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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Quelque ténébreux soient les enfants...

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Il voyait l'automne vraiment naître au jardin radieux. Un belle saison qu'était l'automne à ses yeux. Et comme à chaque nouvelle saison, il se demandait sans plus de tristesse s'il en verrait le bout. La peur faisait partie de lui, il était terrifié à l'idée de sa fin... non de sa mort. Ce ne serait qu'un instant de douleur parmi tant d'autres. Le dernier pas ne présageait rien de pire que ceux qui le précédaient. Sa mort ne lui faisait rien... Sa fin le paralysait d'effroi. Alors l'automne...

Soit. Genesis mit ses mains dans ses poches, s'adossa au vaisseau et attendit la venue de ses deux compagnons. Il les avait fait venir pour les mêmes raisons qu'il avait demandé à Rivy de l'accompagner il y a quelques années, et à Ulthane et Ghaz'kull il y a moins longtemps. Il n'avait guère besoin de garde du corps... rien ne pouvait le protéger au coeur du territoire ennemi. Il devait seulement montrer la force du Consulat, l'unité du Consulat... et sa beauté par-dessus tout.

Ce vaisseau derrière lui était le sien. Il ne se souvenait plus du jour où il l'avait acheté mais il y était attaché... davantage pour l'importance qu'il représentait pour le consulat que pour des raisons sentimentales. Le Consulat n'avait guère beaucoup de vaisseaux. Le sien faisait la taille d'une maison, était noir comme du charbon mais portait une ligne de peinture rouge assez nette venant contourner ses rebords, donner une expression de dynamisme à la bête.

Il attendit quelques minutes encore avant de voir un consul de grande taille, svelte, élégant. Lorsque Sauron arriva à deux mètres de lui, le tragédien lui tendit la main et serra la sienne en hochant la tête. Le consul entra dans le vaisseau, laissant Genesis seul entre son propre vaisseau et sa propre tour. Le jardin entourant le sommet des arts et les neuf tours n'était pas  vide mais perdait de sa superbe une fois les fleurs fanées par la saison.  La vie n'était plus la même... mais n'en était pas moins belle.
Soudain... Qui aurait pu l'expliquer ? Genesis, cherchant la deuxième consule du regard, se sentit figé à travers le temps. Son visage de marbre, ses yeux pétrifiés... Seul bougeait en lui son coeur qui battit plus fort peut-être qu'il ne l'avait jamais fait, lui qui s'était fait si lent ces dernières années de maladie. Ce regain de vie, ce soudain tambour lui fit grand mal, l'épuisa en quelques secondes mais le tragédien ne céda pas. Car lorsqu'il vit Pamela approcher, il n'eut d'autre désir que de la regarder jusqu'à la dernière seconde.

Si cela était possible, elle était infiniment plus belle que lors de leur rencontre. Et si oui, ils s'étaient vus depuis, s'il lui avait bel et bien trouvé quelque chose de changé... chaque fois qu'il la revoyait, c'était encore différent, encore beaucoup plus fort. Genesis savait qui il aimait... Il savait à quel point il était faible, combien de fois il avait fauté en désirant une autre femme mais sut à cet instant précis que Pamela était infiniment plus belle que tout ce qu'il avait vu jusqu'ici.
La sublime rousse enfin proche de lui, Genesis ne put s'empêcher de lui sourire comme il ne l'aurait jamais fait et de lui tendre la main pour l'aider à monter dans son vaisseau. Quelque amoureux qu'il soit, le tragédien jura de cet instant qu'il avait senti son cœur s'arrêter un instant.

Une fois qu'elle fut rentrée, hors de sa vue, Genesis resta encore une petite minute dehors, abasourdi. A quoi ressemblait-il ? Quelle folie l'avait pris en réagissant de la sorte comme un adolescent devant une belle femme ? A vrai dire il ne pouvait se blâmer, beaucoup trop... secoué. Si elle lui avait parlé, il n'aurait pas su lui répondre, il en était certain. Et il avait du se faire violence pour ne pas la regarder de manière trop insistante ou déplacée.

Le Tragédien inspira longuement, conscient d'avoir oublié un instant la mission qu'ils avaient reçue tous les trois. Il entra dans le vaisseau et vit une dizaine de soldats du jardin radieux portant les couleurs du Consulat, déjà attachés à leur siège en attendant que le vaisseau démarre. Il s'approcha d'eux, prenant grand soin de ne pas regarder Pamela qui plus loin s'éloignait de lui, allant sans doute s'asseoir quelque part dans le vaisseau.


« Messieurs, merci d'être venus. Votre mission peut être dangereuse mais est très simple. Votre seule raison d'être ici est qu'une fois que nous serons partis, vous devrez assurer la sauvegarde du vaisseau. Il n'est pas question d'engager le moindre combat, pour nous comme pour vous. »

Il les salua d'un hochement de tête et avança dans le vaisseau, arrivant dans le cockpit où étaient assis les deux consuls. Il s'assit devant les commandes mais tourna rapidement son siège vers sa droite où était assis Sauron, évitant toujours de regarder Pamela. Le consul de la stratégie au moins, était un sans-coeur... Genesis pouvait s'en rappeler dès que ses yeux se posaient sur lui, sentant la seule présence des ténèbres dans son corps... aussi n'avait-il sans doute aucun problème à ne rien ressentir en regardant la jeune femme à leurs côtés.

« Je compte sur vous, mon frère. Pour l'instant vous m'avez seulement déçu. Si nous sortons victorieux de cette affaire... je considérerai peut-être la bonne idée que j'ai eue de vous donner ce rôle. »

Il soutint le regard du stratège et retourna à ses commandes. En quelques secondes il fit décoller son vaisseau, dirigeant celui-ci vers la voûte céleste. En une petite minute déjà, le jardin radieux était loin derrière eux. L'on pouvait encore distinguer les plus grands édifices, surgissant du relief de ce monde comme des monuments incroyables.

Le voyage se fit en un peu plus de deux heures et majoritairement en silence. Le porte-parole ne quittant les commandes qu'en de rares occasions pour donner quelques conseils aux deux consuls. Pour eux ça n'était pas une mission agréable. Ils l'avaient toutefois acceptée, conscients de l'importance qu'elle avait pour la guerre.
Ils arrivèrent finalement à la Cité du crépuscule. Genesis ne fit pas atterrir son vaisseau près de la gare qui servait dorénavant davantage de concessionnaire mais survola la ville, prudent, prêt à manoeuvrer si la Coalition noire faisait feu. Il distingua un manoir depuis les cieux et chercha bien vite sa zone d'atterrissage, la place où passait un tramway. Cela faisait longtemps depuis sa dernière visite... et ce ne furent pas ses souvenirs qui l'aidèrent à trouver sa cible, non... Il aperçut avant tout une foule d'hommes.
Il hésita un instant mais fit perdre un peu d'altitude à son vaisseau. Dans la place du tramway deux lignes de gardes se faisant face formaient un chemin qui s'enfonçait dans la forêt, aussi loin qu'il pouvait le voir.
Fronçant les sourcils, Genesis posa doucement son vaisseau et sortit de ce dernier, suivi par les deux consuls et le groupe de combat qui se déploya autour du vaisseau, au garde-à-vous. Les soldats de la garde noire formaient une haie d'honneur devant eux... La Corneille devait bien avouer ne pas avoir vu cette surprise venir. En effet le Consulat avait annoncé que le porte-parole souhaitait une audience avec les hautes instances de la Coalition noire mais à bien y réfléchir... qui aurait pu commandé une telle chose ? Un tel accueil ?

C'était encourageant, peut-être mais c'était davantage curieux.


« J'ai bien réfléchi. » murmura-t-il à l'intention de ses deux compagnons alors qu'ils commençaient à marcher sur le chemin tracé par les rangées de garde. « Raido, le traître de la lumière et de la congrégation... Bell DiArmag, celui qui a quitté les mercenaires ou... l'intendant de la garde noire. L'actuel dirigeant de la Coalition noire sera sans doute l'un de ceux-là. »

Et pour que le Consulat ait une chance, Genesis espérait bien que ce ne serait pas Raido. Il avait déjà affronté Bell et l'avait vaincu mais il demeurait un esprit brillant, peut-être l'un des meilleurs invocateurs qu'il ait jamais rencontrés... A présent que le tragédien était à ce point diminué, DiArmag aurait un avantage évident face à lui. Face à Raido, toutefois... Ce dernier avait une réputation terrifiante en combat, et les mondes où il combattait en gardaient à vrai dire des traces éternelles. De l'intendant il ne savait pas grand chose si ce n'est que ce dernier avait renforcé la garde de la cité du crépuscule et qu'il aurait très récemment tué, selon l'éclaireur, l'inquisiteur qui avait lui-même tué Ariez.

Oui... Quelle sombre et abracadabrante histoire. Elle était morte il y a quelques jours et la nouvelle de l'actuel chef de la Coalition noire n'était pas encore connue, chose étonnante mais logique.

Les trois consuls traversèrent la forêt, toujours exhortés silencieusement par la haie d'honneur, et atteignirent les grilles du Manoir, déjà ouvertes. Genesis jura entendre quelques grognements sourds un peu plus loin mais n'y prêta pas attention. Il y avait encore des gardes jusqu'à l'entrée du bastion où ils s’engouffrèrent sans hésiter.

Genesis contempla le hall d'entrée. Il avait lu certains récits sur cet endroit... et aurait payé cher pour s'y retrouver seul une journée entière, à l'époque d'Ansem le Sage.
Un homme vint à eux et leur demanda de les suivre. Ils montèrent un escalier, arrivèrent à un pallier où ils marchèrent un peu avant d'atteindre une porte qu'on ouvrit devant eux.

Ses yeux fatigués furent éblouis par la salle baigné d'une lumière particulièrement forte. Il s'arrêta net, mit une main devant ses yeux, empêchant Pamela et Sauron d'avancer. Le Tragédien pesta contre ce réflexe... Autrefois...

Autrefois il avait le pouvoir d'impressionner quiconque. A présent ses cheveux étaient blancs, sa peau craquelée, ses vêtements poussiéreux et aussi ternes que son visage... Tous ses organes lui faisaient défauts, y compris ses yeux. Même son coeur lui faisait mal quand il éprouvait des émotions fortes, comme à la simple vue de Pamela...

Après quelques secondes durant lesquelles ses yeux restèrent clos, le consul baissa sa main et ouvrit doucement ses yeux, tentant de les habituer, non sans douleur à l'intense luminosité de l'endroit. Qui diable aurait pu croire que la Coalition noire, célèbre de ses ténèbres, accueillerait des invités dans une pièce aussi claire ?
Genesis ne put vraiment distinguer immédiatement les personnes présentes dans cette pièce mais s'approcha silencieusement avant de s'incliner légèrement sans lâcher des yeux les membres de la Coalition noire qu'il voyait pour la première fois tels quels. Il y avait un homme au centre de cette pièce, de l'autre côté de la table blanche devant le consul... Un homme à la peau sombre, aux muscles saillants et au visage laid.


« Votre majesté. » dit-il d'une voix neutre et assez faible, sans doute encore un peu troublé par la lumière. « Genesis, fils de Melpomène et porte-parole de mon état. Je vous présente Sauron... stratège du Consulat... et Pamela, consule de l'horticulture et de l'art floral. »

Le Tragédien se redressa et fronça les sourcils pour atténuer l'intensité de la lumière sur ses rétines.

« Nous vous remercions d'avoir accepté de nous recevoir et vous présentons nos condoléances pour votre perte. »
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Nonchalamment, je plongeais ma main droite dans ma poche pour la millième fois et sortais le boîtier d’une montre sans bracelet avant de me redresser face à la fenêtre. La trotteuse suivait son parcours, ardemment et sans jamais faillir. Et moi ? J’observais mes Gardes Noires se mettre en formation selon les ordres que j’ai donnés en début de journée, une formalité nécessaire afin d’accueillir nos invités. L’aiguille continuait sa route, et je commençais à me demander s’il était nécessaire de faire tout cela, d’accepter pareil demande après une lubie de notre défunte Princesse. Pour quelles raisons le porte-parole se rendait-il sur nos terres, avec une escorte de surcroît. La revanche est à écartée, la gamine à été vaincu par le gars qui se pointe chez nous, ne soyons pas stupide et faisons attention. Nous ignorons de quoi il est réellement capable.

