Ça faisait trop longtemps que je chauffais les chaises du Centurio et que je faisais de gros trous dans les reserves de rhum. Il fallait que je me bouge, que je fasse un peu d'exercice, mais... un simple coup d’œil vers l'extérieur m'en ôtait toute envie. Dehors, la Shinra était partout et nous mettait des bâtons dans les roues. Moi, j'étais là, au Centurio, j'avais rien demandé à personne. Je commençais à me demander si je ne ferais pas mieux de tout plaquer et de me barrer un jour, comme ça, sans prévenir.
Alaric, Elesis, et les autres, eux, avaient l'air de plutôt bien tenir le coup. Je savais pas comment ils faisaient, peut-être parce qu'ils n'étaient pas d'un naturel négatif. Des gens travaillaient dur, puis mourraient. Pourquoi ? Parce que la Shinra, la Coalition, ou simplement les ténèbres le décidaient. Nous n'étions qu'un pion sur un échiquier vraisemblablement trop grand pour nous. Trop de choses nous dépassaient, même si l'on ne voulait pas y croire. Ou alors c'était juste moi qui était perdu.
Je repensais un instant à ma vie d'avant, entre deux gorgées de rhum. Les rondes, le château, les uniformes royaux, la camaraderie... Finalement, ce n'était pas si différent, alors pourquoi n'arrivais-je pas à me dire que tout allait bien? Même pour moi, j'étais un mystère.
Elesis se joignit à ma table et posa un ordre de mission sur la table. Elle plongea son regard dans le mien, et prit une mine moralisatrice. Oui, Elesis, je sais que je ne fous rien, je sais que je pourris mon sang d'alcool chaque jour qui passe, je sais que je ne sers à rien au Centurio dans cet état, je ne le sais que trop bien ; je ne compte plus les fois où tu m'as tenu ce discours.
Le Raven que je connaissais se sentait beaucoup plus concerné que ça !
Elle reprit la feuille de papier, et comme les vingt dernières fois, s'éloigna de moi, dépitée.
Pardonne-moi. J'aimerais avoir l'envie de venir, mais je n'en ai plus la force.
Oh, crois-moi que tu vas la retrouver la force !
Une main me saisit par le col et me leva d'un coup. Je reconnus Alaric. Il me tendait mon arme.
Aujourd'hui, tu viens. Tu verras, tu me remercieras plus tard. Ce sera juste nous trois, toi, moi, et Elesis.
Je fermais les yeux un court instant et soupirai. Je posais mon regard sur le sol avant de le relever et de prendre mon arme.
Bien ! Sage décision ! Allez, elle nous attend dehors.
Nous sortîmes du Centurio. L'air marin était toujours aussi puant. Ça pouvait presque m'en donner la nausée. Je ne me fis pas attendre pour prendre la direction de la station Shinra la plus proche. A l'intérieur, l'air était beaucoup plus respirable. C'était neutre, presque antiseptique. Je m'en foutais, je voulais juste monter au plus vite dans un vaisseau pour qu'on en finisse. Et justement, le notre partait incessamment sous peu. Nous montâmes, direction le Nouveau Monde.
Nous prîmes une banquette, les portes se refermèrent et le vaisseau décolla. J'avais la tête contre la vitre, je regardais les mondes au loin défiler. J'imaginai les vies qui dépendaient des superpuissances qu'étaient les autres groupes. Pour certains, ils la leur confiait sans frémir, ils avaient confiance. C'était absurde.
Bon, tu comptes décrocher un sourire, ou on va se taper ta tête de con toute la journée ?
Fous-moi la paix.
Il a raison. Profites de sortir un peu ! Peut-être que le Nouveau Monde te changera les idées.
Ouais ! Super ! dis-je, applaudissant. J'ai tellement hâte de construire une route ! Merde, les gars, je vous présente mes excuses, je n'aurais pas dû me comporter de la sorte ! Désolé d'avoir tiré la gueule autant de temps. Maintenant que je sais ce qu'on va faire, je me sens carrément mieux. Une route quoi !
Pas la peine d'être aussi sarcastique. On s'inquiète juste pour toi.
Ouais. Bah c'est pas la peine, je vais bien.
Si tu le dis.
Le reste du voyage se passa en silence. La vaisseau fit plusieurs arrêts avant de nous déposer au Nouveau Monde. Bien évidemment, comme pour nous rappeler que la Shinra était toute puissante, nous dûmes rajouter un extra pour payer la course.
Nous voilà qui étions livrés à nous même. Alaric me montra la direction à prendre pour trouver la route. Apparemment, des hommes nous attendaient là-bas. C'était tant mieux, je ne me voyais décidément pas prendre une pelle et un râteau. Encore moins avec un bras comme le mien.
