Un renard pas trop rusé Szp8Un renard pas trop rusé 4kdkUn renard pas trop rusé 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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« Un renard pas trop rusé »

« J’en ferais bien une villa de vacances. »

C’est la réflexion qu’il fait en contemplant le château. C’est aussi ce qu’il se dit en déambulant dans les jardins et en rencontrant les courtisans, en pensant qu’ils feraient de très bon sujets et de très loyaux serviteurs. Ouais… Quoi qu’on en dise, ce palais a du charme, quelque chose de franchement élégant qui attire l’œil de tous les passants, même celui de Renart ! C’est tout de même impressionnant, car n’oublions pas que, pour captiver Renart, c’la prend beaucoup pluch’ que des fanfreluches.

Ainsi divague-t-il dans les alentours du château. Parfois rencontre-t-il un garde qui le dévisage en se demandant ce qu’il fait là, parfois de drôles d’oiseaux qui tiennent les jardins comme centre d’entraînement. ‘faut dire, il y a une drôle de synergie dans cette place. Aussi lumineux soient-ils – et Dieu sait que Renart déteste les groupes qui se disent philanthropes, charitables et qui sauvent la veuve, l’orphelin, l’ex-beau-frère de la veuve, le chat abyssin de la sœur et la grand-mère du voisin sans rien demander en retour –, ces gens ont l’air d’œuvrer dans une sorte de symbiose, d’amitié et désintérêt qui donne des haut-le-cœur à Renart… L’amabilité, ça n’existe que dans les films, et encore !

Mais bon, suffisent les bavardages inutiles, car si Renart a traversé vents et marrés pour venir ici, ce n’est pas pour rien (car on ne fait jamais rien pour rien !). En fait, dans l’une des cogitations exaltantes dans laquelle il regarde un mur et lance des idées pour renflouer ses coffres en toute gentillesse, de vagues ambitions lui sont venues à l’esprit. Vous êtes impatients de les découvrir ? Eh bien… Attendons encore un peu, je sens que le suspense n’est pas à son comble.

Soit, en décochant un sourire charmeur à un garde à l’entrée du palais (en fait, je crois bien que c’est une gardienne et, pour tout dire, elle est honnêtement jolie, quoiqu’on peu coincée et loin d’être souriante), il pénètre la grande demeure et traverse les couloirs si aisément qu’on pourrait croire sait où il se rend. Soyons sérieux… Il n’en a aucune idée. Renart a autant de sens de l’orientation qu’une vache aveugle, manchot et à moitié morte. Et, malgré tout, c’est ce grand sens de l’orientation qui le mène jusqu’audit lieu… Jusqu’à la chambre du roi, qui est, fort heureusement, absent.

Bon, je vous ai fait assez languir, mes très chers lecteurs ! En fait, si Renart a pris la judicieuse décision de venir ici, c’est pour la couronne du monarque et le diadème de sa tendre épouse… Selon ce qu’on dit, ces précieux objets sont faits en or massif et sont ornées des joyaux les plus rares et les plus convoités de tous ! Et comme Renart est aussi riche qu’un pauvre (!!), il y voyait là une opportunité incroyable d’amasser une belle petite fortune en moins de deux (à noter que, pour une pièce d’or, il aurait vendu sa canne, son haut-de-forme, sa mère et son âme). Là, il pense que cette périlleuse mission sera accomplie avec simplicité et facilité, mais comme on dit… Rien ne finit bien si rien n’a été mal (c’est bien ce qu’on dit ?).

Vous me direz qu’il y a plein d’autres façons de faire de l’argent – travailler, par exemple –, mais Renart en a assez de se subordonner à une compagnie aussi puissante que la Shinra. Et, à défaut de pouvoir vendre son corps, il sait très bien jouer de subtilité…

Il fouille donc tous les tiroirs et toutes les armoires à la recherche des objets ! Et n’est-il pas stupéfait lorsqu’il la découvre, posée sur un coussin, brillante comme dix soleils, la fameuse couronne royale ! Sans attendre une seconde de plus, il la prend, la dissimule sous chapeau et sort aussi discrètement qu’un éléphant dans une boutique de porcelaine… qu’un éléphant qui perd pied et qui s’affaisse sur le sol.

