Cueillettes Ridicules Szp8Cueillettes Ridicules 4kdkCueillettes Ridicules 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Maxence,
Il y a longtemps déjà que nous nous sommes vus et je souhaite y remédier. Je vous envoie ce courrier dans l’espoir qu'il vous parviendra rapidement afin que vous puissiez venir en date et lieu mentionnés ci-dessous.

Je dois en effet me rendre dans trois jours à la Terre des Dragons pour quelques ridicules cueillettes et je pense qu'étant dans les terres du Consulat, il ne vous sera pas difficile de vous y rendre. Rejoignez-moi à la sortie sud de la cité impériale aux coups de quatorze heures. Venez seul, n'en parlez à personne, et surtout pas à mes parents, ou à ma sœur.

Votre amie.



Tels étaient les mots que j'avais fait parvenir à mon ami messager. En si peu de temps, aucune réponse n'avait pu me parvenir. C'est pourquoi je décidai de me fixer la limite de quinze heures pour l'attendre à notre lieu de rendez-vous. Je me tenais donc là, discrètement, assise sur le bord de la roulotte que j'avais loué à un paysan pour nous emmener dans les montagnes. J'étais moi-même en territoire ennemi et pourtant aucun de ces civils ne semblaient s'inquiéter de mes origines. J'avais cependant senti le regard de gardes m'inspecter et établir si oui ou non je représentais une menace. N'ayant pris que de petites armes discrètes et dissimulées, ils s'étaient peu à peu désintéressés de moi. Pour autant, je ne m'étais pas adaptée à la coutume vestimentaire des chinoises, qui m'aurait désavantagée en cas d'attaque. Je savais d'ailleurs qu'ils s'étaient progressivement habitués à des visites étrangères, dont celles des fameux artistes. Ils avaient probablement du accepter qu'une femme étrangère ne se plierait pas à leurs habitudes ancestrales.

La présence des dragons jouait beaucoup sur le désintéressement des Chinois pour les étrangers. Ils avaient en permanence cette menace flottant au dessus de la tête qui les avaient rendus beaucoup plus attentifs au souffle du vent et aux cris des enfants.

Après dix minutes, je sentis une présence à mes côtés. Me tournant vers lui je l'inspectai du bas en haut. Ils m'avaient reconnue, malgré ces années passées.

-C'est bien, tu es à peine en retard.


Il semblait sur la retenue, à la fois impressionné et inquiet.

-Montons, nous avons du chemin devant nous.


Je lui indiquai la roulotte sur laquelle je m'étais assise. Nous grimpâmes ensemble et j'allai réveiller le paysan qui nous conduirait dans les hauteurs. Je m'assis face à Maxence tandis que notre moyen de transport se mouvait et l'observai quelques secondes avant de lui adresser un sourire discret.

-J'avais peur que tu ne viennes pas.
-J'ai reçu votre courrier avant-hier, en fin de soirée. J'y ai réfléchi quelques temps... Tout en sachant qu'il fallait me décider vite.
-Qu'est-ce qui te retenait ?
-Eh bien... malgré ma curiosité, mon envie évidente de vous revoir, et mon amour des aventures, je sais pour qui vous travaillez. Dit-il discrètement, malgré le brouhaha qui nous entourait.
-Mais tu me connais, ou du moins un peu. Et je n'ai aucun intérêt à te créer quelconque ennui.
-Comme vous l'avez dit, il y a des années déjà... Et je n'avais aucune idée de ce que le temps et de ce que ces gens avaient pu faire sur vous.
-Et malgré tout, tu as vaincu tes craintes.
-Je vous l'ai dit, j'avais aussi des raisons de venir.
-J'en suis heureuse.


Nous nous tûmes quelques minutes, le temps de s'éloigner de l'agglomération. Je n'avais guère envie de continuer à parler du passé, de ce qu'il pensait de moi, et c'était pourtant pour cela que je l'avais fait venir. Je décidai donc de me concentrer sur un autre point.

-Cela fait déjà quelques temps que je songe à une nouvelle rencontre et l'occasion s'est présentée lors de cette nouvelle mission.
-Vous aviez parlé de cueillette dans votre lettre... ?


Je remarquai qu'il se montrait étonnement plus direct que lors de notre première rencontre. Il allait à l'essentiel. Je me rappelai alors qu'il avait grandi, et que du jeune homme plein de curiosité et chaleureux était sorti un homme sûr de lui, mais prudent.

