Une clépée, un bouclier, et un crochet font la course Szp8Une clépée, un bouclier, et un crochet font la course 4kdkUne clépée, un bouclier, et un crochet font la course 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Dire qu’il était en colère était un euphémisme. Killian avait dépassé le stade de la fureur depuis longtemps – depuis son réveil à vrai dire. Ce sale gosse avait tenté de le tuer avec son attaque fracassante ! Il avait tourné le dos aux deux énergumènes avec qui il voyageait – kidnappé de force – et tentait de ne pas écouter le blond massacré chaque chanson qu’il semblait adoré pour combler le silence qui s’était installé parmi le trio.

Le pirate fut soulagé lorsque le vaisseau du môme se posa. Il en sortit avec les deux autres et inspira profondément l’air chaud d’Agrabah. Cette ville lui plaisait, et il n’y avait rien de mieux pour poursuivre leur recherche. En attendant que ses alliés le rejoignent, il fit quelques pas vers la ville, observant le soleil couchant coloré les habitations en pierre d’une magnifique teinte orangée. Il vit les habitants qui rentraient chez eux d’un pas tranquille, mais aussi son vieil informateur vendeur d’herbe Elias de Kelliwic'h qui remballait son stand. Un sourire sadique éclaira son visage au souvenir douloureux de leur dernière rencontre. Devait-il lui rendre une petite visite ?


-Salut marchand !

-Je suis fermé, revenez demain, répliqua-t-il abruptement sans se retourner.

-Oh mais ça tombe bien. Je ne venais pas pour tes herbes mon bon ami, dit-il en le forçant à se retourner en appuyant son crochet sur son épaule.

Son interlocuteur pâlit dans l’instant, et faillit appeler au secours. Plus rapide que lui, le Capitaine Crochet lui glissa sa main meurtrière et légendaire sous la gorge, la pointe en fer appuyée sur sa pomme d’Adam. Son sourire s’élargit encore tandis qu’il fit un signe de tête à son allié d’infortune de rejoindre le vaisseau. Elias pourrait sûrement les renseigner sur les disparitions d’enfants, ce qui leur éviterait de courir à droite et à gauche.

Cela l’arrangeait grandement car depuis l’attaque de Roxas, et malgré ses soins, l’imposteur ne se sentait pas bien. Il gardait son bras droit le plus près possible de son corps et évitait de l’utiliser. Il avait aussi l’impression que chaque respiration lui déchirait les poumons et qu’à tout moment il allait cracher du sang. Pourtant, vu la puissance de l’inconscient, il se doutait bien qu’il imaginait toutes ces choses, qu’elles n’étaient en réalité que des douleurs fantômes. Mais le savoir et dépasser cette peur étaient deux choses complètement différentes.

Lorsque les deux hommes arrivèrent aux vaisseaux, le paladin et le keybladeur les attendaient tous les deux, enfin prêt à se mettre à la poursuite des pauvres gosses enlevés. Le brun jaugeait un instant son sauveur – et potentiel futur assassin – et il devait avouer qu’il était ravi de la tournure qu’avait pris les événements – maintenant qu’il était calmé et qu’il pouvait passer ses nerfs sur Elias. Le fait qu’un lumineux comme lui soit prêt à sacrifier un compagnon de route à la moindre occasion en disait long sur lui, et sur ce qu’il pouvait être prêt à accepter. En revanche, il ne pouvait pas en dire autant de la fomme qui l’avait certes aidé à survivre à l’attaque grâce à ses prières – du moins il le supposait – mais qui était trop fanatique pour adhérer à son projet. C’était dommage et il devrait faire attention en le présentant au petit.


-Mates, je vous présente Elias. Il va se faire une joie de nous dire tout ce qu’il sait sur les événements de ces derniers jours.
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Tout le monde état vivant, c'était déjà une bonne chose. En plus l'élimination du premier sans-cœur était un succès, quoi de mieux ? En excluant la musique et le vaisseau et bien entendu, la destination. Fabri ne se souvenait déjà plus que vaguement de la liste des mondes où l'équipe devaient se rendre, il préféré rester silencieux alors que Roxas commençait à chanter et que le pirate se réveillait. En même temps, qui aurait pu dormir alors que la voix de l'autre blondasse se battait avec celle de la chanson dans une horreur que ses tympans subissaient avec une résolution froide.

Ouais nan en fait valait mieux pas qu'il se ramène au Sanctum, y'aurait des problèmes de tapage nocturne et il ne se voyait pas hurler aux soldats d'artillerie d'arrêter de croire que les hurlements étaient dus à une attaque de sans cœur et qu'il ne fallait pas tirer partout. La pensée le fit sourire, et même si la chanson était affreuse, c'était quand même mieux que les vaisseaux de la Shin-Ra à la propreté douteuse. Bon la destination, après avoir tiré à la courte-paille (mais les stylos étaient sensiblement de la même taille), voté (un vote blanc, un pour la Fourmilière et un autre pour un trou noir) ; le consensus fut posé pour Agrabah. Bon. Fallait bien y passer  à un moment où un autre hein, c'était juste le temps de buter un sans-cœur et de se tirer.

A l’atterrissage, le pirate partit immédiatement dans le dédale de ruelles qui s'étendait hors de la gare. Ouais bein, tant mieux pour lui. S'il savait où aller. C'était tout de même surprenant, parce que Fabri n'avait jamais vraiment entendu parler de pirates à Agrabah. A part la bibliothèque aux inscriptions bizarres et au démon-chouette flippant, il n'en connaissait pas vraiment grand chose.

Il allait bien d'ailleurs, le démon ? Ça faisait quoi, au moins trois ans qu'il était venu là. L'endroit n'avait que peu changé ; dans des tons ocres alors que  le soleil déclinait, la chaleur était presque insoutenable. Boh, à part lire des bouquins et bouffer des rongeurs, ce démon ne devait pas faire grand chose de ses journées. Il aurait bien aimé retourner lui parler. C'était à ajouter sur sa liste de choses à faire.

« Bon bein il a l'air de savoir quoi faire, personnellement si je peux gratter une ou deux minutes de plus à l'ombre je dis pas. Je sais pas si t'as déjà vu le Domaine Enchanté, mais quand il fait 20° on appelle ça une crise climatique. »

Résolument collé contre la paroi du vaisseau, à l'abri du soleil, Fabri attendit le retour du pirate avec Roxas. Il revint après seulement quelques minutes ; il n'avait pas du errer bien longtemps et avait du aller droit au but. En fait, il revenait avec quelqu'un. Un type entre deux âges, au physique ordinaire à l'exception de son regard incroyablement mauvais, ou plutôt maussade peut-être. Elias, donc, selon le pirate, et de toute évidence, il était au courant de ce qui avait bien pu se passer ces derniers jours dans le monde.

« En quoi il peut être fiable ? On dirait un vendeur de casseroles. » soupira le paladin.

« Excusez-moi ? Vous n'avez pas la moitié de mes titres ni de ma connaissance !  J'aurais bien voulu vous donner des renseignements de bonne grâce mais je ne suis pas sûr que ça soit d'une quelconque aide à des... des rustres sans cervelle ! »

Bon bein merde.

« On a juste besoin de savoir si tu as vu des sans-cœur dans le périmètre, des sans-cœur qui s'intéresseraient particulièrement à enlever les enfants qui se sont retrouvés seuls suite à la disparition de leurs mères. »

« Évidemment on s'adresse toujours au grand Elias de Kelliwic'h pour poser des questions ! Et qu'est-ce que j'y gagne moi ? Je désire un salaire ! Ou du moins une indemnité pour le déplacement et l'aide apportée ! »

Fabri regarda le type avec incrédulité, puis lança le même regard au Capitaine. Il s'adressa ensuite à Roxas, plus proche.

« J'ai dix balles dans ma poche hors de question que j'en file une partie pour payer ce machin, t'as pas une idée là ? »
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Je soupirais. Putain, maintenant fallait payer un pauvre connard sorti du fin fond du trou du cul d'Agrabah. Il en était évidemment hors de question. J'étais là pour faire bonne figure, pas pour enrichir un... un quoi d'ailleurs ? Alors quand le Fabri m'a demandé si j'avais une idée, j'ai hoché la tête et je leur ai dit de me laisser cinq minutes avec lui.

Écoutes mon p'tit pote. D'habitude j'suis pas trop trop chiant. Mais là, je passe une bonne journée de merde. Donc tu seras gentil mon chou, tu vas pas nous rendre la tâche plus compliqué, vu ?

Il me regarda un instant, de haut en bas, avant de me répondre.

