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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Je descendis du vaisseau Shinra, passant devant les fonctionnaires surpris de me voir sortir de la soute à bagage. Ou peut-être parce que je transportais dans mes bras un petit corps ensanglanté ? Je ne fis pas attention à leurs remarques ni leurs cris, je me mis à courir le plus vite possible pour m’échapper de la station. Je ne devais pas me faire stopper ici par les gardes de la compagnie de transport, j’avais quelque chose de plus important à faire. Un message plus important à délivrer.

Serrant contre moi le petit macchabée, je slalomai entre les gens qui allaient et venaient au Domaine Enchanté. J’entendais derrière moi les cris d’horreur, les pleurs d’enfants qui ne comprenaient pas ce qui se passaient. Ou qui comprenaient peut-être trop bien au contraire. Je devais paraître fou aux yeux de tout le monde, un tueur dangereux et maniaque peut-être. Mais n’était-ce pas ce que je cherchais à transmettre comme message ? Que les dangers ne se trouvaient pas que chez eux mais ailleurs dans ce vaste univers ?

Certes, c’était une partie de mon message, mais je ne pourrai pas correctement le diffuser si l’on m’abattait ou m’arrêtait avant que je n’ai eu la chance de parler aux autorités compétentes, et de m’expliquer. Et pour ça, je m’enfuyais à travers les rues de la ville, en direction de ce château que j’avais vu durant un moment d’hallucination. J’avais perdu l’esprit et il était peu probable que qui que ce soit d’important daigne m’écouter. Mais s’il y avait la moindre chance pour que cela arrivait, je me devais de la tenter. Pour tous les gens que j’avais abandonné derrière moi. Pour cette petite qui était morte des mains du fléau qui ravageait notre village depuis si longtemps.


-Arrêtez vous ! Au nom du Sanctum, je vous ordonne de vous arrêtez !

Je me retournai et vis que plusieurs gardes, en armure complète et armés de lance, me pourchassaient. Que devais-je faire ? Leur obéir ou tenter de leur échapper dans une ville que je ne connaissais pas ? Je jetai un œil au château. D’une manière ou d’une autre, j’irai là-bas. Je ralentis progressivement ma course et me stoppai devant la choppe d’un boulanger.

-Je ne suis pas ici pour causer d’ennuis, dis-je calmement en me retournant vers les gardes.

-Vous courrez avec un cadavre dans les bras. Espèce de dégénéré ! Posez le corps et mettez vous à genoux.

-Je souhaite parler à votre supérieur, continuai-je d’une voix égale. Et vu l’odeur qu’elle dégage, c’est un peu pressé.

-Tu verras nos cachots et tu auras de la chance si on ne te condamne pas à la peine de mort barjot !

-Je vois. Ravi de vous avoir rencontré messieurs.

Je leur fis un petit signe de la main gauche, tandis que j’accumulais l’énergie magique nécessaire dans la droite pour créer des tranchées entre eux et moi. Sans perdre un instant de plus, je lançai mon sort puis tournai les talons pour reprendre ma course dans ce nouveau monde. Les choses étaient plus compliquées que je ne l’avais imaginé au premier abord, il me fallait revoir ma situation. Mais comment faire alors que chaque personne que je croisais criait sur mon passage, donnant ma position à mes poursuivants ? J’étais piégé. Mon endurance atteindrait bientôt ses limites et le château était encore loin. Trop loin.

-Qu’est-ce que je fais maintenant ? Marmonnai-je à la petite fille morte.

Elle ne me répondit pas. Le contraire m’aurait surpris. Soupirant, je ralentis de nouveau ma course, et regardai les alentours. Les gens étaient blottis les uns contre les autres, avec une expression de terreur sur le visage. Pensaient-ils que j’allais les tuer ? Cette idée me fit sourire, mais redoubla leur peur aux cris qui me parvinrent. Je m’y prenais décidément très mal, et j’aurais vraiment du venir ici avec un plan très bien ficelé.


-Excusez-moi, vous pourriez m’indiquer le chemin du château s’il vous plait ? Demandai-je poliment.

-Il est là ! Cria une voix loin derrière moi.

-Laissez tomber, je pense qu’ils me l’indiqueront d’eux-même.

-Tu pensais vraiment pouvoir échapper aux templiers meurtrier ?

-Non. Je voulais juste vous faire perdre vos bourrelets d’amour, répliquai-je pince-sans-rire.

-Tu te crois drôle ? Je vais t’apprendre la politesse moi !
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Le soleil était haut dans le ciel en cette journée, pourtant, le froid de la saison s’immisçait au travers de la fenêtre de la chambre de Cassandra. Elle était toujours alitée. Depuis ce jour où elle avait quitté sa cellule par la force, elle n’avait pas bougé de son lit. La seule exception étant le moment où elle s’était rendue à l’enterrement des hommes du Sanctum tombés durant cette rébellion, cette nuit ayant à jamais entaché l’âme de la jeune femme. Elle avait entendu dans la bouche de certain qu’il s’agissait d’une guerre civile, que les adorateurs de la Divine désiraient renverser le Roi et diriger le domaine. Pentaghast pourrait croire à ces paroles, comprendre la colère et la haine des habitants de la Citadelle s’ils avaient choisi le bon terme pour designer les actions entreprirent par le Sanctum.

Cette nuit avait été une boucherie et rien d’autre. Avant que les hommes du Roi et de Swain ne prennent les armes, un tiers de leurs effectifs avaient été poignardé durant leur sommeil. Un acte barbare, indigne des personnes osant proférer qu’ils agissent selon la parole d’Étro.

Les jours passaient, ses plaies se refermaient alors que l’amertume et la passivité ne faisaient que meurtrir plus encore son cœur. Oisive dans son lit, elle avait eu tout le temps nécessaire pour ressasser cette nuit et les jours passés dans cette cellule à ne pouvoir bouger. À ne pouvoir faire autre chose que de subir la prison qu’elle a construite brique par brique, de ses propres mains avec ses idées idiotes. Dire qu’elle fut naïve, ce serait être loin de la réalité. Aveuglée par des principes, elle n’avait pas remarqué le piège qui se dessinait sous ses pieds, une véritable gourde.

- Une petite conne…
Cassandra avait murmuré ses paroles avant de se retourner dans sa couche, crispant son visage sous la douleur le temps de la manœuvre, elle fixa ensuite le plafond. Le regard vide, elle ne fit même pas attention aux paroles du Paladin Maxwell, ni même au fait qu’il se soit levé et diriger vers la porte de bois. Amenant sa main à la plaie au niveau de son bas-ventre, elle se risqua à poser cette dernière pour ensuite sentir l’effet de la brûlure traversant son corps. Soufflant nerveusement, elle ramena son bras le long de son corps et distingua le Paladin rentrer dans son champ de vision.

- Cassandra…?
- Que me voulez-vous, encore.

Raclant sa gorge suite à la remarque, Maxwell se mit de côté afin que Pentaghast puisse voir un homme dans l’encadrement de la porte de sa chambre. Soupirant, la jeune femme amena ses mains au niveau de ses côtes pour se redresser dans son lit. Tel un chevalier-servant, le Paladin se dépêcha pour redresser les oreillers de la dame, la faisant pester d’autant plus alors qu’elle emmenait sa couverture à hauteur de torse. Masquant ainsi sa robe de chambre sous le tissu de lin.

- Hubert, que puis-je pour vous.
- Pentaghast, il y a un problème à la caserne. Un homme à été capturé dans la ville, il…

Cassandra coupa sèchement la parole de l’homme qu’elle appelait encore autrefois, frère.

- Que voulez-vous que cela me fasse, je ne suis plus Templière.
- Nous avons besoin de…
- Et de plus, je suis consigné à ma chambre jusqu’à l’audience avec le Roi Stéphane.

L’homme en armure hésita un instant avant de s’avancer dans la pièce en fermant la porte derrière lui. Maxwell s’écarta un instant afin de permettre au Templier de se mettre au côté de Cassandra. Son casque sous le bras, le garde reprit la parole.

- Il y a un homme qui se baladait dans les rues avec le cadavre d’une petite fille dans les bras, il a été appréhendé et nous avons besoin d’une personne afin de l’interroger.
La jeune femme se retint de respirer un instant, ayant l’image du corps sans vie d’une enfant dans les bras d’un homme. Fermant les yeux pour occulter cette vision, elle renvoya le regard que lui adressait le Templier.

- Ce ne sont plus mes affaires. Demander à Redgar, il sera à même de s’en occuper.
- Il est mort, nous l’avons enterré hier.
- Vidwald, il est assez malin pour ça.
- En patrouille au Château de Maléfique.

Fronçant les sourcils, soufflant du nez sous l’énervement, la jeune femme réfléchissait un instant à un autre membre des Templiers à même de remplir cette tâche à sa place.

- Hallaregin ?
- Mort.

D’autant plus énerver, la jeune femme ordonna d’abord aux deux hommes de quitter la pièce, ensuite, elle passa ses deux jambes en dehors du lit dans un râle de douleur. Attrapant une de ses béquilles, elle se leva et se dirigea vers son armoire afin de revêtir autre chose qu’une chemise de nuit pour se rendre dans la caserne. Au bon de longue minute, mêlant fébrilité et irritation, Cassandra passa finalement la porte de sa chambre. Le haut de ses béquilles sous les aisselles alors qu’elle revêtait un pantalon de cuir et une ample chemise blanche, suivant lentement le rythme du Templier Hubert.

Les Templiers ouvraient la porte devant la jeune femme, cette dernière descendit les marches pour se rendre dans la salle d’interrogatoire. D’un coup d’œil, elle remarqua le jeune homme assis devant une table avec les menottes aux poignets. Claudiquant encore quelques mètres, Cassandra s’assit en face à l’homme et déposa ses béquilles au sol pour le regarder avec plus d’attention, ne disant rien de plus. Si la jeune femme ne sentait pas la douleur parcourir son corps à cet instant, les pulsations de son cœur dans la plaie sur son bas-ventre, elle aurait pu dire que l’homme en face d’elle était charmant. Outre sa tenue tachée de sang, il y avait quelque chose de spécial dans le regard de cet homme, un quelque chose qui intriguait la dame.