Vous connaissez la suite, n’est-ce pas ? Le haut-de-forme déferle lui aussi, la couronne également et… abracadabra ! Tout va mal !


Dernière édition par Sir Renart le Jeu 23 Mai 2013 - 19:34, édité 2 fois
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    Rat était réveillé... Il avait reçu le message vocal de Julia, sous la forme d'un oiseau et il se dirigeait désormais d'un pas pressé vers l'infirmerie. Depuis sa mission au Pays des Merveilles, depuis qu'il l'avait sauvé des sans-cœurs et de la mort, il était devenu impatient de pouvoir le voir. Après tout, c'était grâce à lui, qu'il était en vie. Il avait sauvé une vie et cette simple pensée le remplissait de joie.

    Le jeune homme avait même délaissé la bibliothèque pour pouvoir passer du temps à l'infirmerie. Il y avait quelques infirmières qu'il n'aimait pas, il ne leur parlait pas, ne les regardait pas et faisait comme si elle n'était pas là, lisant silencieusement un ouvrage emprunté auparavant. Mais quand il y avait Julia, Est pouvait fermer son livre, lui parler et sourire un peu. Cette femme lui faisait tellement penser à son grand-père, elle avait la même aura, la même énergie. Une magie douce et chaude, qui pouvait réchauffer le cœur de n'importe qui.

    Quelques fois, quand il la voyait, il ne pouvait s'empêcher de penser à son grand-père et de perdre goût à leur conversation, la tristesse prenant le dessus. Dans ces moments-là, Julia s'approchait calmement, comme s'il était un jeune chat sauvage et qu'au moindre mouvement brusque, il fuirait, mettait sa main à quelques centimètres de son crâne et lui envoyait des vagues de magies réconfortantes.

    Sans qu'il n'ait eu besoin de lui dire, elle avait compris qu'il détestait les contacts physiques, peut-être à cause de son corps qui se crispait à chaque fois quelqu'un l'approchait.

    Il marchait distraitement, sans faire attention aux gardes, les évitant. C'était devenu une mécanique, désormais, il évitait presque tout le monde dans la Lumière, les personnes qu'il croisait n'étaient que de vagues ombres, sans visage, sans couleur. Seul la Commandante Primus, Cissneï et Maître Aqua pouvait espérer qu'il s'arrête pour dire bonjour. Même s'il préférait ne pas tomber sur Primus... Devoir l'appeler Commandante lui rappelait trop à son goût qu'il avait décidé de se battre pour la Lumière, que peut-être, un jour, ce combat le tuerait.

    Ses jambes partirent dans une autre direction, alors qu'il voyait plusieurs soldats en conversation dans le couloir. A force d'éviter les gens, de se balader en essayant de rester discret, sans devoir croiser personne, il avait pris connaissance de plusieurs chemins détournés qui menaient à l'infirmerie et à la bibliothèque. Ainsi, le Lieutenant prit le chemin qui conduisait jusqu'à la Chambre du Roi, s'apprêtant à passer devant tout en continuant de marcher quelques minutes, qu'il dut bout du couloir la porte ouverte. Peut-être que le Roi ou la Reine passait du temps dans leurs chambres.

    Il resserra son grimoire contre lui, en continuant à marcher, d'un pas silencieux, lorsqu'il le vit : un renard qui sortait de la chambre royale, avant de tomber brutalement au sol et de perdre son haut de forme. Certainement un membre de la Lumière en mission... Est allait continuer sa route, sans faire attention, quand son regard fut attiré par un objet brillant : une couronne...

    Sa jambe stoppa son mouvement, un mauvais sentiment de déjà vu commençait à naître en lui. Sans le vouloir, il revit les mercenaires venus pour Dieu-sait-quoi, attaquer la Lumière et, sa rencontre avec Maître Aqua et la Commandante...

    Sauf qu'il n'était pas arrivé en premier, que les mercenaires étaient clairement agressifs, mais là... Là... Il était le premier arrivé, espérait que Roxas ou n'importe qui d'autre se trouvait derrière lui, il tourna la tête avant de soupirer, personne... Ce chemin était si peu utilisé, pourquoi avait-il fallu que ces gardes discutent et lui bloquent le chemin...