-En effet... C'est presque ridicule, et pourtant, c'est bien à moi qu'on demande d'aller chercher une plante.


Je sortis mon croquis de ma poche et le tendis à Maxence.

-C'est cette fleur.
-Elle n'est pas très élégante. A quoi sert-elle ?
-C'est un très bon poison, apparemment.


J'observai sa réaction lorsque je mentionnai ce terme. Je savais que la chose ne lui plairait pas.

-Et vous m'avez fait venir pour chercher cette plante qui coûtera probablement la vie à des personnes que je respecterais certainement dans une autre vie ?
-Je ne t'ai pas fait venir pour m'aider. Je te l'ai dit, c'était une occasion idéale.
-J'aurais préféré échapper à ça.
-Crois-moi, il est préférable que ce soit lors de « ce genre » de mission que nous nous rencontrions.
-...
-Enfin bref... De toute façon, ce n'est pas moi qui aurai l'utilité de ce poison. Je n'ai jamais aimé les méthodes de ce scientifique... Maintenant plus que jamais.
-Et où la trouve-t-on, cette « merveille » ?
-En haute montagne, une tenue chaude sera de rigueur. Il y aura certainement de la neige.


Maxence orienta son regard vers le chemin devant nous. Les montagnes étaient encore loin devant.

-Nous n'y  arriverons jamais à temps pour aujourd'hui.
-Je le sais, c'est pourquoi j'ai prévu de faire escale dans un village dans les montagnes en basse altitude. Nous y passerons la nuit et repartirons demain pour l'ascension.
-Voilà qui nous laissera le temps de discuter.
-C'est aussi ce que j'ai pensé.


Le silence se fit à nouveau. Je n'avais plus grand-chose à dire, lui non plus, ou du moins rien de facile à aborder. Quelques temps passèrent avant qu'une parole ne sorte à nouveau de nos bouches.

-Vous ne pensez pas que vos parents auraient du savoir que je me rendais à votre rencontre ?
-Que penses-tu qu'ils auraient fait si tu leur avais dit ? Ne penses-tu pas qu'ils auraient insisté pour venir encore et encore, jusqu'à ce que tu acceptes et que nous nous retrouvions dans une situation embarrassante.
-C'est plus que probable en effet. Et pourtant, serait-ce si problématique ?
-En soi, non... Sans doute m'auraient-ils  proposé de revenir avec eux, d'oublier tout, de pardonner, et de vivre à nouveau. Et moi j'aurais refusé, encore et encore, jusqu'à devoir partir en laissant  ma mère pleurer et finir par accepter, une fois encore, que sa fille ne reviendra définitivement pas. Alors... tout cela est-il bien nécessaire ?
-Mais vous auriez ainsi pu les revoir, leur parler...
-Et crois-tu que nous aurions pu parler d'autre chose  que de ce retour qui n'arrivera pas ? Non... Je doute qu'ils voudraient prendre des nouvelles de ce que leur fille fait à la Coalition. C'est le genre de choses qu'il est préférable de cacher de tous.
-Mais...Pourquoi ne pas quitter tout cela, maintenant que vous ne risquez plus grand-chose au Jardin Radieux ?
-J'ai changé Maxence. Ce que j'ai fait, je l'ai fait, et librement. Le fait que c'étaient des ordres n'excuse pas ma conduite. Je ne pourrais pas faire un nouveau départ, parmi vous, prétendant que je suis quelqu'un d'autre, essayant de reprendre une vie normale. Plus personne ne m'attend, au Jardin Radieux. A part quelques ennemis de la Coalition.
-Vous êtes recherchée ?
-Je ne sais pas... Je n'ai rien fait d'extraordinaire jusqu'ici, ou du moins, pas en territoire humain, pas dans des lieux dont on se soucie. Je ne vois pas ce qui me vaudrait l'honneur d'avoir ma tête à prix, d'autant que je me montre plutôt discrète et que j'affiche rarement mon appartenance. Mais qu'importe...


Pendant ces quelques minutes de conversation, j'avais pu retrouver cet espoir dans les yeux de mon jeune ami, cette envie de rédemption, ce besoin de croire que tout est possible. Cette innocence, cette indulgence avaient réchauffé mon âme, dernièrement refroidie et contrariée. Je n'avais jamais su ce qui m'avait valu cette compréhension de la part d'un inconnu. Et pourtant, malgré ce temps passé, il semblait encore prêt à me pardonner. Mais ce n'était pas à lui de le faire. Je posai ma main sur son épaule.