Fermant ses paupières un instant afin de chasser cette idée, elle reporta l’attention sur la raison de sa présence ici et se retourna devant l’homme en retenant un râle. Le corps de la gamine reposait sous un drap dans un coin de la pièce, la jeune femme l’avait remarqué en entrant dans la salle et ignorait les raisons d’un tel acte impie.

- Je me prénomme Pentaghast. Les Templiers m’ont demandé de venir vous interroger afin de comprendre les raisons de vos actes, et surtout de pouvoir répondre à la question de votre identité.
L’ancienne Templière posa et croisa ses mains sur la table. Elle avait beau ressembler à un cadavre, gémir aux moindres mouvements et avoir l’air de pouvoir chuter à la moindre brise. Elle serait capable d’ignorer la douleur pendant un instant et remettre cet homme à sa place, par la force si jamais la Divine ignorait ses revendications.

- Qui êtes-vous, d’où venez-vous et qu’avez-vous fait à cet enfant ? Ne cherchez pas à me mentir, cela ne vous servira pas pour le futur de notre entrevue.


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Les templiers avaient accepté de m’escorter jusqu’au château, la pointe de leur lance chatouillant mes vertèbres autant pour me guider que pour m’empêcher de me retourner ou m’échapper. Je n’en avais aucunement l’intention mais pour je ne sais quelle raison, ils refusaient de me croire. Il fallait croire qu’ils n’aimaient vraiment pas courir, et qu’ils m’en tenaient rigueur pour ça. Pourtant, j’aurais pensé que des soldats ne seraient pas contre un brin de sport une fois de temps en temps.

-Vous pourriez me gratter à l’omoplate ? Ca fait une heure que ça me démange.

-Ferme-là, grogna un des hommes d’arme.

Sur ces bonnes paroles qu’on m’adressa, je me tus et je continuai à marcher, réajustant le petit corps dans mes bras. Elle avait beau être petite, comme elle était sans vie, elle était littéralement un poids mort et j’avais de plus en plus de mal à la porter. Toutefois, je ne voulais pas demander aux gardes de me remplacer. Je n’étais pas sûr qu’ils accepteraient, et puis si je m’infligeais cette peine, ce n’était pas pour rien. Lorsque j’entrerai au château, en passant les grandes portes de la salle royale, avec ce macchabée sanguinolent et odorant, je ferai une impression que personne n’oubliera jamais. Et si jamais le trac me faisait perdre mes moyens et bafouiller mon discours improvisé, je n’aurais qu’à m’appuyer sur l’image que j’aurais imprimé sur toutes les rétines et dans tous les esprits.

Du moins, c’est ainsi que j’imaginai le scénario alors que nous traversions la ville. Ma déconvenue fut importante lorsque les gardes me conduisirent non pas devant le roi et le chef du Sanctum, mais me firent bifurquer vers un bâtiment modeste aux allures martiales. Du coin de l’œil, je vis les portes de la demeure impériale s’éloigner tandis que nous traversions la cour pour rejoindre leur baraquement. C’était bien ma veine, je demandais une réunion au sommet et j’allais récolter des pseudo-gradés qui pensaient diriger le monde en passant la serpillière. Me laisser capturer n’était peut-être pas une bonne idée finalement.


-Jolie maison. Elle est à vous ?


-Tu rigoleras moins tout à l’heure.

-J’espère bien. Je n’ai pas fait tout ce voyage pour voir un spectacle comique.

Je n’attendis pas longtemps avant de me recevoir un coup de hampe en plein dans les côtes. Je laissai échapper un petit cri de douleur tandis que des larmes perlèrent aux coins de mes yeux. Le templier n’y était pas allé de main morte, et j’espérais ne rien avoir de cassé. Ou pire, un poumon transpercé. Il n’y aurait rien de pire que tâcher la jolie nappe qu’ils avaient du mettre pour m’accueillir en y crachant tout mon sang tandis que je m’étouffais dans d’affreux borborygmes.

-Avance.

Je m’exécutai difficilement, à moitié replier sur moi-même, la respiration difficile. Je passai la porte et fus conduit immédiatement dans une salle au sous-sol. Nous descendîmes deux étages avant d’y parvenir et les gardes me poussèrent sans ménagement dans la salle austère où ne se trouvait qu’une table et deux chaises. L’ambiance était à la fête chez les religieux, ils savaient recevoir les gens.

-Où est mon rep…

-Dépose le mort, m’ordonna l’un des gardes, un drap dans les mains.

-Je vous demande pardon ?
Répondis-je sur un ton sec.

-T’es devenu sourd maintenant ? Dépose ta victime par terre.

-Et tends tes mains devant toi, que je te passe ces menottes, rajouta son collègue.

-Je suis venu ici pour cette petite, je ne la déposerai pas maintenant. Allez me chercher quelqu’un de compétent que je puisse enfin discuter avec une personne disposant d’un minimum d’intelligence.

Tout comme la hampe, le coup de poing qui éclata ma lèvre inférieur ne se fit pas attendre. Cette fois, je parvins à retenir mon cri de souffrance. Et je réussis même l’exploit de rester debout, bien que je dus m’appuyer sur le mur, tout en gardant ma précieuse preuve dans mes bras. Malheureusement, mon action héroïque s’arrêta là, et deux autres gardes m’arrachèrent le macchabée tandis que celui qui m’avait frappé me passa les menottes avant de me forcer à m’asseoir.

-Je vous remercie pour votre hospitalité. J’en parlerai autours de moi !

-C’est ça, cause toujours.

Le templier ferma la porte derrière lui, me laissant seul dans la pièce pour quelques minutes. A qui allai-je faire face ? Un vieillard sénile ? Un jeune tout droit sorti de ses classes ? Un gros plein de soupe qui n’avait pas touché une autre arme que son couteau pour étaler son pâté ? La réponse me vint sous la forme d’une femme à béquille, qui paraissait exténuée. Que dis-je, la vie elle-même paraissait la drainer de toute son énergie et la mort allait l’accueillir sous peu dans une étreinte glaciale.


-Ce n’est pas trop tôt, j’ai failli attendre. Pour le service, vous repasserez, lui soufflai-je pince-sans-rire.

Cette femme ne réagit pas du tout à ma remarque, au contraire de ses collègues. M’avait-elle entendu ? Ou était-elle suffisamment professionnelle et entraînée pour ne pas sauter à la gorge de tout un chacun ? Je ne pus le dire. Je me tins droit, et me tus quelques instants, l’observant. Si je faisais exception de son air de mourante, ou de son air de dure à cuire qui me questionnait, elle ne m’apparaissait pas comme une femme si laide, bien qu’elle ne fusse pas vraiment mon type ou un canon de beauté. Que faisait-elle chez le Sanctum ? Pourquoi les gardes l’avaient-ils appelé elle ?


-Je m’appelle Matthew et l’endroit d’où je viens importe peu. Ce qui importe, dis-je en montrant le cadavre sans paraître menaçant, c’est cette petite. Cette petite que vous, continuai-je en la pointant du doigt cette fois, avez tué.
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L’accusation que venait de faire le dénommer Matthew ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, Cassandra prit cela de plein fouet et sa seule réaction à cela fut sa paupière tressaillant légèrement l’espace d’une seconde. Elle n’aimait pas ce genre de situation, elle et un accusé avec une table pour seule délimitation, ils n’étaient que deux dans cette pièce réservée aux interrogatoires. Et pour seul témoin à cette entrevue ? Le regard d’Étro pour statuer de cette sombre histoire. Par le Nuage Noir, quelles sont les raisons ayant poussé la jeune femme d’accepter de quitter sa chambre et sa convalescence pour venir face à cet homme. D’autant plus pour entendre ce genre de phrase vide de sens à ses oreilles, ce genre de calomnie au lendemain de la clôture du chapitre le plus sombre de l’histoire du Sanctum.

Par ailleurs, certains versets de cette histoire ont été écrits par les actions stupides et lourdes de conséquence de la jeune femme. L’idée que le nom de ses aïeux soit dorénavant mêlé à cela la rendait malade, il suffit d’un maillon faible pour qu’une chaîne se brise.

Livre de Pentaghast (Chapitre 1 - Verset 6) : Par son désir de justice, la Dame passa outre les directives de son ordre et de son Roi afin de libérer la criminelle et fit chuter son groupe dans la mort et la guerre.

Elle dut user de toute sa concentration pour résister à la provocation, et d’autant plus aux questions qui ne cessaient de la tourmenter. Cela ne pouvait pas tomber plus mal, obligeant la jeune femme de fermer son poing à s’en faire blanchir les articulations et ensuite reposer le regard sur son vis-à-vis. Qu’importe la discipline qu’elle s’imposait, cette petite voix ne se calmait pas et harcelait son esprit. Et si cette gamine venait des faubourgs de la ville, elle était peut-être l’enfant d’un des gardes ayant perdu la vie durant cette nuit et elle se retrouvait à la recherche d’une quelconque pénitence. Un propos résonnait dans son crâne, martelant à un rythme régulier son esprit et s’intensifiant au fil de ses pensées. Coupable d’injustice. Coupable par vengeance. Coupable d’un génocide. Coupable de la mort de cette petite fille.

- J’ignore où vous voulez en venir, Matthew.
Est-ce qu’elle connaissait cette petite fille. Était-il possible que lors d’une ronde, d’une garde dans la ville que Cassandra ait croisé les yeux de cette dernière ? Un instant dans une vie, un moment qu’elle n’avait pas pris la peine de retenir ou de noter dans l’un de ses rapports. Ainsi se résumait la vie de la dame. Animée par une besoin ardent de protéger son prochain, et pourtant, incapable de le faire. Une lubie telle qu’elle arpentait les rues du domaine afin de venir en aide à des personnes dont elle ne garderait aucun souvenir. Et pour qu’aujourd’hui, alors que son corps meurtri peinait à se remettre d’une nuit d’horreur, la froideur de la réalité se trouvait cachée sous un drap blanc ?

Elle avait prononcé sa réponse d’un ton froid, tentant de ne transmettre rien d’autre qu’une profonde lassitude. Il comprendrait cela rien qu’en voyant son visage livide, et elle se déchargeait par ailleurs de ses pensées.