    Devait-il intervenir ? Sans-doute... Il était un membre de la Lumière, voir quelqu'un voler un objet royal était un crime et si la Commandante arrivait dans la minute, il se ferait engueuler pour n'avoir rien fait.

    Mais si c'était un membre de la Lumière ? Si c'était un membre, il serait ridicule à le traiter de voleur, alors qu'il était peut-être juste venu nettoyer et ramener la couronne. Il fronça les sourcils alors qu'il essayait de se remémorer s'il avait déjà vu quelqu'un comme lui...

    Non, jamais... Ou peut-être l'avait-il ignoré...

    Il ne savait pas. Que devait-il faire... L'homme commençait à se relever, il devait agir. Est ne savait pas comment agir, mais il pouvait faire comme la Commandante. Il toussota attirant l'attention de ce personnage et commença à parler d'une voix qui se voulait forte.

    ''-Euh... Je...''

    ...

    Il était ridicule... Le visage rougit par la gêne, les yeux fuyant, le pire était qu'il devait se retenir pour ne pas se mordiller les lèvres...

    Que devait-il dire ? Pourquoi n'y avait-il personne pour faire ce boulot... Ce n'était pas censé être son rôle, il devait juste aller à l'infirmerie, être ravi d'avoir sauvé une personne, se sentir comme un membre de la Lumière, parler un peu avec Julia et retourner dans sa chambre. Son après-midi allait-être parfaite...

    Il toussota une deuxième fois, Maître Aqua parlerait, certainement, avant d'attaquer le voleur. Mais si c'était un voleur, il pouvait sans-doute attraper la couronne et partir rapidement... La Commandante le sermonnerait alors, pour avoir failli... Lamentablement failli. Son coeur commençait à battre trop rapidement à son goût. En tout cas, la couronne ne devait pas bouger. Il concentra sa magie dans sa main, prêt à lancer un gravité et un aimant, au cas où.

    Pour le moment, seul la peur d'échouer le tenailler... Ce renard ne semblait pas bien dangereux, il était seul, ils étaient dans le château de la Lumière... Il n'avait pas besoin d'avoir peur. Cette situation, il pouvait la gérer...


    ''-Hum... Qu'est-ce que vous faites ?''

    Il avait réussi à parler d'une voix froide, un peu comme celle de la Commandante quand elle donnait des ordres à ses soldats. Le type qui lui faisait face ne pouvait pas voir que son bras droit s'était mis à trembler. Tout ce qu'il espérait, c'était que quelqu'un vienne. Que quelqu'un vienne et prenne les responsabilités à sa place... Le mage détestait ce genre de choses... Il détestait savoir que s'il échouait, ce serait sa faute. Juste sa faute. Alors, il ferma les yeux et s'avança lentement vers le personnage, toujours près lancer ces deux sorts.

    Si Dieu existait, sans-doute pourrait-il lui envoyer quelqu'un de responsable, de fort, quelqu'un comme Maître Aqua rapidement.
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    « Léo Singa, homme fort et responsable dans la place ! Qu'est-ce qui se passe ? Oh... Une couronne ! »

    Léo voit la couronne par terre... surement celle du roi souris. Un objet brillant et scintillant, la lumière ambiante se reflète sur l'or et... les rayons se reflètent dessus, rendant la couronne exagérément lumineuse. Les yeux du Héro en devenir sont inondé de lumière et c'est magnifique...
    Succombant à la belle lumière, Léo se baisse nonchalamment et ramasse la couronne. Il la pose ensuite sur sa tête et se met en traque de son reflet. Ce n'est qu'alors qu'il remarque les deux types.

    Le premier est un renard en costard, élégant et soigner. De la classe, du style, ouais, il porte bien le costard. Ça donnerait presque envie à Léo de s'en acheter un mais bon, pas de tune malgré la couronne. Son regard s'éteint quelque peu... se barrer et vendre cette couronne ne serait pas bien compliqué. Avec ça, il referait sa vie au soleil sans problème. En regardant un peu plus le renard... C'était un hybride un peu différent de ceux qu'on croise habituellement ici. Il était un peu plus... réel, c'est une sensation très difficile à définir. Se pourrait-il qu'il y est deux mondes avec des hybrides ? Non mais n'importe quoi, ça sera quoi après, des lions qui parlent ? Soyons sérieux.

