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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Un coup de vent fit s'envoler un nuage de poussière alors que Sauron sortait du vaisseau. Porté par le courant d'air, quelques feuilles tombées des arbres d'un jardin tournoyèrent un moment puis, dans l'élan, s'éloignèrent pour retomber lentement au sol dans la poussière.

Il faisait un temps des plus agréables, tant que l'on restait à l'ombre. Il n'avait pas plu depuis quelques jours déjà, si on se fiait à l'état de la terre, craquée d'épais sillons. Sauron ne se fiait qu'à ceci, car en effet il n'avait que peu de connaissances de ce monde et tout ce qu'il en voyait pour le moment n'était que détails vus au travers d'une des fenêtres de la gare. Fort joli édifice d'ailleurs. Tout ce qu'il savait était contenu dans des rapports de mission calmement lus dans le vaisseau qui l'avait emmené jusqu'au monde où le rendez-vous avait été fixé. C'était sa première visite dans un monde faisant partie de cet agrégat appelé le Royaume de la Coalition Noire. Un curieux nom, conférant un sentiment de pouvoir certain. A vrai dire, depuis qu'il était sorti de son trou -pour utiliser une expression fort sommaire- il avait enregistré un tas copieux d'informations, et l'un des plus communs statuts était l'omniprésence et l'omnipotence de l'inquiétante Coalition Noire. Bien qu'omnipotence fut un bien grand mot, c'était un terme qu'il avait entendu bien trop de fois pour qu'il l'ignore.

Ou bien cette Coalition était puissante et discrète, ou bien les gens avaient un fort problème de point de vue. Des mondes, il n'avait vu pour l'instant que l'étendue certaine du Consulat et se réservait à proférer ne serais-ce qu'un commentaire sur des choses dont il n'avait que peu étudiées. Aussi abaissant que cela fut, il ne tentait pour l'instant que des remarques fugaces sur des terrains qu'il ne connaissait qu'entièrement, le souvenir de ses défaites passées encore brûlant dans sa gorge.

Ainsi, le rapport mentionnait quatre passages d'envoyés du Consulat dans ce monde, particulièrement dans une ville où avaient eu lieu des disparitions d'enfants. Les rapports donnaient quatre sons de cloche différents mais concordaient sur bien des points, et l'histoire avait finie par se conclure par un massacre sanglant noté sur un rapport déchiré signé par un consul fort peu soigneux.

Il fallait aussi se rappeler que les mères avaient disparu. Ah, oui. Comment expliquer cela.

C'était toute la raison de sa présence dans ce monde et, bien qu'il fusse encore seul à l'heure qu'il était. Personne à l'heure qu'il était n'avait encore trouvé la raison de ces disparitions, bien qu'une enquête soit déjà lancée. Il n'avait reçu que de trop minces explications en le regrettait amèrement.

Il était peu après midi. Il serait bientôt rejoint par une équipe formée de membres de différents groupes. Lesdits groupes ayant organisé une trêve pour l'occasion, dans un grand geste humaniste très probablement.

Sauron sourit légèrement à cette pensée. Tous les groupes avaient tellement à gagner à retrouver toute femme ayant jamais porté un enfant lors de sa vie qu'ils préféraient arrêter de s'envoyer des piques. C'était cocasse. Mais quelle occasion. Quelle occasion de voir des étrangers et de travailler avec des gens d'horizons différents ! Il y avait en lui une flamme qui se ravivait à cette pensée, et son sourire ne fut que plus léger et plus rêveur aussi.

Peut-être y avait-il des membres de ce fameux groupe dans son vaisseau ? Il n'avait honnêtement pas retenu leurs noms, un détail, selon lui. Il allait les rencontrer assez tôt, et pourquoi ne pas se laisser la surprise ? Il avait assez confiance en ses capacités pour penser que tout se passerait pour le mieux.
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Reconnaître un personnage important était une qualité innée chez un garde... Qualité que la générale avait malgré ce qu'elle était devenue, soit un personnage important. Si les gardes sont les combattants les plus proches du peuple, les héros de la lumière, des ténèbres, des arts ou qu'importe semblaient... mais semblaient seulement... être les plus proches de Dieu. C'est ce qu'elle définissait par personnage important : Un émissaire d'un des groupes. A bien y réfléchir, ceux qui dirigeaient les mondes étaient à présent des rois, des empereurs ou des chefs de groupe. Leurs plus proches lieutenants avaient donc une vue unique sur les autres. Et qui envoyait-on pour régler un problème aussi majeur que la disparition des mères, sinon les lieutenants ?

Un personnage important, un héros, un guerrier... avaient forcément un physique atypique. Cela pouvait sembler... très réducteur et pourtant cela se vérifiait quasiment toujours. Deux jours auparavant, elle avait enquêté avec un hybride de plus de deux mètres et un homme aux cheveux rouges et torse nu. Ses pires ennemis étaient un fou habillé en bouffon du roi et un petit homme aux cheveux tempétueux... La seule personne dont elle avait été amoureuse avait des mensurations de poupée gonflable et des habits transparents.

Des personnes dont l'on connaissait les noms à travers tous les territoires, seule la générale Cissneï avait un physique plutôt normal. Elle était jolie, bien habillée, par très extravagante. Général Primus devait même admettre être un peu devenue une parodie de ce à quoi elle pensait à ce moment-là... Habillée d'une armure qui semblait moyen-âgeuse dans la plupart des mondes et actuellement vêtue d'une longue cape grise poussiéreuse et partiellement déchirée, cachant ses cheveux argentés et ses oripeaux.

Une voix provenant des murs du vaisseau avait annoncé aux voyageurs leur arrivée prochaine au Chateau de la bête, et pourtant Ravness continuait de jauger chacun des passagers, essayant de deviner lequel ferait avec elle cette mission. Peut-être serait-elle seule, oui... à vrai dire elle n'avait aucune nouvelle de l'organisation de cette enquête, considérant la distance qu'elle avait prise avec son propre camp. En fait, elle espérait être seule. Elle n'était guère une bonne enquêtrice mais... dans ce monde, il fallait se méfier de tout le monde.

Ravness avait remarqué trois énergumènes et étaient déjà plus ou moins sûrs de devoir les côtoyer bientôt.

En premier lieu, un homme de deux mètres portant un casque sur la tête et un tatouage de dragon sur l'épaule... Il avait toujours une main sur une masse en fer qu'il avait peu discrètement cachée sous un châle. Sans se tromper, elle pouvait dire qu'il s'agissait d'un mercenaire... La générale avait en effet l'habitude avec ces rigolos.

Il y avait aussi... un autre homme qui était resté debout toute la durée du voyage. Sa longue tignasse de couleur verte, considérant les couleurs étranges de cheveux comme étant un principe de base pour les personnages importants, lui arrivait jusqu'à la ceinture... Ses yeux rouges semblaient réclamer incessamment sous peu du sang. Ce ne pouvait être autre chose qu'un membre de la Coalition noire.

Finalement... discrète dans son genre pour un oeil néophyte, il y avait l'hôtesse. Une jupe assez courte, un gilet sur un t-shirt blanc, très jolie et très souriante... Si elle n'était pas un haut-officier de la shinra, la générale voulait bien se raser les cheveux. Qui plus est, elle n'avait pas d'arme apparente, grand classique des plus efficaces guerriers.

Quand le vaisseau se posa enfin, la garde de la lumière se leva doucement... confiante. Là où certains attendaient en s'ennuyant la fin d'un voyage, elle avait profité de ce dernier pour gagner de précieux renseignements sur ses coéquipiers d'infortune. Si la guerre était vraiment un combat pour l'information... elle avait déjà gagné.

Sans se retourner, elle quitta le vaisseau et finalement le concessionnaire shinra. Quelques minutes plus tard, elle vit l'un des trois suspects partir aussitôt dans une direction, sans attendre personne. Ravness ne put retenir un léger sourire derrière sa capuche. Lui aussi avait du la repérer et prenait grand soin de brouiller les pistes. Sans doute allait-il se cacher sur la couronne d'un arbre et observer les enquêteurs, recueillant un maximum d'informations sur eux, avant de les rejoindre innocemment.

L'hôtesse n'était pas encore sortie... et elle pouvait entendre le chevelu depuis l'extérieur du bâtiment crier sur la réceptionniste, accusant la shinra de ne pas l'avoir compris quant à sa destination.

Malin.

Elle attendit dehors... tout à fait apparente. Si un mercenaire, un membre de la coalition noire et un soldat super entraîné de la shinra devaient l'accompagner, elle ne pouvait leur laisser croire qu'elle avait peur. Au contraire, elle devait s'imposer comme celle qui les éliminerait au moindre écart.
Proche d'elle, il n'y avait pour l'instant qu'un simple voyageur aux longs cheveux roux, richement habillé, aux yeux allant de l'orange au jaune.


« ... »

C'était sans doute un homme important. Il avait fort bien caché son jeu lors du voyage, elle devait lui accorder.

La générale retira sa capuche, laissant apparaître son visage clair mais dur, ainsi que ses cheveux blonds argentés et se dirigea la première vers lui. S'approchant, elle leva les yeux pour croiser les siens et de sa petite taille, posa virulemment ce qui semblait être une question.


« Coalition noire ? »

Les yeux jaunes chez les êtres ténébreux.. c'était un indice qui ne trompait jamais personne.
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Septimus venait à peine de descendre du transport Shin-ra, de retour du vaisseau-mère de la compagnie, qu'il courut en direction du sommet des arts. Il savait que la récupération des mères n'était plus qu'une question de temps maintenant que Lili avait transmis l'information aux différents chefs de groupe et il désirait toujours être utile dans cette recherche afin d'accomplir la promesse faite à Richard et Emma. Après quelques dizaines de minutes où il zigzagua parmi les pauvres âmes des pères de famille délaissés et autres enfants abandonnés, il vit enfin le chemin dallé qui menait au sanctuaire des consuls.

Redoublant d'efforts, le jeune homme sprinta sur les derniers mètres jusqu'à atteindre la porte où s'était tenu la réunion qui l'avait embarrassé. Secouant la tête pour faire partir ces souvenirs, il regarda autours de lui pour trouver son professeur d'architecture qui l'avait tant aidé la dernière fois. Ce dernier marchait avec d'autres consuls qu'il ne connaissait pas, et semblait pris en pleine discussion de la plus haute importance – probablement les affectations. Il prit un instant pour reprendre son souffle, puis alla les aborder.


-Professeur, messieurs les consuls. Je reviens tout juste du vaisseau-mère de la Shin-ra et j'aurai souhaité me rendre de nouveau utile dans cette quête, si vous le permettez.

-Et bien nous n'allons pas refuser des jeunes gens pour retrouver nos mères à tous, n'est-ce pas ? Demanda Zell aux autres consuls.

-Ce n'est pas le gamin ? Murmura un consul plutôt bien habillé.

-Si c'est lui... C'est une honte que Genesis lui ai permis de rester ! Répliqua une femme rondouillarde.

-Et pire encore qu'il participe à une quête si noble ! Ajouta plus fortement un troisième. Je m'oppose à ce qu'il rejoigne le groupe qui partira pour le monde de Grimm. Nous ne pouvons permettre de ternir l'image du consulat avec un gamin tel que lui. Nous avons des recrues bien plus prometteuses dans nos rangs. Et des consuls plus courageux !

-Allons, allons mes chers frères et sœur. Un peu de calme je vous prie. Je suis désolé Septimus, mais je ne pourrai rien faire pour toi ce coup-ci.

-Ce... Ce n'est pas grave. Je comprends.

-Tu devrais jeter un œil sur mon bureau. J'y ai laisser les autres ordres de missions, souffla-t-il avant de s'éloigner.

Le blond fit ce que son professeur lui suggéra. Il détermina rapidement sur les deux missions construites en parallèle de la recherche que l'enquête qui se déroulait au monde de la bête était de loin la plus importante. S'il pouvait découvrir comment cette manipulation universelle marchait, et comment l'annuler, alors toutes les mères seraient sauves pour toujours – du moins d'une telle menace. Il prit l'ordre de mission avec lui, ainsi que les rapports des missions précédemment effectués là-bas. Il pourrait les lire dans le transport, en compagnie du consul de la stratégie martiale. Même s'il ne le connaissait pas, ils seraient deux à représenter le consulat cette fois, ce qui lui enlevait un poids des épaules.

Sa joie fut de courte durée lorsqu'il se rendit compte que son coéquipier et professeur s'était déjà fait la malle sans l'attendre – et qu'accessoirement le transport shin-ra était déjà parti et que le prochain était dans plusieurs heures. Furieux, le keybladeur se rendit vers le hangar à vaisseau pour étreinner celui qu'il venait juste d'acheter avec ses économies d'une vie entière – sans la main mise de Dee sur ses sous. Dire qu'il l'utilisait aussi vite, et sans Henry. Ce consul à la noix ne perdait rien pour atteindre ! Le décollage se fit sans heurt, et le voyage lui parut bien ennuyeux sans compagnie - ou lecture puisqu'il devait conduire. L'atterrissage en revanche fut plus difficile à manipuler puisqu'il ne l'avait jamais encore fait et même si la technologie fit tout le travail, il ne put s'empêcher d'avoir des sueurs froides.


Arrivé sur ce monde qu'il ne connaissait pas, le maître de la keyblade chercha rapidement la station shin-ra du regard, le lieu où devait se passer le rendez-vous et qui était aussi bien plus moderne que les habitats du coin. La grandiloquence de la compagnie fit que l'objet de ses attentions ne fut pas dur à repérer, et il s'y dirigea en quatrième vitesse, son manteau rouge avec l'emblème du consulat flottant derrière lui. Lorsqu'il arriva sur place, il remarqua une femme trapue fixant un homme roux. Le consul qu'il recherchait.

-Vous auriez pu m'attendre !

Sans s'en rendre compte, Septimus avait hurler sa phrase. Sa frustration de n'avoir pas retrouver immédiatement les mères, sa colère face au comportement du vieux clochard à lunettes de soleil et l'abandon du consul – plus tout ce dont il n'avait pas forcément conscience – tout remontait à la surface et se focalisait sur Sauron. Il se précipita sur lui, et envoya son poing dans le visage de son professeur avant de se stopper, interdit. Qu'avait-il fait ?


