Bref, la jeune journaliste en herbe se dirigeait vers le Port de Tortuga. Elle était en compagnie de Natsu dont elle avait fait la connaissance il y a peu… D’ailleurs ce qu’ils venaient de vivre dans l’auberge de Raph’ les avaient rapprochés ; en moins de deux ils sont passés d’inconnus (l’un bourré et l’autre perdue) à de très bons amis. La demoiselle lui était très reconnaissante pour l’avoir aidé à progresser dans sa manière de combattre et d’avoir brisé la glace entre elle et Rixak, l’esprit qui est enfermé en elle. En y pensant il y avait quand même peu de chance qu’elle croise un ami de cet esprit, mais ce fut le cas et elle en remercia une fois de plus sa chance.
Ils n’étaient pas deux à se rendre au port, mais trois ! Après être sortie de l’auberge, Natsu avait croisé deux garçons qu’il connaissait. Mais vu comment ils s’étaient moqués du mercenaire (sur une blague vraiment pas drôle, ce qui a valu un regard incrédule de la part de Lili envers ces deux garçons), ils ne devaient pas être de bons amis… N’empêche que grâce à eux, Lili et Natsu avaient récupéré la veste du dragonus et avaient gagné un porcelet. Ce petit animal à la peau rose était plutôt mignon et il ne sentait pas si mauvais, alors que tous ce qu’elle avait entendus dessus disaient l’inverse. Lili en fut agréablement surprise ! Un sourire apparut sur ces fines lèvres quand Natsu lui avait confié l’animal et qu’elle le tenait dans les mains, comme un petit trésor avec un cœur battant. D’ailleurs il battait vite ; le petit porcelet ne semblait en effet pas rassuré de toute cette agitation et de ces inconnus. La demoiselle passa alors doucement sa main sur le dos et le haut de la tête du porcelet, lui caressant délicatement la peau le rassurant du mieux qu’elle pouvait. Trop prise à s’occuper du petit animal rose, elle en oublia les trois garçons et quand deux d’entre eux tombèrent au sol assommés dans un bruit sourd, Lili leur prêta de nouveau attention. Elle regarda le jeune mercenaire avec un air de maman face à son fils qui vient de frapper un autre garçon : pas contente car c’est un acte de violence, mais fière de lui car il a bien fait.
A contre cœur, Lili avait laissé Natsu reprendre l’animal qu’il avait décidé d’appeler Côtelette… Il ne pensait vraiment qu’à la nourriture celui-là. Mais au final ça lui allait plutôt bien ce surnom. Bref, ils avaient donc tous trois pris la route en direction du port, Lili emboîtait le pas de Natsu car elle ne connaissait pas le chemin et préférée éviter de se perdre. Arrivée au port, la demoiselle sentit l’air frais et salé fouetter son doux visage, ce n’était pas si agréable car cela irritait la peau. Mais la demoiselle préférait cela qu’à l’odeur de la crasse et d’un lendemain d’une soirée trop arrosée. Ce qui attira le plus son attention c’était la rangée de bateaux amarrés sur le quai : les grands mâts qui semblait presque toucher les nuages, les immenses coques en bois surmontées de pont bombarder de marins allant à droit à gauche exécutant des ordres avec une grande précision. Aux yeux de Lili qui n’y connaissait rien en navigation, c’était le chaos total sur les bateaux qui s’apprêtaient à partir. Alors qu’en fait, tous étaient bien pensé et calculé, chacun à son poste, aucuns marins ne dérangeant les autres… Un petit bordel organisé en gros !