Excuse-moi, mais... J'ai les informations, pas toi. Donc si tu les veux, il va falloir y mettre de ta poche. C'est tout.

J'ai décroché mon regard, j'ai regardé vite fait sur le côté et j'ai soupiré.

T'as pas l'air de comprendre. Tu me donnes les infos maintenant, point barre. Y'a pas de marché à passer ou quoi, j'suis pas d'Agrabah moi. Je veux un truc, tu me le donnes, me fais pas chier.

Et là, il s'est mit à rire genre « ahah, bande de nazes, vous allez devoir payer, vous êtes des merdes ». Et si y'a bien un truc qui m'emmerde, c'est qu'on se foute de ma gueule. Alors c'est parti tout seul, j'y ai mis un gros pain dans sa gueule pour le faire arrêter de ricaner. C'est parti tellement vite qu'il à rien compris sur le coup. Il m'a regardé avec ses yeux grands ouverts genre « Ah mais il déconne pas lui ! ». Bah non, je déconnais pas.

Bon le problème, c'est qu'il est possible qu'il y ai eu une autre volée de pains. C'était pas nécessaire mais ça faisait du bien. Un peu groggy, il s'est étalé sur le sol et je l'ai ramassé en le tirant par les fringues, un peu comme on chope un détritus sur un trottoir. Je l'ai ramené à Crochet et je l'ai laissé tomber à ses pieds
.

Il est à toi. Je suis sûr qu'il sera ravi de nous dire tout ce qu'il sait !

Les yeux fermés, la langue sortie, trainant sur le sable...  Il avait pas l'air dans un bon état, d'autant plus que des ecchymoses commençaient à se former sur certains endroits de son visage.

Faut juste attendre qu'il se réveille, ça devrait pas mettre plus d'une heure. Du coup... bah je reviens, je vais me chercher un kebab, je commence à avoir la dalle.

Mission accomplie. J'allais avoir quelques minutes pour moi, et pendant ce temps là, ils récolteraient les informations dont nous avions besoin.

Allez, faut que j'trouve un kebab dans ce merdier, maintenant.
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Killian n’en revenait pas de l’audace dont faisait soudain preuve Elias. Était-ce parce qu’il avait reconnu en Fabrizio un paladin, un homme de foi qui ne ferait pas de mal à autrui ? Pensait-il que Roxas en tant que membre de la lumière le protègerait de lui – si c’était le cas, c’était bien mal connaître ce meurtrier en puissance ! - et de tout danger dans un futur proche ? Probablement. Mais cette attitude ne lui plaisait pas du tout. Il préférait quand le vendeur d’herbe se conduisait en couard bien docile et silencieux… sauf pour répondre à ses questions.

Le pirate lâcha un grognement lorsque la fomme proposa de payer cette raclure contre des informations dont ils avaient besoin – surtout pour qu’il ne se fatigue pas à courir partout. Il secoua la tête mais laissa ses deux compagnons gérer les choses. Et grand bien lui en fit puisque quelques secondes plus tard, un sourire complice vint éclairer ses lèvres lorsque le blondinet leur demander un peu d’espace. Il prit l’incarnation de la vertu avec lui, et s’éloigna d’une bonne dizaine de mètres.


-Tu sais mates, je ne connais pas grand-chose à tout ton charabia religieux, commença-t-il. Mais quand tu as une lavette comme Elias face à toi, un brin de violence et de menace délie davantage la langue, et surtout plus vite, que de l’or ou des promesses, finit-il en lui donnant une tape dans le dos avec son crochet.

Le brun n’eut pas le temps de parler davantage que le héros inter-universel revint en traînant le corps inconscient de leur informateur, salement amoché. Il n’aurait pas souhaité être à la place du marchand. Toutefois, cette expérience lui montrait que Roxas serait bien son homme, et il en était plus que ravi. Ce dernier ne resta en revanche pas suffisamment longtemps pour qu’il le prenne à parti et se lança à la recherche de son prochain repas – ou sa prochaine victime loin de témoins.


-Bon… Qu’est-ce qu’on f…

Un cri l’interrompit brusquement. Le Capitaine Crochet vit, au coin de la ruelle opposée à la direction qu’avait prise le puissant maréchal, le gamin qu’il avait blessé de son crochet lors de son dernier séjour. Il courrait dans leur direction, le regard en panique, les larmes coulant sur son visage. Cependant, avant que le duo n’ait eu la chance de réagir, un cercueil se referma sur lui, étouffant un nouveau cri de terreur.

L’imposteur observa leur nouvel adversaire, regrettant l’absence du plus puissant de ses protecteurs. Il s’agissait d’un cercueil, où se trouvait dessiné le symbole des sans-coeur, sur lequel se trouvait un bulbe rose possédant des yeux d’un jaune envoûtant. À la base de ce bulbe prenait naissance quatre pattes végétales dont les extrémités étaient des pinces qui lui semblèrent rétractables. Il déglutît difficilement, et serra davantage son bras contre son corps pour masquer les tremblements de peur qui commençaient à le prendre. Il n’était pas prêt à se battre. Pas encore, pas de nouveau.

L’étonnement remplaça rapidement la peur lorsque leur ennemi s’enfuit – et plutôt rapidement au vu de sa taille imposante. N’y aurait-il donc pas de combat ? L’homme tenta de cacher la pointe de soulagement qui l’avait envahi, puis il se lança à la poursuite de l’être ténébreux avec le paladin. Il fut surpris de voir la vitesse de son allié, malgré le poids de son armure. Et encore plus par son endurance lorsque très vite, il sentit venir un point de côté lui tirailler les flancs. Soufflant comme un bœuf, il tenta tant bien que mal de ne pas se laisser distancer, mais il voyait de plus en plus l’homme de foi prendre de l’avance. Puis vint le moment où il dut reprendre son souffle, plié en deux, tout en sueur, les jambes flageolantes.


-Con… contin… nue sans m… moi…

La légende vivante ne fut pas certain que Fabrizio l’entendit, mais il ne s’en soucia pas. Il s’appuie contre le mur de la maison contre laquelle il se trouvait, et s’assit, juste pour quelques minutes. Il n’était pas un combattant, il n’était pas un coureur. Et voilà qu’il devait enchaîner après un combat qui l’avait épuisé et vidé de toutes ses forces par une course contre un monstre… qui ne manquerait pas de s’enchaîner par un autre combat. Qu’est-ce qui lui avait pris de s’engager dans cette entreprise ?

Killian avait besoin d’or. Il en avait besoin pour prendre le contrôle du Pays Imaginaire, pour devenir le plus puissant des pirates que le monde ait jamais connu. Et une fois que ce serait chose faite, il pourrait s’attaquer à ce monstre de Death, à celui qui avait tué sa femme et son enfant à venir. Voilà pourquoi il s’y était engagé. Voilà pourquoi il se devait de tenir bon. Néanmoins, il n’était pas sûr d’en avoir la force.


-Bloody hell… Jura-t-il en se relevant péniblement et en reprenant sa course d’un pas plus mesuré.
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Charabia religieux ? C'était du préjugé de haute volée. Il avait même pas parlé d'Etro, enfin, pas depuis au moins vingt minutes. Fabri s'en retournait vers une question bête : est-ce que tous les autres mondes (comprenez ; tous sauf les deux dans lesquels il avait vécu jusqu'à maintenant) possédaient un culte, une croyance ? Le culte d'Etro était fondamentalement différent de celui de Dieu et de tous ses saints, évidemment. Une différence de valeurs, de vue de la divinité. Fabri voyait tout ça avec un recul qui le mettait toujours un tant soit peu à l'écart, et il aurait beau essayer de se rapprocher au maximum, il y avait toujours une crainte de traîtrise. Est-ce que la Déesse allait se tourner vers d'autres alors qu'il n'aurait plus assez d'utilité pour elle ? Est-ce qu'elle allait regarder ses chevaliers mourir en restant bras croisés ? Ce n'était pas une idée à laquelle il aimait penser. C'était pas une idée à laquelle il aimait penser du tout.

« Si tu utilises la violence comme ton premier atout c'est foutu d'avance. Le mec devant toi va se rendre compte que t'as rien d'autre dans le ventre et t'auras aucune crédibilité. Y'a aucune religion là dedans, si tu lui plante ton crochet en travers de la tronche ct'un peu comme si tu lui disais direct que t'en es déjà à ta dernière option, tu vois le genre ? »

Il avait dit ça avant de voir Roxas traîner le corps du marchand.

« 'fin bon apparemment vous savez que taper donc pourquoi je me fatigue. T'as intérêt à nous ramener à bouffer aussi !»