Dernière édition par Septimus le Sam 5 Nov 2016 - 17:03, édité 2 fois
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Mmmmh…
Assis sur ma chaise, face à mon bureau et une pile de rapport décorant ce dernier. Deux jours que les mères ont disparu, deux jours que la moitié de mes hommes ont quitté leur poste afin de les retrouver. Comment est-ce que c’était putain de possible ? Aucune patrouille n’avait remarqué la disparition, rien dans mes rapports ne faisait état de femme ayant quitté la ville. Seules les notes préliminaires que la Shin’ra avait envoyées ce matin me donnaient une liste, et aller savoir si cette dernière était complète. Je pinçai mon nez et frottai ensuite mes paupières, je n’avais pas dormi depuis l’annonce de l’Éclaireur et je n’attendais qu’un seul rapport sur mon bureau.

Trois coups se firent entendre, venant de la porte. Marvin apparus dans l’encadrement de la porte et posa une lettre sur mon bureau pour ensuite se retourner et quitter mon bureau, sans un mot.

Droit sur ma chaise, j’observai la lettre de longue minute avant de la prendre. Marvin avait imposé sont sceau sur la lettre, preuve de sa discrétion ? Je l’ignorai, et actuellement, j’en avais rien à foutre. À l’aide de mon pouce et mon index, je craquai la cire et ouvris la lettre pour ressortir une lettre ainsi que deux photos. Sur l’une d’elles, je reconnaissais le visage de mon père, son visage satisfait derrière le comptoir du magasin qu’il tenait à New-York. Merde, revoir sa gueule ici me dégoûtait encore plus qu’à l’époque où je vivais chez mes parents. Et la seconde, je voyais ma mère traversant un passage pour piétons. La qualité parlait d’elle-même, ça venait d’une caméra de surveillance de la ville. Pour finir, la lettre écrite à la main de mon second ne faisait que confirmer mes doutes. Dix minutes plus tard, je grimpais dans mon vaisseau pour rejoindre le Château de la Bête, cette alliance allait finalement être utile.

Notre Princesse avait accepté de faire une alliance avec les autres groupes, je ne comprenais d’ailleurs pas les raisons lui ayant poussé de faire ce choix. Comment était-elle au courant de la disparition des mères, elle qui ne foutait rien dans sa chambre. Bref, il cherchait des gens afin d’enquêter sur un cas similaire à ce que nous vivons, et actuellement, je n’avais qu’une seule envie. Trouver la personne ou la chose ayant eu le culot de s’en prendre à ma mère et lui faire payer au centuple. J’espérais ne pas tomber avec des abrutis, avoir une chance de découvrir qui ou quoi se cache derrière cette mascarade.

Une heure de trajet à bord de mon vaisseau pour atterrir à la station du village, lieu de rendez-vous avec le groupe de volontaire. En vue des rumeurs sur lesquelles nous allons enquêter, nous pouvions compter sur la présence d’un Consul, toujours prêt pour montrer leurs trognes à la première occasion.

Finalement, c’était peut-être une bonne chose que je sois ici, histoire que ce groupe ne prenne pas trop ces aises dans l’une de nos terres coalisées. Je traversais la station et poussais les portes pour retrouver le pavé froid du village le plus proche du Château de la Bête, y a pas à dire, je n’apprécie toujours pas de fouler ces terres. La présence d’Ariez sans doute, bref, écartons là de nos pensées pour ce jour. Immobile un instant, je scrutais l’horizon pour finalement retrouver deux personnes l’une à côté de l’autre. Un grand homme élancé au long cheveu roux et une femme plutôt petite en comparaison à son vis-à-vis, avec eu peu de chance, ça doit être eux. Alors que je m’avançais pour les rejoindre, un jeune homme passait à vive allure à mes côtés et hurla son mécontentement, ça avait le mérite d’être divertissant. Et l’instant d’après, le clou du spectacle, il retourna un crochet en plein dans la face du roux. C’était génial à voir, je me retins de rire devant cette scène alors que je m’approchais en applaudissant à leur encontre, un sourire au visage.

Vous êtes hilarant à voir…
Maintenant à moins de deux mètres, je cessais d’applaudir et reprenais un air sérieux.

Bon, on arrête les conneries. Vous êtes aussi en mission pour enquêter sur les rumeurs, je me trompe ? Cessez de vous coller des pains à la gueule et savoir qui pisse le plus loin, plus vite on se mettra en route, plus vite on en aura fini avec cette histoire.
Je les jugeais un instant, nous étions quatre pour remplir cette tâche, ça ne devrait pas être trop compliqué. À moins que nous commencions à nous buter l’un l’autre.

On y va ?


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Coalition Noire ? Cette femme le jugeait bien vite. Pas un bonjour ni même un sourire -même si ce dernier n'était pas indispensable, le premier l'était et consistait même en la plus basique des politesses. Peut importe sa provenance, cette jeune femme était des plus infectes, en plus de laisser à désirer sur le choix de sa tenue pour représenter... Le groupe auquel elle appartenait. Quel pouvait-il bien être ? Elle avait un bon maintien, un regard dur, et des cheveux...

« Vous vous méprenez, je me nomme Sauron, membre du Consulat. »
répondit-il avec un sourire.

Elle avait des cheveux magnifiques et des yeux plus beaux encore. Ils avaient un éclat particulier. Quel gâchis que son froncement constant de sourcils ne les cache. Il aurait pu l'observer pendant des heures ; sans les mèches éparses et la poussière, elle devait être des plus belles. Il avait envie de lui parler, uniquement à cause de son absolu dédain. Tout semblait les opposer, pourtant elle ne somblait pas dénuée de sens commun ; elle en avait même un peu trop ? Bien qu'il fut facile de réaliser la condition de Sauron, personne n'en avait fait grand-cas jusqu'alors. Les pires cas s'étaient révélés être une gêne polie et une ignorance. Pour cette femme, il était une sombre créature. Digne de la ô combien maléfique Coalition Noire.

Seulement, il n'eut pas le plaisir de mener la conversation où que ce fut. Un voix qu'il aurait jurer avoir entendue quelque part heurta ses oreilles. Le choc de l'expression polie confrontée à la différence du ton employé le laissa surpris. Le temps de se retourner et de voir une masse de cheveux blonds drapée de rouge se diriger vers lui, son esprit eut parfaitement le temps d'appréhender la situation. Un mouvement de recul à peine amorcé ne fut pas suffisant pour que son visage n'échappe au poing de cet étrange personnage. La douleur soudaine se mêla à la surprise la plus totale, et un flot de question se fraya un chemin dans un désagréable désordre dans son esprit. Qui étais-ce ? Qu'avait-il fait ? Non, il ne se souvenait pas franchement d'avoir fait quelque chose de répréhensible. Il se gardait en règle et net sur tous les abords. Merci bien. Pourquoi une réaction aussi subite ? Aussi disproportionnée ? L'avoir attendu ? Pour quoi faire ?

« Excusez-moi ? »

La main sur sa joue, un sourcil levé, il détailla son assaillant du regard. Son action s'était arrêtée net ; il n'y avait pas de combat à engager. Ce n'était d'ailleurs ni le moment ni l'endroit, en présence d'une inconnue et en attendant d'autres encore tout aussi inconnus à venir.

Le garçon n'était pas vieux, blond, comme aperçu plus tôt. Ah, un regard à son visage l'éclaira. Un étudiant du Consulat.

Quel irrespect.

« Nous aurons tout le loisir de nous expliquer après. Aussi tâchez de trouver un mur où un arbre à frapper dans un lieu éloigné de celui-ci afin de ne pas être une gêne dans le déroulement de la mission à venir. Le cas échéant je vous ordonne de rester calme et de ne pas tenter quoi que ce soit d'autre de futile.»

Sauron fixa l'étudiant d'un regard noir. Il gageait que le regard de ce dernier était un air de regret, aussi n'ajouta-t-il rien.

La situation était ridicule, car désormais ils étaient quatre, en comptant le nouvel arrivant ; une armoire à glace dont la voix suintait le dédain. Il fallait lui donner raison, la situation appelait à sa réaction, n'importe quel personne au regard calme sur l'affaire aurait réalisé, mais Sauron ne pensait pas exactement avec le même raisonnement. Non.

Sauron fulminait. Il n'avait pas envie, non, il n'avait pas besoin de se faire ridiculiser par un membre du Consulat lui-même. Devant des représentants d'autres groupes, devant quiconque. Il aurait bien des choses à dire à ce stupide élève.

« Bien. Ceci réglé, je me dois de confirmer vos inquiétudes. Nous devrons bel et bien travailler ensemble. J'ai avec moi les rapports d’événements s'étant déroulés dans ce monde et correspondant de manière étrange avec ceux qui nous ont étés signalés pour la mission qui nous a tous été confiée. »

Il détailla chacune des personnes présentes.

Même s'il était évident que la jeune femme était une combattante, il n'avait aucune idée de l'étendue de ses capacités, et ce même si elle semblait aguerrie. L'étudiant était un étudiant, et ce statut n'était synonyme de rien ; il pouvait être très puissant tout comme il ne pouvait être capable de rien. L'homme au regard probablement aussi noir que le sien ne semblait pas être un adepte de la finesse. Juger au premier regard n'était pas des plus éthiques, mais on pouvait en apprendre long sur une réaction, d'un regard. Ce type avait l'air infâme, mais Sauron avait lui-même l'air d'appartenir à la Coalition Noire, alors...

« Il y a quelques temps, des disparitions du même genre ont eu lieu, je vous épargne grandement les détails, j'ai une copie des rapports avec moi si le cœur vous en dit. Noyades, rats, je m'égare déjà. La cause de les disparitions était la musique, et poussait les enfants à se noyer dans l'étendue d'eau la plus proche. Il faudra en premier lieu enquêter sur ceci, c'est en tous cas la seule piste que je puis vous donner. »
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« Vous vous méprenez, je me nomme Sauron, membre du Consulat. »

Ravness supporta son regard avant d'acquiescer. Dans d'autres circonstances, cette présentation aurait pu annoncer quelque chose de positif. Il parlait bien, était respectueux. Un regard seul ne pouvait définir une personne, pour la garde de la lumière, bien qu'elle ait bien cru qu'il était un membre de la Coalition noire. Toutefois il n'y avait plus qu'une chose... il y avait le consulat. Loin d'être surprise, ayant accompli sa précédente mission dans leur quartier général, sous ce drôle de moulin, elle n'était toutefois pas ravie. Mais après tout, quel allié aurait-elle pu espérer. Elle ne supportait pas plus les mercenaires que les membres du Sanctum. La Coalition noire était sa cible prioritaire, après Kefka, et la guerre avait été déclarée entre la lumière et le Consulat, tandis que des raisons personnelles l'opposaient depuis quelques années à la Shinra.

Mais quel dédain afficha-t-elle lorsqu'un deuxième consul accourut jusqu'à eux avant de frapper son vis-à-vis. Elle ne put se retenir de siffler entre ses dents et de détourner le regard du jeune homme à peine plus grand qu'elle. En voilà un qui n'allait pas retenir son attention très longtemps. Elle voulut s'éloigner sans parler davantage à Sauron, le temps que les deux sommités de culture règlent leur petite affaire... Toutefois arriva en ce piètre moment un dernier homme. Le choix de ses mots avait peut-être plus d'impact que le sens de ses phrases... Son allure victorieuse signifiait beaucoup. Et s'il parlait aux consuls comme à des étrangers, s'il n'était certainement pas un guerrier de la lumière... Les possibilités étaient peu nombreuses. Général Primus connaissait la plupart des mercenaires pour avoir fréquenté l'une d'entre eux longtemps... et cet énergumène n'en faisait pas partie, à sa connaissance.

Ravness n'aimait pas son allure et elle n'aimait pas davantage sa familiarité. En fait elle n'aimait pas sa tête.

Elle voulut aussitôt mettre les choses au clair mais fut coupée par un laïus que malheureusement elle ne pouvait ignorer. Le consul prit parole d'une belle voix, fit un discours qui semblait répété tant il sonnait bien. C'était autre chose qu'un forgeron bourru, un gamin violent et un hybride débraillé. Ravness reconnaissait davantage la signature de Rhapsodos chez Sauron...
La générale finit par le scruter, accordant quelques secondes de répit à l'homme torse-nu. Déjà... il avait un manteau, ce qui devenait une qualité dans ces temps fous. Elle remarqua après quelques secondes un emblème sur ses vêtements... un cercle doré entouré d'une dizaine d'autre cercles plus petits et de la même couleur, sur fond rouge. Elle se rappela l'avoir aperçu plusieurs fois, sans y faire attention à la cité des rêves, l'avant-veille...
Un bref coup d'oeil au civil, visiblement consul, la renseigna... Il avait aussi cet emblème sur lui, bien que le sien semblait... un peu différent.


« La cause des disparitions était la musique. »

A la mention de ce dernier mot, la jeune femme leva un sourcil, fut même un peu surprise. La musique ?
Une idée lui vint en tête mais disparut aussitôt. Ce n'était rien. Elle laissa le consul finir son topo de la situation. Une fois qu'il eut fini, la jeune femme se rapprocha de l'homme à la peau sombre, le regardant dans les yeux... Des cheveux gras, rien sur le dos. Aucune discipline.


« Général Primus, capitaine des gardes de la lumière. » dit-elle d'une voix sévère et forte. « Tous mes ennemis ont une bonne raison d'avoir entendu parler de moi. J'aurai obéi aux ordres si je vous laisse en vie... tous les trois » prononça-t-elle du bout des lèvres après une légère pause.  « en vous ayant seulement coupé vos quatre membres si jamais vous empruntez une voie que je n'aurais pas cautionnée au préalable. »

Elle ne détacha pas ses yeux de l'horrible personnage qui lui faisait face, mit seulement ses bras dans son dos avant de prononcer d'une voix forte : « Montrez-nous le chemin, consuls. »
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Septimus resta un instant sans réaction face aux paroles du nouveau venu, encore abasourdi parce qu’il venait de faire. Cependant, l’indignation face aux propos, et la colère toute fraîchement exprimée contre le visage de Sauron le sortirent rapidement de cet état. Serrant les poings tout comme les dents, fronçant les sourcils, il se tourna vers son nouvel interlocuteur et se figea un instant de surprise devant la masse de muscle torse nue se dressant devant lui – sa couardise refaisant surface, le meilleur remède face à ses ténèbres et émotions négatives. Il secoua la tête et s’apprêta à prendre la parole, priant pour que sa voix ne flanche pas lorsqu’il fut une nouvelle fois stopper.

