Le nouveau Monde ! Terres pleines de mystères et de promesses pour tous les hommes qui y posent les pieds. Chance d'avenir pour une nouvelle vie au nom de la Couronne d'Angleterre pour certains, et espoir de se faire les poches pour d'autres.
Pourtant, tous ceux qui voulaient goûter aux nombreuses richesses de ces terres devaient avant tout dompter la nature sauvage qui y régnait ainsi que faire face aux créatures secrètes qui y résidaient. C'était en tout cas le lot quotidien de la Colonie de Jamestown, première et pour l'instant unique colonie Britannique à s'être implanté en ce lieu baptisé: la Virginie !
Pendant que certains colons s'attaquaient à fendre les arbres et à défricher les terres, d'autres pêchaient ou partaient en exploration afin de trouver de la nourriture, et d'autres encore s'attelaient à parfaire les défenses du campement en renforçant les imposantes palissades de bois ou en effectuant de nombreuses patrouilles armées.
En charge de toute cette mécanique, le gouverneur John Radcliffe. Envoyé par le Roi James premier pour fonder les premières pierres de la future nouvelle civilisation Britannique. L'homme grassouillet, fière et hautain marchait au milieu de ses hommes, tout en les gratifiant de compliments et en les galvanisant pour qu'ils puissent faire de ce lieu le parfait commencement d'une nouvelle ère. Le Noble allait la tête haute et pleine d'assurance en sachant avoir mis de son côté l'intégralité des paysans qui forment les colons de ce voyage. Ce sentant tout-puissant au milieu de ces pantins qui agissaient à sa guise pour son véritable but: Trouver et dépouiller l'or présent dans ces terres afin de revenir un jour à Londres couvert de gloire. Mais dans cette histoire il savait qu'une douloureuse épine venait perforer ses chaussures d'or... Les Mercenaires et leur partenariat avec le gouverneur pour cette expédition l’excédaient au plus haut point. Il voulait être seul à profiter des richesses du nouveau Monde, seul à jouir de la gloire, mais avec ce groupe sans attache à ses côtés, il n'en profiterait pas pleinement.
C'est la raison pour laquelle il avait depuis le début monté de toutes pièces un plan destiné à les éloigner de cet endroit. Il se voulait odieux avec eux, les faisaient travailler sans relâche à de la basse besogne, et parfois utilisaient leurs aptitudes extraordinaires pour servir ses intérêts comme maintenir une certaines prospérité au sein du campement. Seulement voilà, l'avarice du gouverneur se faisait de plus en plus vive, il cherchait désormais à faire en sorte de pousser les Mercenaires à commettre LA faute qui lui permettrait de rompre leur alliance sans laisser passer le moindre soupçon. Et depuis peu il lui semblait avoir trouvé la victime idéale en la personne de ce jeune garçon qui se prénommer Natsu.
Le jeune Draconicus venait à peine d'arriver en compagnie du brave Daigoro, la mascotte du Centurio à qui il avait promis de l'emmener en voyage, que Wiggins, le majordome du gouverneur se présenta à eux en habit improvisé de professeur d'école tout heureux qu'il était.
- Bien le bonjour monsieur le mercenaire ! Fit-il courtoiment en prononçant avec exactitude chaque mot et chaque syllabe. Je suis heureux et honoré d'avoir été choisi par Monsieur Radcliff pour vous assister en personne. Nous avons tellement de travail à faire alors il ne faut pas que nous tardions.
Après que Natsu et Daigoro se soient lancé un regard légèrement perplexe face à ce qui leur semblait être une fantaisie de mauvais gout, le jeune mercenaire acquiesça en espérant au fond de lui ne pas avoir à subir une nouvelle humiliation.
Tout amusé, le majordome proposa au petit duo de le suivre jusqu’à un tronc d'arbre devant lequel était disposé un chevalet qui soutenait une large ardoise finement taillée sur laquelle on pouvait lire "Cours de bonne manière" puis, Wiggins invita le mercenaire et son compagnon canin à s'assoir tandis qu'il se raclait la gorge.