-C'est aussi pour ça que je t'ai fait venir. J'avais besoin de réentendre tout cela, entendre des mots  tous droits venus de l'humanité. Mais continue dans ce chemin, donne moi donc des nouvelles du pays.
-Eh bien... Par où devrais-je commencer ? Que voulez-vous savoir ?
-Ma famille... 
-Votre père et votre mère se portent bien. Ils travaillent tous les deux courageusement, s'impliquent dans la vie au Jardin Radieux, aide à organiser des événements pour le Consulat. Leurs vies semblent paisibles.
-Alors ma sœur ne leur pose pas autant de problèmes que son aînée... C'est bien...
-Elle... C'est une jeune fille magnifique. Dit-il alors que ses joues devinrent cramoisies.
-Je n'en doute pas une seconde. Je lui souhaite de trouver un équilibre que je n'ai jamais su trouver. Que fait-elle ?
-Il me semble qu'elle étudie à l'académie.. Les arts, ce genre de choses...


Une inquiétude me vint alors à l'esprit. J'envisageai soudainement que ma sœur pourrait un jour se retrouver face à moi dans la bataille. Je me calmai aussitôt me rassurant  à l'idée qu'il était impossible qu'ils utilisent de jeunes âmes incapables de se battre pour remplir leur armée.

-Et comment est le Jardin Radieux ?
-Prospère ! Nous importons et exportons beaucoup. D'autant qu'il y a beaucoup d'agitation. Des gens arrivent et repartent. C'est un peu une métropole, à la manière du Consulat. J'ai moi-même beaucoup voyagé en tant que messager personnel de notables. Les choses se sont cependant un peu calmées, ces derniers temps.
-C'est une belle raison de voyager Maxence, sans avoir besoin de fuir.
-Eh bien je n'ai pas toujours le temps que j'aimerais avoir... Mais oui, je pense que j'ai de la chance.


Tandis que nous progressions et que la nuit tombait, nous arrivâmes dans les routes montagneuses. Je réfléchissais à la journée du lendemain quand mon compagnon interrompit mes pensées.

-Et où allons-nous dormir ?
-Eh bien, je crois savoir qu'il existe dans ce village des maisons d'hôte où nous pourrons passer la nuit sans craindre de subir les événements météorologiques.
-Il semble que vous ayez pris des dispositions pour ce voyage. Un moyen de transport, puis ça...
-J'aime savoir où je vais... Prendre des risques n'est plus vraiment une possibilité dans mon cas. D'autant que je ne suis pas en zone sûre.


Quand nous arrivâmes sur place, je descendis de la roulotte et observai les environs. Je voulais m'assurer que l'endroit était sûr avant de prendre la décision d'y rester. Un coin du village attira irrémédiablement mon regard. Je pouvais voir de maigres flammes consumer ce qu'il restait d'une maisonnée tandis qu'une femme d'un certain âge semblait pleurer. Une voix face à moi me retira cependant de mes pensées.

-Bienvenue à Hongcun, Madame. Nous vous attendions pour le repas.
-Qu'est-il arrivé. demandai-je en indiquant la maison calcinée, bien que me doutant de la réponse.
-C'est Tian-long, Madame. Mais entrez d'abord.


Nous pénétrâmes dans la maison totalement épargnée par les flammes.

-Il nous est tombé dessus hier, sans que nous ayons eu le temps de réagir. Et pourtant, il n'a attaqué que cette maison que vous avez vu au coin du village, comme s'il avait décidé de ne punir que cette maison-là, que cette famille... C'est terrible. Et pourtant... Nous ne pouvons nous empêcher de constater que les dégâts de notre village sont bien maigres par rapport à d'autres endroits... Nous avons eu de la chance.
-Des morts ?
-Un vieil homme, le grand-père. La mère et le père ainsi que les enfants ont été épargnés, quelle chance. Ils étaient sortis chercher les enfants à l'école. Une fois encore, nous pouvons nous estimer heureux.
-En effet.
-Je vous laisse aller vous débarbouiller dans la chambre que je vous ai préparée. Ici, nous sommes très exigeants sur la propreté à table. Dit-elle en observant Maxence.