Nous prîmes la route donc. Elesis et Alaric discutaient de tout et de rien. Je ne pouvais pas leur en vouloir. D'après l'ordre de mission, notre tâche constituait plus en une protection des ouvriers. Les indiens et la faune locale pouvaient s'avérer assez coriaces. Et justement...
Nous nous arrêtâmes. Des feuillages bougeaient. Quelqu'un n'était pas loin. Je déclipsais mon arme de derrière mon dos et me mis en position de combat.
Si il y a quelqu'un, je te conseille de sortir de ta cachette.
Aucune réaction, le buisson s'étant calmé.
Je vais compter jusqu'à trois. Un... Deux... Trois...
Je tendis mon bras vers l'avant et ma paume robotique s'illumina. Des flammes apparurent et grossirent peu à peu. Lorsque mon sort atteignit une taille respectable, je le lançais sur le buisson. Il explosa en une gerbe de flammes et une silhouette d'homme, partiellement nu, s'en échappa. Il courut et se jeta au sol pour éteindre les flammes qui léchaient sa chair. Une manœuvre bien inefficace puisque la silhouette cessa rapidement de se débattre, dégageant simplement une délicate odeur de chair calcinée.
Bordel, qu'est-ce que tu fous ?
Je l'ai prévenu...
Et là, comble du comble, Alaric serra son poing et le leva avant de me l'abattre en plein dans la figure. La force du coup me fit tourner la tête sur le côté.
Ils ne parlent pas notre langue, t'es con ou quoi ?
Peut-être que ce détail était l'un de ceux à fournir à un mec qu'est pas sorti de Port Royal depuis un bail ? Desserres ton poing, j'ai pas envie de jouer.
Il me regarda un instant. Son regard changea du tout au tout. De la colère, il passa à de la tristesse. Putain, j'avais merdé, c'est vrai. J'étais peut-être un peu trop sec avec eux, ils s'inquiétaient pour moi et je ne mettais pas du mien.
Désolé.
Ouais, avançons.
Nous ne nous étalâmes pas plus sur cet incident. Moi, je commençais à regretter mon acte. Finalement, je pouvais maudire les grandes puissances, dans le cas présent, c'était moi la grande puissance et cet indien le martyr. L'espace d'une seconde je n'avais pas mieux valu que la Shinra. J'étais le roi des cons.
Une petite heure de marche plus tard, nous rencontrions les ouvriers. Ceux-ci avaient déjà bien avancé les travaux. Ils nous saluèrent et nous expliquèrent davantage notre mission. La zone par laquelle la route devait passer contenait une tanière de dingos. Les ouvriers n'étant pas rassurés à l'idée de traverser la zone, ils nous demandèrent de faire place nette. Il fallait les comprendre, les dingos étaient vraiment des saloperies. Ils n'attaquaient qu'en meute, et s'assuraient pour ne laisser aucune chance à leur victime. Ils étaient de vrais prédateurs en somme.
Nous quittâmes donc le groupe d'ouvriers et nous rapprochâmes de la position présumée de la tanière. Nous enjambâmes toute sortes d'obstacles ; les fougères, les ronces et les arbres morts qui s'étendaient à perte de vue, n'aidaient pas à la progression. Puis bien vite, nous entendîmes le bruit d'un hurlement. Nous qui croyions tomber sur les dingos, c'étaient les dingos qui allaient nous tomber dessus. Une silhouette se dessinait au loin, devant nous, puis une autre un peu plus tard sur le côté, jusqu'à ce que nous nous aperçûmes que nous étions encerclés.
Je crois qu'on va pas y couper. Préparez vous. Et... Elesis ? Essaie de pas cramer toute la forêt.
Ce n'est pas moi le pyromane, Raven, gardes tes conseils pour toi.
Nous dégainâmes tous trois nos épées et les brandîmes devant nous. Les dingos restèrent à une certaine distance de nous, mieux que de chercher une faille, ils s'amusaient. Ces bestioles prenaient un malin plaisir à traquer et tuer leurs proies, et m'était d'avis qu'ils nous voyaient déjà en pièces dans leurs gamelles.
La situation n'évolua qu'au bout d'une ou deux minutes de mise en respect. L'un d'eux dût perdre patience et se jeta sur nous. Alors seulement à ce moment là, les autres se ruèrent sur nous en un assaut groupé. Je donnais un coup tranchant devant moi, à l'horizontale, avant d'attraper un second dingo à l'aide de ma main robotique. Je le serrai pour lui éclater les côtes avant de le jeter au sol.