Roxas parti, le silence s'installa pour quelques secondes où tout ce qu'il y eut a faire fut observer l'étrangeté des bâtiments et s'interroger sur quoi faire du marchand qui pouvait très bien être reconverti sur le champ en tapis de sol. Fort heureusement, ce moment ne dura pas longtemps. Car ils n'eurent même pas à questionner le marchand de tapis pour que le coupable tant recherché ne se pointe immédiatement. Faisant preuve d'un manque de grâce typique des sans-cœur, il avala un gamin, droit devant leurs yeux. Fabri regarda la scène, stupéfait. Il n'avait pas eu le temps d'esquisser ne serait qu'un seul geste. La créature vint, avala le gamin qui était venu courir dans leur direction, puis repartit, probablement en quête d'autres. Une injure dont le sujet était la vie sexuelle de la mère du sans-cœur fut la seule chose qu'il parvint à formuler avant de regarder le Capitaine à ses côtés et, après un signe de tête, partir à la poursuite de la créature.

Roxas les retrouverait, pour l'instant ce qui comptait c'était de ne pas se faire distancer. Il partit en courant en direction des ruelles, dans la direction générale du sans-cœur. Son désavantage notoire était qu'il ne connaissait d'Agrabah que les vieilles ruines au milieu du désert, et il ne s'était pointé dans la ville même que pour acheter un chameau. Chameau depuis décédé. Penser à ça ne le ferait pas retrouver son chemin. Son avantage était peut-être qu'il ne portait pas son armure complète et qu'il pouvait courir plus vite que s'il avait eu l'idée de se trimballer avec un pavois de vingt kilos. Bonne idée du jour, donc.

Toujours était-il que progresser dans les rues était un calvaire ; étroites et loin d'être droites, elles n'offraient que peu de directions à suivre, et s'il se souvenait de la direction que le sans-cœur avait prise, il ne le voyait déjà plus et c'était quelque chose qui n'augurait rien de bon. De larges pans de tissus obscurcissaient le ciel, afin de gagner un peu d'ombre sur le soleil déclinant. Ce semblait être un des combats de ce monde ; la lutte de la vie contre un éternel ennemi, représenté par cet astre ardent qui déversait beaucoup trop de chaleur sur les lieux. Certaines rues étaient couvertes, les maisons, les rues étaient sèches et bouillantes, même à cette heure alors que le soleil offrait beaucoup plus d'ombre. Peu de bois, peu d'eau. Seul le palais et ses arbres faisait office de miroir d'une haute société, semblait-il.

Il avisa une échelle et grimpa, pour accéder aux toits plats, où un semblant de vie s'était aussi installé. Des nattes couvertes de fruits et d'épices laissés là à sécher patientaient dans la fournaise, et le chemin était libre. L'air n'en était pas moins chaud, mais il y avait moyen d'avancer. Fabri regarda derrière-lui, vers le bas, sur le rebord du toit. Son cœur battait fort, son souffle était court. Mais il se savait encore capable de plus, et lança un sort de soin au Capitaine après avoir sifflé dans sa direction pour l'avertir de sa présence. Il lui fit signe de grimper avant de reprendre sa course.

Comme de juste, réduire la distance entre lui et le sans-cœur en prenant le chemin des toits était beaucoup plus simple ; plats et rapprochés les uns des autres, ils offraient un terrain idéal pour une poursuite. Fabrizio n'eut qu'à courir et sauter à chaque rebord de mur, utilisant une glissade aérienne bien placée, se rétablissant adroitement dans la plupart des cas, sinon un peu lourdement. C'était nettement plus simple que les éternelles et immenses tours du Domaine Enchanté.  
Son bouclier était resté près du vaisseau, il n'aurait fait que le ralentir. C'était un mal nécessaire, avait-il rapidement jugé.

Non, en fait il n'avait pas réfléchi et c'était idiot de sa part. C'était trop tard pour y repenser avec plus qu'un vague regret, pas de temps à perdre.

Il arrivait à la portée de la créature, et utilisa un double saut pour espérer se rapprocher le plus possible. Son but ; la garder sur place. Il ne pourrait pas résister longtemps à un combat sérieux avec son incroyable échappée légèrement stupide tout juste terminée. Dégainant son épée, il frappa la créature, un coup simple, peut-être le plus simple qu'il connaissait. Peut-être même le premier qu'il n'eut jamais appris tant son universalité n'était plus à prouver. Il utilisa tout son élan pour s'assurer de la force du coup, et abattit son épée sur la créature, pour briser son élan à elle, et ainsi l'arrêter. Et aussi, espérer attirer son attention le temps que ses alliés ne reviennent. Crochet avait trouvé l'informateur, et Roxas avait tâché de lui tirer les vers du nez, mais et lui, qu'avait-il fait ? Il était pour le moment quelqu'un qui n'avait pas particulièrement brillé par son intellect, et sa foi était la seule chose que ses alliés semblaient reconnaître. C'était cette pointe d'orgueil qui le marquait céans, et son échappée était tant et si bien pour sauver ce gosse prisonnier de cet affreux sans-cœur -qui était vraiment une horreur visuelle- qu'une preuve de son entière capacité à effectuer des actions aidant le groupe, le faisant avancer. Bordel, je suis pas un incapable, pensait-il en jaugeant le sans-cœur.
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C'était un vrai jeu de piste, et je priais pour ne pas perdre de vue la seule que j'avais. Je déambulais dans les rues d'Agrabah en espérant ne pas me faire distancer. Mais je le savais, le temps pressait ! Si je ne me dépêchais pas, c'était foutu, tout le travail d'aujourd'hui tomberait à l'eau.

Au détour d'une rue, je l'aperçus au loin, il était là, immobile, je savais pas trop ce qu'il foutait d'ailleurs. Il était figé devant l'entrée, le regard sûrement porté vers l'intérieur du bâtiment. Quelques pas dans sa direction me permirent de voir qu'il regardait ce qui semblait être sa vitrine.

Je fis quelques autres pas pour me rapprocher davantage, jusqu'à arriver à ses côtés. Au début il ne bougeait pas, je me demandais s'il m'avait remarqué. Puis finalement il m'accorda un regard et m'invita à entrer.


Alors, qu'est-ce que je te sers ?

Ben... Un Kebab avec des frites s'teuplait. Et une boisson, genre un coca citron si t'as.

Salade, tomates, oignons ?

Evidemment !

Sauce ?

Ah putain, j'avais faim, pas envie de réfléchir. Mais c'était là un élément vital du kebab. La sauce blanche, c'était un classique. Une touche de fraîcheur non négligeable vu la chaleur qu'il faisait ici, mais beaucoup de kebab n'en possédaient pas d'assez bonne. Tantôt on pouvait les confondre avec du plâtre, je ne pensais pas prendre le risque.

La sauce samurai, elle, était une valeur sûre. Elle apportait ce qu'il fallait de piquant au sandwich. Ça me paraissait être un bon choix, mais par le passé, j'en avais abusé. Non pas que je m'étais retrouvé avec un ulcère ou quoi, non, mais je m'étais habitué à son goût relevé, par conséquent, je ne ressentait plus l'effet désiré de cette sauce.

Je fus sortis de mes pensées par un geste de la main du cuistot. Il attendait ma réponse. Fichtre, je devais me dépêcher. Il me montra une sauce du bout du doigt, dessus était inscrit la mention « Cheesy ». Il me demanda de tendre mon doigt, et y déposa une noisette que je ne tarda pas à porter à ma bouche.

Dieu que c'était dégueulasse. Je ne prendrai pas celle-ci.

Ne restaient que les sauces harissa, andalouse, ketchup, et barbecue. L'harissa ne me tentait pas vraiment, si j'aimais les goûts relevés, je n'aimais pas chopper la chiasse. Cela aurait été un handicap certain pour la mission d'aujourd'hui. J'étais tenté de prendre Andalouse, le ketchup étant, à l'instar de la sauce blanche, un classique, mais je n'avais pas envie d'un repas banal, je voulais casser la routine. Quant a la sauce Barbecue.... Non, ça n'irait pas.


Andalouse.

C'est pas trop tôt ! Tu peux prendre ta boisson et t'installer.

Il tapa dans ses mains, fit volte-face, s'attela à mon repas et je le remerciai d'un signe de tête. « C'est pas trop tôt » ? Si je te donnais trente secondes pour choisir entre ta femme et ta fille, tu choisirais en dix ? Connard.

