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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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    Terriblement gênée par la situation, la commandante rassembla tout son courage pour ne rien laisser paraître. Adossée au dos du lit, une couverture sur son corps... elle se redressa, leva sa main droite couverte d'un bandage jusqu'à sa tempe. Son regard dans le vide, son menton levé mais une respiration rapide qui témoignait de son émotion.
    La Générale, escortée de quelques uns des gardes, la salua respectueusement, bien que moins militairement... et s'en alla. Elle aussi fut blessée, mais n'était restée que quelques heures à l'infirmerie. Et ce jour-là, elle avait repris sa place de générale de la lumière, tandis que Ravness était en convalescence.
    Regarder Cissneï et se dire qu'elle avait combattu Chernabog à ses côtés trois jours plus tôt... c'était comme contempler un vieux souvenir. Vêtue de ce complet, blessures à peine visibles et une jolie mine, Cissneï semblait parfois peu fiable mais se révélait plus solide qu'un roc... Elle était de ces personnes qui ne faillissent jamais, que l'on ne voit jamais dans un lit d’hôpital très longtemps.

    Pour ce qui est de la commandante de la garde, c'était moins amusant. Les blessures qu'elle avait cru létales étaient vraiment profondes. Son corps avait été relativement ravagé par les effroyables griffes de Chernabog... et je ne parle pas de ces séquelles dont elle était affublée ici et là. Ses mains, ses bras étaient jonchées de brûlures qui, bien que douloureuse, n'étaient que des détails... des égratignures de guerre, comparées aux quatre plaies parcourant son corps. Les soins magiques comme médicaux avaient pu refermer les lésions béantes, mais rien n'avait pu faire disparaître la laideur repoussante des immenses cicatrices sur son corps. Et dans cet état, la commandante ne pouvait plus marcher et devait attendre encore quelques jours en convalescence avant d'espérer pouvoir tenir sur ses jambes.
    Couchée dans un lit de l'infirmerie, habillée d'une chemise blanche et à manches longues... avec cet vêtement comme dans son uniforme désormais détruit, peu de ces cicatrices étaient visibles. En fait, elle avait réfléchi... plutôt énormément à la question, jusqu'à aujourd'hui. Et elle en était venue au constat que seules quelques traces de la cicatrice sur ses cuisses seraient visibles si elle portait ses jambarts et son short.

    La raison de sa gêne... et la raison de la venue de Cissneï à son chevet, c'est qu'en raison de sa conduite dans la ville sombre, elle mériterait une promotion.
    Une promotion parce que les autres et elle avaient bien failli y rester, si j'ose dire. Nirid avait été enterré la veille, à la cité des rêves, elle s'en était assurée... Et que ce jour-là, Cissneï lui annonce qu'elle était à présent Seigneur, Ravness ne pouvait que penser à lui. Il est tellement certain qu'il aurait été fier d'elle. Le lieutenant Nirid n'était pas son ami, mais d'une façon ou d'une autre, il appartenait à la famille des gardes de la lumière. Plus que beaucoup d'autres, il fut pour elle un vrai allié. Elle était bien sûr un peu triste mais les conditions de sa mort n'avaient pas été surprenantes sur le moment. Elle avait cru mourir peu après lui, et aussi n'avait pas été vraiment touchée ou surprise. Et à présent que Nirid se révélait être la seule perte de la lumière lors de cette opération, elle peinait à remettre les choses à leur place et à voir sa mort comme celle d'un allié qui lui était au moins un petit peu cher.
    Un peu comme si elle ne se rendait pas compte.

    Mais je me suis mal exprimé. Ce n'est pas du tout le fait de devenir Seigneur qui la gênait ! Bon sang, non, elle attendait ça depuis des semaines. Elle était active, efficace et importante dans la lumière. Certes on la voyait peu affairée aux petites missions mais elle se consacrait à corps perdu à sa propre tâche, la défense du château.
    Cela faisait à peu près deux ans que Cissneï l'avait nommée Commandante.
    Ces choses-là l'importaient énormément. Je ne l'ai que trop dit, elle est attachée aux grades, et le fait de monter la hiérarchie était une véritable satisfaction.
    Elle le méritait.

    Cependant elle ne put cacher sa frustration et sa gêne lorsque la générale lui offrit cette promotion dans un moment aussi peu délicat, alors qu'elle n'était pas en armure et surtout peu présentable.