Le regard noisette de la journaliste s’attardait sur les immenses et jolis bateaux, mais il y avait aussi des plus petits et des moins bien entretenus. Et vu la destination voulue des deux amis (et de Côtelette) ils n’auraient pas accès aux grands voiliers. Marchant le long de la berge, Lili suivit Natsu qui alla vers des bateaux plus simple et plus petit. Durant ce laps de temps, la demoiselle songea qu’il faudrait payer ce transport… De plus si c’était un endroit peu fréquenter, il faudrait trouvé un capitaine de navire qu’il veut bien faire un détour par cet endroit bien sinistre qu’est le cimetière des épaves ! Natsu avait plus d’assurance que la demoiselle dans ce milieu de marins, et parla à plusieurs capitaines afin de demander s’il pouvait prendre à bord deux passagers et un « animal de compagnie » pour les amener au cimetière des épaves. Lili admira le jeune homme qui passa au dessus de son mal de mer qu’il aura forcément lors du voyage. Il était vraiment motivé à partir dans cette petite aventure.
Sauf que voilà : ce n’était pas du tout évident de trouver un bateau qui parte aujourd’hui, qui va ou au moins se rapproche de l’endroit maudit et qu’il veule bien prendre deux passagers en plus sur son navire. Même avec l’air suppliant de Lili et Natsu, qui surjouaient un peu, personne pour le moment ne voulait d’eux. Si une fois, mais vu la somme qui demandait même un haut placé n’aurait pas pu payer. Lili avait perdu toutes motivations et joie de partir à la chasse aux trésors. Elle s’arrêta et s’asseyait sur une casse en bois qui trainait là, avec d’autres chargements. La seule pensée qui traversa son esprit fut que jamais ils ne trouveraient de bateau et de capitaine pour les amener là où ils voulaient. La jeune femme resta plantée là, le regard dans le vide, ne se préoccupant même plus de ce qui se passait autour d’elle.
Ce fut une voix qui cria sur quelqu’un et qui s’approchait de plus en plus qui sorti Lili de cet état de démotivation. Un marin, ni jeune ni vieux, avançait vers le mercenaire et la journaliste d’une grande enjambée ; il n’avait pas l’air très content en plus. Arrivé assez près Lili pu comprendre se qu’il disait :
«.. Non mais ça va pas !!? Vous vous croyez où ? Si vous êtes fatiguée ou autre, c’est pas mon problème, mais dégageait de là : vous êtes assise sur ma marchandise ! Il y a pas intérêt à ce que vous l’ayez abîmé sinon je vous fait payer ! … »
Certains quand ils sont en colère, viennent aux mains, lui était un vrai moulin à parole. Il parlait encore alors que Lili venait de se lever d’un bond regardant la caisse avec un air sincèrement désolée. Elle ne savait plus où se mettre : le marin l’harcelait encore de reproches et de sermons. Ne sachant que dire pour sa défense, elle balbutia :
« Heu… Je ne savais pas… Désolée… Je peux arrangeais ça comment ? Voulez vous que je vous aide à transporter votre marchandise jusqu’à votre bateau ?
… Et dire que je suis déjà à la traine et que le navire n’est pas encore chargé… ?! »
Il s’arrêta net de parlé : Lili avait (par chance !) proposé une aide qui lui aurait été bien utile. L’homme posa sa main sur son menton barbu et se mit à réfléchir. La demoiselle aussi se mit à réfléchir qu’avec ses petits bras elle risque de ne pas pouvoir tenir sa parole. Son petit regard se posa sur Natsu, elle avait un air désolée et un regard suppliant de l’aider, car elle s’était mise dans le pétrin.