Quelques minutes passèrent. Je l'observais trancher la viande en de fines lamelles. Il avait le coup de main, c'était sûr. Les chutes de viande n'étaient ni trop fines, ni trop épaisses. C'était là le secret d'un bon kebab, c'est quand la viande est d'une épaisseur parfaite que la marinade s'exprime le mieux en bouche. J'en salivais.

Il garnît le pain avant de le poser sur une plaque pour faire réchauffer le tout. L'odeur qui s'en dégageait me faisait perdre mes moyens. C'était une lutte intérieure pour ne pas me lever et le prendre dès maintenant. Mais comme tout bon vin, il fallait savoir laisser le kebab prendre du goût au fil des secondes.

Lorsque tout fut prêt, je le vis le poser délicatement dans une assiette. Aucun pan de sa garniture ne sauta hors du pain lors de cette opération. Professionnel jusqu'au bout. Juste après, il se retourna et sembla déposer dans l'assiette une généreuse poignée de frites. Je ne le voyais pas faire, mais comme il était courant de le dire, la suggestion était d'autant plus excitante.

Il se retourna à nouveau et fit quelques pas pour venir me déposer l'assiette. Il était fier de sa création, et je pouvais dès lors assurer qu'il pouvait l'être. Il me regarda dans les yeux et me souhaita un bon appétit. Je le regardais à nouveau, avec un regard de connaisseur.


Merci !

Mais, bien sûr, tout était trop beau. Lorsque je posai les yeux sur l'assiette, je vis avec stupeur que cet empoté avait déposé la sauce SUR les frites, et non pas à côté. Idiot ! Il allait rester cette seule frite embourbée dans la sauce, celle que l'on ne sait saisir sans se salir les doigts. Cette même sauce qui, même après s'être essuyé continue de rendre ton doigt graisseux. Putain d'ascenseur émotionnel.

Je croquais dans mon kebab, mais je ne ressentis rien. Toute l'excitation s'était envolée d'un coup. Le repas me semblait bien fade, il n'y avait plus aucun plaisir. Tant de travail gâché, c'était révoltant. Est-ce qu'un consul chierait sur sa sculpture juste après l'avoir achevée ? Hm, c'était une question débile, certains de ces débiles contemporains appelleraient cela une « performance ».

Il me restait une moitié de kebab quand je me suis levé pour régler le repas. Je demandai au cuistot s'il pouvait me faire un doggy bag, et il me répondit par l'affirmative. Je lui tendis mes munnies et quittai l'établissement.

Dur rappel à la réalité. Il allait maintenant falloir que je retrouve ces deux gros cons.

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Killian avait cessé de courir depuis quelques minutes déjà. Il avait perdu la trace du paladin après que celui-ci ait décidé de faire un petit parkour sur les toits – en l’ayant sifflé au passage. Il devait admettre qu’une vue en hauteur à Agrabah permettait très certainement pour une personne agile de suivre – ou d’échapper à – quelqu’un très facilement. Mais il ne faisait pas partie de cette catégorie de personnes aussi dût-il se contenter des recherches au sol qui s’avéraient particulièrement infructueuses.

Le Capitaine Crochet tourna au coin d’un bâtiment, et emprunta une énième ruelle avant de finalement s’avouer vaincu. Il s’était perdu, et ne pourrait pas retrouver son chemin seul. Il regrettait que le marchand d’herbe ne soit pas avec lui à cet instant pour lui permettre de retrouver son chemin vers le vaisseau. Il regrettait également de s’être autant épuisé et de n’avoir pas suffisamment récupérer de force. S’il pouvait invoquer des créatures, il aurait eu mille et une façon de retrouver l’homme de foi. Néanmoins, il n’avait plus aucune ressource à sa disposition maintenant. Il ne lui restait plus qu’à espérer qu’une fois que Fabrizio ait repérer le sans-coeur, ce dernier fasse suffisamment de bruit pour qu’il puisse le rejoindre – s’il n’était déjà pas trop loin.

Observant les alentours, le pirate vit une charrette vide à laquelle il manquait une roue. Avec un soupir résigner, il s’avança jusqu’à elle, et s’installa à l’intérieur aussi confortablement qu’il put, prenant garde toutefois à ne pas s’appuyer du côté droit, de crainte que son bras ne le fasse souffrir. Les minutes passèrent sans qu’il n’entende rien. Et ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes. Ce n’était pas bon signe. Il ne pouvait pas s’endormir ici, en zone inconnu. Mais il ne pouvait pas non plus continuer à errer indéfiniment dans cette ville tout en espérant entendre les bruits d’un combat auquel il ne souhaitait absolument pas participer.


-Bloody hell, bailla-t-il tout bas.

Sans même s’en rendre compte, le brun sombra dans le sommeil. Jouer les héros, être brave, courir après les monstres… tout ça était de trop pour lui. Son subconscient pensa la même chose car il lui envoya des visions cauchemardesques. Il se revoyait du temps où il était simple paysan, devenir chevalier du roi et affronter un dragon. Il s’imaginait pourfendre la bête qui se divisait alors en d’horribles araignées, serpents et scorpions. Incapable de faire face au nombre, il mourrait alors, piqué, mordu et empoisonné, dévoré. Cependant, ce ne fut pas la fin de son songe. Celui-ci se poursuivit lorsque son âme fut envoyé aux enfers pour y être jugé de tous ses péchés commis durant sa vie terrestre. Incapable de se défendre, de justifier sa vie – qu’il imaginait exemplaire en étant un héros, en ayant pourfendu un dragon – il était condamné à une éternité de souffrance. Ses bourreaux l’obligèrent à voir sa femme et son enfant se faire assassiner encore et encore, de diverses manières, sans qu’il ne puisse rien y faire. Ainsi, sa punition devenait la leur aussi. Ses crimes devenaient les leurs également.

L’imposteur se réveilla en sursaut, couvert de sueur. Un cri l’avait sorti de ce mauvais rêve, et il en remerciait la personne qui l’avait poussé – du moins jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il s’agissait de lui-même. Passant sa main sur son visage, il constata que cette dernière tremblait violemment. Était-ce un songe prophétique ? Sa femme et son enfant souffraient-ils à cause de ce qu’il faisait ? De ce qu’il projetait de faire ? Non. Non, il perdait l’esprit, c’était impossible. Ils n’avaient jamais rien fait qui méritaient d’être punis, et aucune force ne punirait des innocents pour l’atteindre… si ?

Secouant la tête, la légende vivante se releva. Il était temps pour lui de reprendre la chasse après cette pause qui n’avait que trop durée – enfin il l’imaginait. Sortant son arme à feu qu’il serra de toutes ses forces, il leva le canon vers le ciel, le doigt crispé sur la détente. Il souffla une fois. Puis une deuxième fois. Et une troisième fois. Lorsqu’il sentit la tension et l’angoisse qui l’avaient envahis depuis son combat contre le premier sans-coeur légèrement s’estomper, il sut qu’il était prêt à recevoir le contre-coup du tir. Son doigt appuya sur la gachette, et le coup partit immédiatement, aussi bruyant et puissant que le tonnerre de Zeus.


-J’espère qu’ils me localiseront… ou j’ai gâché une balle pour rien.
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Il n'avait pas vraiment eu besoin d'attirer l'attention du sans-cœur plus que de raison. Vu qu'il était seul face à lui. Non il ne s'était pas attendu à beaucoup de monde ; mais l'obscurité gagnante aidant, la place était déserte. Ses alliés n'étaient pas là non plus, mais ils finiraient par venir, songeait Fabri. C'était ainsi qu'il avait engagé le combat à proprement parler.

Il avait atterri sur le dos du sans-cœur, qui eut tôt fait de le désarçonner. Sa soudaine audace ne fut récompensée que par une frayeur qui le calma immédiatement et le mit au courant de son état. La fatigue et la chaleur de cette fin de journée n’arrangeait pas son cas. Une trop courte nuit, le dépaysement peut-être, avaient eu raison de sa plénitude physique. Pour le dire en quelques mots ; il restait sur la défensive, et jaugeait son adversaire plutôt que de retenter quelque chose de stupide. Il avait passé l'âge des attaques soudaines, Fluctuat Nec Mergitur, ma gueule, va en enfer. Tout ce genre de choses.

Le souffle court, il garda ses deux yeux sur le sans-cœur. Quatre pattes vertes, une grande gueule peu regardable ressemblant à un bourgeon difforme au dessus d'un cercueil. La description s'arrêta là, car pendant un moment, l'esprit de Fabri fut focalisé sur une question bête ; qui décidait à quoi ressemblait un sans-cœur ? S'il s'avérait que c'était les ténèbres, et bien les ténèbres avaient des goûts de merde, voilà.