- Bien, nous commencerons notre première leçon par une méthode péripatéticienne. j'observerais votre façon de marcher et de parler en même temps afin de me faire une idée sur vos plus grosse lacune. Puis je continuerais avec des... Pendant que le majordome partit tout seul dans une longue tirade explicative qui échappait totalement à Natsu et Daigoro, les deux amis se regardèrent cette fois-ci avec une mine d'idiots, complètement largués par ce qu'il se passait.
- Je rêve où il vient de nous traiter de prostitués l'autre fanfreluche ? Se mit à chuchoter maladroitement Natsu. En réponse, la mascotte du Centurio émit un petit couinement.
- S'il vous plaît Messieur ! Interrompit cérémonieusement le Pr Wiggins en tapotant à l'aide d'un bâton de bois sur la plaque d'ardoise. Nous somme en court et je ne respecterais aucun manque d'attention.
- Cours ?!......Cours de quoi ?!
- C'est écrit sur ce tableau monsieur le mercenaire: "de Bonne manière" ! Je me disais que puisque vous n'étiez pas porté sur la lecture peut-être qu'une méthode plus vivante serait appropriée à votre personnalité.
- J'suis largué là......Qu'est-ce que je suis censé faire ici en fait ?
- Prendre des leçons de bonne conduite très chère ! C'est le contrat que vous allez passer avec nous
Si on pouvait faire un zoom à l'intérieur du crâne de Natsu, on pourrait y voir un petit singe à cymbale jouer de la musique et être en train de lentement disjoncter avant de finir par exploser sous la forme d'un champignon nucléaire. À l'extérieur en revanche le garçon semblait être en train de gonfler ses poumons avec tout l'air qu'il pouvait emmagasiner. Puis lorsqu’il arriva à saturation, rugit tel un fauve sanguinaire.
- DE QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ?
Pendant que Wiggins se faisait renverser par le souffle du mercenaire, Daigoro, qui avait anticipé l'action, était couché sur le ventre en cachant ses oreilles à l'aide de ses pattes pour ne pas finir sourd.
Le hurlement de fureur venait de faire fuir tous les animaux proches dans un même ensemble, tandis que l'intégralité des colons s'interrogeait inquiet sur la nature et la provenance d'un tel son. Ceux qui étaient proches en restèrent pétrifié de peur, tandis que petit à petit, les plus courageux de la colonie se rapprochaient de la scène accompagnée de Radcliff pour en apprendre davantage. Ce dernier feignait alors la surprise et l'inquiétude alors qu'au fond de lui il jubilait en sentant venir un dénouement imparable qui lui permettrait de profiter de l'intégralité des découvertes du nouveau Monde.
À la vue du Gouverneur, Natsu encore débordant d'une rage qu'il ne pouvait plus contenir, s'avança d'un pas rapide et agressif à la rencontre du Noble jusqu'à ce qu'il ne reste plus que quelques centimètres entre eux deux. Daigoro quand lui resta un compagnon fidèle en suivant le mercenaire, et même s'il ne savait pratiquement rien de la situation laissait entrevoir dans sa démarche, son attitude et son regard toute la férocité et la sauvagerie dont il pouvait être capable, prêt à soutenir l'un de ses nombreux maîtres si la situation devenait alarmante. Et il serait mauvais de sous-estimer l'unique animal qui avait participé à la guerre entre les mercenaires et la Compagnie des Indes.
- Quel était donc que cet affreux hurlement, fit Radcliff jouant la comédie. On aurait dit qu'une bête sauvage était en train de nous attaquer.
- La ferme gros lard ! éructa Natsu en laissant de petites flammes s'échapper par moments de son corps, faisant parcourir la peur parmi les colons. Toi et moi on a un compte à régler. Depuis le début de cette histoire tu nous pourris la vie à moi et à mes potes, et ça commence à bien faire ! On est associé dans cette affaire, alors il serait tant qu'on nous donne des trucs plus utiles à faire que...ça. Il pointa alors le pauvre Wiggins allongé au sol et encore terrifié.
