C’est avec un soupir de soulagement que je posais le dernier tonneau de bière dans la cours du château. Une mission sans encombre, pour une fois, amenez et décharger quelques dégustations pour nos nouveaux alliés. Et pour être parfaitement honnête, ce n’était pas pour me déplaire. Je n’avais pas à évacuer un village de la Terre des Dragon d’une attaque imminente ou défendre les rues des Jardins Radieux de l’attaque d’une folle furieuse, et seigneur, que c’était reposant.
C’était étrange… Voilà plusieurs lunes que j’avais quitté l’île m’ayant vue naître, grandir et devenir le pandaren que je suis. J’ai vécu les plus belles années de ma vie autour de ma famille, de mes amis, de mes semblables. Mais aujourd’hui, arborant l’insigne du groupe auquel j’appartenais, je me sentais chez moi, à ma place.
Je ne dirais pas que je suis devenu quelqu’un d’important au sein du groupe, nous le sommes tous, mais on ne pouvait pas m’oublier. Normal me direz-vous, je reste un animal de deux cents kilos. Mais, j’ai déjà tellement oeuvrer auprès de mes frères et soeurs consuls.
Dire qu’au début, je n’étais venu que dans l’unique espoir de brasser et faire goûter mes boissons à l’amertume si particulière. Vraiment, soyons honnête deux minutes, y a-t’il vraiment quelque chose de meilleur qu’une bière bien fraîche ? Ou encore, une bonne petite liqueur des confiseries de Sugar Rush ? Je ne crois pas, enfin, je ne suis pas non plus le juge le plus impartial. Mais je me perds, comme d’habitude… Qu’étais-je aujourd’hui ? Un simple artisan parmi les milliers vivants sous la bannière du Consulat, ou un combattant cherchant à défendre les valeurs que nous cherchons à répandre ? La question est difficile, moi-même, je ne suis pas sûr de connaître la réponse.
Mais n’oublions pas une chose, nous tous, consuls, brillons par nos différences ! Et il s’agit de notre plus grande force.
Prenons Natalia, c’est jeune fille débordant d’énergie, mais avec une légère obsession à vouloir être le centre de l’attention… Normal me diriez-vous, c’est la fille de la comédie ! Il y a aussi Ulthane, un géant bourru et ronchon derrière son écharpe… Mais avec un coeur d’or, prêt à marteler le fer pour notre plus grand plaisir. Enfin, il y a quand même l’arsenal sur patte, Ghaz’gul ? Guz’ Kahl ? À vrai dire, j’ai un peu de mal à le comprendre quand il s’exprime, mais en vue des évènements futurs, nous aurions besoin de ses talents. Notre porte-parole, Genesis Rhapsodos, était revenu la vieille de leur entretien avec les dirigeants de la Lumière. Comme je le présentais, ils n’ont pas été vraiment d’accord de livrer un des leurs, et la guerre était maintenant déclarée…
Un homme en armure me sortait de mes pensées, je le regardais un instant avant d’étirer un sourire sur mon visage. Il était venu prendre en charge la livraison, il était bien au courant du cadeau de la part du Consulat. Et j’imagine qu’il l’attendait avec impatience en vue du nombre d’homme sortant du donjon afin d’acheminer les tonneaux de bois à l’intérieur du château.
Une fois la tâche finie, je regardais les gardes et les saluais avant de me retourner et rejoindre la station Shin’Ra.
Marchant tranquillement dans les rues, je suivais le chemin parcouru il y à moins d’une heure, je me replongeais dans mes pensées. Qu’allons nous faire maintenant en guerre, qu’allais-je faire ? J’étais chez moi, j’avais ma propre brasserie et mes amies au sein des Jardins Radieux, berceau du Consulat. Il y a maintenant quoi, deux mois ? J’ai été parmi les premiers à me rendre sur la place publique afin de combattre la Princesse Ariez, à défendre les citoyens et artisans… Au nom de la bannière rouge.
Mais maintenant ?!
Si une seule personne, une grande invocatrice, à t’elle réussit à s’enfoncer dans les rues de la ville malgré notre intervention… Quand était-il d’une armée entière ? Durant la réunion, nous avons parlé de ce cas de figure, mais cela était-il possible de nous préparer en aussi peu de temps ? Je suis prêt à donner ma vie pour protéger nos citoyens, mais les autres consuls sont-ils du même avis.
Une pensée traversa mon esprit, une pensée horrible. Sommes-nous simplement dans un concours d’ego ayant opposé notre porte-parole et les dirigeants lumineux ? Et nous, simples pions sur cet échiquier géant prêt à être sacrifié ? Non, ça ne peut-être possible. Malgré les différents que j’ai eu avec Rhapsodos, je ne peux vraiment croire qu’il s’agisse d’un homme capable de faire passer ses attentions avant celle du groupe. Que je le veuille ou non, il a prouvé par ses mots qu’il agissait pour la communauté, pour la grandeur des arts et du Consulat.
Que de question…
Je passais ma main sur le visage et frottais mes yeux du bout des doigts, je réfléchissais trop et ce n’était pas dans mes habitudes ! Je tournais enfin le regard pour apercevoir une pancarte battant au rythme du vent, probablement l’enseigne d’une taverne. Je m’avançais et poussais la porte pour découvrir une taverne sans grande intention, mais avec de nombreux tonneaux au fond de la salle.
Je m’installa sur un tabouret face au chef de l’établissement, d’un regard, je commandais une boisson en pointant l’un des tonneaux. Un instant après, un grand verre contenant le liquide ambré se présenta devant moi et je m’empressa d’y goûter après l’avoir payé… Un délice !
Les minutes passèrent, et les questions se bousculèrent toujours dans mon crâne. Jusqu’à ce que les portes s’ouvrent, dévoilant un homme portant un sitar et promettant une histoire à qui désirait l’écouter. C’est un léger sourire aux lèvres que je retourna pour écouter cette personne, un peu de distraction ne me ferais pas du mal