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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Le froid était tombé sans prévenir, et pour décrire cette journée en quelques mots, c'était le genre de journée où il valait mieux éviter de sortir. Il ne faisait pas encore si froid que ça mais la pluie qui était apparemment branchée en random décidait de tomber quand il ne fallait pas.

« Tu veut savoir ce que j'ai sous ma jupe ? »

« Pardon ? »

La pluie n'était pas nécessaire maintenant, lorsqu'en pleine rue, Fabrizio lâcha la main d'Aubrey, qui venait de lui demander la chose la plus incongrue qui fut. Il la regarda, elle le regarda. Lui affichait un regard outré, elle soupira.

« Deux pantalons, c'est pas croyable ça, deux pantalons ! Et on est même pas encore en hiver ! T'as plutôt intérêt à me payer un truc ! »

Et ce fut à son tour de soupirer ; son plan était parfait, seulement son alliée était la plus incongrue qui était, elle et ses manières de parler. Il connaissait Aubrey depuis des années, sergent du Sanctum qu'elle était, c'était un peu une obligation que de la croiser. Les femmes étaient bien entendues acceptées au Sanctum et, même si elle portait une jupe et un chemisier ce jour-là (avec ses deux pantalons en plus, bien-sûr...) cette jeune femme n'était pas en reste avec une cotte de mailles. Elle parlait mal, lorsqu'elle avait quelque chose à dire, comme c'était souvent le cas, elle le disait. Elle s'asseyait aussi en tailleur sur une chaise, mangeait vingt-deux heures sur vingt-quatre et dansait à son poste. En dehors de ça, sa vivacité d'esprit et son intelligence ne devaient pas être comptés hors d'un calcul.

Et il la tenait de nouveau par la main en faisant le tour de toutes les boutiques de la citadelle, dans un ordre précis, en cette après-midi d'octobre tout à fait banale et déprimante. Il ne portait pas d'armure non plus, son poignard était à sa ceinture, mais rien de plus. Cet après-midi, il jouait le parfait gentleman, et elle, la dulcinée.

« Tu me payes ça ? »

« Nan. »

« Tu veut que je dise à tout le monde que t'as la trouille des araignées ? »

« J'ai pas la trouille des araignées, Aubrey... »

« Si je le dis à tout le monde, personne te croira quand tu diras ça. Et c'est qu'un avant-goût de ce que je peut sortir comme horreurs sur ton sujet, hein ! » répondit-elle en haussant les épaules.

Onze munnies partirent dans des beignets aux pommes. Et dix-sept dans du chocolat chaud, parce qu'une fois encore le temps ne voulait pas s'arranger.

« Mon copain nous attend à la grande porte, je l'ai convaincu de m'aider. »

Fabri répondit par un simple hochement de tête alors que tous deux se dirigeaient vers le quartier fauve. Ils n'allaient pas souvent là bas, après discussion, il avait révélé ne jamais y avoir été du tout, et elle, deux fois. Et une fois, elle n'avait que traversé la limite à cause d'un pari. Ils n'avaient que les instructions d'Angeal ; trouver l'apothicaire et le faire sortir, l'amener au convoi, tuer des gens était possible, mais il fallait planquer les corps. Ça, par contre, si payer Aubrey pouvait effacer la culpabilité de répondre à un tel ordre, il s'endetterait pour la couvrir d'or. La présence même d'Aubrey, si le plan se passait bien, était directement liée à ce dernier ordre plutôt particulier.

Parce qu'une personne seule attire plus les regards qu'un joli petit couple qui se ballade, qui recherche un peu d'exotisme dans des quartiers mal famés.

C'était un plan qui avait autant de chances d'échouer que de réussir, et pour l'instant, une trentaine de munnies, c'était pas cher payé pour éviter de prendre une douche de sang an plus de la pluie.

C'était déjà assez compliqué comme ça, hein.

En discutant, ils parcoururent les rues de la citadelle, animées, même sous la pluie. Des patrouilles de gardes, toujours, des marchands, des badauds, et les tours, hautes, détrempées. Il ne valait mieux pas parler des ruelles car à mesure qu'ils descendaient les strates de la cité, la qualité du pavage baissait. Mais que faisait le conseil général !? Il n'en avait rien à battre, le conseil général ; plus on descendait, moins le luxe d'avoir même des escaliers était possible. Descendre d'un groupe de bâtiments à l'inférieur était une question de survie.