Ramené à la réalité et cherchant à voir d'où allait venir le prochain coup de la créature, il la regarda. Ses quatre pattes bougeaient aléatoirement, faisant se déplacer la créature rapidement. Bientôt, elle frappa de nouveau, d'un coup puissant que le jeune homme parvint à éviter de justesse.

Il ne lui fallut pas longtemps pour réaliser que la créature était démesurément forte. Et trop rapide. Trop pour qu'il puisse s'en charger seul, du moins. Mais il attendrait ; ses alliés n'allaient pas vraiment tarder. Crochet devait le suivre, et Roxas réapparaîtrait quand il voudrait avec son putain de kebab. Tout allait se passer comme prévu, et Fabri restait rassuré pour le moment.

Lame au clair, à une éventuelle attaque, il frappa l'ennemi à son tour. Des coups simples et sans ambiguïté vraiment ; tout ce qu'il cherchait à faire c'était abattre la créature. Une frappe éclair termina son enchaînement, alors qu'il évita une attaque et retournant à la charge.

Erratiques, ses mouvements étaient en plus de ça ralentis par son souffle court. Il s'était projeté déjà quelques coups au delà du présent ; et ne vit pas venir un des coups de la créature qui l'envoya dans le décor. A proprement parler. Le coup l'envoya rouler dans le sable et terminer sa course dans un tas de pots et de caisses qui se brisèrent dans un grand bruit.

Et ce fut le silence. Accompagné du bruit intempestif de bris de poterie alors que Fabrizio tentait tant bien que mal de se redresser. Cherchant son arme, l'esprit dans le vague, il ne put que constater sa démise la plus totale. Ses cheveux tombaient sur ses épaules, trempés du sang qui coulait d'une profonde entaille à sa tempe. Porter une armure de paladin complète aurait été ridicule dans une mission qui consistait à se trimballer de monde en monde pour crever de sans-cœur ; et bein s'il pouvait porter son armure complète à l'heure qu'il était, il n'aurait probablement pas été dans une situation de ce genre, merci bien.  

Il se redressa tant bien que mal, et son cœur bondit dans sa poitrine à l'entente d'un coup de feu. Au moins il avait toujours son cœur, c'était déjà ça.

Il n'avait pas le temps de s'apitoyer sur son sort ; ses alliés était les seuls à posséder des armes à feu, il en état presque sûr. Peut-être que le Capitaine avait encore fait preuve de sa chance légendaire et était tombé quelque part. Peut-être Elias l'avait attrapé et tabassé et jeté dans un puits ! Il avait pas le temps de s'occuper de ça !

Se concentrant, utilisant ce qu'il lui restait de sens commun, il parvint à se calmer. Son esprit fut vide l'espace d'un instant, le temps pour lui de parvenir à l'invocation qu'il souhaitait. A vrai dire, la seule qu'il connaissait.

Une forme inconnue mais pourtant familière entra dans son champ de vision, et il baissa les yeux afin de la regarder.

Il s'agissait d'un chat au pelage sombre et aux yeux illuminés des dernières lueurs du soleil. Il le regardait. De taille modeste, comme tous les chats, il fut prompt laisser échapper un miaulement aigu et à lui tourner le dos avant de partir dans un course folle au travers du dédale des ruelles. Le greffier louche qu'il avait invoqué lui était particulier. C'était un recours auquel il n'avait jamais pensé, et, peut-être étais-ce juste une idée folle au demeurant incertain. Mais dans l'immédiat c'était bien la seule chose qu'il pouvait faire. Le chat trouverait l'allié le plus proche. D'un esprit commun, il savait qui chercher.

Fabrizio, quant à lui, se résigna et leva les yeux face au sans-cœur. Il allait devoir gagner du temps. Avisant son épée sur les dalles de la place, il reprit confiance. Il avait déjà un plan.


Dernière édition par Fabrizio Valeri le Jeu 24 Nov 2016 - 23:33, édité 2 fois
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Un coup de feu retentit en ville. Allons bon, c'était quoi ça encore ? Un braquage ? Un règlement de comptes ? Putain, quand est-ce qu'on allait avoir trente petites secondes de calme ? Toujours le doggy bag à la main, je me dirigeais vers le bruit qui avait résonné dans toute la ville.

Mes pas m'amenèrent devant le pirate qui se tenait près d'une charrette. Qu'est-ce qu'il foutait là lui ? Je m'approchais de lui, et lui fis un signe de la main. Il avait... pris une sieste ? Et Fabrizio alors ? Il était où ?


Mec, je te rappelle qu'on est en mission, c'est pas le cirque mimille hein. On a pas vraiment le temps de prendre une pause.

Si eux non plus foutaient rien, on était pas sortis du sable. Rien que l'idée de devoir connecter deux neurones pour retrouver le Paladin me faisait chier au plus haut point.

Il est où le Fabri ? Il t'as planté là ou il t'as semé ?

Les deux cas étaient possibles finalement. L'homme en face de moi, qui se pensait sûrement grand pirate n'était qu'une loque incapable de se défaire de trois sans cœurs. Pas étonnant que le gars du Sanctum en ait eu marre et qu'il ait voulu se la jouer solo. Putain, ça restait pas malin. Il allait peut-être se faire charcuter. On avait un sans cœur sur les bras, on avait pas besoin d'un second.

Puis, le temps s'est arrêté. Tout se figea en un instant. Je sentis quelque chose, quelque chose de félin. Raido ? Ici ? Oh putain, de bordel de merde, je savais que c'était la trève, mais sérieux... Si y'avait un truc qui pouvait me pourrir davantage ma journée, c'était lui.

Un rapide jet de regard sur une petite boule de poils me soulagea. Il ne s'agissait là que d'un potichat tout meugnon meugnon. Je m'accroupis et le pris dans mes bras, commençant à lui gratouiller le ventre. Il me regarda quelques instants genre « Mec, stop, s'teuplait.... c'est gênant » puis il finit par ronronner de plus en plus fort et a masser de l'air avec ses pattes.


C'est qui le potichat ? Il est mignon le potichat ? Bien sûr qu'il est mignon ! T'as une maison ? Tu t'es perdu ? Tu veux des frites ?

Il était cool ce chat putain, et j'aurais bien aimé le garder mais... en me concentrant deux secondes, je sentis qu'il puait l'énergie symbiotique. C'était donc une invocation. Je ne pris pas la peine d'en informer le pirate et reposais le chat à terre. Si c'était une invocation et qu'il était venu nous trouver, c'est forcément que ça venait de Fabrizio.

Emmène-nous à ton maître !

Je me retournais un instant vers Crochet et m'assurais qu'il comprenne tout.

Bon... Me demande pas pourquoi, on va suivre ce chat. Il va nous amener au Paladin. Et si on croise une charrette sur la route, j'te jure que si tu te caches dedans je te sors et je te botte le cul. On a du taff.

Et c'est comme ça qu'alors qu'on devait sauver des mamans, on s'était retrouvés à courir après un chat dans une ville qui sentait le couscous.



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Une odeur de pomme de terre et de mouton attira l’attention de Killian bien avant qu’il ne vit ou n’entendit Roxas. Ce dernier avait réussit à trouver son kebab et ne s’était pas gêné pour ramener les restes. Restes qui rappelaient à son bon souvenir le fait qu’il n’avait pas mangé depuis de trop nombreuses heures. Peut-être qu’il aurait dû accompagné le héros de la lumière au lieu de jouer lui-même aux apprentis justiciers ? Après tout, le paladin était là pour prendre les choses en main et sauver les marmots.

Sauf que ce n’était pas du goût du blondinet. Celui-ci avait remarqué la poussière sur son manteau et la terre sur le bas de son pantalon car il lui fit une remarque sur sa sieste imprévue. Grimaçant intérieurement, le pirate afficha son plus beau sourire et s’apprêta à répliquer avant d’être  interrompu par la seconde remarque de son interlocuteur qui était d’une incroyable perspicacité. La lumière cultivait des assassins détectives ou il était unique en son genre ? Que ce soit l’un ou l’autre, les Turk avaient du soucis à se faire.


-Bloody hell, si ce n’est pas madame Irma, ironisa-t-il. Le religieux est bien plus rapide qu’il n’y paraît, et surtout plus endurant. Il a pris la voie des airs tandis que je m’occupe du sol et ce dédale dans lequel nous sommes a eu raison de moi mate.

