décala de l’entrée pour mieux l’observer. Assez large comme l’est une mère de famille, les cheveux noirs coiffés en un chignon strict, ses traits étaient simples, ceux d’une trentenaire même pas jolie qui en plus, avait les habits et manières d’un homme. Elle dégageait quelque chose d’exceptionnel, une fermeté, une volonté et un charisme fou sans même faire d’effort.
« J’ai besoin d’hommes pour chasser le peau rouge en urgence avant qu’ils n’attaquent la diigence qui se dirige par ici! Dépêchez-vous de ramener vos culs de fainéants ! » Dit-elle, fort et clair, d’un naturel déroutant.
« Je prends pas d’ordres d’une gonzesse, retourne à ta vaisselle. » Grogna un jeune cowboy à peine plus épais et âgé qu’ Everett, l’apprenti palefrenier.
La réponse fut vive, à se demander si elle avait été réfléchie une moindre seconde. La femme déploya violemment un coup de pied dans le tabouret haut sur lequel était assis l’insolent qui se vautra en s’explosant la lèvre sur le comptoir. Il se traînait au sol en gémissant, la main sur sa bouche.
« Ta mère aussi était une gonzesse ! Et elle en a chié l’enfer pour te mettre au monde alors respecte la ! » Lui cracha-t-elle.
« Jane… Fait gaffe au comptoir, je t’ai déjà dit. » Se contenta de rappeler le tenancier appuyé des deux mains sur son outil de travail, sa serviette sur l’épaule, d’un calme habituel.
« Pardon, Karlson, mais ce genre de sous homme, ça me débecte. Sers-moi vite un whisky avant que je reparte tiens. »
Elle redressa le siège désormais libre pour s’asseoir dessus pendant que le barman la servait. Le miroir lui renvoya l’image du gamin, désormais redressé qui s’apprêtait à l’assommer par derrière par pure vengeance. Lenore n’eut pas le temps d’hurler pour l’avertir que Jane déjà pivotait pour que le coup de poing finisse contre le bois, elle lui écrasa le verre sur le visage sans retenue ni scrupules.
Lenore était en admiration, les yeux pétillants devant cette femme de l’ouest qui aurait pu tenir toute une soirée de bagarre au Centurio. Elle qui se retenait pour faire couleur locale parmi les faibles femmes du village, plusieurs fois elle avait eu la main qui lui démangeait pour en remettre un à sa place.
La brune prit sous le bras l’inconscient, en s’adressant une dernière fois au reste de la salle.
« Personne d’autres ? Je ne vous félicite pas.» Dit-elle à l'ensemble de la salle avant d'en revenir au barman. «J’essaie de te le ramener en vie s’il ne fait pas d’autres conneries. »
Lenore vint l’aider à porter le gamin qu’elle embarquait de force pour la chasse aux indiens, même si la femme lui jeta un regard interrogateur. Elle dut la convaincre qu’elle savait se battre et conduire les chevaux à défaut de savoir tirer pour pouvoir monter dans le chariot qui attendait toujours devant le bureau du sheriff. La mercenaire n’allait pas se priver d’un peu de divertissement dans ce monde routinier.