«  Ça change de la citadelle, putain.. »

« Je me plaindrais plus jamais quand je dérape sur un sol qui vient juste d'être lavé, devant Etro je le jure. »

Ce genre de conversations étaient les mêmes depuis deux heures, Aubrey n'avait pas l'air d'en être importunée, Fabri par contre se sentait devenir fou. Le rythme question-réponse commençait à lui taper sur le système, il n'avait pas envie d'être déconcentré. Il sentait chaque personne entrer et quitter les bordures du sonar qu'il gardait activé depuis qu'ils avaient descendu la dernière volée d'escaliers. Cette technique était... très utile. Savoir si quelqu'un passait à un angle de couloir, si quelqu'un se baladait à tel ou tel endroit la nuit (le tout impliquant d'être relativement proche tout de même, chaque chose avait un prix), outre sa propension épuisante, cette technique était quelque chose qui était vite devenue indispensable à un paranoïaque qui ne s'avouait toujours pas.

Les hybrides étaient de plus en plus nombreux dans les rues. Hybrides, c'était bien un mot rempli de gerbe ou de quoi que ce fut de cet acabit. Plein de haine, il signifiait tellement de choses. Un hybride, c'était même pas un bâtard, c'était quelque chose de pire, selon les gens. Un hybride, il fallait le jeter dans un fleuve glacé et cracher par terre. Un hybride, il fallait laver la porte de sa maison, le linteau, le chambranle et les dalles ainsi que toute l'entrée avec de l'eau bénite et du savon noir. Les hybrides, il ne fallait pas s'en approcher. On avait vu un hybride abandonner son enfant ici, et on avait vu un hybride voler trois pains au boulanger l'autre matin. Le quartier fauve puait, le quartier fauve était dangereux, il fallait le brûler.

Tout était tellement noir, selon tellement de gens. Il entendait ces ragots tous les jours en se demandant ce que ça ferait si c'était lui qui en était la victime. Il avait déjà entendu deux-trois ragots sur lui, évidemment, qui n'en avait pas entendu un jour ? 'Ah mais, t'as vu, le fils du voisin, ils l'ont trouvé devant la porte !' 'Je croyais qu'il l'avait eu dans le dos de sa femme moi, tu m'en apprends...'. Peut-être qu'il compatissait à cause de ça ou d'une autre raison, il n'était sûrement pas le seul, quelqu'un les avait bien laissé entrer, ces réfugiés.

Le dos de la main d'Aubrey vint frôler la sienne. Pour un instant, il ne sut quoi penser, il ne la regarda pas, se concentra sur les rondes des gardes. Évidemment il ne pouvaient pas tous prendre une pause et leur laisser un moment de répit. Avant même qu'ils n'aient fait deux pas supplémentaires, le timide geste de sa subordonnée s'était mué en une poigne forte, elle avait agrippé sa main et lui plantait les ongles dans la paume. Elle n'avait pas l'air d'avoir peur, ni froid. Elle avait parlé d'un copain quelques minutes avant, bein si elle lui tenait la main comme ça, elle devait bien l'enlacer comme si elle lui collait un coup de bouclier dans la tronche.

Bon... les rondes des gardes.... Il y avait des soldats du Sanctum, mais aussi des gardes du roi. Les deux ne s'appréciaient pas, pour la précision, c'était un miracle que personne ne se soit encore organisé de baston géante avec, pour cadre, les étals du marché. Ça aurait vite fait de virer à la guerre civile puisque les autorités compétentes seraient les premières participantes... Ce serait l'horreur, et Fabri ne savait quoi  choisir, s'il avait à choisir, une bataille géante sans foi ni loi ou bien un quadrillage constant des rues par deux fois plus de gaziers sauvages qui pouvaient débouler à tout instant. L'avantage était quand même que les Templiers étaient de son côté, et même sous ses ordres si besoin était.

Mais le problème était là, se disait-il alors qu'ils franchissaient la dernière arche qui délimitait tacitement le quartier fauve. S'il envoyait un tas de Templiers massacrer joyeusement les soldats du Roi, là il y aurait une guerre civile. Pour l'instant, il évitait même de croiser le regard de ne serais-ce qu'un seul soldat, les Templiers étaient au courant, les prévenir avait été utile puisqu'il ne voulait pas qu'un de ces derniers ne vienne lui parler alors que lui-même ne devait pas être reconnu dans le coin.

Et ça lui avait pris deux semaines à trouver un plan. Il avait désespéré, procrastiné, dormi et tiré une nuit blanche trois nuits consécutives pour trouver une idée de merde qu'il espérait aller marcher. Il n'était pas fan du plan douteux qui avait trois chances sur quatre de marcher mais ce n'était pas comme s'il avait le choix.