Et pour cela, nous ne serons pas assez de quatre dans cette pièce. Appuyé contre la fenêtre, je tournais légèrement le regard pour observer mes troupes.

Vesper était ici, même en vivant dans un monde voisin, elle avait réussi à arriver la première. Les paroles qu’elle avait prononcées dans le laboratoire n’ont jamais été aussi vraies qu’à cet instant, elle voulait une place au soleil, j’avais du mal à la blâmer pour cela et je souriais devant autant d’ambition. Dans un autre coin, il y avait Abigail, une jeune recrue prometteuse et j’avais envie de la voir à mes côtés. Elle était encore maladroite et ne connaissait rien à ce qui nous entourait, et surtout, elle est comme de l’argile que nous n’avons plus qu’à manier. Enfin, ses dagues pourront être utile si nous perdons le contrôle de la situation. Et finalement, il y avait Ormagöden. Depuis l’épisode avec le cyborg à Halloween Town, bien peu de choses me retenaient d’enfoncer mon poing dans sa gueule de métal. Probablement qu’un jour, je l’enverrai en mission suicide dans les égouts de la ville. Cependant, j’avais besoin de sa sale gueule aujourd’hui, avec son allure, il y a des chances d’intimider les artistes formant la garde du porte-parole.

Soupirant légèrement, je posais mes deux mains sur l’appui de fenêtre et plissais les yeux pour apercevoir la grille de l’entrée du manoir. Putain, dans combien de temps ils allaient se pointer ?

Je ne supportais pas la salle ou nous nous trouvions. J’ai l’habitude de retrouver les nouvelles recrues et les autres coalisés dans le salon au rez-de-chaussée, pas dans cet endroit jurant avec notre réputation. Après tout, nous recevons le Consulat, connu à travers l’univers par son envie de répandre la beauté et les arts. Quoi de mieux que cet endroit pour les recevoir, outre la salle de bal du Château de la Bête. Finalement, la grille s’ouvrait et mes gardes se mettaient en formation. Ils étaient tous ici, le strict minimum gardait la caserne dans la Cité du Crépuscule, dans l’unique but de leur rappeler ou ils étaient et qu’ils évitent de jouer au con sous notre toit.

Ils arrivent.
Je me redressais et allais prendre place en bout de table, face à la porte d’entrée de la pièce, mes coalisés s’installaient eux aussi. Les minutes passaient, je regardais une dernière fois la montre dans ma poche et rangeais celle-ci pour fixer la clinche. Soufflant du nez en attendant de la voir s’abaisser, et enfin découvrir nos invités. Mon voeu fini par s’exaucer quand apparu le porte-parole dans l’encadrement de la porte, masquant son visage plusieurs secondes à l’aide de son avant-bras. L’un de mes sourcils s’éleva légèrement devant ce spectacle, le nom de Rhapsodos est connu chez les consuls, rien que pour son infinie arrogance à se prétendre le plus puissant des boss. Et il était là, éboulis par le plus simple des éclairages. Aujourd’hui, en début d’automne, un mythe venait de se briser devant mes yeux et ceux de nos coalisés.

Il s’avança alors, laissant apparaître ses lieutenants. Un homme banal, grand et mince à la chevelure tombant sur ses épaules. Nos regards se croisèrent un instant, je distinguais une similitude dans cette scène avec le moment ou mes yeux se sont posés pour la dernière fois sur la Princesse. La couleur de ses yeux oscillait entre l’orange et le jaune, comme ceux de la défunte. L’instant d’après, mes rétines quittèrent les siennes pour se poser sur ceux d’une femme arborant la même chevelure que l’homme. Et d’un coup, mes tympans cessèrent de percevoir le moindre son dans cette pièce, outre les courbettes du porte-parole que je ne pouvais dignement ignorer. Cette femme, elle était sublime. Mes yeux ne pouvaient se détacher d’elle alors qu’elle avançait d’un pas lent dans la pièce, tout ce que voyais autour semblait devenir flou pour que je ne puisse regarder qu’elle.

Rien d’autre ne pouvait me sortir de ma contemplation, jusqu’à ce qu’un raclement de gorge me fasse sortir de cet état et que je regarde de nouveau Genesis, de nouveau droit à l’autre bout de cette table. Me redressant dans ma chaise, je pris finalement la parole.

Death suffira. À mes côtés se trouve Vesper, propriétaire du Château de la Bête. La jeune femme encapuchonnée se nomme Abigail et notre monstre répond au doux nom d’Ormagöden.
Quelques secondes passèrent, laissant planer le silence dans cette pièce. Mon regard se posa une fois de plus sur la jeune femme que j’avais en vis-à-vis, me faisant oublier le temps qui passait.

Je vous prie, prenez place à cette table. Que nous vaut le plaisir de recevoir aussi charmante compagnie dans un endroit aussi mal réputé, nous sommes curieux d’en connaître les raisons.


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Tu rentres à peine de ta mission d’Agrabah, le visage rembrunit par le soleil harassant de la cité des sables, tu poses à peine un pied dans le Manoir que Géraldine, la réceptionniste, t’indique que des membres du Consulat arriveront sous peu pour avoir une audience auprès de Death. Elle t’explique peu de choses. Simplement qui sont les invités que vous allez recevoir. Il s’agit de Genesis, le porte-parole, et il sera accompagné de deux agents supplémentaires, une certaine Pamela Ilsey et un certain Sauron. Trois noms qui ne te disent pas grand-chose. L’Ordre de l’Art n’a quasiment pas de représentant au Château de la Bête, il est donc logique que tu sois ignorante. Tu te diriges vers la salle blanche pour rejoindre tes compagnons, l’esprit un peu perplexe, afin d’attendre les dignitaires de l’autre parti.  

Le temps se fait long. Les minutes, les secondes, s’étirent comme pour souligner l’importance de la situation. De sous ta capuche, tu jettes un coup d'œil à tes collègues et remarques que ton chef s’impatiente en fixant pour la énième fois la montre que renferme sa poche. La célèbre Vesper Earl, dont tu as tant entendu parler, mais que tu n’as jamais aperçue, est présente parmi vous. En la regardant avec plus d’insistance, tu descelles une certaine beauté dans les lignes de son dos nu enveloppé par ces sublimes cheveux noir charbon. Tu as eu, également, la chance d’entrevoir ces deux prunelles, disques d’un bleu aussi clair qu’un ciel ensoleillé sans nuages, qui ajoutent un magnifique contraste sur ces traits pâles. Une certaine mélancolie se dégage d’elle. Si tu savais ce qu’aimer réellement quelqu'un signifiait, tu t’y laisserais tenter. Une troisième personne, enfin si tu peux appeler cela personne, se trouve dans la pièce. Un être au paraître monstrueux, il est apparemment constitué de métal et de feu. Même du fond de la pièce tu sens la chaleur insoutenable que dégage son corps. Tout te fait dire que tu dois te méfier de ce type. Tu ne prends donc pas le temps de le détailler plus que nécessaire.

Finalement, tu retournes à ton fils de pensée. Tu analyses ce qui s’est passé ces derniers temps. Tu te dis qu’en l’espace de deux-trois jours, tu as vu plus que tu ne l’aurais jamais imaginé qu’en dix ans au Château de la bête à servir la « Main de l’Ombre ». Tu n’es pas mécontente d’avoir choisi de suivre cet homme. Tu gagnes enfin de l’importance, des richesses, et tu ne te cantonnes plus aux mêmes missions répétitives.

Soudainement, Death change d’attitude et indique que vos invités sont arrivés. Il prend place en bout-de-table, sur la chaise offrant la plus large vue sur l’entrée. Tu t’assois à sa gauche, capuchon toujours relever, attendant le moment où la porte laissera place aux notables du Consulat. Un homme, à l’aspect littéralement morcelé, à la pilosité grisonnante, apparaît devant vous. Malgré son statut de porte-parole, il ne t’inspire aucun sentiment majestueux. Pourtant, quand ses collègues rentrent à leur tour dans la pièce, le temps se fige. Le plus imposant des deux, un rouquin sans aucun réel trait marquant, ne retient pas ton intension. Mais, la jeune rousse au corps somptueux qui le suit fait naître en toi un sentiment de malaise, voire de jalousie profonde. Tu ne l'as jamais vu ni d’Ève ni d’Adam, cependant tu sais que tu la haïs déjà. Tu détournes le regard. Ton chef finit par vous présenter succinctement, fidèle à lui-même. Toi, tu observes patiemment, attendant que la réunion commence.


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Pamela était là, dans la pièce où se trouvaient les membres de la Coalition Noire qui avaient aussi été conviés.

La sorcière, regarda chaque personne présente : Deux femmes -ça va sentir le sapin-, un homme et... Une créature -lui ne devrait pas trop poser de problèmes-. L'homme s'était assis en bout de table face à l'entrée, il venait de se présenter, Death.

Le teint de sa peau était plutôt blafard, mais la couleur de ses yeux était peu commune. La rouquine ne pouvait tellement se faire une idée sur le physique de cet homme car il s'était assis peu après l'entrée des Consuls dans la pièce.

Les deux femmes elles, étaient plutôt jolies, il fallait l'avouer. Une rouquine, Abigail, elle était assise et par conséquent ne pouvait trop en voir sur la demoiselle encapuchonnée. L'autre femme Vesper. Plutôt élégante, assez grande et mince.

Bien qu'avec la tête recouverte, le regard d'Abigail ne sentait pas la joie de vivre lorsqu'il regardait la sorcière. Celui de Vesper, Pamela n'avait pas encore eu l'occasion de le voir... Mais elle savait très bien, qu'elle ressentirait sûrement la même chose.

Ormagöden de son nom, était lui très différent. Bien qu'il pouvait avoir une apparence plus ou moins humaine, il était très rapide de voir qu'il n'en était pas un.

La sorcière resta silencieuse, se mit à regarder les chaises sur lesquelles l'homme de la Coalition Noire avait proposé de s'assoir.

La jolie rouquine se mit à regarder très discrètement Genesis avec une émotion qu'il était impossible de dissimuler : La peur.

Sois toi même, ne montres aucuns sentiments. D'accord, tu n'es pas dans ton élément, mais ça va le faire, respire...


Elle avait bien remarqué qu'à son arrivée, près du vaisseau de cet homme, ce dernier l'avait regardé. Elle se mit à sourire intérieurement.

Brave pomme, heureusement que tu es là parfois...


La rouquine ne pouvait s'empêcher cependant de le regarder aussi. Il y avait quelque chose en lui qui ne lui était pas indifférent.

Bien qu'il paraissait être un homme fatigué, il avait tout de même un petit quelque chose qui, aux yeux de la sorcière témoignait le respect.

C'est alors qu'elle se gifla intérieurement. Elle n'était pas venu pour reluquer son supérieur hiérarchique et retrouva ses esprits très rapidement.

La jeune femme regarda ensuite très discrètement l'autre consul, Sauron. Qui lui restait de marbre en sa présence. Il avait très serein.

Pamela resta debout, elle croisa du bout de ses doigts, ses mains qu'elle laissa contre son corps

La jeune femme laissa vagabonder son regard dans toute la pièce éclairée. Elle ne s'était jamais imaginé qu'un endroit comme celui-ci pouvait être agréable à regarder.

La pièce était vraiment clair, blanche même. Quelques colonnes de marbres à différents endroits près des murs. Une table plutôt imposante en son centre, des chaises tout autour. Une grande baie vitrée sur un des côtés. Au fond une armoire dans laquelle quelques livres ou dossiers -la sorcière ne pouvait trop distinguer de quoi il s'agissait de là où elle se trouvait- étaient rangés.

La jeune femme ne chercha même pas à savoir de quoi il pouvait s’agir, ce n'était pas le but de sa venue en ce lieu. C'est pourquoi elle se mit à cligner des yeux et revint à elle et ainsi être prête pour cette réunion.













Dernière édition par Pamela Isley le Sam 24 Déc 2016 - 14:44, édité 1 fois
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Du noir, différents tons de gris ; ce monde semblait comme monochrome. Que ne fut pas le choc de Sauron alors qu'il entra dans cette pièce immaculée. Les personnes autour de lui brillaient en un impressionnant contraste tandis que ses yeux s'habituaient au soudain changement de lumière. Il reconnut en une fraction de secondes des formes, vagues puis distinctes. Bientôt il reconnut des caractéristiques. Death, puis Vesper, puis Abigail, et Ormagöden. Lui qui avait toujours eu envie de voir ce à quoi ressemblaient les membres de la Coalition Noire, et bien voilà qu'il était servi. Un rassemblement étrange de beauté et de laideur, un curieux patchwork de personnes travaillant de toutes évidence sous une même bannière. Death lui était familier. Quel changement de situation pour cet homme. Quelle surprise.