- Moi ! surjoua le gouverneur choqué. Je ne vois pas en quoi cela serait de ma faute. Chaque fois que mes hommes et moi-même avons connu des difficultés nous avons fait appel au service du Centurio si je ne m'abuse. Nous avons eu des soucis avec des animaux sauvages et des Indiens, pourtant bien que les vôtres soient intervenue comme demandé ils n'ont pour autant pas changé grand-chose. Votre jeune ami au bras difforme ou encore cette charmante jeune femme qui est venue nous prêter main-forte n'ont pas été d'une grande aide si je ne m'abuse. quant à vous c'est à peine si vous aviez été présent. Radcliff se tourna alors vers les colons qui les encerclaient en haussant la voix. N'est-ce pas Messieurs ? Je n'invente rien il me semble ! Vous avez vous-même dénoteé à quel point l'utilité des Mercenaires fut lamentable au sein de cette colonie. Tout ce qu'ils ont fait pouvait et à put être réalisé par nos propres moyens. Qu'ils soient là ou non ne change rien dans l'accomplissement de notre quête. Nous avons su faire face aux Indiens sans leur aide, nous avons commencé à cultiver la terre sans recourir à leurs talents... Du moins sans qu'ils n'apportent un quelconque soutient innovateur de leur part... Alors je vous le demande messieurs, ce mercenaire est-il dans le vrai en affirmant que je suis le seul responsable ?
Les colons se mirent alors à discuter entre eux, tous semblaient lentement entrer en accord avec les paroles du gouverneur au fil des secondes. Puis, alors que l'évidence semblait leur sauter aux yeux, ils se mirent à prendre une attitude féroce envers Natsu et Daigoro, rabaissant le groupe des mercenaire, et en même temps attisant encore plus la rage du chasseur ardent. De son côté, Radcliff était en extase, il lui avait été si facile de tourner les colons contre le mercenaire que cela n'était plus qu'une formalité avant de rompre le contrat qui les liait. Il ne restait plus qu'à laissait ce jeune sauvage blesser quelques hommes dans un accès de rage et tous lui permettrait d'écarter pour toujours les membres du Centurio de sa route vers la gloire et la richesse. D’ailleurs quelques hommes commençaient déjà à s'enhardir sur le fait de renvoyer les Mercenaires à Port-Royal pour qu'ils y restent
- VOS GUEULES ! Aboya Natsu pour faire revenir un tant sois peu de silence, non sans laisser échapper des gerbes de flammes de son corps. C'est vrai que dernièrement mes potes et moi on n'a pas réussi à se montrer très utile, et notre honneur en a pris un coup. Mais si vous nous faite partir maintenant on ne pourra plus vous protéger.
- Parce que vous nous protégiez . Ironisa le gouverneur avec un rictus diabolique. J'avais plutôt l'impression de voir des enfants perdus qui cherchaient une occupation ! Après tous les Mercenaires ne sont que des racailles et des charognards qui sont attirés par l’appât du gain. Tout ce qui les anime c'est l'argent qu'ils se font en profitant de la crédulité du roi ! Mais moi je ne suis pas crédule, et vous non plus messieurs ! Nous savons tous qu'ils ne sont que des escrocs qui volent dans nos poches les ressources nécessaires à l’expansion de notre colonie. Imaginez ce que nous aurions pu accomplir si nous ne dilapidions pas notre revenue en faisant appel à ce groupe de profiteur... Nouvelle véhémence d'approbation de la part des colons à la faveur de Radcliff.
- VOUS ÊTES CONS OU VOUS LE FAITES EXPRÈS ! Vous voyez pas où vous vous trouvez bande d'idiots: D'un côté vous avez l'océan et de l'autre la forêt. Vous savez ce qui se passera si jamais votre campement tombe en ruine ! Vous n'aurez aucun endroit où vous enfuir ! Vous êtes sur les terres des Indiens. Ces types connaissent cet endroit comme leur poche, et leur capacité à ne pas se faire voir même par nous montre clairement qu'ils ne sont pas à sous-estimer ! S'ils le veulent ils peuvent entrer dans vos tentes un soir et tous vous assassiner durant votre sommeil. C'est ce que vous voulez ? Un grand moment de silence plana sur le campement tandis que certains hommes laissaient leurs doigts parcourir inconsciemment leur gorge. Mes potes et moi on est les seuls capables de vous garder en vie... Maintenant qu'on connaît mieux ce qui se trouve ici on est capable d'agir en conséquence. Mais si vous nous limitez en nous faisant réaliser des boulots de merde on pourra jamais s'adapter. J'vous rappelle que ça fait même pas un mois qu'on est ici ! Alors avant de nous juger essayer de faire marcher votre tête cinq minutes ça sera utile à tout le monde.