La culpabilité de Pentaghast se répétait en boucle dans son esprit, ainsi que des centaines de visages d’enfant qu’elle ne saurait reconnaître. Pourrait-elle mettre un nom sur l’un d’entre eux, ou même sur les traits du corps sans vie reposant dans cette même pièce. Elle voulait savoir, elle vouait voir. Rejeter cette chaise, le regard de cet homme et se lever pour soulever ce drap et pouvoir mettre une tête, une voix et un regard à la personnification de ses questions. Cependant, elle ne pouvait le faire, elle ne pouvait se lever et traverser la pièce sans subir le châtiment de son fardeau. La douleur la rongeait, cela était suffisant pour l’instant et elle devait éclaircir les dires de Matthew.

- Devant moi, j’ai un homme ayant traversé la ville en tenant le corps sans vie d’une fillette à bout de bras. Si je devais désigner un tueur à ce moment précis, mon jugement se porterait sur vous. Et non sur moi.




Dernière édition par Cassandra Pentaghast le Mar 10 Jan 2017 - 11:57, édité 1 fois
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Je vis l’impassible froideur de la femme assise en face de moi se briser l’espace d’un battement de paupières. Mes paroles avaient fait mouche et je n’avais plus qu’à laisser le temps faire son œuvre. Au vu de sa réaction, elle n’était pas totalement innocente, et elle devait probablement se repasser dans sa tête tous les méfaits qu’elle avait pu commettre, toutes les personnes qu’elle avait pu rencontrer. Elle devait imaginer un scénario où elle serait responsable de la mort d’un corps de cette taille. Mais bien évidemment, il n’y en avait aucun. Toutefois, je n’allais pas lui révéler ce petit détail, et je préférais la voir se triturer les méninges.

Je regardais autour de moi alors que Pentaghast réfléchissait. Mes yeux trouvèrent d’abord le corps de la petite recouverte de ce drap blanc. J’avais craint un instant que celui-ci soit recouvert du sang du macchabée lorsque les templiers l’avaient déposé mais il n’en était rien. Le sang avait séché même si la mort était encore récente. La vie continuait et je me devais de poursuivre la mienne, et mes efforts pour protéger les miens. En utilisant au mieux la tragédie qui était advenue, aussi macabre que ça puisse être aux yeux de tout un chacun.


-Je pense que vous voyez exactement où je veux en venir madame, répondis-je en remarquant son poing fermé. Et je pense que si je parlais à d’autres personnes ici, je retrouverai la même réaction que la vôtre. Celle d’une personne qui a des choses à se faire pardonner.

Je lui souris doucement. La femme qui m’interrogeait me paraissait plus pâle de minute en minute et je me demandai un instant si elle aurait la force de poursuivre. Si les gardes étaient allés la chercher dans cet état, c’était pour une unique raison. Elle devait être la plus compétente d’entre eux pour ce travail. Ou la seule disponible. Mais aurait-elle la force de finir notre discussion ? Au combien plaisante cette situation m’était, je ne pouvais rester éternellement ici. J’avais d’autres chats à fouetter, d’autres personnes à qui je devais ouvrir les yeux. Et puis les gens de mon village m’attendaient.

-Bravo, vous avez attrapé le meurtrier ! Clamai-je en levant les menottes à hauteur de nos visages. Vous pensez réellement que si j’avais tué cette petite, je serai venu en ville avec le corps ? Que j’aurai cherché le château ? Que j’aurai demandé audience aux autorités du Sanctum ? Je secouai la tête de dépit. Je pensais pouvoir discuter avec vous, mais ce n’est apparemment pas le cas. Retournez dans votre chambre. Allez vous reposer avant de me claquer dans les bras. Et amenez moi quelqu'un avez un minimum de jugeote. Vous serez gentille, merci, dis-je dans un sourire.
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Les remarques de Matthew faisaient sourire Pentaghast alors qu’elle abaissait légèrement son menton. Était-ce un sourire franc, moqueur ? Non, pas un seul instant. Avant sa démission, avant cette lettre et les trois jours d’emprisonnement, elle avait eut à interroger des criminels ou des dissidents dans cette même salle. Aussi loin que sa mémoire remontait, où parvenait à extraire des souvenirs dans les méandres de sa culpabilité, elle n’avait pas souvenir d’un homme aussi effronté et malhabile dans ses propos. Ainsi, son sourire était celui-ci, un sourire amusé des paroles prononcées par cet homme. Cependant, elle évita de rire au nez du présumé coupable. Si elle souffrait en se déplaçant, la contraction de son diaphragme dans un moment d’hilarité l’achèverait sans nul doute.

- Matthew… Pensez-vous réellement trouver une personne dans ce monde, ou dans les autres n’ayant rien à se pardonner. Savez-vous comment cela s’appelle ? Le libre-arbitre. Chaque homme vivant sous la Lumière d’Étro est tenté de faire les mauvais choix, aussi infimes sont-ils, et auront irrémédiablement besoin de se confesser auprès de la Divine.
Cassandra se redressa autant qu’elle le put, appuyant son dos contre le dossier de la chaise. Ce geste, pourtant simple et anodin tira sur sa chair et força la dame à fermer ses yeux l’espace de quelques secondes, le temps que passe la douleur.

- Vous prêcher la mauvaise parole, ce n’est pas en cherchant à accabler que vous obtiendrez quoi que ce soit. De moi, ou de qui que ce soit d’autre dans l’enceinte de ce château.
Le rythme de la voix martelant son esprit ne cessa pas dans son crâne, d’autant plus quand son vis-à-vis cherche à masquer sous sa culpabilité avec pareille plaidoirie. Combien de fois avait-elle entendu cela ? Comment pouvait-il croire un instant que pareils arguments étaient recevable lors d’un procès. Cela l’excédait, comme s’il s’agissait d’un schéma se répétant inlassablement à chaque fois qu’elle franchissait la porte de la salle d’interrogatoire. Il voulait parler, soit, ils parleront.

- Malheureusement pour vous, Matthew, personne d’autre ne déplacera et viendra prendre ma place sur cette chaise. Vous êtes bloqué ici, avec ma seule compagnie. Du moins, jusqu’à ce que je décide le contraire. Et croyez moi, qu’importe mon état, tant que votre sort ne sera pas statué, je ne bougerai pas d’ici et continuerai votre interrogatoire.
Ayant clarifié cela avec le présumé coupable, elle se permit un sourire moqueur à son attention. Dans ses paroles, Cassandra avait l’impression que le type pensait être dans un hôtel ou dans une autre maison où il pouvait se permettre quoi que ce soit. Pensait-il réellement avoir le luxe de faire ses propres doléances, d’autant après les actes décrit par ses collègue plus tôt dans la journée. Certain ne manquait donc pas de toupet. Posant ses mains croisées sur le bureau, elle conserva le contact du regard avec cette personne avant de reprendre la parole.

- Vous voulez donc discuter, alors discutons. Et que diable, ne vous enfermez pas dans une bulle sous prétexte que la discussion ne va pas dans votre sens. Qu’aviez-vous donc de si important à dire au Sanctum pour vous permettre de traverser la ville en transposant le corps cet enfant ?


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Je vis une nouvelle fois le visage de la jeune femme s’ouvrir aux émotions. Cette fois il ne s’agissait pas d’un trouble ou de la douleur mais un sourire. Je ne pus déterminer s’il était bienveillant ou non à mon égard, bien qu’au vu de ma situation la seconde hypothèse était plus que probable, mais j’étais content. Je n’avais pas en face de moi une machine, un bloc de pierre totalement imperméable que je ne pourrais jamais atteindre. Elle restait humaine même si elle semblait être grandement limitée dans son registre d’expressions.

-Vous devez quand même savoir qu’il y a une différence entre taper son frère lors d’une dispute, voler une pomme lorsqu’on est affamé, et tuer une petite fille, non ? Ou alors votre toute puissante déesse décide que tout cela fait partie d’une seule et même faute à expier et le châtiment est identique ? Je n’aimerai pas appartenir à votre secte, répliquai-je en souriant moqueur.

Pentaghast ferma les yeux un instant. Avait-elle une inspiration divine ? Préparait-elle mon châtiment ? Ou souffrait-elle le martyr à cet instant précis ? Lorsqu’elle rouvrit les yeux, son visage était de nouveau impassible et je ne pus deviner la moindre de ses pensées. Quel genre d’entraînement subissaient les gens pour devenir ainsi ? Pour arriver à masquer leur humanité en un battement de cil ?


-Je ne voulais pas vous offenser en demandant à ce qu’on vous remplace. Mais vous comprendrez qu’au vu de votre état de santé, j’exprime simplement mes craintes de vous voir défaillir, voire même pire, une fois que notre discussion sera terminée. Je n’aimerai pas à avoir une nouvelle conversation avec un de vos homologues sur les mêmes sujets. Je déteste me répéter.

Une fois encore, je pus apercevoir le sourire de la templière. Qu’avait-elle en tête cette fois-ci ? Peut-être pensait-elle avoir le dessus sur la conversation simplement parce que je portais les menottes, ou que j’étais un étranger ici. Ou alors parce qu’elle pensait connaître la vérité absolue sur le monde qui nous entourait. J’allai tout faire pour la décevoir.

-Je pensais que nous discutions depuis plusieurs minutes déjà
, dis-je sarcastique. Il manque certes le thé et les petits gâteaux, mais vous rectifierez bien ça prochainement non ? Je fis une pause, et la regardais droit dans les yeux. Pourquoi croyez-vous que je me balade avec un cadavre ? Pour le plaisir ? Je suis en tourné, et j’ai décidé de commencer par vous. Pour utiliser un terme que vous devriez comprendre, on va dire que j’ai eu une épiphanie. Ce corps, cette petite, montrai-je du doigt, vous l’avez tué. Vous, ainsi que tous les autres membres du Sanctum. Par votre indifférence. Votre déesse vous pardonne vos crimes. Mais ne vous commande-t-elle pas d’aider votre prochain ? Vous êtes resté dans votre monde, à penser à vous et à vos intérêts en délaissant les autres. Mais la mort et la misère ne les ont pas oubliés elles. Ma voix se fit plus dure. Vous devez ouvrir les yeux, revenir dans le monde réel, et agir pour le bien de tous. Ne laissez pas une telle tragédie se reproduire alors que vous avez le pouvoir de l’en empêcher.
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Le dos toujours appuyé contre le dossier de la chaise, Cassandra hésitait à savoir quelle expression elle se devait d’afficher pour répondre aux différentes remarques du présumé coupable.

