Quatre murs et un lit. Quatre grands murs plus gris que blancs, un grand lit aux draps rouges, un bureau blanc, une porte fermée à clef et une grande fenêtre scellée. Une cheminée, trop grande elle aussi. Voilà à quoi se résumait le monde de Sora. On l'avait parqué là en attendant d'autres ordres.
Le premier jour, il eut la visite de l'infirmière, celle-là même qui l'avait ausculté après l'incident. "Vous vous sentez comment ?" lui demanda-t-elle. "Seul", rétorqua-t-il sans sourire. "Mais je vais bien. J'ai mal nulle part. Ma jambe est comme neuve." Elle approuva simplement de la tête, faisant chavirer un peu ses deux couettes blondes. Le programme de reconstruction temporelle de Nikoleis avait fonctionné à merveille : il ne restait que le souvenir de la douleur. "Et mes yeux ?" "On a pas encore trouvé d'explication médicale." La petite moue de ses lèvres en disait long sur leurs probabilités de réussite.
Yen Sid aurait sûrement pu expliquer ce cercle noir qui bordait maintenant ses pupilles... il aurait pu expliquer bien des choses : sa disparition, sa réapparition soudaine, ces souvenirs étranges qui revenaient, cette deuxième voix dans sa tête. Mais Yen Sid était mort.
Seul, on avait le temps de se poser beaucoup de questions. Sora n'aimait pas être seul. Pour s'occuper l'esprit, il fit les cent pas dans la pièce, compta le nombre d'ornements sur les murs, défit le lit, refit le lit, rampa sous le lit à la recherche d'un trésor caché, tenta d'allumer un feu dans la cheminée avec un sort de Brasier (aucun effet), essaya d'ouvrir la porte, la fenêtre. Il eut même l'idée, pour s'amuser et passer le temps, de maintenir l'oreiller rouge dans les airs le plus longtemps possible au moyen de ses poings et pieds.
Debout sur le lit, pieds bien ancrés, il se concentra pour invoquer Chaîne Royale... toujours du vide et de l'air. Il appela le Génie, Simba, Mushu, Stitch, Clochette et tous les autres, mais ils devaient être en vacances. La nuit venue, il passa un peu de temps à regarder les étoiles qui brillaient de l'autre côté de la fenêtre. Tant de mondes encore inconnus, inexplorés, tant de monde encore à sauver. Puis il se coucha, seul. Le sommeil s'empara rapidement de lui, comme toujours.
La première nuit, il ne rêva pas.
Le deuxième jour, il eut la visite d'un garde portant un plateau repas. "Vous savez combien de temps je vais rester ici ?" "Non, désolé. Tout dépend de Dame Cissnei." répondit poliment le soldat casqué à la pilosité marquante. Il referma sans cérémonie la porte derrière lui et Sora se jeta sur les croque-monsieur tant son ventre criait famine. Puis, rassasié, il se remit à ses exercices.
"Brasier !" Toujours rien dans la cheminée.
"Génie !" Personne.
"268... peut mieux faire." L'oreiller rouge commençait à montrer des signes d'usure. Il le remit à sa place et lui donna des petites tapes pour qu'il reprenne sa forme originelle.
Combien de temps encore ? Pourquoi le retenait-on ainsi à l'écart ? Qu'est-ce qui retardait autant Cissnei ? Pourquoi Nikoleis avait-il dit "il faudra que l'on se sépare ?" Malgré toutes ses tentatives pour les repousser, les questions revenaient à la charge. Le Roi Mickey aurait pu répondre à certaines d'entre elles, lui qui figurait parmi ses tous derniers souvenirs d'avant sa réapparition. Il le revoyait comme s'il était là devant lui. Il était si triste...
La nuit était tombée. Est-ce que Kairi allait bien ? Dans les poches de son pantacourt, il n'y avait aucun mot, aucun porte-bonheur, aucun bout de paopu. Par delà la fenêtre, l'étoile des Iles du Destin devait encore briller, mais elle n'éclairait plus la plage, ni la cabane, ni les radeaux... Etait-il vraiment dans le bon univers si son monde avait disparu ? La question tourna et tourna dans sa tête jusqu'à ce que le sommeille la réduise au silence.
La deuxième nuit, il ne rêva pas.
