Elle ouvrit la porte de sa chambre… Il était un peu plus tard que midi, et elle s’attendait à entendre un garde lui demander une permission qu’elle refuserait. Un regard dur vers le couloir, elle croisa les yeux de plusieurs gardes qui l’observaient, elle et le… l’inconnu. Il n’était pas bien grand, devait faire sa taille, et était un peu gros. Elle ne chercha pas à le décrire davantage et demanda froidement : « Qui êtes-vous ? » « Bonjour, je suis Lucas ! Je viens pour la commande ! Comme promis, livrée en 24 heures ou on s’engage à réduire nos prix de moitié ! » Il avait un sourire commercial et… non vraiment elle ne voulait pas le décrire ou l’interpréter, elle répondit rapidement, tout en gardant le même ton. « La commande… ? » « … Vous êtes bien Mademoiselle Commandant Primus ?! » Le regard de la garde se fit plus perçant encore. Était-il crétin ? « C’est moi… Et ? » « Ah ! Donc vous avez commandé chez nous ! Et comme promis, livré en 24 heures ou « … Vous faîtes erreur, je n’ai rien commandé nulle part, j’ai tout ce qu’il me faut. » Le livreur sembla pris d’une légère panique et répondit brusquement, sans perdre son temps avec des sourires ou des slogans. « Ah mais ce n’est pas possible ! Vous avez commandé, vous devez payer ! » Elle baissa les yeux, se mordit la lèvre inférieure quelques secondes pour ne pas succomber à l’impatience… Elle dirigea son regard vers une des gardes. « D’accord… Officier Ambre, mettez moi ce marchand dehors, et n’oubliez pas de lui rendre son colis. » La jeune femme s’approcha, obéissante… Elle prit l’homme par le bras fermement. « Suivez-moi. » « Non c’est inacceptable ! Vous avez commandé ces dessous sur internet hier, nous savons que la commande a été faite d’ici ! » … La commandante le regarda une nouvelle fois dans les yeux. Son visage n’était plus froid mais perplexe, elle fronçait les sourcils, tentant de comprendre ce qu’il venait de formuler. « Internet ? » Le marchand sembla désarçonné par cette question. Une caporale, du nom de Nathalie, spectatrice de la scène, s’approcha de la commandante et murmura aussitôt à son oreille : « Un nouveau programme sur l’ordinateur, créé par l’officier Nikoleis récemment… Ca permet de… lier tous les ordinateurs entre eux par un réseau. » Ravness détourna brusquement son regard du marchand pour fixer Nathalie avec des yeux horrifiés ! « Qu’avez-vous dit ?! » « Un réseau qui… » Et dans les yeux de la garde, une profonde incompréhension, un néant total. Mais de quoi parlait-elle ? « Un ordina… teur ? » « Elle est sérieuse ? » « Oh ! C’est une… machine. » « Et j’ai utilisé ça sans le savoir ? Comment ? » Nathalie parût gênée… Il lui incombait d’expliquer tout cela à une personne qui n’y comprendrait jamais rien. Amber quant à elle, s’adressa au marchand. « Elle vient d’un trou. Laissez tomber. » « Euh… non, commandante, vous… n’avez rien fait, en principe… j’espère… Enfin… avez-vous touché une machine avec des lettres sur des… boutons ? » Et après s’être sentie parfaitement bête, la commandante prit quelques dizaines de secondes pour réfléchir à la question. « Et bien, il ne me semble pas, caporale. » « Et je fais quoi de mes culottes ? » L’assemblée se retourna vers le marchand… perplexe. « Vous… êtes venus pour vendre quoi, en fait ? » « Je suis le livreur de Tendre promesse, la boutique pimentée ! On est l’unique boutique en ligne de sous-vêtements féminins ! Et ici j’ai une cinquantaine de soutien-gorge et de culottes, shorty, et toute la gamme ! Du vrai luxe, de la qualité, tout en étant très sexy ! » La commandante n’était… plus sûre de l’écouter… Elle leva la main, pointant de l’index la porte au bout du couloir. « Dehors. » « Attendez, commandante ! Monsieur, montrez toujours vos articles ! » Elle faillit protester… mais en un instant, une horde de demoiselles s’était rassemblée autour du marchand… Presque toutes les gardes étaient là, curieuses. Et pour Ravness, c’en était très gênant… Et il ouvrit la caisse… montrant les sous-vêtements sexy à toutes, tout en vantant le confort et le succès auprès des hommes de ses articles. Elle ne regardait pas, baissait les yeux, tenait le coup en mordant plus fort encore sa lèvre inférieure. Elle ne leva les yeux que quand Amber l’appela. « Oh commandant Primus ! Est-ce que je peux le prendre ?! » « Pourquoi me demander ?! » « Parce qu’ils sont à vous ! S’il vous plait ! » « Ils ne sont pas à moi, faîtes ce que vous vou… Oh puis certainement pas ! C’est quoi comme culotte, ça ?! Vous êtes une garde, pas une prostituée ! » Amber parût outrée, elle répliqua avec colère, comme une gamine à qui on vole une sucette. « Que vous êtes vieux jeu ! Ce n’est pas vulgaire ! » « Vous plaisantez ?! Je ne veux pas que mes gardes contemplent votre derrière quand les ennemis attaqueront ! C’est un coup à perdre une bataille ! » Amber fut surprise et… parût flattée… « Merci c’est gentil ! » « En aucun cas ce n’était un compliment ! » « De toutes manières… » Le marchand regarda la commandante, observant son corps de haut en bas d’une manière extrêmement déplacée… « C’est vrai, les culottes ne sont pas à votre taille. » Un vent froid déferla dans le couloir, glaçant le sang de toutes les gardes, les faisant taire… « Je ne vous permets pas ! » « Taisez-vous, vous êtes dingue ?! » « Et puis… Votre poitrine est trop « Non ! » « Arrêtez ! » « Il est foutu ! » « Au cachot !! » … « D’accord mais avant… Laissez-nous acheter son stock ! » « Faîtes ce que vous voulez ! Mais mettez-le au cachot ! » Elle rentra dans sa chambre et claqua la porte… Quelle humiliation ! Elle fit directement les cent pas, se retenant de frapper les murs tant elle était énervée ! Elle n’y connaissait rien en ordinateur mais… quelqu’un lui avait fait cette blague, ce n’était pas possible autrement. Et il n’y avait qu’une personne capable de lui faire un coup comme cela… ... « Roxas !! » Elle était dans les jardins de la lumière et venait de crier, voyant le simili non loin. Derrière elle, dix gardes, pas de femmes, armés et équipés. « Viens te battre, simili. » Elle fit apparaître son hallebarde dans sa main droite et son étendard dans sa main gauche... |