De la colère…? Pour avoir traité ses croyances et celles de la majorité des habitants du Domaine Enchanté comme une vulgaire secte. Elle voulait réagir, cependant, une part de son être la retint de répondre à cela. Il s’agissait de la plus simple des provocations et elle se devait, par son rôle dans cet interrogatoire, de ne pas y répondre. Par ailleurs, cela lui ferait probablement plaisir de la voir réagir par la négative à ce qu’il dit. Matthew n’attendait que cet instant, qu’elle rentrer dans son jeu et se noie ainsi dans ses paroles.

Peut-être bien de l’agacement, et cela, par simple péché orgueil. Il se voulait aimable dans ses paroles, flattant tel un démon en mimant s’inquiéter de l’état de la dame pour ensuite la rabaisser au rang de simple messagère. Il tendait dans son discours à vouloir ouvrir les yeux sur nos propres valeurs, pourtant, il rabaissait le rôle de Pentaghast à simple prodrome de son palabre. Ou plus simplement, par le ton désobligeant qu’il adressait à la dame. Mêlant sarcasme et condescendance dans ses dires à l’encontre de la dame, de son pays et de sa déesse. L’ancienne garde pourrait rajouter un point à cette liste, l’étonnant manque de respect au moment où il demanda à ce qu’on lui apporte le thé.

- Pardonnez-moi, il y a une question qui me taraude l’esprit…
Le regard de Cassandra n’avait pas quitté celui de Matthew. Avant de se prononcer, la dame retroussa ses lèvres, les humidifiant un court instant avant de laisser l’éclatement résonner dans le silence de la salle. Les pommettes se levèrent sans un sourire passablement énervé, ses paupières étant légèrement plissé avant qu’elle ne réponde aux derniers propos de son vis-à-vis.

- Avez-vous la moindre idée de ce que nous avons traversé, ici même, dans l’enceinte de notre domaine ? Loin de moi l’idée de me décharger des actes que vous m’imputez, à moi et aux autres membres du Sanctum. Vous nous accusez de ne pas agir, mais étiez-vous présent quand nos portes se sont ouvertes aux centaines de réfugiés fuyant la guerre à Sherwood ? Étiez-vous présent quand nous combattions le racisme dont étaient victime les mêmes réfugiés ? La réponse est probablement non, comme le simple fait que nous n’avons jamais eu vent de la tragédie vous touchant. Vous pouvez nous accuser de bien des maux, mais d’indifférence, je ne l’accepte simplement pas.
De l’indignation, voilà ce que ressentait Cassandra à l’instant. L’effronterie de cet homme, imaginant un instant que l’univers était coupable d’apathie, et cela parce que personne n’était jamais intervenue dans son monde. Elle avait presque envie d’accuser l’égoïsme dont il faisait preuve. Involontairement, elle avait haussé le ton de sa voix et froncé ses sourcils plus que de raison. De simple contraction dans son corps, et pourtant, une pointe de douleur la rappela à la réalité des choses. Amenant sa main à sa plaie, comme si elle cherchait à camoufler la douleur, elle se courba un instant devant son interlocuteur. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, qu’elle essuya d’un geste lent avant de reporter son attention à Matthew.

- Pardonnez-moi… Et ne me proposer surtout pas de reporter cette discussion…
Reprenant sa position initiale, elle ne cacha pas son expression avant de reprendre la parole une nouvelle fois.

- Que voulez-vous exactement. Que suite à notre entrevue, en prenant compte que je vous libère, nous agissions sur chacun des mondes pour régler tous les problèmes ? J’ai foi en ma Déesse, mais nous ne sommes capables de pareil miracle.


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Pentaghast m’apparut profondément indignée par mes paroles. Je retins le sourire qui ne demandait qu’à naître sur mes lèvres et me contentai de la regarder et l’écouter religieusement. Je me demandais si elle commençait à perdre pieds, étant une figure d’autorité qui n’avait pas l’habitude de subir des reproches de ceux qu’elle écrasait dans cette salle d’interrogatoire. C’était une possibilité que j’envisageais et que j’espérais fortement. Car tant qu’elle refuserait de m’écouter, de véritablement m’écouter, je ne ferai que tourner en rond avec elle et toute sa clique de prêtres et guerriers du dimanche.

-Posez moi votre question, je vous en prie.

Alors qu’elle me parlait, j’avais posé ma tête sur mes poings, faisant semblant d’être fasciné par ce qu’elle me racontait. Et faisant semblant d’être ennuyé par tout ça. En réalité, j’apprenais de nouvelles informations qui n’avaient pas été relayé par l’éclaireur. Ces faits devaient datés d’avant la création du journal qui était malgré tout relativement récente. Je ne pouvais nier que selon ses dires, le Sanctum agissait pour le bien des autres. Néanmoins, je n’avais aucune réelle preuve de cela, et ça ne changeait en rien le but que je m’étais fixé. Ça ne faisait que modifier les arguments que j’allais devoir avancer par la suite.

-Je dois avouer que je n’étais pas au courant de tout cela madame, répondis-je sérieusement. Je suis au courant de l’actualité des mondes grâce à l’éclaireur, et malheureusement, les journalistes n’ont pas pour vocation de faire historien. Je fis une pause, m’enfonçant de manière plus confortable sur la chaise en bois. Vous avez donc accueilli les pauvres et les avez fait sentir comme chez eux. C’est remarquable, applaudis-je dans un sourire. Mais j’ai à déplorer votre manque d’hospitalité, je n’ai toujours pas mon thé. Ou mes petits gâteaux.

Quelles pouvaient-être les limites de la patience de cette femme ? Je me questionnais sur le sujet en étouffant un bâillement. Quelles qu’elles soient, j’allais de toute manière devoir les franchir pour atteindre mon objectif. Mais heureusement pour moi, mon interlocutrice était en trop mauvais état pour être trop violente physiquement envers moi. Et je doutais qu’elle puisse utiliser une puissante magie dans son état également sans qu’il n’y ait de répercussion dangereuse pour elle. Je n’étais pas totalement à l’abri, mais c’était suffisamment pour que je puisse continuer mon manège.

-Il n’y a rien à pardonner madame. Vous êtes blessée, et je le comprends. C’est pourquoi je vous avais suggéré de retourner vous coucher au lieu de rester sur ces chaises inconfortables. Toutefois, si je puis vous rassuré, je n’ai aucune intention de vous congédier. J’apprécie notre petite discussion, répliquai-je avec un clin d’œil. Pour en revenir au sujet qui fâche, repris-je d’une voix plus sérieuse, vous avez aidé des gens qui sont venus vous voir et vous avez réglé des problèmes sur votre territoire… car cela vous causait des soucis. Vous pouvez considéré que ce n’est pas de l’indifférence. Je pense différemment. Je tapai du plat de la main sur la table. Pour que vous compreniez, disons que le Sanctum est un riche bourgeois dans sa maison. Les réfugiés de Sherwood ne sont que des pauvres a qui vous permettez de fouiller vos poubelles et que vous avez dans votre grande bonté permis de s’installer dans une niche au lieu de dormir à la belle étoile. Et lorsque vous avez réglé les disputes entre les pauvres et les gens de la ville, vous n’avez en réalité que calmé votre enfant qui voulait frapper le pauvre dans sa niche, de peur que ce dernier se retourne contre vous et saccage votre jolie maison bien entretenue. Je fis une pause le temps de me racler la gorge. Ce que vous prenez pour un acte de bonté, n’est que de l’auto-préservation. Vous n’êtes pas parti combattre à Sherwood pour délivrer ces pauvres gens du mal qui les habitent. Vous ne leur avez pas proposé de les héberger le temps que vous régliez le problème. Vous n’avez fait qu’attendre et tenter de vous adapter à ce qui vous arrivait pour conserver votre vie telle qu’elle était sans vous soucier de l’extérieur. Ma voix se fit plus douce. Je n’ai pas foi en votre déesse que je ne connais pas. Mais j’ai foi dans le fait que je sortirai libre d’ici. Car j’ai des choses importantes à faire tout comme vous. Des gens comptent sur moi, et ce n’est pas mon intention de les décevoir. Je pris une des mains de ma gardien entre les miennes. Vous dites que vous ne pouvez intervenir sur tous les mondes, pour les protéger. Mais avez-vous seulement tenter pareil entreprise ? Je ne pense pas que vous en soyez incapable. Il y a une raison pour laquelle ces réfugiés vous ont rejoint. Il y a une raison pour laquelle vous vous trouviez aussi devant moi malgré votre blessure. Vous qui êtes croyante, vous devez croire en cela.
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L’instant même où Matthew attrapa la main de la dame, celle-ci n’eut qu’une seule envie. Le frapper au visage d’un revers de cette dernière. Si elle avait porté son gantelet de plate, elle aurait pu lui laisser une trace sur ses jolies pommettes, et elle aurait probablement apprécié cette perspective. D’autant plus après toute la condescendance et le manque de respect qu’avait utilisé cet homme durant cette discussion. Il ne semblait motivé que par cette envie de détruire, de convertir à sa vision des choses et non à la partager. Lentement, elle en venait à comprendre pourquoi nous l’avions appelé à venir à cette table, d’autre auront déjà perdu le temps à le passer à tabacs par manque de patience.

Même si celle de Cassandra commençait à être sérieusement rongée, d’autant plus après qu’il ait osé lui prendre la main.

Dégageant sa main d’un geste brusque, ayant à peine écoutée la fin de ses propos, la dame établi la plus grande distance possible avec Matthew sans avoir à bouger de sa chaise. Elle avait été trop tendre avec ce type, elle allait équilibrer le rapport de force qu’il y avait lieu d’être lors d’un interrogatoire. Dans un sourire, elle tourna légèrement la tête avant de reprendre la parole.