Le troisième jour, il eut la visite du garde bien barbu. Il claudiquait un peu. "Nikoleis peut remettre votre jambe en état, vous savez." "Non. J'ai pas confiance en ces bidules temporels. Et mes erreurs, je les garde. Attention, c'est chaud." Sora souleva le couvercle du plateau tandis que l'homme refermait la porte à clef derrière lui. C'était un grand plat de pâtes avec des boulettes de viande. La fourchette et la cuillère étaient en plastique. Sora se remplit la panse en aspirant bruyamment les pâtes. Lorsqu'il eut fini, il repoussa le plateau repas et commença sa séance quotidienne d'exercices.
"Glacier !" Non, décidément...
"Stitch !" Aucune trace de l'expérience 626.
"264... 265... 266..."
"Haaaaaaaa-couac !"
"Hein ?" L'oreiller retomba au sol. Son agresseur tourna la tête vers le foyer de la cheminée d'où sortait en se dandinant une forme toute noire. Un Sans-Coeur ! Sora se mit en garde, serrant les poings.
"Sooraa ?" Cette voix, cette manière si singulière de prononcer les r, cette façon étrange de marcher, ces pieds palmés, c'était... "Donald !!"
Une vague de chaleur envahit soudain son corps, semblable à celle qui l'avait submergé lorsqu'il avait aspiré la poussière de la Pierre. C'était bien le Canard le plus facétieux, maladroit et génial de tous les mondes réunis. Il le rejoignit en trois enjambées et le prit entre ses bras pour lui faire faire deux tours complets.
"Hin-hin-hin" rit le canard en salissant les vêtements et les bras du jeune homme. Sora n'en avait absolument rien à faire. Un bref échange de regards suffit pour combler toutes les années d'absence. Puis un autre "Haaaaaa" et un bruit de chute plus lourd leur fit ployer le cou. "Dingo !" "Gwarsh... C'était la bonne, cette fois !" "Ha-ha !" Sora reposa Donald et courut enlacer le chien anthropomorphe, finissant de se salir par la même occasion. "Combien de cheminées vous avez ramoné en me cherchant ?"
"Voyons voir... hmmm" commença Dingo en comptant sur ses doigts. Donald croisa les bras et tapa au sol de sa palme gauche, laissant une grande marque de suie sur le sol lustré. "Peu importe ! On t'a retrouvé ! Enfin... si tu es bien Sora." "Comment ça ? Bien sûr que c'est moi ! J'ai changé tant que ça ?" Donald se rapprocha, brandissant son bâton de mage, l'air inquisiteur et méfiant. "Souris, pour voir !"
Sora lâcha Dingo, mit ses deux mains sur ses hanches et afficha ses deux rangées de dents blanches. "Alors ?" Le canard et le chien échangèrent un regard entendu et hochèrent la tête ensemble. "Mais Sora, tu étais passé où ? Le Roi n'a jamais voulu nous le dire !" "Et c'est vrai, ce qu'on raconte ? Ton sans-coeur a attaqué Nikoleis ?" En aparté, Donald ajouta : "Il l'avait sûrement mérité..."
Le sourire de Sora disparut et ses mains retombèrent. Il avait espéré que Donald et Dingo aient des réponses, mais comme lui, ils n'avaient que des questions. "Je ne sais pas où j'étais. Je sais juste que c'était nécessaire, et que je suis revenu trop tôt ici. Je crois que je me faisais soigner, mais ce n'était pas terminé. Ca explique peut-être pourquoi je n'ai plus de keyblade, ni de magie, ni... rien, en fait. Juste mon sans coeur. Et oui, j'ai attaqué Nikoleis, mais j'ai réussi à reprendre le contrôle et il n'est pas blessé !"
Donald et Dingo s'échangèrent un nouveau regard, plus perplexe cette fois. "Au moins, tu es revenu. Beaucoup de gens s'inquiétaient pour toi." "Et tu vas aller mieux. Ta keyblade n'est pas perdue, elle est liée à ton coeur. Tu as toujours un coeur, n'est-ce-pas ?" "Oui..." Sora porta la main à sa poitrine. "Oui. Il est bien là." C'était étrangement réconfortant de sentir ces battements réguliers.