Je m'abstins alors de rire et suivis la dame dans les couloirs de la demeure. Elle s'arrêta alors devant un mur et ouvrit élégamment la porte en la faisant coulisser latéralement. Il y avait dans la pièce une belle lumière venant de la cour du bâtiment. On pouvait ainsi observer la végétation de ce petit havre de paix, mais également l'architecture de cette belle maison chinoise.

-Voici votre chambre. Je vous laisse vous installer.


Tandis qu'elle s'éloignait de nous, nous restâmes muets l'un à côté de l'autre, observant les futons, séparés certes, mais proches malgré tout. Maxence ferma les portes et m'interrogea à voix basse.

-Je ne comprends pas. Pourquoi sommes-nous dans la même chambre ?
-A vrai dire, j'ai signalé que nous serions deux. Je pense qu'elle a du mal interprété mes paroles. Mais il est certainement rare pour les Chinois de se promener avec un homme qui n'est pas son époux, ou son père. Chose que tu ne peux certainement pas être.
-Je vois... Il serait encore plus gênant de l'admettre.
-Oui. D'autant que ça ne me gène pas. J'ai campé tant de fois avec des hommes que ça m'est parfaitement égal. Nous ne dirons rien.


Maxence sembla perturbé mais il n'en fit pas état. Le voir se mettre mal à l'aise pour de petites contrariétés agrémentait mon quotidien de joies brèves mais bénéfiques à mon moral. Je retrouvais la complicité avec un être que j'avais pu avoir autrefois avec un autre. Ma vie me sembla soudain presque normale.

Je me dirigeai vers la bassine d'eau chaude, me mis à genoux  et me dévêtis légèrement le haut. Puis je me lavai le visage, les mains, le cou et les épaules. Maxence en fit de même avec sa propre bassine. Une fois rafraîchie, me savant observée, je me changeai quelque peu pour arborer une tenue plus convenable à un repas traditionnel. Quand je me retournai vers Maxence, je remarquai qu'il évitait très clairement mon regard, manifestement troublé. Pour une fois, je décidai de ne rien dire.

-Allons-y.


Nous nous rendîmes alors  dans la salle à manger où nous fûmes invités à nous installer et à déguster des mets variés que je n'avais personnellement jamais eu l'occasion de goûter. Le repas ne fut pas interrompu par un grand nombre de conversations mais je ne pus m'empêcher au moment opportun de m'informer sur la présence des dragons dans le pays.

-Cela doit être difficile de continuer à vivre ici alors que les dragons errent dans les environs...
-Certainement... Mais nous n'avons pas réellement la possibilité de partir. Tout ce que nous avons construit est ici. Notre famille a acquis une respectabilité en des décennies qu'elle aurait bien du mal à trouver ailleurs... D'autant que nous ne sommes pas attirés par les coutumes des étrangers, sans vouloir vous vexer...
-Oui j'imagine que nous devons vous sembler bien rustres, sur certains points.
-Je ne me permettrais pas de juger vos coutumes, pour peu que vous fassiez de même. Il y a néanmoins un avantage à la présence des étrangers dans notre pays. Plusieurs d'entre-vous nous aident, notamment en ce qui concerne les dragons.


A cette évocation, et sachant pertinemment qu'elle ne pouvait pas faire de différence entre membre de la Coalition et du Consulat, je cherchai à en savoir plus sur les agissements de ces derniers en ces lieux.

-Ah bon ? Et qu'a-t-on fait ici ?
-Vous n'êtes pas au courant ? Quelque chose qui n'était encore jamais arrivé. Bien des témoins étaient sur place !
-Nous ne sommes pas systématiquement mis au courant des événements dans les autres pays, malheureusement.
-Tian-long, un dragon si grand, si fort, et si sombre, avait menacé de détruire une dizaine de villages et ses villageois dans l'enfer des flammes. Alors, les habitants furent évacués par les soldats de l'empereur, mais pas  assez rapidement... Tandis qu'ils partaient... Le grand dragon s'approcha d'eux et s'apprêta à les embraser.
-Donc ce dragon s'en prend aux foules... et non aux villages ?
-Oui. Mais attendez... Alors qu'il s’apprêtait à cracher son feu, subitement, il fut attaqué de plein fouet par de la magie, de la grande magie... !


Elle fit une pause épiant la réaction des ses deux auditeurs.