Aucune personne citée précédemment par le Tragédien lors de sa mise en garde. C'était étrange. Des noms sur lesquels il ne pourrait pas mettre de visage.

Sauron ne dit rien, il n'avait pas son mot à dire, trouvant une place parfaite dans un rôle de second plan comme taillé à sa mesure. Ses longs cheveux tombant librement sur ses épaules, fins et soyeux. L'emblème du Consulat sur ses vêtements, rouge sur noir, col montant et gants, une tenue qui le représentait bien et par laquelle ses collègues Consuls commençaient probablement à le reconnaître désormais. Serein, il gardait composition, en détaillant les interlocuteurs du Consulat chacun leur tour, allant de l'un à l'autre, curieux mais discret, ses pensées se promenant dans le vide.

Il ne s'assit qu'après que ses collègues ne se soient assis, en silence.

Ils étaient trois ; lui-même, bien évidemment, puis venait Genesis, avec ses commentaires acerbes. Il l'avait déçu d'une quelconque manière. L'amour propre de Sauron refusait d'y repenser, et refuser de s'attarder sur ce qui avait bien pu le déshonorer eux yeux du Tragédien. Il le savait, mais il repoussa cette idée quelque part au fond de son esprit, là où elle ne le dérangerait pas dans un moment inopportun.

Puis, venait Pamela. Pamela à la beauté d'un millier d'étoiles. Elle possédait quelque chose, en elle, qui la rendait désirable. Sauron, dans son esprit aussi artistique que cartésien, ne pouvait mettre de mots sur ceci. Elle embrouillait ses sens de la manière la plus vulgaire. Pour qui se serait-il à la fois considéré comme quelqu'un d'artistique et de cartésien alors qu'il n'était probablement pas la moitié d'un ni le quart d'un autre ? Il était un chercheur, un amateur de savoir. La beauté était accessoire, il avait enfanté des sorts les plus terrible et des ombres les plus coriaces, aux noms méphitiques et aux griffes acérées. Il avait fait tomber des pluies de sang, mais il n'avait pas adressé la parole à cette femme car lors de son premier coup d’œil vers elle, il avait vu la beauté, et cette beauté l'avait laissé sans voix. Des cheveux comme une cascade de feu, des yeux comme des cristaux, des lèvres, des mouvements, des mots, tout en elle était beau.

Il savait pertinemment que la regarder trop longtemps aurait été foncièrement ridicule, aussi pensait-il à elle et sa beauté, sans la regarder, elle qui était à quelques mètres de lui. Seul l'intérêt pour cette brochette d'inconnus camoufla la flamme que Pamela avait crée en lui.

Ainsi donc, ils étaient tous rassemblés autour de cette table, et plus personne ne semblait venir. Il n'y avait pas de bruissement de papier, pas d'oiseaux qui chantaient au dehors ; les fenêtres étaient closes, et cette pièce semblait être une goutte de lumière dans un abîme muet. Quel lieu étrange, au milieu de nulle part, dans un monde dans lequel il n'avait jamais été, rien qu'un espace liminal dans lequel il s'attardait. Ses yeux étaient à l’affût d'une réaction de la part d'un de ses collègues, ou d'un de ces pions noirs qui se préparaient à bouger de l'autre côté du tableau pour le premier tour.
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Nous n’étions que de vilaines taches noires sur ce fond blanc aseptisé. Des silhouettes peu discrètes dans une pièce, où, par un étrange sort, une lumière éclatante éblouissait les plus ténébreux d’entre nous. Il n’y avait que nous, et puis, il y eut eux. Eux, les rouges et fiers consuls. Ceux-là même qui portaient l’espoir de milliers d’habitants et d’adeptes, de Maxence aussi. Ceux-là même que j’aurais connu moi aussi si j’étais restée au Jardin. Pourtant, leur porte-parole n’était qu’un amas de chair desséchée, et il n’inspirait que le respect qu’on exigeait pour les personnes faibles et âgées.

Sans doute avait-il été quelque chose, et quelqu’un avant de devenir ce personnage aux manières obséquieuses et peu sincères. Comment se faisait-il qu’il fût encore la personne la mieux placée pour venir parler au nom des siens ? Pourquoi ne l’avait-on pas encore remplacé ou éliminé ? N’y avait-il personne d’assez ambitieux pour le faire parmi les consuls ?

Je restai en arrière un temps, laissant le loisir aux autres de s’installer où bon leur plaisait. Je ne voulais pas être, au même titre que d’autres, le beau ou horrible faire valoir de la puissance de Death. Je ne voulais pas jouer à cette représentation. J’étais venue car il m’avait semblé opportun d’être là au moment où se décideraient les choses, et d’avoir mon mot à dire. De plus, je n’avais pas totale confiance en le bon jugement de notre chef.

Mais elle. Cette créature. Cette femme grotesque. Elle était là, et tous la regardaient, comme la chose la plus désirable qui fût. Elle n’était pas désirable, elle semblait idiote, complètement superficielle. Ses cheveux en feu et les courbes de son visage m’agressaient autant que ses évidentes courbures vertigineuses. En comparaison, la Princesse était parfaitement acceptable en tant que compagne. Ils étaient là pourtant, et bien que leur regard ne se posât que ponctuellement sur elle, je sentais toute la tension dégoûtante de l’instant.

Death, je pouvais le voir dans son attitude brusquement changeante, s’était laissé pigeonner en moins d’une seconde. Sans doute allait-il lui promettre un astre à son nom quelques minutes plus tard.

Une pensée insidieuse écrasait pourtant toutes les autres, une pensée toute à fait déplacée et hors de propos. Maxence, j’étais certaine qu’il avait du la rencontrer. Il vivait parmi eux, il avait du au moins l’apercevoir. Et alors… Et alors, il avait forcément du admirer sa beauté, la désirer.

Non. Maxence n’était pas ainsi. Lui, avait bon goût, lui, savait départager une belle femme d’une courtisane.

La tête me tournait par ces pensées autant que par le parfum entêtant et fleuri que je devinais être le sien, alors qu’elle se tenait à quelques mètres de moi. Il fallait absolument que quelqu’un parle. Il fallait que ce foutu porte-parole explique la raison de sa présence ici qu’on en finisse.

Je finis par aller m’asseoir sur la chaise qui était restée libre, près de Death. Je tentais de maîtriser mes émotions et mon aversion pour cette femme peu vertueuse. Aussi, décidai-je de déplacer mes yeux successivement vers le porte-parole et l’homme qui l’accompagnait, lui aussi, un homme aux cheveux roux. Qu’avaient-ils dans ce groupe avec cette couleur ?

Que ce silence était lourd. Pourtant, je savais intérieurement qu’il était trop tôt pour parler, pour abattre mes cartes et pour m’imposer.
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Lorsque j’ai été convié à cette petite fête, je me suis douté que ce n’était pas pour l’aspect politique de la chose. Death voulait certainement intimider les membres du… Consulat ?
Pour être franc, je me foutais de ces histoires, Consulat, Lumière, ou je ne sais quel autre groupe. Je ne connais pas nos ennemis, je ne connais pas nos alliés, mais je pouvais deviner qu’ils n’étaient pas de notre côté, pourquoi Death nous aurait-il convoqué si ça avait été le cas. Je ne voulais pas me prendre la tête avec ça, Je n’avais pas eu besoin d’être clair à mon arrivée, je suis une machine de guerre, un être de destruction massive. Ma seule mission est de chasser mes proies, les tuer et détruire tout ce qui m’est demandé d’anéantir.

Et aujourd’hui, je pouvais faire la connaissance de deux autres membres de notre chère organisation. Vesper et Abigail. Enfin, connaissance est un bien grand mot, je ne comptais pas faire copain-copain avec elles, et je suis persuadé qu’elles ne le désiraient pas non plus. Elles ne semblaient pas bien méchantes, je décidai alors de ne pas m’attarder sur ce qu’elles pouvaient être, lorsqu’une bande de rouquins entrèrent.

Elle a belle gueule le consulat, la personne semblant mener la marche paraissait à moitié morte. Eblouit par la lumière de la pièce, il avait porté son bras jusqu’à ses yeux.
En présentant ses compagnons, je sentis des pulsions de haine qui émanaient de mes camarades. La rousse qui répondait au nom de Pamela semblait attiser leur colère, était-ce de la jalousie? Peu importe, ce qui m'a beaucoup fait rire intérieurement, c'était la réaction de ce cher Death lorsque ses yeux se posèrent sur la belle. Il était beau notre "boss", bouche bée devant les formes de la consule.
Pendant que mes collègues bloquaient sur Pamela, Sauron fut présenté à son tour, comme "stratège du consulat"... C'était moi ou leur patron avait bloqué sur sa fonction? Il est atteint d'Alzheimer en plus? Ou c'est juste un mec qu'ils avaient trouvé dans la rue parce qu'ils ont personne d'autre chez eux?
Quoi qu'il en soit, j’avais vite compris que j’allais me faire chier, ça se voyait qu’ils n’étaient pas là pour se battre. C’était à se demander comment Genesis, le meneur, tenait encore debout. Accompagné de ses deux brindilles, il faisait peine à voir. Mais il avait du cran pour se pointer ici avec si peu de force de frappe, à moins qu'il soit fou.

La politique n’a jamais été mon fort, mais ils auraient dû prendre un minimum de précautions en venant, si ce petit rendez-vous tourne mal, le consulat est foutu. On était 4, ils étaient 3, sans compter les gardes de la coalition qui traînent un peu partout, aussi peu utiles soient-ils, le nombre peut faire la force. Les prochaines minutes s’annonçaient longues, j’en profiterai bien pour dormir un peu, mon manque de respect les vexera peut-être, on s’amuserait au moins. Mais non, un élan de curiosité m’avait envahi, pourquoi étaient-ils là ? Sont-ils stupides, ou juste fous ? Il me fallait attendre, mais je me voyais déjà incendier leurs corps, donner à leurs cheveux un aspect encore plus flamboyant.
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Enfin accoutumé à la lumière du lieu, Genesis s'était assis sans vraiment y être invité. Tous les membres de la Coalition noire étaient installés avant qu'il n'arrive, aussi estima-t-il que ce n'était pas grossier de lui-même le faire. Pamela et Sauron firent de même, pour l'instant tous deux muets, n'ayant pas adressé la moindre formule de politesse aux autres personnes. Sans doute considéraient-ils trop catégoriquement tous ces gaillards comme des ennemis mortels... Quoi qu'il en soit, aucune guerre n'avait jamais été ouverte entre Consulat et Coalition noire. Il y avait eu quelques conflits, certes... rien d'irrattrapable, sans doute.

Le Tragédien devait cligner des yeux plus souvent qu'à son habitude pour ne pas subir davantage la lumière de l'endroit... mais il put voir sans mal les quelques membres de la Coalition noire présents aux côtés de Death, le nouveau chef de la Coalition noire... Il ne les regarda pas plus que nécessaire. Les deux femmes étaient... à vrai dire... plutôt banales. Elles semblaient dangereuses, certes, mais comme il pouvait s'y attendre pour des personnes travaillant pour ce groupe.

L'autre « homme » était... disons qu'il retint quelques longues secondes l'attention du tragédien, assez intéressé. Il avait la semblance d'une machine... surchauffée... Un four ou... des fourneaux. C'était une vision incroyable et à vrai dire plutôt effrayante ; Genesis s'étonna de ne jamais avoir entendu parler de cette homme auparavant.

Pour dire vrai, c'est ce qui l'étonna le plus. Death avait fait parler de lui ou au moins de ses actes, bien que Genesis ne sût pas son nom... toutefois Vesper, Abigail et Ormagöden étaient trois noms inconnus au bataillon. Sans doute ses consuls n'étaient-ils pas connus davantage, certes... mais c'était une toute autre histoire. Les membres de la Coalition noire de jadis commettaient des crimes ou des actes si épouvantables que l'on ne pouvait ignorer leur nom. Ariez, Raido, le Modéré noir ? Sans oublier les fondateurs de cette compagnie. Peut-être se voulaient-ils plus discrets.