Il avait le choix de tuer.

Et son choix s'était arrêté net dès qu'Angeal lui en avait donné la possibilité. Personne ne mourrait, tout se passerait bien, aussi bien dans un camp que dans l'autre. Apothicaire extradé, mission accomplie, pintes de bières avec Aubrey dans la soirée pour fêter ça, tout le monde chez soi, ou étalé dans un couloir ivre mort. Fin heureuse dans tous les cas. Il vendrait un rein pour que ça se passe comme ça (ou presque).

Main dans la main, les deux soldats traversèrent quelques rues de ce quartier plutôt particulier. L'architecture était la même que partout, il ne faisait pas inexplicablement plus sombre, comme dans une instance démoniaque. Non, franchement,  à part l'escarpement des rues et les quelques taudis, il n'y avait rien de vraiment digne d'un bordel innommable comme tant de personnes voulaient le faire croire, avaient-elles seulement foutu les pattes dans le quartier qu'elles décriaient tant ? Pas un doute ; nope. L'ambiance, par contre, elle laissait un peu à désirer, pour parler simplement. L'ambiance en général n'était pas au beau fixe pour le dire encore une fois, tout le monde crachait sur son prochain, sur les gardes du camp opposé, et un connard hurlait toutes les nuits au chiffre impair 'Angeal Hewley au pouvoir' (pour les chiffres pair, un hurlement venant d'une autre tour hurlait 'le roi est le meilleur' enfin il s'agissait plutôt d'une légende urbaine, mais cette dernière avait la peau dure.) Cette situation était problématique, mais il y avait peut-être moyen de la tourner à un certain avantage...

Fabri connaissait l'adresse de la maison où logeait l'apothicaire à la citadelle, en deux minutes, il était devant la porte et toquait, les secondes d'attente avant que la cible de la mission n'ouvre parurent longues, très longues, et dans le même moment vraiment courtes. En deux mots, c'était l'horreur.

« … C'est lui Gilles de Rais ? » demanda Aubrey, une fois la porte ouverte.

L'hybride cligna des yeux, surpris par un tel comité apparemment. Quant à Fabri, son poing alla discrètement frapper les côtes de sa compagne.

«  Je vous prie de m'excuser ? »

« Prépare tes affaires, et reste discret, y'a pas encore eu de problèmes et j'aimerais pas que ça commence maintenant. »

C'était la bonne personne, de toute évidence. Il s'éloigna de l'entrée et alla chercher un sac dans un recoin ; puis sortit en refermant la porte.

Le chemin du retour, et du départ dans le cas de Paracelse, était sensiblement le même que celui de l'aller. Dans un marché, ordinairement, on procédait d'abord en regardant une rangée d'étals puis une autre, en rentrant chez soi, et bien là, c'était pareil. Sauf que là, il n'y avait qu'Aubrey qui était intéressée par les étals, et ses demandes d'achat incessantes ne changeaient pas, cependant que Fabrizio essayait de rester calme. L'avantage du sonar, c'était qu'il voyait tout, et le désavantage, c'était qu'il ne pouvait plus l'utiliser depuis quelques minutes, faute de magie. Magie de merde. Fallait crâmer celui qu'avait inventé ça, putain. Maintenant, ils pouvaient être suivis, observés, épiés par n'importe qui ; il y avait toujours moyen de vérifier, mais même un coup d’œil discret pouvait trahir tout le monde.

Les portes entre les différentes murailles étaient les pires endroits, Fabri remarquait clairement que sa subordonnée s'arrêtait de parler et de courir dans tous les sens pour se rapprocher significativement de lui. Feintant toujours le couple, mais gardant un œil attentif sur l'apothicaire tandis que la foule se bousculait, serrée momentanément au passage des arches. Ses yeux bruns regardaient partout à la fois et, ne sachant que faire, elle lissait son chemisier, remettait quelques mèches de cheveux derrière ses oreilles, bizarrement, elle ne mangeait plus. Dans le sac qu'elle tenait toujours d'une main, il restait trois beignets. L'anxiété sans aucun doute.

« Aubrey, calme-toi, tu risques rien. »

« Me calmer ? C'est à moi que tu dis ça ? Lâche ta dague, merde on va se faire repérer ! »

Fabri regarda sa compagne pendant ce qu'il lui parut quelques secondes, interloqué. Aubrey lui tendait sa main libre, encore une fois en soupirant. Il lâcha sa dague, toujours à sa ceinture et lui prit la main.