"Bien ! Alors on y va ! Le roi nous a confié une mission trèèèès importante !" "Je peux venir avec vous ?", s'enquit Sora, plein d'espoir. Il ne voulait pas rester un jour de plus dans cette chambre sans vie ! Donald détourna la tête. Dingo sembla hésiter et choisir ses mots avec prudence : "Dame Cissnei veut te voir d'abord. Elle veut..." "S'assurer que je ne suis pas dangereux ?"
Un long silence s'installa. Il n'y avait pas besoin de réponse, de toute manière.
"Euhhhh Donald... On a pas eu l'autorisation de venir voir Sora, pas vrai ?"
"C'est vrai."
"Eeet... on est quand même venus. Par la cheminée."
"Oui Dingo ! Et ?"
"Et.. comment on repart sans alerter les gardes ?"
"Ah... ... ... J'y avais pas pensé."
"On dirait que vous êtes bloqués avec moi !" clama Sora en passant les bras derrière sa tête. A ce moment précis, des bruits de commotion et une clameur leur parvinrent aux oreilles. Ça venait de l'autre côté de la porte. "Des sans-coeur ?" "Sans doute. Ils attaquent tous les jours, depuis que la Pierre Angulaire a été détruite. Dingo, on peut en profiter pour se faufiler dehors ! Ouvre la porte !"
Sans attendre, Dingo courut insérer une petite clef tirée de sa poche dans la serrure. Un cliquetis se fit entendre, les gonds grincèrent un peu et le chien passa sa tête par l’entrebâillement avant de lever le pouce pour ses compagnons. Donald se dandina jusqu'à lui, tira la porte et ils sortirent. Dingo commença à fermer derrière eux, mais il se retint et leurs deux têtes noires se retournèrent vers Sora qui, lui, n'avait pas bougé.
"Sora, tu as sauvé beaucoup de mondes..."
"... et ils s'en souviennent encore."
"Dame Cissnei le sait aussi. Elle prendra la bonne décision."
"Et on se reverra après !"
"Mais je peux vous aider là, maintenant !" clama Sora devant une porte qui se refermait déjà. "Hmmph !". Dents et poings serrées, il alla se jeter sur le lit. Il en voulait un peu à Donald et Dingo. A l'époque, ils n'avaient pas hésité, tous les trois ensemble, à désobéir à de mauvais ordres, même ceux du Roi. Encore une preuve que les choses avaient bel et bien changé...
La troisième nuit, il ne rêva pas.
Le quatrième jour, il eut la visite de...
Dim 23 Fév 2014 - 1:37Le premier jour, il eut la visite de l'infirmière, celle-là même qui l'avait ausculté après l'incident. "Vous vous sentez comment ?" lui demanda-t-elle. "Seul", rétorqua-t-il sans sourire. "Mais je vais bien. J'ai mal nulle part. Ma jambe est comme neuve." Elle approuva simplement de la tête, faisant chavirer un peu ses deux couettes blondes. Le programme de reconstruction temporelle de Nikoleis avait fonctionné à merveille : il ne restait que le souvenir de la douleur. "Et mes yeux ?" "On a pas encore trouvé d'explication médicale." La petite moue de ses lèvres en disait long sur leurs probabilités de réussite.
Yen Sid aurait sûrement pu expliquer ce cercle noir qui bordait maintenant ses pupilles... il aurait pu expliquer bien des choses : sa disparition, sa réapparition soudaine, ces souvenirs étranges qui revenaient, cette deuxième voix dans sa tête. Mais Yen Sid était mort.
Seul, on avait le temps de se poser beaucoup de questions. Sora n'aimait pas être seul. Pour s'occuper l'esprit, il fit les cent pas dans la pièce, compta le nombre d'ornements sur les murs, défit le lit, refit le lit, rampa sous le lit à la recherche d'un trésor caché, tenta d'allumer un feu dans la cheminée avec un sort de Brasier (aucun effet), essaya d'ouvrir la porte, la fenêtre. Il eut même l'idée, pour s'amuser et passer le temps, de maintenir l'oreiller rouge dans les airs le plus longtemps possible au moyen de ses poings et pieds.
Debout sur le lit, pieds bien ancrés, il se concentra pour invoquer Chaîne Royale... toujours du vide et de l'air. Il appela le Génie, Simba, Mushu, Stitch, Clochette et tous les autres, mais ils devaient être en vacances. La nuit venue, il passa un peu de temps à regarder les étoiles qui brillaient de l'autre côté de la fenêtre. Tant de mondes encore inconnus, inexplorés, tant de monde encore à sauver. Puis il se coucha, seul. Le sommeil s'empara rapidement de lui, comme toujours.