    Un bref instant, elle regarda dans les lits aux alentours, vérifiant bien que nul ne la regardait... et l'instant d'après, elle s'enfuit sans discrétion sous sa couette.
    Et si elle n'était pas suffisamment atteinte pour se cacher sous sa couverture pour qu'on ne la voie pas... elle voulait se rassurer, c'était légitime, sur l'état de sa peau. Elle regarda sous sa chemise les cicatrices qui la parcouraient.
    Ravness ne put s'empêcher de détourner les yeux, un peu émue par son état, avant de retirer sa tête de sous la couette et de la reposer sur l'oreiller, regardant le plafond, les yeux un peu perdus.

    Deux cicatrices sur son abdomen semblaient déchirer son ventre et le haut de son bassin, tandis qu'une troisième jonchait son thorax et traversait sa poitrine.
    Voir ou même l'imaginer lui faisait assez mal... Elle ne sentait plus la douleur, grâce aux soins, mais en l’occurrence, c'était bien son moral qui était atteint. Jusque-là elle détestait déjà assez son corps pour être épargnée de ces horreurs, pensait-elle.
    Avant, mal à l'aise nue devant la glace... Maintenant dégoûtée et effrayée.

    Bien entendu, elle n'allait pas pleurer. Elle était en public et surtout, était une guerrière qui devait s'attendre à échapper de cette guerre défigurée ou même amputée de membres.

    Elle pensa à Oakley et... curieusement fut presque rassurée. L'option selon laquelle Oakley verrait un jour ces cicatrices ne l'effraya pas, puisqu'elle se souvint aussitôt d'une lettre que lui avait envoyée son amie. Une lettre qui évoquait l'enfance difficile de la cow girl, mentionnant une maman qu'elle trouvait parfaite. Ravness n'avait pas oublié cette description qu'avait faite Oakley de sa mère, la décrivant bien sûr comme étant jolie, ce que Ravness pouvait croire sans problèmes, mais ayant comme témoins de ses nombreux combats de très nombreuses et vilaines cicatrices sur tout le corps.

    La garde soupira, un peu rassurée. Elle n'aimerait sans doute pas la vue de ces cicatrices, mais elle devrait être la seule personne à ne pas être dégoûtée par elles.
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    Tirant légèrement sur ses gants, lissant les plies de son pull à rayure et remettant machinalement sa broche dans ses cheveux, tel était le rituel d'Est chaque matin depuis quelques semaines. Pas besoin de se regarder dans le miroir, le jeune homme n'était pas réellement partisan de son physique beaucoup trop enfantin, il n'avait qu'à se rendre présentable avant d'aller à l'infirmerie pour voir la souris qu'il avait sauvé quelques semaines auparavant.

    L'infirmière lui avait dit, les blessures étaient graves et profondes, mais elle vivrait. Pourtant, elle ne s'était toujours pas réveillé, peu importe que les jours deviennent des semaines, voire des mois. Est avait arrêté de compter au bout de trois semaines, trouvant cela démoralisant. Son enthousiaste et son envie de voir la personne, la première personne, qu'il avait sauvé avait fini par décroitre. Désormais, il ne passait plus qu'à l'infirmerie un peu par devoir, pour savoir quand elle se réveillerait et lui expliquait. C'était un peu son rôle et cette responsabilité ne lui semblait pas trop lourde à porter pour ses frêles épaules. C'était quelque chose qu'il avait insisté pour faire.

    Il mit rapidement et sans vraiment regarder ses chaussures noires. Après sa visite à l'infirmerie, il irait à la bibliothèque emprunter un énième ouvrage. Sa main attrapa son livre naturellement, avant qu'Est quitte la pièce.

    Sur le chemin, il croisa Cissneï et la salua d'un simple signe de tête avant de poursuivre sa route, sans s'arrêter. Ces derniers-jours, quelques gardes et membres de la Lumière semblaient ailleurs, le regard lointain ou plus dur selon les personnes. Leurs postures étaient plus crispées et le lieutenant n'avait pas attendu longtemps avant d'entendre le bruit qui se répondait dans tout le château. Un membre de la Lumière était mort en mission. Un dénommé Nirid.

    Le mage ne le connaissait pas. Et il ne s'intéressait pas réellement à lui. Certes, c'était une perte pour le groupe, mais ça ne le concernait pas réellement. Ce n'était pas comme si une de ces connaissances étaient mortes, ce n'était pas comme Maître Aqua, Cissneï ou encore Roxas, qui faisaient partie des rares avec qui, il avait discuté, de façon brève ou non.