Il allait devenir dingue. Il ne se surprit pas à penser que la mission serait déjà un échec sans sa subordonnée.  

Paracelse l'apothicaire était juste à côté d'eux, et lui non plus n'avait pas l'air rassuré. Comme un chat, sa fourrure était hérissée. Rien de surprenant, franchement.

Passé les rues resserrées et boueuses du Quartier Fauve ainsi que les portails pas assez larges qui séparaient les quartiers entre eux, les trois... aventuriers pas très discrets ? Retournaient doucement mais sûrement vers le but de leur mission, qui serait sûrement le passage le plus délicat. Au fur et a mesure de leur arrivée vers le plus gros rassemblement d'étals, le nombre de gardes se faisait énorme. Qu'ils soient simplement en patrouille ou ayant fini leur quart, membres de la garde du roi ou des Templiers, ou bien même quelques mercenaires qui traînaient pas là, portant épée, boucliers, arcs, et pour certains même des armes à feu, tous se rejoignaient sur la dernière place avant la sortie de la citadelle, qui menait à la ville un peu plus en bas, le long de la route. Juste à côté de cette porte, le convoi qui partait pour le Château de Maléfique attendait patiemment son chargement, ce dernier avait ralenti l'allure, ne sachant par où aller.

« Y'a bien trop de monde, on est foutus... »

« J'espère que vous avez une idée, je ne tiens par à passer le reste de ma vie dans un cachot à cause de vous. »

« Être coincé entre Herpo l'Infâme et Aubrey le ventre à pattes, merci de l'enfer, nan, on ferait mieux de trouver une idée... Tu disais que ton copain t'attendait dans le coin ? Franchement s'il venait nous aider maintenant, ce serait sympa de sa part. »

La jeune femme hocha la tête en regardant partout dans la foule. La plupart des passants étaient plus grands qu'elle, aussi, elle se mit sur la pointe des pieds pour tenter de repérer son compagnon à elle qui, apparemment, devait leur sauver la vie. Fabri, lui, attrapa la manche de l'apothicaire pour s'assurer que ce dernier ne s'éloignait pas trop. Il y avait-il encore une chance pour qu'ils passent pour une petite famille dysfonctionnelle en ballade dominicale ? Pas aucune, sûrement.

« Il est là ! »

L’exclamation d'Aubrey sonna comme une délivrance, elle indiqua quelqu'un avec son sac à beignets.

« Indique-lui de venir par..... Oh putain... Aubrey c'est pas vrai !! »

Tandis qu'elle sautillait pour indiquer à son 'copain' de venir, Fabrizio réalisait que ce copain portait une armure. En bon membre de la garde du Roi Stéphane. Il les avait repérés, n'avait pas l'air content, et se dirigeait vers eux, l'air surpris d'abord, puis irrité...

Ils ne devaient pas se faire attraper par un des gardes,  surtout pas ! Et elle en attirait un droit sur aux !

« Pitié, arrête, on est foutus ! »

« Non, j'ai une idée, on va les déconcentrer ! »

« Tu te fous de moi ! … Mais il ramène ses potes en plus, on va se faire démonter, ils vont nous... Attends... »

Il avait une idée, qui avaient l'air indécente... Mais qui pouvait fonctionner ?

Il lâcha l'apothicaire, en évitant de le regarder. « Dirigez-vous vers la porte quand personne vous regardera, faites attention, un convoi du Sanctum vous attend ! »

Sans plus attendre, il lâcha également Aubrey, mais pour la prendre dans ses bras directement.

« Tu vois, je suis un génie ! » dit-elle.

Il ne l'embrassa pas, ce fut elle qui initia le baiser. Aussi ostentatoire que possible. Ils s'enlacèrent, pendant que le destin, représenté par les hurlements indignés du petit ami d'Aubrey qui essayait de se rapprocher malgré la foule étaient de plus en plus fort. La lâchant quelques instants, il se baissa pour l'attraper par les jambes, et ainsi, l'élever afin que sa tête dépasse celle de tout le monde ; elle riait aux éclats. Ça ne devint pas malsian à partir de se moment, que tout le monde se détrompe immédiatement, mais plutôt à partir de celui où un tacle sauvage les envoya au sol. C'était donc parti.