Un miaulement résonna contre les murs des habitations entourant les deux hommes. Le brun jeta un rapide coup d’oeil au félin avant de l’ignorer pour reporter son attention complète sur le maréchal… qui se précipita vers le maudit animal et commença à le cajoler. Était-il toujours endormi ? Voyait-il vraiment un des êtres les plus puissants – qui venait juste de l’enguirlander pour traîner en chemin – caresser un bloody chat ? Un rictus prit forme sur son visage.

-Et bien, qui lambine maintenant mate ? Veux-tu bien arrêter de tripoter l’animal, il faut qu’on rejoigne le paladin !

La réaction du keybladeur ne fut pas ce à quoi le Capitaine Crochet s’attendait. Il libéra le chat de son étreinte mais lui ordonna – comme si la stupide bête allait faire ce qu’on lui demandait – de les conduire à son propriétaire. A son plus grand étonnement, le félin s’exécuta, et il dut reprendre sa course sous les directives intransigeantes de Roxas. Ce dernier n’avait décidément aucune pitié pour ses alliés. Ce qui en faisait la recrue de choix pour son projet.

Tout en courant – et en tentant de ne pas se laisser distancé cette fois par son objectif – il rassembla ses pensées pour savoir comment présenter son dessein de la meilleure manière possible au guerrier à ses côtés. Ce dernier apparaissait comme un des piliers de la lumière, un héros. Que ce soit un rôle ou une tentative d’être quelqu’un qu’il n’était pas, il se devait de respecter cette volonté de garder les apparences. Aussi, dans l’éventualité où son plan ne marcherait pas, il devrait en assumer l’entière responsabilité et laisser la réputation du petit intact. Maintenant, comment allait-il lui présenter la chose ?


-J’a… bes… pause, haleta-t-il avant de s’arrêter. Il reprit légèrement son souffle avant de reprendre. Puisqu’on est arrêté, je voulais te parler de quelque chose. Lorsque tu m’as… délivré de ce sans-coeur à la Cité du Crépuscule, tu as mis toutes tes forces dans ton attaque. Sans pensée une seule seconde à ce qui pouvait m’arriver. Je ne m’y attendais pas… et je t’en félicite, dit-il en posant sa main sur l’épaule du blond. Peu de personnes en auraient été capable, et j’admire la force de caractère qu’il faut pour exécuter une telle action. Maintenant, si tu me permets de spéculer un peu sur toi, je dirais que tu n’es pas aussi vertueux que notre ami le paladin. Et c’est pour ça que j’aurai une offre à te proposer, si cela t’intéresse. Il fit une pause, rassemblant son courage. Sauver la marmaille, être un glorieux héros, c’est bien, mais ça ne rapporte rien. Si je me suis porté volontaire pour cette mission, c’est bien entendu pour les sauver oui, mais surtout, pour demander aux pères des gamins de payer pour ce sauvetage. Toi et moi, on pourrait se partager cette somme. Et si jamais les géniteurs ne voulaient ou ne pouvaient pas payer, tu n’aurais qu’à récupérer le beau rôle en prétextant ne rien avoir à faire avec moi, et en rendant gratuitement les enfants, pour la beauté de la lumière. Qu’est-ce que tu en dis mate ?
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Wow. Qu'est-ce qu'il se passait là ? C'était quoi cette offre à la con ? Vendre les mioches à leurs parents ? Et en plus de ça, j'étais mis hors de cause si il se faisait chopper ?

Mec, tu sais que je pourrais te mettre un gros pain et/ou te balancer ?

Je le toisais quelques instants, c'était un pirate, il devait avoir un bateau dans ce cas. Voilà qui devenait intéressant... Une petite entorse à mon « intégrité » s'imposait.

Respire... Je marche. Mais je change les termes du contrat. Tes thunes j'en veux pas, je veux un service en échange. Voilà comment je vois les choses : On fait ton truc, et en échange tu me feras faire un tour de bateau quand je l'aurais décidé. Marché conclu ?

Je tendis ma main devant moi comme pour sceller un pacte, et je l'invitai ensuite à reprendre la route. Si je voulais que cette entreprise fonctionne, il allait falloir que je fasse attention à lui. Un mauvais coup de la part d'un sans-cœur et je pouvais dire adieu à ma promenade...

Après cette courte pause, nous finîmes par nous retrouver au coeur de la ville. Les coups du sans-cœur résonnant sur ce qui devait être l'armure du Paladin se faisaient de plus en plus fort à mesure que nous avancions. J'invitai Crochet à presser le pas et au bout d'une autre poignée de minutes, la silhouette du sans-cœur gigantesque se dessinait à l'horizon.

Le Necroparasite... C'était de lui qu'il s'agissait, donc. J'avais déjà eu affaire à ce type de sans-cœur du temps où j'étais à l'Organisation. Un corps immense duquel s'échappaient quatre tentacules qui s'enfouissaient dans la terre pour ressortir quelques mètres plus loin.

Fabrizio, lui, semblait éprouver certaines difficultés à contenir les assauts répétés de la bête. Il fallait que j'intervienne. Aussi, en prenant soin de recommander à Crochet de faire attention où il mettait les pieds, je changeais mon Doggy Bag de main pour invoquer une keyblade. Je pris un peu d'élan avant de me jeter sur un tentacule et la trancha en deux d'un coup net. La partie crochue tomba au sol et se mit à gigoter dans tout les sens avant de disparaître dans une émanation vaporeuse noire. N'en restait que trois.


Moins une ! Il faut commencer par l'affaiblir, coupez ses tentacules ! Et.. dépêchez-vous, ça repousse vite ces merdes.

Ils étaient prévenus. Bah... ça allait bien se passer.... puis si jamais ça commençait à dégénérer, j'avais un atout de taille avec moi. Le Doggy Bag du Souvenir !
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-Marché conclu, répondit-il en serrant la main du blond.

Killian était heureux. Heureux de ne pas s’être fait encastrer dans un mur – nul doute que le « coup de poing » l’aurait achevé – et que son interlocuteur, bien que semblant posséder un agenda caché qui pourrait se révéler problématique, ait accepté sa proposition. Maintenant, tout ce qu’ils leur restaient à faire, c’était de retrouver l’homme de foi, vaincre les sans-coeurs, et toucher l’argent tranquillement pour avoir ramener la marmaille à leur géniteur.

Il le fut moins lorsque Roxas imposa de nouveau au duo la course comme moyen de locomotion. Soufflant de dépit, le Capitaine Crochet le suivit à travers les ruelles d’Agrabah. Mais il veilla cette fois-ci à économiser ses forces en laissant une certaine distance entre le guerrier de la lumière et lui. De cette façon, il pourrait se battre – s’il arrivait à surmonter son traumatise et sa terreur – sans pour autant se jeter directement dans l’action. Cette distance de sécurité lui permettrait de jauger la situation sur place, et d’agir selon des capacités.

Et grand bien lui en fit ! Lorsque les deux hommes arrivèrent, le paladin semblait en mauvaise posture, luttant depuis de trop longues minutes seul contre un adversaire qui n’était pas à sa portée. Son nouveau partenaire d’affaire se lança immédiatement à l’assaut - comme d’habitude – tandis que le brun faisait apparaître son sabre dans sa main droite. Celui-ci lui sembla peser des tonnes, et il faillit le lâcher alors que des frissons parcourraient son corps entier. Serait-il capable de se battre en leur compagnie ?


-Blooooooodyyyyyyyyyy heeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeellllllllllllllllllllll, hurla-t-il pour se donner du courage.

Le pirate chargea en direction de la créature ténébreuse, visant les pattes comme venait de le suggérer le blond. Il prit sur lui et leva son bras aussi haut et autant en arrière qu’il put, tout en continuant à courir, dans l’espoir que cet unique coup serait suffisant pour couper une de ces pattes. Néanmoins, avant qu’il n’ait eu la chance d’essayer, la fatigue de courses consécutives et l’appréhension constante d’être blessé le firent s’écrouler sur place. Lâchant son sabre, il tomba à genoux, porta sa main à son estomac et vomit tout ce que son estomac n’avait pas encore digéré de la veille.