La première nuit, il ne rêva pas.
Le deuxième jour, il eut la visite d'un garde portant un plateau repas. "Vous savez combien de temps je vais rester ici ?" "Non, désolé. Tout dépend de Dame Cissnei." répondit poliment le soldat casqué à la pilosité marquante. Il referma sans cérémonie la porte derrière lui et Sora se jeta sur les croque-monsieur tant son ventre criait famine. Puis, rassasié, il se remit à ses exercices.
"Brasier !" Toujours rien dans la cheminée.
"Génie !" Personne.
"268... peut mieux faire." L'oreiller rouge commençait à montrer des signes d'usure. Il le remit à sa place et lui donna des petites tapes pour qu'il reprenne sa forme originelle.
Combien de temps encore ? Pourquoi le retenait-on ainsi à l'écart ? Qu'est-ce qui retardait autant Cissnei ? Pourquoi Nikoleis avait-il dit "il faudra que l'on se sépare ?" Malgré toutes ses tentatives pour les repousser, les questions revenaient à la charge. Le Roi Mickey aurait pu répondre à certaines d'entre elles, lui qui figurait parmi ses tous derniers souvenirs d'avant sa réapparition. Il le revoyait comme s'il était là devant lui. Il était si triste...
La nuit était tombée. Est-ce que Kairi allait bien ? Dans les poches de son pantacourt, il n'y avait aucun mot, aucun porte-bonheur, aucun bout de paopu. Par delà la fenêtre, l'étoile des Iles du Destin devait encore briller, mais elle n'éclairait plus la plage, ni la cabane, ni les radeaux... Etait-il vraiment dans le bon univers si son monde avait disparu ? La question tourna et tourna dans sa tête jusqu'à ce que le sommeille la réduise au silence.
La deuxième nuit, il ne rêva pas.
Le troisième jour, il eut la visite du garde bien barbu. Il claudiquait un peu. "Nikoleis peut remettre votre jambe en état, vous savez." "Non. J'ai pas confiance en ces bidules temporels. Et mes erreurs, je les garde. Attention, c'est chaud." Sora souleva le couvercle du plateau tandis que l'homme refermait la porte à clef derrière lui. C'était un grand plat de pâtes avec des boulettes de viande. La fourchette et la cuillère étaient en plastique. Sora se remplit la panse en aspirant bruyamment les pâtes. Lorsqu'il eut fini, il repoussa le plateau repas et commença sa séance quotidienne d'exercices.
"Glacier !" Non, décidément...
"Stitch !" Aucune trace de l'expérience 626.
"264... 265... 266..."
"Haaaaaaaa-couac !"
"Hein ?" L'oreiller retomba au sol. Son agresseur tourna la tête vers le foyer de la cheminée d'où sortait en se dandinant une forme toute noire. Un Sans-Coeur ! Sora se mit en garde, serrant les poings.
"Sooraa ?" Cette voix, cette manière si singulière de prononcer les r, cette façon étrange de marcher, ces pieds palmés, c'était... "Donald !!"
Une vague de chaleur envahit soudain son corps, semblable à celle qui l'avait submergé lorsqu'il avait aspiré la poussière de la Pierre. C'était bien le Canard le plus facétieux, maladroit et génial de tous les mondes réunis. Il le rejoignit en trois enjambées et le prit entre ses bras pour lui faire faire deux tours complets.
"Hin-hin-hin" rit le canard en salissant les vêtements et les bras du jeune homme. Sora n'en avait absolument rien à faire. Un bref échange de regards suffit pour combler toutes les années d'absence. Puis un autre "Haaaaaa" et un bruit de chute plus lourd leur fit ployer le cou. "Dingo !" "Gwarsh... C'était la bonne, cette fois !" "Ha-ha !" Sora reposa Donald et courut enlacer le chien anthropomorphe, finissant de se salir par la même occasion. "Combien de cheminées vous avez ramoné en me cherchant ?"
"Voyons voir... hmmm" commença Dingo en comptant sur ses doigts. Donald croisa les bras et tapa au sol de sa palme gauche, laissant une grande marque de suie sur le sol lustré. "Peu importe ! On t'a retrouvé ! Enfin... si tu es bien Sora." "Comment ça ? Bien sûr que c'est moi ! J'ai changé tant que ça ?" Donald se rapprocha, brandissant son bâton de mage, l'air inquisiteur et méfiant. "Souris, pour voir !"