-C'étaient des envoyés du Consulat... En fait, c'était d'ailleurs... le porte-parole lui même ! Avec d'autres personnes, ils combattirent ensuite Tianlong et le tinrent en respect. Il paraîtrait  même qu'ils auraient pu le battre... Malheureusement, il s'est enfui, gravement blessé... C'est ce qu'on m'a dit, mot pour mot.
-Il n'est donc pas intouchable... Cela me semble être une bonne nouvelle pour vous. Un jour ou l'autre vous en serez débarrassé.
-Eh bien... Comme je vous l'ai dit, il a encore frappé hier, mais d'une moindre manière. Allez savoir...


Quand nous eûmes fini ce repas, je me dirigeai avec Maxence vers notre chambre, silencieusement. Tandis que je me changeais pour la nuit, je m'adressai au jeune homme.

-Tu vois... ? Ici, ce n'est pas la Coalition qui est à l'origine de tous les maux.
-Peu importe... Pauvres gens... Malgré tout, ils ont de la chance d'être protégés par le Consulat... Si seulement ça pouvait suffire...
-Cette protection, comme tu dis, n'est certainement pas désintéressée...


A présent vêtue d'une robe de nuit légèrement diaphane, je jetai un regard vers  Maxence, anticipant sa réaction. Et celle-ci ne m'étonna pas le moins du monde, il semblait énervé. Comme si en attaquant le Consulat, je l'attaquais directement.

-Quoi ? Tu en es ?
-J'en suis quoi ?
-Du Consulat, Maxence ! Tu en es ?
-Oui, et alors ? Exactement comme la plupart des gens, je te signale ! Comme tes parents, ta soeur. C'est toujours mieux que d'aller vendre son âme. Moi, je peux garder mon opinion, respecter mes idéaux.
-C'est la première fois que tu me tutoies.


Après ma réponse, il sembla désarçonné, je n'avais pas répondu à ses attaques concernant mon âme et mon intégrité. Je n'étais plus à ça près. Le fait de l'entendre dire ne me surprenait plus, j'en étais pratiquement persuadée moi-même. Et pourtant... Une partie de moi-même ne demandait qu'à être sauvée de tout cela.

-Quelle importance... C'est comme si tu te fichais de mon avis.
-Je ne m'en fiche pas. Mais que veux-tu que j'en fasse ? Ca ne va pas changer ma vie, je ne vais pas quitter la Coalition.
-Alors ne sois pas hypocrite, n'attaque pas le Consulat et ses intentions pour te déculpabiliser de tes agissements.
-Tu as raison.


Je rejoignis ma couche et me couvris jusqu'au nez de la couverture. Maxence se coucha lui aussi face à moi. Puisqu'il avait le torse nu, je pus remarquer qu'il avait tous les atouts d'un homme bien entraîné. Sans doute aurait-il à se battre plus tard...

-Tu ne vas pas te défendre ?
-Non.
-Vesper, pourquoi m'as-tu fait venir ? Pourquoi ne pas avoir rejoint directement la montagne à l'aide des stations Shin-ra ?
-J'avais envie de faire semblant...
-Semblant de quoi ?
-D'être dans ma vie d'avant.


J'éteignis alors la bougie qui se trouvait à côté de mon couchage et nous fûmes plongés dans une quasi-obscurité.

-C'est bizarre...
-D'être là avec moi ?
-Oui.


Nous avions du avoir cette pensée simultanément. Et à vrai dire, la chose était en effet plus qu'étrange. La veille, me souvenant de lui, je le voyais encore comme un jeune homme, presque encore un adolescent. En cet instant, ce lien qu'il avait avec ma vie d'avant me donnait l'impression d'être fragile auprès de lui. Je me surprenais à avoir des idées que je n'aurais jamais pensé avoir. Il me fallut plus d'une heure pour trouver le sommeil tandis que je m'agitais intérieurement, tournant légèrement mon regard vers lui pour voir s'il m'observait.

Quand je me réveillai au petit matin, je compris qu'il était encore tôt pour se lever. La lumière était très faible et orangée. Elle découpait sa silhouette couchée dans une ombre laissant ses cheveux sombres briller de mille feux. Comme attirée par lui, je me glissai contre lui sous sa couverture. Ses yeux en amande s'ouvrirent soudainement et semblèrent ne pas y croire. D'abord figé, il laissa ensuite ses bras saisir mon corps et le serrer contre lui tandis qu'il plongeait son visage dans ma chevelure. J'aurais pu croire que c'était les ténèbres qui me saisirent à cet instant... Nous sûmes que nous ne pouvions aller plus loin même si sans doute, nous en avions déjà trop fait. Nous restâmes alors silencieux, et tandis que Maxence caressait mon épaule, je songeai qu'aucun regard ne serait plus jamais le même.