L’imposteur était maintenant malade de peur, et sans défense, juste devant leur ennemi. Encore. S’était-il transformé en princesse en détresse lorsqu’il attendait ses deux compagnons dans la taverne de la Cité du Crépuscule ? Il manquait certes d’expérience, toutefois il n’était pas si nul que ça. Pas au point de se faire tuer par un malheureux sans-coeur sans avoir attenté ne serait-ce qu’une fois à la vie de Death. Si ?
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« C'est que maintenant que vous arrivez !? C'était la sortie des employés devant le kebab ou quoi !? »

L'apparition de Roxas dans son champ de vision le rasséréna quelque peu, et ce même si sa première réaction fut de lui hurler dessus. Bon, c'était par nécessité certes à cause du bruit du sans-cœur -créature fort peu silencieuse- mais il y avait une certaine part d'envie de lui en coller une aussi. D'une autre part, Fabrizio savait très bien que sa situation actuelle était très fortement crée par sa propre inaptitude à juger de ses capacités personnelles. Bref, il avait été con, mais loin de lui l'idée de le faire signifier à ses eux alliés du jour, merci bien. Parce qu'eux aussi ils étaient un peu cons sur les bords aussi, et là dans l'immédiat il n'arrivait pas bien à se dire qui était le plus con.

Le temps de se lancer un sort de soin, il était reparti à l'assaut de la créature. Roxas étant sa nouvelle cible, il était aisé de s'en rapprocher en évitant largement les excroissances qui lui servaient de pattes. Enfin, des tentacules, c'était le terme exact. Il aperçut Crochet s'élançant à l'attaque également. A trois, ils n'allaient en faire qu'une bouchée, la créature n'aurait pas le temps de s'attaquer à une personne que les deux autres allaient lui ratisser la-

Stop. Bon, le Capitaine gerbait par terre.

Mais c'était pas vrai quand même !? Pourquoi ce type était là !? Il servait à rien !

La puissance de Roxas était un avantage immense, bien plus qu'il ne l'avait espéré. Alors que la créature était focalisée sur le blond, Fabri en profita pour attraper le brun par l'arrière du col de sa chemise de dandy et de le tirer dans un recoin, à l'abri d'un mur. Le tour en jurant copieusement sur le destin, ce « fils de pute de sans-cœur » cette « mission de merde » et sans bien-entendu oublier que s'ils retrouvaient « ces saloperies de mômes » il les attacherait tous et les renverrait chez leurs parents par colis express.

« Toi. » dit-il à l'adresse du pirate agenouillé au sol. « Tu bouges pas d'ici, si je te revois t'approcher de cette bestiole je te jure que je t'achève moi-même, et là tu pourras gerber autant que tu veux !  C'est compris !? »

S'ensuivit le sort de soin le plus hargneux de l'histoire de l'humanité, alors que Fabri s'en repartait combattre le sans-cœur.

Il ne regrettait pas de l'avoir sauvé, non pas du tout. Y'avait quelque chose de sauvable chez ce con et ça c'était sûr. Il valait mieux que ça, c'était probablement juste un mauvais jour, personne ne pouvait être un manche à ce point, tout de même. En prenant le sabre du pirate, abandonné sur la place entre lui et la sans-cœur, Fabrizio chercha rapidement un moyen de reprendre le combat le plus rapidement possible. Roxas était une armée à lui tout seul, même avec un putain de sac dans une main et une épée dans l'autre, et c'en était presque vexant. Puisait-il une grande partie de son pouvoir de sa Keyblade ou bien ne servait-elle qu'à faire joli et à briller comme une breloque qu'il gardait juste pour se donner un genre ?

Le mépris n'allait le mener nulle part. Merde à la fin.

La différence de poids entre ses armes était moindre qu'il ne l'aurait cru, aussi, une épée dans chaque main, il s'attaque aux trois tentacules restant, assenant force attaques aussi rapides qu'il le pouvait. S'il se rappelait bien de ce que le blond lui avait dit quelques instants auparavant avant 'l'incident'  Crochet, il fallait commencer par là. D'un coup de sabre, il coupa un tentacule, profitant de l'inattention de la créature. Tentacule aussitôt coupé encore plus court par un coup de l'épée qu'il tenait de la main droite. Il n'allait pas s'arrêter là ; prenant une impulsion sur le sol, il enchaîna une série de coups aériens sur le tentacule suivant en veillant à ne pas croiser de chemin de son allié.
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Bon, tout s'arrangeait. Le p'tit chat nous avait permis de retrouver Fabri, Crochet faisait des trucs de pirate, et Fabri élaguait les tentacules du sans-cœur. On peut dire que l'escadron suicide avait retrouvé du poil de la bête ! Si le sans-cœur portait son attention sur moi pendant un court instant, c'est sur Fabrizio qu'il avait reporté son attention. Bah ouais, le mec était plus efficace que moi pour le coup, j'avais coupé un tentacule, il en avait coupé trois. Du coup, ça me laissait un peu de marge pour vérifier si j'étais con ou si j'avais des idées de génie.

J'ai laissé tomber ma keyblade au sol, la laissant disparaître dans une effusion de vapeur noire, et j'ai ouvert mon doggy bag. De là, j'ai concentré une grande quantité d'énergie lumineuse avant de plonger ma main dans le sac et de farfouiller dans les frites. Lorsque j'en eus fini, j'ai jeté le sac en l'air. C'était super beau, t'avais toutes les frites de lumière qui brillaient dans le ciel orangé. Les habitants d'Agrabah devaient se dire « putain, c'que c'est beau », mais c'était rien face au feu d'artifice qui les attendait.

Une fois les frites assez hautes dans le ciel, je les ai stabilisées grâce à mon psychisme. C'était pas loin d'une trentaine de bâtonnets de pomme de terre frits irradiés de lumière qui flottaient au dessus de l'arène de fortune. Je les déplaçais dans les airs pour les mettre au dessus du sans-cœur, et c'est là que c'est devenu impressionnant.

J'ai fait un mouvement de bras vers le sol, et une frite lumineuse s'est abattue sur le sans-cœur, créant une explosion de lumière sur lui. C'était qu'un test pour voir si ça fonctionnait, j'avais jamais fait ça. Et j'te jure, quand j'ai vu que ça fonctionnait, j'étais comme un gosse qui découvrait son nouveau jouet. Alors, sans attendre davantage, j'ai commencé à faire s'abattre les frites sur le sans-cœur, à une vitesse vertigineuse. Ça a dû durer quoi.. une douzaine de secondes ? Mais c'était beau, putain.

Le sans-cœur, lui, au fur et à mesure que les frites explosaient, se voyait littéralement noyé sous ce déluge de lumière. Arriva même un moment où il était impossible de le regarder sans se brûler la rétine, c'est dire ! Puis, lorsqu'il n'y eut plus de frites disponibles, j'ai ramassé le restant de kebab dans le sac, et je l'ai gelé. J'ai balancé mon bras d'arrière en avant pour lui lancer dans la gueule.


Deux – zéro, connard !

Le kebab à filé, à travers le temps et l'espace, pour aller s'écraser et exploser en un millier d'éclats sur le point faible du sans-cœur. Mais ce ne fut pas tout ! Toujours à l'aide de mon psychisme, j'ai rattrapé tout les morceaux de glace au vol, et les ai redirigés vers le sans-cœur pour le transpercer de toutes parts. Tous sauf un. Le dernier, je l'envoyais dans un verre de thé à la menthe que j'amenai à moi. Je tendis la main pour le saisir, et le portais à ma bouche en me tournant vers la foule de gens venus assister au spectacle.

Mesdames et messieurs, ceci était une intervention de la Lumière et du Sanctum ! Je vous demande d'applaudir Fabrizio, un p'tit gars du sanctum sympa ! Et moi, je suis le Maréchal de la Lumière, Roxas.

Je me dirigeais vers Fabrizio et pris sa main pour la lever.

N'ayez crainte ! Nous retrouverons vos femmes et vos enfants !

Et là, c'était magique, j'avais l'impression d'être un putain de héros. Tout le monde applaudissait et scandait nos noms à moi, et à Fabrizio. Pour une fois, je voyais les yeux du peuple pour lequel tout le monde se battait un peu chaque jour. Et ça faisait quelque chose. Cependant, une question subsistait...

Fabri... T'en as foutu quoi de Vomito ?
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Killian se sentit tirer en arrière par une force incommensurable, le tirant hors de danger de la situation inextricable dans laquelle sa peur et sa fatigue l’avaient mise. Par quel miracle s’en sortait-il cette fois ? Quel dieu devait-il remercier ? La réponse lui vint rapidement lorsqu’on le jeta rudement à terre et que la fomme lui vociféra de rester tranquille avant de repartir combattre le sans-coeur. C’était bien sa veine. Encore une fois, il n’était absolument pas utile – on ne pouvait guère se référer à lui comme d’une légende – et pire que ça, ce n’était pas son associé qui l’avait sauvé. Maintenant, il risquait d’avoir mauvaise conscience s’il devait se débarrasser du paladin pour atteindre son projet.

