...

"..."

"... Désolé, nous ne trouvons rien ... pas de blessure, en tout cas. Mais psychologiquement, vous semblez atteint d'un mal que je ne saurais décrire ..."

... L'examen n'a donc rien donné de concluant ... Mais que se passe-t-il au juste ?

"Ca ne fait rien ... ne vous tracassez plus pour moi ... cela n'a plus d'interet ... occupez vous plutôt des blessés qui vont arriver."

... C'est vrai, on entend le bruit des combats d'ici ... probablement Roxas à en juger par la puissance des vibrations. Ca ou un canon d'artillerie, mais il n'y en a pas ici.

"Comme vous le désirez. En tout cas, vous êtes libre de partir, n'hésitez pas à revenir au moindre signe de trouble tout de même ..."

"... J'y penserais."

...

"..."

Bon ... sérieusement, qu'est ce qui se passe ? Parce que personne ne sait vraiment pourquoi tu es devenu une serpillère humide tout d'un coup.

"Ce qu'il y a ... eh bien c'est facile, en fait, mais ce n'est pas le genre de chose que je pouvais annoncer au médecin, tout aussi sympathique que pouvait mêtre Horace ..."

...

"... J'ai un ver ..."

... C'est tout ? Tu m'embêtes avec tes étâts d'âmes pour un truc qu'une simple purge peut soigner ? Comme d'habitude, avec toi, faut jamais se fier aux apparences !

"Un ver informatique, boss."

Ah ... ok ... et c'est grave ?

"En considérant que c'est lui qui s'est défendu contre la tentative d'invasion de mon être par un sans-coeur et a répondu par un regain d'activité aggressive contre mon gré ? A toi de me dire."

Mais enfin, c'est pas logique, je t'ai déjà passé à l'antivirus par le passé et je n'ai rien vu qui ... attend ... aggressivité, tu dis ?

"Eh oui ... comme la fois où les ondes étranges venant de sous la cité des cloches m'ont rendu détestable au possible. Et si tu ne vois rien, c'est pour une bonne raison."

Si t'as une explication, je suis effectivement preneur.

"Tout simplement, ton anti-virus n'est conçu que pour les programmes 'humains', pas pour détecter, au hasard, une contamination sans-coeur."

Attend, tu veux dire que quand je t'ai fait quitter ton monde pour transiter ici à chercher l'origine de vos problèmes, tu étais déjà ...

"Oui."

... Bon, en tout cas, c'est une bonne chose qu'il faille autant de temps à ce virus pour te faire le moindre mal, si ça se trouve, c'est bénin.

"Ou si ça se trouve, la Pierre angulaire l'empéchait de se manifester ... jusqu'à présent."

...

... Et si ... et si je te réinitialisais ?

"Alors tu détruirais tout ce que j'ai fait jusqu'à présent, mon monde, mes amis ... Tu as bien conscience de ce que tu veux faire ?"

... Désolé ...

"... Laisse moi, j'ai besoin de réflechir."

Comme tu veux ...




11 Février

Chose étrange que la destinée ... je disais dans ma précédente entrée que je n'avais pas la possibilité de créer de Ténèbres et voilà que je constate que celles ci sont déjà en moi. Mais ce n'est pas la seule chose que j'ai réalisé, bien au contraire.

Jusqu'à encore récemment, je me posais la question de savoir si, oui ou non, je disposais d'une liberté propre, d'une possibilité d'infléchir la direction de ma programmation. J'ai le regret d'annoncer que la réponse à cette question est désormais positive, comme le prouve l'usage de ce livre ... commencé uniquement depuis la disparition de la Pierre angulaire et de ses effets 'bénéfiques'. Par lien de cause à effet, l'on peut supposer que ce sont les Ténèbres qui m'offrent ma liberté, alors même que mes recherches s'orientaient vers la Lumière ... douce ironie de la vie qui veux que l'on a jamais ce que l'on souhaite sans en payer le prix, je suppose.

Ce nouvel éclairage sur ma situation laisse en tout cas peu de doute sur la marche à suivre : je dois finir Lisphe le plus vite possible, afin de m'assurer un mécanisme de sécurité en cas d'échec à contenir mon mal intérieur. Ou mieux, je dois m'assurer que si je ne le peux pas, alors quelqu'un d'autre doit pouvoir en prendre la charge. Jamais je n'abandonnerais mon projet et jamais je ne laisserais celui-çi se faire corrompre comme moi.

Dussé-je devrait tuer la personne qui s'y essaierait.