Le jeune homme écouta le consul de la stratégie le rabrouer, le rouge aux joues. Cette couleur lui allait décidément bien au teint, puisque c’était la deuxième fois qu’il la ressentait au plus profond de son être – et en peu de temps – depuis qu’il avait rejoint le consulat. Depuis qu’il était né. Soupirant, il desserra les poings et acquiesça aux ordres de son professeur. Il n’était pas certain de pouvoir se contenir, surtout en présence de monsieur les gros bras, mais il allait faire son possible pour garder la maîtrise de lui-même, pour tenir sa promesse et ne plus embarrasser ni sa personne ni le consulat.

Néanmoins son vœu fut réduit à néant lorsque la naine se présenta en tant que Général Primus. Son visage perdit tout couleur et devint cadavérique. Le maître de la keyblade sentit un goût de bile dans sa bouche et son estomac dansé la salsa. Il avait dépassé le stade de la honte aujourd’hui même. Il avait atteint celui de l’humiliation – chose qu’il n’avait même pas fait lorsqu’il avait malencontreusement attaqué son mentor Genesis. Comment avait-il pu se ridiculiser devant son héroïne, la protectrice de son monde ? Pourquoi ne pouvait-il pas être quelqu’un de normal, quelqu’un se conduisant de manière décente et responsable ?


-Je… Hum… murmura-t-il déconvenu.

Le keybladeur ferma la bouche, ne sachant que dire exactement. Il souhaitait ardemment la remercier, mais également se rattraper pour cette première impression désastreuse qu’il avait forcément dû lui donner. Puis l’idée lui vint que ce désir était impossible puisque même avec la trêve en cours, les consuls étaient en guerre avec les membres de la lumière dont elle était une des plus haut gradé. Quel espoir lui restait-il ? Aucun. Mais ça, il en avait l’habitude.


-E… Il se racla la gorge. En effet, le consul Sauron a raison. Nous devrions aller voir le point d’eau le plus proche. Si vous le souhaitez Général, j’ai les rapports que les précédents consuls ont rédigé, comme preuve de bonne fois.

Le blond sut à l’instant où il eut fini sa phrase qu’il était pathétique, et qu’elle allait probablement le rudoyer – voire pire d’après ses paroles – mais il n’avait pu s’en empêcher. Il jeta un œil à son allié en rouge pour voir s’il approuvait le geste – là encore, il jouait avec le feu – et termina par monsieur muscle. Celui-là il ne lui inspirait ni la confiance, ni la sympathie. Il ne ferait vraiment aucun effort pour coopérer, comme pour le clochard Henri – ou Henrich, qu’importe son nom.

Avec un léger sourire pour la guerrière, Septimus proposa d’ouvrir la marche en direction d’un petit ruisseau qui devait se trouver à quelques lieux du village et qu’il lui semblait avoir survolé en vaisseau. Il attendit anxieusement la réponse de chacun – du moins ceux qui comptaient à ses yeux.
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Les bras croisés à écouter le petit mot de chacun, et toujours pas le moindre pas vers la moindre direction. Inutile de partir au quart de tour à l’instant, même si les paroles de la Général de la Lumière avaient le mérite d’être intéressantes. Et dire que je pensais que nous avions le monopole de la tyrannie à la Coalition Noire, me serais-je trompé depuis le début ? Bref, respirons et écoutons. S’il n’y avait pas un réel intérêt à écouter les paroles de chacun, j’aurais déjà pu partir et faire ma propre enquête. Problème, je n’avais pas les informations que possèdent le Consulat, et la dernière lubie de la Princesse ne peut véritablement pas me faire passer pour un gentil à leurs yeux.

Après tout, je n’ai pas encore dit à l’un d’entre eux d’où je venais et pour qui je travaillais. Autant garder cela secret pour le moment, du moment que cela peut me servir.

Le blondinet proposait de mener la marche, grand bien lui fasse, il avait peut-être une idée de quelle direction prendre. Obéissant docilement, je suivais le groupe après avoir acquiescé aux paroles de la Générale d’un signe de la tête. Elle l’avait remarqué ? J’en savais rien, après, c’était probablement dans mon intérêt de lui faire croire qu’elle dirigeait les opérations. Le mec avec nous, le roux, avait le don de savoir tourner ses phrases. Une maîtrise de la langue qui avait le mérite de m’intriguer, et aussi celui de bien me faire rire. La façon dont il a réglé son compte au gamin, ça me faisait sourire intérieurement et j’attendais presque de voir le prochain épisode de cette confrontation. S’il continue de jouer la victime et de serrer les dents, il faudra bien que ça pète à un moment. Peut-être même que… Nah, elle n’ira pas jusqu’à trancher ses membres s’il s’emballe.

C’est bon gamin, indique nous la route à suivre, à moins que cela ne soit pas cautionné par la Capitaine des Gardes… Et pas que je doute de votre bonne foi, mais j’aimerais tout de même jeter un oeil à vos rapports.
Je tendais le bras en direction des deux consuls, attendant de longues secondes jusqu’à ce que le plus grand décide d’y déposer les rapports. Remerciant sobrement l’homme, je parcourais rapidement les papiers en suivant le groupe. Enfin, je suivais les traces du blondinet.

Putain, heureusement que les consuls étaient là. Je ne suis jamais tombé sur ce genre de rapport à la Coalition, aucun ne faisait état de ses étranges évènements. La personne en charge à l’époque n’ayant pas jugé utile de s’y intéresser apparemment, alors que le village en question se trouve à un jet de pierre d’ici. Et le lac en question dans ces rapports, il n’est pas réellement dans cette direction. Eh merde, je n’ai pas envie que l’on perde une heure à marcher dans les bois pour de la merde. Ayant lu le plus important, je pliais et rangeais les rapports dans ma poche et forçais un peu la marche pour me mettre à la hauteur du blondinet. Prêt de lui, je marchais à son rythme et parlais assez bas pour que lui seul m’entende.

Eh gamin. Je me doute que t’es pas le genre à avoir besoin de conseil, suffit de voir ton regard pour comprendre que t’en a vu de toutes les couleurs.
Je ne sais pas s’il écoutait, après, je n’allais pas clore la discussion comme ça.

Je sais pas comment ça se passe chez toi, mais franchement, ne te laisse pas rabaisser de la sorte. Que ce gugusse soit ton supérieur ou n’importe quoi d’autre, faut garder la tête haute et défendre ses idées et pas commencer à faire des courbettes. Il faut avoir du cran pour arriver et donner une droite comme tu l’as fait, et franchement, change rien. C’est vrai que j’ai rigolé en voyant ça, c’était pas pour me moquer. J’admire les gens capables de ne pas se laisser marcher sur les pieds, ça s’appelle la force du coeur, et t’as réussi à m’impressionner en montrant tout ce que tu avais dedans.
Je laissais une dizaine de secondes se passer, marchant toujours à ses côtés et épiant la moindre de ses réactions.

Pas de mensonge avec toi, je suis originaire d’ici. J’ai grandi dans le village voisin à celui que nous venons de quitter, je connais plutôt bien l’endroit et je recherche ma mère. Elle habitait une petite chaumière avec mon père, à l’écart de tout ce merdier qu’est la Coalition Noire. C’est la raison pour laquelle je me suis joint à votre groupe, afin que vous sachiez où vous mettez les pieds. D’ailleurs, c’est une information que je ne donne qu’à toi, le lac mentionné dans vos rapports est un poil plus à l’est. Fait en ce que tu veux maintenant.


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« Quoi que l'on puisse en dire, cette trêve est une chose merveilleuse. » reprit Sauron, alors que le groupe s'acheminait vers le lac.

Septimus avait pris les devants, suivit par le hobereau de la Coalition. Sauron les observait sans vraiment les regarder, réfléchissant quelques peu à ses dires ainsi qu'à ceux de l'élève du Consulat. Quelle impudence, tout de même. Il n'y avait pas de raisons de faire remonter ça plus haut, mais il allait tout de même le garder en mémoire pour une quelconque occurrence future. Qui savait, cela allait peut-être. Il n'avait pas envie de noircir ses rapports avec les gens, pas si tôt, mais il semblait bien qu'il fut en effet incapable de garder des relations saines avec autrui. Cela ne l'empêchait pas, tout de même, de tenter de retrouver une conversation tangible avec la personne qui restait à sa hauteur. La jeune femme en armure ayant menacé tout le monde de les hacher comme des gigots un peu plus tôt.

Ainsi avait-il parlé, sans vraiment réfléchir, à propos d'un sujet qui lui tenait à cœur comme beaucoup de personnes tentant de reprendre une conversation après un événement gênant. Il ne considérait pas qu'il eut un quelconque talent pour l'affaire, mais de nombreux succès lors de nombreuses discussions passées lui donnaient une grande confiance en lui. Mais après-tout, toute personne était différente.

« Voir des endroits que nous n'aurions pas pu voir, parler avec des personnes avec qui nous n'aurions jamais eu contact... Un rêve d'ethnologue, si je puis me permettre. »

Qu 'on lui réponde ou non, l'occasion était juste trop belle pour rester silencieux.

Le chemin sur lequel le groupe avançait n'était qu'un chemin de terre, parsemé de cailloux, tracés de chaque côté par les profonds sillons de chariots passant et labourant la route. Il était pour le moment sec, et leurs pas soulevaient des volutes de poussière.  Il était bordé de chaque côté par des arbres épais et hauts, encore noyés de vert à cette période de l'année ; ils apportaient une ombre des plus bienvenues. Malgré quelques nuages, rien n'annonçait une pluie dans les prochaines heures, sauf exception ou orage soudain, ce qui était toujours probable.

La route montait et descendait au rythme des collines qu'elle traversait, tandis que le groupe passait de routes plus imposantes vers des chemins plus ténus au travers des sous-bois. Le bruit des oiseaux, omniprésent dans ce milieu de journée, tenait lieu de conversation. Amplement suffisant, jugea le Stratège alors que son souffle était court, du à la dernière colline gravie.

Une dernière ligne d'arbres cachait le rivage du lac, l'éclat de son eau perçant les feuilles. Sauron réalisa en s'approchant qu'il ne s'agissait que d'un lac du genre les plus simples ; un rivage de galets, une eau sombre d'un bleu légèrement teinté de vert. Le côté est – à un juger par la position du soleil, dévoré par des roseaux sauvages.

« Je m'attendais à un lac un peu plus menaçant. » constata Sauron, croisant les bras et s'arrêtant un instant.

Son regard se promena de rivage en rivage, sur toute la longueur du lac ; il avait une bonne taille et semblait être profond, son eau était silencieuse en réponse au vent, inexistant.

Il soupira. « Par où devrions-nous commencer les recherches ? Plus important, que cherchons-nous ? Je doute fort de la possibilité de trouver des preuves accablantes à cet endroit. Selon toutes apparences, les armes du crime étaient toutes deux immatérielles, l'eau et la musique... Aussi poétique que cela semble, il va nous falloir réfléchir un instant. »

Il regarda ses compagnons un instant et haussa un sourcil. Peut-être n'y connaissaient-il rien en musique. Oh.

« La musique.. » reprit-il. « Est propagée par l'air, or l'eau et l'air son deux choses opposées, me direz-vous. La musique emploie l'air comme une onde, en se déplaçant, en percutant nos tympans. Ce n'est qu'une vibration, en quelque sorte. »

Bien qu'amateur de musique, il ne niait pas ce qui la créait. Et elle n'était qu'air, qu'un mouvement, une corde sur un archet amplifiée par une caisse de résonance. Elle n'était que de l'air passé au travers de la chair, comme le vent au travers d'une porte entrebâillée.

« Ce ne sont que des connaissances apocryphes, mais je me demande comment est-ce que la musique pourrait être une arme. Liée à de la magie très probablement ? Un sorcier serait-il le meurtrier ? »
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« C’est bon gamin, indique nous la route à suivre, à moins que cela ne soit pas cautionné par la Capitaine des Gardes… »

« Je viens justement de lui demander de nous montrer le chemin, sombre imbécile... » murmura-t-elle avec agacement. Elle ne dit rien de plus, se contentant de regarder l'imbécile faire le fier. Pensait-il gagner en prestance avec sa maigre répartie ? Elle n'était pas femme à croire en l'honneur, au contraire. C'était un terme qu'elle haïssait, toutefois elle savait reconnaître quelqu'un avec du courage. Et ce quelqu'un préférait faire face que d'adresser quelques coups pernicieux et aussi risibles que ceux de cet homme.

Elle regarda quelques secondes le plus petit consul des deux et leva les yeux dans un soupir avant de saisir le rapport qu'il lui tendait... Après tout elle ne connaissait rien à ce monde. Il était vaste... assez d'ailleurs pour que la plupart de ses habitants ignorent qu'il y avait un château dans la forêt. Sans les consuls et momentanément sans l'aide de la lumière, elle aurait difficilement pu trouver ce hameau où s'étaient produits les faits.
Ravness suivit la compagnie menée par les deux consuls, fermant la marche, les yeux fixés sur l'homme aux cheveux noirs et gras dont elle ignorait le nom, quand elle ne lisait pas attentivement le rapport. Seuls les êtres malintentionnés ne s'annoncent pas, avait-elle entendu un jour... Pour un grand nombres de raisons qu'elle savait trop bien s'expliquer, elle n'aimait pas cet homme. Sa manière de parler, sa prétention et le mystère qu'il laissait autour de lui ne présageaient que le pire.
Il était fort proche du petit consul quand il rangea les rapports que lui avait donnés Sauron, sans finesse, dans sa poche.
La générale serra le poing, se retint de lui faire une remarque. À quoi diable pensait-il ? Deux consuls à proximité et il ne trouvait pas le temps de leur rendre des rapports, à priori des traces importantes de missions déjà lointaines ? Qu'importait d'ailleurs le nombre de copies qu'avait fait le Consulat de cette source. La seule chose à souligner était qu'un homme inconnu venait peut-être de gagner quelques informations...  


« Errant... » murmura-t-elle pour elle-même. « Coalition noire ou Shinra. »

Sa méfiance naturelle envers cet homme l'amenait à croire plus volontiers qu'il était un membre de la Coalition noire... Cette mauvaise impression ne pouvait être rien. Quoi qu'il en soit, à moins qu'il soit un errant, ce qui n'était pas impossible, il demeurait son ennemi.  