« Qu'est-ce que tu crois faire avec ma copine espèce de fils de pute, t'essaies de la baiser sur le marché ou quoi !? »


A son humble avis, même s'il avait essayé un temps soit peu d'éviter le tacle, il n'aurait pas réussi ; pas assez d'espace. L'endroit commençait juste à se dégager, sous la surprise, les gens se décalaient pour regarder l'étrange spectacle d'une dispute sentimentale entre jeunes. Aubrey s'était relevée bien avant lui, et sa voix au timbre particulier, rauque mais en aucun cas grave, résonna.

«  Déjà d'une tu remballes tes insultes, t'en es une à toi tout seul, tu comprendras jamais, je préfère un Commandant du Sanctum a toi, espèce de troufion de merde ! Tu veut régler tes comptes ? Vas-y, on est prêts ! Sac a foutre ! »

L'idée même que le Sanctum venait lui voler sa promise était insultante, pour ce soldat, qui regardait à cet instant même ses confrères en armure.

Ça allait mal finir.

A peine relevé, Fabri avait du mal à juger de l'ampleur de la situation. Non seulement les soldats du Roi stationnés sur la place se rapprochaient, mais il y avait également des soldats du Sanctum ; nombre de têtes connues étaient parmi un camp comme l'autre, et les insultes ne tarissaient pas. L'animosité était telle que toujours, enflammée et instable.

« Je vais te démonter, CONNARD ! »

L'obligeante réponse était évidente.

« Bein je t'attends ! Viens, t'attends quoi, un mot de ta mère !? Ah d'accord, je te fais peur c'est ça ? »

Il sourit à son adversaire.

« Promis, pas d'armes, pas de- »

Sa phrase resta en suspens, ponctuée par le coup de poing qui le cueillit dans le ventre. Aussi impromptu que possible. Le choc lui coupa le souffle, et il tomba à genoux. Il n'entendit alors que vaguement les chocs tout autour de lui, ceux des soldats qui se sautaient dessus pour se bousiller sommairement la tronche sans autre forme de procès. Lorsqu'il releva la tête, ce ne fut pas de sa propre volonté ; ses cheveux bien trop longs avaient été un moyen parfait pour le charmant petit ami d'Aubrey de l'attraper afin de lui envoyer son genou en plein dans le visage.

Il n'attendit pas pour répliquer, sonné et hors de lui, il se libéra de l'emprise de son opposant en frappant l'intérieur de son coude avec le tranchant de sa main. Il commença par frapper sous le menton de son adversaire, qui reculait. Ce dernier ne tarda pas à s'opposer a ces attaques, au milieu de la cohue qui avait viré au combat général. Les slogans anti-roi ou anti-Sanctum se faisaient la part-belle de ce qui était hurlé sur cette place de marché. Entre deux coups, Fabrizio aperçut Aubrey en train de se battre, elle aussi. Coup après coup, elle envoyait le soldat qui lui faisait face au tapis avant de lui sauter dessus et de continuer à le frapper.

C'était pareil tout autour de lui, un bordel innommable.

Et son adversaire à lui n'en démordait pas non plus, coup après coup, d'une part comme de l'autre, les deux opposants se faisaient face, non sans être interrompus par d'autres combattants qui tentaient de se jeter sur eux. Le combat à mains nues n'était pas le point fort de Fabri, franchement pas, mais il tenait bon, même après s'être fait frapper contre un mur trois fois, il avait terminé son combat en assommant son adversaire contre un étal. A moitié conscient, ce dernier tentait vainement de se relever alors que Fabri s'éloignait ; une bonne chose de faite. Le combat avait assez duré ; toujours étourdi, il chercha l'apothicaire des yeux et ne le trouva nulle part. Ce n'aurait pas pu fonctionner, si ?

Il fallait qu'il retrouve Aubrey, et cette dernière n'était en fait pas très loin. Le combat se terminait, et les fauteurs de trouble s'éloignaient, ou étaient bien entendu attrapés par des collègues mieux avisés. Quelle surprise de voir que le combat ne concernait peut-être qu'une quinzaine de personne... c'était une honte, à bien y repenser, mais cela avait fait son affaire de détournement d'attention.

La jeune femme lissait sa jupe tâchée de boue et réarrangeait la tignasse brune qui avait momentanément remplacé ses cheveux. Il lui fit signe de se ramener, et elle s'exécuta.

« Alors, il était pas génial mon plan ? »

Il tenta de répondre, vraiment, et franchement, mais rien ne pouvait décidément qualifier la manière dont il avait envie de répondre, en effet, s'il n'avait pas eu de scrupules, il aurait étranglé le sergent sur place.

