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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.


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« L'être humain est une pourriture dégoûtante qui se repaît de sa crasse et s'enfonce au profond de ses tripes massacrées pour y trouver sa drogue »

La prêtresse leva un sourcil tandis qu'elle toisait du regard les deux êtres qui lui faisaient face. Elle les méprisait. Ils étaient de ces gens qui ne comprenaient rien à rien et qui se complaisaient dans la fierté de détester les autres -des créatures grotesques pour lesquelles elle n'éprouvait aucune forme d'empathie, de sympathie, ni d'once de pitié ; s'il lui avait été possible de les exécuter d'elle même et de serrer sa main à leur gorge, elle l'aurait fait sans hésiter, et leur aurait fait ravaler leurs idéaux dégénérés.

Elle siffla en ne les quittant pas des yeux ; il avait été décidé que sa mission serait de les faire parler. De les interroger. De tout en tirer -mais ils n'ouvraient pas la bouche. Ils prenaient vaguement la peine de respirer -et ancraient, inlassables, leurs pupilles dans celles de leur inquisiteur.

Il s'agissait d'un couple -une matrone acariâtre flanquée d'un simple d'esprit. C'était de quoi ils avaient l'air -ce qui arrangeait fort bien leurs affaires. Mais ils n'en était rien ; la première avait en effet tout du tyran domestique, mais son compagnon n'était en réalité pas en reste, et feignait une attitude stupide en société pour mieux servir ses occultes desseins. Tous deux étaient soupçonnés d'appartenir au culte de la Grande Débauchée, déesse supposément maléfique dont on est parfois tenu de ne pas nommer par souci de bienséance et de qualité. Cependant, trop peu de preuves avaient pu être mise à disposition des autorités, c'est pourquoi on affecta sur place la Grande Prêtresse Yeul, « Celle qui juge les morts », pour les obliger à parler, et obtenir d'eux, c'était espéré, une petite somme d'informations. Elle n'était pas un être puissant, mais jouissait d'une aura étrange au sein du clergé du Sanctum, dont elle était familière des hautes instantes ; en tant que membre du groupe des premiers apôtres de Galenth Dysley, elle avait été élevée à un rang spirituel presque insurpassable qui lui conférait un pouvoir certain, malgré une fragilité tous les jours plus marquée qui l'exposait à toutes les menaces d'un monde régi par la puissance. Faire preuve de clémence était pour elle la porte vers une mort rapide, plus rapide encore que celle que lui réservait la maladie. Susciter le respect était sa priorité -quitte à commettre des impairs, qui, à ses yeux, étaient un mal nécessaire.

« L'être humain est une pourriture dégoûtante qui se repaît de sa crasse et s'enfonce au profond de ses tripes massacrées pour y trouver sa drogue »

Le silence assourdissant qui enveloppait la pièce exiguë où se tenait l'interrogatoire ne cessait toujours pas. Il érigeait sa propre statue de gardien inamovible tandis qu'il régnait en monarque souverain sur la suite des événements. Les deux prétendus hérétiques savaient que le moindre mot de leur part serait retenu contre eux -Yeul de son côté craignait la moindre erreur, et, le temps de son côté, espérait que les heures les fassent enfin céder. L'air se faisait extrêmement lourd, l'atmosphère suffocante, mais rien ne semblait plus pouvoir bouger, comme si la scène s'était figée dans une expression d'éternel affrontement.

Il n'y avait plus que les regards pour encore croiser le fer. Cela faisait déjà deux jours qu'il ne s'était rien passé -les seuls moments de trêve résultaient du besoin naturels de l'être humain à se nourrir, sans que cela n'apporte à un camp ou à l'autre l'esquisse de phrase qu'il espérait.

Elle siffla de nouveau. Il s'agissait là de sa seule chance d'émettre un maigre son, et c'était son seul réconfort. Elle avait tout vu, tout vécu, tout entendu -elle croyait dur comme fer au pouvoir de son expérience, à la pierre apportée par chaque Yeul avant elle, chaque martyre qui l'avait précédée, avait souffert, puis s'en était allée, seule, abandonnée à son triste sort par les forces divines qui l'avaient condamnée. Mais c'était une erreur. Chaque vie est une nouvelle page blanche, un kaléidoscope de sensations étranges qu'il fallait découvrir, apprivoiser, apprendre à contrôler. Cela faisait des siècles qu'elle n'avait pas été aussi frustrée.