Alaric et Elesis semblaient bien se débrouiller de leur côté. Il y avait cependant de plus en plus de dingos du côté d'Elesis. S'ils croyaient trouver une faille de son côtés, ils allaient vite être déçus. Elle se mit à réciter une incantation et passa sa main sur son arme pour l'embraser.
Qui est le pyromane maintenant ? dis-je d'un ton taquin.
T'es chiant.
Le combat continua, de plus en plus de dingos venaient. Ce n'était plus à une tanière que nous avions à faire mais à une véritable meute. Nos fenêtres d'attaque devenaient de plus en plus restreintes et pourtant, il ne nous fallait faiblir aucunement.
L'un d'eux réussit à m'approcher sans que je ne le remarque. Il me saisit le mollet par le biais de ses crocs, ce qui accapara mon attention l'espace d'une petite seconde. Une petite seconde suffisante pour créer une occasion pour l'un de ses congénères. Je n'eus à peine le temps de planter le dingo à mes pieds et de relever la tête que j'avais déjà un gros plan sur un autre. Mes réflexes me dictèrent de lui asséner un coup de tête.
Raven ! On échange !
Une demi-seconde pour réagir, Alaric voulait échanger nos places, il ne s'en sortait plus. Il s'accroupit et prit ma place pendant que je sautais par dessus-lui. Effectivement, il restait quelques dingos.
Quelques coups d'épées et de poing plus tard, le dernier dingo prenait la fuite. Je m'apprêtais à partir à sa poursuite lorsqu'Elesis m'attrapa par le poignet. Je tournais la tête vers elle et vis que ses yeux étaient empreints d'une aura ardente. Elle murmurait quelques phrases incompréhensibles, et lorsque l'aura disparut, nous pouvions voir le dingo au loin s'embraser et s'écrouler au sol.
Euh... Depuis quand tu sais faire ça ?
C'est ça de rester à se défoncer la gueule au Centurio, t'es plus à jour mec, me répondit Alaric avec une frappe dans le dos. T'en as pas perdu finalement, c'est bon de te revoir en action.
C'est vrai que ça commençait à dater. Bon, j'imagine que la mission est finie ?
Ouais. On repasse avertir les ouvriers que la menace dingo est écartée, et on s'casse. T'sais quoi, j'te paye même un verre en rentrant.
Si tu me l'offres...
Nous reprîmes le chemin en sens inverse, mîmes les ouvriers au courant, et reprîmes la route du centurio. C'est vrai que finalement, sortir m'avait fait du bien. Il fallait que je me bouge, boire sans arrêt ne me mènerait à rien.
Lun 21 Nov 2016 - 17:52Alaric, Elesis, et les autres, eux, avaient l'air de plutôt bien tenir le coup. Je savais pas comment ils faisaient, peut-être parce qu'ils n'étaient pas d'un naturel négatif. Des gens travaillaient dur, puis mourraient. Pourquoi ? Parce que la Shinra, la Coalition, ou simplement les ténèbres le décidaient. Nous n'étions qu'un pion sur un échiquier vraisemblablement trop grand pour nous. Trop de choses nous dépassaient, même si l'on ne voulait pas y croire. Ou alors c'était juste moi qui était perdu.
Je repensais un instant à ma vie d'avant, entre deux gorgées de rhum. Les rondes, le château, les uniformes royaux, la camaraderie... Finalement, ce n'était pas si différent, alors pourquoi n'arrivais-je pas à me dire que tout allait bien? Même pour moi, j'étais un mystère.
Elesis se joignit à ma table et posa un ordre de mission sur la table. Elle plongea son regard dans le mien, et prit une mine moralisatrice. Oui, Elesis, je sais que je ne fous rien, je sais que je pourris mon sang d'alcool chaque jour qui passe, je sais que je ne sers à rien au Centurio dans cet état, je ne le sais que trop bien ; je ne compte plus les fois où tu m'as tenu ce discours.
Le Raven que je connaissais se sentait beaucoup plus concerné que ça !
Elle reprit la feuille de papier, et comme les vingt dernières fois, s'éloigna de moi, dépitée.
Pardonne-moi. J'aimerais avoir l'envie de venir, mais je n'en ai plus la force.
Oh, crois-moi que tu vas la retrouver la force !
Une main me saisit par le col et me leva d'un coup. Je reconnus Alaric. Il me tendait mon arme.
Aujourd'hui, tu viens. Tu verras, tu me remercieras plus tard. Ce sera juste nous trois, toi, moi, et Elesis.
Je fermais les yeux un court instant et soupirai. Je posais mon regard sur le sol avant de le relever et de prendre mon arme.