«  Je sais pas... trouve quelqu'un d'autre pour t'aider à te débarrasser d'un copain gênant, la prochaine fois ? »

Elle sourit, un bleu commençait à se former sur sa joue. A son niveau, c'était pas vraiment mieux, et il ne voulait pas vraiment voir le résultat des coups qu'il avait pris.

Tous deux se dirigèrent vers la porte principale dans la muraille en hâtant le pas, pour découvrir qu'il n'y avait... pas grand chose. Pas de convoi, pas d'apothicaire.

« Bon bein on a extradé Nicolas Flamel hein... tu le vois quelque part ? »

« Bein nan, il s'est peut-être fait choper ? »

Les deux soldats se regardèrent, plein d'inquiétude. Avant de dire quoi que ce soit, ils traversèrent le pont, coururent à la sortie de la ville sans s'arrêter une seule fois, aussi vite que possible, il n'y avait qu'un chemin que le convoi avait pu prendre, celui qui menait au château de Maléfique, et c'est par ce même chemin qu'ils le virent, s'éloignant entre les champs vides et les arbres. La forme de l'apothicaire bien visible dans le chariot, escorté par des templiers.

« Et oublie pas de dire dans... dans ton rapport que... oh merde, que je t'ai aidé, hein ? » fit Aubrey en s'asseyant sur le bas côté, dans l'herbe détrempée.

« Ah oui ? Au chapitre 'on a organisé une fête dans la rue pour se détendre parce que tout le monde avait l'air stressé par les événements récents ?' »

Elle hocha la tête, et il vint s'asseoir à côté d'elle.

«  Et ma paie, elle est où ?  Parce que j'irais bien me racheter deux-trois trucs en vitesse !»

Sans répondre, il se laissa tomber entièrement par terre, et regarda le ciel gris.

Personne de mort, pas trop de dégât, un poids s'enlevait de sa poitrine. Aussi durs que s’annonçaient les jours à venir, ça pouvait pas être si terrible que ça. Ou du moins, il n'y avait pas rien d'insurmontable.
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Alors... je m'attendais à une exfiltration nocturne, où on court, on esquive les gardes... peut-être une collaboration avec les hybrides et... c'est un peu le cas, en fait.

Finalement (et ce n'est pas plus mal d'ailleurs) tu as une approche qui... fleure bon l'influence venue d'Assassin's creed. Bah ouais... se mêler à la foule, préférer ne pas être regarder à ne pas être vu... et je suis quand même content, parce que cette mission est juste... cruciale ^^ Si Fabrizio avait échoué... alors s'en aurait finit du Sanctum au Domaine Enchantée... alors cette insistance sur le stress, le danger et le risque... ouais, l'ambiance est parfaite.

La manière d'opérée aussi... et j'aime toujours ce style très parlé que tu as avec Fabrizo. Tu l'as aussi avec Cissneï mais avec Fabri'... bah voilà, j'ai l'impression de voir un collègue de chantier ! Sérieux, ça le saoule... ça lui prend la tête, on lui donne le choix de tuer et il le refuse... mais avec Fabrizio, j'ai toujours l'impression que ça le saoule. J'ai... une difficultée énorme à maitre des mots sur la manière que tu as de faire de Fabri' le membre le plus impliquée et le plus je-m'en-foutiste du Sanctum.
Comme s'il cherchait à s'en foutre... pour faire style et poignarder son stress, tu vois ?

Néanmoins... si c'est une bonne mission elle a... un énorme défaut. Alors bon... ne me fait pas dire ce que j'ai pas dit, j'aime bien cette mission mais... qui est Aubrey ? Pour commencer, peut-être j'ai raté un rp et c'est de ma faute... mais en tout cas, quelqu'un qui débarque et lit ça ne voit pas d'où elle vient ^^
Disons que c'est ça qui entache cette mission... un manque de clarté et un aspect très chaotique. C'est bien dans le sens où se retrouve au milieu de la foule, à pas vraiment comprendre... et cette histoire avec son mec ou bref...

Je te rassure... en le relisant et en réfléchissant, j'ai quand même compris ce qui se passait et qui était qui... mais tout de même, c'était assez brouillon.

Alors dans l'idée... ce sera notée comme une Mission périlleuse. La difficulté est peut-être plus élevé mais bon, je le sens comme ça finalement (malgré ce que je t'ai dit).

Périlleux : 35 points d’expérience + 300 munnies + 3 PS (2 psychisme pour le sang-froid et 1 en dextérité pour l'adaptabilité)
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