Le marin, qui était capitaine d’un petit bateau de marchandise depuis des années déjà, accepta l’offre de Lili. Bien entendu elle se mit à la tâche et Natsu l’aida également. Quant à Côtelette, le porcelet était assis sur un gros bagage que Natsu souleva facilement. La tâche fut difficile pour Lili, mais pas pour le jeune mercenaire semblait-il (injustice entre homme et femme). Il avait même réussi à sympathiser avec le capitaine : la route de celui-ci passait à côté du cimetière des épaves. Il fut d’accord, après un moment d’hésitation, d’amener Lili et Natsu à bord. Même s’il dévisagea la demoiselle et ajouta :
« Les femmes à bords, ça porte malheur ! »
Une fois que Natsu et le capitaine eut conclu un deal, ils embarquèrent directement sur le pont du navire… Wahou quelle veine : en plus d’avoir un bateau, il partait maintenant ! La jeune brune aurait dû être impatiente et surexcitée au départ de ce voyage. Au lieu de cela, elle se sentait mal : non elle n’avait pas le mal de mer, mais le fait d’avoir mis le capitaine de mauvais poils et d’en plus apporter « malheur » à bord du navire ne rassurait pas Lili. Elle ne se sentait pas à sa place, gênante et les regards de certains matelots la mirent mal à l’aise au point de s’écraser sur elle-même. Natsu non plus ne semblait pas être dans son assiette, normal quand on ne supporte pas le transport en bateau. La jeune femme décida de ne pas le déranger et le laisser tranquille durant cette traversée. La mer n’était pas trop agitée mais quand même un peu, il régnait sur le ciel toujours cette masse de nuage grisâtre.
Lili ne compta pas les minutes, ni les heures. Elle fixa l’horizon : admirant cette quantité d’eau infinie qui devait cacher des multitudes de secrets et de trésors en ces tréfonds. Cette eau, puissance de la nature et indomptable transportait l’esprit de Lili comme une chanson qui apaise. Malheureusement l’atmosphère n’étant pas la même sur le pont. Lili essaya d’ignorer les matelots et leur capitaine qui lui faisait bien comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue et qu’ils avaient hâte qu’elle s’en aille. D’ailleurs, elle entendit des commérages disant qu’elle et Natsu étaient des fous de vouloir se rendre aux cimetières des épaves, que rien qu’y penser ça leur donner froid dans le dos. Ils en avaient si peur que Lili se demanda s’ils allaient vraiment déposer les deux amis en ce lieu, et aussi elle hésita à s’y rendre à présent…
« Sortez la barque! »
Lili tourna sa tête vers le capitaine qui lui répondu face à son air interrogateur :
« On vous dépose un peu plus loin que l’endroit prévu : c’est trop risquer pour notre bateau, sa marchandise et mon équipage ! »
La demoiselle ne pouvait que le remercier car il les avait accepté dans son bateau, alors elle ne pouvait pas se plaindre. Elle acquit donc d’un rapide signe de tête et se retourna vers Natsu et Côtelette. Il avait entendu la conversation et s’arma de courage pour bouger et se préparer à quitter le navire… En moins de trois secondes, ils s’étaient retrouvés dans la barque, avec deux rames et le porcelet. Lili remercia le capitaine même si le cœur n’y était pas totalement. En effet, quand le bateau s’éloigna, la demoiselle regarda le paysage autour d’eux : de l’eau à perte de vue, un brouillard épais et pas rassurant du tout qui flottait sur l’eau, un silence de mort, on ne pouvait qu’entendre le bruit des clapotis des vagues sur la coque en bois de la barque. Lili en frissonna et fut en apnées quelques instants. Son cœur battait la chambarde, la peur gagnait du terrain rien qu’en pensant à des morts vivants marchant sur l’eau ou les bêtes immenses qui pouvait se trouver sous le morceau de bois dans lequel ils se trouvaient…
Pour penser à autre chose, elle prit une rame et lança la deuxième à Natsu :
« Va falloir ramer ! en fait… Tu te sens bien ? Le voyage dans le bateau ça a été ? »
Attendant la réponse de Lili fixa le brouillard, à l’intérieur elle pouvait voir avec beaucoup de concentration, des silhouettes de bateaux qui semblaient en piteux états : des mâts pas droit, des bateaux dont la moitié semblait être noyé dans l’eau… Ces images et cet atmosphère lugubres ne rassura en rien la jeune journaliste, qui sursauta quand Cotêlette émis un grognement. Lili failli faire chavirer la barque. Elle n’était pas du tout tranquille ! Et Natsu ?...