    Le deuxième... évidement c'est la description d'Est Ronodo !


    « Est Ronodo ! J'ai entendu parler de toi... La guerre du cristal ! Le mage qui a vaincu le cristal des ténèbres ! T'es un mage, mais t'es balèze. Respect. »

    Léo regarde un peu partout autour de lui... la traque de son reflet ne mène à rien. Bon, trouver un miroir et ensuite rendre la couronne. Qu'est-ce qu'elle faisait là d'ailleurs ?

    Pas grave en fin de compte. Une autre mission est toujours en cours... Ah, si c'est ça la politique, alors ça déchire.


    « Je vais la ramener les gars mais avant... pas mal de monde émet des réserves sur Cissneï... Mais je vous défie de faire son job, sérieux être boss c'est une vraie galère et vu la situation elle assure. La situation s'est stabilisé, alors elle m'a envoyé vous demander... Ce que vous pensez de la lumière, sa situation. Si vous avez des questions, des demandes ou des plaintes, c'est maintenant ou jamais ! »
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Y’a de ces jours où on aurait envie de s’engouffrer dans la Jungle profonde, de creuser un trou bien profond quelque part pour ne plus jamais en ressortir. Ouais. Y’a de ces jours, et aujourd’hui en est un. Vous savez… Renart aurait facilement pu ne pas perdre l’équilibre, fuir en bonne et due forme et se faire une véritable fortune en moins de deux ! Il aurait pu retrouver une bonne part de ses richesses en vendant ce truc, sans problème, sans souci, sans complexité… Il aurait pu, mais Dieu – s’il existe – ne l’aime pas, alors il le fait souffrir. Pauvre renard !

D’ailleurs, toujours avachi sur le sol et dans la honte, Renart n’a pas tellement envie de se relever. Il aimerait rester là, se fondre dans le plancher, disparaître et s’estomper. Devenir invisible. Oublier la situation humiliante qu’il vit… Néanmoins, le misérable n’est ni magicien, ni prestidigitateur; il devra donc se contenter de se laisser mourir là et d’attendre que le temps emporte ses restes…

Mais non, mais non ! Un peu de nerfs, allons ! Comme moi, vous connaissez bien Renart, et Renart – c’est connu – finit toujours par s’en sortir en beauté. Bon, il faut dire que son intelligence est infaillible et que sa magnificence est divine, alors il n’est jamais bien compliqué de régler tous les problèmes. En fait, il n’a qu’à faire danser son pelage dans le vent ou à faire un clin d’œil ravageur pour se sortir de n’importe quelle situation fâcheuse. Ainsi poussé par un élan d’espérance, il se relève dans toute sa souplesse et il effectue quelques cabrioles faciales pour charmer ses interlocuteurs…



Aucun résultat. Dieu de Dieu ! Cette technique fonctionne pourtant toujours bien…

Que faire ? Il réfléchit un moment, observant le plafond comme s’il s’agissait d’un ciel étoilé, et se met à sourire lorsqu’une idée lui passe par la tête… Il passe illico à la phase deux du plan : user de ses talents de comédien hors-pair pour persuader les très chers camarades qu’il n’est ni méchant, ni doté de mauvaises intentions. Comme on dit, ce sera un jeu d’enfants; ce sera d’une facilité déconcertante !


« Allons, Est, tu ne me reconnais pas ?! lance-t-il d’un ton si faux qu’on aurait l’impression qu’il beugle. Nous nous croisons dans les couloirs depuis deux semaines ! Serais-tu amnésique, très cher ami ? »

Moment de silence. Un certain malaise social s’empare de la place. Renart pourrait très bien profiter de la situation pour détaler, la couronne à la main, mais décide d’être plus sage cette fois-ci… Il attend donc, demeure quiet un instant, contemplant l’ampleur de la situation. Doit-il renchérir ? Probablement pas… Mais vous savez comme moi que Renart ne peut s’empêcher de déblatérer en tout temps…