L'instant d'après, elle le vit parler au consul... Elle ne pouvait entendre ce qu'il disait, réfléchissait d'ailleurs à certaines techniques pour y parvenir. Mais il ne parla pas assez longtemps pour que l'une d'elles aient même le temps de mûrir dans son esprit.

Elle devait prendre garde. Le Consulat et la Coalition noire, s'il en était, étaient ses deux ennemis. Or ces deux camps n'avaient pas tant d'occasions de se croiser que cela... Cette journée en était donc assez exceptionnelle. Autant les occuper assez pour ne pas leur laisser le temps de s'allier contre elle au bout du compte. Ravness n'avait pas peur de ces gusses, affrontant chaque jour bien pire que deux consuls vivant dans l'opulence et ayant son lot quotidien d'abrutis à mater... Non à vrai dire, elle souhaitait même qu'ils s'en prennent à elle. Il n'y aurait pas meilleure excuse pour donner à la lumière une confortable avance.


« Voir des endroits que nous n'aurions pas pu voir, parler avec des personnes avec qui nous n'aurions jamais eu contact... Un rêve d'ethnologue, si je puis me permettre. »

Elle ne put retenir un énième soupir. « Oui, pensa-t-elle, c'est comme un beau rêve ». Autant elle pouvait imaginer supporter des artistes, sa mère en ayant été une, autant c'était précisément cette situation qu'elle haïssait. Passée cette mauvaise impression qu'elle avait de l'inconnu, il restait une question de principe : Cette trêve entre les groupes le temps de régler le problème de la disparition des mères... Nécessaire ? Peut-être. Encore fallait-il essayer sans l'aide des autres et en déployant toutes ses forces. A croire que tout cela n'était qu'une stratégie pour gagner du temps pour se préparer à la guerre...

Ravness pressa le pas quelques secondes durant leur longue marche et rendit au jeune homme le rapport qu'il lui avait prêté, lui adressant un "S'il vous plait."

Dire que la lumière mettait toutes ses forces dans cette enquête était un odieux mensonge. La générale n'avait certes pas eu d'écho des actions des autres membres de son groupe durant cette période mais... sa Majesté le Roi Mickey était-il sorti de sa chambre ? Aqua avait-elle enquêté ? Peut-être Roxas avait-il fait quelque chose, oui bien sûr... A vrai dire elle ne pouvait en douter, tant il se montrait motivé, de façade... Mais les autres ? Tifa ? Sora ? Naminé ? Sans doute étaient-ils gardés au chaud... Sans doute étaient-ils trop importants pour être placés sur le terrain, à la portée de tous les ennemis de la lumière.

La même enquête... uniquement faite par des membres de la lumière et des errants volontaires et vertueux... C'est ainsi que cette situation aurait du être réglée.

Après tout, maintenant que lui venait l'idée, elle ne pouvait ignorer la possibilité que tout cela ait réellement été une stratégie d'un groupe. Le rapt avait-il était commandité par de puissants esprits du Consulat ou de la Coalition noire ? De nombreux groupes devaient avoir les moyens d'en faire autant, elle ne pouvait oublier cette possibilité.

Alors oui... Prendre garde était la seule chose à faire. Cette promenade dans les bois était un prélude à la guerre. Tout ce qu'elle faisait comptait pour plus tard.

Ils arrivèrent à un lac, s'avancèrent devant ce dernier. Elle-même quitta des yeux ses ennemis pour s'approcher du bord de l'eau, se penchant un peu, tentant de distinguer le fond de l'eau, pensant à la noyade de jeunes enfants dans ces eaux sombres.


« La musique est propagée par l'air, or l'eau et l'air son deux choses opposées, me direz-vous. La musique emploie l'air comme une onde, en se déplaçant, en percutant nos tympans. Ce n'est qu'une vibration, en quelque sorte. »

Ravness ne dit mot, continuant à réfléchir et à vrai dire, ne comprenant pas tout à ce que le consul venait de dire. Ce que la musique était vraiment, elle ne pouvait pas le dire...

« Ce ne sont que des connaissances apocryphes, mais je me demande comment est-ce que la musique pourrait être une arme. Liée à de la magie très probablement ? Un sorcier serait-il le meurtrier ? »

Elle mit un genou à terre, continuant à tourner le dos à ses ennemis... Bien sûr elle était méfiante mais suffisamment confiante envers sa propre robustesse. Et ainsi positionnée elle chercha un village à l'orée du lac.

« Les citoyens de la cité des rêves n'ont pas entendu de musique quand leurs femmes et leurs mères s'en sont allées. Je ne pense pas que ce soit une bonne piste. »

Distraitement elle glissa une de ses mains gantées dans l'eau et l'en sortit avant de tremper un peu son visage en passant ses doigts sur celui-ci. Elle supportait bien la chaleur et le froid à force d'endurer l'un et l'autre dans leur aspect le plus brute mais n'était pas habillée pour une telle chaleur.  Des vêtements, une armure et une cape étaient un tout peu confortable.

« Mais notre enquête au moulin nous a amené à quand même considérer qu'il s'agissait bien d'un enlèvement commis par un sorcier, ou quelque chose dans ce goût-là.  Quant à la possibilité que la musique soit une arme... c'est à vous de nous dire, messieurs les artistes. »


Dernière édition par Général Primus le Lun 10 Oct 2016 - 20:15, édité 2 fois
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Septimus ressentit une pointe de déception, mêlée à de la fierté, lorsque l’héroïne Primus prit de ses mains les rapports qu’il lui tendait. Elle ne manifesta aucune reconnaissance, néanmoins il ne pouvait pas dire que ça l’étonnait. Leurs camps étant devenu récemment des ennemis, et connaissant légèrement son caractère inflexible d’après le peu d’informations qu’il avait récolté sur elle il y a des mois de cela, sa réaction était prévisible. Mais son égo n’en restait pas moins blessé, lui qui faisait des efforts pour bien se tenir  et se montrer sous son meilleur jour – malgré le fait qu’il ait agressé son supérieur !

Soupirant, le blond commença à se diriger vers le ruisseau tandis que monsieur muscle chipait les rapports qu’avait emmené le rouquin. Et il ne fallut pas longtemps pour que ce dernier l’approche, provoquant une réaction physique immédiate et incontrôlé. Son corps entier se raidit – ce qui ne l’arrangea pas pour marcher – ses mains formèrent des poings dans les poches de son jean tandis que ses dents se serrèrent les unes contre les autres – on pourrait même dire se fracassèrent tellement l’action fut rapide. Il regarda droit devant lui et essaya de se relaxer. Il ne devait pas craquer maintenant, surtout pas.

Cependant, la conversation ne tourna pas comme le maître de la keyblade s’y était attendu. L’homme aux cheveux noirs ne se moqua pas de lui, il ne le rabaissa pas et ne chercha même pas à le faire partir du groupe. Ce fut tout le contraire qui se produisit et ce décalage le désarma complètement. Avait-il jugé trop hâtivement cet homme simplement parce qu’il était effrayé ? Parce qu’il s’était moqué d’eux… pour qu’ils commencent l’enquête au final ? Ce pourrait-il qu’il ne soit qu’un homme désespéré de retrouver sa mère comme tant d’autres ?


-Je… Je n’ai pas une si grande force que ça. Je me suis juste laisser emporter. C’est d’ailleurs ma faiblesse, se confia-t-il, incertain. Je ne pense pas que Sauron l’apprécie, pas plus que Primus d’ailleurs. J’ai… J’ai juste des soucis avec… Il se tapota le cœur. Mon nouveau mentor, enfin si je peux l’appeler comme ça, me conseille de laisser tout sortir. De ne plus me battre contre moi et contre les autres. Il secoua la tête. Mais je ne sais pas faire ça.

Le jeune homme jeta un coup d’oeil en arrière et vit son professeur tenter de parler avec la femme en armure. Soupirant, il reporta son attention à son interlocuteur et corrigea sa trajectoire selon les nouvelles informations qu’il venait de recevoir. Il ne savait que penser de ce dernier. Suite à ces paroles, il lui paraissait beaucoup plus sympathique, et il essayait d’aider, de contribuer à la recherche des mères disparues – ou du moins de ce qui les envoûtaient. Il s’était même confier parce qu’il avait ressentit derrière chaque parole émanant de l’homme aux cheveux corbeau une volonté de le guider, de l’aider. Comme un mentor. Comme un père. Toutefois, il ne devait pas oublier qu’il ne savait rien de lui. Il devait se forcer à garder en mémoire cette première impression, ce malaise et cette tension qui avait envahi son être. Il s’était confier oui, mais il ne devait pas se perdre.

-Comment t’appelles-tu ?

Ce fut la dernière chose qu’il demanda sur le trajet qui le mena au lac. Le keybladeur fut ensuite silencieux, occupé à lire les rapports que venait tout juste de lui rendre Primus en s’adressant poliment à lui et qu’il n’avait eu le temps de découvrir parce que Sauron l’avait laissé venir seul ici. Il y était mention de toutes les atrocités que les habitants d’un petit hameau avait vécu et des actions héroïques qu’avaient accompli les consuls. Mais en aurait-il été autrement ? Si Mila avait échoué, si l’orc s’était laissé submergé et avait fui, l’auraient-ils mentionné dans leurs rapports ? Les artistes avaient pour mission de propager leurs arts, mais si les habitants des mondes apprenaient qu’ils ne valaient rien, y compris en jetant un œil dans les rapports, alors leur mission serait compromise. Une légende ne pouvait s’écrire que sur des victoires et des hauts-faits, par sur des défaites et des actes de lâchetés.

Sans que l’étudiant s’en aperçoive - occupé qu’il était à ruminer ses pensées - le petit groupe était arrivé au-dit lac. Son professeur s’improvisa d’ailleurs maître de musique tandis que la petite femme se rafraîchit le visage. Ils discutèrent de la possibilité que l’air ou l’eau ait été enchanté, ce qui le ramena à sa toute récente lecture. Si sorcier il y avait, pour le savoir ce n’était pas en regardant de l’eau qu’ils allaient le découvrir.


-Hum… Excusez moi de vous déranger durant votre réflexion, dit-il en s’adressant à la petite. Ne serait-il pas judicieux d’aller demander aux gens du village si les événements d’écrits dans les rapports ont repris depuis le passage du Consulat ? Demanda-t-il tandis que sa voix s’éteignait avec anxiété.

Pourtant, Septimus n’avait aucune raison de s’en faire. Tous furent de son avis et ils reprirent la marche dans le même ordre qu’à leur arrivée, monsieur muscle le guidant toujours légèrement – et discrètement -  vers la bonne direction. Ils n’eurent pas loisir d’admirer grandement les arbres ou les plantes, ni même d’entendre un autre pamphlet du roux sur la joie et le bonheur qu’ils avaient d’être tous réunis en ce merveilleux jour, qu’ils furent déjà en vue des maisons du village qu’ils recherchaient. Ce dernier était comme ceux qu’il avait pu voir à Sherwood depuis que le régent vivait. Triste, pauvre, où personne ne semblait heureux de vivre.


-On devrait peut-être se séparer pour interroger les villageois ? On se retrouverait ici dans une demie-heure non ?

De nouveau, le blond eut l’approbation générale. Ils mirent en œuvre leur idée, et il se dirigea vers ce qui semblait être le cabinet qu’avait attaqué sauvagement Mukashi. Sur le chemin, il tomba sur une petite veille qui se dirigeait là-bas afin de voir l’herboriste du hameau. Il la questionna sur les terribles événements qui étaient survenus quelques années auparavant et fut surpris d’apprendre que non seulement elle se souvenait parfaitement du sauvetage du garçon – qui était son petit-neveu et qui était triste d’avoir perdu sa mère depuis le rapt de ces dernières – mais également qu’il n’était plus rien arrivé depuis longtemps. Depuis que tout le village s’était soulevé contre ces attaques et avait traqué et débusqué le sorcier. Il l’avait alors tué et enterré près de la petite chapelle qui se trouvait un peu à l’écart du village près de la forêt. Elle lui indiqua le chemin à prendre puis il la quitta en la remerciant sincèrement.

Le maître de la keyblade fut de retour au point de rendez-vous avant les autres, et il les attendit avec impatience. Il avait trouvé une piste et il espérait impressionner la guerrière de la lumière, remonter dans son estime. Et puis peut-être aussi recevoir les félicitations de cet étrange énergumène qui les accompagnait. Non ! Il secoua la tête, dans l’espoir de chasser ces vaines pensées. Il ne devait plus baisser sa garde.
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Le terreau avait pris, cinq minutes après que j’ai ouvert la bouche à l’intention du blondinet qu’il me déballait déjà une partie de ses problèmes. Il y aura peut-être quelque chose à faire avec, je dois le garder sous le bras pour le moment. Une fois qu’il finit de parler, je ricanais un instant, ne cherchant pas à être moqueur, avant de répondre.

Tout vient à qui sait attendre, laisse-toi le temps de te connaître et de connaître tes limites. Une fois que t’arrivera là, tu sauras comment gérer face à des menaces de mort et d’éloquent vaniteux.
Une fois que tu feras la distinction entre une folle en armure, un manipulateur et probablement l’homme le moins excentrique de nous trois… Peut-être que tu seras mûre. Pas la peine de continuer avec lui, laissons le temps faire son oeuvre et il reviendra à moi. Et l’instant d’après, il me posa une colle. Merde, je n’ai pas donné mon nom pour une bonne raison. Mes méfaits au coeur de la Cité du Crépuscule et à la Fourmilière ne sont inconnu, et clairement, j’ai pas envie qu’ils sachent avec certitude qui je suis. Souriant un instant, je passais ma main dans ma nuque en pesant le pour et le contre de la prochaine chose que j’allais dire.

Soit, je dis le nom auquel je réponds à la dans la Coalition Noire, et mes belles paroles seront oubliés. Ou bien, j’évite un énième mensonge et je balance la seule vérité que je peux lui dire maintenant.

Mon nom ? Bah… C’est pas fantastique… Ma mère m’a donné le nom de William à la naissance… Malheureusement, on ne m’appelle pas beaucoup comme ça c’est dernier temps.
Bon, espérons que la réponse lui suffira. Il ne fallut pas longtemps pour que le groupe arrive au lac, et que chacun y aille de sa petite réflexion. Je restais en arrière, observant les noirceurs du lac ainsi que le village au loin et ne répondant rien aux déductions apportées. Ainsi, les gamins se levaient la nuit pour venir ici, et la musique en était la cause selon les rapports. Un air de musique capable de forcer un gosse à se noyer ? Pourquoi pas, des gens étaient capables d’invoquer les éléments par la pensée, pourquoi ne seraient ils pas aussi adroit pour manipuler l’esprit des gens. Et par chance, cela coïncidait avec les résultats de l’enquête dont semblait avoir participer la petite dame. Au moins, on ne se dirige pas dans une mauvaise direction, le village apporterait sans nul doute la réponse à cette énigme. D’ailleurs, je ne voyais aucun soucis à suivre le gamin jusqu’à ce dernier, même si je l’aidais toujours à prendre la bonne direction.