Puis le jeune mercenaire s'approcha au niveau des oreilles de Radcliff pour se mettre à lui parler tout bas en grinçant les dents:
- Comme le dirait un pote à moi "On se tient mutuellement par les couilles" ! Vous avez besoin de nous pour survivre suffisamment longtemps pour que votre Roi approuve la réussite de votre colonisation et nous ont a besoin de vous pour dégoter un max de trésors pour nous enrichir. Donc soit vous nous donnez de meilleurs boulots, soit vous nous mettez mutuellement dans la merde.
Lorsque Natsu retourna à sa position initiale, Radcliff le fixait désormais avec un regard noir. Tous deux semblaient se livrer à un duel de regard, d'un côté Radcliff avait l'habitude des magouilles et savait comment intimider, mais face à Natsu qui avait croisé des adversaires bien plus terribles et qui en plus était en proie à une violente colère fit qu'il remporta ce duel haut la main. Forçant Radcliff à détourner habilement son regard vers les colons en jouant à nouveau la comédie avec un air désolé et théâtrale.
- Mes bons amis....Il semblerait que ce jeune garçon soit dans le vrai ! Nous nous sommes laissé emporter par la froideur de ces terres ainsi que par ses lots de mystère et de frayeur qu'elle nous apportait chaque jour depuis notre arrivée. Nous avons blâmé les Mercenaires en pensant qu'ils étaient comme nous alors qu'il ne faut pas oublier qu'autrefois ils remportèrent une bataille féroce contre la compagnie des Indes à 10 contre 1. Cela aurait pu nous suffire pour ne pas douter de leurs aptitudes, mais la condition propre de l'homme est teinté de noirceur... Nous jugeons nos proches en regardant principalement leurs défauts et non leurs qualités, nous avons pêcher d'orgueil en prétendant à nous-mêmes avoir connu la fatigue et le désespoir, mais cela n'était rien comparé à ce que ces individus ont pu connaître au cours de leur vie. Je fus le premier à manquer de discernement, mais je ne veux pas être le seul à entendre la voix de la raison, donnons aux Mercenaires une chance de nous racheter
À défaut d'abandonner son plan, le gouverneur devait pour l'instant sauver la face et faire en sorte de calmer les tensions actuelles. Certes son dernier discourt paraissait grotesque, mais le jeune mercenaire venait de marquer des points auprès des Colons en jouant sur la peur. Et puis ces derniers n'étaient pas totalement futés non, la providence voulait que pour l'instant la situation ne s'envenime pas trop. il fallait donc que Radcliff patiente jusqu'à trouver un autre moyen pour discréditer les membres du Centurio aux yeux des hommes... Mais dans son fort intérieur, il fulminait plus que de raison en pensant qu'un gamin aussi impétueux pouvait l'avoir eu sur son propre terrain.
Bien que Natsu ne remplît pas la mission à l'origine convenue à son égard, Radcliff voulut faire profil bas en proposant au mercenaire de le payer pour s'excuser de son comportement. Ce à quoi ce dernier lui répondit d'un ton tranchant qu'il n'acceptait pas d'être payé pour quelque chose qu'il n'avait pas fait. Mais qu'en revanche, il attendait à ce que le gouverneur se comporte différemment à l'avenir avec les mercenaires, et en échange lui et les colons pourront vivre suffisamment longtemps pour voir leur rêve s'accomplir.
Peu après, le Draconicus et Daigoro la langue pendante, reprirent le chemin de la maison, ce dernier n'ayant peut-être rien fait d'extraordinaire semblait tout du moins heureux d'avoir pu sortir un peu du cadre du Centurio et se faisait une joie de rentrer pour aller lécher quelques visages histoire de faire savoir à tous sa bonne humeur.