Il s’approche donc du dénommé Léo, empoigne la couronne avec douceur. Il admire le joyau un moment, se perd dans ses reflets et dans ses gemmes, revient finalement à la réalité. Cela fait, il ajoute :


« Cissn… Cissh… Je n’ai aucune doléance à porter envers la chef des Lumineux ! Si tu pouvais lui dire que j’admire sa patience et sa grande tolérance, cependant, cela me satisferait beaucoup ! s’exclame-t-il en s’inclinant et se retournant à moitié, prêt à fuir. Oh ! Et je m’occupe d’aller porter la couronne à Sa Majesté, mais avant, je passe aux cuisines la faire reluire un peu ! »

Il commence à partir, espère que tout se passera bien… Ne soyons pas ridicules : rien ne se passera bien, c’est une évidence.
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    Ronodo...

    C'était un rêve. Ça ne pouvait-être qu'un rêve. Ce type l'avait appelé « Ronodo » ...

    Même Roxas qui était stupide savait qu'Est se nommait Rinaudo et pas Ronodo. Alors, ce type, ce type qui ressemblait tellement à cet idiot qu'il avait eu le déplaisir de connaître quand il n'était qu'un simple étudiant en magie. Il se tenait aussi ridiculement que lui, avait une sorte d'aura qui lui ressemblait tellement. C'était dérangeant... Est voulait juste l'ignorer ou partir... Il ne voulait pas se souvenir de sa classe, pas maintenant qu'il commençait à les oublier.

    Ce type devait se moquer de lui. Ce n'était pas possible autrement. Ce Leo se foutait visiblement de lui, pour l'énerver ou pour peut-être le blesser, le jeune mage n'en savait rien et s'en foutait. Il voulait simplement partir, fuir ce couloir où il était entouré de fou. Mais après, le nouveau venu l'avait décrit comme « balèze », stoppant son mouvement de repli.

    Balèze ? Lui ? C'était une blague, forcément. Mais, pourtant, il ne voyait aucune trace d'hilarité dans son visage.

    Son visage rougit alors qu'il reculait légèrement. C'était bien la première fois qu'on lui faisait un compliment, sans pour autant se mettre à rire violemment après. C'était plaisant, une douce chaleur se répandait dans son corps.

    Et s'il connaissait l'histoire du cristal, Leo devait faire partir de la Lumière.
    Et s'il n'avait pas attaqué le renard, c'était sans-doute parce qu'il était lui aussi un membre de la Lumière. Même s'il était bizarre... Comment ce renard se déplaçait, parlait, c'était trop étrange pour être naturel.


    « Allons, Est, tu ne me reconnais pas ?! Nous nous croisons dans les couloirs depuis deux semaines ! Serais-tu amnésique, très cher ami ? »

    Pardon ? Il avait déjà croisé ce type ? Vu comment il parlait et se déplaçait, il s’en souviendrait… C’était sûr… C’était un peu comme le son des pas de la Commandante, ou l’idiotie de Roxas, c’était une chose qu’il était sûr et certain que jamais, il ne pourrait l’oublier.
    Et cette voix… Elle sonnait si faux, c’était un mensonge si gros, qu’il commençait à douter que ce soit réellement un mensonge.

    Ce renard était trop bizarre. Le pire, c'était qu'il avait osé l'appelait "ami"... Et ça, c'était le plus louche. Tout le monde à la Lumière le savait, Est n'était pas amical. Il ne parlait que quand il le devait, évitait toute rencontre superflue...

    Ce type ne pouvait-être qu'un menteur.


    « Cissn… Cissh… Je n’ai aucune doléance à porter envers la chef des Lumineux ! Si tu pouvais lui dire que j’admire sa patience et sa grande tolérance, cependant, cela me satisferait beaucoup ! Oh ! Et je m’occupe d’aller porter la couronne à Sa Majesté, mais avant, je passe aux cuisines la faire reluire un peu ! »

    Et il commença à partir... Est le voyait s'avancer et ayant peur de se faire avoir comme une bleusaille, il ne put s'empêcher de crier :

    ''-Stop !''

    Est se maudit d'avoir hurlé... C'était juste que ce renard lui semblait louche. Trop louche, il ne pouvait pas lui laisser la couronne, surtout s'il avait raison.