    Ce qui l'avait touché, par contre, c'est que cet homme, cet inconnu qu'il avait dû croiser dans les couloirs sans jamais le voir était un lieutenant. Comme lui. Et que sa mort était due à une mission d'une difficulté immense, où même la commandante et la chef de la lumière avait pris place. Mais, il était mort. Cela aurait pu être lui, ce type, cet inconnu et quelqu'un aurait pu penser la même chose de lui. Quelque part, son cœur trouvait cet état de fait dégoûtant. Est ne voulait pas mourir. C'était son instinct de survie qui l'avait fait rejoindre la Lumière après son départ forcé de l'école de magie. C'était encore son instinct de survie qui l'avait guidé les premières semaines avant qu'il ne devienne un mur, quelqu'un qu'on voyait mais qu'y n'avait pas de réelle importance. Quelqu'un qu'on n'embêterait pas.

    Et il y avait eu les mercenaires, le cristal des ténèbres, Agrabah et le pays des Merveilles... Désormais, son instinct de survie lui criait qu'il était faible, qu'il devait s'endurcir ou périr, que la guerre arrivait et que les forts survivraient, contrairement à lui. Il eut cette pensée la semaine dernière. Et s'il avait tenté de l'ignorer, elle continuait de le perturber, allant jusqu'à hanter ses rêves et ses cauchemars.

    Sa main se posa sans douceur sur la poignée avant qu'il n'ouvre la porte et entre dans l'infirmerie. Si ces derniers jours, il n'avait fait que lancer un regard aux lits, cherchant rapidement l'information qui lui importait, aujourd'hui, il vit, réellement, la souris toujours endormis, le corps recouvert de bandages, ainsi que la commandante. La première chose qui le frappa, fut que sans son armure, elle semblait beaucoup moins intimidante, beaucoup plus humaine. La terrifiante commandante qui l'avait fait trembler la première fois qu'il l'avait vu sembler avait disparu avec l'armure.

    Est resta quelque seconde sans bouger, fixant Primus comme s'il avait dû mal à y croire. La voir sans son armure, assit dans un lit de l'infirmerie semblait être une vulgaire blague. Il ne manquerait plus que Roxas lui saute à la figure en lui criant
    « Poisson d'avril ! » et il tomberait dans les pommes... Non pas que voir Roxas sauter en criant soit surprenant. Voir Roxas et Primus prévoir quelque chose de vaguement positif était... Impossible. Improbable. N'existerait jamais.

    Quelques secondes après, quand il comprit que ce n'était pas une vulgaire plaisanterie, il prit conscience de trois choses.

    Que la commandante était une femme, qu'elle n'était pas indestructible comme il l'avait imaginé. Que quelqu'un avait réussi à mettre Primus dans un lit, à la blesser, lui renvoyant sa propre faiblesse au visage. Et il trouva Ravness belle, sans son armure, sans ces protections.

    Le jeune homme rougit pitoyablement en voyant cette scène qui lui semblait être intime. C'était quelque chose qu'il n'était pas censé voir. Il toussota rapidement, avant de détourner le regard vers la souris et de lâcher la poignée. Toutefois, s'il fallait savoir quelque chose sur Est, c'était que sa curiosité était comme celle d'un enfant : jamais rassasié et qu'une fois qu'elle commençait à montrer le bout de son nez, le lieutenant ne pouvait pas s'empêcher de la nourrir.

    Un peu gauchement, il s'avança vers le lit de la commandante, s'inclina légèrement avant de murmurer
    « Bonjour commandante. » Il évita son regard, le plantant un peu au-dessus de son lit. Effroyablement gênée, il l'était. Être devant la commandante, dans l'infirmerie, ne semblait pas être sa place. Le mage ne savait pas comment se comporter et quelque part, il était content que seule Primus pouvait le voir comme ça, elle n'irait pas raconter comment il était ridicule, mais quelque part, il avait envie de rester avec elle, de lui poser un tas de questions, mais la seule qui lui vint à l'esprit fut « Est-ce que vous allez bien ? »

    Juste après avoir posé cette question, il faillit se frapper devant sa bêtise. Alors, sans laisser à Primus le temps de répondre, le regard d'Est se posa sur une chaise près de son lit « Est-ce que je peux m'asseoir ? »


Dernière édition par Est Rinaudo le Dim 17 Nov 2013 - 20:16, édité 1 fois
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    " Oui. "