Ven 6 Déc 2013 - 2:22Pourtant, tous ceux qui voulaient goûter aux nombreuses richesses de ces terres devaient avant tout dompter la nature sauvage qui y régnait ainsi que faire face aux créatures secrètes qui y résidaient. C'était en tout cas le lot quotidien de la Colonie de Jamestown, première et pour l'instant unique colonie Britannique à s'être implanté en ce lieu baptisé: la Virginie !
Pendant que certains colons s'attaquaient à fendre les arbres et à défricher les terres, d'autres pêchaient ou partaient en exploration afin de trouver de la nourriture, et d'autres encore s'attelaient à parfaire les défenses du campement en renforçant les imposantes palissades de bois ou en effectuant de nombreuses patrouilles armées.
En charge de toute cette mécanique, le gouverneur John Radcliffe. Envoyé par le Roi James premier pour fonder les premières pierres de la future nouvelle civilisation Britannique. L'homme grassouillet, fière et hautain marchait au milieu de ses hommes, tout en les gratifiant de compliments et en les galvanisant pour qu'ils puissent faire de ce lieu le parfait commencement d'une nouvelle ère. Le Noble allait la tête haute et pleine d'assurance en sachant avoir mis de son côté l'intégralité des paysans qui forment les colons de ce voyage. Ce sentant tout-puissant au milieu de ces pantins qui agissaient à sa guise pour son véritable but: Trouver et dépouiller l'or présent dans ces terres afin de revenir un jour à Londres couvert de gloire. Mais dans cette histoire il savait qu'une douloureuse épine venait perforer ses chaussures d'or... Les Mercenaires et leur partenariat avec le gouverneur pour cette expédition l’excédaient au plus haut point. Il voulait être seul à profiter des richesses du nouveau Monde, seul à jouir de la gloire, mais avec ce groupe sans attache à ses côtés, il n'en profiterait pas pleinement.
C'est la raison pour laquelle il avait depuis le début monté de toutes pièces un plan destiné à les éloigner de cet endroit. Il se voulait odieux avec eux, les faisaient travailler sans relâche à de la basse besogne, et parfois utilisaient leurs aptitudes extraordinaires pour servir ses intérêts comme maintenir une certaines prospérité au sein du campement. Seulement voilà, l'avarice du gouverneur se faisait de plus en plus vive, il cherchait désormais à faire en sorte de pousser les Mercenaires à commettre LA faute qui lui permettrait de rompre leur alliance sans laisser passer le moindre soupçon. Et depuis peu il lui semblait avoir trouvé la victime idéale en la personne de ce jeune garçon qui se prénommer Natsu.
Le jeune Draconicus venait à peine d'arriver en compagnie du brave Daigoro, la mascotte du Centurio à qui il avait promis de l'emmener en voyage, que Wiggins, le majordome du gouverneur se présenta à eux en habit improvisé de professeur d'école tout heureux qu'il était.
- Bien le bonjour monsieur le mercenaire ! Fit-il courtoiment en prononçant avec exactitude chaque mot et chaque syllabe. Je suis heureux et honoré d'avoir été choisi par Monsieur Radcliff pour vous assister en personne. Nous avons tellement de travail à faire alors il ne faut pas que nous tardions.
Après que Natsu et Daigoro se soient lancé un regard légèrement perplexe face à ce qui leur semblait être une fantaisie de mauvais gout, le jeune mercenaire acquiesça en espérant au fond de lui ne pas avoir à subir une nouvelle humiliation.
Tout amusé, le majordome proposa au petit duo de le suivre jusqu’à un tronc d'arbre devant lequel était disposé un chevalet qui soutenait une large ardoise finement taillée sur laquelle on pouvait lire "Cours de bonne manière" puis, Wiggins invita le mercenaire et son compagnon canin à s'assoir tandis qu'il se raclait la gorge.