    Un simple regard sur la forme stoppé de l'animal lui appris, qu'en plus de crier, il venait de lancer le sort Stop sur lui. Il ne dura malheureusement pas assez longtemps, à son goût, le temps que sa magie se dissipe, le mage sentit clairement que Leo et le renard le regardaient.

    Et maintenant, il était bien conscient qu'il devait ajouter quelque chose, n'importe quoi, tant que ça lui permettait d'échapper à leurs regards...


    ''-Euh... Je veux dire, vous savez... L'or peut s'abîmer face au produit ménager et donc...''

    Il était ridicule... Le regard fuyant, la posture hésitante tandis qu'il continuait à se mordre sa lèvre, ne sachant plus quoi ajouter.

    Mais, sa phrase eut le mérite de faire se stopper le renard. Sincèrement, il le sentait mal, cet animal... Les renards étaient connus pour être rusé, c'était toujours comme ça dans les livres. Le renard se moquait toujours des autres, leurs piquants leurs affaires, en usant de la ruse. Peut-être que ce type était comme le Renard des livres qu'il avait lus. Alors... Le Roi serait le corbeau et la couronne le fromage.

    En quelques sortes, il y avait une certaine différence.

    Il regarda Leo, soudainement content que ce type se trouve ici et ajouta pour gagner du temps :

    ''-Je n'ai aucune remarque sur le travail de Cissneï.''

    Maintenant, il devait trouver quelque chose à rajouter. Quelque chose qui lui permettrait de récupérer la couronne, avant qu'elle ne disparaisse. Est était peut-être paranoïaque, de douter de cet homme-animal, mais c'était dans sa nature.

    Son coeur commençait à battre la chamade, envoyant bien trop de sang dans ses joues. Il n'avait pas réellement inventé d'histoire depuis son arrivée à la Lumière, le jeune homme n'en avait juste plus besoin. Les autres membres le laissaient tranquilles et il leur en était reconnaissant.

    Il ne savait toujours pas quoi dire... Et l'image fugace d'une Commandante énervé, le pourchassant dans les jardins de la Lumière pour le punir comme elle avait attaqué le simili l'obligea à continuer à contrecœur.


    ''-C'est Rinaudo, monsieur Singa, pas Ronodo...''

    Sa voix n'avait pas été forte, mais les deux autres l'avaient entendue. Le jeune mage ne voulait pas lui parler, les personnes de son âge le mettait mal à l'aise... Surtout dans les cas où il avait peur que les autres se moquent de lui.

    Son regard se dirigea vers le renard. Si c'était un voleur, il devait s'intéresser au prix... Et donc...

    ''-Et donc... Pour la couronne, si vous la nettoyez avec les produits présents dans la cuisine, elle risque de perdre de sa valeur.''

    La cuisine...

    S'il n'était pas si gêné de devoir rester là, à suspecter peut-être un de ses collègues, il en aurait ri tellement la situation lui paraissait grotesque.


    ''-Aussi... La cuisine est de l'autre côté.''
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    Léo était simple... était cool. Lui-même ne pouvait se vanter de connaitre le château dans ses moindres recoins et souvent, il se perdait. Cependant... le héros en devenir allait chaque jour manger dans la cantine, près de la cuisine.
    C'est... juste impossible de pas s'en souvenir. Plus important, cependant...


    « J'ai faim. »

    Ouais, bon. Léo jeta un coup d’œil rapide à Est. Le visage sérieux et neutre, il passa deux courtes secondes à le regarder. Cette timidité maladive qui transpire de lui... C'était bien le genre du jeune homme d'emmerder ces gars-là, plus jeune. Léo a toujours été un des gars cool de la classe et il fallait suivre le groupe ! Sa conscience l'a toujours tiraillé pour ça. Mais bordel, pourquoi sont-ils incapable de s'imposer et de se défendre ? Lui montrait quelques prémices à... occuper l'espace. Au final, en le voyant, Léo ne s'en voulait plus. Putain, Monsieur Singa quoi... Après tout, à force d'être toujours sur les nerfs et le qui-vive, ça l'a rendu méfiant voir paranoïaque. Sans ça.. Léo aurait laissé un voleur volé la couronne. Enfin, même s'il est suspect ça ne veut rien dire.