    Elle acquiesça en même temps et détourna son regard, le posant sur ses jambes masquées par l'épaisse couverture. Elle ne paraissait pas gênée mais plutôt indifférente. Ravness avait les sourcils légèrement froncés, comme concentrée sur un souvenir... et les yeux perdus dans le vide, elle ne fit qu'écouter les bruits autour d'elle. Parfois quelques toux de patients voisins venaient l'interrompre dans sa relative tranquillité... mais hormis cela, elle pouvait aisément entendre ce qui lui paraissait des murmures des infirmières dans la salle adjacente. La commandante adressa un regard discret à Est qui ne la regardait pas vraiment, plutôt concentrée sur sa couverture ou des points fixes autour d'elle...

    " Je vais bien, lieutenant, merci. "

    Ce n'était pas vrai... du tout. Elle se sentait autant ravagée physiquement qu'intérieurement... et égoïstement, uniquement parce qu'elle avait ces quatre blessures repoussantes. Mais elle se voyait assez peu lui rétorquer "Pas vraiment lieutenant, j'ai perdu toute féminité "...
    Elle n'avait tout simplement pas envie de parler.
    Est ne lui était pas antipathique mais il tombait plutôt mal. Elle avait besoin d'intimité, d'être seule et surtout d'une autre situation... Être ainsi, sans armure, lui donnait l'étrange impression que tout le monde la regardait.

    Alors elle se tût... sans dire qu'elle fit comme s'il n'était pas là. Elle ne savait jamais comment agir ou réagir dans ce genre de situations, incapable de mettre quelqu'un à l'aise, incapable de parler pour ne rien dire... Ravness avait juste cette capacité hors norme à mettre les gens mal à l'aise.

    Ainsi, quelques minutes durant, elle ne dit rien, tandis que Est qu'elle savait tout de même assez timide, la suivit dans son silence... sans doute parce qu'il avait trop peur de la déranger, se dit-elle. Car elle savait tout de même l'effet qu'elle faisait à certaines personnes... Et le lieutenant, bien qu'elle ne lui ait pratiquement jamais parlé, semblait parfois terrifié, notamment quand il lui rendait un rapport de mission.
    Soit, c'est en se rappelant qu'elle n'arrivait jamais à avoir une discussion amicale avec un individu, qu'elle se rendit tout simplement compte que cette situation était loin d'être exceptionnelle. Un peu plus tôt, elle exprimait silencieusement le désir d'être seule et tranquille, convaincue de ne pas être d'humeur... alors que concrètement, elle n'était jamais de bonne humeur.

    Au final, elle n'avait pas pour autant envie de parler... ni même de changer. Mais elle ne ressentait pas le besoin d'être méchante ou trop froide avec lui. Elle pouvait bien faire un effort, oui.


    " Je me souviens de cette souris, lieutenant. "

    Elle regarda cette souris anthropomorphique allongée et inconsciente sur le lit en face.

    " C'est moi qui vous ai donné cette mission où vous l'avez retrouvée grièvement blessée. "

    Ravness se souvenait aussi bien du rapport que du jour où elle l'avait envoyé au Pays des merveilles. Elle ne regardait pas Est...
    Comme elle ne lui avait pratiquement jamais parlé, elle avait décidé d'énoncer l'une des choses qu'ils connaissaient tous les deux, qui les unissaient un tant soit peu...


    " Je considère que votre mission fut un échec mais j'imagine que je n'aurais pas du  vous  envoyer dans ce monde... Je ne vous connaissais pas toute cette... sensibilité. "

    Tout en parlant, elle se rendait déjà compte qu'elle faisait une bêtise. Elle n'aurait... tout simplement pas du parler de ça. Son avis sur la question était plutôt clair : Le lieutenant Rinaudo avait été envoyé pour détruire un maximum de sans-coeurs dans le pays des merveilles, pour gagner du temps sur la destruction de ce monde... du temps précieux qui permettrait de libérer des centaines de prisonniers enfermés dans le chateau de la reine de coeur. Et lors de cette mission, le lieutenant avait exterminé une somme trop insignifiante de sans-coeurs, pour sauver un civil.
    Elle était tout à fait consciente de la noblesse de son acte et ne savait pas comment elle aurait réagi. Toutefois, elle ne pouvait que s'inquiéter.
    Si ce soldat plaçait en priorité le sauvetage d'un civil lors d'une mission importante, elle craignait qu'il ne puisse tenir sur un champ de bataille. Des innocents mourront... des gardes et des guerriers de la lumière tomberont sans doute, et pourtant il faudra bien qu'il tienne sur ses deux jambes.