Arrivé sur place, il proposa que l’on se sépare afin de récolter un maximum d’informations. Hochant la tête pour la positive, je ne me faisais pas prier et rejoint directement l’auberge du village, reconnaissable par l’écriteau devant une porte éclairée. En vérité, ça m’arrangeait de ne pas avoir à trainer avec les deux autres, laissant marcher les méthodes habituelles de l’organisation pour glaner quelques informations.

J’entrais dans la bâtisse, une grande salle dans laquelle se trouvait une dizaine de tables et un bar au bout de celle-ci. D’un pas nonchalant, je m’avançais dans la salle et comptais le nombre de personnes présentes : sept, sans compter le patron derrière son bar. Il jouait aux dés avec un client. J’avançais pour m’asseoir à côté de ses deux personnes, frappant la plaque de chêne de ma main pour faire découvrir une cinquantaine de munnies. Le barman m’observait, attrapait la monnaie pour ensuite me demander ce que je voulais. D’un souffle, je demandais des informations sur les enfants morts noyés il y a dans le village. Malheureusement pour moi, ils parlèrent de la même chose qu’écrite dans les rapports du rouquin. Surenchérissant peut-être sur le nombre d’enfant noyés, et prétextant la vengeance d’un type pas très recommandable. Ensuite, j’eus les éloges d’un type à la peau verte ayant réussi à flinguer des centaines de rats à lui seul. Ainsi qu’une imitation de bruit d’arme de la part du barman. Tu parles d’une après-midi, j’avais envie d’attraper son bras et de lui casser pour qu’il arrête de dire de la merde, l’impression désagréable de perdre mon temps se rallongeait à chaque fois qu’il ouvrait la bouche.

- Je ne vous ai pas dit le meilleur !
- Certes…
- Deux semaines après que le monstre vert ait flingué les rats, on a compris qui s’était.
- Oh…?
- Un mec louche, un chapeau à pointe sur la tête et toujours à vouloir jouer de la musique. Il habitait une petite maison à l’extérieur de la ville, dés qu’on a compris, on est sorti et on lui a bien fait comprendre notre façon de penser.
- C’est-à-dire ?
- Vous trouverez sa tombe dans le cimetière de la chapelle.

D’un hochement de tête, je remerciais le barman avant de me diriger vers la sortie. Je sais pas si c’était le grand luxe, mais j’avais un truc. Au loin, je voyais le blondinet déjà à attendre au point de rendez-vous. Souriant légèrement, je m’avançais vers lui et demandais simplement si la pêche était bonne et qu’il avait de quoi nous aider à retrouver les mères disparus.


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Le soleil était cuisant. Et quand bien même le chant des quelques oiseaux dans les arbres et le bruit de faible vent au milieu des feuilles était agréable, il n'en retirait rien à l'infâme chaleur. Hors de question tout de même de retirer son manteau, et ce même si le noir ne faisait qu'empirer la chaleur. Sauron songeait qu'il avait déjà vécu pire ; il avait probablement déjà vécu pire en effet, pas qu'il ne s'en souvienne dans l'immédiat mais tout de même.

Passablement indigné par la chaleur, il se dirigea dans le village, ses pas soulevant à chaque fois un peu de poussière. Ceci dit il n'était pas uniquement indigné par la chaleur ; plusieurs paramètres se battaient pour entrer dans la liste de son mécontentement du jour. Bien que ce petit groupe hétéroclite avançât petit à petit dans l'enquête dans une ambiance qui restait la plupart du temps civique, il semblait qu'il y avait beaucoup de dissensions. Personne ne se parlait outre-mesure, les deux stupides avaient fait bande à part, le soldat de la Lumière désenchantée n'avait que peu envie de discuter.... D'ordinaire, Sauron n'hésitait pas à lui-même créer des causes de dissensions mais là, elles ne le servaient pas vraiment et étaient plutôt source d'énervement. Il soupira et continua sa route au travers des rues presque désertes du village.

Comme il lui avait été donné de voir, le village n'était qu'un hameau en bordure de foret, avec, en sortant, quelques chemins qui menaient au travers de la campagne, bordés d'herbes folles et de fleurs fournissant une puissant odeur de lavande et d'herbe chauffée au soleil. Un chemin menait bien-entendu au lac. Le village était construit en longueur, sur la rue principale, d'où plusieurs autres plus petites en partaient. Des maisons aux murs de pierres et aux toits de briques ; des fleurs dans des vases au bas des fenêtres et des chats étalés à l'ombre. Les signes d'une vie rude étaient visibles, bien que le soleil cachât les traces d'une obscurité présente dans les cœurs. De vieilles pierres, des carreaux ébréchés. Des volets clos. Un petit village sans histoires, et pourtant, Sauron, habitué des citadelles et des palais, ne cachait pas sa curiosité.

Elle lui fit presque oublier son mécontentement et le but de la mission, alors qu'il s'approchait lentement d'un chat. Le félin le regarda et ne bougea pas alors que le Consul le considérait d'un regard. Un mince sourire s'étira sur ses lèvres, et il repartit en quête de quelqu'un à qui poser des questions.

Son sourire ne put cacher son mécontentement, et il éconduit deux ou trois villageois. Ils n'avaient rien à lui dire de toutes manières. Inintéressants, paysans. Le lot d'un village de campagne.

Il se résolut à parler à une antique créature aux cheveux blancs et au sourire creusant la peau d'épais sillons causés par l'âge. Pff. Pas que ça puisse servir à grand chose, mais au moins pourrait-il revenir avec son quota de questions posées.

Il la salua d'un ton poli ; elle répondit à son salut par un signe de tête. Et ils parlèrent.

De maintes choses.

Elle avait été couturière, puis avait aidé aux champs tous les étés pendant quinze ans en plus aidé des femmes à mettre au monde leurs enfant ; ne pouvant avoir d'enfant elle-même. Elle avait aidé des femmes à accoucher pendant des générations, en aspirait à une paisible retraite désormais. Elle était encore surprise des derniers événements. Poli, il lui posa question après question, s'asseyant à ses côtés afin de profiter de l'ombre. Elle lui posa quelques questions en retour après avoir dit s'appeler Louise ; il répondit fort vaguement. Oh il avait enseigné de ci de là, puis avait beaucoup vagabondé. Elle devina l'emblème du Consulat ; elle connaissait cet emblème car, l'apprit-y-il, quelques enfants qu'elle avait aidés à naître étaient partis le rejoindre. Elle lui dit leurs noms, il les retint mais ne s'y intéressa pas.

De fil en aiguille, il dirigeait la conversation vers ce qu'il voulait. Les disparitions. Ce ne fut pas bien dur, puisque dans ce village, l'ombre des disparitions d'enfants passées étaient encore vivaces dans les esprits.

« Vous savez, il ne venait pas de ce monde-ci. » dit-elle. Sauron haussa un sourcil et changea légèrement de position. La discussion tirait en longueur, mais il touchait désormais au but. « Vous devez vous y connaître un peu plus que moi sur le sujet, mais j'étais dans ce village lorsque tout ceci s'est passé et... je me souviens des corps dans le lac. »

Sauron lui conseilla de ne pas s'attarder sur le sujet ; il ne lui dit pas que ce n'était d'aucun intérêt pour lui, bien évidemment, mais il fallait qu'elle ménage ses nerfs.

« Il n'a pas fallu beaucoup de temps après que les enquêtes se soient terminées pour que les villageois ne se rendent compte de sa culpabilité.  C'était un excellent musicien, un flûtiste, cela ne faisait aucun doute. Il s'appelait Hans. Oh ce n'est vraiment pas un nom d'ici, je ne crois pas avoir rencontré d'autres personnes portant ce nom. » elle lissa un pan de son tablier à motif floral. Un très joli motif. « Je ne doute pas qu'il ait fait ça grâce à la magie. La musique est belle mais, entre nous, ce n'est que de la musique ! C'était probablement un mage où un enchanteur, je ne sais pas vraiment comment ces choses fonctionnent. »

Il sourit. La poste s'éclaircissait quelque peu.

Il connaissait la suite, ayant lu les rapports. Louise termina son histoire, sans mentionner plus que ce que Sauron connaissait déjà. Son sourire s'était évaporé. Par humanisme, mais peut-être aussi parce qu'il pensait que la discussion s'éternisait, Sauron reprit la parole après un silence.

« Je vous remercie de votre temps madame. »
fit Sauron en quittant le banc, se redressant et saluant respectueusement la vieille dame.

Elle le salua en retour comme elle l'avait fait en acceptant tacitement la discussion. Sauron reprit son chemin, quittant l'ombre bienfaisante du banc pour en retourner au point de rendez-vous. Il n'était pas le premier à revenir, mais prit cependant tout son temps en ne cherchant pas à aggraver encore plus la sensation de chaleur qui l'accablait. Il attendit quelques minutes, dans un recoin d'ombre, que la petite équipe se rassemble, écoutant une fois de plus le ballet que la nature lui offrait.

« Bien. » dit-il alors qu'il compte du regard la complétion de l'assemblée. Tout le monde semblait de retour. « Avez-vous trouvé quelque chose ? »

Il n'attendit pas vraiment leur approbation pour énoncer ce qu'il savait. « Notre homme est bel et bien un musicien, joueur de flûte. Il s’appelle Hans et n'est de toute évidence pas originaire de ce monde . »

Son regard se posa sur ses collègues du jour. Qu'avaient-ils trouvé ? Probablement des choses inintéressantes.
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Elle acquiesça à la proposition du jeune consul et détourna son regard du groupe qui se sépara d'elle, partant dans des directions différentes dans le village. Ravness resta cependant immobile de longues minutes, croisant les bras sous sa poitrine et faisant une moue ennuyée en regardant un fin nuage s'étirer davantage dans le ciel. Sans doute interroger les locaux était l'idée la plus productive qu'ils aient eue, toutefois la jeune femme n'en était pas davantage persuadé de la pertinence de la voie qu'ils avaient choisie. À son sens, le Consulat avait fait quelques raccourcis en associant la disparition des mères aux suicides d'enfants et à l'attaque de rats. Il s'agissait d'une forme d'hypnose, sans doute à chaque fois, ce qu'elle pouvait comprendre, toutefois les faits différaient à un point étonnant. Le village avait entendu une musique précédant la mort des petits... Or dans toute l'étendue des mondes concernés par la disparition des mères, nul témoin n'avait parlé d'une musique.

Peut-être était-ce de la mauvaise volonté de la part de la capitaine des gardes de la lumière. En tous cas elle n'aurait pas justifié sa passivité ainsi... Sa récente rencontre avec les trois gaillards ne la mettait pas en condition tolérable pour participer sans réfléchir au moindre de ses actes. Deux consuls et un membre de la Coalition noire. Elle avait le devoir de toujours se souvenir qu'ils étaient ses ennemis... ennemis qui pour une majorité ne s'était d'ailleurs toujours pas présentés.

La jeune femme laissa derrière elle le puits autour duquel s'était construit le village et se dirigea, à une centaine de mètres, vers un petit pont enjambant une rivière qui, si elle avait bonne mémoire, avait été mentionné à un moment ou un autre dans un rapport de mission. Elle se rapprocha de l'eau, ignorant le pont... Son instinct lui parla plus que son bon sens car la chaleur et son équipement étaient tels que rivière où s'étaient noyés ou non des enfants, c'était une rivière. Elle se surprit tout de même un instant à être, peut-être pour la première fois depuis longtemps, celle qui parmi une compagnie, était celle qui paraissait le plus.

Elle mit un genou à terre devant la rivière à l'instar de sa précédente rencontre avec un point d'eau, s'accordant quelques minutes pour réfléchir.

Si son intuition était bonne et que les deux affaires n'étaient pas liées, elle devait d'ores et déjà réfléchir à l'intérêt de sa présence... loin d'être totalement inutile, en fait. Quoi qu'elle ait pu penser jusque-là, elle ne pouvait nier que les pouvoirs des deux criminels, si deux criminels il y avait, étaient plus que proches. Ils étaient strictement identiques au sien, à une échelle infiniment différente, lorsqu'elle s’immisçait dans l'esprit des cerveaux faibles pour les forcer à faire ce qu'elle voulait.

En comprenant l'un, elle pouvait comprendre l'autre. Quelqu'un avait forcé des enfants à se noyer et quelqu'un avait forcé les mères de chacun à partir. Contrairement à ce qui avait été dit, elle restait persuadée que la performance était psychique et non magique, ce qui avait son importance... Car la meilleure barrière à un affront psychique était une volonté implacable, ce qu'elle avait évidemment...

Or, elle avait visiblement, selon la capitaine Fiona, accompli certaines choses sans en être consciente et... volé un chapeau accordant de grands pouvoirs à celui qui le portait. Et aucune mère n'avait eu la volonté suffisante pour résister à ce pouvoir.

Si l'on comptait le vol du chapeau de Maître Yen Sid qu'elle avait exécuté en étant possédée, cela faisait trois affaires semblables. C'était pour ça qu'elle était là. Comprendre l'un pour comprendre l'autre... réparer son erreur et sauver les innocents.

Elle sursauta légèrement lorsqu'elle entendit un bourdonnement proche de son oreille. Un frisson la parcourut lorsqu'elle vit une libellule, non loin, s'approcher de l'eau pour l'effleurer. Elle afficha un air dégoûté tout en regardant son reflet dans l'eau perturbé par le passage de l'insecte. Elle ne se reconnut pas parmi le bref tumulte de l'eau... et quand les petites vagues moururent, lorsque l'eau redevint calme, elle ne se reconnut pas pour autant.

Une nouvelle fois, elle sursauta, mais avec bien plus de peur que la première fois, sa botte glissant en avant, la laissant tomber sur son postérieur.
L'instant d'après, elle se précipita à quatre pattes devant le ruisseau, recherchant le visage qu'elle avait aperçu, plus mûr, plus beau et calme que le sien. Elle n'aperçut que ses traits froncés, que ses cheveux décoiffés, à peine tenus en place par sa broche en métal.
Elle ne remarqua qu'à cet instant les battements frénétiques de son coeur et... resta immobile dans cette position étrange une dizaine de secondes.