    « Si tu es arrivé il y a deux semaines, ce gars-là est ton supérieur... mais hey, on est entre soldats ici non ?! »

    Léo... a soudainement afficher un sourire en coin presque cruel, alors qu'il se craquait les phalanges une à une, un craquement sonore qui résonnait dans les couloirs vides du château. Le Héro en devenir fixait le Renard droit dans les yeux et se l'est tout simplement imaginer sans son costard... c'était mieux avec, évidement. Ne plus jamais imaginer des types louches sans leurs vêtements... quoique son costard fait de plus en plus envie à Léo.

    « Bon... si tu réponds à cette question, tu es innocenté. Et je ne te botterais pas le cul, accessoirement. »

    Il resta silencieux quelques instants, pour faire monter la pression et accessoirement trouver la bonne réponse. Est était peut-être un mage puissant, un héros et un de ceux qui ont participé à la guerre du cristal ! Mais il est juste incapable de gérer ce cas-là. Léo avait le cran, l'audace et le manque de recul nécessaire pour agir au lieu de réfléchir. Il était confiant et tout à l'inverse... Est pouvait traquer les incohérences dans le discours du renard bien plus efficacement que la bleusaille qui l'aurait laissé partir. Puis monsieur Rinaudo... ne faisait peur en aucune façon. Ses yeux sont emplis de sagesse, de gène et de peur. Le voir suffit à deviner qu'il est plus ou moins inoffensifs, pas dangereux pour un sous, il est trop gentil. Ou bien c'est un gros connard... est-ce qu'il est gentil par nature ou par peur des représailles ? Contrairement à ce qu'on croit... pour être méchant il faut en avoir une paire.

    Léo venait juste d'achever le craquage de ses phalanges robustes. Il fallait décidément que quelqu'un prenne les choses en mains dans ce groupe, pour que les gentils guerriers de la lumière se bougent enfin le cul. Actuellement, Léo ne voyait que lui et bizarrement... malgré son garde ou sa force... ça lui paraissait tout à fait naturel. Il avait la sensation d'être fait pour ça... quand il voyait Est, Léo voyait à quel point il assurait. Malgré tout, il avait besoin du mage. C'est selon lui la principale qualité du Boss qu'il sera un jour, savoir bien s'entourer.


    « Monsieur Riz-de-veau, un geste suspect et vous me le figez. Moi... je le tabasserais. »

    Léo défiait Renart du regard.

    « Que penses-tu du Commandant Primus ? »

    Ah... s'il "le" trouvait sympa, c'était clair et net que c'était un vil flatteur.


    « Faute avoué, à moitié pardonné. Avoues-le tout de suite si tu es coupable... ça sera ton costard et la couronne contre ta liberté. »
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On ne le voit peut-être pas à première vue, mais derrière cette façade de renard élégant, sublime et élégant se cachent une myriade d’émotions ! Ouais, parce que ça lui arrive d’avoir des émotions; très rarement, mais sûrement ! Cette fois-ci, c’est la peur et la nervosité qui s’éprennent de lui. Il a beau tenter de demeurer calme en affichant un sourire niais et des yeux écarquillés à souhait, mais il sent la sueur perler sur son front, son cœur se débattre à des vitesses vertigineuses et son doux poil se dresser sur l’intégralité de son corps ! Va-t-il s’en sortir ? Pour la première fois depuis belle-lurette, il hésite…

Alors que le désespoir est à son comble, Renart devient temporairement très croyant. Il se met à croire en Dieu, aux divinités grecques, aux superstitions scandinaves, à la mythologie xaldinienne (avec, pour entité supérieure, un magnifique brun ayant un bras en moins, mais pour qui toutes les candides dames de ce monde vendraient leur corps et leur âme afin de pouvoir l’effleurer le temps d’une nuit)… Ainsi se met-il à prier, à implorer les cieux intérieurement afin qu’on envoie des anges le sauver de ce pétrin ! Il regarde le ciel (= le plafond), l’air pensif… Et ne voit rien arriver. Même pas un signe ! Même pas un jeu de lumières divines comme on en voit dans les films ! Dommage…