Soupirant, le pirate mit rapidement la main devant sa bouche et refréna difficilement un nouveau rejet. Son estomac lui jouait encore des tours, et sa tête continuait de tourner, il n’était pas prêt de retourner au combat tout de suite comme l’avait fait remarqué le pseudo-médecin. S’allongeant sur le sol, il regarda le ciel orangé et écouta les échos de la bataille. Sans étonnement, sans lui dans le chemin, il n’y avait aucun cri de douleur ou demande de secours.

Son instructeur de la Shinra ne l’avait pas suffisamment bien entraîner. Le Capitaine Crochet n’était pas prêt pour le monde réel, et encore moins pour affronter l’assassin de la coalition noire, ce tueur de femme, le Boucher de Grimm. Et tout le temps qu’il perdait maintenant, ce dernier en profitait pour s’améliorer, devenir toujours plus monstrueux et creuser le fossé entre eux deux. Pourrait-il jamais le rattraper ? Le surpasser ? Son idée de devenir une légende était-elle une bonne chose ? N’aurait-il pas du tenter de vivre une vie normale, de faire son deuil ? Des étoiles brillantes d’une lumière vive dans un ciel orange vinrent troubler ses pensées.


-Bloody hell ?

Que se passait-il au juste ? Reportant son attention sur la réalité, le brun se redressa sur un coude, et jeta un œil au sans-coeur juste à temps pour voir le guerrier de la lumière jeter son diner sur la créature ténébreuse. Avait-il perdu l’esprit ? Tentait-il de l’apprivoiser ou de la distraire ? Ses réflexions furent de courtes durées lorsque le kebab explosa soudainement, à sa grande surprise. Les capacités et l’imagination du blond avaient-ils des limites ? Peut-être oui, mais celles-ci étaient hors de porté d’un mortel comme lui. En revanche, ce qui l’inquiétait, c’était l’imprévisibilité du gamin. Pour le moment ils étaient associés, mais il ne lui fallait pas oublier qu’il pouvait être poignardé à tout moment… et il ne pourrait rien y faire s’il se tenait prêt du petit à ce moment-là.

La suite des événements lui donna raison puisque, après avoir vaincu la Tombe parasite, Roxas s’attribua tous les mérites avec l’homme de foi. Se redressant de colère, il regarda les habitants d’Agrabah qui applaudissaient les deux héros. Certes, il n’avait pas combattu, certes il avait perdu de vu leur cible lors de la course poursuite. Toutefois, était-ce un motif suffisant pour le laisser sur la touche ? Il avait été là dès le départ – alors que le blond allait manger – il avait été blessé – par ce même blondinet d’ailleurs – et il était complètement épuisé et incapable de se battre – mais n’avait presque pas hésité à se battre !


-Ne vous en faites pas braves gens ! Clama-t-il. Le Capitaine Crochet fera en sorte que les transports Shinra vous ramènent vos enfants dès que nous les auront retrouvés. Et ils ne sauraient échappé encore bien longtemps à mon flair infaillible ! Il s’adressa à ses deux alliés. Venez, partons sur le champ.
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« Mais j'sais pas moi j'ai pas le droit de garde ! »

Roxas n'était pas vraiment la personne la plus sensée qu'il avait connue. En fait, après le coup du kebab, Fabri avait cru avoir affaire à un genre de libre-penseur, un peu comme un consul mais en plus aléatoire. En fait non, Roxas semblait penser par événements aléatoires successifs. Ce n'était pas quelque chose de mal en soi ; l’inventivité était une qualité. Sauf que là c’était quand même poussé à la limite du raisonnable.

Bon même si se faire acclamer par une foule en délire c'était pas si mal que ça hein. Il mentirait s'il disait en ce moment qu'il préférerait être ailleurs ; comme si, au fond, la démise de ce second sans-cœur avait été le point de la journée en ayant validé l'utilité. L'utilité de la journée, quoi. Parce qu'au fond, Fabri avait pensé depuis quelques heures que l'utilité de leur petit groupe n'était qu'accessoire ; que quelqu'un d'autre aurait bien pu faire le travail à leur place. Mais au final, peut-être que ça n'aurait pas été si bien fait ? C'était une pensée stupide, l'espace d'un instant. Un peu d'orgueil alors que la moitié du travail venait d'être accomplie.

« Bein tiens il est là .»

Ses mots se perdirent dans le bruit de la foule alors que Crochet revenait, blanc comme un type qui aurait vu la mort s'étirer entre deux fauches. Il leur intima l'ordre aviser de se tirer ; ce qu'ils avaient bien entendu à faire, leur quête n'étant pas terminée, cependant il aurait pu attendre un peu.

Le soleil déclinait, rappel conséquent du temps qui passait et de la journée qui s'étirait vers sa fin. Non, le pirate avait raison, il était temps de repartir. Sans vraiment en tenir compte, ça faisait déjà des heures que leur chasse avait commencé.

Il fallait se frayer un chemin à travers la foule, et, la liesse n'aidant pas, s'éloigner de la place où le sans-cœur avait péri s'avéra plus compliqué que prévu. De la vingtaine de mètres qu'ils parcoururent, encerclés par cette foule d'abrutis, Fabri compte peut-êtres trois tirages de cheveux intempestifs ainsi qu'une main aux fesses supplémentaire. L'auteur ? Introuvable ; et tabasser vingt personnes au hasard était une idée aussi tentante que stupide alors que l'heure tournait.

«  Bon c'est quoi la suite du plan ? Quelqu'un sait où se trouve le prochain sans-cœur ? Parce que je préfère être honnête, ma mission elle s'arrête au fait de tabasser des trucs et retrouver des gosses. » dit-il une fois sorti de cet enfer.

Le groupe se dirigea vers le vaisseau, au travers du dédale de ruelles qu'ils avaient parcourues pour en arriver là. En vérité, le retour fut respectablement plus long que l'aller, en tous cas pour Fabri. Lui avait évité ces dites ruelles et, avec raison, car la chaleur de la journée passée était restée fixée sur les murs ; l'éclat du soleil les avait rendus indescriptiblement chauds et, maintenant que la fraîcheur pouvait recommencer à tomber une fois le soleil disparu, non, il fallait que la chaleur accumulée ressorte. Agrabah était un monde où, comme dans le pire des cauchemars, il faisait chaud de jour comme de nuit.

Le vaisseau fut en vue après quelques minutes de marche supplémentaire. Bien que le terme marche forcée" lui soit venu à l'esprit, Fabri avait préféré se taire. Ce qui lui avait permis d'entendre, maintenant le calme revenu, un son lancinant venu de l'intérieur du vaisseau. Intrigué, il accéléra légèrement le pas et regagna le vaisseau. Ce n'était pas le sien, bien évidemment, mais la curiosité l'emportait. Il espérait tout de même que Roxas ne l'égorge pas sur le champ pour y être entré sans demander la permission. Est-ce qu'il se serait permis de faire ça en n'ayant jamais parlé au Maréchal ? Probablement pas, ce n'était qu'une marque de confiance parmi tant d'autres. Ce qui était à la fois quelque chose de rassurant et de doucement inquiétant. La Trêve ne durerait que le temps de la mission, et peut-être le temps que tout rentre dans l'ordre. Le Sanctum et la Lumière avaient une sorte de pacte de non-aggression dont il ignorait tous les tenants et les aboutissants mais, quand même. Le Sanctum pouvait bien pactiser avec n'importe qui, si ça se trouvaient c'était des connards. Enfin.

Le bruit provenait du post de pilotage, de la radio plus précisément. Fabri haussa un sourcil. Oui bien entendu il savait ce qu'était une radio, il savait comment ça fonctionnait, seulement il avait fallu qu'elle soit garnie de tout un tas de boutons inutiles, pas exactement comme sur une radio banale. Il resta quelque secondes, interloqué, alors que le grésillement du communicateur. Il allait passer pour un crétin, si c'était pas déjà fait, merde.

« Roxas, je crois qu'il y a un changement de plan !»

Le grésillement de la radio rendait le tout peu audible, mais le fond restait clair. Suffisamment clair pour que Fabri puisse en tirer quelques détails, du moins les plus importants. Un des sans-cœur suspects -de toute évidence le troisième sur leur liste, avait déjà été éliminé, à Port Royal.

« Mais parle mieux bordel... » maugréa-t-il en désespoir de cause. Les dernières infos tardèrent à venir. « Bon, le troisième sans-cœur a été tué, faut aller directement au Colisée de l'Olympe, j'crois bien. Enfin, vérifies si tu veux, ta radio c'est vraiment de la merde.»

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