Une heure plus tard, comme s'il ne s'était rien passé, je me défis de son étreinte et me levai sans rien dire. J'entrepris alors de m'habiller tandis qu'il m'observait invariablement. Lorsque j'eus fini, j'osai jeter un regard vers lui. Il semblait totalement neutre. Nous nous comprenions très bien : quelque chose n'allait pas, quelque chose nous avait bloqués.

-Tu devrais t'habiller.
-Et puis quoi ?
-On partira faire ce pour quoi je suis ici.


Il se leva et s'habilla devant moi, sans aucune pudeur, sans dire mot, semblant attendre que je réagisse à son impassibilité. Encore une fois, il me testait comme un enfant. Quand il s'apprêta à ouvrir la porte, je saisis son bras, ce qui eut pour effet de l'arrêter net. Je murmurai.

-Qu'est-ce que tu attends de moi ?
-C'est toi qui es venue dans mon lit.


Ces mots pleins de froideur me blessèrent dans un premier temps, ils rappelaient que c'était moi qui avais succombé à mes démons, que j'étais faible et responsable, mais pas lui. Ensuite, je compris qu'ils étaient destinés eux aussi à me faire réagir. Je le lâchai alors et le laissai partir tandis que je cognais mon front contre du bambou. Que pouvais-je faire ?

Nous prîmes un grand soin à éviter de croiser le regard de l'autre lors du petit-déjeuner. La tenancière en fut mal à l'aise et tenta péniblement de réchauffer l'atmosphère à plusieurs occasions. Ce à quoi nous répondîmes chaleureusement mais sans être réellement convaincus.

Après avoir payé la tenancière, nous quittâmes les lieux et prîmes le chemin de la montagne. Certains villageois nous regardâmes avec un air inquiet comme s'ils craignaient que nous rencontrions les dragons en chemin. Je n'avais aucune envie d'y penser à cet instant.

Nous marchâmes plusieurs heures sur un chemin escarpé avant d'atteindre le haut des montagnes. La température s'était rafraîchie et nous rencontrâmes bientôt de la neige, je décidai donc de me vêtir d'une couche supplémentaire et de m'arrêter un instant pour observer les environs. Nous avions alors un champ de vision assez large sur les environs.

-Restons prudents...Est-ce que tu vois un dragon ?
-Non.
-Tant mieux.
-Au fait.
-Oui ?
-As-tu une idée précise de l'environnement dans lequel cette fleur vit ? Que nous sachions au moins un peu où regarder.
-Eh bien il me semble avoir lu qu'elles avaient malgré tout besoin de beaucoup de soleil, donc cela suggère un endroit dégagé. Mais à part cela, pas vraiment d'autre précisions.
-Allons par là.


Tandis que Maxence prenait en main les opérations, je le suivais à quelques mètres derrière espérant que nous pourrions terminer cette expédition en de meilleurs termes. A quoi avait servi ce rendez-vous si c'était pour arriver à un résultat plus désespérant encore ? Je n'arrivais plus vraiment à me concentrer sur ce que je devais faire. J'en étais même arrivée à espérer que nous ne trouverions pas cette foutue plante trop rapidement. Sans quoi, il prendrait la fuite dès que possible.

-Regarde ! Là !


Maxence m'indiquait un point en hauteur sur une roche où nous pouvions apercevoir une fleur dont les couleurs correspondaient à peu près mais dont je ne pouvais confirmer l'identité. Il fallait néanmoins grimper pour l'atteindre. Ayant la dextérité et la vitesse nécessaires pour le faire je me préparai à sauter jusqu'à ce que le jeune homme tende un bras devant moi et me retienne de le faire.

-Attends. Je vais le faire. Tu ne vas pas me voler l'honneur de l'avoir trouvé moi même en te chargeant des tâches dangereuses.


Je reculai alors et décidai de le laisser essayer. Il se mit alors à grimper sur le mur de pierre, d'une façon agile, passant de point en point, s'éloignant parfois mais parvenant malgré tout à atteindre la fleur voulue.

Tandis qu'il redescendait vers moi, une pierre céda sous sa main. Soudain, il se retrouva pendu à une main, suspendu à une dizaine de mètres au dessus du sol. Un cri d'effroi s'échappa alors de ma bouche mais je me tus, le laissant se concentrer. Il parvint à se reprendre et finit sa descente plus prudemment. Quand il arriva à ma hauteur et me fit face, il sembla heureux. Il posa sa main sur mon front et essuya les gouttes qui avaient perlé sur mon front.