    Elle ne voulait pas qu'il se sente désolé, rien ne pouvait l'énerver plus que cela. Alors elle poursuivit rapidement.


    " Mais vous avez... du potentiel et une... bonne mentalité. "

    C'était une manière de se rattraper... tout à fait pitoyable. Elle se sentait tellement idiote après l'avoir dit qu'elle tourna la tête de l'autre côté de la pièce, comme pour prétendre avoir été appelée à l'instant par un passant.
    Le silence reprit son droit... mais avant qu'il n'envahisse de nouveau l'échange, elle lui adressa un léger mot.


    " Je viens d'être promue Seigneur... au fait. "
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    Est ne savait pas si c’était une bonne idée. Rester près de la commandante, alors qu’aucun des deux ne parlait. Le silence ne le dérangeait pas, il appréciait, habituellement, sa présence. Mais en ce moment, il se sentait surtout ridicule d’être venu à son chevet. Pourtant, Ravness se mit à parler. Oui, il s’en souvenait de cette souris, son poing se serra contre sa cuisse à la mission de son échec. Ce n’était pas son premier échec et ce ne serait pas le dernier, surtout avec les temps qui arrivaient. Mais c’était la raison de cet échec qui le gênait.

    Cette... sensibilité, comme disait Primus. Il ne s’était jamais senti sensible, bien au contraire. Mais devant l’animal dans le coma, il ne pouvait pas le nier. C’était ça, le fait d’avoir voulu sauver quelqu’un, de faire quelque chose de bien, qui avait fait échouer sa mission. Et, maintenant que ses sentiments contradictoires dû à cette vision macabre avait disparu, tout ce qu’il espérait, c’était que cette mission, celle qui aurait dû aider le pays des Merveilles, qui aurait peut-être permis de lui donner plus de temps pour que la Lumière puisse sauver plus de monde, ne soit au finale qu’une goutte d’eau dans un océan... Qu’elle n’est pas d’importance.

    Cette... sensibilité était une faiblesse et entendre quelqu’un d’autre lui dire, surtout quelqu’un d’aussi respectable que la commandante, ça faisait mal. Son cœur se serrait. Et pourtant, il le savait, s’il détournait le regard des draps blancs pour fixer la souris, son malaise disparaîtrait. Parce que son grand-père avait été un mage incroyablement fort, mais aussi, incroyablement généreux et toujours prêt à aider. Peut-être qu’il aurait dû sacrifier cette souris pour sa mission, pour le plus grand bien. Mais il n’aurait jamais pu, cette... sensibilité, l’aurait hanté jusqu’à la fin de ces jours. Cauchemar, peur de sacrifier son cœur aux ténèbres pour ne plus rien ressentir, lui qui jouait avec...

    " Mais vous avez... du potentiel et une... bonne mentalité. "

    Sa main se serra plus fort, alors que sa tête se releva pour fixer le mur derrière la commandante. Elle lui donnait le sentiment de vouloir se rattraper sur ce qu’elle avait dit. Pourtant, elle n’en avait pas besoin, le lieutenant savait qu’elle avait raison. Et avec cette guerre qui arrivait, s’il se mettait à vouloir sauver la veuve et l’orphelin mal en point durant chacune de ses missions, ça ne finirait qu’à le rendre plus facile à abattre, déjà qu’il était d’une constitution physique faible...

    Il espérait avoir du potentiel. Comme il espérait qu’un jour que sa mentalité lui permette de survivre. Est ne l’avait que trop vu. La mort n’était rien d’autre que le néant. Survivre à tout prix, ou mourir et n’être plus que poussière au vent. Une partie de lui n’hésiterait pas à faire un pacte avec le malin pour pouvoir survivre à cette guerre, vivre pour l’éternité et écrire l’histoire de ce monde... Une autre partie de lui avait peur de ça. L’éternité, c’était une éternité à avoir son cœur tentait par les ténèbres, à peut-être faire du mal et détruire des vies. C’était un cauchemar sans fin...

    Le lieutenant n’avait rien à dire aux paroles de la commandante. Il ne voulait pas changer. Et Est savait où se trouver la vérité. Il n’était pas un soldat.