Sa mère. C'était elle qu'elle avait aperçue l'espace d'un instant, dans l'eau, au lieu de son propre reflet.  

Elle releva finalement le menton au bout de ces quelques secondes et refoula l'expérience qu'elle venait d'éprouver. Ravness n'avait pas projeté sa propre situation à celle de la disparition des mères. Sa maman était morte alors qu'elle était fort jeune. Visiblement sa conscience essayait de l'inciter à s'impliquer davantage, pour le souvenir de sa mère.

La garde ne détendit pas le moindre muscle de son visage, continuant à froncer le sourcil et afficher un air sévère alors qu'elle se rapprochait du point où ils s'étaient séparés. Dernière à revenir, la jeune femme n'avait pourtant rien à apporter à cette enquête. À la question de Sauron, elle se contenta de répondre strictement :


« Rien du tout. »

Elle vit sa réponse plutôt ignorée, ce qui ne lui fit rien, au profit d'un petit récit de la part du consul.

« Notre homme est bel et bien un musicien, joueur de flûte. Il s’appelle Hans et n'est de toute évidence pas originaire de ce monde . »

Ravness leva les yeux. Les consuls cherchaient visiblement un coupable, quel qu'il soit...

« Notre homme... n'est peut-être pas le bon criminel. Vous avez appris où il se cachait ? » 
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Un à un ses compagnons revinrent vers lui. Si William semblait plutôt décontracté et confiant, et Sauron toujours aussi désagréable et ennuyé par toutes leurs petites aventures, la membre de la lumière et l’air sévère – voire meurtrier – qu’elle abordait inquiéta Septimus. Avait-elle décidé d’amputer l’un d’entre-eux parce que l’enquête n’allait pas assez vite ? Ou pire, voulait-elle les exterminer pour avoir enfreint une de ses règles ? Il sentit des sueurs froides lui couler dans le dos, et détourna le regard, portant son attention sur le rouquin qui venait de prendre la parole, et de se rapprocher d’eux.

Cependant, alors que le blond allait ouvrir la bouche, il fut interrompu par la jeune femme puis par le consul. Les informations – ou le manque d’information dans le cas de Ravness – l’éclairèrent sur la mine sombre qu’elle abordait. S’en voulait-elle de n’avoir rien trouvé ? Il chercha quoi lui dire pour la consoler mais abandonna très vite l’idée. De ce qu’il savait d’elle, elle n’aurait souhaiter la pitié de personne, encore moins de quelqu’un qui se trouvait dans un camp ennemi. Ravalant ses bons sentiments, il se décida donc à prendre la parole à la suite de son professeur – et avant que William ait la chance de pouvoir dire ce qu’il avait trouvé.


-Le sorcier ne se cache plus, répondit-il. Les villageois l’ont pourchassé peu de temps après la dernière mission effectuée par le consulat. La personne que j’ai questionné m’a dit que sa dépouille se trouvait près de la chapelle. Il fit une pause. Même s’il se révèle que ce n’est pas notre homme, ça peut valoir le coup d’aller voir. C’est notre seul piste pour l’instant. On pourrait au moins comprendre pourquoi les villageois ont décidé de tuer un homme innocent. Il a pu être piégé par le vrai coupable.

La montagne de muscle intervint alors pour révéler ce que ses propres recherches avaient apporté comme nouvelles informations sur ce Hans. Le maître de la keyblade tenta alors de s’imaginer à la place des parents affolés de perdre leur enfant – et de ceux l’ayant déjà perdu. Il était vrai que dans ces conditions, être musicien n’était pas une sinécure. L’angoisse et la haine avait dû pousser ces bonnes âmes à commettre l’irréparable sans preuve irréfutable de sa culpabilité. Mais pouvait-il vraiment les en en blâmer ? N’aurait-il pas agi ainsi s’il s’agissait de son propre enfant ? N’avait-il pas essayer d’agir ainsi face au mage noir qu’il avait affronté avec Natsu du temps où il était mercenaire, se laissant submerger par sa haine et ses ténèbres ?

-Et si nous allions voir la tombe ?

Le moral dans les chaussettes, la tête basse, l’étudiant prit la tête du groupe, comme il en avait l’habitude depuis que leur enquête avait débuté. Il gardait le silence et ressassait toutes les fautes, toutes les erreurs, tous les méfaits qu’il avait jamais fait. Il comptait toujours sur autrui pour réparer sa vie, pour l’aider à sauver la situation. D’abord son parrain, puis Henry. Ensuite ça avait été les mercenaires quand il avait perdu sa maison et après s’être rendu compte qu’ils étaient aussi inutile que lui, il avait été attiré par la personnalité et les promesses de Genesis et l’avenir radieux du consulat. Néanmoins, sa situation n’avait pas changé. Il était toujours le même jeune homme pitoyable qu’il était, incapable d’aider Sherwood – il remerciait Primus pour ça – ou de se contrôler lui-même.

C’est les poings serrés et le visage crispé que le keybladeur atteint l’entrée du cimetière, près de la chapelle. Inspirant profondément, il tenta d’effacer toutes pensées qui n’étaient pas lié à l’enquête et à la disparition des mères. Puis il s’avança, lentement, regardant attentivement le nom inscrit sur chaque pierre. La tâche se révéla plus ardue qu’il ne l’aurait cru, il devait régulièrement s’arrêter pour enlever des mauvaises herbes qui couvraient les patronymes ou déchiffrer ce que le temps et la pluie n’avaient pas encore effacé. Et c’est après plusieurs dizaines de minutes qu’il s’arrêta devant une tombe où était inscrit le nom d’Hans, avec la date de sa mort.

Le jeune homme examina le monument mais il ne lui découvrit rien de particulier – à sa connaissance – si ce n’est qu’il paraissait aussi abîmé que les plus vieilles tombes du cimetière. Peut-être Sauron en saurait-il plus ? Ou William puisqu’il venait d’ici. Il regarda les tombes aux alentours et remarqua quelque chose d’étrange. Personne n’était mort en même temps que le musicien. Fronçant les sourcils, il s’en demanda la raison. Est-ce que ce fait appuyait l’hypothèse de Primus quant à l’innocence de l’homme ? Ou ses pouvoirs étaient-ils juste trop limités pour faire face à tout une foule adulte lui faisant front ? Ne pouvant décider par lui-même, il se décida à faire remarquer la chose aux autres membres du groupe.


-Vous ne trouvez pas étrange qu’Hans, notre supposé mage, soit le seul mort à cette date ? En tant que mage faisant face à de simples habitants dénués de magie, même s’il se laissait submergé par le nombre, n’aurait-il pas pu faire plusieurs victimes avant ça ? Il fit une pause. Et si Hans est réelleent innocent, et que notre coupable est toujours en vie… Comment allons nous le retrouver ? Et contrer ses méthodes ? Il a pu affiner sa magie, et la rendre plus sournoise et discrète pour ne plus se faire repérer si facilement. Il a pu avoir de la chance que les villageois se concentrent sur le musicien Hans et non sur lui.
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Cette histoire prenait des propositions inattendues. Trainant avec des gens dont j’ignorais tout à la recherche d’un malade, et plus nous avancions, plus j’avais l’impression de courir après le mauvais lièvre. Chacun avait fait sa petite enquête dans le village, et qu’est-ce que nous en avons ressorti ?! Rien, de la merde. L’histoire d’un type ayant quitté son monde d’origine afin de venir se réfugier ici. Manque de bol pour lui, quand les choses ont bardé, c’est l’étranger qui a pris pour son grade. L’image d’une foule armée de torche et de fourche pour traquer la bête passa dans mon esprit, à croire que la coutume locale est d’abattre les personnes différentes.

Attends, je n’étais pas en train d’avoir un problème de conscience ?!

Pas le temps pour ça, continuons cette enquête même si elle nous mène face à un mur. Cela aura le mérite de nous permettre de réfléchir à autre chose, à un autre coupable et trouver le fil de pute qui enlève nos mères. Par avis commun, nous décidâmes de nous rendre au cimetière, et comme le soulignait le gamin, notre seule véritable piste. Étrangement, c’était lui qui semblait le plus impliqué et à donner la direction à prendre. Suite à l’ordre vindicatif de notre rencontre avec la générale, j’aurais eu tendance à croire qu’elle ordonnerait la marche à suivre. Ne pas se fier au première apparence, même si son visage me donnait l’étrange impression qu’elle rêvait de me dépecer sur la place du village et jeter mon cors dans le puit.

Au talon de Septimus, nous nous rendions au cimetière entourant la chapelle du village. Le parvis du lieu avait le luxe d’être entretenu, contrairement au cimetière entourant le bâtiment. À croire que bien peu de personnes venaient poser des fleurs sur les tombes de leurs morts, d’ailleurs, c’était étrange de savoir que le meurtrier des enfants reposaient autour de ces derniers. Une blague de mauvais goût, ou un relent de conscience après avoir abattu un innocent. Le gamin fini par nous appeler, ayant finalement trouvé la tombe du susnommé Hans. Arrivant à sa hauteur, je le remerciais d’un sourire franc. Clairement, je n’avais pas la foi de lire l’intitulé de chacune des stèles présentes dans ce lieu. Nous étions tous les quatre présents, entourant le lopin de terre attribué au soi-disant magicien, comme un public en retard pour ses sacrements alors que le consul prit parole.

T’as probablement raison gamin, ce pauvre Hans ressemble plus à un bouc émissaire qu’au véritable meurtrier. Les villageois devaient chercher après une victime, et c’est tombé sur lui. Paix à son âme, elle a quitté ce monde pour aucune raison. Et nous, nous sommes face à une impasse…
Soupirant, je passais ma main derrière mon crâne en m’avançant sur le carré de terre, cherchant d’autre inscription sur la stèle. Probablement un effort vain, mais nous n’avions aucune piste. Au moment ou mon pied se posa sur le carré de terre, je le sentis partir plus loin que ce que j’attendais, comme si je marchais sur un sol meuble. Ça, ce n’était pas normal si nous croyons en la date imposée sur la stèle.

Attendez, ce n’est pas normal ça…
Avaient-ils compris de quoi je parlais ? Aucune idée. Rapidement, je me relevais pour quitter la tombe et chercher la cabane à outils du fossoyeur du regard, annexé à même le mur de l’édifice à une dizaine de mètres de notre position. J’entrais dans cette dernière et sortais quelques instants plus tard, une pelle à la main pour revenir auprès du groupe.

S’il est mort depuis aussi longtemps, la terre aurait eu le temps de se tasser… Contrairement à ce que nous avons ici…
Je tournais mon regard pour scruter la réaction de chacun, implicitement, je demandais un acte considéré par certain d’impie. Eh merde, j’allais pas attendre leur autorisation.

Je veux en avoir le coeur net, et rien à foutre si vous êtes contre cette idée…
J’enfonçais la perle dans le sol, poussant sur le fer de mon pied avant de retirer un morceau de terre sans difficulté. Le sol était plus que meuble, il y avait un truc de bizarre. Pressé par les évènements, je réitérais l’opération plus fois et sans perdre un instant. Créant ainsi un tas de terre à gauche de la tombe jusqu’à ce que, finalement, nous entendons un bruit sourd sous le fer de mon outil. Je ne faisais pas attention aux gars autour de moi, je me contentais de dégager la terre suffisamment pour extraire le cercueil et le remonter sur le chemin de gravier serpentant les tombes. De retour à la hauteur de mes alliés d’un jour, je glissais un remerciement sarcastique avant de planter le plat de la pelle dans la feinte du cercueil, tel un levier, avant de forcer vers le bas et faire sauter le couvercle. Un petit nuage de poussière s’éleva alors que le contenu de la boite en bois se découvre devant nous.


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Un cimetière étrange et étranger, voilà leur nouveau terrain de chasse. Il allait de soi que Sauron n'appréciait pas les cimetières. Pour lui, un home enterré dans une petite tombe commune n'avait pas réussi. Un être ne réussissait que s'il était immortel et puissant. Oh bien sûr, son idée de réussite était depuis longtemps altérée par de nombreuses influences et cultures bien différentes. Il ne voyait aucun honneur à être enterré sans personne poursuivant ses travaux, par exemple. Il ne voyait pas d'honneur à pourrir, la lumière de la connaissance éteinte, sans personne pour penser à lui. Heureusement que ses compagnons de voyage atténuaient le sentiment de lourdeur, tout en en instillant un autre fort différent.

Deux sentiments de lourdeur qui s'annulaient, ou s'additionnaient, le tout dans une chaleur fort impressionnante pour une après-midi de première moitié d'année. Cette journée était clairement faite pour le rendre d'humeur la plus maussade possible. Aussi gardait-il un air stoïque, avec l'occasionnel soupir. La situation était des plus vaseuses et, alors que la petite bande se déplaçait vers le cimetière, il n'avait pu que remarquer une fois encore les petits groupes formés. Septimus et le sombre guerrier entretenaient une discussion vivace qui recommençait dès qu'ils étaient assez proches l'un de l'autre, tandis que la guerrière de la Lumière était décidément bien morne. Quant à lui, et bien il avait assez donné. Un relent d'introversion le poussait à continuer son chemin dans un mutisme obstiné. Quelle sinécure. L'engouement du début de la mission avait disparu, s'il avait un temps soit peu existé.

Quelques nuages furent les bienvenus, cachant le soleil aléatoirement et offrant une ombre bienfaisante. Un repos de quelques instants toujours un peu plus longs à mesure que le ciel s'obscurcissait.

Septimus trouva la tombe. Sauron soupira une fois de plus ; non, il n'était pas mécontent que le jeune homme l'air trouvée en premier. Il était tout de même mécontent de ne pas l'avoir trouvée en premier. Mais il n'avait pas vraiment cherché. Il avait été fasciné par diverses tombes, regardant les noms, se demandent quel genre de vies insipides avaient pu posséder les corps sous cette terre et ces dalles rongées de verdure. Des choses fascinantes (telles étaient les choses qu'il pensait, cette phrase n'était pas destinée aux cadavres. Hm). Sauron s'en approcha sans mot dire, puis le type en noir fut celui qui décida d'ouvrir la tombe. Tombe banale, dévorée par les plantes comme tant d'autres, seul le nom gravé dans la pierre donnait une quelconque indication sur son locataire. Hans Lahin.