- Vous avez raison sur deux points. Dans un premier temps, nous avons préféré nous occuper des réfugiés ayant rejoindre notre monde afin qu’ils oublient la tristesse de la guerre, et non, afin d’éviter une rébellion ou de retarder une attaque contre le tyran de Sherwood. Navré de vous décevoir, nous ne sommes pas les monstres que vous aimeriez croire que nous sommes. Et la seconde chose. Nous ne nous sommes pas rendus dans chacun des mondes afin de protéger chaque enfant d’Étro, nous n’avons pas essayé et vous avez raison sur ce point. Peut-être qu’un jour, le Primarque se dévoilera et nous guidera sur cette voie. Et ce jour, je serais en première ligne pour exaucer ses paroles.
Posant ses mains les unes sur les autres, le sourire de Pentaghast s’effaça progressivement pour que ses traits se fassent plus dur à l’intention du coupable.

- La discussion est intéressante, malheureusement, nous n’avons fait rien d’autre que d’éluder votre culpabilité et éclairer les raisons de votre emprisonnement. Nos spéculations ont probablement lieu d’être, cependant, je ne suis pas venu pour cela et serai ravie de clore notre entrevue pour que vous puissiez goûter à autre chose qu’à ma présence.
Plissant les yeux, le regard dans le vide, la jeune femme se concentra un instant sur la lumière de son coeur. Voici bien des jours qu’elle n’avait pas faits appel à sa lumière et à celle de sa Déesse, elle espérait ne pas avoir perdu le regard du Créateur et que celui-ci soit toujours à ses côtés. Lentement, Pentaghast brilla avant qu’elle ne prononce une courte prière.

- J’invoque la présence d’un être pure, j’appelle à moi l’âme d’un enfant arraché trop tôt à notre terre et dorénavant à vos côtés. Ô Étro, soyez clémente et laisser à cette enfant pousser son dernier rire avant de vous rejoindre dans la Lumière.
La lumière qu’avait fait apparaitre la garde s’évapora lentement avant de glisser au sol vers le corps recouvert d’un drap blanc pour ensuite s’immiscer dedans. Soufflant un moment, Cassandra reprit sa respiration sous l’effort qu’elle venait de fournir. Ce n’était pas malin de faire cela dans son état, mais elle allait apprécier la suite des évènements. Une fois mis au pied du mur, elle pourrait véritablement le juger et non se baser sur ses paroles enclin à la perfidie.

Tel un voile cristallin, les traits de l’enfant se relevèrent de sa position mortuaire pour se dresser sur le sol de la salle d’interrogatoire. Le spectre de l’enfant s’avança dans la pièce et s’arrêta à notre hauteur, ses yeux regardèrent Matthew et non la garde.

- Puisses-tu me pardonner de t’avoir ainsi extrait des Lumières de la Déesse, tu retrouveras sa chaleur bien assez tôt. Comment t’appelles-tu, et que c’est-il passé pour que tu retrouves ici ?


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Ma geôlière retira violemment sa main de la mienne ce qui eut comme réaction de me faire sourire, en montrant toutes mes dents d’un blanc éclatant qui illuminèrent la pièce et répondirent à propos au sourire de la femme qui me faisait face. Celle-ci avait-elle été gênée par le contact avec un homme ou bien parce qu’elle n’arrivait pas à me faire plier ? Je ne connaissais pas la religion que propageait le Sanctum, je ne savais pas si les hommes et les femmes qui en faisaient partie pouvaient avoir des relations charnelles. Mais que ces dernières soient permises ou non, je doutais que Pentaghast y ait souvent goûté.

-Allons madame, je ne vous ai jamais traité de monstres. Et je ne cherche pas à vous diaboliser si c’est ce qui vous inquiète tant. Ma démarche ici n’a qu’un unique but. Aider ceux qui en ont besoin, mais qui ne peuvent parler eux-même. Je ne suis que leur représentant. De même que cette petite fille l’est devenue en mourant, finis-je en la pointant du menton.

Je me raidis lorsque la voix de la templière se fit plus froide. J’avais du atteindre mon but, et dépasser les limites de sa patience. Maintenant, il me restait à découvrir ce qui allait se passer pour moi, et ce que j’allais devoir faire pour dépasser ce stade d’énervement chez elle. Il fallait que je choisisse mes prochains mots avec soins pour qu’elle ne se renferme pas totalement, et que tous mes efforts aient été vain.


-Je ne suis pas coupable, je vous l’ai déjà dit un peu pl…

Je me tus lorsque mon interlocutrice se mit à psalmodier une prière. Ou plutôt, une invocation. Et cette dernière, malgré sa tournure qui se voulait lumineuse et bénéfique, était bien sombre. On ne jouait pas avec l’âme des morts et la nécromancie aussi facilement. Du moins, c’est ainsi que je voyais les choses mais ce n’était apparemment pas le cas du Sanctum qui était prêt à tout pour obtenir des réponses, même quand ces dernières leur étaient apportées.

-C’est du jolie. Je ne savais pas que votre déesse ou votre gourou élu aimait ce genre de pratique. Je m’approchai autant que je pus d’elle. Entre nous, vous avez beau ajouter les mots lumières et être pure, la nécromancie reste une magie obscure, dis-je dans un murmure.

Tandis que ma geôlière soufflait comme un bœuf, je regardais le miracle qu’elle avait réussi à accomplir en bravant les lois de la nature. Je pouvais lui accorder le fait qu’elle avait du cran, et du talent pour avoir réussi à faire apparaître le spectre de la petite brunette, de la sœur d’Alexandre. Celui-ci tourna son visage vers moi alors qu’il s’approchait de nous. Mes yeux ne pouvaient se détacher de ce regard morne et vide, transparent de la figure en face de moi.


-Salut Cassie. Il était tant que tu te réveilles petite paresseuse, dis-je dans un sourire triste.

-Où suis-je ?

-Dans la très charmante demeure du Sanctum. Désolé de ne pas t’avoir fait rencontré des rois et des reines, mais je suis actuellement prisonnier, répondis-je en montrant mes menottes. Tu devras te contenter de Pentaghast ici-même. Elle n’est pas très joviale par contre, soufflai-je du bout des lèvres.

-Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu es en prison ? Et pourquoi… pourquoi je dormais ?

-Tu ne te rappelles pas ? Je jetai un regard de reproche à la templière. On m’a arrêté parce que je te transportais dans mes bras. Et… tu ne dormais pas réellement. Tu es morte hier soir.

-Je… Je…

-Voilà pourquoi il ne faut pas jouer avec la nécromancie, reprochai-je à la femme. Surtout avec les enfants. Je secouai la tête, de dépit. J’ai besoin de ton aide encore une fois Cassie. Cette femme ne me relâchera pas avant d’avoir entendu ce qu’elle veut, ou ce qu’elle a besoin d’entendre. Peux-tu faire un effort pour moi et lui raconter comment tu es morte ?

-Je vais essayer. Cassie tourna son regard vide vers Pentaghast. J’étais partie cueillir des pommes… Non des champignons,s’exclama-t-elle. Les arbres de la forêt m’ont empêché de voir que le soleil était déjà couché et j’ai vu mon frère courir vers moi en criant. On s’est dépêché de revenir au village pour nous cacher du monstre de la nuit mais sur le chemin je suis tombée. Lorsque j’ai relevé la tête, j’ai vu que mon frère était tombé aussi contre un gros tas de terre. Sa voix se fit plus chevrotante. Et alors que je tendais la main vers lui, le monstre m’est tombé dessus et j’ai eu très mal.

-Je pense que vous en avez assez non ? Vous pouvez peut-être lui permettre d’accéder enfin au repos qu’elle mérite, dis-je d’un ton dur. Merci Cassie, finis-je plus gentiment.
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Pentaghast resta ébahi un instant devant le spectre de l’enfant, sans pour autant faire abstraction sur ce qu’elle était en train d’annoncer. Le choix des mots, la sémantique n’avait jamais été aussi importante qu’a cet instant. Dans un premier temps, rectifier le reproche fait par l’homme assit en face d’elle, et ensuite, elle n’aurait eu aucune difficulté pour donner à l’esprit intangible de la jeune fille le sobriquet de spectre du passé. Aussi insensé que cela puisse l’être, Cassandra avait l’impression de voir le reflet de sa propre jeunesse, quand elle n’était encore capable de porter l’armure et dresser le bouclier.

Une seule différence résidait entre cette fillette et l’ancienne Templière, la gamine ne pourrait plus jamais rêver d’un avenir dans son monde. Ce qui résidait dans son avenir n’allait tarder à s’évanouir dans la Lumière de Créateur.

Elle n’était qu’un reflet de son âme, et pourtant, les nuances qui composaient les formes de son visage permettaient de deviner certaines choses. La longueur de ses cheveux, l’assombrissement à leurs racines permettait de croire qu’elle aussi était noir de jais, son nez fin et sa petite voix. Une étrange sensation l’agrippait en ventre alors que sa bouche s’asséchait. Ce n’était pas de la honte ou de la culpabilité d’avoir ramené son âme l’espace d’un instant, il y avait du bon dans ses actes même si Matthew ne s’en rendait pas compte, c’était une profonde peine d’être confronté à l’inéluctabilité de sa disparition. Ils étaient les dernières personnes à ne jamais pouvoir dire ce qu’ils ressentaient, pensaient et éprouvaient à son encontre.

C’était à l’instant ou la dame avait entendu le nom de la fillette que ses traits se sont relâché, adoucis dans un sourire maternelle. Sans que son regard n’ait quitté un instant les yeux transparents de la petite Cassie. Rien ne se produisait par hasard, et cet évènement venait testamenter la foi de la croyante. Ne détachant l’apparition du regard, Pentaghast reprit la parole en s’adressant à Matthew, gardant la même douceur dans sa voix comme si elle s’adressait à l’enfant.

- C’est ici que vous faites erreur, je n’use aucunement de sombres arcanes. Et cela, pour une seule et unique raison. La nécromancie soumet l’âme et le corps, alors qu’ici, la petite Cassie est entièrement libre de parole et de mouvement. Elle n’est revenue que pour porter un message ainsi qu’un sourire sincère sur votre visage, et cela, avant qu’elle ne retourne poursuivre son chemin dans les Lumières de la non-vie. Au revoir petite fille, que la Déesse t’accueille dans son étreinte.
La petite fille tourna la tête en direction du prisonnier et leva sa main dans un signe d’adieu avant de transcender son visage d’un sourire. Et progressivement, la lumière dont elle était la source s’estompa pour que finalement, l’esprit retourne parcourir son chemin. Durcissant les traits de son visage un instant, Pentaghast reporta son attention sur le prisonnier.