-Tu es toute pâle.
-Toi aussi.
-Oui, mais c'est moi qui ai bien failli mourir, et non toi.
-J'ai eu peur et c'est bien normal. Tu aurais du me laisser y aller.
-Bon.... Et donc, ces fleurs ?


Il me tendit les fleurs qu'il avait caché dans la poche de son manteau. Je les observai quelques instants mais n'eus pas besoin de beaucoup de temps pour en tirer des conclusions.

-Je suis désolée. Ce n'est pas la bonne fleur.


Nous échangeâmes alors un regard incrédule. Tout ça pour rien. S'en suivit un éclatement de rire.

-Quelle merde... J'aurais du te laisser y aller.


Nous reprîmes alors la route dans la neige. Je pouvais sentir le froid saisir mes pieds. Mes bottes n'étaient apparemment plus aussi imperméables qu'elles auraient du l'être. Nos foulées s'étaient raccourcies, et je commençais à m'inquiéter. Pendant ce temps Maxence plaisantait sur le ridicule de la situation mimant d'une façon ridicule le scientifique qui m'avait donné cette mission.

-Oh mais quelle bonne idée ! Donnons cette mission inutile à Vesper. Avec un peu de chances, elle va crever en rencontrant un dragon. Et ça fera une emmerdeuse de moins à nourrir.


Tandis qu'il ridiculisait le scientifique, je pensais à ma récente découverte sur ce dernier et me rendis compte à quel point l'humour de Maxence avait du sens. Je détestais cet homme. C'était un nuisible égoïste et irrationnel. Il était loin d'être irréprochable même du point de vue de la Princesse. J'étais même en train de risquer ma peau et celle de mon ami à cause de lui, pour une lubie. Et pourtant, je ne pouvais pas lui laisser le plaisir d'échouer à une mission aussi élémentaire. Je n'allais pas laisser la situation continuer en ce sens encore longtemps. Peu importe de quelle manière.

Tout en réfléchissant, je passais en revue les environs et finis par identifier à quelques dizaines de mètres de là  un relief irrégulier sur la neige. Nous échangeâmes un regard. Il l'avait vu aussi. Nous courûmes alors dans la direction de ce rassemblement de verdure. Je sortis ensuite mon croquis et le comparai aux différents spécimens qu'on pouvait trouver là.

-C'est celle là ! Assura-t-il en montrant une fleur du doigt. J'en suis sûr ! Et il y en a plusieurs !


Je vérifiai ses dires et les confirmai d'un sourire. Nous étions tous les deux rassurés, même si cela signait le glas de cette expédition. Nous cueillîmes alors plusieurs fleurs silencieusement et les emballâmes dans du papier journal que nous enfouîmes dans mon sac.

Tout en redescendant la montagne, je sentais ma gorge se resserrer. Je voulais dire quelque chose, trouver les mots justes mais rien ne sortait. Je risquais de le laisser partir sans espoir de lendemain. Et je n'arrivais pas à l'accepter.

Alors que nous approchions du village où se trouvait une station shin-ra, je m'arrêtai brusquement. Il se retourna vers moi, l'air inquiet.

-Qu'est-ce qui se passe ? Tu as vu quelque chose ?
-Non. Je voulais juste qu'on parle une dernière fois en privé... Avant qu'il y ait trop de monde autour de nous et que je sois incapable de faire quoi que ce soit.
-J'espérais que tu dirais ça.
-Écoute... Je ne sais pas ce qui s'est passé. C'est arrivé tellement vite que  ça m'effraie, et je pense que toi aussi... Il est trop tôt pour décider quelque chose. Et pourtant... je n'arrive pas à accepter de ne plus te voir, de laisser le temps passer pour que nous oublions. Quelque chose a changé.
-Je refuse de croire que nous ne nous reverrons plus...
-Laissons les choses se faire... Attendons de voir si avec le temps, nos émotions ne s'atténuent pas.
-Non... Enfin... Si tu veux...