Death n'avait pas tardé à lui poser la question... la seule question en fait. La raison de leur venue... était à ce point importante que Genesis craignait de la révéler.

Que diable les choses avaient changé pour lui... Lors de son audience avec la lumière, bien que déjà malade, il avait eu toute la vigueur nécessaire pour se faire entendre ; A présent, sa mort était si proche... Autrefois, pour créer l'attente, il aurait passé une main sur son front avant de caresser ses cheveux et les rabattre derrière son crane. A présent il avait si peur de les voir arrachés par la manœuvre qu'il n'osait plus les toucher, sans parler du dégoût que lui inspirait le moindre centimètre de son corps.

Comment paraître impressionnant à présent ? Mettre un bras sur un dos de la chaise et regarder nonchalamment ses interlocuteurs ? Croiser les jambes ? Rien de tout cela ne pouvait marcher, à présent... pas juste après avoir été ébloui par une lumière éblouissante.


« La Princesse Ariez, lors de la réunion des boss... » commença Genesis en regardant les membres de la Coalition noire, l'un après l'autre. «  a proposé au Consulat un pacte de non-agression entre nos deux groupes.... »

Aucun d'eux ne devait être au courant. Depuis combien de temps seulement étaient-ils là ? Les choses changeaient, se surprit à penser Genesis. Cissneï avait disparu, Ariez était morte, la congrégation était sans doute morte ou enterrée dans une cave et Angelica elle-même avait péri ce jour-là, c'était de notoriété publique. Angeal et lui étaient les deux reliques de cette réunion... l'une plus poussiéreuse que l'autre.

« Ce devait être une idée lancée au hasard de la discussion... Et nous n'avions pas eu l'occasion d'y réfléchir alors. Quoi qu'il en soit... je reviens vers vous avec cette intention de relever cette initiative et vous proposer, au nom du Consulat entier, ce pacte de non-agression. »

Le Tragédien glissa doucement sa main sous son manteau avant d'en sortir un papier officiel qu'il posa juste devant lui, sans le présenter encore à Death. Lui donner maintenant n'aurait provoqué qu'un refus.  Si cet ancien intendant avait hérité un tant soi peu du tempérament de la princesse, sans doute prendrait-il un malin plaisir à brûler le parchemin sans même l'avoir lu, sans s'être laissé convaincre.

« Nos deux groupes sont puissants mais nous avons chacun un grand nombre d'ennemis. Le Consulat a comme priorité d'occire la lumière. Vous avez cet ennemi en commun avec nous... ainsi que le Sanctum, si je ne m'abuse. »
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Dorénavant tous assis, les deux groupuscules s’observèrent quelques instants dans un silence de mort. Il suffisait de regarder le porte-parole, un spectateur pourrait croire que nous préparions ses obsèques tant il faisait peine à voir. Assis profondément dans ma chaise, mon regard s’attardait une fois de trop sur la femme à la chevelure rougeoyante. Non. D’une claque mentale, je me forçais à poser mon regard sur mon vis-à-vis plutôt que sur elle. Les coalisés sont autour de moi, il suffit de montrer un instant de faiblesse pour qu’ils décident de se retourner contre moi.

Malgré cela, la déception envahie mon coeur. Il aurait probablement été agréable d’entendre la voix de la consule, il allait falloir attendre pour qu’elle daigne prendre parole à notre table.

Pour la seconde fois depuis leur entrée, le porte-parole énonçait la Princesse. Fini le parfum enivrant de la rousse, fini les courbettes qu’ils nous adressaient et impossible de retenir un soupir. Même assassinée, elle arrive encore à m’être insupportable. Elle était morte, et son règne avec elle. Pourtant, il a fallu que ce cadavre ambulant parle encore d’elle. J’en avais assez, une seule envie me venait à l’esprit et c’était de les remercier les uns après les autres, qu’ils quittent à jamais notre royaume. Un pacte de non-agression ?! Il pouvait bien se le foutre au cul, et se démerder dans leur guerre avec la Lumière. Après tout, un adversaire avec le genou à terre est bien plus facile à abattre.

En même temps, je m’attendais à quoi…? Comparé à elle, je ne suis qu’un jeune coq, un mec ayant grimpé les échelons dans l’ombre alors qu’elle était présente depuis des temps immémoriaux. Fallait faire avec, depuis la mort de la reine, les regards se sont posés sur moi et je vais devoir prouver que je ne vais pas suivre ses pas. Décrispant mes nerfs, je redressais mon regard sur Genesis et lui adressais un léger sourire.

Il est certain que notre défunte Princesse avait cette lubie, un esprit vif ayant cette particularité de réfléchir à cent idées en même temps. C’est d’autant plus vrai qu’aucun d’entre nous n’ai jamais entendu parler de ce pacte, ou devrais-je dire, de cette alliance entre nos deux groupes.
D’un geste de la main, je présentait la femme à la toison d’un noir profond sans détourner mon regard de Genesis.

À moins que… Peut-être que Vesper à eu la chance de partager un tel secret avec Ariez, ayant vécu ensemble sous le même toit. Elle le dira bien mieux que moi.
Ramena mon bras le long de mon corps, m’enfonçant d’autant plus dans mon siège, j’observais la moindre réaction de nos invités. Encore aujourd’hui, je me retrouvais à faire des courbettes pour elle. Pour quelles raisons ? Simplement donner le change, faire croire que nous avons encore un regard sur notre passé et sur la défunte. Combien de temps allait durer ce petit jeu. Probablement le temps nécessaire afin que l’univers se rende compte que la coalition d’Ariez est morte avec elle, nous allons avoir du travail devant nous.

Et plus particulièrement de temps, et aussi saugrenu que cela puisse paraître, ce pacte pourra nous aider à changer bien des choses sans avoir à se soucier des agissements du Consulat.

Bref… Votre audience avec les sommités de la Lumière n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, je me demande réellement si certain ignore encore l’animosité régnant entre vos forces et celles du Générale Cissneï. Par contre, j’ignorais totalement que nous avons le Sanctum comme ennemis commun…
Je me redressais sur ma chaise, posant mes coudes sur la table et observait avec d’autant plus d’attention nos invités.

Ce n’est pas non-plus tombé dans l’oreille d’un sourd que le Consulat à fait l’acquisition d’Atlantica, un monde qui appartenait avant cela au Sanctum. Sincèrement, je suis curieux de connaître la raison ayant poussé les grenouilles de bénitier à vous léguer ses flots. Où d’entendre la façon dont les artistes ont réussi à soutirer ce monde à leurs poignes, je suis persuadé que cette histoire doit être intéressante.
Depuis combien de temps le monde était-il sous l’influence des consuls ? Honnêtement, je l’ignorais. Par contre, ce que je sais, ce sont les ordres de mission d’Ariez visant à attaquer les hommes du Sanctum dans les mers d’Atlantica. Preuve comme quoi le culte du Sanctum avait atteint les êtres aquatiques, il y a forcement une explication et j’attendais simplement que le porte-parole me l’a donne.

Vous aurez mon avis sur ce pacte, après que vous ayez eu la politesse de répondre à ma question… Et pas avant.


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« La politesse... » murmura Genesis à l'instant même où le nouveau chef de la coalition noire eut fini de formuler son injonction maladroitement déguisée. Une affaire de choix des mots, c'était cela... Cet homme, Death, devait se vouloir particulièrement antipathique pour s'adresser à un homme tel que le tragédien comme à un de ses sujets. Et c'était un choix curieux... Jusqu'ici, la Coalition noire avait pu briller de charisme avec des suzerains tels que Xehanort, Konstantine et Ariez, mais jamais leur chef n'avait su susciter autre chose que la haine et la peur de ses sujets. Oui, le tragédien aurait espéré autre chose de la part d'un enième fomenteur.

Toutefois... Genesis fronça légèrement les sourcils en baissant les yeux sur la table. Il n'y avait pas que du mauvais à ce nouveau régime. L'avènement de Death à la tête de la Coalition noire avait fait tomber cette monarchie absolue que le consul haïssait tant. C'était un choix risqué... mais intéressant. Après tout, quel monde parmi ceux restant dans le royaume de la Coalition noire soutenait encore un roi ou une reine pour diriger cet empire ?


« Vous m'avez mal compris... Je me suis sans doute mal exprimé. » dit Genesis en hochant la tête, affichant un léger sourire désolé. « J'entendais par là qu'en plus de l'ennemi en commun que nous avons, la lumière, vous devez en plus vous mesurer au Sanctum. »

Le consul tourna légèrement la tête vers sa gauche, adressant un court regard à Sauron qui, une fois encore, prenait la peine de s'illustrer par son inefficacité. Il aurait pu, au même titre que le porte-parole, expliquer la méprise.
Genesis devina, en regardant les membres de la Coalition noire, tous assis, la tension présente dans la salle. Sans doute avaient-ils tous reçu le droit de parler à tout moment, et pourtant, à cet instant, il n'y avait que Genesis et Death. Etait-ce la peur à l'idée de bousculer l'avenir des mondes d'une parole maladroite qui les figeait ainsi ?

Il regarda à nouveau Death, croisa ses doigts entre eux et continua, cette fois-ci sans sourire.


« L'alliance qui unit le Consulat et le Sanctum ne doit pas vous être inconnue. Et puisque vous abordez ce sujet, l'histoire est simple. Le Sanctum a mesuré son erreur d'avoir conquis ce monde dans le passé, réalisant que la propagation de son culte ne devait pas être politique. Le Consulat, militairement supérieur au Sanctum et fort intéressé par le monde d'Atlantica, a accepté de prendre en charge ce monde, de l'inclure dans ses cités. Nous avions tout à y gagner et eux rien à perdre. »

Inutile de cacher l'amitié qui unissait les deux groupes. Sa propre relation avec le Primarque était connue de tous ceux qui faisaient un tant soi peu de recherches. Ils s'étaient parlés comme des frères durant la réunion des boss, correspondaient et étaient à présent officiellement alliés.

« Le Sanctum a toute liberté dans les cités dorées. L'intelligence qui existe entre nos deux groupes durera... Toutefois, croyez bien que cela ne change rien au pacte de non-agression que je vous propose. Le Consulat ne s'opposera pas militairement à la Coalition noire, et ce même en cas de conflit armé entre le Sanctum et vous. »

Et l'inverse était vrai aussi, Genesis y comptait plus qu'un peu pour limiter les dégâts. Actuellement et sans le Consulat, le Sanctum ne pouvait espérer gagner plus qu'une bataille contre Death et ses hommes. Aussi, si la guerre devait être perdue, Genesis escomptait bien de sauver les vestiges de la citadelle et de ceux y vivant. Rien ne l'empêchait de les soutenir, tant qu'il ne prenait pas les armes contre la Coalition noire.
A vrai dire, à ses yeux, l'affaire concernait davantage la lumière que le Sanctum. Ce dernier n'étant qu'une petite incohérence dans la clause proposée, une incohérence qui ferait couler beaucoup d'encre dans les jours à venir, sans doute. Le tragédien allait devoir... expliquer beaucoup de choses
.

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La courtoisie la plus puissante était de mise, et la civilité était plus forte que tout. La Coalition apparaissait sous un jour neuf et elle tenait le rôle avec une grande perfection. Sauron s'était attendu à bien pire en vérité. Il avait évidemment lu les conclusions de la Réunion des Boss et avait, comme tous, entendu les histoires concernant cette nuit. Il s'était fait une idée concise de cette Coalition que se posait en ennemi global, mais que devant ses yeux n'était qu'une onde de lumière froide et mesurée. Une lumière dont il ne parvenait pas à sonder la froideur. Death ; le croque mort dont il avait fait la connaissance quelques mois plus tôt, était là également.  Grand, épais, terrifiant en quelque sorte, si Sauron était encore terrifié par quelque chose. Mais, comme pour la beauté de Pamela ; flamme vouée à s'éteindre en un souffle, la terreur que pouvait lui inspirer cet homme était loin, dans un abysse que son cœur inexistant ne pouvait que contempler. Le vide, c'était ce qu'il ressentait à tout instant. Les émotions n'étaient que pensées qu'il essayait de concevoir comme des sentiments. Aussi se concentra-t-il de nouveau sur la discussion et ne pensa plus à ce qu'il aurait pu ressentit aurait-il eu un cœur, aurait-il eut été autre et différent.