Ouais, je sais ce que vous allez me dire ! Renart pourrait s’enfuir en ne laissant aucune trace, certes, mais ce serait lâche. Et son orgueil serait dardé d’humiliation s’il en venait à détaler. Alors, il ne le fait pas. Curieusement, il préfère se laisser mourir plutôt que de voir son égo surdimensionné être assailli de la sorte. Il préfère périr dans d’atroces souffrances plutôt que de s’avouer vaincu…

Il relève donc la tête – parce que son humiliation l’avait baissée – et regarde avec intensité ses deux opposants, l’un après l’autre. Son cerveau bouille, son cœur crie. Que peut-il faire ? Dégainer son révolver et faire exploser la tête de ces deux joyeux-lurons ? Non… Trop morbide. Et son costume vient tout juste d’être nettoyé. Et ça tâcherait le plancher de sa future villa de vacances ! Et il faudrait qu’il lève son bras, engouffre sa main dans le creux de son habit et qu’il fouille (!!) pour chercher son révolver et, ouf… Il n’en a pas/plus la force. Alors, il se contente de regarder ses opposants, en attendant toujours l’arrivée céleste de chérubins ailés et charitables…

Rien… Bon Dieu !

… Bon. Il pourrait bien jouer le muet pendant des heures, mais ce serait franchement bizarre. Après maintes réflexions et combats intérieurs, il s’approche de ses faux camarades et prend la décision de répondre aux questions qu’on lui a posées. Il aura l’air moins louche et, qui sait, peut-être pourra-t-il dénicher une façon de se sortir de ces malheureux sables mouvants !

Sur cette belle métaphore, Renart s’approche encore un peu – question d’établir un rapport de force et d’autorité envers ses interlocuteurs (à noter que, dans l’immédiat, il est aussi confiant qu’un adolescent un peu trop émotif de quinze ans en quête identitaire) – et ouvre la gueule, laissant s’échapper quelques douces proses qui viennent titiller les oreilles de toutes les personnes présentes dans ce couloir :


« La cuisine ! s’exclame-t-il en se tapant la tête (à la façon des acteurs tragiques de l’Antiquité, c’est-à-dire avec beaucoup trop d’intensité). Oui, la cuisine ! Ai-je dit cuisine ? Malheureux, je voulais dire… hangar ! Oui ! Parce que nos très chers valets lumineux qui s’y trouvent m’ont dit qu’ils avaient des produits nettoyants efficaces et sans danger ! C’est bien ça ! Qu’est-ce que je suis bête !! »

Un moment de silence. Il espère silencieusement que son mensonge se confonde avec la vérité. Et, dans le plus grand des silences, il espère aussi que le hangar se trouve dans cette direction, sans quoi il s’engouffrerait encore plus profondément dans ses problèmes. Il pourrait rester silencieux en attendant la réponse de ses collègues silencieux, mais le silence est parfois beaucoup trop bavard !

Ne voulant pas être pris sur le fait, il décide donc de répondre à une seconde question, en même temps qu’il décide de ne pas répondre à la réplique de ce jeune roux qui l’accuse d’un crime qu’il n’a jamais commis, car n’oublions pas que Renart est un homme pur et bon, noble et chaste (!!). Ainsi, d’un ton aucunement sournois pour une fois, il perpétue cette tendre discussion :


« Ce que je pense du Commandant Primus ! Quel intrépide militaire, quel homme confiant ! s’écrie-t-il en faisant danser nerveusement la couronne dans le creux de ses doigts. Je me suis rendu sur le terrain avec ce guerrier et il a une présence incroyable ! Il intimide et paralyse tous les ennemis d’un simple coup d’œil, c’en est… intimidant. Mais je suppose que je ne vous apprends rien, n’est-ce pas, très chers camarades ? »

Il aurait dû se taire. À jamais.

« Bon, je ne vous perturbe point une seconde de plus, et je vous quitte. Nous nous reverrons dans les couloirs un de ces jours, collègues ! chantonne-t-il en partant. Il se retourne un peu plus loin, tourne la tête et se risque : Vous direz à Cissneï que j’ai déposé le rapport de ma dernière mission sur son bureau. »

Il aurait dû ne jamais venir ici. Dieu de Dieu !
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