Je pouvais lire la déception dans ses yeux. Il attendait une promesse, une preuve de mon attachement.  Mais je ne voulais pas lui mentir et lui dire ce qu'il voulait entendre signifiait lui mentir. Je n'étais pas prête pour ça. L'image d'un fantôme me revint à l'esprit, me frappant brusquement tout droit dans le coeur. Tandis que je restais muette et encaissais silencieusement ce remord, je sentis les lèvres de Maxence se poser sur ma  joue quelques secondes puis les quitter l'instant d'après. J'aurais voulu le retenir mais il s'éloignait déjà.  Mon fantôme me retenait près de lui, et il ne me laisserait pas aisément partir.


Dernière édition par Vesper Earl le Jeu 21 Mai 2015 - 16:28, édité 8 fois
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Un bien long rp !

Alors ici aussi… Je ne risque pas de faire un long commentaire. Pourtant me diriez-vous, il y a de la matière à traiter et c’est la principale raison. Quand on donne ce genre d’ordre de mission, un peu nul et qui ne demande pas de cerveau pour l’écrire, on attend pas grand chose. Et ça, c’est vraiment bien. Pourquoi ? Car quand tu n’attends rien, tu ne peux être qu’agréablement surpris.

La mission passe au second plan, elle est juste un prétexte pour ton rp et ce n’est pas un mal, que du contraire ! Je ne fais pas partie des membres ayant lu toute ta fiche, et pourtant, avec cette mission, j’ai l’impression de comprendre mieux ton personnage. En même temps, je vis avec toi et je t’ai déjà entendu parler de celui-ci, mais ici… Il y a ce côté plus poussé, je peux me faire des théories (fausse, ou pas) et j’apprécie grandement.
Enfin, j’avais tout de même connaissance de Maxence ! Et de le revoir ici, plus âgé et plus concernée par Vesper m’a vraiment fait sourire. Ton personnage n’est pas le seul à évoluer, ses connaissances du temps d’avant évolue aussi. Et je me demande vraiment si, je verrais un jour la soeur de Vesper ou encore ses parents. Enfin, attendons pour voir ce que nous réserve l’avenir !

Je dirais rapidement suite à ce court paragraphe, l’objectif de la mission et respecté et ne fait qu’une infime partie de ton rp. Dans ton trajet, c’est quoi ?! Quatre heures sur ton weekend à la Terre des Dragons, mais on est pris dedans. L’ambiance, suite à la journée/nuit précédente reste présente et c’est plaisant. De voir le jeune gars plein d’énergie du Consulat avec la blasée de la Coalition Noire, ce côté humain qui apparaît qui revient au galop est vraiment sympa. Car au final, tu ne peux te le permettre avec les autres membres du groupe, et j’ai apprécié de voir ça dans cette mission-corvée.

Enfin,j’ai une petite critique à te faire, je connais la longueur du texte et le temps que tu as pris pour le faire, un peu à ton désavantage. Je n’ai rien à te dire pour les 60% de la mission, mais plus on touche à la fin, plus on remarque des distractions, des trucs bêtes ! En deux phrases, tu répètes trois fois le même mot, ce n’est pas le plus léger à lire et il y a des synonymes quoi et ça arrive encore un peu plus tard dans le texte. Ce n’est pas grave, loin de là, mais ça alourdit un peu le texte et c’est dommage.

Enfin, je ne vais pas non plus faire un dessin et je vais me répéter. Mais cette humanisation de Vesper à travers cette mission est vraiment sympa, et surtout l’évolution.

Au début de l’ascension, elle dit être contente d’enfin le revoir après autant de temps, mais ne le fait pas ressentir. C’est le côté un peu détaché qu’on aime bien, mais, au fur et à mesure qu’on escalade la montagne, elle s’ouvre à lui (et partage même sa couche le temps d’une heure!) et on à l’impression de voir une autre femme. Ce n’est pas brusque, mais on ne le sent pas non plus venir, tu nous épates par tes choix !
Pour souligner ce que je dis, le moment ou une pierre se dérobe sous les mains de Maxence, Vesper pour un cri de peur. Sérieux ?! À aucun moment, je ne me serais attendu à lire ça, mais c’est humain et c’est cool !

Bon, à vrai dire, je n’ai pas autre chose à te dire ou à te reprocher… Navré !

Mission accomplie ! Merci pour les plantes…


Normal : 20 points d'expérience + 225 munnies + 3 PS. ( Deux en Défense et un en Dextérité ) + Un bonus en Psychisme

Tiens, un papier traîne sur ta place dans le vaisseau de la compagnie Shin-Ra... Ce serait un rapport ?!
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