«  Je me dois d'ajouter aux paroles de mon estimé dirigeant que nos intentions ne sont en aucunement perverses. J'admet que j'aurais du intervenir il y a quelques instants afin que ce que j'aie à dire soit plus clair mais il me vient à l'évidence que quelques paramètres demeurent vagues. »

Sauron regarda Death ; il joignit ses mains, coudes sur la table.

« La priorité du Consulat est de mettre un terme à ce groupe appelé la Lumière. Il n'a cure d'éliminer toute trace de lumière au travers des mondes ; ce serait une affreuse erreur de compréhension. Le Consulat a toujours été patron des arts et je puis vous assurer que ses buts n'en ont pas divergé une seule seconde. »

Sauron ne connaissait pas cet homme en face de lui, mis à part peut-être un ou deux détails que sa connaissance des actions des hommes avaient pu lui indiquer. Or il avait subi assez de mésaventures pour se méfier de ses impressions mêmes ; aussi ne crut-il pas une seule de ses préconceptions. Il s'en tenait aux fait, aux rapports qu'il avait lu, aux factuel, au réel. A la simplicité.

« La haine que voue le Consulat à la Lumière est fort regrettable. Leur erreur. » Il n'en croyait pas un mot, la Lumière était faible. Elle ne servait qu'à peu de choses ; un électron libre dans une guerre qui l'avait depuis longtemps dépassée. « Son Leader une incapable, ses alliés de dangereux criminels. Ce que nous recherchons, c'est la paix et la sécurité pour les habitants de nos Cités. Quant au Sanctum... »

Il se força à ne pas hausser les épaules de dépit. Le temps avait passé et les hommes croyaient encore à des divinités et des forces invisibles. Il n'allait pas gloser à ce propos. Ses épaules se détendirent ; il ne fallait pas que le débat en reste à des idioties retenues. Le Consulat rayonnait, et il était compréhensible qu'il ne rayonnait pas grâce à la guerre mais bien grâce à l'exact inverse.

Sauron regarda Genesis ; il ne parlerait pas contre sa volonté et, dusse-t-il s'aventurer dans un discours allant à l'encontre des vues du Consulat, il se tairait. Docile. Pour l'instant.

« Nos deux organisations coexistent, et le Consulat n'ayant aucune raison de s'opposer à un autres. Comme dit, le Consulat possède une force supérieure au Sanctum, mais tout comme la Coalition, nous n'avons absolument aucune raison de l'attaquer. Ce serait idiot. Se lancer dans une guerre, contre quiconque de notre propre chef serait stupide. L'art créé en temps de guerre n'est qu'une pâle imitation : l'art est création, et doit n'être que guidé par un idéal de beauté, pas une volonté de preuve. Comme Monsieur Rhapsodos vient de vous le dire, nous ne venons pas ici pour assurer notre amitié avec le Sanctum, mais pour un pacte de non-agression avec vous.   Quelle énormité serait un combat armé entre le Consulat et la Coalition. Tous dans cette salle, souhaiteriez-vous une guerre détruisant une génération ? Réduisant à néant tout espoir ? »

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C'était une bien drôle alliance que celle unissant le Sanctum au Consulat, et de ce fait une drôle d'amitié entre ses deux meneurs, qu'importât comment Genesis se faisait appeler. Je pensais aux pauvres, pauvres membres du Sanctum qui devaient se faire des illusions sur la valeur du pacte qui les liait au Consulat. Car après tout, en très peu de temps, l'émissaire avait affirmé que la force militaire du groupe religieux était insuffisante pour tenir un deuxième monde, puis, qu'en cas de conflit entre le Sanctum et notre groupe, ils n'interviendraient. Alors, l'on était en droit de se demander ce que ce groupe avait vraiment eu à gagner en offrant son monde aux artistes puisqu'il ne pouvait même pas espérer son appui militaire en cas de bataille avec son seul et véritable ennemi. Le porte-parole  devrait à l'avenir se montrer habile manipulateur pour faire passer un tel affront auprès de ses « amis ».

J'écoutai alors le dénommé Sauron prendre la parole et désigner leur ancien allié d'une bien piètre façon, allant jusqu'à insister sur le fait qu'elle était constituée de criminels. Honnêtement, était-ce une erreur de sa part de ne serait-ce que réprouver les actes de la Lumière sachant ce que l'on pouvait trouver présentement dans cette salle, à la Coalition. Je ne pus m'empêcher de tourner les yeux vers l'une des monstruosités qu'on avait récemment « adoptée » dans notre camp. Ormagöden n'était ni plus ni moins qu'un froid et cruel meurtrier. Ses exploits m'avaient été racontés et je n'avais pu m'empêcher de réprouver ses méthodes de travail, semant le chaos là où il allait. Certains m'auraient sans doute vue comme une hypocrite, mais je me plaisais à croire que plusieurs chemins nous étaient offerts, même à la Coalition. Fixant Sauron et le défiant un peu sur son terrain, je pris alors la parole pour la première fois.

-Concernant les criminels, je ne peux vous certifier que nous sommes mieux constitués que la Lumière. Il est possible que nos manières ne plaisent à tout le monde. En revanche, si nous venions à nous accorder sur les points cités, pour votre bon plaisir, nous mettrions les chiens en laisse.


Je déplaçai mon regard sur l'être insupportable qui embaumait cette pièce, le méprisai rien qu'un instant, et réoffris mon attention aux autres consuls ensuite. Accepter et faire comme si de rien n'était en mimant de bonnes et fades intentions ? C'était hors de question. Je savais ce que nous étions, ce que nous avions déjà fait, et ce que nous ferions dans le futur. S'abaisser en passant pour autres que nous étions n'était pas acceptable de mon point de vue, et ça n'avait rien à voir avec un manque de stratégie. A mes yeux, nous avions tout intérêt à jouer carte sur table.

-Bien sûr, comme Death le pensera certainement, nous avons tout intérêt à se décharger d'un ennemi. Et pourtant...


Je reportai mon attention sur le porte-parole à la fragile constitution, essayant de décrypter quelques manigances derrière ce visage emprunt de bonne volonté.

-C'est à... se demander ce que la Lumière a bien pu faire pour attiser une telle flamme de haine dans vos cœurs.
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« Ce n’est pas un secret. » Répondit très vite Genesis d’une voix neutre, regardant la jeune femme dans les yeux. « Idéologiquement, la lumière et le consulat ont toujours été fort différents. Nonobstant cela, il fut un temps où la perspective d’une alliance avec eux était ce que l’on pouvait espérer de mieux. La lumière, à présent, s’affaiblit par des conflits internes mais ce… n’est évidemment pas la raison de la rupture entre eux et nous. »

Il suspectait la jeune femme de davantage vouloir le faire parler, lui faire commettre une erreur ou l’amener à dire une certaine chose, que de réellement se demander le lien qu’avait la lumière et le Consulat. Leur rupture avait fait du bruit… et les causes n’étaient pas inconnues à celui qui cherchait un peu. L’Éclaireur n’avait pas fait les grands titres sur les raisons, ayant surtout pu communiquer la nouvelle de la guerre déclarée, toutefois chaque consul les connaissait en long et en large. Or, ils étaient huit cents. Huit cents à avoir des familles, des amis à qui ils étaient libres de révéler la vérité.

« Le Maréchal Roxas de la lumière a assassiné un de nos frères, Claude Frollo, fils de la Rhétorique. » Prononça-t-il d’une voix lente et grave, sans vouloir ajouter un poids supplémentaire à ses mots. La mort du consul était connue depuis le soir de la réunion des boss. Si l’on devait deviner un sentiment dans ses mots, il aurait préféré que ce soit la colère.
« Il s’est aussi rendu coupable, quelques années auparavant, du meurtre d’un membre de la lumière à la cité des rêves, dans la cathédrale Notre-Dame. »

Genesis décroisa ses doigts doucement tout en adressant un bref regard à Death, silencieux. Ils étaient dans une position de force… La Coalition posait des questions, le Consulat y répondait. Jusqu’à ce que Death dise oui ou non, les trois consuls devraient supporter ce manège. Le tragédien, une nouvelle fois, fixa la jeune femme, Vesper.

« Nous nous sommes rendus au quartier-général de la lumière et avons réclamé qu’il nous soit livré pour être exécuté. L’état-major a refusé, se rendant par l’occasion complice. Nous avons donc déclaré la guerre à la lumière. »

Il avait conscience de la curiosité du discours. Lors de son audience avec la lumière, il s’était avéré plus théâtral. A présent, il avait l’opportunité de montrer les choses de manière plus crue, prouvant par l’occasion que le Consulat n’avait pas la patience et la passivité de la lumière. S’il le devait, il rappellerait qu’Ariez avait été vaincue sur son territoire à la Coalition noire.

« Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la lumière n’a pas été une bonne amie pour le Consulat. » Dit-il en croisant une nouvelle fois les doigts, machinalement. « Ce sont les ténèbres qu’elle chasse, non seulement ceux qui l’utilisent à de mauvaise fin. D’une certaine façon, il était évident que la lumière tenterait de nous mettre au tapis, de nous ôter nos libertés, un jour ou l’autre, nous qui sommes pour certains... » Il inclina légèrement la tête pour se désigner et regarda de suite Sauron.  « enfants des ténèbres. »

Qu’il crût ou non à son propre discours, Genesis se souvint sans peine des mots employés par le roi Mickey et certains des commandants de la lumière. « Requête ». C’est ainsi que Mickey avait qualifié la sommation faite par Genesis en exigeant qu’on lui livre Roxas. Seules les lois de la lumière valaient, pour ses représentants. Il haïssait qu’on réduise le consulat à ce qu’il n’était pas : des subordonnés, des alliés, de gentils artistes. 
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Tu es assise à regarder tout le monde s’envoyer des piques sur l’état de la situation. La lumière par-ci, le Sanctum par-là et, toi, tu n’y comprends rien. Tu les observes se chamailler comme deux bambins pour un jouet sous l’œil attentif de leur maman. Tu observes et apprends, mais tu ne perds pas patiente pour autant. Cependant, une envie de bien appréhender la chose te submerge. Tu oses donc les interrompre dans leur discussion.

-Excusez-moi, c’est bien beau tout ce que vous dites là, mais j’aimerai qu’on me fasse un petit topo sur ce qu’il s’est passé. Je viens d’arriver à la Coalition et de rentrer de mission, on n’a eu aucunement le temps de me briefer sur ce que je devais savoir. Je pense qu’il serait de bon ton de remettre les choses à plat. On est tous passés par là, je crois.

Certes cela t’embarrasse de l’admettre devant autant de monde et surtout devant ton boss, mais tu ne le laisses pas transparaître  afin d’éviter de te tourner encore plus au ridicule. Tu attends juste qu’on te réponde sagement pour enfin prendre connaissance de tout ce qu’il te fallait savoir. Tu jettes quand même des regardes discrets à tes comparses pour voir si tu n'as pas commis une boulette. Orma semble complètement déconnecté de la réalité, enfin tu le penses au vu de son physique peu commun. Death semble impassible, comme toujours. Et tu n'oses pas trop regarder Vesper.


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La jeune femme état restée silencieuse depuis ces quelques minutes.

Les deux chefs du Consulat et de la Coalition Noire avaient beaucoup parlé -ce qui était on ne peut plus normal- et ils n'avait l'air de voulor lâcher le morceau l'un comme l'autre.

C'est alors qu'un Coalisé, Abigail prit la parole. Elle était nouvelle dans ce groupe et ne savait pas trop exactement ce qui pouvait se passer.

J'aurai presque un peu de peine pour elle. Elle a l'air complètement perdu.


Pamela voulu prendre légèrement les choses en mains. Elle se redressa un peu et regarda le chef « ennemi » dans les yeux.

La jeune femme posa ses mains sur sa nuque sous sa longue chevelure de soie rousse. Elle releva ses cheveux et les laissa retomber doucement sur ses épaules qui avaient découvertes quelques secondes.

Lorsque sa crinière eut retrouvé sa position, la sorcière pencha légèrement la tête tout en continuant de regarder cet homme.

- Il fait légèrement chaud ici... Dit la sorcière en murmurant légèrement.


Oui, bon je sais, il ne faisait pas si chaud que ça. Mais il faut bien trouver un moyen de faire pencher la balance...