- Ce n’est qu’un fois face au chagrin que nous pouvons partager les condoléances, je compatis en votre douleur pour la perte de votre amie. Dorénavant, elle à rejoins son chemin et ce n’est pas pour autant que vous devez abandonner le vôtre.
À croire qu’Étro avait guidé la jeune femme ici, dans l’unique but de croiser le regard de cette enfant afin de conserver la foi en elle. Il y avait de nombreuses questions qui se bousculaient dans l’esprit de la croyante suite à ses actions récentes, et aussi insensé que cela puisse être, l’entrevue avec Matthew avait dissipé une partie de ses doutes. Cependant, elle n’avait toujours pas accompli la tâche l’ayant conduite jusqu’ici.

- Vous êtes libre. Un Templier viendra vous défaire de vos liens, ainsi que pour amener le corps de Cassie afin qu’elle soit inhumé par le Haut-Prêtre Martin. Elle mérite de reposer en paix, à moins que vous voyiez cela d’un autre oeil.


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Je remarquai que, l’espace d’un instant, l’expression de ma tortionnaire se fit plus douce, plus maternelle. Était-ce Cassie et sa façon de parler qui avaient provoqué ce changement d’humeur ou bien était-ce un souvenir qu’elle avait permis de faire remonter à la surface ? Je n’aurai su le dire, mais j’appréciais davantage de ne plus être rudoyé par la femme qui me faisait face. J’avais peut-être enfin une ouverture pour lui faire entendre mon point de vue grâce à ce moment de faiblesse.

Je n’eus cependant pas le temps de réfléchir à une manière de l’aborder sans briser son état fraîchement acquis que ma geôlière me fit le plaidoyer de la nécromancie selon leur secte et conjura dans le même temps Cassie. Je ne pus qu’offrir à cette pauvre âme en peine un dernier sourire avant qu’elle ne s’en aille dans les ténèbres pour toujours. Sur ce point, je me devais de donner raison à Pentaghast, nous étions les derniers à avoir pu la voir, et j’étais le seul du village à avoir eu cette chance. J’espérais qu’Alexandre, son frère, n’en apprenne jamais rien ou il attenterait véritablement à ma vie cette fois.


-Vous n’avez peut-être pas soumis l’esprit de Cassie, Pentaghast, mais vous l’avez obligé à se remémorer sa mort. Et tout ça pour palier au fait que vous n’arriviez pas à me croire, et mettre un terme à cet interrogatoire. Je secouai la tête. Je vous remercie cependant. J’ai pu revoir cette petite fille, et j’aurai souhaité qu’il en soit de même pour son frère. À mes yeux, la nécromancie ne devrait être utilisé que d’une unique manière. Permettre aux morts et aux vivants de tourner la page.

Je me tus alors que la templière héla un garde, un homme moustachu, pour qu’il aille chercher ce fameux prêtre Martin. Je savais très bien que la femme en face de moi n’allait pas apprécier ce que j’allais lui dire, et je me voyais malheureusement contraint de le faire. Ou la mort et la convocation de Cassie auraient été exécuté pour rien.

-Je n’ai pas perdu ma voie. Au contraire, la mort de cette petite me l’a révélé. C’est très aimable à vous madame de me permettre de l’enterrer, ou quel que soit vos coutumes pour rendre hommages aux morts, mais je me dois de refuser. Je vous l’ai dit, je suis en tournée à travers les mondes, et vous n’êtes que mon premier arrêt. J’ai essayé de vous ouvrir les yeux sur les mondes qui vous entouraient, et j’espère que vous réagirez en conséquence. Mais si vous ne le faîtes pas, d’autres devront le faire. C’est notre devoir, à Cassie et moi de les prévenir. De leur secouer les puces.

Je m’enfonçai dans ma chaise après mon discours. Au même instant, un homme chauve et bedonnant, qui possédait une imposante barbe rousse entra dans la pièce. Le prêtre Martin était ici maintenant, qu’allait répondre ma geôlière ? Allait-elle le congédier ?
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Arquant un sourcil à l’attention de Matthew, Pentaghast désira un instant réprimander l’action qu’il voulait entreprendre envers le corps de la jeune fille. Non pour le plaisir de la répartie envers son interlocuteur, comme avait été cette discussion dans la salle d’interrogatoire de la caserne du château, c’était pour l’intégrité de la dépouille de la petite Cassie. Il venait de le prouver durant la courte apparition de son spectre, ils étaient liés et Cassandra n’imaginait pas un instant que cet homme désirait réellement se servir de l’enfant comme d’un outil pour sa propagande à travers les mondes.

Le couplet sur la nécromancie énoncé il y a plusieurs minutes, par la personne désormais innocente, semblait désuet après ses dernières paroles.

Malheureusement, avant qu’elle ne puisse réagir à vive voix, le Haut-Prête faisait son entrée dans la salle. Tournant sur elle-même, contorsionnant son torse et ravivant la douleur qu’elle avait réussi à oublier durant un certain temps, grimaça à l’encontre du membre du Clergé en lieu et place de s’incliner respectueusement. Souriant, le Haut-Prête hocha la tête à l’intention de la dame en signe de compassion avant de prendre parole à son tour.

- Restée tranquille, Dame Pentaghast. Par ailleurs, il me semble que vous aviez pour consigne de rester au lit suite à votre emprisonnement. Vous comprendrez mon étonnement quand Hubert est venu me chercher sous votre demande.
- Il semblerait que je sois la dernière personne présente dans ce château capable de prendre place dans cette salle, mon père.
- Soyez plus clémente avec vous-même la prochaine fois, il y a bien une âme au Domaine Enchanté capable de faire ce pourquoi vous êtes là. Pourquoi m’avoir convié à cet interrogatoire, nous n’avons rien à voir avec ce genre de procédure.

Attrapant ses béquilles au sol, lui arrachant un léger râle sous l’effort, Cassandra finie par se relever et claudiquer jusqu’à la hauteur du membre du Clergé. Par sa position, les cannes forçant sur ses aisselles, la jeune femme dressa sa tête pour regarder l’homme de foi dans les yeux avant de lui répondre, le souffle court.

- Vous avez devant vous le dénommé Matthew, une personne venant d’un autre monde. Il a été arrêter plus tôt dans la journée, il transportait le corps sans vie d’une petite fille dans les rues de la Citadelle. Nous venons finalement de statuer de sa culpabilité, il n’est pas responsable sa mort.
- Bien…
- Cependant, il désire repartir répandre sa bonne parole ailleurs en conservant le corps de l’enfant. Vous serez plus à même de le ramener à la raison, ainsi que d’offrir les derniers sacrements à Cassie.

Le prêtre tourna son regard un instant en direction de Cassandra, le visage interrogateur.

- Oui, elle se nommait Cassie. Pas la peine d’en rajouter.
Hochant la tête poliment, Martin s’avança dans la pièce avant de diriger finalement son regard sur l’homme toujours enchaîné alors que la blessée s’avança vers la porte. L’espace d’un instant, le prêtre s’arrêta dans sa démarche avant de reprendre parole dans un moment d’hésitation, rappelant la garde.

- Pentaghast, avez-vous rien remarqué de spécial…?
- Outre un sens de l’humour douteux, rien de spécial mon père.

Cassandra se retourna un instant, observant le Haut-Prête d’un air songeur alors que se dernier porta sa main au symbole d’Étro qu’il portait au cou avec de s’approcher de la table et s’asseoir à la place qu’occupait la Templière il y a peu. Relâchant l’effigie de la Déesse, il attrapa ensuite les mains de Matthew avant de reprendre parole sous le ton de l’émotion.

- C’est vous… La personne que nous attentions depuis si longtemps pour nous guider dans la Lumière d’Étro, mes craintes de ne jamais voir ce jour arrivé se sont échappés à l’instant même ou mes yeux se sont posés sur vous.
- Qu’est-ce que vous racontez…?
- Il est le Primarque que nous attendions depuis si longtemps.

La garde s’immobilisa un instant, sa bouche s’entrouvrit malgré elle alors qu’elle comprenait où voulait en venir le Haut-Prêtre Martin. Avançant de deux pas, elle observa de pied en cap Matthew, cherchant le moindre indice sur ce que venait de dire l’homme de foi. Malgré cela, elle ne remarqua d’étrange ou de spécial chez lui et ne put rien faire d’autre que de croire les dires du membre du Clergé, psalmodiant mentalement un remerciement à la Déesse. Même si elle ne se rendait pas encore compte qu’elle venait de passer énormément de temps avec le messie tant attendu du Sanctum.


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Je fus profondément vexé d’être ainsi ignoré par le nouvel arrivant. J’aurai pu concevoir qu’un garde m’ignore totalement, mais un prêtre ? N’était-il pas censé s’intéresser et s’inquiéter pour tout un chacun ? Certes, l’état de Pentaghast lui valait les premières attentions, mais je n’en restais pas moins injustement incarcéré. Il aurait pu avoir un peu de pitié en réserve pour un athée comme moi. Je me renfonçai davantage dans ma chaise et écoutai leur conversation.

Bien que ma geôlière se soit rapprochée du barbu, je pus entendre chaque syllabe prononcée distinctement. L’écho de la pièce était remarquable. Elle lui fit un résumé de ma situation et de mes intentions, bien qu’elle me considérait probablement comme un cinglé de première. Certes, je voulais répandre la bonne parole comme elle le disait, mais c’était quelque chose de plus profond que ça. Je voulais que les dirigeants des mondes, et plus spécifiquement les dirigeants des groupes, ouvrent leurs yeux sur les misères environnantes. Il devait y avoir un moyen pour que toutes ces personnes influentes puissent régler les problèmes des petites gens comme nous.

Tout à mes réflexions, je faillis manquer une information capitale. La templière s’appelait Cassie comme la sœur d’Alexandre. Je scrutai son visage intensément, me demandant si c’était la seule coïncidence entre elles. J’essayais de m’imaginer Cassie en garde froide et implacable mais je ne pus former cette image en tête. La petite était bien différente de la femme qui m’avait interrogé.


-Au revoir Cassie Pentaghast ! Dis-je alors qu’elle s’apprêtait à sortir. Au plaisir de vous revoir autour d’une tasse de thé.