Alors elle réfléchissait, promenait dans sa tête tout ce qu'il y restait -des souvenirs atroces qu'elle souhaitait oublier, la danse inarrêtable de tous ces événements qui s'étaient enchaînés. Paddra, les mondes, Dysley -un roman de mille pages pas encore terminé.

Elle n'allait pas perdre cette fois.

Peu lui importaient les faits reprochés, les lois, et l'équité : si tel était son désir, elle les ferait condamner. Elle n'éprouvait aucun désir de les interroger. Elle allait étrangler ces deux serpents, les couvrir de leur sang et les gaver de leur bannière.

« L'être humain est une pourriture dégoûtante qui se repaît de sa crasse et s'enfonce au profond de ses tripes massacrées pour y trouver sa drogue »

Rien ne lui avait jamais paru plus monstrueux, plus injuste, plus malsain que cette maxime qu'elle avait trouvée gravée sur tous les murs de leur château ; jamais elle n'avait été plus outragée, plus offensée, plus touchée par un proverbe qui entendait ainsi la dénigrer. Jamais elle n'avait ressenti pareille envie de pouvoir se venger.

Cet interrogatoire aurait dû être un combat, une confrontation entre deux camps retranchés dans leurs idéaux et prêts à brandir les deux étendards sanglants de la justice : innocence et culpabilité ; mais en réalité, il s'agissait plutôt d'une simple introspection, d'un questionnement intérieur qui avait mené son hôte à la finalité de son drôle de raisonnement : il lui fallait manger, ou bien elle serait mangée.

Il aurait dû y avoir au moins trois grandes figures : il n'y en aurait finalement qu'une seule.

Yeul siffla pour la dernière fois, se leva de sa chaise, tourna subitement les talons et ouvrit la porte de la pièce. Faiblement exposée à la lumière depuis quelque jours déjà, la prêtresse dut se couvrir les yeux tandis qu'ils subissaient l'assaut des lampes allumées des grands couloirs de la bâtisse où se trouvait son antre. Elle qui avait demandé à mener son combat toute seule venait finalement de trouver intérêt à son obstination. Les auxiliaires de justice, qui l'attendaient sans faillir depuis le début de l'inquisition, plièrent l'échine à son apparition. « Les suspects sont déclarés coupables d'hérésie, et leur appartenance au culte prohibé de la Grande Débauchée a pu être incontestablement prouvée. Ils ont manifesté leur refus de coopérer, et, malgré mes sommations, n'ont pas abjuré leur foi. De par ces circonstances exceptionnelles, je les déclare excommuniés, et prompt à être exécutés. » Elle afficha un regard dur et une moue tenace. « Ils seront mis sur le bûcher demain.» Une odeur déplaisante prit la prêtresse à la gorge et la fit grelotter de froid.

C'était le parfum des ténèbres.
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C'est une bonne mission et... c'est accompli ?!

Disons que... je ne sais pas... avec ton style particulier, j'ai un peu l'impression que tu faits passer tout et n'importe quoi, la forme d'abords, le fond après... mais en l’occurrence, j'aime autant la forme que le fond.

J'ai attendu la fin, la résolution avec impatience et finalement... ça m'a bluffé. En effet, tu as ce pouvoir... et que tu l'utilises avec abus... c'est le genre de dérive que j'espérais avec le Sanctum. Yeul est crédible en prêtresse et... je trouve que tu as eu une bonne idée, même si ça aurait pu débouché sur autre chose.

Ton rp a quelque chose de très malsain... un petit truc oppressant avec une fin qui fait un peu peur pour quelqu'un du Sanctum et surtout moi... en bref, j'ai bien aimé.

P.S : Tu as vraiment le style parfait pour mon clergé... au niveau de l'écriture, ton style est quand même très beau je trouve.

Très Facile : 10 points d'expérience + 100 munnies + 2 PS en psychisme
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