- Bien, nous commencerons notre première leçon par une méthode péripatéticienne. j'observerais votre façon de marcher et de parler en même temps afin de me faire une idée sur vos plus grosse lacune. Puis je continuerais avec des... Pendant que le majordome partit tout seul dans une longue tirade explicative qui échappait totalement à Natsu et Daigoro, les deux amis se regardèrent cette fois-ci avec une mine d'idiots, complètement largués par ce qu'il se passait.
- Je rêve où il vient de nous traiter de prostitués l'autre fanfreluche ? Se mit à chuchoter maladroitement Natsu. En réponse, la mascotte du Centurio émit un petit couinement.
- S'il vous plaît Messieur ! Interrompit cérémonieusement le Pr Wiggins en tapotant à l'aide d'un bâton de bois sur la plaque d'ardoise. Nous somme en court et je ne respecterais aucun manque d'attention.
- Cours ?!......Cours de quoi ?!
- C'est écrit sur ce tableau monsieur le mercenaire: "de Bonne manière" ! Je me disais que puisque vous n'étiez pas porté sur la lecture peut-être qu'une méthode plus vivante serait appropriée à votre personnalité.
- J'suis largué là......Qu'est-ce que je suis censé faire ici en fait ?
- Prendre des leçons de bonne conduite très chère ! C'est le contrat que vous allez passer avec nous
Si on pouvait faire un zoom à l'intérieur du crâne de Natsu, on pourrait y voir un petit singe à cymbale jouer de la musique et être en train de lentement disjoncter avant de finir par exploser sous la forme d'un champignon nucléaire. À l'extérieur en revanche le garçon semblait être en train de gonfler ses poumons avec tout l'air qu'il pouvait emmagasiner. Puis lorsqu’il arriva à saturation, rugit tel un fauve sanguinaire.
- DE QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ?
Pendant que Wiggins se faisait renverser par le souffle du mercenaire, Daigoro, qui avait anticipé l'action, était couché sur le ventre en cachant ses oreilles à l'aide de ses pattes pour ne pas finir sourd.
Le hurlement de fureur venait de faire fuir tous les animaux proches dans un même ensemble, tandis que l'intégralité des colons s'interrogeait inquiet sur la nature et la provenance d'un tel son. Ceux qui étaient proches en restèrent pétrifié de peur, tandis que petit à petit, les plus courageux de la colonie se rapprochaient de la scène accompagnée de Radcliff pour en apprendre davantage. Ce dernier feignait alors la surprise et l'inquiétude alors qu'au fond de lui il jubilait en sentant venir un dénouement imparable qui lui permettrait de profiter de l'intégralité des découvertes du nouveau Monde.
À la vue du Gouverneur, Natsu encore débordant d'une rage qu'il ne pouvait plus contenir, s'avança d'un pas rapide et agressif à la rencontre du Noble jusqu'à ce qu'il ne reste plus que quelques centimètres entre eux deux. Daigoro quand lui resta un compagnon fidèle en suivant le mercenaire, et même s'il ne savait pratiquement rien de la situation laissait entrevoir dans sa démarche, son attitude et son regard toute la férocité et la sauvagerie dont il pouvait être capable, prêt à soutenir l'un de ses nombreux maîtres si la situation devenait alarmante. Et il serait mauvais de sous-estimer l'unique animal qui avait participé à la guerre entre les mercenaires et la Compagnie des Indes.
- Quel était donc que cet affreux hurlement, fit Radcliff jouant la comédie. On aurait dit qu'une bête sauvage était en train de nous attaquer.
- La ferme gros lard ! éructa Natsu en laissant de petites flammes s'échapper par moments de son corps, faisant parcourir la peur parmi les colons. Toi et moi on a un compte à régler. Depuis le début de cette histoire tu nous pourris la vie à moi et à mes potes, et ça commence à bien faire ! On est associé dans cette affaire, alors il serait tant qu'on nous donne des trucs plus utiles à faire que...ça. Il pointa alors le pauvre Wiggins allongé au sol et encore terrifié.