Bien ! Sage décision ! Allez, elle nous attend dehors.
Nous sortîmes du Centurio. L'air marin était toujours aussi puant. Ça pouvait presque m'en donner la nausée. Je ne me fis pas attendre pour prendre la direction de la station Shinra la plus proche. A l'intérieur, l'air était beaucoup plus respirable. C'était neutre, presque antiseptique. Je m'en foutais, je voulais juste monter au plus vite dans un vaisseau pour qu'on en finisse. Et justement, le notre partait incessamment sous peu. Nous montâmes, direction le Nouveau Monde.
Nous prîmes une banquette, les portes se refermèrent et le vaisseau décolla. J'avais la tête contre la vitre, je regardais les mondes au loin défiler. J'imaginai les vies qui dépendaient des superpuissances qu'étaient les autres groupes. Pour certains, ils la leur confiait sans frémir, ils avaient confiance. C'était absurde.
Bon, tu comptes décrocher un sourire, ou on va se taper ta tête de con toute la journée ?
Fous-moi la paix.
Il a raison. Profites de sortir un peu ! Peut-être que le Nouveau Monde te changera les idées.
Ouais ! Super ! dis-je, applaudissant. J'ai tellement hâte de construire une route ! Merde, les gars, je vous présente mes excuses, je n'aurais pas dû me comporter de la sorte ! Désolé d'avoir tiré la gueule autant de temps. Maintenant que je sais ce qu'on va faire, je me sens carrément mieux. Une route quoi !
Pas la peine d'être aussi sarcastique. On s'inquiète juste pour toi.
Ouais. Bah c'est pas la peine, je vais bien.
Si tu le dis.
Le reste du voyage se passa en silence. La vaisseau fit plusieurs arrêts avant de nous déposer au Nouveau Monde. Bien évidemment, comme pour nous rappeler que la Shinra était toute puissante, nous dûmes rajouter un extra pour payer la course.
Nous voilà qui étions livrés à nous même. Alaric me montra la direction à prendre pour trouver la route. Apparemment, des hommes nous attendaient là-bas. C'était tant mieux, je ne me voyais décidément pas prendre une pelle et un râteau. Encore moins avec un bras comme le mien.
Nous prîmes la route donc. Elesis et Alaric discutaient de tout et de rien. Je ne pouvais pas leur en vouloir. D'après l'ordre de mission, notre tâche constituait plus en une protection des ouvriers. Les indiens et la faune locale pouvaient s'avérer assez coriaces. Et justement...
Nous nous arrêtâmes. Des feuillages bougeaient. Quelqu'un n'était pas loin. Je déclipsais mon arme de derrière mon dos et me mis en position de combat.
Si il y a quelqu'un, je te conseille de sortir de ta cachette.
Aucune réaction, le buisson s'étant calmé.
Je vais compter jusqu'à trois. Un... Deux... Trois...
Je tendis mon bras vers l'avant et ma paume robotique s'illumina. Des flammes apparurent et grossirent peu à peu. Lorsque mon sort atteignit une taille respectable, je le lançais sur le buisson. Il explosa en une gerbe de flammes et une silhouette d'homme, partiellement nu, s'en échappa. Il courut et se jeta au sol pour éteindre les flammes qui léchaient sa chair. Une manœuvre bien inefficace puisque la silhouette cessa rapidement de se débattre, dégageant simplement une délicate odeur de chair calcinée.
Bordel, qu'est-ce que tu fous ?
Je l'ai prévenu...
Et là, comble du comble, Alaric serra son poing et le leva avant de me l'abattre en plein dans la figure. La force du coup me fit tourner la tête sur le côté.
Ils ne parlent pas notre langue, t'es con ou quoi ?
Peut-être que ce détail était l'un de ceux à fournir à un mec qu'est pas sorti de Port Royal depuis un bail ? Desserres ton poing, j'ai pas envie de jouer.
Il me regarda un instant. Son regard changea du tout au tout. De la colère, il passa à de la tristesse. Putain, j'avais merdé, c'est vrai. J'étais peut-être un peu trop sec avec eux, ils s'inquiétaient pour moi et je ne mettais pas du mien.
Désolé.
Ouais, avançons.
Nous ne nous étalâmes pas plus sur cet incident. Moi, je commençais à regretter mon acte. Finalement, je pouvais maudire les grandes puissances, dans le cas présent, c'était moi la grande puissance et cet indien le martyr. L'espace d'une seconde je n'avais pas mieux valu que la Shinra. J'étais le roi des cons.