Bah, il aurait pu le faire aussi mais bon, c'était quand même mieux que quelqu'un dénué de sens commun le fasse. Sauron ne se salirait pas, comme ça.

Le bruit de la terre contre le métal de la pelle fut bientôt remplacé par celui du cercueil extirpé de son trou, puis du raclement du bois sur la terre et, finalement, du bruit caractéristique du bois qui craque et se brise alors que les clous scellant le couvercle sautèrent sous la technique du hobereau. Et bien.

« Vous avez l'air d'avoir fait ça toute votre vie. »

Oh. Cela lui avait échappé. Il n'y voyait aucune malice, après-tout, Sauron avait quand même un ou deux cadavres dans le placard de son côté.

Sauron prit les devants et s'approcha un peu plus de la tombe. Il haussa les sourcils.

« Et bien, et moi qui me disais que c'était presque trop facile. » dit-il en observant le contenu du cercueil de plus près.

Vide.

Sauron mit un genou à terre et observa le contenu de la boîte de sapin avec attention. Du bout du doigt, il lança un petit sort de foudre sur le bois du cercueil ; s'assurant qu'aucun sort ne le protège. Sans en rajouter, il jeta son dévolu sur la première forme qu'il vit ; un bout de tissu qui se révéla être une cape.

« Qui qu'il soit, il n'était pas bien riche ou essayait de cacher sa fortune. Avec une cape d'aussi mauvaise qualité, il aurait pu mourir de froid à la première pluie... »

La cape dégageait une forte odeur de terre et de renfermé. Quelques gouttes de sang sec se voyaient encore à quelques endroits. Sauron la posa sur le rebord du cercueil, puis fureta encore, prenant une autre des reliques éparses. Un chapeau de feutre élimé, avec une plume et des bords recourbés. Rien de bien surprenant. Le dernier objet, par contre, l'intéressa beaucoup plus.

Il tendit la flûte de pan qu'il venait de trouver à la guerrière de la Lumière, non pas la plus proche de lui, mais la personne qui lui semblait le moins antipathique. « Je ne crois pas que l'objet en lui-même soit magique. Notre homme était très probablement un magicien. A moins que dans un cas hypothétique il soit la malencontreuse victime d'un coup bien organisé. Auquel cas ses bourreaux avaient encore une utilité à son corps, s'il est bien mort. Je ne m'avancerait pas trop, je ne suis pas un enquêteur. »
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La générale saisit l'objet tout en écoutant le consul. Une flûte de pan... Drôle d'objet, songea-t-elle. Du genre qu'on ne retrouve qu'à quelques rares endroits, ainsi peut-être que dans les mondes du consulat. Lui vint à l'esprit, sans que ça ait une réelle importance ou signification à ses yeux, l'idée que l'intérêt du Consulat pour cette enquête il y a quelques années était seulement né du rapport de l'affaire avec la musique. Celle-ci avait poussé des enfants à se suicider.
Au final, quelle importance avait l'arme du crime ? Elle imagina, sans lâcher des yeux l'instrument, que le consulat avait peut-être justement cherché à s'approprier un instrument de musique capable de tuer. Qui sait ? Une chose était sûre, elle ne laisserait aucun consul s'en aller avec cette flûte.

De sa cape, elle nettoya du mieux qu'elle put les multiples embouchures de la flûte durant de longues secondes, tentant de rendre l'objet moins répugnant. Ce petit groupe avait à l'instant pillé une tombe sans qu'elle ne réagisse, et pour cause. L'homme à la peau sombre avait eu raison sur ce point : la terre retournée témoignait d'une activité récente autour de cette sépulture. Au final, voir la tombe vide avait convaincu la jeune femme que son âme ne serait pas plus damnée d'avoir participé à l'acte... et elle pouvait à son tour commettre un acte, certes peut-être idiot, mais nécessaire à son sens.

Elle approcha ses lèvres de la flûte, tout en guidant imperceptiblement, comme par hasard, l'autre extrémité dans la direction de l'homme anonyme et souffla dedans. Elle dut insister pour obtenir un résultat, une seule note qui n'eut pas l'air d'hypnotiser sa cible.

Ravness éloigna l'instrument de son visage avant de tourner ce dernier sur le côté et de cracher à terre, une mine dégoûtée déformant ses traits.


« Vous oubliez que nous sommes dans un petit village insignifiant pour un homme capable de commander des centaines de rats. Je ne crois pas que le coupable se serait embarrassé d'accuser un innocent simplement pour brouiller les pistes. »

La garde de la lumière fit un geste de la tête désignant le village, sans lâcher des yeux les trois hommes.

« Détruire le village aurait été bien plus simple. Or... il est toujours là. Quant à l'absence de tombes creusées en même temps que celle de Hans, j'expliquerais ça simplement : Il n'a pas eu le temps ou l'occasion pour une raison ou une autre d'utiliser ses pouvoirs... et sans ses pouvoirs, il n'en mène pas large. »

Mais pourquoi ? Pourquoi contrôler l'esprit d'enfants pour les pousser à se suicider ? Pourquoi pousser des rats à commettre d'importants dégâts dans ce village ? Pourquoi ne pas avoir pris possession de l'esprit de quelques hommes pour les contraindre à assassiner leur famille ? Par-dessus tout, pourquoi être revenu à la vie et avoir épargné ce village ?

C'était un sadique. Elle en arrivait à cette conclusion. Cruel au point de revenir à la vie... elle avait déjà entendu parler de ça. Kefka lui-même avait été tué par le Consulat avant de renaître. Les membres de l'Organisation XIII avaient eux aussi eu droit à une seconde chance. Les ténèbres semblaient survivre à la mort elle-même.


« Il vient du pays imaginaire. » finit-elle par dire. « Regardez ce chapeau. On ne trouve des semblables que dans quelques mondes... Le domaine enchanté, la forêt de sherwood et le pays imaginaire, de ce que j'en sais. »

Elle n'était jamais allée elle-même au domaine enchanté mais la mode de ce monde ne lui était pas totalement inconnue. En tant que chef des gardes, elle commandait des hommes qui venaient de tous les mondes, sauf précisément du château disney.

« La forêt de Sherwood peut être écartée pour une raison évidente, notre homme n'étant pas un hybride. Rien ne me permet de dire qu'il ne vient pas du domaine enchanté, toutefois... une flûte de Pan. Je ne connais pas beaucoup d'autres mondes que le pays imaginaire où l'instrument est à ce point populaire.»
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Septimus n’eut pas le temps d’aider William que ce dernier avait déjà commencé son terrible labeur. Avec ses puissants muscles, il retira rapidement la terre qui recouvrait la tombe du pauvre bougre assassiné et exhuma le cercueil à leurs pieds. Il savait qu’il aurait normalement dû être dérangé par ce que leur groupe faisait, mais ce n’était pas le cas. A la place, il était légèrement attristé d’avoir déçu monsieur Muscle. Pourquoi réagissait-il ainsi ? Pourquoi maintenant alors que les circonstances ne s’y prêtaient absolument pas ? Pourquoi ne pouvait-il pas être comme tout un chacun ?

Tandis que le blond était en pleine introspection, la fouille du cercueil – qui était vide – débuta. Sauron et Primus souhaitaient mettre un terme au plus vite à leur enquête dans ce monde, ou du moins, clore la piste du pauvre Hans. La guerrière de la lumière tenta cependant de rendre un hommage au musicien en utilisant sa flûte de pan mais elle ne devait pas avoir reçu d’éducation musicale car même pour ses oreilles de néophyte, le son produit par l’instrument fut horrible. Il grimaça un sourire qui se voulait rassurant, amical, bienveillant. Néanmoins, avant qu’il n’ait eu la chance de pouvoir parler, le héros de Sherwood cracha à terre, le surprenant et l’arrêtant net dans sa démarche. Que lui arrivait-il ? La flûte avait-elle été empoisonné ou enchanté ? Il n’eut pas l’occasion d’en savoir plus puisque la discussion retourna vers un sujet qui les préoccupait tous.


-Je suis un piètre mage… Mais je pense que même pris par surprise, je pourrai faire des dégâts. Alors je n’imagine pas quelqu’un capable de telles… prouesses, buta-t-il, ne rien pouvoir faire.

Le maître de la keyblade regarda son professeur puis William, en quête d’appuis. Il savait qu’il devait combler ses lacunes dans de nombreux domaines – dans tous à vrai dire – mais il ne pensait pas se tromper en formulant son hypothèse. Il espérait que les deux hommes le soutiendraient et aideraient la femme à changer – ou du moins nuancer – son point de vue.

-Je viens moi-même de la forêt de Sherwood, et je ne suis pas un hybride à ce que je sache. Les voyages interstellaires étant devenu de plus en plus facile, et Hans étant un adulte, qui sait d’où il peut venir. Pour moi, il est plus probable qu’il vienne d’un monde du consulat, où la musique est un art révéré plutôt que d’un monde obscur que peu de personnes visitent ou occupent. Il regarda Primus droit dans les yeux. Et quand bien même Hans viendrait de ces mondes, ça ne nous aide pas à retrouver son corps, ou savoir qui l’a déplacé. Vous l’avez dit vous-même, si le coupable est si puissant que ça, la solution la plus commode aurait été l’extermination des témoins. Pour quelle raison a-t-il utilisé le corps de ce musicien innocent ? Il fit une pause. Et si je me rangeais de votre avis et que je finissais par croire qu’Hans est bien le coupable des actes qui se sont passés il y a des années… Il est mort. Donc pourquoi notre nouveau coupable aurait eu besoin de lui, de son corps ? Et comment aurait-il connu Hans ?

Le jeune homme ne voulait pas croire que le musicien était coupable, pas plus qu’il ne venait du Pays Imaginaire. Ca n’avait aucun sens pour lui. Leur groupe ne pouvait pas se baser là-dessus pour faire leur rapport et risquer de perdre le temps précieux de la prochaine équipe qui partirait. Et il se voyait mal arpenter au hasard un nouveau monde où tous se cachaient et se combattaient sur l’intuition infondée de son héroïne. Sauron et William allaient-ils le soutenir ? Ou ploieraient-ils devant Ravness et ses menaces de mort ?
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La remarque de Sauron suite au moment ou le bois du cercueil heurta le sol ne m’empêcha pas de le fixer un instant, les paupières mi-closes, l’envie d’éclater le fer de la pelle dans sa belle gueule me taraudait l’esprit de longues secondes. Non, pas maintenant, garde en tête ton objectif de retrouver l’autre connard en tête de liste. Lui, il aura droit à autant de coup de pelle que nécessaire. La patience, oui, c’est une question de patience. Un jour, nous nous retrouverons et il verra que, oui, j’ai fait ça toute ma vie. Soit polie, souris lui et fait croire que sa remarque ne t’atteint pas.

Amenant la pelle sur mon épaule, j’écoutais les argumentaires de chacun devant les indices que nous avions devant nous.

Un chapeau, une cape et un flûte de pan. Heureusement, la guerrière de la Lumière avait déjà dit tout ce qu’il y avait à dire là-dessus. En plus d’être capable de menacer plusieurs personnes à l’aide d’une seule et unique phrase, elle était aussi douée de déduction. Inutile d’argumenter dans son sens, elle fait déjà dit tout ce dont nous avions besoin de savoir.

Septimus, le jeunot de la bande, prit parole suite à la Générale. Au moins quelque’un tentait de réfléchir dans une direction opposé, même si j’étais confronté à la même conclusion que Primus. Il y avait de grandes chances que cet homme soit coupable, jugé par des pères en deuil et abattu comme un chien. Malheureusement, la tombe ne nous donne pas d’indice sur la façon dont il à été tué. L’effet de surprise peut-être le plus cohérent pour avoir réussi cette chasse sans dommages collatéraux. Où bien, il n’a laissé aucun reste suffisant pour inhumer ses victimes. C’est aussi une option.

Le raisonnement du jeune consul n’est pas stupide. Ici, nous sommes trois à partir dans une même direction, prendre le pli sur une hypothèse qui nous semble cohérente où que nous aimerions croire. Il imagine le problème d’un autre point de vue, sa vision est à prendre en cour.
Dans le cas d’un phénomène extraordinaire, un groupe de dix scientifiques est réuni afin de l’analyser. Alors que neuf d’entre eux sont d’accord sur un point, le dixième à l’obligation de chercher dans une autre direction. Il ne faut rien laisser de côté dans ce genre de cas. C’est ce qu’il faisait ici.

Étant originaire de ce monde, j’ai vu pas mal de chose étrange. Comme le fait qu’une bête vive dans un château, entouré de meuble étant ses anciens domestiques. Plus tard, une gamine est venue et à chasser la dite bête pour inonder ce monde de sans-coeur. Et il y a encore peu, la dite gamine est partie pour revenir sous les traits d’une ombre. Ce que je retiens, c’est qu’une personne assez tordue peu revenir d’entre les morts dans l’unique but de poursuivre son oeuvre.
Encore un mensonge, à la différence que j’ai exposé celui-là à quelqu’un d’autre qu’une personne naïve. La Générale sera probablement moins réceptive, d’autant que je n’ai pas omis le moment où elle jouait une note de l’instrument tout en me fixant du regard.

Coupable ? Où innocent…? Cette réponse n’est pas importante. Il y a trêve dans l’unique but de retrouver nos mères, et pour nous, de retrouver le cinglé les ayant enlevées. Hans, qu’il le désire où non, est lié à cette affaire. Et nous n’avons rien d’autre comme piste que le Pays Imaginaire, peut-être est-ce une fausse piste où la solution de notre affaire. À moins que quelqu’un nous sorte une réponse de son chapeau, je suis prêt à partir au Pays Imaginaire pour interroger le garçon portant le même nom que l’instrument.
Dans un mouvement rapide, je plantais la pelle dans le tas de terre derrière moi. Laisser le cercueil hors de terre de la sorte était probablement la chose la moins respectueuse du monde, sauf que nous n’avions pas le temps pour refermer la boite et l’enterrer de nouveau. Après tout, il n’y avait personne entre les planches.


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Leurs réponses étaient autant de coups dans l'eau, autant d'idées en l'air. Sauron soupira une fois, puis un deuxième alors que ses différents alliés du jour lançaient leurs suppositions. Le soldat de la Lumière approchait la chose de manière logique, et elle pouvait très bien être proche de la vérité. Le... membre du Consulat qui n'était évidemment pas un Consul et dont Sauron avait déjà oublié le statut -si tenté qu'il en eut un, proposait son propre point de vue fortement influencé par sa propre histoire personnelle. Et le hobereau de provenance inconnue suivait son idée, soutenant le blond de manière fort peu délicate.