- Moi ! surjoua le gouverneur choqué. Je ne vois pas en quoi cela serait de ma faute. Chaque fois que mes hommes et moi-même avons connu des difficultés nous avons fait appel au service du Centurio si je ne m'abuse. Nous avons eu des soucis avec des animaux sauvages et des Indiens, pourtant bien que les vôtres soient intervenue comme demandé ils n'ont pour autant pas changé grand-chose. Votre jeune ami au bras difforme ou encore cette charmante jeune femme qui est venue nous prêter main-forte n'ont pas été d'une grande aide si je ne m'abuse. quant à vous c'est à peine si vous aviez été présent. Radcliff se tourna alors vers les colons qui les encerclaient en haussant la voix. N'est-ce pas Messieurs ? Je n'invente rien il me semble ! Vous avez vous-même dénoteé à quel point l'utilité des Mercenaires fut lamentable au sein de cette colonie. Tout ce qu'ils ont fait pouvait et à put être réalisé par nos propres moyens. Qu'ils soient là ou non ne change rien dans l'accomplissement de notre quête. Nous avons su faire face aux Indiens sans leur aide, nous avons commencé à cultiver la terre sans recourir à leurs talents... Du moins sans qu'ils n'apportent un quelconque soutient innovateur de leur part... Alors je vous le demande messieurs, ce mercenaire est-il dans le vrai en affirmant que je suis le seul responsable ?
Les colons se mirent alors à discuter entre eux, tous semblaient lentement entrer en accord avec les paroles du gouverneur au fil des secondes. Puis, alors que l'évidence semblait leur sauter aux yeux, ils se mirent à prendre une attitude féroce envers Natsu et Daigoro, rabaissant le groupe des mercenaire, et en même temps attisant encore plus la rage du chasseur ardent. De son côté, Radcliff était en extase, il lui avait été si facile de tourner les colons contre le mercenaire que cela n'était plus qu'une formalité avant de rompre le contrat qui les liait. Il ne restait plus qu'à laissait ce jeune sauvage blesser quelques hommes dans un accès de rage et tous lui permettrait d'écarter pour toujours les membres du Centurio de sa route vers la gloire et la richesse. D’ailleurs quelques hommes commençaient déjà à s'enhardir sur le fait de renvoyer les Mercenaires à Port-Royal pour qu'ils y restent
- VOS GUEULES ! Aboya Natsu pour faire revenir un tant sois peu de silence, non sans laisser échapper des gerbes de flammes de son corps. C'est vrai que dernièrement mes potes et moi on n'a pas réussi à se montrer très utile, et notre honneur en a pris un coup. Mais si vous nous faite partir maintenant on ne pourra plus vous protéger.
- Parce que vous nous protégiez . Ironisa le gouverneur avec un rictus diabolique. J'avais plutôt l'impression de voir des enfants perdus qui cherchaient une occupation ! Après tous les Mercenaires ne sont que des racailles et des charognards qui sont attirés par l’appât du gain. Tout ce qui les anime c'est l'argent qu'ils se font en profitant de la crédulité du roi ! Mais moi je ne suis pas crédule, et vous non plus messieurs ! Nous savons tous qu'ils ne sont que des escrocs qui volent dans nos poches les ressources nécessaires à l’expansion de notre colonie. Imaginez ce que nous aurions pu accomplir si nous ne dilapidions pas notre revenue en faisant appel à ce groupe de profiteur... Nouvelle véhémence d'approbation de la part des colons à la faveur de Radcliff.
- VOUS ÊTES CONS OU VOUS LE FAITES EXPRÈS ! Vous voyez pas où vous vous trouvez bande d'idiots: D'un côté vous avez l'océan et de l'autre la forêt. Vous savez ce qui se passera si jamais votre campement tombe en ruine ! Vous n'aurez aucun endroit où vous enfuir ! Vous êtes sur les terres des Indiens. Ces types connaissent cet endroit comme leur poche, et leur capacité à ne pas se faire voir même par nous montre clairement qu'ils ne sont pas à sous-estimer ! S'ils le veulent ils peuvent entrer dans vos tentes un soir et tous vous assassiner durant votre sommeil. C'est ce que vous voulez ? Un grand moment de silence plana sur le campement tandis que certains hommes laissaient leurs doigts parcourir inconsciemment leur gorge. Mes potes et moi on est les seuls capables de vous garder en vie... Maintenant qu'on connaît mieux ce qui se trouve ici on est capable d'agir en conséquence. Mais si vous nous limitez en nous faisant réaliser des boulots de merde on pourra jamais s'adapter. J'vous rappelle que ça fait même pas un mois qu'on est ici ! Alors avant de nous juger essayer de faire marcher votre tête cinq minutes ça sera utile à tout le monde.