Une petite heure de marche plus tard, nous rencontrions les ouvriers. Ceux-ci avaient déjà bien avancé les travaux. Ils nous saluèrent et nous expliquèrent davantage notre mission. La zone par laquelle la route devait passer contenait une tanière de dingos. Les ouvriers n'étant pas rassurés à l'idée de traverser la zone, ils nous demandèrent de faire place nette. Il fallait les comprendre, les dingos étaient vraiment des saloperies. Ils n'attaquaient qu'en meute, et s'assuraient pour ne laisser aucune chance à leur victime. Ils étaient de vrais prédateurs en somme.
Nous quittâmes donc le groupe d'ouvriers et nous rapprochâmes de la position présumée de la tanière. Nous enjambâmes toute sortes d'obstacles ; les fougères, les ronces et les arbres morts qui s'étendaient à perte de vue, n'aidaient pas à la progression. Puis bien vite, nous entendîmes le bruit d'un hurlement. Nous qui croyions tomber sur les dingos, c'étaient les dingos qui allaient nous tomber dessus. Une silhouette se dessinait au loin, devant nous, puis une autre un peu plus tard sur le côté, jusqu'à ce que nous nous aperçûmes que nous étions encerclés.
Je crois qu'on va pas y couper. Préparez vous. Et... Elesis ? Essaie de pas cramer toute la forêt.
Ce n'est pas moi le pyromane, Raven, gardes tes conseils pour toi.
Nous dégainâmes tous trois nos épées et les brandîmes devant nous. Les dingos restèrent à une certaine distance de nous, mieux que de chercher une faille, ils s'amusaient. Ces bestioles prenaient un malin plaisir à traquer et tuer leurs proies, et m'était d'avis qu'ils nous voyaient déjà en pièces dans leurs gamelles.
La situation n'évolua qu'au bout d'une ou deux minutes de mise en respect. L'un d'eux dût perdre patience et se jeta sur nous. Alors seulement à ce moment là, les autres se ruèrent sur nous en un assaut groupé. Je donnais un coup tranchant devant moi, à l'horizontale, avant d'attraper un second dingo à l'aide de ma main robotique. Je le serrai pour lui éclater les côtes avant de le jeter au sol.
Alaric et Elesis semblaient bien se débrouiller de leur côté. Il y avait cependant de plus en plus de dingos du côté d'Elesis. S'ils croyaient trouver une faille de son côtés, ils allaient vite être déçus. Elle se mit à réciter une incantation et passa sa main sur son arme pour l'embraser.
Qui est le pyromane maintenant ? dis-je d'un ton taquin.
T'es chiant.
Le combat continua, de plus en plus de dingos venaient. Ce n'était plus à une tanière que nous avions à faire mais à une véritable meute. Nos fenêtres d'attaque devenaient de plus en plus restreintes et pourtant, il ne nous fallait faiblir aucunement.
L'un d'eux réussit à m'approcher sans que je ne le remarque. Il me saisit le mollet par le biais de ses crocs, ce qui accapara mon attention l'espace d'une petite seconde. Une petite seconde suffisante pour créer une occasion pour l'un de ses congénères. Je n'eus à peine le temps de planter le dingo à mes pieds et de relever la tête que j'avais déjà un gros plan sur un autre. Mes réflexes me dictèrent de lui asséner un coup de tête.
Raven ! On échange !
Une demi-seconde pour réagir, Alaric voulait échanger nos places, il ne s'en sortait plus. Il s'accroupit et prit ma place pendant que je sautais par dessus-lui. Effectivement, il restait quelques dingos.
Quelques coups d'épées et de poing plus tard, le dernier dingo prenait la fuite. Je m'apprêtais à partir à sa poursuite lorsqu'Elesis m'attrapa par le poignet. Je tournais la tête vers elle et vis que ses yeux étaient empreints d'une aura ardente. Elle murmurait quelques phrases incompréhensibles, et lorsque l'aura disparut, nous pouvions voir le dingo au loin s'embraser et s'écrouler au sol.
Euh... Depuis quand tu sais faire ça ?
C'est ça de rester à se défoncer la gueule au Centurio, t'es plus à jour mec, me répondit Alaric avec une frappe dans le dos. T'en as pas perdu finalement, c'est bon de te revoir en action.
C'est vrai que ça commençait à dater. Bon, j'imagine que la mission est finie ?
Ouais. On repasse avertir les ouvriers que la menace dingo est écartée, et on s'casse. T'sais quoi, j'te paye même un verre en rentrant.
Si tu me l'offres...
Nous reprîmes le chemin en sens inverse, mîmes les ouvriers au courant, et reprîmes la route du centurio. C'est vrai que finalement, sortir m'avait fait du bien. Il fallait que je me bouge, boire sans arrêt ne me mènerait à rien.
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