    " Je viens d'être promue Seigneur... au fait. "

    Son regard se tourna vers Ravness et pour la première fois depuis son entrée à l’infirmerie, il la regarda dans les yeux. Primus était un soldat. Entrainer pour résister à ses émotions et faire ce qui était juste pour le plus grand bien. Et quelque part, elle était ce qu’il aimerait-être.

    Les coins de sa bouche se courbèrent en un sourire léger, tandis que son poing se serrait de façon compulsive contre sa cuisse, près de son livre. Une part de lui était jaloux de Primus, elle arrivait à gagner en force et, Est en était pratiquement certain, elle survivrait à la guerre. Et lui restait au même niveau depuis tellement longtemps... Il n’avait pas du tout le sentiment d’avoir progresser. Le jeune homme ne put s’empêcher d’ajouter :
    ''Félicitations Comman...'' avant de se souvenir que Primus n’était plus une commandante. Son regard se reposa sur un coin inoccupé de la pièce.

    Maintenant que la Commandante était devenue Seigneur... ''Je devrais plutôt dire, mes félicitations, Seigneur.’’ Ne pouvant s'en empêcher, il demanda dans la foulée : ''Est-ce que ça veut dire qu'on devra vous appeler Seigneur Primus ?''

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    "Est-ce que ça veut dire qu'on devra vous appeler Seigneur Primus ?''

    Elle sourit légèrement, fière. " Cela fait du bien d'être de temps en temps écoutée", pensait-elle ! Et c'est ce qu'elle appréciait chez le lieutenant Rinaudo. Il l'écoutait et la respectait. Il ne défiait pas la hiérarchie mais savait se montrer fort à l'encontre d'un officier supérieur, si ce dernier était dans le tort. Certes, comme dit plus tôt, sa sensibilité devra être calmée pour les temps de guerre, mais pour autant elle se souvenait de sa rapidité d'action lors de l'attaque des mercenaires... Et... bon elle ne pouvait pas dire ça de n'importe qui mais il lui semblait qu'il était un peu comme elle, au fond.

    Ravness n'avait pas beaucoup d'indices pour s'en convaincre mais ce début de confiance qu'elle avait en le lieutenant lui venait sans aucun doute du fait qu'elle pensait bien qu'il était de son côté, et pas d'une aile de la lumière plus molle.


    " En effet, soldat. "

    Elle répondait derechef avec ce sourire fier, détournant encore le regard vers la souris, sans la regarder vraiment, se contentant de réfléchir, se concentrant sur la respiration calme du souffrant.

    Seigneur Primus... Cela sonnait pour elle comme un nouveau cap, une nouvelle identité et une nouvelle armure. Comme si elle sortait différente de cette promotion, responsable d'un plus lourd titre, de devoirs importants et mérités. En bref, elle avait évolué sous tous rapports, ou tout du moins est-ce qu'elle voulait qu'on pense.

    Enfin elle avait atteint le grade de Tifa et de Maître Aqua, qu'elle n'aurait plus à considérer comme des supérieures. Et si on mettait de côté la Générale Cissneï, il ne restait que Roxas qui puisse encore se vanter de lui être supérieure hiérarchiquement.
    A cette pensée, elle se dit deux choses...
    Premièrement, qu'en effet elle accordait beaucoup trop d'importance à des choses-là, pour ainsi être la seule à se soucier d'avoir un grade de moins ou de plus qu'un autre.
    Ensuite et surtout, que Roxas se moquerait d'elle...

    En fait, elle en était plus ou moins persuadée. Ravness pensait être cible de moquerie dès qu'elle entendait deux personnes rire. Alors Roxas... Oui elle le haïssait autant qu'elle se sentait haïe et elle n'avait pas de doutes quant à la nature des discussions qu'il pouvait avoir avec d'autres membres de la lumière. Après toutes les méchantes moqueries qu'il s'était permis de lui faire... elle n'estimait plus délirer quand elle affirmait qu'il se moquait bien d'elle plus ou moins constamment.

    Alors oui bien sûr, elle se fichait bien de ce qu'il pensait. Mais il est tout aussi vrai qu'elle n'était pas tout à fait persuadée d'aimer "Seigneur Primus". Cela sonnait... un peu mal. Elle ne savait pas tellement l'expliquer mais ce grade était pour elle comme un prénom. Quand on l'appelait jadis Capitaine Primus, et à présent Commandant Primus, cela sonnait aussi bien à ses oreilles que si on l'appelait "Ravness"... Alors que Seigneur Primus lui donnait l'impression qu'on l'appelait par un prénom qui ne lui allait pas, comme... Alix, Géraldine ou même Vincent !

