L'apprentissage, comme c'est génial.

Pamela retourna à la Cité des Rêves, elle était joyeuse à l'idée de retourner dans ce monde, elle aurait espérer retomber sur cet homme, Samuel. Sait-on jamais il pourrait bien retourner un jour ici. Et par une chance incroyable, il y avait moins de monde dans les rues de Paris en ce jour.


Mais cette fois, c'était pour une affaire bien différente d'un vol, elle devait apprendre à un jeune garçon à contrôler ses émotions, une chose très importante avec la magie, sinon ça peut vite déraper. Elle se mit à attendre le père de l'enfant qui avait fait appel à ses services. Elle commençait à perdre patience adossée à un mur, lorsqu'elle vit un homme venir en courant vers elle tout en agitant ses bras pour attirer son attention.


La jeune femme fini par se redresser et salua l'homme qui arrive à sa hauteur, essoufflé par cette petite course improvisée.

- Veuillez m'excuser pour mon retard.
- Il n'y a pas de problèmes.



Pamela partit donc avec cet homme, jusqu'à son domicile où elle trouva l'enfant assis sur les marches devant la porte d'entrée de leur maison.

- Je vous laisse... Bonne chance, vous en aurez besoin ! ajouta-t-il après un petit temps d'hésitation.



Qu'est ce qu'il voulait dire là ? Enfin bref... Pamela salua le jeune garçon qui la regarda avec un sourire forcé. Il n'avait pas l'air très enchanté de voir la rouquine débarquer dans sa vie surtout en cette matinée ensoleillée. Elle lui demanda de lui montrer de quoi il était capable et surtout comment il s'en sortait. Une petit démonstration s'imposait... Malheureusement, ce ne fût pas la meilleure idée de la rouquine. Le sort de brasier que le jeune garçon lança partit à une vitesse fulgurante vers un rosier et en brûla la totalité des fleurs.



Oses encore brûler une fleur, et c'est moi qui te crame. La sorcière le fixait, de la haine pouvait se lire dans ses yeux, mais ce fût une odeur peu ragoutante qui l'obligea à détourner son regard. Une odeur de cochon brûlé, elle chercha ce qui pouvait bien produire cette odeur et remarqua au final que c'était son bras qui fût touché.

- Je suis sincèrement désolé !
- Ce n'est pas grave. Ne t'inquiète pas. répondit-elle tout en tapotant doucement son bras pour éteindre les dernières flammes qui continuaient de se promener.




Pamela ayant reprit le contrôle sur cet enfant qui commençait à lui taper doucement sur le système se dit qu'en fait cette mission ne serait pas aussi qu'elle le pensait. Elle lui apprit donc ce qu'elle appelait les bases de la concentration.

- Pour éviter qu'un de tes sorts ne parte en vrille comme ce qui vient de se passer. Il faut que tu fasses le vide dans ta tête. Fais abstraction de tout ce qu'il peut y avoir autour de toi. Tu ne dois faire plus qu'un avec ton esprit. On va faire un essai. Je vais te montrer. Tu va faire le plus de bruit que tu peux, de façon à ce que soit insupportable.



Le garçonnet s'exécuta et fit un boucan d'enfer, les voisins sortirent de leur maison attirés par le bruit inhabituel qui provenait de cette habitation. La sorcière quand à elle, ferma les yeux, laissa ses mains vagabonder près de son corps.


Le bruit était de plus en plus insupportable ce qui fit venir le père de l'enfant qui ne comprenait pas pourquoi son fils hurlait ainsi à la mort. Alors qu'il arriva en courant près de son gamin, il vit des flammes jaillir des mains de la sorcière, ses yeux qui s'étaient rouverts étaient devenus aussi rouge que le sang. Il recula de quelques pas en voyant cette créature enchanteresse devenir un être démoniaque. Les cheveux roux soyeux devinrent rêches, sa peau blanche comme l'albâtre se grisait doucement, ses lèvres rouges, prirent une couleur verdâtre. Le doux parfum de rose qui se dégageait de la sorcière, fît place à une odeur nauséabonde rappelant celle d'un corps en décomposition.


L'enfant qui assistait aussi à ce spectacle légèrement effrayant s'arrêta de hurler et continuait de la fixer. Au bout de longues et interminables minutes, la jeune femme mit fin à cette effroyable exhibition et reprit son apparence normale.

- C'était quoi ça ?! s'offusqua le père de l'enfant.
- Je montrais à votre fils, comment se concentrer.
- Quoi ? Vous n'étiez pas sur le point de l'attaquer ?
- ...


Pamela fût légèrement contrariée par la révélation de cet homme, qui pensait qu'elle serait capable de s'en prendre à un enfant, à un être quasiment sans défense. J'ai le droit de le ligoter grâce aux racines de l'arbre de leur jardin ? Elle lui demanda gentiment de prendre congé. Puis se tourna vers les badauds qui continuaient de la regarder comme un être sortit des Enfers.

- Bouh !



Ces flâneurs prirent peur et repartirent d'où ils venaient. L'enfant lui se mit à rire en les voyant s'enfuir. Et se mit à regarder la jeune femme tout en continuant de rire et reprit son sérieux.

- Je veux faire ça là. Ce que vous avez fait !
- Pour arriver à faire ça, il te faudra énormément d'entrainement.
- Hooooo dommage.
- J'ai juste dit qu'il te fallait de l’entrainement. Pas que c'était impossible. dit-elle suivit d'un clin d'œil. Bon, reprenons. Fais le vide dans ta tête et fait apparaitre une petite flamme dans ta main.



Le garçon retenta une nouvelle fois son essai, et comme tout à l'heure c'était peu fructueux. Il brûla quelques parcelles d'herbes, mais ne toucha aucune fleur cette fois-ci pour mon plus grand plaisir. Les tentatives s'enchainèrent encore et encore. Et l'enfant prit enfin confiance en lui au point de faire tenir une flamme dans sa main.


Pamela qui s'était assise sur les marches en pierre, souriait, satisfaite de voir que cet enfant avait un énorme potentiel. Le gamin faisait à présent jouer le feu entre ses mains. Et s'arrêta d'un coup lorsqu'il vit la jeune femme se relever.

- Tu n'as plus besoin de moi maintenant.
- Mais le truc que vous avez fait tout à l'heure ?
- Je te l'ai dit. Persévérance.
- D'accord, je vais continuer de m'entrainer alors !
- Cependant, promets moi de ne plus cramer ton jardin et en particulier les fleurs.



En entendant ces mots, l'enfant courut vers un rosier encore intact et récupéra une de ces fleurs pour l'offrir à la rouquine. Le père venait de nouveau de faire irruption dans le jardin, il remercia la jeune femme. Pamela quand à elle, se mit à respirer le délicieux parfum de cette fleur tout en quittant ce monde pour retourner chez elle.