Pamela savait bien que ce petit manège n'aurait pas eu le même effet sur toutes les personnes de sexe féminin dans cette salle.

Et que toutes ces dames n'auraient surement qu'une envie, c'est que la sorcière sorte de cet endroit.

Mais la rouquine voulait surtout montrer que sa présence n'était pas totalement inutile. Même si elle ne parlait pas, le Consulat avait en sa possession un moyen de pression qui pouvait être efficace.











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Deux envies contradictoires vinrent me frapper en l’espace de quelques secondes. D’abords, celle de donner une claque du revers de la main à Abigail et de la faire taire jusqu’à la fin de cette entrevue. Elle avait beau être un élément prometteur dans la Coalition Noire de mes rêves, malheureusement, elle n’avait réussi qu’à briller par son incompétence devant nos invités. Mon visage ne laissait rien transparaitre, seuls mes yeux avait subrepticement sauté dans sa direction avant de porter de nouveau de l’attention à mes vis-à-vis. Dans cette salle brillante de lumière, nous étions tous en train de disputer le plus important jeu de pouvoir de l’univers, consuls contre coalisés.

C’est ce que nous vivions ici. Pas le simple accord entre deux groupes dans une guerre à venir, non, nous étions en train de nous mesurer. La Coalition Noire avait l’avantage du terrain, et cette maladresse ne pouvait que nous être fatale.

Ensuite, l’unique raison l’empêchant de lever la main sur la jeune coalisée fut la réaction de la femme à la chevelure de feu. Pourtant, elle n’avait rien fait de spécial. Soulevant simplement sa coiffure et dévoilant les courbes de ses épaules, la lumière de l’endroit brillait sur sa peau nacrée. Depuis son entrée, je m’efforçais à ne pas l’observer. Il y avait quelque chose à chaque fois que mon regard se posait sur elle. Et pourtant, il était impératif que je ne cède pas à cette faiblesse devant Genesis. Il avait eu le courage, où la folie, de se rendre au Château de la Lumière pour y déclarer une guerre. Ce n’était pas un adversaire à prendre à la légère, même si son état laissait présager le contraire. Seulement, la tentation et l’envie de la dévorer du regard étaient trop fortes.

- Pardonner Abigail. L’ayant signalé elle-même, elle nous a rejoints récemment et cela peut paraître étrange de nous voir parler de telles choses en aussi peu de temps.
Mon regard ne quittait pas la belle rousse un seul instant, ne m’empêchant pas pour autant de m’adresser à notre nouvel assassin.

- Malgré les paroles de notre invité, les choses sont fort simples. Nous ne sommes pas seuls à nous partager l’univers et ses mondes, chacun y va de sa petite idéologie et sa façon de voir l’avenir. Devant nous se trouve un conglomérat d’artistes et d’artisans, et nous serions idiots de penser qu’ils ne sont rien de plus que cela. Ils sont capables du meilleur, le cabaret dans la Citées des Rêves prouvant cela, où du pire en déclarant une guerre à la Lumière. Un groupe prônant le bien et cherchant à éradiquer toutes ténèbres, nous comprit.
Dans un ultime effort, je quittais le regard de braise de cette dame et fixai de nouveau Genesis, cette personne étant bien moins attirante que la femme de son escorte.

- Encore une triste vérité, les gens ont tendance à croire que nous agissons de la sorte par simple plaisir. Alors que, comme le Consulat, nous ne cherchons qu’à atteindre nos buts et à aller de l’avant. Nous voilà jugés coupable par certain alors que nous voyons les choses différemment. Finalement, vous et moi avant un point commun.
Dans un sens, lui et moi étions pareils. Il était venu ici pour proposer un accord et s’évertuait à courber l’échine dans notre maison, seulement, il ne faisait ça que pour servir ses propres intérêts. Atteindre un but, voici la raison de sa présence et de son contrat et nous serions idiots de refuser cela de sa part. Lui et moi ne pourrions gérer une guerre sur deux fronts, alors autant couvrir ses arrières pour régler nos problèmes rapidement.

- Pour ce qui est du reste… Sanctum, Mercenaire, Shin’ra… Avons-nous véritablement besoin de parler d’eux ? Ne faisons pas l’erreur de les sous-estimer, cependant, ils ne sont pas à l’ordre du jour. Comprenez ma curiosité envers votre alliance avec le groupe des hommes pieux, cela me fascinait de découvrir comment vous avez obtenu Atlantica.
Ma curiosité, une vaste blague. Des affaires du Consulat, nous n’en connaissons rien. Pas d’espion, pas de taupe et aucun moyen de récupérer des documents. Les seules choses que nous connaissons des consuls, il s’agit de ce qu’il exhibe dans leurs propres mondes. Autant dire que ce n’est pas grand chose. Vesper avait eu l’intelligence d’aller dans ce sens en posant les bonnes questions. Par contre, nous n’allons pas pouvoir jouer à ce petit jeu des heures durant.

- Maintenant que tout est clair entre nous, je me vois mal vous faire languir plus longtemps. Vous et votre proposition.
Baissant mon regard de quelques centimètres, j’observais le papier que tenait toujours Genesis dans ses mains, contre le bois de la table. Cette alliance, ce pacte qui unirait nos deux groupes. Seulement, pour combien de temps ?

- Sans surprise, je me vois mal refuser un pacte de non-agression entre nos deux groupes. Même si les hostilités n’ont pas encore commencé, nous sommes en guerre constante contre la Lumière et elle ne cesse de nous défier. À moins que l’un de mes estimés collègues ne soit contre, la Coalition Noire est favorable et prête à signer votre papier.
Pas la peine de tourner le regard en direction d’Ormagöden, il n’avait pas son mot à dire. Peut-être que Vesper allait répondre à cela, donner son avis où son aval. J’allai être fixé rapidement. Il y avait des chances que, maintenant informée, Abigail allait tenter une nouvelle fois de ne pas passer pour une crétine.


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Death, t’étais-tu adouci avec l’âge, ou était-ce la simple présence de cette,disons-le franchement, courtisane, ayant été appelée par Genesis pour enrober de sucre ses propos. Je m’étais presque retenue d’éclater de rire lorsque Abigail avait pris la parole, nous faisant passer pour des écoliers désireux d’apprendre. N’aurait-elle pas pu se renseigner un peu plus tôt sur la situation de son propre groupe vis à vis des autres, ou même mieux se taire dans l’ignorance ? Tout plutôt que poser cette stupide question. En vérité, c’était loin d’être drôle. Nous n’étions pas avec de bons amis pour un débat sympathique et pour le simple plaisir de partage de connaissances. Si nous étions là, c’était pour éventuellement former une alliance, ou quoi que ce soit d’autre, et dans ce contexte, il était à mes yeux inacceptable de nous faire passer pour faibles.

Il fallait espérer que Death ferait preuve d’un peu de « sérieux » vis à vis de ce nouvel élément, une fois que la rousse serait partie.

La suite du discours de notre chef fut à mes yeux des plus conventionnels et empreint d’hypocrisie. Dire que la Coalition agissait de façon « différente » de la Lumière était exacte, mais dire que nous ne le faisions pas par plaisir par moment me laissait sceptique… Bien. Il n’y avait qu’à réfléchir aux manières de certains de nos nouveaux membres : Ormagöden, Red. De plus, Death lui-même agissait de façon parfois inutilement cruelle. Non, c’était aussi cette façon de faire, dépourvue de bonnes intentions, qui caractérisait, ou du moins, qui avait caractérisé jusque là la Coalition.

Etait-ce la présence de cette femme qui ravivait ma sévérité ou n’était-ce que le simple reflet de mes convictions ?

La conclusion de notre meneur nous amena à une étape plus avancée de la discussion, nous approchions enfin d’un accord. Il ne faudrait pas se laisser avoir pour autant. Je ne pouvais pas vraiment dire que j’étais surprise par l’approbation de Death mais puisqu’on me demandait mon avis…

-Il va sans dire que c’est un véritable honneur de traiter avec des personnes telles que vous…


Je fis le tour de ces chevelures rousses en un peu moins de deux secondes puis me retournai vers Death pour avancer une demande.

-Mais même si c’est un accord « équitable », Death,  je pense que vous serez d’accord pour en parler après : cela ne se fera pas sans garantie. C’est là tout ce que « j’ose » demander en tant que simple membre de notre honorable corporation.


Autant exagérer encore plus le trait des précédentes paroles de Death, surtout parce que cela m’amusait et que personne n’était dupe dans cette salle.
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Rien de ce qui se passait ici ne m’intéressait. Le temps était long et la tension qui régnait était épuisante. Je m’étais adossé dans un coin de la pièce, loin de toutes ces formalités politiques, cherchant du regard quelque chose qui pourrait me faire passer le temps.
Il y avait la frêle rouquine, pas celle qui était assise mais celle qui cherchait Death du regard. Elle avait visiblement un certain pouvoir de séduction, suffisamment fort pour qu’il ne puisse s’en défaire.
Puis il y avait Abigail, camarade depuis peu, elle avait osé avouer devant l’assemblée qu’elle ne comprenait rien. Je ne pensais pas que Death répondrait, il faut croire que le charme de Pamela l’a assagi. En tout cas, ça avait sauvé les fesses d’Abi, même si elle n’allait sûrement pas s’en tirer comme ça.
Et pour finir, Vesper. Je ne sais rien d’elle, mais à en juger par le regard qu’elle m’avait adressé, elle ne m’aime pas. Enfin, c’est surtout la phrase qui accompagnait le regard qui me le laisse entendre « les chiens en laisse ». Je l’avais pas vu venir.
M’enfin, je n’étais pas à la coalition pour me faire des potes.

Je m'apprêtais à partir quand notre boss bien aimé semblait enfin prêt à signer ce foutu pacte... C’était sans compter sur Vesper qui eut l’idée d’imposer son "mais".
J'étais clairement pas emballé par l’idée de poursuivre cette réunion, j'ai donc décidé de monter un peu le chauffage. La pièce étant close, la température allait vite monter malgré la taille de la pièce, et même si ça n'allait pas être une chaleur insoutenable ce serait suffisant pour les faire bouger. Enfin j’espère pour eux.
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Vesper avait pris la parole, comme je m’y attendais. Elle avait goûté au gâteau réservé aux plus hautes instances de la Coalition Noire en assassinant Ariez et en héritant de son château, elle n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. Contrairement aux paroles de la jeune femme à ma gauche, les siennes savaient relever mon intérêt, il serait plus malin de nous assurer cette alliance. Détachant mon regard de nos invités, je portais mon attention sur la seule femme aux cheveux noirs de geai dans cette pièce.

- Tu as parfaitement raison Vesper, nous devrions assurer cette alliance. Pour la bonne entente entre notre groupe et celui des consuls.
Terminant ma phrase, mes yeux quittèrent la coalisée pour se poser de nouveau sur la jolie rouquine en bout de table. Elle avait prétexté il y a moins de cinq minutes le fait qu’il fasse chaud dans la pièce, et c’était seulement maintenant que je sentais la chaleur grimper progressivement. Cela n’était pas encore dérangeant, cependant, je ne comprenais pas d’où cela pouvait venir. Bref, ce n’était pas le moment opportun pour penser à cela.

Nous étions tous ici pour parler de cette alliance, et le Porte-parole n’avait pas encore réagit à mon avis favorable afin de signer ce bout de papier.

Bien entendu, il attendait de savoir qu’elle serait notre nouvelle doléance. Le Consulat était venu afin de demander une alliance, afin de s’assurer ses arrières quand les conflits commenceront, mais qu’elle sacrifie seront-il prêt à payer. Pourrais-je leur demander un monde comme gage de leur bonne foi, ou une somme en munnie afin de participer à l’effort de guerre. Tellement d’options se présentaient devant moi. L’espace d’un instant, cette envie irrépréhensible de tester les limites de mes vis-à-vis s’initiait en moi. Lentement, un sourire sadique se dessinait sur mon visage.

Mes yeux se posèrent tour à tour sur les trois consuls. Le Tragédien disait être venu ici pour parler au nom du Consulat entier, pourtant, c’est lui qui allait décider au nom de son groupe s’il acceptait notre demande. Il était la voix des consuls, pourtant, il allait être seul à décider mon ultime demande pour que j’accepte d’imposer la signature en bas de ce contrat.