    Et le regard fier qu'elle exhiba quelques instants se déforma en un regard soucieux.

    Et c'est bien parce qu'elle avait un peu confiance en lui que ses yeux s'adressèrent à ceux d'Est, toujours à sa gauche.


    " Non ?... Qu'en pensez-vous ? "
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Soldat ? Il n'était pas un soldat. Est aurait aimé pouvoir le dire à Primus, ainsi qu'à toutes la Lumière. Il n'était pas un soldat, ne le serait certainement jamais et ne voulait pas le devenir. Il était... Il était un civil emporté dans la guerre, contre sa volonté. Comme beaucoup de monde se dit-il sur le coup, mais il était beaucoup trop hésitant pour faire un bon soldat. Il n'avait pas de réel discipline et même s'il essayait, du plus profond de son être, de respecter les ordres, ce n'était pas parce qu'il était un soldat.

Le mage aurait aimé l'être. Plus fort. Plus résistant. Moins faible. Pouvoir tenir la tête haute sur un champ de bataille, ne pas avoir peur d'une simple poignée de main. La dernière fois qu'il avait fait un tour à l'infirmerie, c'était après sa mission avec le cristal des ténèbres. Et la seule chose qu'il pouvait dire là-dessus, devait être de remercier le ciel pour l'avoir fait tomber dans un état semi-comateux quand l'infirmière avait voulu le soigner de ses blessures.

Il ne voulait pas imaginer ce qu'il aurait pu faire si le lieutenant avait été conscient. Et si en plus des contacts physiques, on lui aurait pris son livre. Comme par le passé... Peut-être aurait-il succombé aux ténèbres juste pour cela. Qu'est-ce qu'il était faible... Qu'est-ce que ce simple fait pouvait le révolter...

Son regard se posa sur Ravness qui semblait réfléchir à ce qu'il avait dit plutôt. Il ne comprenait pas pourquoi le respect de la hiérarchie était important pour elle. Le jeune homme avait déjà entendu des soldats s'appeler par leur prénom, sans prendre attention aux grades. Bien que lui, comme Primus, ne se faisait appelé par leur prénom que très rarement par les autres...

A vrai dire, seul Cissneï et Maître Aqua l'avait un jour appeler par son prénom. Peut-être Roxas aussi, mais lui était un cas à part. Enfin... C'était quelque chose qu'il ne pouvait pas comprendre sur Ravness, de même, qu'elle ne pouvait pas comprendre pourquoi il ne pouvait pas se séparer de son livre...

La voix de sa supérieure le sortit de sa rêverie.


" Non ?... Qu'en pensez-vous ? "

Ce qu'il en pensait ? Ce qu'il pensait du titre Seigneur Primus ? Hum... Quand il le comparait à Commandant Primus, ça sonnait... mal. Son regard se perdit sur le visage de Ravness, comme si elle était un livre qu'il aurait été aimé déchiffrer. Il ne se voyait pas l'appeler Seigneur Primus. Est cligna rapidement des yeux, avant de fixer son regard ailleurs que sur l'ex-commandante.

Quelque part, il appréciait qu'elle le lui demande. C'était... Comme une preuve de confiance. Une légère preuve de confiance, mais c'était plaisant à savoir. Et c'était aussi gênant. Il ne donnait jamais son avis sur un sujet... Et quand on le lui demandait, il essayait toujours d'arranger les choses, de les rendre le plus lisse possible pour en être le débarrasser le plus rapidement possible. Peu importe qu'il mentait sur son ressentit. Mais c'était avant... Et il ne voulait pas mentir à Primus. Depuis son arrivée à la Lumière, il avait un peu évolué... Sans ça, il n'avait pas le moindre doute. Il aurait menti à Primus en lui disant le contraire de ce qu'il ressentait.

Le mage prit une légère inspiration, espérant qu'elle soit la plus discrète possible, avant de souffler légèrement.
''C'est plutôt... moche, en fait...'' C'était son ressentit en général. Il prit une brève inspiration, bien décidé à souffler sa phrase directement et sans s'arrêter. ''Ça ne vous va pas.''