Puis le jeune mercenaire s'approcha au niveau des oreilles de Radcliff pour se mettre à lui parler tout bas en grinçant les dents:
- Comme le dirait un pote à moi "On se tient mutuellement par les couilles" ! Vous avez besoin de nous pour survivre suffisamment longtemps pour que votre Roi approuve la réussite de votre colonisation et nous ont a besoin de vous pour dégoter un max de trésors pour nous enrichir. Donc soit vous nous donnez de meilleurs boulots, soit vous nous mettez mutuellement dans la merde.
Lorsque Natsu retourna à sa position initiale, Radcliff le fixait désormais avec un regard noir. Tous deux semblaient se livrer à un duel de regard, d'un côté Radcliff avait l'habitude des magouilles et savait comment intimider, mais face à Natsu qui avait croisé des adversaires bien plus terribles et qui en plus était en proie à une violente colère fit qu'il remporta ce duel haut la main. Forçant Radcliff à détourner habilement son regard vers les colons en jouant à nouveau la comédie avec un air désolé et théâtrale.
- Mes bons amis....Il semblerait que ce jeune garçon soit dans le vrai ! Nous nous sommes laissé emporter par la froideur de ces terres ainsi que par ses lots de mystère et de frayeur qu'elle nous apportait chaque jour depuis notre arrivée. Nous avons blâmé les Mercenaires en pensant qu'ils étaient comme nous alors qu'il ne faut pas oublier qu'autrefois ils remportèrent une bataille féroce contre la compagnie des Indes à 10 contre 1. Cela aurait pu nous suffire pour ne pas douter de leurs aptitudes, mais la condition propre de l'homme est teinté de noirceur... Nous jugeons nos proches en regardant principalement leurs défauts et non leurs qualités, nous avons pêcher d'orgueil en prétendant à nous-mêmes avoir connu la fatigue et le désespoir, mais cela n'était rien comparé à ce que ces individus ont pu connaître au cours de leur vie. Je fus le premier à manquer de discernement, mais je ne veux pas être le seul à entendre la voix de la raison, donnons aux Mercenaires une chance de nous racheter
À défaut d'abandonner son plan, le gouverneur devait pour l'instant sauver la face et faire en sorte de calmer les tensions actuelles. Certes son dernier discourt paraissait grotesque, mais le jeune mercenaire venait de marquer des points auprès des Colons en jouant sur la peur. Et puis ces derniers n'étaient pas totalement futés non, la providence voulait que pour l'instant la situation ne s'envenime pas trop. il fallait donc que Radcliff patiente jusqu'à trouver un autre moyen pour discréditer les membres du Centurio aux yeux des hommes... Mais dans son fort intérieur, il fulminait plus que de raison en pensant qu'un gamin aussi impétueux pouvait l'avoir eu sur son propre terrain.
Bien que Natsu ne remplît pas la mission à l'origine convenue à son égard, Radcliff voulut faire profil bas en proposant au mercenaire de le payer pour s'excuser de son comportement. Ce à quoi ce dernier lui répondit d'un ton tranchant qu'il n'acceptait pas d'être payé pour quelque chose qu'il n'avait pas fait. Mais qu'en revanche, il attendait à ce que le gouverneur se comporte différemment à l'avenir avec les mercenaires, et en échange lui et les colons pourront vivre suffisamment longtemps pour voir leur rêve s'accomplir.
Peu après, le Draconicus et Daigoro la langue pendante, reprirent le chemin de la maison, ce dernier n'ayant peut-être rien fait d'extraordinaire semblait tout du moins heureux d'avoir pu sortir un peu du cadre du Centurio et se faisait une joie de rentrer pour aller lécher quelques visages histoire de faire savoir à tous sa bonne humeur.
