« Death… »

Le mal pour le mal, c’est dans une malle que tu finiras… et quand j’aurais sorti les guitares, tu danseras la samba comme une garce. Monsieur fait le nerveux parce qu’il a tué une folle anorexique ?! Je ne respecte pas, n’importe qui aurait pu la tuer à condition de pouvoir l’approcher et c’était tout à fait à ma portée. Au moins, tuer Death demandera un vrai combat et un de ces quatre, je le lui offrirais. Je sais toujours quand me taire ou rien faire et pour l’instant c’est le cas… mais un jour, je ne m’arrêterais pas. Qu’il me teste, qu’il me rabaisse, ce fils de catin a et aura toujours une place spéciale dans mon cœur… après tout, à me traiter comme un merdeux, je peux bien me permettre d’en faire une figure paternelle.
Et mon dernier père, je l’ai tué froidement… mais je reconnais que niveau puissance, la marge se pose là.

Venant tout juste de recevoir mon dernier ordre de mission à la Ville d’Halloween, je ne digèrerais pas la manière dont m’a parlé Death… et j’ai encore moins digéré de lui répondre d’un humble hochement de tête. Humble mais pas modeste ni humilié même si je le ressens ainsi. Cette tafiolle a la même coupe que Vesper mais a bien raison quand il me dit de rester à ma place et actuellement, c’est à ses pieds. Partir sur un coup de tête sous l’impulsion de ma fierté mal placé ? Avec mes yeux de sans-cœur, je ne risque pas de me faire accueillir dans un groupe ou un monde… peut-être le Consulat et si j’ai de la passion, j’ai pas le talent. Mercenaire ? Ouais, s’ils ne découvrent pas que j’ai vendu mon cul à la Coalition Noire… mais je finirais errant ou dans un trou. C’est foutu, je suis piégé dans ce groupe et reste à la botte de ce connard.
Traversant la forêt, ma clef en main, je frappais rageusement les arbres en grinçant des dents… et saignant les écorces, j’ai attendu de m’être complètement calmé avant de sortir de la forêt.

Vingt à quarante minutes plus tard.

« Une demi-heure ? Ça marche. »

En attendant, j’allais m’entrainer… ni physiquement, ni mentalement… mais j’allais exploiter ma haine, désormais froide, pour appeler à moi mon premier sans-cœur. En pleine introspection, j’ai réalisé à quel point ma situation était pathétique… et j’ai alors hurlé de toutes mes forces à m’en déchirer la gorge ! Rouvrant les yeux, exténués par mon cri, j’ai vu que ma rage avait appelé à moi… une rhapsodie bleue. J’étais plutôt fier de moi, j’avoue ! Le premier sans-cœur de ma vie que j’invoque par mes propres moyens sans avoir à acheter une sphère d’invocation. On est loin de la horde de sans-cœur que pouvait déployer la princesse mais c’est un début. Mon vieux maitre m’avait dit que pour invoquer un sans-cœur, il fallait lui donner un peu de sa lumière et qu’à chaque invocation, on en donne un peu plus. La magie des ténèbres corrompt le cœur, réveille la lumière du cœur jusqu’à la rendre brûlante et amplifie l’obscurité comme un froid. Là, avec ce petit sans-cœur… je n’ai rien sentit dans mon cœur sinon qu’un peu de ma lumière avait… tout simplement disparu.

Puis la sale bestiole m’a lancé un glacier, gelant mon épaule armée dans un bloc de glace et ayant instinctivement voulu frapper de ma main désarmée, je n’ai pas réussi à le toucher. Me débattant pour briser la glace, j’y suis finalement arrivé pour me faire geler la jambe… et s’éloignant de moi, je brisais in extremis les blocs de glaces que le sans-cœur envoyait sur moi. Parvenant finalement à libérer ma jambe, j’étais couvert de givres et bridé dans mes mouvements. En fait, je pourrais le tuer d’un sort mais je veux… le dominer et pour ça, je dois lui imposer ma volonté : ça commence par lui faire face et le regarder dans les yeux. Ne m’agitant plus, je restais calme et ne m’excitait que pour esquiver ses sorts… marquant de brusques accélérations pour en revenir de suite à ma démarche habituelle. La démarche longue, lente et fluide d’un requin… déjà, la rhapsodie bleue restait à sa place en s’éloignant nerveusement dès que j’étais trop proche.
Pas à pas, je l’ai mené à se cogner contre un mur et glissant jusqu’à lui, j’ai attrapé son ‘ cou ‘ pour le plaquer au mur, lui offrant mon regard le plus intense. Lentement, j’ai desserré l’emprise et ait claqué des doigts pour ensuite lui dire d’aller à ma gauche.

Il l’a fait sans que je cesse un seul instant de le regarder et lui… semblait presque fuir mon regard…

« Bouge pas… »

Mais il a bougé et je l’ai assassiné d’un coup de clef qui le comprima au sol, le faisant exploser en particules ténébreuses. Un début passable... mais un début.