Sora lâcha Dingo, mit ses deux mains sur ses hanches et afficha ses deux rangées de dents blanches. "Alors ?" Le canard et le chien échangèrent un regard entendu et hochèrent la tête ensemble. "Mais Sora, tu étais passé où ? Le Roi n'a jamais voulu nous le dire !" "Et c'est vrai, ce qu'on raconte ? Ton sans-coeur a attaqué Nikoleis ?" En aparté, Donald ajouta : "Il l'avait sûrement mérité..."
Le sourire de Sora disparut et ses mains retombèrent. Il avait espéré que Donald et Dingo aient des réponses, mais comme lui, ils n'avaient que des questions. "Je ne sais pas où j'étais. Je sais juste que c'était nécessaire, et que je suis revenu trop tôt ici. Je crois que je me faisais soigner, mais ce n'était pas terminé. Ca explique peut-être pourquoi je n'ai plus de keyblade, ni de magie, ni... rien, en fait. Juste mon sans coeur. Et oui, j'ai attaqué Nikoleis, mais j'ai réussi à reprendre le contrôle et il n'est pas blessé !"
Donald et Dingo s'échangèrent un nouveau regard, plus perplexe cette fois. "Au moins, tu es revenu. Beaucoup de gens s'inquiétaient pour toi." "Et tu vas aller mieux. Ta keyblade n'est pas perdue, elle est liée à ton coeur. Tu as toujours un coeur, n'est-ce-pas ?" "Oui..." Sora porta la main à sa poitrine. "Oui. Il est bien là." C'était étrangement réconfortant de sentir ces battements réguliers.
"Bien ! Alors on y va ! Le roi nous a confié une mission trèèèès importante !" "Je peux venir avec vous ?", s'enquit Sora, plein d'espoir. Il ne voulait pas rester un jour de plus dans cette chambre sans vie ! Donald détourna la tête. Dingo sembla hésiter et choisir ses mots avec prudence : "Dame Cissnei veut te voir d'abord. Elle veut..." "S'assurer que je ne suis pas dangereux ?"
Un long silence s'installa. Il n'y avait pas besoin de réponse, de toute manière.
"Euhhhh Donald... On a pas eu l'autorisation de venir voir Sora, pas vrai ?"
"C'est vrai."
"Eeet... on est quand même venus. Par la cheminée."
"Oui Dingo ! Et ?"
"Et.. comment on repart sans alerter les gardes ?"
"Ah... ... ... J'y avais pas pensé."
"On dirait que vous êtes bloqués avec moi !" clama Sora en passant les bras derrière sa tête. A ce moment précis, des bruits de commotion et une clameur leur parvinrent aux oreilles. Ça venait de l'autre côté de la porte. "Des sans-coeur ?" "Sans doute. Ils attaquent tous les jours, depuis que la Pierre Angulaire a été détruite. Dingo, on peut en profiter pour se faufiler dehors ! Ouvre la porte !"
Sans attendre, Dingo courut insérer une petite clef tirée de sa poche dans la serrure. Un cliquetis se fit entendre, les gonds grincèrent un peu et le chien passa sa tête par l’entrebâillement avant de lever le pouce pour ses compagnons. Donald se dandina jusqu'à lui, tira la porte et ils sortirent. Dingo commença à fermer derrière eux, mais il se retint et leurs deux têtes noires se retournèrent vers Sora qui, lui, n'avait pas bougé.
"Sora, tu as sauvé beaucoup de mondes..."
"... et ils s'en souviennent encore."
"Dame Cissnei le sait aussi. Elle prendra la bonne décision."
"Et on se reverra après !"
"Mais je peux vous aider là, maintenant !" clama Sora devant une porte qui se refermait déjà. "Hmmph !". Dents et poings serrées, il alla se jeter sur le lit. Il en voulait un peu à Donald et Dingo. A l'époque, ils n'avaient pas hésité, tous les trois ensemble, à désobéir à de mauvais ordres, même ceux du Roi. Encore une preuve que les choses avaient bel et bien changé...
La troisième nuit, il ne rêva pas.
Le quatrième jour, il eut la visite de...