- Comme garanti de votre bonne foi, il ne vous sera demandé rien d’extravagant. Afin de rassurer l’esprit de ma collègue, ainsi que le mien, voilà tout ce que je désire…
Accompagnant mes mots, je levais alors ma main et refermai celle-ci pour que seul mon index reste tendu. Du bout de mon doigt, je désignais - la rousse assise au côté de Genesis. Pamela Isley, tu seras un excellent gage au nom du Consulat.

- Bien entendu, il serait idiot d’empêcher votre artiste de pratiquer son art. Tout ce que je demande, c’est qu’elle déménage ici même, au manoir, et reste avec nous lors de son temps libre. Elle ne sera pas une prisonnière, disons plutôt qu’elle sera notre invité d’honneur à titre permanent.
Reposant ma main sur le bureau, je souriais de plus belle avant d’adresser une dernière parole au fils de Mélpomène.

- Alors, marché conclu…?


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Il fixa Death un long moment, dans le silence, avant de tourner son regard vers Pamela. Celle-ci, troublée, ne dit rien. C’est avec une certaine tendresse que le tragédien la devina effrayée par la perspective de vivre avec la Coalition noire durant la durée de la guerre. Genesis détacha ses yeux de la peau pâle de la consule pour finalement répondre à Death.

« Je regrette mais non. » prononça Genesis calmement, sans regarder son interlocuteur dans les yeux, un léger sourire en coin. Il ignorait la gravité de son refus sur la suite des événements, savait seulement que Pamela lui était chère, qu’il avait longtemps espéré l’avoir à ses côtés au Consulat et qu’il ne la céderait pas, même pour un millénaire de victoires militaires. Il se pencha subrepticement vers Pamela et d’une voix tout aussi audible, prononça : « Désolé de décider pour vous, Pamela. »

Il se redressa et regarda Death dans les yeux, une pointe de défi dans le regard, n’effaçant pas son sourire et s’adressant toujours à la même personne. « Vous êtes consule de l’horticulture. Vous ne sauriez pratiquer votre art dans un monde où le soleil se meurt. »

L’excuse était… objectivement bonne. Nul ne saurait remettre en question l’importance du soleil pour les fleurs. Néanmoins, chacun ici devinerait que ce n’était précisément qu’une excuse, tout comme chacun devinerait que Pamela n’était pas qu’une garantie aux yeux du nouveau chef de la Coalition noire. Plus que tout, la savoir entre les griffes d’un homme ne l’appréciant pas à sa juste valeur le répugnait. Genesis était l’un des premiers parmi les consuls et un des seuls hommes à vraiment saisir l’importance de la Beauté. Celle-ci ne pouvait appartenir à un seul homme, du moins pas tant qu’il serait en vie.

Vesper avait proposé une garantie de la part du Consulat. Or, si celle-ci s’était tue, le pacte de non-agression aurait déjà été signé. Néanmoins, Genesis ne pouvait abandonner la discussion… S’il pouvait donner à la Coalition noire des raisons de lui faire confiance, il les donnerait.


« J’admire votre considération pour la beauté de Pamela. » dit le tragédien d’une voix franche, parlant encore une fois de la beauté de la consule comme d’une œuvre d’art, comme il l’avait toujours fait. « Mais elle n’est que... » Genesis posa distraitement sa main gantée sur celle de Pamela, se voulant rassurant quant à son importance pour le Consulat, avant de l’enlever bien vite, ressentant vite le trouble du à ce contact. « l’un des nombreux trésors du Consulat. »

Si le Consulat était puissant ? Certainement. Si le Consulat était riche ? Incroyablement. Non seulement de ses avoirs mais surtout de sa culture, qu’il avait composée de nombreuses trouvailles, de créations.

« De ces trésors qui nous sont chers et dont l’absence nous coûtera. Mais je suis prêt à vous céder ce qu’il vous plaira. La carcasse de Shen-Long, l’un des trois dragons légendaires, dont chaque écaille vaut une fortune. Quoiqu’il s’agisse d’une garantie, je peux concéder à vous en faire cadeau. Le merveilleux livre de la forêt des rêves bleus, les armes d’Astral, des pommes d’or du jardin des Hespérides, Emmanuel, la plus grande cloche de la cathédrale de Paris. » Genesis marqua une pause, omettant quelques artefacts précieux pour le Consulat qui n’auraient pas intéressé un groupe tel que la Coalition noire, avant de dévoiler un dernier atout : « La statue de cristal de Noël Vermillion, le principal objet de culte du Sanctum, que ce dernier a perdu. »

Il misait gros… Autant d’objets d’infiniment précieux. Certains d’entre eux, s’il les confiait, pouvaient signifier un énorme sacrifice. Le Consulat et le Sanctum lui reprocheraient longtemps de s’en être débarrassé. Mais Genesis était trop proche de la mort pour encore songer à cristalliser sa réputation. Le Tragédien posa ses doigts sur le papier officiel devant lui, celui qui scellerait ou non le pacte de non-agression entre les deux groupes, et le poussa jusqu’à portée du bras de Death.

« Si l’un de ces objets est une garantie suffisante et que vous acceptez de signer, Death… J’exigerai moi aussi une garantie de la part de la Coalition noire qui, à mon avis, ne vous coûtera pas grand-chose, au contraire. J’espère même vous délester d’un poids. »
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La jeune femme resta sous le choc et sans voix à ce qu'elle venait d'entendre. Bien que sa bouche était fermée pour éviter de ressembler à un poisson. Elle passait en boucle la proposition de Death qui pouvait presque paraitre indécente.

Non... Mais il a cru quoi lui ? Que j'étais une monnaie d'échange !?


C'est alors que cette la voix de Genesis qui la ramena sur terre. Il avait refusé -et heureusement- la demande du chef de la coalition Noire.

Seulement aucuns sons ne pouvait sortir de la bouche de la jeune femme. Elle était vraiment sous le choc. Et se mit à sourire en voyant la main du tragédien se poser sur la sienne quelques secondes avant de la retirer très rapidement.

Cet homme avait peut-être un physique qui pouvait répugner beaucoup de personnes mais Pamela s'en moquait éperdument. Elle n'avait pas accepté d'entrer au Consulat pour lui spécialement. Mais avait sauté le pas pour montrer au reste des mondes l'étendue de ses pouvoirs.

Même si elle savait aussi pertinemment que les hommes réagissaient de cette manière à cause de la Pomme, cela plaisait tout de même à la jolie rouquine.

Quand le chef du Consulat se mit à énumérer les différents biens qui pouvaient intéresser les « ennemis » elle se mit à regarder droit dans les yeux chaque membre de la Coalition Noire pour terminer par Death qu'elle ne quitta plus une seule fois.

Mais en faisant ça, elle se rapprocha délicatement et sensuellement un peu plus de Genesis tout en décroisant et recroisant ses jambes.

Il est peut-être le nouveau chef d'un groupe. Mais il n'obtiendra jamais tout ce qu'il veut. Et encore moins facilement si c'est un humain.


N'importe qui peut voir cette situation peut se dire que la jolie rouquine était une allumeuse, mais ça pouvait aussi faire naître dans l'esprit qu'elle n'était pas disponible... Que ce soit avec le boss du Consulat ou bien quelqu'un d'autre.

Et puis ça aurait peut-être aussi pour effet de faire comprendre à la femme aux cheveux couleur corbeau, cette Vesper -qui la regardait vraiment avec un regard plus haineux que la dénommée Abigail- qu'elle n'avait aucun soucis à se faire. Même si Pamela ne connaissait aucun des membres de la Coalition Noire présents dans la pièce, elle avait bien remarquée que la coalisée avait une certaine peur envers la sorcière.












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Ainsi, voilà les limites du grand Genesis ! Le fils de Melpomène serait incapable de céder une seule et unique âme pour assurer ses arrières, cependant, il n’avait aucun scrupule à délester son propre groupuscule de ses plus grandes richesses uniquement pour garder cette femme à ses côtés. Ils étaient ensemble, l’un à côté de l’autre à sourire à mon encontre et à agir comme un parfait petit couple. C’en était presque touchant, et dégoutant à la fois. Haussant les pommettes dans un sourire narquois, j’attrapais le contrat en tendant le bras afin de le faire glisser en face de moi. N’empêche, une pointe de tristesse s’empara de mon coeur à l’instant où il refusa. Il faudra trouver un autre moyen pour que Pamela nous rejoigne, que ce soit de gré ou de force.

L’avoir chez nous pour toute la durée de la guerre aurait été un avantage indéniable, avoir un membre du Consulat chez nous aurait obliger les religieux à y réfléchir à deux fois avant de nous attaquer. Récupérer leur Princesse et risquer un incident diplomatique avec leur seul allié, ils n’auraient pas été stupides au point d’agir de la sorte. Et surtout, cela aurait été plaisant d’avoir ce joli minois dans les couloirs du manoir.

Indépendamment de la perte qu’est Pamela, nous avions désormais un éventail de choix que nous proposait le porte-parole. Et quel choix ! Je me replongeais dans mon enfance, couché sur le tapis du salon avec un catalogue dans les mains afin de choisir ce que le Père Noël m’apporterait. À la différence que j’allais devoir choisir quelque chose et donner en retour, l’esprit du réveillon envahissait la pièce. Après la démonstration des deux consuls, j’avais presque envie de vomir. Passant ma main sur mon menton en même temps que je lisais les lignes inscrites sur le papier.

La Coalition Noire avait déjà fait acquisition d’un dragon, alors si un deuxième se proposait, il n’allait pas le refuser. La carcasse de Shen-Long serait un atout comme Tian-Long sous sa forme la plus ténébreuse, il nous le fallait à tout prix.

Par contre, pour ce qui était du reste des cadeaux proposé par le Consulat. Entre un livre, des pommes en or, une cloche ou encore des armes d’un groupuscule oublié et oubliable… Il se croyait où ? On dirait les restes pourris de la veille qu’il tendait sur un plateau d’argent. Et il osait appeler cela des trésors inestimables, avaient-ils véritablement une chance dans la guerre à venir. Je comprenais mieux la raison d’une alliance entre nos groupes, ils avaient besoin d’espoir pour apercevoir un avenir, et d’un ennemi en moins à affronter.

Toutefois, nous ne devions pas nous contenter de la carcasse du dragon. Ce serait trop simple, pour eux comme pour nous. Il était venu vendre leur âme au diable en ce jour, et il allait devoir payer le prix fort. Qu’il garde la statue de cristal dans leurs murs, nous n’avons pas besoin d’une raison supplémentaire pour avoir le Sanctum à notre porte. Hélas, nous devons les faire plier devant nous toujours demander plus pour qu’il gagne ma signature sur ce morceau de papier. Relevant mon regard et le posant de nouveau sur Genesis, je reprenais enfin la parole.

- Vous avez raison ! Elle ne pourra s’épanouir dans son art en restant chez nous, elle est bien mieux au Jardin Radieux qu’à la Cité du Crépuscule. Cependant, j’ai envie de croire qu’elle vaille bien plus qu’un seul de vos trésors, ne sommes-nous pas d’accord ?
Reposant la feuille sur le bureau, je posais ma main à plat sur cette dernière avant de sourire à l’attention de Genesis en laissant quelques secondes avant de reprendre.

- Vous nous refusez Pamela, mais j’accepterai en échange les restes de Shen-Long ainsi qu’Emmanuel. Cette femme est mille fois plus resplendissante qu’une cloche et le corps sans vie d’un dragon. Ma signature est prête à s’imposer sur ce papier, si cela vous convient et une fois que j’aurai connaissance de votre doléance. Vous piquez ma curiosité, qu’est-ce que vous pourriez avoir besoin et qui nous délestera d’un poids ?
Une nouvelle provocation à son encontre, est-ce qu’il cherchera à esquiver une nouvelle fois où il sera heureux d’obtenir enfin l’accord de la Coalition Noire. Toutefois, la balle était dorénavant dans son camp et il pouvait laver mon affront en demandant n’importe quoi de mon groupuscule. La question était, et sa réponse sera intéressante, que veut-il absolument de chez nous.