Lorsque le prêtre s’approcha de moi et me prit les mains, après avoir touché son collier en forme de tortue, je jetai un rapide coup d’oeil à Cassie. Pourquoi cet homme devenait-il aussi familier avec moi ? Que se passait-il dans la tête de ce membre d’une secte ? J’eus ma réponse rapidement lorsqu’il me nomma primarque. Dans son esprit malade, j’étais apparemment l’élu qu’ils attendaient tous si impatiemment. Du coin de l’oeil, je vis Pentaghast bouchée bée. Elle aussi y croyait ?

-Et bien oui c’est moi le primarque, répliquai-je en retirant mes mains de la poigne du prêtre. Content de voir que quelqu’un remarque enfin ma grandeur ! Mais trêve de bavardage voulez-vous mon brave, j’ai une mission importante à remplir, et je peux difficilement le faire au fin fond d’une cellule.

Je souriais à mes deux interlocuteurs, prononçant chaque mot avec assurance alors que je débitais un mensonge plus gros que moi. Non je n’étais pas leur élu mais s’ils le croyaient tous, ça pouvait être la providence qui me souriait et me permettait de mettre à exécution mes plans. Je n’aurai pas à vadrouiller de monde en monde, je pourrai agir moi-même en ordonnant au Sanctum d’aider tout le monde. Et la petite pourrait avoir les sacrements qu’elle méritait, et que ma geôlière insistait pour qu’elle ait.

-Marvin soyez gentil et commencez les préparatifs pour enterrer Cassie. La jeune bien évidemment, annonçai-je en faisant un clin d’oeil à la templière.
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Alors que sa foi s’en venait renforcer à l’annonce faite par le Haut-Prêtre Martin, l’ascension de l’élu d’Étro à l’église du Sanctum, il ne fallut pas longtemps pour que germent les graines du doute dans l’esprit de Cassandra. En d’autres termes, il ne fallut qu’une phrase de la part de Matthew suite au parole de l’homme de foi pour que la garde fixe avec d’autant plus d’attention l’homme qu’elle avait eu pendant une partie de la matinée en vis-à-vis. Une partie de son coeur voulait croire ce que disait le prêtre, qu’un Primarque venait d’être révélé. Cependant, le changement brusque du ton de la part de l’innocent avait quelque chose d’étrange.

S’il était réellement la personne qu’il disait être, pourquoi ne pas en avoir parlée à la garde jusqu’ici. Pour qu’elles raisons avait-il blasphémé le culte de la Déesse, était-ce une façon d’éprouver les croyances que portait la jeune femme, qu’elle juge son propre fils comme un simple pécheur ? Tout cela n’était qu’une épreuve de la vie, un obstacle dressé par le Créateur afin de permettre aux braves de se dresser contre les injustices.

Elle voulait y croire ardemment, qu’il arrive justement maintenant pour faire émerger le groupuscule des ténèbres dans lesquelles il était tombé. Seulement, quelque chose clochait et elle était incapable de dire de quoi il s’agissait. Faisant claquer le bois de ses béquilles sur le sol de pierre, avançant jusqu’à la table d’interrogatoire pour s’arrêter à la hauteur du Haut-Prêtre sans pour autant quitter Matthew du regard.

- Si nous en venons à nous côtoyer au jour le jour, ayez au moins la politesse de me nommer autrement que par le diminutif de mon prénom. Ce sera Cassandra pour vous, et non Cassie.
- Pentaghast !

Le Haut-Prêtre se releva pour faire face à la garde, fronçant les sourcils à son attention.

- Vous devez le respect à votre Primarque, sa parole est celle d’Étro. Nous nous devons de les écouter et de suivre la voie qu’il tracera pour chacun d’entre nous.
- Certaines choses me portent à croire qu’il n’est pas celui qu’il prétend être. Il n’a aucunement fait mention de cela durant toute la durée de son interrogatoire, alors que cela lui aurait directement ouvert les portes vers la liberté.
- L’annonce d’une telle nouvelle était emprunt de suspicions, pourtant, je n’aurai jamais cru qu’elles sortiraient de votre bouche. Libérez-le immédiatement, nous avons désormais énormément de chose à faire et cela ne relève plus de la charge des Templiers.

Voulant défier un instant le membre du clergé, Cassandra changea son idée avant de tourner sur elle-même dans un soupir. Claudiquant jusqu’à la marche menant à la sortie des cachots, elle frappa sur celle-ci difficilement du bout de sa canne avant de porter de nouveau son regard sur la table situé dans le centre de la pièce. Maintenant qu’elle avait deux hommes d’église dans la pièce, elle n’avait plus rien à dire en rapport avec l’interrogatoire de Matthew. Et cela était plus que louche.

À quoi bon avoir tenu la jambe de la garde autant de temps pour que cela finisse de cette façon. Certes, l’enfant allait avoir droit à ses obsèques et hériter du repos qu’elle méritait. Seulement, quand était-il de sa tournée au travers des mondes, de son objectif qu’il s’évertuait à lui vendre il y a encore quelques instants ? Elle voulait croire, espérer que ça soit vrai. Seulement, ce qui venait d’être dit lui hurlait de faire attention à ce qui allait ressortir de cette pièce.

Le Sanctum venait de sortir d’un évènement des plus sombre de son existence et n’avait connu que peu de personne abritant la Lumière dans leur coeur, il ne fallait pas que cela se produise de nouveau.

Le grincement de la porte rappelait Cassandra à la raison, elle tourna rapidement son regard pour distinguait les traits familiers de Hubert. Hochant de la tête et pointant les menottes de Matthew, elle ordonna au Templier d’aller libérer le prisonnier. Peut-être était-ce la dernière chose qu’elle allait pouvoir ordonner de sa vie, elle ne devait pas oublier qu’elle avait quitté l’ordre. Malgré le fait que ses anciens collègues continuaient à faire appel à ses services, elle allait bientôt devoir quitter le domaine pour goûter au repos qu’elle méritait. Faire une croix sur tout cela, quand le temps et son Roi lui permettront.


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Alors.

J'ai lu votre rp au fur et à mesure de la parution des posts jusqu'à un certain point, aussi vais-je me permettre d'être assez global, puisqu'une partie de ma lecture remonte à il y a quelques semaines.

Mais donc, je découvre certains rps en ce moment même et sur ceux-ci, sur certaines choses qui me troublent un peu, je vais être plus précis.

La première chose qui m'a forcé à commencer mon commentaire avant d'avoir fini de lire l'entièreté du sujet, c'est ce que fait Matthew à un moment donné : Il prend la main de Cassandra. Et il parle. Longuement. Pour l'expérience, je vais me chronométrer le temps qu'il parle encore après qu'il lui ait pris la main.
17 secondes. 17 secondes et seulement après, au début de son rp, Cassandra enlève sa main.

Alors je n'incarne pas Cassandra mais j'ai lu son rp et visiblement, ça l'insupporte qu'il prenne sa main. Aussi devrais-je en déduire que Cassandra va retirer sa main au plus tôt. Malheureusement elle ne peut pas le faire. Pourquoi ? PArce que dans ton rp, Matthew, tu ne parles pas de Cassandra qui enlève sa main. Elle doit donc attendre la fin des 17 secondes, en toute logique.

Et ça coince, évidemment. Alors deux possibilités : Soit Matthew, tu as demandé à Cassandra par mp ce qu'il se passerait si tu prenais sa main dans ton rp. Pour savoir si elle allait directement la retirer. Je ne crois pas trop en cette hypothèse mais sait-on jamais.
Dans ce cas-ci, quel est le problème ? Mauvaise gestion des dialogues. C'est un discours mille fois trop long pour une réaction (enlever la main) qui aurait du être brusque. De ton côté, Cassandra, toujours dans l'hypothèse formulée, tu as mal géré ton personnage puisque visiblement, ça lui pose un gros problème qu'il prenne sa main mais... elle ne l'enlève qu'après 17 secondes (c'est long.)

Soit, deuxième possibilité, Matthew, tu n'as pas demandé à Cassandra ce que son personnage ferait si le tien prenait sa main. Je crois que c'est plutôt ça. Dans quel cas ton personnage a pris la main d'un autre, a parlé pendant 17 secondes, sans que tu ne décrives la réaction de Cassandra.

Dans ce cas-ci, tout coince. Ca m'a évidemment fait penser à un rp que j'avais fait avec Hazama, en Primus, où il m'a fait exactement la même chose, exactement.

Et je trouve que ce n'est absolument pas correct. Vous ne pouvez pas agir dans votre rp, longuement, sans laisser l'opportunité aux autres d'intervenir. Et si vous voulez agir longuement, bah pas de problème, demandez à votre partenaire de rp ce qu'il va faire précisément si votre personnage fait ceci. Ainsi, dans votre rp, vous pourrez décrire l'action de l'autre.

Cassandra n'est pas totalement exempt de torts puisque c'est votre rp à tous les deux et que de toutes façons, ça coince; Il fallait régler ça.

Alors !!

Cassandra fait une prière pour faire apparaître l'esprit de la jeune fille. Alors c'est une incantation et c'est ce genre de chose qu'il faut pour une invocation, donc dans l'idée, c'est super. Mais... de la lumière qui apparait ? Un genre de lumière divine qui obéit à ce que dit Cassandra pour illuminer le cadavre ?

Ici le problème est que tu exprimes clairement le fait que Etro permet/encourage le fait de communiquer avec le mort.

Je suis quasiment sûr que non.

Matthew va d'ailleurs souligner cette curiosité, très justement, dans sa réponse. Pour le coup, théoriquement c'est vrai qu'on peut voir ça comme de la nécromancie, au sens strict du terme; Mais quand tu parles de nécromancie, tu as déjà pas mal de connotation (une connotation occidentale)qui va avec ce mot. La communication avec les morts, dans le système, est plus du chamanisme. Maintenant, que Matthew considère que c'est de la nécromancie, pas de souci.

Mais oui de toutes façons, y a un problème. Pour moi, Etro ne favorise clairement pas ce genre de méthode. Je ne dis pas qu'elle est contre non plus mais je pense et suis quasiment sûr qu'elle ne permet pas ce genre de chose (dans le sens où elle n'en donne pas les capacités)

Et ton point de vue m'a à nouveau un peu dérangé dans ton rp juste après, Cassandra, dans la mesure où... je trouve les choses assez fausses. Genre la jeune fille qui disparait dans un sourire. Allez, franchement... J'imaginais Frodon Saquet à la fin du retour du roi, quand il se retourne vers Sam, Merri et Pipin pour leur adresser un sourire angelique avant de partir en bateau. un genre de sourire "maintenant je suis libre, je peux retrouver la paix."