La première fois qu'il avait entendu parlé du Commandant Primus, il avait pensé que c'était un homme. Mais que ce soit une femme ne l'avait pas plus gêné que ça. C'était même assez naturel après l'avoir vu en action de dire Commandant pour Ravness. La différence était essentiellement due au fait que Seigneur n'était pas réellement un grade dans le sens courant du terme... C'était un titre. Masculin. Et plus il regardait le visage de l'ex-commandante, plus il se disait que Seigneur ne lui irait vraiment pas. ''Je pense que seigneur n'est pas vraiment un grade, Comma...'' Est arrêta brusquement sa phrase, réfléchissant rapidement à s'il devait se corriger ou non. Il décida de continuer sans y faire attention, ne voulait pas que l'ex-commandante le coupe dans son élan. ''Seigneur est un titre... Et c'est exclusivement masculin...''

Seigneur Primus n'était définitivement pas un titre pour la commandante.

''Et... Le féminin de Seigneur, c'est Dame. Pourquoi pas Dame Primus à la place ?''
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La proposition du Lieutenant la fit rire... intérieurement certes mais tout de même ! Elle ne put réprimer un sourire amusé et peu convaincu par son idée. Oh ça partait d'une bonne intention mais il devait bien se rendre compte lui-même du problème.

" Vous ne pouvez pas être sérieux !", dit la jeune femme, ponctuant son exclamation d'un léger rire. Quelques instants, trop absorbée par une histoire de titre, Ravness en oublia l'existence de ses cicatrices, de sa position inconfortable, et elle se prêta au jeu. Au départ c'était bien une affaire sérieuse mais le simple fait d'avoir l'impression de se confier, même sur une chose aussi anodine, la calma. [/i]" Je regrette mais je trouve ça affreux. "

Il l'écoutait. Oui elle aurait simplement résumé son avis sur le lieutenant Rinaudo par cette phrase... Et dieu, que ça lui faisait du bien d'avoir un peu de considération auprès de quelqu'un d'autre que ses gardes. Le respect, elle avait appris à le gagner par sa force et sa dévotion mais... à quel point les grands de ce chateau avaient foi en elle ? Trop souvent prise pour une idiote, une obsédée de la guerre... Ils parlaient d'elle parfois comme d'une arriérée, pour ses vieilles valeurs, son manque de culture et à vrai dire, elle s'en fichait. Mais de temps en temps, avoir une discussion avec une personne qui avait l'air de l'estimer, c'était une expérience agréable. Des amis, elle n'en avait qu'un : Raziel Lancaster. Et elle le considérait comme tel parce qu'elle le connaissait depuis autant longtemps qu'elle s'en souvienne. Et malgré l'importance qu'il avait à ses yeux, elle ne se serait jamais confiée à lui. C'était... Ce n'était pas vraiment ce genre de relation qu'ils avaient.

Alors oui, pour une fois... parler d'autre chose que de la guerre lui réchauffait le coeur, elle commençait à le comprendre.


" Mais je suis d'accord avec vous, lieutenant. " La jeune garde tourna son visage vers Est, lui souriant gentiment. " Seigneur est trop masculin. A... A la base, j'avais choisi de m'appeler Caporal Primus et j'ai monté ainsi les échelons, parce que je ne voulais pas être une femme pour les gardes que j'entraînais. ", révéla-t-elle comme un aveu. C'était un choix... Devenir asexuée pour eux et être la plus impersonnelle. Elle avait aujourd'hui vingt-trois ans... et cela faisait donc plus de huit ans qu'elle avait renoncé aux robes, qu'on ne l'appelait plus mademoiselle. C'était tant mieux.

" Cependant, je ne veux pas tourner cela à l'excès. "

Dame... Il n'y avait rien de plus féminin comme titre ! Avait-elle envie qu'on l'appelle telle la jeune femme de petite noblesse qu'elle aurait pu être ? Mais après tout, c'était logique... Le lieutenant l'avait bien souligné, c'était le féminin de Seigneur. Elle devait... peut-être l'assumer.

" Mais Dame... Primus ? J'aurai l'impression qu'on m'appelle Lady Victor, c'est épouvantable. Je préfère renoncer à Primus, d'ici à ce que je passe générale... "

Il n'était pas dit qu'elle survivrait jusque-là, vu l'état toujours empiré dans lequel elle revenait de ses missions... mais lorsque ça arriverait, elle serait infinie fière de se faire appeler Général Primus. Jusque-là... un peu de féminité n'était peut-être pas un mal, surtout quand cette même fierté était atteinte par les quatre hideuses cicatrices que l'on pourrait voir, elle le savait déjà, en partie lorsqu'elle aurait fait reforger son armure.

" Dame Ravness. Qu'en dîtes-vous ? "
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