Patientant depuis un quart d'heure, je jouais avec les trucs qu'il y avait sur son bureau. Y'avait une règle en fer, un rouleau de scotch, des feuilles... Tout un tas de conneries que tu pouvais retrouver sur tout les bureaux du monde finalement. J'avais une super idée de mise en scène. Le problème, c'est qu'il me fallait un putain de chat. Et c'était pas d'un Raido dont j'avais besoin, non... un vrai chat, pas une tarlouze en cosplay.
Alors, j'ai pris des feuilles, et j'en ai fait une boule bien ronde que j'ai entouré de scotch. J'ai continué mon œuvre en sculptant grossièrement une paire d'oreilles, un corps bien dodu et des petites pattounes toutes mignonnes. Finalement, j'ai assemblé le tout en vidant le rouleau de scotch et pouf, j'avais mon chat en papier.
Cette connerie m'avait pris bien vingt minutes. Si c'était un chat à usage unique, j'avais quand même voulu le faire aussi ressemblant que possible ! En plus avec le scotch il était... doux. Genre pas aussi doux qu'un vrai chat à longs poils, mais doux quand même. Je le posai sur le bureau et me mis à réfléchir. Je pouvais jeter un coup d’œil aux rapports, mais j'avais quand même la flemme de me lever. Faut dire que le gars se refusait rien ! Son siège était vachement confortable, il était moelleux mais pas trop. Un truc pensé pour pas se ruiner le dos à rester assis toute la journée quoi.
Alors que mon heure tournait, mon attention se porta sur un magnifique tube de colle liquide. Ça, c'était génial ! Je le pris dans une main et pris un stabilo posé là sur la table. C'était des stabilos trop cools ! Tu sais, c'était ceux avec des têtes de monstre derrière. Y'en avait un qui souriait, un qui pleurait, un qui faisait le malin, un autre qu'avait l'air complètement con...
Finalement, j'ai ouvert le tube de colle, j'en ai appliqué sur le côté du stabilo où y'avait pas de tête de bonhomme, et je l'ai collé à plat sur la table. J'ai fait pareil avec les autres. Je pouffais déjà en l'imaginant avoir besoin de son stabilo et pas piger pourquoi le truc était collé. Bah ! Ça lui apprendrait à arriver à la bourre !
Je savais pas comment il faisait pour vivre là dedans. Ni Death, ni les autres. Il faisait tout le temps nuit ! Impossible de savoir quand c'était le matin, quand c'était l'heure d'aller se coucher, quand c'était l'heure du repas... Non, sans déconner ça devait être chiant. Ils devaient tous être décalés. La Coalition de la loose. T'avais Death qui se levait à quinze heures, et t'avais deux bolosses qui attendaient leur mission en campant devant la porte du bureau.
Puis, je le sentis arriver. Il était pas loin, il approchait ! J'ai remis tout bien, comme je les avais trouvés, et j'ai pris mon chat en papier sur les genoux avant de retourner le fauteuil, dos à la porte. Je le sentais, il faisait les derniers pas pour arriver dans la pièce. La porte s'ouvrit, et je l'entendis faire quelques pas.
Je t'attendais, Death, dis-je en prenant une fois aussi grave que possible. L'heure est venue... Il est temps pour toi de mourir !
Sur ces mots, j'ai lentement fait se retourner le siège dans sa direction, mimant de caresser mon chat. Un peu comme tout les méchants des films, finalement.
Tu dois te demander qui je... merde, ma capuche !
Putain, j'avais complètement niqué mon effet ! J'avais oublié de mettre ma putain de capuche. Ça me cassait les couilles. J'avais tout préparé bien, et j'avais oublié LE détail important ! Putain de loser.
Ouais bon... j'suis venu te tenir au jus. Je t'en prie, assieds-toi, lui dis-je, accompagnant mon geste d'un sourire on ne peut plus amical, et d'un geste de la main.