« Je dois avoue que je suis d'accord avec Death, dans le sens où, au final, rester plantés ici à débattre de la condition et de la situation de ce Hans ne nous aidera pas du tout. Nous n'avons plus rien à retirer de cet endroit, le tombe est vide et notre suspect, mort ou vivant, n'est pas là. » dit Sauron. « Pour moi, le fait qu'il soit un mage ou un musicien, ou bien encore que Hans soit mort ou qu'il soit encore en vie ou encore le coupable ne peut pas être statué par son origine ou par le monde dans lequel il a été élevé. Les vêtements qu'il portait sont la chose la plus récente qu'il ait pu obtenir, donc je serais plutôt d'avis de me fier au jugement du Général Primus. »

Le mage lança un regard sur la tombe ainsi que sur le tas de terre, monticule imposant dont l'ombre était déjà plus longue qu'il ne l'aurait pensé.

« Je ne pense pas que vous ayez envie ni de rester ici ni de prolonger cette mission fort désagréable encore plus longtemps, aussi, ma suggestion est de nous plier à la volonté de la majorité et de se rendre au Pays Imaginaire. Je doute que nous puissions y trouver toutes les réponses, mais rien ne nous indique non plus que nous ne trouvions rien.  Il est bien entendu toujours possible de se séparer pour couvrir plus de terrain, nous sommes assez pour former au moins deux groupes, ce qui est conséquent. »

Il serait ainsi possible de séparer cet idiot de Septimus de ce crétin de barbare et ainsi stopper leurs messes basses vénéneuses. Cette Trêve était, au final, bien plus problématique qu'elle ne résolvait les choses et en réalité, Sauron espérait en voir la fin rapidement, d'où sa proposition de se séparer pour, enfin, arrêter les frais, l'errance et la lenteur. Et pour enfin faire avancer les choses. Le temps ne s'arrêtait pas alors qu'ils discutaient.

« Nous avons le choix entre le Pays Imaginaire, qui à mon sens semblerait le plus logique, ensuite nous avons Sherwood, puis le Domaine Enchanté. Il serait de bon ton de retourner immédiatement à la gare plutôt que de vagir ici. »
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« Soit. » conclut-elle à la suite de la proposition du grand consul. En définitive, ce dernier, Sauron… ainsi que le mystérieux homme venant, disait-il, de ce monde, rejoignaient son avis, contrairement à l’autre consul, qu’elle fixait justement depuis quelques secondes. Ravness était, pour ainsi dire, assez énervée par les idées qu’il avait formulées. La moindre de ses phrases l’avait interloquée et elle dut se retenir pour ne pas verbaliser sa frustration.  
Elle ne se considérait pas comme une intellectuelle, loin de là et n’était d’ailleurs pas douée pour parler ou convaincre, toutefois elle savait reconnaître un mauvais argument. Et le discours du jeune homme en avait été rempli jusqu’au dernier son.

Parce que le suspect était un musicien, il devait forcément venir d’un des mondes du Consulat ? Risible. Elle n’avait jamais entendu autant de musique avant de s’installer dans le campement des rebelles. Malgré la peur, le froid, la détresse, les brigands chantaient et dansaient. Des cas comme celui-ci, elle pouvait en citer une infinité et… pouvait affirmer en toute bonne foi que la flûte de Pan était bel et bien jouée au pays imaginaire.

Et jamais cet homme ne semblait imaginer que Hans et le ravisseur de toutes les mères pouvaient être la même personne. Qu’il était revenu de la mort, était sorti de sa tombe et avait voulu accomplir un plus grand dessein que de son vivant. Pourtant, il y avait toutes les raisons de croire à de telles histoires. Si Maître Sora avait été là, sans doute aurait-il pu parler de tous ses ennemis qu’il croyait vaincus, abattus mais qu’il avait tout de même vu marcher, parler par après.  

Davantage encore que son opinion, c’est une phrase qu’il avait dite qui la stupéfia. Il venait de la forêt de Sherwood. Celle-ci l’avait adopté, en toute vraisemblance… et à présent, il appréciait la vie dans une capitale des cités dorées, partageait le confort et les richesses des consuls, loin de la guerre, loin du froid et loin de la peur.
Et pourtant, il savait se battre. Il l’avait avoué en parlant de sa magie.
Plus encore médusée qu’en colère, elle ne détacha pas immédiatement ses yeux du jeune homme. Que le Consulat ne défende pas la population de la forêt de Sherwood, elle pouvait le comprendre. Qu’un de ses natifs choisisse de s’éloigner du combat alors qu’il avait les moyens d’accélérer les choses dans le bon sens? Quelle raison pouvait être suffisamment bonne pour l’expliquer ?


« En ce qui me regarde... » dit-elle d’une voix claire tout en tournant son regard vers Sauron. « je vais au pays imaginaire. » Ravness les défia tour à tour du regard. Que l’un ou l’autre ne vienne pas, elle s’en fichait. Dès lors que ces trois hommes ne se retrouvaient pas dans la province de la lumière  sans elle.

« Le pays imaginaire est sous la protection de la lumière. Si vous le souhaitez, venez mais je ne tolérerai aucun écart. Si vous venez, vous suivez mes règles. »

Pour le reste, elle l’avait déjà dit. Elle craignait bien davantage l’exercice d’une mission avec des membres d’autres groupes qu’en province alliée que dans un territoire ennemi. Cela faisait trois ans qu’elle vivait le quotidien de la guerre dans le royaume de la coalition noire, théoriquement… Et elle préférait y rester encore des années plutôt que de passer une journée en la compagnie de consuls et d’autres inconnus dans le pays imaginaire. Une nouvelle fois, elle devait imaginer le pire. L’enlèvement de toutes les mères pouvait servir les intérêts de la Coalition noire ou du Consulat. Encore à cet instant, cette option n’avait pas été écartée…Allait-elle donc amener cette troupe devant Peter Pan ? Devant les enfants perdus ? Nul ne connaissait l’emplacement de leur cachette, à priori, sinon quelques particuliers. Elle-même l’ignorait et c’était une bonne chose. Quelle qu’en soit le motif, elle ne pourrait les guider jusqu’à leur village, leur cabane ou leur… qu’importe.

Elle était garante de ce monde mais ne savait guère beaucoup plus de choses sur Peter que les trois hommes qui l’accompagnaient.
Mettant fin à la discussion, du moins en ce qui la concernait, elle recouvrit son crane de sa capuche et quitta le groupe, se dirigeant vers leur point de départ, à quelques kilomètres de là. Que ce soit un vaisseau ou l’autre, elle ne pouvait, à nouveau, laisser les quelques cas problématiques sans sa surveillance.
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Septimus était seul contre tous. Ses hypothèses, ses idées, ses théories avaient été rejeté, broyé par ses compagnons. Pire que tout, il lui avait semblé percevoir un certain dégoût provenant de la part de la guerrière tandis qu’il parlait et exposait son point de vue. Avait-il encore dit des bêtises plus grosses que lui ? La situation de la réunion des consuls se répétait-elle de nouveau ? Il en avait bien peur.

Soupirant de désespoir, le jeune homme suivit le groupe en silence tandis qu’ils se rendaient tous en direction de la station shinra. Il lui fallait apprendre à se taire, ou à réfléchir davantage avant de parler – bien que la première solution était la meilleure à ses yeux – lorsqu’il se retrouvait avec des gens qu’il ne connaissait pas. Cela faisait un nouveau point à travailler, en plus de tous les défauts qu’il devait déjà corriger chez lui.

Le maître de la keyblade ressassait tout ça dans sa tête, regardant le sol, la mine sombre. Sa seule consolation avait été que William, bien qu’il ait eu un avis contraire au sien, avait tenté de prendre sa défense. Le grand gaillard aux cheveux sombre avait beau avoir une allure effrayante à première vue, il avait un bon fond. Néanmoins, ce qui le gênait, c’était d’avoir eu besoin d’aide. Encore et toujours. Quand apprendrait-il à se débrouiller seul ? Pourquoi avait-il toujours besoin que quelqu’un s’occupe de lui ? Il ne le savait pas mais aurait bien aimé connaître la réponse à cette question qui le taraudait à chaque fois qu’une situation similaire se présentait à lui – et bien trop souvent à son goût.

Très vite, le petit groupe fut en vue du village. Il était temps pour l’étudiant de rejoindre son vaisseau qu’il avait laissé à l’écart. Cependant, avant qu’il ne quitte ses compagnons, devait-il tenter, comme l’avait suggéré Sauron, de proposer une destination alternative ? De séparer le groupe ? Y parviendrait-il ? Non, certainement pas. En revanche, il pouvait toujours proposer de transporter son confident d’un jour et lui éviter la compagnie de Primus qui les avait tous les deux pris en grippe.


-Dis, il faut que je rejoigne mon vaisseau, dit-il d’une petite voix en s’adressant à Monsieur Muscle, tu veux venir avec moi ? On arrivera peut-être même avant les autres au Pays Imaginaire, qui sait ?

Le keybladeur attendit la réponse de William en se triturant les mains, le regard toujours rivé sur le sol. La colère qu’il avait ressenti en arrivant ici, la montée en puissance de ses ténèbres, tout ça s’était envolé depuis longtemps. La discussion avait son nouvel ami l’avait aidé. La déception qu’il avait provoqué chez son héroïne l’avait achevé. C’était incroyable ce que quelques mots, quelques gestes pouvaient avoir comme effets.
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Le rapport de force changeait. Maintenant que nous nous rendions dans un monde protégé par la Lumière, la Générale en armure allait s’en donner à cœur joie sur la petite dictature. Même s’ils ignoraient mon allégeance, il y avait toujours une échappatoire pour moi dans ce monde. Et si nous allions au Pays Imaginaire, je ne pense pas pouvoir faire confiance à ce moins-que-rien de Cock en cas de problème avec l’autre gourdasse aux cheveux argentés. Finalement, il allait falloir se la jouer encore plus prudent, et éviter de devenir un homme-tronc suite aux menaces faites plus tôt dans la journée. Tournant mon regard en direction du blondinet, il ne me fallut pas longtemps pour remarquer sa moue boudeuse suite à claque qu’il venait de prendre. Personne n’était de son côté, il se retrouvait à suivre alors qu’il n’avait que l’envie de retrouver le coupable.

Pauvre gamin, relayez au rang de seconds dans une affaire l’intéressant probablement. Il y avait quelque chose à faire avec lui, et dans le pire des cas, il suffira de le mettre en moi et la justice de la Lumière quand je devrais décamper.

Dans un silence de mort, comme à l’habitude de notre groupe mêlant ennemi de toujours, nous nous rendions jusqu’à la station de vaisseau. Lieu de rencontre plus tôt dans la journée, où l’étudiant avait donné une droite magistrale à l’autre type en toge. Entre un sourire narquois en mémoire à cette scène, je cherchais toujours à comprendre qui il était. Certes, il s’était annoncé comme membre du Consulat. Mais que faisait-il chez eux exactement ? Outre prendre des grands airs, manquer de prendre des coups de pelle et parler comme un pseudo-scientifique, j’ignorai pas mal de chose de sa part. Il faudrait faire attention à lui, il doit aussi cacher quelque chose.

Devant les portes de la compagnie, le blondinet s’adressait à moi et me proposait de partir dans son propre vaisseau pour notre destination. Il avait l’air gêné, comme s’il avait honte de poser cette question. Deux idées se bousculèrent dans ma tête à cet instant. La première fut de me retrouver bloquer dans ce monde en cas de problème, et la seconde de devoir garder ma couverture auprès des autres membres de cette expédition. En finalité, je n’avais pas trop le choix. Affichant un sourire réconfortant sur mon visage, je posais ma main sur son épaule et tapotais celle-ci en lui répondait d’un ton enjoué.

- Pas de soucis gamin ! C’est vraiment sympa de ta part de proposer ça, et pour être honnête, l’idée de me retrouver entre six yeux avec les deux barjots assis sur une banquette de vaisseau me tentait moyen.
Un sourire ornant toujours mes lèvres, j’invitai Septimus à me conduire jusqu’à son vaisseau alors que nous quittions les deux autres. Par politesse, et évitant surtout de voir la petite femme me charger avec je ne sais quoi dans les mains, je saluais de la main et gratifiais le tout d’une formule invitant à nous retrouver au Pays Imaginaire. Le trajet jusqu’au vaisseau du blondinet se fit lui aussi dans le silence, même jusqu’à ce que nous montions dans celui-ci et décollions. C’est une saloperie à conduire, autant ne pas le déranger jusqu’à ce que nous soyons sur les Voies Stellaires.

- C’est le problème de la démocratie…
Nous étions avancées dans l’espace quand je commençais à prendre parole.

- Celui qui ouvrira sa gueule le plus fort aura raison, et les autres n’auront d’autre choix que de fermer la bouche et suivre docilement. Il suffit de voir la Générale de la Lumière. Incisive et nous informant qu’elle est prête à nous charcuter comme un boucher dans le cas où ne suivons pas ses directives. Elle à maquillé ses attentions derrière une majorité d’avis, essayant de passer pour la gentille et belle défenderesse du mal dans l’univers.
Nous venions de passer devant la Cité du Crépuscule, il n’était pas difficile de distinguer le clocher en ruine de ce monde dans le rétroviseur du vaisseau.

- Tu veux mon avis ? Nous devrions utiliser des propres armes contre elle, cesser de courber l’échine devant ses promesses de mort. La vie dans mon monde n’est pas facile à cause de la Coalition Noire, pourtant, est-ce que fais genre que tout va bien pour me bercer d’illusion ? Non, j’ai dû me battre dés mon plus jeune âge pour ne pas me faire marcher sur les pieds. La vie, ce n'est pas une suite de décision où nous fermons la gueule devant les grandes pompes ! Il faut se dresser et ouvrir bien sa gueule quand quelque chose cloche, et se battre dans le pire des cas.
Attiser sa colère ? C’est probablement la meilleure des choses à faire, j’aurai un porte-parole au cas où l’un des deux autres cherchent encore à s’affirmer comme mâle alpha. Et particulièrement, l’assurance de ne pas charger seul quand les choses se compliqueront.


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