Le portail nous mena sur une grande plate-forme, perdue dans les ténèbres de la Fin des Mondes. Mon amie avait perdu connaissance pendant son voyage dans l'entremonde, ce qui me laissait un peu de temps pour préparer tout ce dont j'avais besoin.

Je la pris par les épaules et la traînais jusqu'à l'un des rochers non loin. Je la redressais et la mis en position assise puis je l'attachais avec un sort de ronces. J'avais déjà eu à faire ça par le passé, et ça s'était révélé étonnement solide. Avec ça, elle ne bougerait pas.

Je m'abaissais pour être à sa hauteur et lui mis quelques claques pour la réveiller. Elle fronça les sourcils et bougea la tête de gauche à droite comme une requête de la laisser dormir. Non.

J'insistais, mettant un peu plus de force et elle finit par ouvrir les yeux en grand. Elle regarda autour d'elle dans de grands mouvements, et finit par remarquer mes ronces.


Débats-toi, et je resserre tes liens.

Mais... Mais vous êtes celui qui m'a sauvée au Colisée. Pourquoi faites-vous ça ? me demanda t-elle, d'une voix faible, presque étouffée, comme si la peur l'empêchait d'être réactive.

Je peux t'expliquer si tu veux, même si ça ne changera rien. Bref, commençons par le commencement. L'attaque au Colisée, comme tu as dû le deviner, ce n'était que du théâtre. Bon, des gens sont morts et j'en suis désolé, mais ce n'est pas là le point le plus important. J'ai fait ceci dans le but de pouvoir tranquillement t'enlever. Pourquoi toi ? Parce que tu m'as semblé convenir à l'une de mes dernières lubies. Mais, avant de commencer, saurais-tu répondre à une simple question ? Que sont les sans-coeurs ? Il n'y a pas de mauvaise réponse. Enfin si, mais si tu te trompes ça ne fait rien.

Elle eût une brève période de silence, elle essayait de comprendre ce qui se passait à ce moment même. Sûrement incapable de répondre à propres questions, elle répondit à la mienne.

Ce... Ce sont des créatures des ténèbres et qui volent le cœur des gens. Libérez-moi, je vous en prie !

Exact ! Bravo ! Et, connais-tu ceci ?

J'invoquais deux keyblades, Chaîne Royale et Leviathan, qui n'avait de keyblade que la forme.

Laissez moi, partir, je vous en supplie.

Bon voici le plan, repris-je, d'un air plus sérieux. J'ai besoin de quelqu'un, là, tout de suite. Il me faut quelqu'un de fort, quelqu'un de puissant. Voilà pourquoi je t'ai choisie : tu réponds à tout mes critères ! Donc, je vais m'assurer que tout se passe bien. Comme tu l'as dit, les sans-coeurs sont attirés par les cœurs...

Je levai Leviathan au dessus de moi, et lui donnait une profonde entaille au niveau de la poitrine et recommençais l'opération pour faire une croix. Bien sûr, elle hurla et me supplia mais je restais sourd à ses supplications.

Des sans-coeurs commençaient à apparaître tout autour de nous. Ce n'était plus qu'une question de minutes. Avec mon pied, je lui écrasais un poignet pour lui faire tendre la main et plantais une de mes armes dedans, et fis de même avec la seconde. Puis, je m'abaissais et tirais vers l'extérieur les lambeaux de chair qui autrefois composaient sa poitrine. La plaie élargie faisait s'écouler beaucoup de sang, mais elle ne mourrait pas de ça. Les sans-coeurs se rapprochaient lentement de nous, les yeux grands ouverts comme des chiens à qui l'ont tendrait un os à ronger.

Je sentais les forces de mon invitée s'amenuiser petit à petit. Les sans-coeurs s'amassaient sur elle et lui dévoraient le cœur. Moi, je me contentais d'observer la scène tout en me débarrassant de ceux qui tentaient de m'attaquer. Lorsque les cris et les supplications se turent, on pouvait observer le coeur de ma victime se détacher et s'envoler lentement... jusqu'à ce que l'un des sans coeurs lui saute dessus et qu'il disparaisse. En résultat un autre sans-coeur, différent des autres. Il possédait lui aussi les yeux jaunes caractéristiques de son espèce mais ne ressemblait à aucun autre. C'était le signe que mon plan avait fonctionné.

Je décidais de laisser ce sans-coeur en vie, et me retournais vers le côté de la plateforme vide. La foule de sans coeur grandissait de minute en minute à cause de ma présence. Finalement, je quittai ce monde sans prendre la peine de tuer toutes ces créatures des ténèbres. J'avais accompli ce pour quoi j'étais venu, je n'avais plus rien à faire ici.