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Genesis sentit chaque muscle de sa poitrine se raidir lorsque à la fin de sa proposition, il remarqua la proximité de Pamela. Cette dernière s’était rapprochée, discrètement, suffisamment pour qu’il ne remarque pas la manœuvre avant cette ultime seconde. Son cœur se serra, provoquant une douleur qui arracha une légère grimace au tragédien… En se rapprochant seulement. Elle avait réussi à faire un tel effet à son cœur simplement en se rapprochant.
C’est avec une légère honte qu’il releva les yeux, qu’il avait distraitement posés sur les jambes sensuellement croisées de sa voisine de table. Death n’avait sans doute rien remarqué, il s’agissait d’une… peut-être deux secondes.
Le tragédien ne masqua pas son égarement d’un sourire, non. Son visage devint plus grave, ses sourcils se froncèrent alors qu’il regardait Death, sentant encore son cœur battre de plus belle, essayant de détendre ses épaules, son cou.
Il espérait que le geste de Pamela ne serait pas mal interprété. Sans doute avait-elle fait ça par fierté, oui. Pamela l’avait approché pour physiquement faire comprendre à Death qu’elle faisait partie du Consulat et qu’elle acceptait de lui appartenir, qu’elle acceptait que Genesis décide pour elle une partie de son avenir.

Mais c’est tiraillé entre deux envies, deux émotions, que le tragédien attendait une réponse de Death qui semblait déçu. Une part de lui pensait à l’avenir, pensait à cette trêve. L’autre n’oubliait pas le mouvement des jambes graciles, l’odeur de la jeune femme qui l’étourdissait. Et cette part de lui espérait, quoiqu’il n’y crût jamais, qu’elle s’était rapprochée de lui pour une autre raison. Parce qu’elle le choisissait lui plutôt que les autres.

Il devait se reprendre, prendre une inspiration et ne plus la regarder, ne plus y penser. Ce qu’elle avait de spécial, il ne pouvait le dire mais elle…
Et comment se concentrer sur le présent sans avoir l’air de perdre la face ? Comment fermer les yeux dix secondes à l’insu de Death ? Comment plonger sa tête dans une bassine d’eau glacée dans de pareilles circonstances ?
Il était le porte-parole du Consulat. Incapable de se battre, à présent, il n’avait plus que ça à offrir à son groupe. C’était sa raison d’être ici. Et…

Genesis sentit la douleur s’apaiser, ses muscles se relaxer. Discrètement, du moins il l’espérait, il avait repris le contrôle de sa tête, de son esprit pour le focaliser sur Death qui se prononça.


« J’ai envie de croire qu’elle vaille bien plus qu’un seul de vos trésors, ne sommes-nous pas d’accord ? »

« Oui... » Seul un sombre son inintelligible sortit de sa bouche. Il toussa un instant, brièvement, avant de répéter avec un sourire entendu « Oui. »

Vous nous refusez Pamela, mais j’accepterai en échange les restes de Shen-Long ainsi qu’Emmanuel. Cette femme est mille fois plus resplendissante qu’une cloche et le corps sans vie d’un dragon. Ma signature est prête à s’imposer sur ce papier, si cela vous convient et une fois que j’aurai connaissance de votre doléance. Vous piquez ma curiosité, qu’est-ce que vous pourriez avoir besoin et qui nous délestera d’un poids ?

Genesis fit mine de réfléchir quelques secondes, regardant le pacte. Ces termes ne seraient pas écrits mais tacites. Aux oreilles des citoyens des cités dorées, ce pacte sonnerait non pas comme un échange de trésors mais comme une magnifique trêve pour se concentrer sur le primordial. Le temps de réfléchir, il se racla poliment la gorge, une main devant sa bouche et répondit finalement, le visage toujours grave, en hochant la tête.


« La carcasse de Shen-Long sera vôtre, je vous la cède. Toutefois, concernant Emmanuel, ce n’est là qu’une garantie. Le peuple de la cité des rêves tient à ce trésor et voudra le récupérer lorsque la guerre sera finie. Je tiens à le préciser. Néanmoins, les deux vous seront livrés. »

Il sourit légèrement, inclinant la tête. Venait le moment de sa doléance, le petit bonus dont il n’avait, à vrai dire, pas parlé à ses frères et sœurs.

« Je ne demande qu’un rien, qu’une preuve de votre bonne foi, Death. La chose qui m’intéresse dans votre royaume est un droit. Le sultan d’Agrabah, s’il en est, n’a plus l’utilité de son harem. Celui qui a disparu était… à ce que l’on dit, un homme bon n’ayant jamais porté énormément d’intérêt à ses concubines. J’ignore la situation actuelle de ce monde mais je voudrais le droit de recruter dans le harem les différentes concubines, pour qu’elles deviennent des consules. Ce sont les plus belles femmes du sultanat, je comprends donc que c’est un sacrifice pour vous. Mais elles sont aussi un symbole fort du régime du sultan et je crois... »

Genesis repensa au début de cette discussion, au cours de laquelle son interlocuteur avait refusé le titre de majesté et présenté la propriétaire d’un château non pas par un titre mais par un prénom. 

« que vous souhaitez tirer un trait sur la noblesse et ses symboles. En voilà un que le Consulat prendra bien volontiers à sa charge. Elles peuvent même résider à Agrabah si vous le souhaitez, dans quel cas, il vaudra mieux pour leur protection qu’une ambassade soit créée, au nom du Consulat. »

Le Tragédien appréhendait la réponse mais était toutefois content de lui. Si Death acceptait que le Consulat recrute les concubines, idéalement pour qu’il fasse de certaines des danseuses, Genesis gagnerait à avoir un poste consul à Agrabah, d’une façon ou d’une autre. Et si Death acceptait que les concubines quittent le pays pour les cités dorées, elles seraient alors pleinement consules. En somme, c’était un point précis qui n’inquiétait pas le porte-parole.
Mais Death s’était montré, plus tôt, surprenant, donc la crainte de sa réponse demeurait. Il avait imaginé, sans mal, que la Coalition noire choisirait la statue de Noël Vermillion qui était… une source incroyable de discorde entre le Sanctum et le Consulat mais non. Death s’était montré prudent, malin.
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Fronçant les sourcils suites aux paroles de Genesis, je passais une main derrière la nuque en faisant mine de réfléchir avant de reposer cette dernière contre la table. Agrabah, sujet à débat au sein de la Coalition Noire depuis l’instant où j’occupe le poste de Boss. La femme à ma droite savait très bien ce qu’il allait en retourner, celle à ma gauche ignorant encore les réels plans du groupuscule sur les terres du Sultan. Et le mastodonte derrière moi… À vrai dire, j’ignorai s’il en avait quelque chose à foutre du groupe auquel il appartenait ou bien du reste de l’univers.

Je restais silencieux devant nos invités, décidément, personne d’autre dans cette pièce allait donner son avis sur le harem de l’actuel Sultan. Par ailleurs, cette demande avait soulevé plus de questionnement dans ma tête que la subite proximité entre le porte-parole et la belle aux cheveux de feu.

Genesis disait ignorer la situation d’Agrabah, pourtant, il avait rapidement fait le rapprochement par rapport à nos agissements avec Ariez. Il semblait en savoir plus que ce qu’il voulait dire, et semblait même persuadé que nous allions arracher le symbole de noblesse qu’était le Sultan à Agrabah. Étions-nous aussi prévisibles que cela, ou peut-être que le Consulat avait déjà un pied chez nous et nous l’ignorions depuis tout ce temps ? Abigail avait déjà fait état d’une taupe de la rébellion chez nous, que d’autre de nos ennemis tentent la même chose ne serait pas une surprise en tant que telle. Une fois cette discussion close, il allait y avoir une enquête sur chaque personne présente sous nos bannières, nous ne pouvons laisser aucune information filtrer en temps de guerre.

- Nous ne sommes pas des marchands d’esclaves à la Coalition Noire, les femmes vivant dans le harem du Sultan ne sont pas mes possessions, ni même celles d’Armand de Beaumont. Elles auront le choix de rejoindre, ou non, le Consulat.
De la bouche d’un homme tyrannisant un monde entier, ayant détruit un autre et n’ayant aucun scrupule à décider qui avait le droit de vie ou de mort sonnait comme quelque chose de faux. Cependant, c’était la vérité. La Coalition Noire était respectée et non crainte à Agrabah. Si nous faisions l’erreur de donner les concubines du Sultan au Consulat, il y a fort à parier que les foules se soulèveront contre nous et nos efforts auront été vains.

- Vous aurez le droit, comme vous le demandez, de rentrer dans le harem du palais d’Agrabah et de proposer aux concubines du Sultan à se joindre à vous. Toutefois…
Il y avait toujours une condition, cependant, celle-ci était indépendante de ma volonté.

- Il vous sera demandé d’attendre un peu pour vous rendre là-bas, nous avons quelques problèmes à régler avant de vous autoriser à rentrer dans le palais. Pas d’inquiétude, cela sera arrangé dans très peu de temps et votre ambassadeur sera la bienvenue. Et pour ce qui est d’une ambassade, si aucune voix ne s’élèvent contre, ce sera un réel plaisir de vous accueillir sur nos propres terres.
Refuser que le Consulat installe une ambassade sur nos propres terres serait objectivement une mauvaise idée. En faisant cela, ils ont bien plus à nous apporter qu’il ne le pense. Certes, ils commenceront à avoir de l’influence chez nous et nous allons devoir surveiller cela de prêt, mais le commerce et les artisans pourront commencer à fleurir sur nos terres et ce serait idiot de se priver de ce genre de ressource. D’autant plus avec ce qui s’annonce devant nous, il faut voir plus loin que le bout de notre nez dans cette affaire.

- Bien, il semblerait que nous soyons, tous les deux, tombés sur un accord ?
Tournant légèrement la tête et souriant à son attention, j’empoignai un stylo et enlevai son capuchon pour laisser apparaitre la plume en bas du papier qu’il avait apporté. Ignorant parfaitement ce qu’il me voulait en venant ici, je vais le voir repartir avec un accord entre nos deux groupes ainsi qu’une promesse de recrutement. Et de mon côté, j’aurai le corps d’un dragon à mon entière disposition ainsi que le symbole d’un de ses mondes. La journée ne pouvait pas mieux se dérouler, il suffit simplement qu’un « oui » sorte de sa bouche et le papier sera imposé de mon nom.


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Enfin un accord allait être trouvé. Enfin, cette réunion allait trouver un dénouement. Malgré toute la précision que tu t’étais infligée pour ne plus paraître stupide, tu avais appris une kyrielle de choses, allant de l’information la plus banale au renseignement les plus juteux. Tu stockes ça dans une partie de ta mémoire, cela te sera peut-être un jour utile, qui sait.

Tu regardes tour à tour les membres de l’assemblée, cherchant à en garder une empreinte indéfectiblement dans ta tête. De ton côté, il y a bien sûr Death, ton nouveau boss. Un être froid et ne tolérant pas les échecs. Il faudra te montrer conciliante avec lui, tout en lui imposant ton existence vouée à quelque chose de plus grand que simple pion de la Coalition Noire. Il y a aussi la monstruosité qu’est Ormagöden. Tu devras te méfier de lui, avoir en face de soi une bête dont rien ne transpire n’est pas chose souhaitable. La dernière de ton groupe est la célèbre Vesper. Tu n’as pas vraiment appris grand-chose sur elle, elle paraît taciturne, mais quelque chose en elle te trouble, peut-être sa beauté froide, qui sait ?

En face, il y a ces deux roux, tout comme toi. La première des deux, Pamela, attise en toi une colère et une convoitise que tu ne te connaissais pas vraiment. Une chose est sûre, soit tu te retiens de l’étriper soit tu ne veux plus recroiser sa route de si tôt. Enfin le rouquin, Sauron de son nom, avait mit en évidence des faits plutôt juste, mais il ne marque pas ton esprit outre mesure. Il faudra peut-être que tu le revoies afin d’avoir une idée plus claire sur lui. Et enfin, il y a le porte-parole du Consulat, Génésis. Un homme au paraître maladif, grisonnant comme un être en fin de vie. C’est lui la tête pensante de  ce groupe restreint. On peut apercevoir en lui un caractère manipulateur, s’il restait plus longtemps envie que son physique le laisse paraître, il faudra garder un œil sur lui, malgré la nouvelle alliance qu’il va se concrétiser d’un instant à l’autre.

Et au milieu de tout cela, il y a toi, une pauvre fleur sombre qui essaye de jouer dans la cour des grands. Mais ce qu’ils ne savent pas encore, c’est que tu as l’étoffe pour prétendre être leur égale. Un jour, tu pourras prétendre marcher dans les même plates bandes. Et ce jour est plus proche que tu ne le crois.


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