Oui enfin... La petite vient de comprendre qu'elle était morte, sauvagement assassinée et la seule (je dis bien la seule, hein) raison pour laquelle elle a été appelée, c'est pour expliquer (et donc se souvenir) de sa propre mort violente. Ca n'a pas l'air d'être très salvateur comme expérience; Je suis plutôt du côté de Matthew dans ce cas-ci, pour moi la petite ne devrait pas être en extase.

Et y a un problème de point de vue évident. D'un côté Matthew décrit une petite fille paumée et ajoute : "-Voilà pourquoi il ne faut pas jouer avec la nécromancie,". Il dit que sa voix est chevrotante, elle bafouille, elle a un regard vide. Et là boum, post suivant, Cassandra décrit le sourire d'un ange et dira :

"Elle n’est revenue que pour porter un message ainsi qu’un sourire sincère sur votre visage, et cela, avant qu’elle ne retourne poursuivre son chemin dans les Lumières de la non-vie. "

Non dans les faits, elle est revenue parce que tu lui as demandé de le faire et avec absolument aucune intention de rendre un sourire à qui que ce soit.

Tu prêtes des intentions pures et splendides à la jeune fille... que Matthew avait décrite plus tôt "paumée, regard vide, voix chevrotante".

J'ai pas encore lu la réponse de Matthew mais je t'avoue que j'espère une réponse explosive et que je n'aimerais pas qu'il laisse couler. En fait, je trouve que la méthode est un peu douteuse, ici. Tu fais apparaître le fantôme, ok. Mais tu t'arrêtes là. Que vous vous soyez concertés ou pas, dans les faits, tu laisses à Matthew l'initiative dans la description du fantôme. Donc c'est lui qui donne le ton.

Et juste après, tu viens contre-dire ce qu'il a décrit.

Un peu plus tard, Matthew dit qu'il va faire la tournée des mondes avec le corps et... en lisant, j'ai réfléchi à pas mal de choses qui me semblaient bizarres mais c'est finalement Cassandra qui dit quelque chose d'assez intéressant :

"Le couplet sur la nécromancie énoncé il y a plusieurs minutes, par la personne désormais innocente, semblait désuet après ses dernières paroles."

Pour le coup, ça souligne un problème. En soi que le corps pourrisse, bah. Qu'il pourrisse dans ses bras ou ailleurs, en soi... Mais c'est vrai que Matthew est un peu bizarre sur le coup. Son discours est quand même un peu contradictoire dans la mesure où un corps devient en effet l'instrument de sa volonté.

Enfin ! J'ai fini.

C'est un rp très intéressant. Je dirais qu'il est fort bon mais qu'il a clairement quelques soucis, ici et là. Ceux que j'ai énoncés jusqu'ici pourraient tous être défendus par vous de manière "c'est comme ça que pense mon personnage, tu ne peux pas dire le contraire" mais je crois qu'à chaque fois, pour chacun d'eux, il y a une incohérence un peu flagrante.

Il est très intéressant parce qu'il est un débat, ou en tous cas un début de débat, assez intéressant sur la responsabilité, de manière générale. Et je trouve que les deux partis se tiennent assez bien. D'un côté comme de l'autre, avec vos styles respectifs, vous parvenez à émettre de solides arguments tout en étant roleplay. J'aurais personnellement aimé participer à cet rp, pas tellement pour cette idée de débat mais enfin.

Avant d'oublier, j'aimerais quand même dire certaines choses, souligner les quelques incohérences que j'ai trouvées. Je crois qu'ici, ce sera principalement des erreurs de ta part, Chen. Tu as de la chance, j'ai un sacré bout de commentaire à donner à Matthew sur un autre sujet, donc...

En lisant, je me suis posé pas mal de questions telles que :

- D'où Cassandra est la seule personne disposée à l'interroger ? Attends, juste... Pourquoi un templier tout à fait normal ne pourrait pas s'en occuper ? Pourquoi est-ce que ça doit forcément être un des plus réputés ? Ca n'a pas de sens pour moi.
Alors oui c'est un prétexte mais tu ne l'as pas très bien choisi, je trouve.

- Convoquer un haut-prêtre ? Ca n'a aucun sens. Convoquer un membre du clergé, ça passe déjà mieux même si ça pose problème. Au Sanctum, le Clergé a clairement autorité et... c'est aux autres de s'adapter si je puis dire... Mais alors un haut-prêtre ? Je vois pas pourquoi il fallait passer par un haut-prêtre.

Cassandra, de manière générale, j'ai trouvé tes rps fort bons. Ce qui m'a le plus plu, je pense, c'est le lexique. Tu utilises un vocabulaire assez précis et disons... clairement chargés de message. Je sens pas mal la religion dans ton texte, plus que son expérience militaire, c'est assez intéressant. Je pense par exemple à ce que Cassandra dit par rapport au libre-arbitre, très intéressant. C'est dommage, c'est encore... une notion profondément chrétienne mais soit ^^. Au moins on sent la religion. Tu te poses bien dans la discussion et ce que je trouve vraiment bien, c'est que tu donnes toujours beaucoup d'éléments de réponses à l'autre (de manière générale), je l'ai senti ici, avec toutefois une petite nuance.

Autant tu donnes des éléments de réponse, autant toi-même, tu réponds parfois de manière assez superficielle. Dans tes rps, là où tu aurais pu... avoir beaucoup de présence, tu en as parfois très peu. Pour le dire autrement, j'ai pas du tout ressenti que Cassandra menait l'interrogatoire. "Oui c'est le personnage de Matthew qui fait ça". Oui mais non, en fait j'ai eu l'impression que tu n'essayais pas vraiment.

Alors, Matthew, de manière générale. C'est très intéressant et c'est bien écrit. Ton personnage est très nuancé, ce qui le rend vraiment riche. Il est assez antipathique, difficile à aimer, ce qui est aussi un choix audacieux. Il reste néanmoins assez... classe, juste dans ce qu'il dit.

Pour moi il y a deux problèmes. Un qui n'a pas l'air d'être important mais qui l'est, et un qui est assez personnel, subjectif.

Commençons par le deuxième, ta manière d'écrire avec quelqu'un.

Je ne suis pas un grand fan de ta manière de répondre à un rp, dans la mesure où... Je vais expliquer par un exemple, ce sera plus clair.

Il y a deux manières de faire un rp, en gros.

Si monsieur patate écrit.

"Je lui ai dit :
"Je pense que je vais aller à la boulangerie"

Je regarde autour de moi.

"Il est quelle heure ?"


Tu peux répondre soit de cette manière :

"Je l'écoute me dire qu'il va aller à la boulangerie. Il me demande l'heure.

"Il est 8H00.""


Soit tu réponds de cette manière :

"Je l'écoute me dire qu'il va aller à la boulangerie.

"Ah et tu vas acheter du pain ou des croissants ?"

Il me demande l'heure

"Il est 8h00"

Donc en clair, dans le premier exemple, tout ce que dit ton personnage, il le dit quand Monsieur Patate a fini de parler.

Dans le deuxième exemple, ton personnage parle ponctuellement alors que Monsieur Patate n'a pas fini de parler (mais lorsqu'il prend des pauses dans son discours, par exemple)

Tu es plutôt du deuxième exemple. Je ne suis pas un grand fan. En fait, je l'ai fait longtemps et je comprends encore l'intérêt. En faisant ça, tu rends le dialogue plus spontané mais tu lui permets d'avancer quand même. L'ennui est que pour répondre à ça, je devrais... m'adapter et faire aussi un dialogue comme celui-là. Et du coup on a quatre dialogues en même temps, j'ai envie de dire.

Autre exemple. Imagine un seul rp dans lequel il y a toutes ces phrases et du texte entre, évidemment.

"Ca va ?"

"Il fait super chaud aujourd'hui !"

"Au fait, tu as vu Britanny ?"

"Je suis un peu malade."



Si je dois répondre à ça avec la même forme, je vais devoir répondre (toujours en imaginant qu’il y a du texte entre chaque phrase)

« Oui et toi ? »

« Ah ? Moi je trouve qu’il fait plutôt frais. »

« Non pas depuis cinq jours, pourquoi ? »

« C’est vrai ? Rien de grave j’espère. »

Et toi tu vas répondre…

« Bah non je suis malade. Je viens de te le dire. » (Ca a l’air de rien mais c’est une incohérence très probable avec cette formule.

« Je sais pas, peut-être le changement de température assez brusque. »

« Parce que je me demande ce qu’elle devient, elle m’appelle pas. »

« Ouais, une mauvaise grippe. »

Y a plein de problèmes. C’est lourd, on ne comprend plus à la fin à quoi répond chaque phrase et surtout… On a quatre dialogues en même temps.

Pour moi on peut le faire quand c’est court, spontané.

La deuxième chose qui me déplait un peu dans ton rp, Matthew, c’est qu’à l’instar d’Hazama que j’ai cité plus tôt, de Bernkastel et de plein d’autres (des membres que tu n’as pas connus), le fait est que ton personnage est… malgré tout, un manipulateur. Il joue avec les gens. C’est pas un problème, hein ^^. Mais ça induit une chose que je remarque dans cet rp : quoi qu’il se passe, ton personnage a l’air maître de la situation.

Il n’a l’air surpris par rien, pas même par un type qui lui dit qu’il est primarque. On dirait qu’il a tout prévu. Ce n’est pas le cas, je ne dis pas que tu prétends que ton personnage savait que ces choses arriveraient mais tu ne décris tellement pas la surprise, le doute, etc. que ton personnage a l’air de toujours avoir neuf coups à l’avance. C’est une manière de rp que je déteste. Alors évidemment j’ai pas détesté tes rps, au contraire, mais quand je ressens que ton personnage devrait au moins être surpris ou étonné et qu’il ne l’est pas, je n’aime pas ça.

J’ai aimé cet rp, l’ai trouvé très riche. Vous avez une bonne synergie, ça m’a plu.

Facile pour les deux : 11 xp, 110 munnies et 2 ps en symbiose.
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